En route pour la bourse, OpenAI brûlerait plus de 11 milliards de dollars par trimestre - Next
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Prenons quatre exemples, censés répondre à la légitime demande d’équité exprimée par les Français, mais hélas passés au tamis des approximations économiques et des travers idéologiques des députés. Avec, en tête de cortège, insoumis et communistes, rejoints par un PS privé de boussole et un Rassemblement national dont la seule obsession est de provoquer une nouvelle dissolution. Des conditions peu propices à exalter la raison et la rigueur économique, obligeant Sébastien Lecornu à exécuter un numéro d’équilibriste sans filet pour accoucher d’un budget.
Tout d’abord, la taxe Zucman « light ». Présentée par le PS, elle a réussi à fâcher tout le monde : les mélenchonistes, accrochés à la copie originale de Gabriel Zucman, et tous les autres, y voyant un texte pouvant s’avérer encore plus contre-productif. Raison pour laquelle son examen a été plusieurs fois repoussé, devant finalement avoir lieu cet après-midi.
Imaginons-la appliquée. Elle promet de faire davantage participer les ultra-riches à l’effort fiscal, mais avec un seuil de départ fixé à 10 millions d’euros et non plus à 100 millions, comme dans la Zucman authentique. Son assiette concerne donc bien davantage de contribuables que les 1 800 milliardaires (supposés) visés à l’origine. Entrepreneurs en devenir, cadres supérieurs, médecins libéraux, patrons de PME devront mettre la main au portefeuille. Censée épargner les entreprises innovantes, contrairement à son aînée, elle les exonère pour cinq ans. En réalité, cette licence accordée n’est qu’un sursis pervers. Dès que la start-up mûrit et que sa valorisation explose, souvent au bout de… cinq ans justement, l’actionnaire visé doit verser 3 % par an du montant de ses parts. Sauf que cette valorisation ne correspond en rien à des fonds possédés et repose souvent sur un mirage comptable. L’entreprise ne faisant la plupart du temps aucun bénéfice, le contribuable devra donc vendre des actions — plutôt à des investisseurs étrangers échappant au dispositif — ou se rémunérer en dividendes forcés, grignotant les capacités de réinvestissement de la société. À moins qu’il ne se délocalise vers une destination plus clémente fiscalement.

La taxe prévoit en revanche d’exonérer les entreprises dont une famille possède plus de 51 % (individuellement ou via une holding intermédiaire). Une invitation à la pratique de la gymnastique fiscale. Cette exonération cible les patrimoines professionnels pour préserver l’investissement et l’emploi, mais elle crée une faille. Les contribuables riches peuvent restructurer leur patrimoine en multipliant les holdings en cascade (une holding principale détenue à plus de 51 % par le foyer, qui en détient une autre à plus de 51 %, et ainsi de suite). Ainsi, l’ensemble du patrimoine échappe à la taxe sans déplacer les actifs, via une optimisation fiscale purement formelle qui contourne l’esprit de la mesure.
Quant aux 5 à 7 milliards de recettes annoncés, ils risquent de vite fondre au soleil. Entre la tentation de l’exil, les délocalisations et la contraction d’activité produite par la taxe, celle-ci ne devrait pas rapporter plus de 1,5 milliard — en plus de creuser un trou conséquent dans le PIB. Un texte perdant-perdant. Pire : si son adoption pouvait avoir les conséquences néfastes ici décrites, son rejet risquerait de pousser les socialistes à refuser de poursuivre leurs tentatives de compromis avec le gouvernement et à rejoindre le camp des nombreux partisans d’une nouvelle censure. Or rappelons que c’est leur refus de voter la précédente qui avait sauvé Sébastien Lecornu.
Arrive la scène mettant en vedette le doublement de la taxe GAFAM, porté par le socialiste Philippe Brun avec l’imprimatur de LFI, d’EELV et du PCF. Ce petit bijou de contre-productivité fiscale fait passer de 3 % à 6 % l’imposition sur les revenus publicitaires et de data des géants du numérique. Il promet 1 milliard d’euros de recettes supplémentaires pour le Trésor. Sauf que, surprise, les GAFAM ne sont pas du genre à tendre la joue. Ils répercutent déjà joyeusement les 3 % actuels aux annonceurs et aux abonnés de leurs services de streaming payants. Avec ce doublement, les factures vont continuer de grimper pour ces clients, ce qui renchérit les coûts de publicité et de visibilité en ligne des PME et start-ups françaises y ayant recours. De quoi leur faire perdre en compétitivité face à des concurrents étrangers non soumis à cette surcharge locale, freinant l’innovation numérique hexagonale. Les géants américains, eux, transfèrent la charge sans impact majeur sur leurs marges, tout en préparant des recours devant les instances européennes pour contester une taxe unilatérale. Finalement, ce sont les consommateurs et entreprises françaises qui financent le fisc via les colosses américains.
Nos projecteurs se braquent maintenant sur un amendement déposé par le président de la commission des Finances, Éric Coquerel. Une coproduction LFI-EELV-PS… RN, adoptée le 28 octobre et célébrée en grande pompe. Cette mesure vise à taxer les bénéfices des multinationales à hauteur de 25 % en proportion de leur chiffre d’affaires réalisé en France, et non en fonction de leurs résultats nets locaux, dans le but de lutter contre l’évasion fiscale et de rapporter 26 milliards d’euros aux finances publiques.
Le mécanisme repose sur un calcul baroque. L’administration aura à déterminer la part des profits mondiaux attribuables à l’activité française via le chiffre d’affaires, indépendamment des marges réelles ou des coûts locaux. Or cette approche ignore les variations de rentabilité entre pays. Une vente en France, comme un café à Paris, ne génère pas la même marge qu’ailleurs, et des activités locales diffèrent souvent en termes de coûts et de profits.
Cette taxe s’offre le luxe de contredire les principes de base de la fiscalité des entreprises, qui distinguent chiffre d’affaires et bénéfices nets pour éviter une imposition injuste. De plus, elle expose la France à des risques légaux majeurs. Elle viole la bagatelle de 125 conventions fiscales bilatérales signées pour prévenir la double imposition, consistant à taxer unilatéralement des profits déjà rabotés ailleurs.
Elle s’oppose également au pilier 2 de l’OCDE, qui fixe un impôt minimum mondial de 15 % sur les multinationales, et non de 25 % issus de la volonté d’un seul pays. Elle heurte enfin les principes régissant les libertés fondamentales au sein de l’Union européenne, notamment l’interdiction de discrimination entre entreprises nationales et étrangères. La Commission européenne envisage déjà une mise en demeure.
En pratique, les recettes nettes générées par cet amendement s’approcheraient de zéro, avec des pertes économiques dues à une baisse d’attractivité de notre pays et des coûts résultant des recours judiciaires massifs qu’il devra affronter. La France seule contre tous…
Pour clore l’analyse de ce fiasco budgétaire, regardons in fine l’augmentation du taux de la contribution exceptionnelle sur les banques — ou plutôt sur les six institutions françaises (BNP Paribas, Société Générale, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, LCL). Encore un provisoire qui s’installe et n’a plus rien « d’exceptionnel ». La voilà donc reconduite et « testostéronée » pour 2026, via un amendement adopté le 27 octobre. Elle porte l’impôt sur les sociétés des établissements cités de 25 % à un taux global de 34,65 % sur la part des bénéfices nets excédant 1 milliard d’euros. Sur le papier, le but est de cibler les « surprofits » records de 2024 (28 milliards cumulés, essentiellement gonflés par la hausse des taux directeurs de la BCE, étant passés de 0 % en 2022 à 4,5 % en 2023, puis 3,75 % en 2025), pour un rendement estimé à 6 milliards d’euros en 2026 — contre 8 milliards en 2025. Sauf que ces profits ne tombent pas du ciel. Ils résultent d’une politique monétaire européenne que l’État a applaudie… et taxée. Ils deviennent rétroactifs et incitent les banques à provisionner massivement, reporter des résultats via leurs filiales irlandaises, ou pire, à resserrer les vannes des crédits accordés aux PME, même si la plupart de ces établissements sont plutôt responsables… contrairement aux députés. Mais cela aura néanmoins un impact en termes de prêts. Car cette mesure populiste va surtout restreindre la capacité des banques françaises (soumises à rude concurrence étrangère) à générer des fonds propres, donc à faire du crédit, chaque euro de fonds propres débloquant pour l’entreprise un droit à en faire plusieurs supplémentaires. Ce qui va inévitablement grever notre croissance. Un mauvais signal pour l’emploi sur notre sol également, où ces six établissements comptent 362 000 collaborateurs. Et une nouvelle fois, une telle taxe risque de revenir comme un boomerang dans les dents de l’État. Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution et la Direction générale des finances publiques, la taxe pourrait devenir négative dès 2027, avec des pertes cumulées dépassant les recettes initiales… Les bons comptes ne font pas les bons députés.
Le rideau tombe maintenant sur l’écran de ce mauvais film : un Apocalypse Now budgétaire. Il aurait pourtant pu se prolonger ad nauseam, tant les « amendements Frankenstein » furent nombreux — autour de 3 800 — et parfois foutraques. Mais ces quatre-là, dont trois ont été adoptés et l’un, la taxe Zucman « light », arrive en séance aujourd’hui, témoignent avec éloquence du déni économique dans lequel la France se plonge. Entre populistes en mal de chaos ou uniquement préoccupés par leur avenir électoral, élus et citoyens fâchés avec les fondamentaux économiques, intérêts de certaines puissances étrangères à nous voir chuter, refus endémique français de la célébration de la réussite et jalousies chroniques, nous voilà glissant sur une très mauvaise pente. Une mécanique également grippée par l’impérieuse nécessité de nous doter d’un budget avant le 31 décembre (voire le 19, date après laquelle les lois spéciales permettant la levée de l’impôt et le financement des services publics ne pourront plus être votées). Pendant ce temps, les marchés regardent notre pays, interloqués, tantôt avec crainte, tantôt en convoitant avec gourmandise les subsides que son déclin pourrait leur offrir. Quelqu’un en est-il conscient au Palais-Bourbon ?
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Dans une étude publiée en octobre 2025, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a examiné 122 travaux sur la libération de microplastiques et de nanoplastiques à partir de matériaux en contact avec les aliments, tels que bouteilles, emballages et contenants. Ses conclusions, inhabituelles pour un rapport technique, sont sans détour : nombre de ces études présentent de graves lacunes méthodologiques. Les conditions des tests varient de manière incohérente, les préparations manquent de fiabilité et les outils analytiques peinent à différencier le plastique d’autres substances. Cela génère une grande incertitude quant à la viabilité des résultats, des faux positifs et des données globalement peu fiables.
Certaines erreurs majeures découlent de contaminations. Les particules détectées proviennent souvent de poussières, de fibres textiles ou de matériel de laboratoire, plutôt que des emballages testés. Dans d’autres situations, des additifs ou oligomères libérés par chauffage se déposent au refroidissement et forment des résidus confondus avec des microplastiques. L’EFSA précise également que des microplastiques s’échappent des emballages par abrasion ou friction. Il n’empêche qu’elle reconnaît qu’il « existe bien des preuves de la libération de microplastiques lors de l’utilisation de matériaux en contact avec les aliments… [mais] malgré les incertitudes, cette libération est beaucoup plus faible que ce que rapportent de nombreuses publications. »
Et de voir l’agence conclure qu’à « ce stade, il n’existe pas de base suffisante pour estimer l’exposition aux micro- et nanoplastiques issus des matériaux en contact avec les aliments. » Une invalidation en bonne et due forme de bien des titres anxiogènes ayant barré les unes des journaux ces derniers temps.
Les principales techniques utilisées pour réaliser ces analyses — la spectroscopie Raman et la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR, qui identifie les substances par l’absorption de la lumière infrarouge, révélant les liaisons chimiques spécifiques à chaque molécule) — subissent aussi des critiques. Puissantes en principe, elles restent sensibles aux interférences. Additifs, pigments et résidus organiques altèrent les signaux et créent de fausses correspondances avec des polymères. Selon l’EFSA, la plupart des études n’ont pas pris les précautions de nettoyage ou de contrôle nécessaires pour éviter ces artefacts. Comme le note le rapport, une simple inspection visuelle ou l’usage d’une seule méthode « ne peut garantir une identification fiable ».
Le travail de l’EFSA ne se limite pas à la simple critique des études observées. Il propose six recommandations pour en améliorer les méthodes et aider chercheurs et régulateurs : les uns dans l’affinage de leurs analyses, les autres pour fonder les législations sur des bases scientifiques incontestables.
L’agence insiste sur certains points concernant son rapport et la manière dont les études devraient être conduites. Pour elle — et c’est une évidence à sans cesse rappeler — la science doit produire des preuves fiables avant tout débat public sur les risques des microplastiques, même si elle n’affirme pas que ces derniers sont inoffensifs. Mais elle dément les certitudes de cette dangerosité et de son ampleur rapportées par des études approximatives. Elle montre comment un domaine de recherche récent, poussé par des médias à la fois sensationnalistes et parfois militants, qui rencontrent la légitime anxiété du public, outrepasse ses bases méthodologiques.
Cette alerte bienvenue vaut tout aussi bien pour le traitement de sujets comme les produits chimiques, la pollution atmosphérique ou la sécurité alimentaire. L’intervention de l’EFSA impose de considérer la réalité des données avant d’en faire des titres chocs. Or, à l’heure actuelle, trop de publications pâtissent d’insuffisances méthodologiques et de faiblesses analytiques, alors qu’aucune base n’existe pour estimer l’exposition aux microplastiques et ses conséquences — ce qui ne signifie pas qu’il n’existe ni l’une ni l’autre.
Mais dans un contexte où les indignations rapides obtiennent un écho démultiplié entre réseaux sociaux et vidéos médiatiques tronquées, le rappel de l’EFSA constitue une retenue rare. Elle privilégie la précision à la panique et clarifie l’incertitude plutôt que de l’amplifier. Son constat n’occupera peut-être pas les unes de la presse, mais il conforte la science dans sa mission et ses fondements. C’est déjà ça.
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Gabriel Zucman l’a lui-même admis lundi soir sur le plateau de Darius Rochebin : après transferts, les milliardaires ne paient pas moins d’impôts que le Français moyen, mais moins que les cadres supérieurs — une catégorie fortement mise à contribution, au point que la France peine à retenir les meilleurs profils et à attirer les talents étrangers.
Car les Français ne se contentent pas de payer des impôts : ils profitent aussi d’un des systèmes les plus redistributifs du monde. Plus de la moitié d’entre eux reçoivent davantage qu’ils ne versent. Ce mécanisme permet aux ménages les plus pauvres de tripler leurs revenus, réduisant l’écart avec le dernier décile de 1 à 18 à 1 à 3. Une évidence que l’économiste omet dans la plupart de ses interventions.

En réalité, même ce constat d’« ultra-riches » moins imposés que les « riches » reste discutable. Zucman inclut dans les revenus des milliardaires les bénéfices non distribués des sociétés qu’ils possèdent. Autrement dit, si une entreprise réinvestit ses gains — pour acheter une machine, par exemple — il considère que les actionnaires s’enrichissent, même sans percevoir un euro. Mais peut-on vraiment qualifier cela de revenu ?
Présentée ainsi, l’affaire paraît scandaleuse. Mais l’analogie de Gabriel Zucman est trompeuse : elle oppose un stock (le patrimoine) à un flux (les revenus).
Imaginez : vous possédez une maison dont la valeur double — parce que les taux baissent, que l’État freine la construction ou simplement parce que Sydney Sweeney emménage à côté — tandis que votre salaire est divisé par deux après une perte d’emploi. Mécaniquement, votre patrimoine quadruple vis-à-vis de vos revenus, alors que vous ne vous êtes pas enrichi.
Dans les faits, la part du patrimoine net détenue par le top 1 % n’est passée que de 24,6 % en 1996 à 27,2 % en 2023, selon le World Inequality Database… dont Gabriel Zucman est scientific co-director. Une statistique beaucoup moins percutante, largement liée à la réussite des entreprises françaises du luxe en Chine — et non à une quelconque « prédation ».
En 2025, le rendement moyen du CAC 40 devrait atteindre 3,3 %. Pour plusieurs groupes, comme Dassault, Safran, Hermès ou Airbus, il sera même inférieur à 2 %. Leurs actionnaires, soumis à la taxe Zucman, paieraient donc davantage qu’ils ne perçoivent.
D’où vient cette différence d’appréciation ? Gabriel Zucman ne compte pas que les dividendes versés, mais aussi, encore une fois, l’augmentation de la valeur de la société — tant pis si celle-ci baisse l’année suivante.
Le cas de Mistral AI, valorisée 12 milliards d’euros et dont 10 % appartiennent à Arthur Mensch, est symptomatique. Avec la taxe Zucman, il devrait verser 24 millions d’euros par an, alors que l’entreprise ne réalise aucun bénéfice et que ses revenus personnels restent très inférieurs. Si la société ne résiste pas à la féroce concurrence de Google, OpenAI, Grok ou Anthropic, cette aventure lui aura coûté plusieurs dizaines de millions d’euros. Ruiné par le fisc avant même de gagner de l’argent ? De quoi décourager bien des entrepreneurs.
C’est un autre mantra répété à l’envi : seuls les particuliers seraient touchés, pas les entreprises. Une pirouette sémantique surprenante, puisque la base même de la taxe repose sur la valorisation des sociétés, non sur les revenus de leurs actionnaires. En pratique, pour s’en acquitter, un chef d’entreprise devrait se verser des dividendes — au détriment de l’investissement — ou céder une part du capital, au risque d’affaiblir la gouvernance.
L’idée de vendre des actions aux salariés peut sembler séduisante, mais elle ne tient pas économiquement : pour racheter celles des fondateurs de Mistral AI, chacun des 250 employés devrait verser 250 000 euros par an.
Pour étayer son estimation, Gabriel Zucman cite une note du Conseil d’analyse économique (CAE). Or, celle-ci dit tout autre chose. En intégrant les effets sur la production et l’expatriation, elle chiffre les pertes pour l’économie française à 30 milliards d’euros. Le choc équivaudrait à 1 % du PIB, soit davantage que la croissance actuelle. Car taxer le capital revient à fragiliser l’un des moteurs essentiels de la richesse : celui qui finance l’investissement et le développement des entreprises.
Pour l’État, cela se traduirait par un manque à gagner de 14 milliards, compte tenu d’un taux de prélèvements de 46 %. Au final, sur les 20 milliards espérés, il ne resterait que 6 milliards de recettes publiques pour 30 milliards de pertes privées. Loin, très loin des 170 milliards de déficit à combler.
Dernière contradiction : Gabriel Zucman affirme que sa taxe ne ferait pas fuir les entrepreneurs, tout en proposant une « exit tax » pour ceux qui partiraient malgré tout.
Le principe n’est pas nouveau. Créée en 2011 sous Nicolas Sarkozy, cette taxe a été allégée en 2018, jugée trop dissuasive pour les fondateurs de start-up. Son rendement fut dérisoire : à peine 28 millions d’euros par an, en grande partie parce qu’il est presque impossible pour le fisc de taxer efficacement les expatriés.
Dans la version de l’économiste, les contribuables resteraient imposables jusqu’à dix ans après leur départ. Ce ne seraient plus seulement les résidents, mais tous les citoyens français qui risqueraient l’insolvabilité en cas de bulle temporaire sur la valeur de leur entreprise.
Toutes ces mises en scène statistiques trahissent l’ambition revendiquée par Gabriel Zucman : s’exprimer en chercheur plutôt qu’en militant en quête de droits d’auteur. Ses choix sémantiques semblent davantage chercher à susciter l’émotion qu’à éclairer le débat. Au risque d’oublier l’essentiel : sa taxe risque-t-elle de détourner les investissements de notre territoire et d’offrir sur un plateau les entreprises françaises aux puissances étrangères ? Si c’est le cas, les quelques milliards récupérés par l’État n’amélioreront en rien le sort des Français — bien au contraire.
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