Frontex se prépare à tester l’IA pour automatiser le contrôle d’identité aux frontières
Il faut que ce soit green, OK ?

L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) se prépare à donner le coup d’envoi d’une expérimentation en conditions réelles visant à vérifier grâce à l’IA les données personnelles et biométriques recueillies dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif EES aux frontières extérieures de l’Europe. C’est le port de Civitavecchia, en Italie, qui accueillera le projet pilote en 2026.
Les voyageurs qui débarqueront à Civitavecchia à partir de l’été 2026 risquent de faire la connaissance d’un poste frontière d’un nouveau genre : outre le recueil de leurs données personnelles et biométriques, ils confieront leurs documents d’identité à une IA spécialisée. Plutôt qu’un agent humain, c’est un logiciel qui vérifiera l’authenticité des documents d’identité présentés par les voyageurs, et s’assurera de la correspondance entre les données biométriques du porteur et celles contenues dans son passeport.
Le port de Civitavecchia, ville du littoral italien située à environ 70 km à l’ouest de Rome, a en effet été retenu pour accueillir « en production » un projet pilote dédié à l’IA et lancé par Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.
Dédié à « l’évaluation préalable au déploiement et à la mise en œuvre opérationnelle » des solutions techniques associées, ce projet préfigure peut-être les futurs parcours de « passage rapide aux frontières extérieures », pour reprendre l’expression consacrée aux sas PARAFE (pour « passage automatisé rapide aux frontières extérieures », le système de contrôle biométrique utilisé dans certains aéroports français).
Comme souvent en matière d’automatisation, Frontex avance l’argument selon lequel cette future brique de contrôle IA libèrera ses agents de tâches répétitives.
« Dans le contexte en constante évolution de la stratégie européenne de gestion intégrée des frontières (EIBM), l’intelligence artificielle (IA) s’est imposée comme un outil transformateur, offrant des capacités susceptibles de transformer radicalement le fonctionnement des services de police et d’apporter des avantages opérationnels. L’IA introduit également de nouveaux défis et vulnérabilités potentielles, notamment dans des domaines tels que la confidentialité des données et l’intégrité des décisions prises grâce à l’IA », résume l’agence européenne.
L’acronyme qui sert d’intitulé au projet en résume la promesse : AI4SB, pour « AI for Seamless Border » (« IA pour une frontière transparente » ou « sans couture », en VF). Reste à voir comment cette dernière s’incarnera, et dans quelle mesure la solution mise en œuvre fera la preuve de son efficacité et de sa capacité à valider les exigences réglementaires associées.