Les IA de Politico ont violé les règles d’éthique éditoriale journalistique de Politico
There is no IAlternative
Le syndicat des journalistes de Politico a remporté une « victoire majeure », qui devrait faire jurisprudence aux États-Unis, en matière de recours à l’IA dans les médias. Leurs rédacteurs en chef avaient plaidé, en vain, que les contenus générés par IA ne devraient pas être soumis aux normes éthiques et éditoriales, au motif qu’elles étaient développées par des ingénieurs, et non par des journalistes.
PEN Guild, le syndicat des journalistes états-uniens de Politico et E&E News (sa filiale dédiée aux actualités liées à l’énergie et l’environnement) vient d’annoncer une « victoire majeure » contre la direction de Politico concernant l’introduction « unilatérale » par l’entreprise d’outils d’intelligence artificielle qui « contournaient les garanties négociées et portaient atteinte aux normes journalistiques fondamentales ».
L’an passé, la PEN Guild avait en effet ratifié une convention collective (.pdf) comportant « certaines des dispositions les plus strictes du secteur en matière d’intelligence artificielle ». La convention obligeait notamment la direction de Politico à donner un préavis de 60 jours et à engager des négociations « de bonne foi » avant d’introduire de nouveaux outils d’IA susceptibles d’avoir un « impact significatif » sur les tâches professionnelles, ou qui pourraient entraîner des licenciements.
L’accord exigeait également que toute IA utilisée dans la collecte d’informations soit conforme aux normes éthiques de Politico et fasse l’objet d’une supervision humaine, afin de « garantir que tout contenu généré par l’IA respecte les mêmes normes éthiques et éditoriales que les reportages rédigés par des humains ».
Or, en juillet 2025, le syndicat avait accusé Politico d’avoir enfreint ces dispositions à deux reprises, avant de lancer une pétition et un recours. Il lui reprochait les faits suivants :
- la couverture en direct, générée par une IA nommée LETO, d’événements politiques majeurs, effectuée sans notification syndicale ni révision humaine. PEN Guild déplorait notamment que l’IA ait évoqué des expressions telles que « immigrant illégal » ou « migrants criminels », que Donald Trump avait bien employées, comme l’avait alors rapporté Politico, mais dont la reprise sans contextualisation est proscrite par le guide de style (Stylebook) de la rédaction. L’IA avait aussi généré des erreurs factuelles, qui avaient en outre été « discrètement supprimées, contournant les protocoles de correction éditoriale standard ». Ces derniers prévoient que la rédaction soit transparente quant à ses mises à jour, corrections et rétractations.
- le lancement unilatéral d’un outil d’IA, Report Builder, développé par la start-up Capitol.ai, que les abonnés pouvaient utiliser pour générer des rapports de 500 mots « sur n’importe quel sujet, [mais] sans aucun contrôle ni modification de la part du personnel de Politico pour s’assurer de leur véracité ». Or, le syndicat y avait là aussi trouvé de « nombreuses erreurs factuelles majeures ». L’outil aurait notamment affirmé que l’arrêt Roe v. Wade restait en vigueur (alors que c’était précisément Politico qui avait révélé son annulation). Il aurait aussi « halluciné » les combats menés par des groupes de lobbying inexistants, tels qu’une soi-disant « Ligue des plombiers gauchers », comme Semafor l’avait alors révélé.







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