L’application de dessin et de retouche GIMP a désormais un Snap officiel. L’équipe de développement « répare » donc une carence, puisque le logiciel possédait déjà des conteneurs AppImage et Flatpak.
Techniquement, GIMP était déjà disponible dans le Snap Store. Il s’agissait cependant d’une construction réalisée par la communauté et affichée en tant que telle par une coche jaune. Cette fois, il s’agit d’un paquet officiellement produit par l’équipe de GIMP, dont la production est assurée par le même processus que pour les autres conteneurs.
Pour les personnes intéressées, cela garantit notamment que les nouvelles versions seront disponibles le jour même dans le Store d’Ubuntu, ou dans les autres distributions utilisant Snap. Cependant, si vous utilisez déjà un autre type de paquet, comme Flatpak, vous avez déjà ce type d’avantage. Si vous passez par les paquets classiques comme DEB, rien ne change non plus, ils continueront d’être proposés.
Elon Musk vient de lancer son encyclopédie Grokipedia, visiblement inspirée de Wikipédia, mais diffusant les idées de son fondateur sur diverses thématiques que ce dernier a l’habitude de brocarder – y compris en ravivant des thèses relevant du « racisme scientifique ».
Autrefois, Elon Musk adorait Wikipédia. Il l’écrivait même sur Twitter, avant de racheter et de renommer le réseau social en X.
Depuis son tournant résolument politique, en revanche, l’entrepreneur a clairement fait savoir que, désormais, il détestait l’encyclopédie. Après avoir critiqué sa ligne éditoriale à plusieurs reprises —, Musk parle de « Wokipedia » — et appelé à cesser toute donation envers la fondation Wikimédia, l’entrepreneur a lancé ce 27 octobre sa propre encyclopédie, nommée Grokipedia. Son fondateur avait reculé son lancement d’une semaine, et annonce déjà l’arrivée d’une version « dix fois meilleure », sans donner de date précise.
Appuyé sur les productions du grand modèle de langage qui fait tourner Grok, le chatbot conversationnel disponible sur X, le projet n’a rien et tout à voir avec son inspiration originelle.
Un projet intégré à l’écosystème X
Ne proposant qu’une barre de recherche et la possibilité de s’identifier (notamment depuis son compte X), la page d’accueil de Grokipedia ressemble à celle d’un moteur de recherche – ou à celle de Wikipédia, appels à soutien de la fondation Wikimedia en moins.
Pour l’internaute, le login permet de gérer son compte ou d’accéder à des discussions avec le chatbot Grok. Sur les pages de l’encyclopédie, il permet aussi, en sélectionnant un passage, d’échanger à son sujet avec Grok, ou de déclarer que les faits présentés sont faux et de proposer des corrections. Pour les sociétés d’Elon Musk, il permet de lier les traces d’activités d’une seule et même personne sur les différentes plateformes que sont X, Grok et Grokipedia.
Des mentions plus ou moins directes de la source Wikipédia
Lançons une recherche pour des termes anglophones. « The Beatles », suggéré par la plateforme elle-même, renvoie une immense page sur le groupe de musique, avec un sommaire parfaitement chronologique (dont les titres évoquent de très près ceux du sommaire disponible sur Wikipedia) et pas moins de 276 notes de bas de page.
« Bauhaus » renvoie, de même, à un texte précédé de la mention « fact-checké hier par Grok », une phrase qui alimente la comparaison entre la machine Grok et les professionnels humains de la vérification des faits. Quant à savoir pourquoi Grok a fact-checké « hier » et pas aujourd’hui, un passage de souris sur la mention permet simplement de supposer que la dernière version du texte remonte au 27.10 à 17 h.
Capture du haut de la page « Bauhaus » sur Grokipedia.
Pour s’aider dans la lecture, un sommaire en 7 parties et 19 sous-parties s’affiche à gauche de la page. À son terme, 141 notes de bas de page. C’est plus que sur la page Wikipédia du mouvement artistique, mais on n’y trouve que des articles de presse, sites web de musée et liens vers des blogs ou des pages Reddit, quand les auteurs de la page Bauhaus de Wikipédia citent une quinzaine d’ouvrages spécialisés parmi leurs multiples références.
Quand bien même ces citations peuvent donner une impression de qualité, le contenu, généré par IA, contient diverses approximations. Ainsi de citations de Tucker Carlson transformées en énoncés factuels dans la page qui lui est dédiée. Ou du nombre de décès dans les émeutes du Capitole, le 6 janvier 2021, réduit de cinq à quatre.
Testons désormais des notions dont Elon Musk s’est déjà ouvertement agacé. Par réflexe, nous écrivons « genre », en français, dans la barre de recherche. Nous voici sur un résultat complètement écrit en anglais, qui ne prend donc en compte que l’acception anglophone du terme. Sur des lignes et des lignes de textes, quelqu’un ou quelque chose (le fameux LLM avec lequel nous pouvons converser si nous nous connectons à notre compte personnel ?) nous détaille différents genres musicaux. Et puis, en pied de page, surprise : une référence directe à la source, Wikipédia.
Capture d’écran du pied de la page « genre » sur Grokipedia.
Des notices ouvertement parcellaires, racistes, désinformatrices
Grokipedia n’est visiblement pas multilingue, repassons donc à l’anglais. L’entrée « gender » (genre) indique que le genre se réfère à la « classification binaire des humains comme homme ou femme en fonction du sexe biologique ». Exit le troisième genre présent dans de multiples sociétés ancestrales ou contemporaines. Exit, aussi, toute possibilité de se déclarer non-binaire ou transgenre.
Pour comparaison, le Wikipedia anglophone indique que le genre « consiste en la variété d’aspects sociaux, psychologiques, culturels ou comportementaux liés au fait d’être un homme (ou un garçon), une femme (ou une fille), ou un troisième genre ».
Au début de la lecture, l’entrée « racism » (racisme) pourrait sembler de qualité, si tant est que l’on apprécie le style relativement verbeux que nous reconnaissons déjà sur les pages de Grokipedia. Une inspection du sommaire alerte, néanmoins : la deuxième partie (sur huit) est titrée « perspectives biologiques et scientifiques », sa première sous-partie « preuves de races biologiques ». Cliquons sur le lien.
Dans son style d’apparence factuelle et neutre, Grokipedia développe sur une douzaine de paragraphes (trois sous-parties au total) des thèses donnant crédit au racisme le plus assumé. Citant une poignée d’études d’apparences scientifiques, avec force chiffres qui peuvent jouer ici le rôle d’arguments d’autorité, Grokipedia remet au goût du jour des éléments issus du racisme scientifique du XIXe siècle, dont des éléments de craniométrie (supposée montrer par des mesures du crâne la supériorité des populations blanches ou européennes sur les autres), ou des différences de comportements voire de quotient intellectuel selon l’origine géographique ou la couleur de peau.
En anglais comme en français, les notices écrites par des groupes d’auteurs humains à partir de recherches scientifiques sur Wikipédia rendent bien plus évident que l’eugénisme ou les pratiques de classification des êtres humains en fonction de leurs variations morphologiques relèvent des pseudo-sciences, mais aussi qu’elles servent des projets politiques comme l’impérialisme et le colonialisme.
D’autres pistes qui résonnent avec les préoccupations d’Elon Musk ? Intéressons-nous aux attaques du Capitole, du 6 janvier 2021. Si l’on se renseigne sur le sujet du côté de Grokipedia, il s’est agit d’une « émeute » permise, notamment, par des faiblesses des dispositifs de sécurité. Une présentation saluée comme « factuelle, chronologique et sobre » par l’entrepreneur et soutien d’Elon Musk Mario Nawfal, qui critique en revanche la présentation, sur Wikipédia, de l’événement comme « une tentative de coup d’état ».
Dans le déroulé chronologique des événements (format si régulier, sur les pages visitées, qu’il semble découler du fonctionnement même de Grok), les thèses des soutiens de Trump sur la falsification de votes sont présentées comme légitimes. Le site les intègre sans jamais le lier à la propension déjà affichée par Trump pendant son premier mandat à pousser des théories complotistes et à utiliser régulièrement des tactiques de désinformation. La machine indique par ailleurs que 4 personnes sont mortes pendant ces évènements (5 en réalité), de causes « non-violentes » (quand bien même le texte relate le tir d’un policier sur Ashli Babbitt).
À la page « changement climatique », la machine propose des éléments relativement factuels, jusqu’à la partie finale, titrée « controverses et points de vue alternatifs ». Cette dernière cite par exemple une unique étude scientifique, présentée comme à même de remettre en cause le consensus scientifique sur l’origine humaine du bouleversement climatique. Le texte présente aussi les médias et plusieurs organisations de protection du climat comme « alimentant des paniques morales » et « amplifiant » des récits perçus comme strictement politiques, donc faux, ou a minima disproportionnés.
Évoquant le vocabulaire de « crise » climatique désormais récurrent, la phrase de conclusion indique : « Cette évolution linguistique reflète les efforts coordonnés visant à présenter la question comme un impératif existentiel, influençant le discours public et les politiques sans toujours s’appuyer sur des preuves empiriques proportionnées », à rebours du consensus scientifique.
Sur chacune de ces thématiques plus directement politiques, ou a minima mobilisées dans le débat public, Grokipedia s’apparente donc plus à un porte-voix des idées d’Elon Musk – qui préfère utiliser le vocabulaire du « risque existentiel » au sujet de l’intelligence artificielle plutôt que du changement climatique – qu’à une encyclopédie cherchant à fournir un état factuel des connaissances.
Wikipédia, rappelons-le, n’est pas exempte de débats sur sa propre ligne éditoriale. À l’heure actuelle, sur la plupart de ses versions, ces discussions sont réglées publiquement entre contributeurs et contributrices.
L’application de dessin et de retouche GIMP a désormais un Snap officiel. L’équipe de développement « répare » donc une carence, puisque le logiciel possédait déjà des conteneurs AppImage et Flatpak.
Techniquement, GIMP était déjà disponible dans le Snap Store. Il s’agissait cependant d’une construction réalisée par la communauté et affichée en tant que telle par une coche jaune. Cette fois, il s’agit d’un paquet officiellement produit par l’équipe de GIMP, dont la production est assurée par le même processus que pour les autres conteneurs.
Pour les personnes intéressées, cela garantit notamment que les nouvelles versions seront disponibles le jour même dans le Store d’Ubuntu, ou dans les autres distributions utilisant Snap. Cependant, si vous utilisez déjà un autre type de paquet, comme Flatpak, vous avez déjà ce type d’avantage. Si vous passez par les paquets classiques comme DEB, rien ne change non plus, ils continueront d’être proposés.
Elon Musk vient de lancer son encyclopédie Grokipedia, visiblement inspirée de Wikipédia, mais diffusant les idées de son fondateur sur diverses thématiques que ce dernier a l’habitude de brocarder – y compris en ravivant des thèses relevant du « racisme scientifique ».
Autrefois, Elon Musk adorait Wikipédia. Il l’écrivait même sur Twitter, avant de racheter et de renommer le réseau social en X.
Depuis son tournant résolument politique, en revanche, l’entrepreneur a clairement fait savoir que, désormais, il détestait l’encyclopédie. Après avoir critiqué sa ligne éditoriale à plusieurs reprises —, Musk parle de « Wokipedia » — et appelé à cesser toute donation envers la fondation Wikimédia, l’entrepreneur a lancé ce 27 octobre sa propre encyclopédie, nommée Grokipedia. Son fondateur avait reculé son lancement d’une semaine, et annonce déjà l’arrivée d’une version « dix fois meilleure », sans donner de date précise.
Appuyé sur les productions du grand modèle de langage qui fait tourner Grok, le chatbot conversationnel disponible sur X, le projet n’a rien et tout à voir avec son inspiration originelle.
Un projet intégré à l’écosystème X
Ne proposant qu’une barre de recherche et la possibilité de s’identifier (notamment depuis son compte X), la page d’accueil de Grokipedia ressemble à celle d’un moteur de recherche – ou à celle de Wikipédia, appels à soutien de la fondation Wikimedia en moins.
Pour l’internaute, le login permet de gérer son compte ou d’accéder à des discussions avec le chatbot Grok. Sur les pages de l’encyclopédie, il permet aussi, en sélectionnant un passage, d’échanger à son sujet avec Grok, ou de déclarer que les faits présentés sont faux et de proposer des corrections. Pour les sociétés d’Elon Musk, il permet de lier les traces d’activités d’une seule et même personne sur les différentes plateformes que sont X, Grok et Grokipedia.
Des mentions plus ou moins directes de la source Wikipédia
Lançons une recherche pour des termes anglophones. « The Beatles », suggéré par la plateforme elle-même, renvoie une immense page sur le groupe de musique, avec un sommaire parfaitement chronologique (dont les titres évoquent de très près ceux du sommaire disponible sur Wikipedia) et pas moins de 276 notes de bas de page.
« Bauhaus » renvoie, de même, à un texte précédé de la mention « fact-checké hier par Grok », une phrase qui alimente la comparaison entre la machine Grok et les professionnels humains de la vérification des faits. Quant à savoir pourquoi Grok a fact-checké « hier » et pas aujourd’hui, un passage de souris sur la mention permet simplement de supposer que la dernière version du texte remonte au 27.10 à 17 h.
Capture du haut de la page « Bauhaus » sur Grokipedia.
Pour s’aider dans la lecture, un sommaire en 7 parties et 19 sous-parties s’affiche à gauche de la page. À son terme, 141 notes de bas de page. C’est plus que sur la page Wikipédia du mouvement artistique, mais on n’y trouve que des articles de presse, sites web de musée et liens vers des blogs ou des pages Reddit, quand les auteurs de la page Bauhaus de Wikipédia citent une quinzaine d’ouvrages spécialisés parmi leurs multiples références.
Quand bien même ces citations peuvent donner une impression de qualité, le contenu, généré par IA, contient diverses approximations. Ainsi de citations de Tucker Carlson transformées en énoncés factuels dans la page qui lui est dédiée. Ou du nombre de décès dans les émeutes du Capitole, le 6 janvier 2021, réduit de cinq à quatre.
Testons désormais des notions dont Elon Musk s’est déjà ouvertement agacé. Par réflexe, nous écrivons « genre », en français, dans la barre de recherche. Nous voici sur un résultat complètement écrit en anglais, qui ne prend donc en compte que l’acception anglophone du terme. Sur des lignes et des lignes de textes, quelqu’un ou quelque chose (le fameux LLM avec lequel nous pouvons converser si nous nous connectons à notre compte personnel ?) nous détaille différents genres musicaux. Et puis, en pied de page, surprise : une référence directe à la source, Wikipédia.
Capture d’écran du pied de la page « genre » sur Grokipedia.
Des notices ouvertement parcellaires, racistes, désinformatrices
Grokipedia n’est visiblement pas multilingue, repassons donc à l’anglais. L’entrée « gender » (genre) indique que le genre se réfère à la « classification binaire des humains comme homme ou femme en fonction du sexe biologique ». Exit le troisième genre présent dans de multiples sociétés ancestrales ou contemporaines. Exit, aussi, toute possibilité de se déclarer non-binaire ou transgenre.
Pour comparaison, le Wikipedia anglophone indique que le genre « consiste en la variété d’aspects sociaux, psychologiques, culturels ou comportementaux liés au fait d’être un homme (ou un garçon), une femme (ou une fille), ou un troisième genre ».
Au début de la lecture, l’entrée « racism » (racisme) pourrait sembler de qualité, si tant est que l’on apprécie le style relativement verbeux que nous reconnaissons déjà sur les pages de Grokipedia. Une inspection du sommaire alerte, néanmoins : la deuxième partie (sur huit) est titrée « perspectives biologiques et scientifiques », sa première sous-partie « preuves de races biologiques ». Cliquons sur le lien.
Dans son style d’apparence factuelle et neutre, Grokipedia développe sur une douzaine de paragraphes (trois sous-parties au total) des thèses donnant crédit au racisme le plus assumé. Citant une poignée d’études d’apparences scientifiques, avec force chiffres qui peuvent jouer ici le rôle d’arguments d’autorité, Grokipedia remet au goût du jour des éléments issus du racisme scientifique du XIXe siècle, dont des éléments de craniométrie (supposée montrer par des mesures du crâne la supériorité des populations blanches ou européennes sur les autres), ou des différences de comportements voire de quotient intellectuel selon l’origine géographique ou la couleur de peau.
En anglais comme en français, les notices écrites par des groupes d’auteurs humains à partir de recherches scientifiques sur Wikipédia rendent bien plus évident que l’eugénisme ou les pratiques de classification des êtres humains en fonction de leurs variations morphologiques relèvent des pseudo-sciences, mais aussi qu’elles servent des projets politiques comme l’impérialisme et le colonialisme.
D’autres pistes qui résonnent avec les préoccupations d’Elon Musk ? Intéressons-nous aux attaques du Capitole, du 6 janvier 2021. Si l’on se renseigne sur le sujet du côté de Grokipedia, il s’est agit d’une « émeute » permise, notamment, par des faiblesses des dispositifs de sécurité. Une présentation saluée comme « factuelle, chronologique et sobre » par l’entrepreneur et soutien d’Elon Musk Mario Nawfal, qui critique en revanche la présentation, sur Wikipédia, de l’événement comme « une tentative de coup d’état ».
Dans le déroulé chronologique des événements (format si régulier, sur les pages visitées, qu’il semble découler du fonctionnement même de Grok), les thèses des soutiens de Trump sur la falsification de votes sont présentées comme légitimes. Le site les intègre sans jamais le lier à la propension déjà affichée par Trump pendant son premier mandat à pousser des théories complotistes et à utiliser régulièrement des tactiques de désinformation. La machine indique par ailleurs que 4 personnes sont mortes pendant ces évènements (5 en réalité), de causes « non-violentes » (quand bien même le texte relate le tir d’un policier sur Ashli Babbitt).
À la page « changement climatique », la machine propose des éléments relativement factuels, jusqu’à la partie finale, titrée « controverses et points de vue alternatifs ». Cette dernière cite par exemple une unique étude scientifique, présentée comme à même de remettre en cause le consensus scientifique sur l’origine humaine du bouleversement climatique. Le texte présente aussi les médias et plusieurs organisations de protection du climat comme « alimentant des paniques morales » et « amplifiant » des récits perçus comme strictement politiques, donc faux, ou a minima disproportionnés.
Évoquant le vocabulaire de « crise » climatique désormais récurrent, la phrase de conclusion indique : « Cette évolution linguistique reflète les efforts coordonnés visant à présenter la question comme un impératif existentiel, influençant le discours public et les politiques sans toujours s’appuyer sur des preuves empiriques proportionnées », à rebours du consensus scientifique.
Sur chacune de ces thématiques plus directement politiques, ou a minima mobilisées dans le débat public, Grokipedia s’apparente donc plus à un porte-voix des idées d’Elon Musk – qui préfère utiliser le vocabulaire du « risque existentiel » au sujet de l’intelligence artificielle plutôt que du changement climatique – qu’à une encyclopédie cherchant à fournir un état factuel des connaissances.
Wikipédia, rappelons-le, n’est pas exempte de débats sur sa propre ligne éditoriale. À l’heure actuelle, sur la plupart de ses versions, ces discussions sont réglées publiquement entre contributeurs et contributrices.
The Trend Micro Zero Day Initiative has uncovered three more security vulnerabilities affecting the X.Org Server and the derived XWayland source code...
An improvement to Intel SGX slated for Linux 6.18 is supporting the EUPDATESVN found on Intel CPUs since the Ice Lake generation. EUPDATESVN allows for updating the security SVN version after run-time patching for addressing any Intel SGX vulnerabilities to avoid having to carry out a platform reboot...
Ce jour, nous vous proposons de découvrir les performances du SSD PCIe Gen 5.0 le plus rapide de CORSAIR : le MP700 PRO XT. Un SSD que nous avons reçu dans sa version 2 To et qui est annoncé à pas moins de 14 900 Mo/s en lecture et 14 500 Mo/s en écriture, grâce à un contrôleur PHISON PS5028, 2 Go de mémoire cache et des puces TLC 3D. Avec une endurance de 1 400 TWB et une garantie de 5 ans, il a donc de solides arguments pour séduire les enthousiastes et les créateurs. Reste une question : à quel prix ?
Le DGX Spark est l’interprétation par NVIDIA du mini-PC : un volume réduit, un APU diablement couillu (une superchip GB10 fusionnant 20 cœurs Arm big.LITTLE et un iGPU Blackwell à 6144 unités de calcul). Revendue et intégrées par les partenaires de la firme (ASUS, MSI, GIGABYTE), le bousin est tarif...
Harper Collins c’est un acteur majeur de l’édition, un mastodonte du secteur. Comme beaucoup de monde j’ai croisé leurs ouvrages pendant ma scolarité et j’ai toujours un de leur dictionnaire dans ma bibliothèque. Le 13 octobre, un représentant de la maison d’édition me contacte par email.
Leur proposition est la suivante. Je partage l’entièreté du contenu de Minimachines avec eux gratuitement pour qu’ils puissent l’ajouter à leur « corpus » de texte. Un méli-mélo qu’ils présentent comme « 4.5 milliards de mots anglais venant de livres, de magazines, de journaux, de sites internet et de données orales retranscrites ». Je ne vois pas trop ce que vient faire un contenu, ma foi, très spécialisé, dans ce corpus. L’éditeur produit des dictionnaires en français à destination des anglophones. Il serait sans doute ravis de retrouver des extraits de Minimachines pour illustrer leurs exemples.
La carotte Harper Collins
Pour motiver mon accord, l’email met en avant que leurs dictionnaires pourraient illustrer certains mots grâce à des passages de Minimachines. C’est clairement flatteur. On s’imagine entrer dans un dictionnaire qui prendrait exemple sur une de vos formules. Dans une idée de partage des données et d’éducation. Minimachines est totalement gratuit et partage déjà librement son contenu, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas un droit d’auteur dessus. Tout un chacun peut lire les billets du site, mais personne n’a le droit de les reproduire sans mon accord. Il est impossible pour un magazine de copier-coller mon contenu dans leurs pages sans mon autorisation. Leur demande a donc du sens.
Mais plus loin, on peut lire dans leurs conditions de cession de droits que les auteurs des textes utilisés pour illustrer des mots ne sont pas cités. Une phrase laconique remerciant des auteurs externes étant utilisée à la place. Aucune source n’étant spécifiquement citée, cette session de droits se fait de manière absolument anonyme. C’est râpé pour la carotte.
Le bâton Harper Collins
Pourquoi donc ? Pourquoi Harper Collins voudrait enrichir leur corpus de descriptions d’ordinateurs, de billets datés et de guides sur l’installation ou l’exploitation de tel ou tel logiciel ? Cela n’a pas de sens. L’éditeur indique que cela participera à des recherches linguistiques innovantes, recherches à la base de leur travail de lexicographes. J’en doute tout de même un peu pour ce qui est du contenu trouvé ici.
Tout cela n’a donc aucun sens jusqu’au moment où l’on croise une petite phrase sibylline. « Nous pouvons également autoriser d’autres organisations à utiliser les données du corpus pour leurs propres recherches. » puis « Quand cela génère des revenus commerciaux, nous reversons une petite partie des droits d’auteur aux sources originales du corpus. » Vous voyez venir le gros coup de bâton ?
Blanchiment de données numériques
En gros, Harper Collins n’en a rien à foutre du contenu de Minimachines, ils ne vont pas illustrer un traitre mot avec mes élucubrations sur les ordinateurs ou les chaises ergonomiques. Par contre, l’éditeur aimerait sans doute bien rajouter les 11 300 billets du blog dans sa base de données. Pour en faire quoi ? Vous avez déjà surement votre petite idée. Probablement pour revendre le tout légalement aux appétits d’ogres d’IA en manque de légitimité. Je ne serais pas surpris que Harper Collins ne joue ici que le rôle de blanchisseur de données déjà happées par des algorithmes qui veulent pouvoir éviter des procès dans le futur.
Le site indique d’ailleurs clairement qu’il est possible de retirer ses contenus une fois cédés au dictionnaire et même de les retirer de leur Corpus au bout d’un délai de trois mois. Par contre, une fois revendus à des tiers, impossible de revenir en arrière. Si votre contenu part alimenter une IA légalement au travers de l’excuse lexicographique, impossible de revenir en arrière.
Dernièrement, darkFlash a ajouté plusieurs produits à son catalogue, dont les kits watercooling AIO EXPLORE DE en 240 mm et 360 mm. Et question design, la marque sait y faire avec des ventilateurs originaux ou encore un top sur le waterblock qui joue avec la transparence en plus d'avoir un écran.
D'une diagonale de 2.88 pouces, il propose un affichage en 480 x 480 et met également en avant son système de fixation magnétique, même si encore une fois aucun top de remplacement n'est prévu. Côté logiciel, darkFlash s'appuie sur une interface simple à prendre en main avec de nombreuses options de personnalisation.
[…]
Eh oui, pour notre plus grand plaisir, la semaine prochaine, nous décollons pour Taipei et Canton à l'occasion de notre Tech Tour 2025. Au programme : la visite de plusieurs marques emblématiques du hardware et, à la clé, des tonnes de reportages en photos et en vidéo.
Première étape : Taipei, dès mardi prochain, avec la visite des locaux de Seasonic, qui fête ses 50 ans cette année. L'occasion parfaite de revenir sur l'histoire de la marque et de découvrir ou redécouvrir ses labos.
[…]
Petite souris en cette fin de matinée avec Logitech G et la PRO X SUPERLIGHT 2c. Un modèle petit, mais haut de gamme avec une fiche technique digne de souris plus imposantes : connexion à 8000 Hz, switches hybrides et d'autres choses sont prévues, mais il faudra débourser pas loin de 180 U+20AC ! Un choix à valider ? Réponse ici : Logitech G PRO X SUPERLIGHT 2c ou sur la source.
[…]
For the first time, George Orwell's Animal Farm and 1984 have been translated into Welsh, with localized titles, character names, and even a Welsh version of Newspeak. The BBC reports: Animal Farm, a 1945 political allegory inspired by the Russian Revolution, is set in north-west Wales in the Welsh edition, Foel yr Anifeiliaid, with Orwell's classic characters given Welsh names to add authenticity. Mil Naw Wyth Deg Pedwar, or 1984, Orwell's vision of a bleak totalitarian future, published in 1949, contains a Welsh version of Newspeak, the novel's fictional language. Both books remain "seminal works with timeless relevance," said Welsh book publisher Melin Bapur, and feel "particularly relevant now in an age of 'alternative facts', AI, and misinformation."
Présent à Cologne lors de la Gamescom 2025, le ROG Swift OLED PG27AQWP-W est désormais disponible à l’achat en Chine. Sa particularité ? Sa double « personnalité » qui lui permet d’alterner entre un affichage QHD à 540 Hz et HD à 720 Hz... [Tout lire]
Plein de réductions sur les filaments, les imprimantes 3D et les accessoires pendant une longue période. De quoi faire le plein de certains produits, faire évoluer son parc, craquer pour un modèle supérieur ou simplement anticiper un besoin futur.
Des exemples ? 130€ de moins sur la P1S, 160€ sur la P1s Combo multi filament. 70€ de réduction sur la Bambu Lab A1 et 120€ sur le modèle Combo. La A1 Mini est à 179€ avec 20€ de réduction. La version multi filament tombe à 289€ .Les modèles haut de gamme comme la H2D fondent de 200€ à 1699€ et la version Combo dévisse de 300€ à 1899€…
Besoin d’un nouveau plateau magnétique ? Le Bambu Cool Plate SuperTack est à -60%. Les PLA Basic démarrent à 22.99€ le kilo. Les silk à 25.99€. Envie de PETG, de TPU, d’ABS ? tout démarre à 22.99€ le kilo. Envie de plus d’un koli ? Les packs débutent à moins de 10€ en quantité et en Bulk.
Bref, tout un panel d’offre pour s’équiper ou refaire ses stocks en promo.
Considérant que ses démarches auprès des différentes CNIL européennes contre Clearview sont restées infructueuses, l’association noyb passe à la vitesse supérieure en attaquant l’entreprise et ses dirigeants devant la justice autrichienne.
noyb vient d’annoncer le dépôt d’une plainte devant la justice autrichienne contre Clearview mais aussi ses dirigeants. Si les reproches formulés par l’association de Max Schrems ne sont pas nouveaux, elle utilise maintenant un autre outil légal contre l’entreprise de reconnaissance faciale : la plainte au pénal.
En effet, ça fait quatre ans que le dossier Clearview est passé devant différentes autorités européennes de protection des données. En 2021, Privacy International, le Hermes Center for Transparency and Digital Human Rights, Homo Digitalis et noyb déposaient des plaintes devant la CNIL et ses homologues italienne, grecque, britannique et autrichienne.
Une base de données de plus de 10 milliards d’images
Les associations expliquaient que Clearview utilisait un « dispositif automatisé de récupération d’images », soit un outil qui explore le web et récupère toutes les images qu’il détecte comme contenant des visages humains ».
Suite à cette saisie, la CNIL a condamné en octobre 2022 l’entreprise états-unienne à 20 millions d’euros d’amende. L’autorité a constaté que Clearview a aspiré « plus de 10 milliards d’images à travers le monde » sans le consentement des intéressés et « sans base légale », et donc en violation du RGPD. D’autres autorités ont aussi prononcé des amendes : 20 millions d’euros en Italie, le même montant en Grèce et 7,5 millions de livres en Grande-Bretagne. L’autorité autrichienne n’a pas infligé d’amendes à Clearview tout en considérant que son utilisation des données était illégale [PDF].
Mais huit mois après, constatant que l’entreprise ignorait sa décision, la CNIL a infligé 5 millions d’euros d’astreinte à Clearview. Le problème reste que l’autorité a très peu de moyen de récupérer ces amendes et ainsi de faire respecter le RGPD à une entreprise qui n’a pas de siège social en Europe.
Questionnée par Next sur ses moyens de faire respecter sa décision, l’autorité avait répondu à l’époque que, « s’agissant de l’injonction, la CNIL continue de se rapprocher de son homologue américain, la Federal Trade Commission (FTC), pour évoquer la façon dont nous pourrions nous assurer de l’exécution de l’injonction prononcée à l’encontre de la société ». Pour l’astreinte, elle affirmait :« le Ministère de l’Économie et des Finances se rapproche de la FTC pour envisager les moyens existants et possibles à mettre en œuvre pour recouvrer l’amende ainsi que l’astreinte ».
Nous avons demandé à la CNIL où en était ce dossier et nous actualiserons l’article si l’autorité nous répond.
Selon noyb, Clearview a fait de même pour toutes les décisions des autorités européennes, ne faisant appel que devant l’autorité britannique (le sujet est encore en cours de discussion au travers des diverses instances du Royaume-Uni).
Le pénal comme solution ?
L’association a donc décidé, comme elle l’explique dans un communiqué, de passer par une autre voie : la justice pénale. Ainsi, elle attaque Clearview devant un tribunal autrichien en s’appuyant sur la transposition du RGPD dans le droit du pays qui prévoit des sanctions pénales pour certaines violation du règlement européen. Notamment, une disposition prévoit une peine d’emprisonnement d’un an maximum ou une amende (d’un maximum de 720 jours-amendes), pour les personnes ayant l’intention de s’enrichir en rendant accessible à un tiers ou publiant des données à caractère personnel en les ayant obtenues de manière illicite.
noyb souligne que, « contrairement aux violations du RGPD, les infractions pénales permettent également de prendre des mesures à l’encontre des dirigeants et de recourir à l’ensemble des procédures pénales, y compris à l’échelle de l’UE ». Elle ajoute que « si celle-ci aboutit, Clearview AI et ses dirigeants pourraient être condamnés à des peines de prison et être tenus personnellement responsables, en particulier s’ils se rendent en Europe ».
L’association ne communique pas le texte de sa plainte mais Next a demandé à y accéder et nous mettrons à jour cet article au besoin.
Comme nous l’expliquions récemment, le co-fondateur de Clearview avait en tête, dès l’origine du projet, la reconnaissance faciale des immigrants et la surveillance des frontières étasuniennes. L’entreprise propose sur son site web aux autorités d’ « exploiter le pouvoir de la reconnaissance faciale dans les enquêtes criminelles ».
Considérant que ses démarches auprès des différentes CNIL européennes contre Clearview sont restées infructueuses, l’association noyb passe à la vitesse supérieure en attaquant l’entreprise et ses dirigeants devant la justice autrichienne.
noyb vient d’annoncer le dépôt d’une plainte devant la justice autrichienne contre Clearview mais aussi ses dirigeants. Si les reproches formulés par l’association de Max Schrems ne sont pas nouveaux, elle utilise maintenant un autre outil légal contre l’entreprise de reconnaissance faciale : la plainte au pénal.
En effet, ça fait quatre ans que le dossier Clearview est passé devant différentes autorités européennes de protection des données. En 2021, Privacy International, le Hermes Center for Transparency and Digital Human Rights, Homo Digitalis et noyb déposaient des plaintes devant la CNIL et ses homologues italienne, grecque, britannique et autrichienne.
Une base de données de plus de 10 milliards d’images
Les associations expliquaient que Clearview utilisait un « dispositif automatisé de récupération d’images », soit un outil qui explore le web et récupère toutes les images qu’il détecte comme contenant des visages humains ».
Suite à cette saisie, la CNIL a condamné en octobre 2022 l’entreprise états-unienne à 20 millions d’euros d’amende. L’autorité a constaté que Clearview a aspiré « plus de 10 milliards d’images à travers le monde » sans le consentement des intéressés et « sans base légale », et donc en violation du RGPD. D’autres autorités ont aussi prononcé des amendes : 20 millions d’euros en Italie, le même montant en Grèce et 7,5 millions de livres en Grande-Bretagne. L’autorité autrichienne n’a pas infligé d’amendes à Clearview tout en considérant que son utilisation des données était illégale [PDF].
Mais huit mois après, constatant que l’entreprise ignorait sa décision, la CNIL a infligé 5 millions d’euros d’astreinte à Clearview. Le problème reste que l’autorité a très peu de moyen de récupérer ces amendes et ainsi de faire respecter le RGPD à une entreprise qui n’a pas de siège social en Europe.
Questionnée par Next sur ses moyens de faire respecter sa décision, l’autorité avait répondu à l’époque que, « s’agissant de l’injonction, la CNIL continue de se rapprocher de son homologue américain, la Federal Trade Commission (FTC), pour évoquer la façon dont nous pourrions nous assurer de l’exécution de l’injonction prononcée à l’encontre de la société ». Pour l’astreinte, elle affirmait :« le Ministère de l’Économie et des Finances se rapproche de la FTC pour envisager les moyens existants et possibles à mettre en œuvre pour recouvrer l’amende ainsi que l’astreinte ».
Nous avons demandé à la CNIL où en était ce dossier et nous actualiserons l’article si l’autorité nous répond.
Selon noyb, Clearview a fait de même pour toutes les décisions des autorités européennes, ne faisant appel que devant l’autorité britannique (le sujet est encore en cours de discussion au travers des diverses instances du Royaume-Uni).
Le pénal comme solution ?
L’association a donc décidé, comme elle l’explique dans un communiqué, de passer par une autre voie : la justice pénale. Ainsi, elle attaque Clearview devant un tribunal autrichien en s’appuyant sur la transposition du RGPD dans le droit du pays qui prévoit des sanctions pénales pour certaines violation du règlement européen. Notamment, une disposition prévoit une peine d’emprisonnement d’un an maximum ou une amende (d’un maximum de 720 jours-amendes), pour les personnes ayant l’intention de s’enrichir en rendant accessible à un tiers ou publiant des données à caractère personnel en les ayant obtenues de manière illicite.
noyb souligne que, « contrairement aux violations du RGPD, les infractions pénales permettent également de prendre des mesures à l’encontre des dirigeants et de recourir à l’ensemble des procédures pénales, y compris à l’échelle de l’UE ». Elle ajoute que « si celle-ci aboutit, Clearview AI et ses dirigeants pourraient être condamnés à des peines de prison et être tenus personnellement responsables, en particulier s’ils se rendent en Europe ».
L’association ne communique pas le texte de sa plainte mais Next a demandé à y accéder et nous mettrons à jour cet article au besoin.
Comme nous l’expliquions récemment, le co-fondateur de Clearview avait en tête, dès l’origine du projet, la reconnaissance faciale des immigrants et la surveillance des frontières étasuniennes. L’entreprise propose sur son site web aux autorités d’ « exploiter le pouvoir de la reconnaissance faciale dans les enquêtes criminelles ».
Earlier this month Intel announced Crescent Island as a Xe3P graphics card with 160GB of vRAM optimized for AI inferencing at the enterprise scale. Crescent Island isn't expected to begin sampling until H2'2026, but already for the upcoming Linux 6.19 kernel initial Crescent Island support is being submitted for the Xe kernel graphics driver...
Hier, le 27 octobre 2025, l'information est tombée d'un coup sur les réseaux sociaux :
Eyes up. Plates on.#REDSEC arrives tomorrow at 8:00 PT / 15:00 UTC 🔴
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— Battlefield (@Battlefield) October 27, 2025
Battle...
AMD va lancer les Ryzen 10 et les Ryzen 100. De nouvelles gammes de processeurs exploitant des technologies ayant déjà roulé leur bosse. AMD recycle parfois, comme Intel, de vieilles instructions dans de nouvelles puces. Il y a deux manières de voir cela. Certains vont y trouver tous les défauts du monde en pensant que tout ce qui est nouveau doit se faire avec de nouveaux ingrédients. D’autres, comme moi, vont s’en réjouir.
AMD a un petit problème de positionnement en ce moment. La marque n’a absolument rien à mettre en face des puces Twin Lake d’Intel et cela depuis les Alder Lake-N, leurs prédécesseurs, lancés en 2023. Cela fait donc deux ans qu’Intel est seul sur un marché qui a pris de l’importance, celui d’une puce abordable et efficace pour créer diverses machines dont celles qui nous intéressent : des MiniPC entrée de gamme et autres déclinaisons de portables ultramobiles à des prix légers. Pour contrer les N100 et N150 d’Intel, quoi de mieux que de ressortir de vieilles recettes encore très efficaces et les positionner en face ?
Cela commence par les Ryzen 10 dont la recette est basée sur les puces Mendocino en Zen2. Si le Zen 2 a été annoncé en 2019, la solution Mendocino date quant à elle de 2022 avec l’ajout dans la formule du circuit graphique RDNA 2 de 2020. Est-ce que les machines achetées en 2022 sont devenues obsolètes ? Pas le moins du monde. Une puce Zen2 reste encore solide et capable de mener à bien la totalité des tâches demandées. Évidemment cela ne sera pas un monstre en calcul ou en jeu, mais je doute que les machines équipées d’une puce Ryzen 10 seront mises en avant comme des solutions « gaming » ou « créatives ».
Les puces « 7020 » Mendocino sont clairement la source d’inspiration de ces Ryzen 10.
On retrouve donc quatre puces dans cette gamme Ryzen 10 tfort semblables aux séries 7020 Mendocino : l’Athlon Silver 10 en entrée de gamme sur 2 cœurs et 2 threads. Puis l’Athlon Gold 20 toujours deux cœurs mais 4 threads. Le Ryzen 3 30 et le Ryzen 5 40 seront quant à eux en 4 cœurs et 8 Threads. Des puces toutes issues de l’architecture Zen2. Le tout accompagné des circuits graphique Radeon 610M sur deux cœurs. Ces processeurs devraient afficher un TDP de 15 watts et se positionner très frontalement en termes de performances aux séries Twin Lake actuelles d’Intel. De quoi monter des MiniPC low-cost pour des usages très classiques. Rien de fou ni de neuf donc, mais une alternative sur ce marché précis et la possibilité de construire des engins avec une bonne autonomie. Les puces apportant au passage la gestion de l’USB4.
Les puces 7×35 Rembrandt-R servent d’inspiration pour les Ryzen 100
Suivent les Ryzen 100 avec des cœurs issus de la génération Zen3+ encore tout à fait efficaces en termes de performances également. Cinq processeurs sont proposés. Le Ryzen 3 110 en 4 cœurs et 8 Threads et les Ryzen 5 130 et Ryzen 5 150 en 6 cœurs et 12 Threads. Enfin, les Ryzen 7 160 et Ryzen 7 170 développeront chacune 8 cœurs et 16 Threads chacine. Même scénario, les puces de cette gamme Rembrandt sortis en 2022 restent totalement valables aujourd’hui et les portables vendus il y a trois ans s’avèrent encore parfaitement exploitables. Ici on retrouvera des processeurs construits au minimum avec quatre cœurs et qui pourront en additionner jusqu’à 8 pour les Ryzen 7. Les fréquences permettant de différencier les gammes. On retrouvera un comportement de consommation assez classique chez AMD avec un TDP de base de 15 watts pouvant être débridé jusqu’à 30 suivant les scénarios. La partie graphique étant ici ce qui créera vraiment la différence avec l’emploi d’un Radeon 680M comprenant jusqu’à 12 cœurs.
Certains MiniPC proposent de régler le TDP des processeurs AMD à la volée avec des molettes
Le Ryzen 100, s’il est bien positionné niveau tarif, va permettre de construire des machines répondant à 90% du cahier des charges d’un utilisateur aujourd’hui pour un prix abordable. tout en offrant une souplesse intéressante d’usages avec un TDP configurable de 15 à 30 watts positionné par défaut à 28 watts. Fonctionnalité qui a été reprises par différents constructeurs pour proposer des MiniPC offrant des possibilités d’équilibrage physique de la puissance proposée.
Dans la pratique, si Ryzen 10 et Ryzen 100 débarquent bien sur les segments escomptés des MiniPC et des portables low-cost, AMD aura enfin des gammes de puces pour concurrencer Intel. Le public à la recherche de solutions passives ou à très basse consommation resteront fidèle à Intel et à ses processeurs N150 très peu gourmands. Mais une bonne partie du public pourrait voir ces puces d’un très bon œil. Ce qui poussera sans doute Intel a proposer en 2026 de nouvelles gammes de puces à son tour.
La puce Aerith en Zen 2 et RDNA 2 du Steam Deck en 2021
La naissance des Ryzen 10 et Ryzen 100 a certainement plus à voir avec une situation concurrentielle exacerbée entre AMD et les clients du fondeur TSMC plutôt qu’une vraie volonté de contrer Intel sur le segment entrée de gamme. AMD a toujours été un champion de l’adaptabilité technique et a su construire des processeurs sur mesures pour de nombreux partenaires. Les puces Aerith des Steam Deck sont un bon exemple de cette capacité à proposer des solutions agencées sur-mesures. Elles mélangent déjà les ingrédients des Ryzen 10 présentés ici : cœurs Zen2 et circuit graphiques RDNA2.
Une usine de gravure TSMC
AMD est sous contrat avec TSMC pour lui graver ses puces. Un contrat sans cesse renouvelé sur une base de calendrier de productions et de réservations de ses usines de production. AMD s’engage en monopolisant une certaine capacité de production des usines de la marque. Cette « réservation » correspond par ailleurs à un type de production et donc à une finesse de gravure. AMD a semble-t-il réservé énormément de temps de fabrication en 6 nanomètres chez TSMC alors que sa production de nouvelles puces s’est déplacée vers du 4 nanomètres. Il lui faut donc trouver des cœurs de processeurs à produire en 6 nanomètres. C’est là que les Ryzen 10 et Ryzen 100 se profilent comme de parfaits remplaçants pour AMD. Au lieu de laisser échapper les coûteuses réservations de son calendrier, la marque va disposer de cette productivité pour fabriquer les pièces manquantes à son offre actuelle.