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C’est un beau roman, c’est une belle histoire – Canard PC

« PC Gamer rapporte que l'équipe de Skyblivion a été invitée à visiter le studio américain pour échanger des amabilités, faire des photos et recevoir des compliments. Pendant ce temps-là, j'imagine que Nintendo doit entraîner une équipe de tueurs à gages colombiens pour abattre les écoliers qui gribouillent des Super Mario sur leur cahier sans autorisation écrite. »

Je vous ai déjà dit que j'aime beaucoup CanardPC ?
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Aspartame, pesticides… stop à l’instrumentalisation du cancer

Le 4 Février dernier, j’apprends qu’une pétition réclame l’interdiction de l’Aspartame. Pas du tabac, ni de l’alcool, non, de l’Aspartame. La très respectable Ligue Contre le Cancer soutient cette initiative de l’ONG Foodwatch et de l’application Yuka. L’Aspartame, vraiment ?

Les procureurs médiatiques l’accusent d’être à l’origine de cancers évitables, notamment chez les jeunes, risque jugé « inacceptable ». Pourquoi donc cette information est-elle arrivée ce jour-là sur mon chemin ? Parce qu’il s’agissait de la Journée mondiale contre le cancer. Enfin, visiblement surtout de la Journée mondiale contre l’aspartame, étant donné qu’elle a monopolisé 90% de la fenêtre médiatique dédiée au sujet. Ni le tabac, ni l’alcool, ni les papillomavirus, ni l’obésité croissante dans les pays développés, notamment chez les enfants, tous facteurs de risque établis de cancer, n’auront eu droit à la même exposition médiatique. Une fois encore, l’attention aura déviée des vrais enjeux de santé publique au profit d’un épouvantail à fort potentiel anxiogène : j’empoisonnerais donc, père indigne, à petit feu mes enfants en leur autorisant de boire un soda « light » occasionnellement ? Je commençais tout doucement mais sûrement à m’agacer et décidais donc de creuser un peu plus cette histoire.

Un pétard mouillé scientifique ?

Rapidement, je réalise que tout ceci ne repose… que sur une seule étude. Publiée en 2022, cette publication rapporte une hausse du risque de cancer de 13 % chez les gros consommateurs d’aspartame. Dit comme ça, ça impressionne. Mais dans le jargon des épidémiologistes, cela signifie un risque relatif de 1,13. Autant dire un murmure statistique. Pour mémoire, le tabac multiplie par 25 (soit 2500 % !!!) le risque de cancer du poumon. À titre de comparaison, pour un risque du même ordre de grandeur et mieux établi, l’utilisation prolongée de la pilule contraceptive est associée à un risque relatif de 1,2 pour le cancer du sein, et pourtant, elle reste largement prescrite en raison de ses bénéfices. Non, ce jour-là, c’est l’aspartame qui a eu droit à sa mise au pilori publique. 

Augmentation du risque relatif de cancer
Augmentation du risque relatif de cancer

Or, aucune donnée solide ne vient vraiment soutenir les conclusions alarmistes de l’étude NutriNet-Santé. On est face à un pétard mouillé scientifique, bien relayé médiatiquement. Une méta-analyse récente, qui compile plusieurs études sérieuses, n’a trouvé aucun lien significatif entre édulcorants artificiels (dont l’aspartame) et cancers. Rien. Nada. Mieux encore, une étude espagnole multicentrique (MCC-Spain) non seulement n’établit aucun lien, mais elle a même observé un effet protecteur contre le cancer du sein chez les gros consommateurs : –72 % de risque. Soyons justes : cette même étude note une légère hausse du risque de cancer gastrique, preuve que les données sont nuancées, parfois contradictoires. Bref, la science ne crie pas au scandale. Elle doute. Et c’est tout son intérêt.

Aspartame, pesticides, même combat ?

Même mécanique avec les pesticides. Une étude épidémiologique écologique française a récemment suggéré une augmentation de 1,3 % du risque de cancer du pancréas pour chaque hausse de 2,63 kg/ha dans l’achat de certains pesticides d’un territoire, sur la base de plus de 130 000 cas recensés entre 2011 et 2021. Il n’en fallait pas plus pour que certains y voient aussitôt la clé de l’augmentation (réelle, certes, mais modérée) de l’incidence de ce cancer. L’équation était toute trouvée : pesticides = cancer du pancréas = panique générale. Sauf qu’évidemment, personne n’a pris le temps de préciser que cette augmentation de risque – si elle est avérée – reste extrêmement limitée. Surtout quand on la compare aux niveaux moyens d’usage des pesticides en Europe : 3,45 kg/ha en France, contre 4,69 kg/ha en Italie et 4,06 kg/ha en Allemagne. Rien qui permette de crier à l’empoisonnement massif des champs hexagonaux. Mais le plus ironique reste à venir : les agriculteurs eux-mêmes – ceux qui manipulent ces produits à longueur d’année – présentent un taux plus faible de cancer du pancréas que la population générale. Un comble. Et ce, probablement parce qu’ils fument moins et ont une prévalence plus basse d’obésité. Alors, peut-être qu’avant d’incriminer la chimie des champs, il serait temps de regarder ce qu’on met dans nos assiettes… et dans nos poumons.

Cancer du pancréas : moins de risque relatif chez les agriculteurs
Cancer du pancréas : moins de risque relatif chez les agriculteurs

Attention, il ne s’agit pas de nier les risques environnementaux. L’affaire de la chlordécone aux Antilles – ce pesticide massivement utilisé entre 1970 et 1990 contre le charançon du bananier – rappelle à quel point certaines expositions chimiques peuvent être graves et durables. Mais tout ne peut pas être mis dans le même sac au nom d’un principe de précaution poussé à l’extrême, qui néglige parfois les effets pervers de ses propres injonctions. Restreindre l’aspartame sans solution crédible ? On favorise le retour du sucre, dont les ravages sur la santé sont bien établis. Discréditer les pesticides sans voir les enjeux agricoles et sanitaires globaux ? On fragilise des équilibres déjà précaires et risque d’encourager des alternatives pires ou de décourager des pratiques vertueuses. La peur n’est pas une stratégie de santé publique.

Refusons la politisation du cancer

Dans ce climat de suspicion généralisée, certains journalistes vont plus loin. Avec, comme souvent, en tête de gondole, Stéphane Foucart, dans une tribune récemment parue dans le Monde. Il y évoque un possible lien entre la survenue d’un cancer chez une jeune femme et… son vote (sic). Oui, vous avez bien lu. La science, la vraie, quoi ! Face à la maladie, écrit-il, il faudrait se demander « pour qui on a voté ». Ce glissement vers une politisation du cancer est non seulement indécent mais dangereux. En désignant des ennemis politiques plutôt que des causes biologiques ou comportementales, on détourne le débat de sa rigueur scientifique. On alimente la méfiance envers la médecine et la politique au lieu de construire des solutions partagées.

De même, on a vite fait de créer la panique en parlant de « tsunami » de cancers chez les jeunes, alors que les chiffres sont simplement mal interprétés (voir encart). Une population plus nombreuse et mieux diagnostiquée entraîne mécaniquement plus de cas. D’où l’importance des taux standardisés : ils ajustent selon l’âge et permettent de distinguer croissance démographique et véritables facteurs de risque. Ainsi, l’incidence paraît plus élevée en Afrique (16,2 %) qu’en Europe (3,6 %) chez les 15–39 ans, principalement à cause d’une population plus jeune. L’absence de vaccination (HPV, hépatite B), de dépistage et l’accès limité aux soins expliquent aussi une mortalité bien plus élevée.

Plus de cancers chez les jeunes ?

J’approfondis

Pendant qu’on consacre une journée entière à débattre de l’aspartame, dans une mécanique fondée sur la peur et sans mise en perspective, les données les plus solides passent à la trappe. Or, le taux de mortalité par cancer baisse régulièrement depuis 1990 : –1,8 % par an chez les hommes, –0,8 % chez les femmes. Chez les moins de 50 ans, la mortalité a même chuté de plus de moitié. Ces progrès tiennent au dépistage, aux innovations thérapeutiques, à un meilleur accès aux soins… et à la baisse du tabac et de l’alcool, surtout chez les hommes. Car 40 % des cancers sont évitables ! Voilà ce qu’il faudrait marteler. Le tabac tue prématurément 75 000 personnes chaque année (soit une ville comme Antibes), l’alcool 16 000. L’obésité, la sédentarité, les infections à HPV ou à l’hépatite B sont des leviers d’action majeurs. 

En cancérologie, l’espoir n’est désormais plus un vain mot. Il se vit. Julie, 34 ans, a repris sa vie après un mélanome métastatique et a mis au monde un petit Lucas qui se porte comme un charme, grâce à l’immunothérapie – voir encart – qui a complètement et durablement effacé les métastases de son corps. Maurice, 68 ans, a retrouvé les promenades familiales après une thérapie CAR-T qui a éradiqué son lymphome résistant à la chimiothérapie. Ces parcours, fruits d’une médecine exigeante et fondée sur des preuves, sont la véritable réponse à la peur. Mais ils peinent à émerger dans un espace médiatique saturé de récits anxiogènes.

 Zoom sur deux innovations majeures

J’approfondis

Il est temps de reprendre la main. De cesser de courir après des causes invisibles et de se concentrer sur les priorités réelles. La prévention, ce n’est pas diaboliser l’alimentation industrielle ou le shampoing du quotidien. C’est promouvoir le sevrage tabagique, la vaccination, l’activité physique et la lutte contre l’obésité, comme l’accès aux soins. C’est aussi refuser que l’on instrumentalise le cancer pour faire passer des messages politiques ou moralisateurs. Car oui, effectivement, derrière, il y a potentiellement de mauvaises décisions politiques.

La science progresse. Les malades en bénéficient. Aidons-les à guérir, non en désignant des boucs émissaires douteux, mais en renforçant ce qui marche. La peur ne sauve pas. La rigueur, si.

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Zipline : les drones qui sauvent des vies !

En Afrique, une startup californienne livre par drone, sang, vaccins et médicaments dans des villages isolés, sauvant des milliers de vies. Zipline prouve que l’innovation et la croissance économique peuvent transformer la réalité quotidienne des plus démunis.

Imaginez : une jeune mère, épuisée par un accouchement compliqué, perd soudain du sang en abondance. À des kilomètres de l’hôpital le plus proche, chaque minute compte. Habituellement, c’est une situation critique, souvent fatale. Mais aujourd’hui, dans un village rwandais isolé, une petite boîte transportée par un drone fend l’air et atterrit délicatement aux portes de la clinique. À l’intérieur : des poches de sang prêtes à sauver la vie de la jeune femme. 

Voilà un exemple concret de la révolution induite par la technologie de Zipline. Au Rwanda, au Ghana, au Kenya, ou encore au Nigeria, ces drones font quotidiennement des livraisons de produits indispensables en un temps record.

Comment fonctionne la technologie de Zipline ?

J’approfondis

Des drones qui sauvent des vies

Depuis ses débuts en 2016, Zipline cumule les résultats impressionnants là où ses drones interviennent : 67 % de réduction du gaspillage des produits sanguins, 51 % de baisse de mortalité maternelle liée aux hémorragies post-partum, et 44 % de diminution des occasions manquées de vaccination dans les zones desservies. Avec plus de 20 millions de doses de vaccins livrées à un coût remarquablement faible – seulement 0,66 $ par enfant entièrement vacciné – Zipline contribue à l’accès équitable aux soins médicaux.

Ces drones ne font pas que sauver des vies, ils transforment le quotidien de communautés isolées. Au Ghana, une étude récente, menée conjointement par Zipline et le Ghana Health Service, montre une chute spectaculaire de 56 % de la mortalité maternelle dans les hôpitaux desservis par Zipline. Désormais, femmes enceintes et familles savent qu’en cas d’urgence, le médicament ou la poche de sang arrivera à temps. « Maintenant, je sais qu’ils auront ce dont j’ai besoin, et je me sens en sécurité », confie une jeune mère ghanéenne après avoir bénéficié d’un traitement d’urgence efficace grâce à Zipline, comme le rapporte le blog officiel de l’entreprise.

Une révolution médicale par les airs

Zipline participe également à des efforts de prévention. Au Kenya, des drones apportent discrètement des tests et des médicaments contre le VIH à des jeunes souvent trop embarrassés pour franchir les portes d’une clinique. Résultat ? Plus de 105 000 d’entre eux ont déjà bénéficié de tests anonymes et de conseils essentiels, transformant radicalement leur approche des soins médicaux. « Je peux me faire tester facilement, sans jugement, et apprendre à me protéger »,  témoigne Terri, une jeune Kényane (ibid).

Au Nigeria, les petits, autrefois éloignés des campagnes de vaccination, reçoivent désormais les doses essentielles directement dans leurs villages reculés. Un progrès colossal dans un pays qui compte le plus grand nombre d’enfants non vaccinés d’Afrique. Grâce à ces livraisons, des millions de familles n’ont plus à craindre les maladies pour lesquelles des vaccins existent.

Au Ghana, le système Zipline est considéré comme l’intervention la plus rentable jamais mise en place pour améliorer la couverture vaccinale, atteignant même des régions traditionnellement isolées par une logistique terrestre lente et complexe. En témoigne une récente étude indépendante qui confirme l’efficacité et la rentabilité des drones de Zipline, faisant économiser des millions en évitant des maladies coûteuses à traiter, comme la méningite ou la tuberculose.

Zipline change également la donne au regard de l’accès aux soins pour les maladies chroniques, notamment au Rwanda, où des drones livrent directement aux patients diabétiques l’insuline nécessaire, évitant ainsi les déplacements coûteux et longs jusqu’aux centres de santé. Cette initiative a permis à des milliers de malades de gérer efficacement leur traitement à domicile.

Zipping Point : une boîte aux lettres qui transforme n’importe qui en expéditeur par drone

J’approfondis

La livraison par drone arrive à Dallas aux États-Unis

Au-delà de son utilité prouvée dans les programmes humanitaires et médicaux en Afrique, la startup Zipline vient de déployer son système de livraison par drone dans la métropole de Dallas, marquant son premier pas dans une grande zone urbaine américaine. Depuis un supercentre Walmart, ces drones de nouvelle génération peuvent désormais livrer plus de 65 000 articles différents en moins de 2 minutes pour la plupart des commandes, soit 10 fois plus rapidement qu’une livraison en voiture, tout en réduisant embouteillages et pollution dans les quartiers résidentiels.

Les drones de nouvelle génération « P2 », plus silencieux et capables de transporter 3 fois plus de marchandises que leurs prédécesseurs, suscitent des réactions enthousiastes, certains clients allant jusqu’à envisager de déménager pour se rapprocher des zones desservies. Mais ce succès en Occident pourrait-il détourner Zipline de sa mission initiale ? Le risque existe de voir cette expansion commerciale faire passer au second plan la mission initiale : l’accès aux soins médicaux et humanitaires, vitaux pour des milliers d’Africains.

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Le jour des Électrons Libres

Nous y sommes.

Les électrons sont lâchés et vont tourner autour du noyau du futur pour mener avec vous, sur les réseaux sociaux et sur notre site, la bataille du progrès et de la rationalité. 

Parce que l’intelligence artificielle s’impose comme la plus grande révolution anthropologique et informationnelle que l’humanité ait connue, nous devons accompagner les incroyables promesses qu’elle recèle, mais aussi analyser ses potentielles dérives. 

Parce que notre monde ne cesse de proposer de nouvelles avancées économiques, écologiques, technologiques, industrielles, médicales, astronomiques, intellectuelles et que nos biais de négativité les occultent trop souvent, nous devons promouvoir ce qui se construit, loin des polémiques. Raison pour laquelle, en ce premier jour, nous braquons nos projecteurs sur les drones de Zipline, qui sauvent des milliers de vies en Afrique, en livrant sang, vaccins et médicaments dans des villages isolés. Un véritable changement de paradigme. 

Parce que la liberté est essentielle à l’épanouissement de la créativité humaine, nous devons, à la lumière des leçons de l’histoire, promouvoir ce qui la favorise et combattre ce qui l’étouffe. Cruelle ironie du destin, notre lancement coïncide avec le centenaire de la naissance de Pol Pot, qui, sous couvert d’égalité, a écrasé cet immense potentiel, réduisant chaque être humain à un automate asservi. Nous y revenons en ce premier jour.

Comment ça marche ?

L’actualité se forge sur les réseaux sociaux : nous y diffuserons intégralement tous nos contenus gratuits. Sur notre site, ils seront prolongés par des encarts réservés à nos abonnés désireux d’analyser les sujets en profondeur. Tous nos articles sont accessibles, mais à des niveaux de détail différents.

Passée cette première semaine un peu particulière, nous proposerons un contenu quotidien : deux articles de fond, le mercredi et le samedi ; les autres jours, des brèves qui vont droit au but, ou des graphiques éclairants. Mais aussi des vidéos pédago-ludiques créées à l’aide de l’IA, des tests et des jeux autour des thèmes que nous abordons. La quête du savoir peut se faire dans la joie et le divertissement ! 

Parce que nous espérons embrasser passionnément l’avenir, nous avons concocté une charte rétro-futuriste qui puise dans notre culture de l’action et de la liberté, pour retrouver une fraîcheur trop longtemps étouffée par la facilité catastrophiste.

Régulièrement, des émissions et des débats nous permettront d’aborder chaque sujet avec nos meilleurs spécialistes et d’échanger avec vous.

Les réseaux ne figurent pas seulement le champ de bataille où se commente l’actualité, ils sont aussi le lieu où se construisent des communautés. Nous l’avons tous découvert avec bonheur, puisqu’ils ont largement contribué à nous rassembler. Raison pour laquelle nous voulons en créer une nouvelle qui sourit à l’avenir et rejette le venin distillé par les marchands de peur. Une communauté qui se retrousse les manches pour rendre demain possible, malgré les immenses défis auxquels l’être humain est confronté. Une communauté alimentée par les mots de notre formidable équipe, composée de chercheurs, d’ingénieurs, de médecins, d’économistes, de spécialistes de l’écologie et du développement durable, de développeurs, de juristes, de journalistes et d’acteurs de la French Tech. Pour consolider ces liens, nous vous invitons à nous rejoindre lors d’événements réguliers : un cocktail Électron, des webinaires périodiques et la participation aux Mélior du progrès, trophées célébrant les initiatives les plus remarquables au service de l’humanité.

Alors, rejoignez notre communauté, rejoignez-nous.

Antoine Copra, directeur de la rédaction,
Benjamin Sire, rédacteur en chef,
Philippe Bourcier, coordinateur IA,
Frédéric Halbran, coordinateur développement.

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La biodiversité, arme d’obstruction massive ?

Connaissez-vous l’outarde, cet oiseau péteur, mascotte des anti-bassines ?
Depuis que la justice a suspendu plusieurs projets — dont celui de Sainte-Soline — pour sa protection, elle est devenue la star des activistes… et le symbole d’une stratégie de blocage bien rodée.

« Victoire, merci l’outarde ! » s’écrie même Vakita, fanzine écolo porté par Hugo Clément. Merci l’outarde, et non pour l’outarde : car en réalité, elle est un instrument, pas une finalité.

Et ce volatile étrange n’est pas seul à être envoyé au front dans la guérilla juridique contre des projets d’infrastructures ou de développement industriel…

Drôles de petites bêtes

Le vison d’Europe a longtemps mené aux points face à l’usine de Flying Whales, malgré son projet innovant de transport cargo décarboné par dirigeable, et s’attaque maintenant à la LGV du Sud-Ouest. Le crapaud de Fessenheim compromet la création d’une zone d’activité destinée à relancer l’économie locale après la fermeture de la centrale. Le Grand Hamster d’Alsace a obtenu d’importantes contreparties à l’autorisation du contournement ouest de Strasbourg. Le timide escargot de Quimper, à lui tout seul, a mis en échec un projet de déchetterie et une extension de ligne de tramway.

Une redoutable patrouille d’aigles bottés s’attaque au projet d’usine toulousaine d’avions électriques du constructeur Aura Aéro. Et tout industriel s’engageant imprudemment dans un projet de construction d’usine redoute qu’une grenouille facétieuse vienne pondre dans les flaques d’eau de son chantier, entraînant l’interruption des travaux pour toute la saison de reproduction.

Un piège juridique et politique

It’s not a bug, it’s a feature : tous ces cas révèlent la puissance d’un arsenal juridique que le législateur, sans bien en mesurer les conséquences, a bâti pour sanctuariser la nature. Les études d’impact environnemental et social, obligatoires en Europe pour tout projet d’envergure, imposent de scruter chaque recoin des écosystèmes affectés. Les diagnostics de biodiversité peuvent durer jusqu’à deux ans, pour suivre les cycles saisonniers. C’est lors de l’un d’eux qu’a été détectée, via son ADN, la présence du fameux crapaud de Fessenheim sur la zone d’EcoRhona. Une espèce protégée ? Le couperet tombe. La directive « Habitats » (92/43/CEE) et la loi française sur la biodiversité (2016) imposent des mesures d’évitement, de réduction ou, en dernier recours, de compensation, souvent assorties d’un facteur multiplicatif.

La chauve-souris est-elle une taupe russe ?

J’approfondis

Les instances environnementales, telles que l’Autorité environnementale ou le Conseil National de Protection de la Nature, sont largement composées de professionnels de la biodiversité, souvent très investis dans la défense de leurs sujets d’étude. On imagine mal le président de la commission « espèces et communautés biologiques » du CNPN — ornithologue et spécialiste de la restauration des milieux naturels — donner un avis favorable à un projet d’autoroute. Bien que consultatifs, les avis de ces instances, une fois négatifs, deviennent difficiles et politiquement coûteux à ignorer. Et pour boucler la boucle, ces avis s’appuient fréquemment sur des Plans Nationaux d’Action maximalistes. Celui de notre amie l’outarde, par exemple, compte pas moins de 124 pages, rédigées par la LPO.

L’insoutenable légèreté de la FNE

J’approfondis

Les possibilités de recours sont multiples, faisant peser un risque juridique permanent sur les projets. Les tribunaux administratifs, saisis en rafale, tranchent de plus en plus souvent en faveur des espèces menacées. Une seule manche remportée galvanise les opposants et leur permet de revendiquer la victoire totale. La décision récente du tribunal administratif de Toulouse, ordonnant l’arrêt du chantier de l’autoroute A69 au motif de l’absence de « raison impérative d’intérêt public majeur », résonne comme un coup de tonnerre. Elle ouvre une ère d’insécurité juridique aiguë — et dissuadera sans doute nombre d’investisseurs, notamment étrangers.

Le « vivant », nouveau mantra militant

Ajoutez à cela les enquêtes publiques, où des militants très motivés se font entendre, parfois par l’intimidation, le mensonge ou l’action violente. Ils ont compris que le climat, trop lointain et global, mobilise de moins en moins ; alors que le castor ou la chauve-souris, eux, sont locaux, concrets, et parlent à tout le monde. Comme le dit Olivier Hamant : « Le climat est le pire levier, il faut commencer par la biodiversité ».

C’est ainsi que les deux auteurs de Rendre l’eau à la terre décrivent sans ciller, à propos du castor, un « rongeur, dont la puissance créatrice a été effacée de nos mémoires par des siècles d’extermination ». Et ce alors même que les politiques françaises de conservation sont un succès : la population du castor d’Europe est en expansion, et plus de 18 000 km de cours d’eau sont aujourd’hui concernés par sa présence.

C’est ainsi qu’Étienne, ornithologue, confie benoîtement à Reporterre : « Aux yeux de la loi, une outarde vaut beaucoup plus que mille alouettes. Une seule outarde repérée sur le terrain peut justifier qu’on attaque en justice et même permettre de gagner contre un projet de bassine. »

C’est ainsi que des citadins-militants creusent des « mares » dans une forêt dans l’espoir que des tritons s’y installent. 

C’est ainsi que de gentils « écureuils » grimpent dans les arbres pour les « protéger », en espérant qu’un allié providentiel vienne y nicher, rendant tout abattage impossible pour plusieurs mois.

Une impasse écologique

Derrière la façade des gentils défenseurs du « vivant » se cache souvent un agenda anticapitaliste et décroissant. Ces activistes ne veulent pas seulement préserver une espèce : ils veulent renverser un modèle. Leur succès symboliserait une reprise de pouvoir de la biodiversité sur un développement jugé arrogant… Mais à quel prix ?

A69, pourquoi tant de haine ?

J’approfondis

Bloquer des projets au nom d’un oiseau ou d’un rongeur peut certes donner l’illusion de sauver des espèces, mais freine aussi des solutions face à une crise plus vaste. Cela entrave nos libertés, favorise le déclin démographique, freine l’activité économique — et nous prive des moyens de mener des politiques de conservation ambitieuses. Cela alimente aussi le ressentiment d’une partie de la population, qui se sent abandonnée et méprisée.

En voulant tout préserver, on risque de ne rien construire. La transition écologique, qui exige innovation et infrastructures, se retrouve piégée par ses propres principes. La sanctuarisation d’une nature fantasmée est une impasse.

Il est temps de revenir aux fondamentaux du développement durable : un développement humain en harmonie avec son environnement, sans sacrifier le Mazamétain au moineau soulcie.

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Les Business Angels, ces super-héros méconnus de l’Économie

Les business angels sont-ils des flambeurs inconséquents, portés par l’amour du risque ? Des vampires de startups qui dépouillent leurs proies à la première réussite ? Ou des passionnés investis, qui apportent leur réseau, leurs compétences et leur expérience ?

Premier carburant financier des startups, sans lequel elles resteraient au stade de l’idée, ils sont surtout ceux qui prennent et assument les risques, souvent considérables. 90 % des startups échouent, entraînant la perte totale de l’investissement leur étant dédié. Les 10 % restants nécessitent une énorme patience (entre 7 et 10 ans) pour générer un retour sur investissement, appelé l’exit. Ainsi, un business angel investit de l’argent qu’il est prêt à perdre intégralement. Bien qu’en ayant souvent les moyens…

Prenons un exemple concret pour éclairer notre affaire. Imaginons l’un de nos anges investissant 20 000 € dans une startup de foodtech – domaine des technologies et innovations appliquées au secteur alimentaire – valorisée à 300 000 € en 2018. Six ans après, en 2024, la société, en réussite, est rachetée pour 15 M€. La part du business angel, après la dilution du capital liée à l’arrivée de nouveaux financements, se porte à 1,2 %, soit 180 000 €. Son retour sur investissement atteint neuf fois sa mise initiale. Sauf que, notre ange, dans le même temps, a misé sur neuf autres startups. Généralement, huit d’entre elles sont des fiascos, la dernière, sans générer de pertes, n’offre aucune plus-value. Au final le risque est bien conséquent, nécessitant courage, flair, patience, sans produire de jackpot, comparé à l’ensemble des investissements.

Pourtant, exceptionnellement, après des masses d’échecs, le business angel peut avoir misé sur une startup devenant ce qu’on appelle une licorne, à savoir une entreprise dont la valorisation dépasse le milliard d’euros, lui offrant un exit pouvant atteindre 100 fois sa mise initiale. Cela a pu être le cas des heureux ayant investi, par exemple 50 000 €, dans la société Airbnb, fondée par deux designers californiens en 2008. Ceux-là ont vu leur mise se transformer en millions de dollars. Mais ce jeu, qui est tout sauf à somme nulle, est réservé aux amateurs d’adrénaline capables de mettre quelques billets sur la table de départ et détenteurs d’un réel sang-froid assez peu partagé.

Pourquoi ne pas emprunter à la banque comme tout le monde ?

Parce que les banques exercent leur magistère dans le monde de l’entreprise traditionnelle. Elles exigent des bilans, des garanties, des business plans détaillés. Une startup, par définition, est une coquille vide avec une idée. Les business angels, eux, jouent un autre jeu : ils risquent leur propre argent, pas celui des clients ou des actionnaires. Ils œuvrent sans filet, ni parachute.

La France à la traîne ?

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Mais pourquoi font-ils cela ?

Parce qu’ils ont le goût de l’aventure, mais aussi et surtout celui de l’innovation. Ils diffèrent en cela des simples spéculateurs, peu préoccupés par l’objet de leurs investissements. Ils savent sentir les idées révolutionnaires qui vont changer la société, qu’importe que l’on juge que cela soit en bien ou en mal. Ils sont derrière les succès d’entreprises comme Uber, Airbnb, BlaBlaCar, OpenAI. Ils misent sur des projets parfois pensés par deux geeks phosphorants dans leur garage qui, un an après dirigeront 50 salariés, puis 1500 cinq ans plus tard. Mais ils ne s’arrêtent jamais, parce que le mouvement est dans leur ADN. Inlassablement, ils réinvestissent leurs gains dans d’autres projets, participant à stimuler l’écosystème dans lequel ils évoluent. Sans eux, des licornes françaises comme Doctolib, Back Market, Deezer ou ManoMano seraient restées des présentations PowerPoint sur un ordinateur.

Des mythes à déconstruire

Les startups financées par nos business angels charrient aussi leur lot de mythes et de critiques dont certains méritent d’être débunkés. 

Non, les business angels ne spolient pas les fondateurs des startups auprès desquelles ils s’engagent. Loin de là.  Ils achètent des parts à un prix reflétant le risque qu’ils prennent. Ils ne se « gavent » pas non plus sans travailler. Ils offrent mentorat, introductions, et passent des heures à relire des pitchs gratuitement, en sachant qu’ils perdront le plus souvent leur argent. Un léger motif de stress, quand même… Pas davantage qu’ils ne sont des vautours. Un vautour est un charognard qui guette votre mort pour vous dépecer. Le business angel est tout le contraire. Il vous met sous perfusion pour que vous viviez dans l’espoir de vous voir connaître l’épanouissement.

* Cet article ne constitue pas un conseil ou une recommandation en matière d’investissement et ne saurait être considéré comme une sollicitation ou une offre de vente ou d’achat de tout instrument financier. Il est destiné à une information générale et ne prend pas en compte les objectifs, la situation financière ou les besoins spécifiques d’un investisseur. Nous vous recommandons de consulter un professionnel du secteur financier avant de prendre toute décision d’investissement.

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Un éthylotest contre le cancer : quand la science trinque à la vie

Et si détecter et traiter un cancer devenait aussi simple que de souffler dans un ballon ? Imaginez alors un éthylotest qui, au lieu de mesurer votre alcoolémie, détecterait et traiterait les premiers signes d’un cancer. Science-fiction ? Pas du tout ! Grâce à une équipe de chercheurs français, ce futur pourrait s’avérer plus proche que jamais.

Une idée qui a du flair

Détecter les cancers à travers une molécule odorante libérée par les tumeurs, c’est la promesse de la « volatolomique induite ». L’idée repose sur une sonde « intelligente » injectée dans le corps, capable de repérer une enzyme spécifique produite par les tumeurs. Résultat ? Une signature chimique identifiable : de l’éthanol modifié avec du deutérium (D), une version unique qui permet une identification sans équivoque.

Pourquoi est-ce si révolutionnaire ? Et bien, plutôt que d’attendre que les symptômes du cancer apparaissent à un stade avancé, ce test permettrait ainsi de non seulement repérer la maladie mais également de la traiter précocement tout en suivant l’évolution des tumeurs en temps réel. Autrement dit, un GPS médical pour traquer et combattre le cancer.

Pourquoi les tumeurs produisent-elles des enzymes spécifiques ?

J’approfondis

Une découverte née d’un tandem (et d’un peu de vin)

Tout commence en 2010, à Nantes, autour d’un verre de vin et d’une discussion entre Pauline Poinot, spécialiste des liens entre odorat et maladies, et Sébastien Papot, expert en molécules intelligentes ciblant les cellules cancéreuses.

La conversation prend alors un tournant inattendu lorsqu’ils évoquent une étude sur les chiens capables de détecter certains cancers grâce à leur flair. Mais le souci est que chaque individu ayant une signature olfactive unique influencée par son mode de vie, le dépistage par canidé manque de précision.

Une idée de génie entre alors en scène : forcer les tumeurs à « sentir » quelque chose de reconnaissable grâce à une réaction chimique induite. Depuis, leur projet est passé d’un simple brainstorming autour d’un verre à une innovation médicale des plus prometteuses.

Comment ça marche ?

Le concept repose sur une enzyme clé des tumeurs : la β-glucuronidase. Présente en excès dans les cancers solides, elle libère un signal chimique. Les chercheurs ont donc conçu une sonde chimique qui, une fois injectée, réagit uniquement en présence de cette enzyme et libère de l’éthanol-D. Celui-ci s’échappe dans l’haleine et peut être détecté par un simple test respiratoire ou sanguin.

Les premiers résultats sont bluffants : sur des souris atteintes de tumeurs, seules celles porteuses d’un cancer expirent de l’éthanol-D.

Vers un dépistage et un traitement en un seul test

L’objectif ne s’arrête pas à la détection. En mesurant la quantité d’éthanol-D expiré, les chercheurs peuvent aussi suivre l’évolution des tumeurs en temps réel. Mieux encore, lorsque le cancer régresse sous traitement, le signal diminue.

Inspirés par cette approche, les scientifiques ont conçu une molécule double action : capable à la fois de détecter et de traiter les cancers. Une fois injectée, elle libère non seulement un marqueur détectable mais aussi un médicament qui cible uniquement les cellules tumorales.

Les premiers tests sur des cancers agressifs du sein et du poumon sont spectaculaires : 66 % des souris traitées sont complètement guéries, sans effets secondaires majeurs.

Les chercheurs ont testé ce protocole pour cibler et traiter des tumeurs humaines du sein « triple négatives » – c’est-à-dire parmi les plus agressives – implantées chez des souris. À l’issue de l’expérience, 66 % des animaux traités ne présentaient plus de tumeur.

Vers un dépistage universel et accessible

Pour rendre cette technologie encore plus simple, les chercheurs explorent un éthylotest sanguin. Plutôt que d’injecter une sonde, il suffirait de prélever une goutte de sang et d’y ajouter la molécule en laboratoire. Si la β-glucuronidase est présente, la réaction se produit, permettant un diagnostic immédiat.

Afin de fiabiliser la méthode, l’équipe travaille sur un cocktail de sondes capables de détecter jusqu’à sept enzymes liées aux tumeurs, réduisant ainsi les faux positifs et affinant le type de cancer repéré.

L’enjeu est colossal : si cette technologie arrive sur le marché, elle pourrait remplacer certains examens lourds, rendre les dépistages plus accessibles et sauver des millions de vies.

Tests sanguins et faux espoirs, entre progrès et prudence

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Un futur très proche

Les premiers tests sur des échantillons humains montrent déjà des résultats très prometteurs. Un rapport sur ces tests est attendu en 2025 et pourrait confirmer le potentiel révolutionnaire de cette méthode.

Mieux encore, cette technologie pourrait à terme servir à diagnostiquer d’autres maladies, comme les infections graves ou certaines formes de Covid-19. Imaginez un outil unique capable de détecter les maladies, de suivre l’efficacité des traitements et d’orienter les décisions médicales en temps réel. Ce n’est plus juste de la science : c’est un espoir tangible.

Levons nos verres à l’avenir

Si tout se passe bien, cette technologie pourrait révolutionner la manière dont nous diagnostiquons et traitons les cancers : dépistage plus accessible, moins invasif et d’une précision inégalée.

Bien sûr, le chemin est encore long, avec des étapes réglementaires et des validations nécessaires. Mais une chose est sûre : ces chercheurs français nous rappellent que la science, c’est avant tout une histoire d’humanité, de persévérance et d’intuition.

Alors, à ceux qui doutent d’un futur meilleur, levons nos verres à cette innovation qui promet de sauver des vies, une respiration après l’autre.

L’article Un éthylotest contre le cancer : quand la science trinque à la vie est apparu en premier sur Les Électrons Libres.

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Les super-pouvoirs des NGT

On dit qu’ils vont révolutionner l’agriculture. Au point que 1000 scientifiques, dont 35 Nobel, ont supplié le parlement de les autoriser. Mais c’est quoi, ces fameux NGT ? Et quels sont leurs super-pouvoirs ?

Le principe des OGM classiques ? Transférer un gène d’un organisme vers un autre, d’où leur nom, « transgéniques ». Par exemple, le maïs BT a reçu d’une bactérie naturellement présente dans le sol la capacité de produire son propre insecticide.

Les NGT, eux, utilisent la technique qui valut à Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna le prix Nobel de chimie, les « ciseaux moléculaires » CRISPR-Cas9, qui permettent de modifier précisément la génétique d’une plante sans introduire de gènes extérieurs. Ce sont donc bien des Organismes Génétiquement Modifiés, dans le sens où l’homme est intervenu, mais pas transgéniques. Ils pourraient apparaître spontanément dans la nature, avec une probabilité plus ou moins importante, par mutation ou par croisements successifs.

Emmanuelle Charpentier, « Électron Libre »

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Pour comparer aux anciennes techniques de sélection, imaginons 3 dés. Il y a deux façons d’obtenir un triple 6 : les lancer et laisser faire le hasard, ou les poser directement sur la bonne face. On gagne beaucoup de temps, mais il faut que ce soit autorisé par les règles du jeu.

Car les fruits et les légumes que nous consommons ont tous été lentement modifiés génétiquement. Ils sont à des années-lumières de leur état d’origine naturel. Chaque grain de maïs, par exemple, était piégé à l’intérieur d’une coque non comestible aussi résistante qu’une coquille de noix et les épis étaient beaucoup plus petits. Aujourd’hui, les grains sont nus et restent longtemps sur l’épi. Dans la nature, ces caractéristiques les rendraient plus vulnérables aux oiseaux qui se nourrissent des graines. Pour notre alimentation, c’est au contraire une avancée majeure.

Les choux actuels, brocoli, kale, vert ou de Bruxelles sont tous issus d’une même plante, sur laquelle il n’y avait pas grand-chose à manger. On pourrait lister tous les légumes présents dans notre assiette : aucun n’existerait sous cette forme sans des siècles d’intervention humaine.

Pour créer un NGT, il faut avoir étudié précisément les caractéristiques d’une plante et identifier le gène intéressant. On peut alors aller plus loin et plus vite que la sélection classique, et de manière très précise. Pour agir sur 3 points essentiels : diminuer les besoins d’engrais et de pesticides, améliorer la qualité de notre alimentation et adapter les cultures au changement climatique.

Les premières applications existent et sont déjà commercialisées à travers le monde. Elles se concentrent sur la qualité nutritionnelle des aliments, comme une tomate enrichie en antioxydants ou un soja au profil d’huile plus favorable. Les possibilités semblent infinies. Des plantes que l’homme a cessé de cultiver pourraient même réapparaître sur nos étals.

Diminuer les pesticides

Pour les cultures les plus courantes, comme le blé, les chercheurs s’efforcent d’améliorer ou de préserver les rendements tout en réduisant l’usage d’engrais et de pesticides. Cet enjeu est crucial : avec une population mondiale croissante, augmenter la productivité par hectare est essentiel pour éviter d’empiéter sur les terres préservées pour la nature. Actuellement, la déforestation est responsable de 50 % de la perte de biodiversité, bien plus que le réchauffement climatique (6 %).

Les plus grandes menaces
pour la biodiversité

Source : Living Planet Report

Des chercheurs ont ainsi trouvé un moyen de réduire la quantité d’engrais azotés nécessaires à la culture des céréales. D’autres sont sur la bonne voie pour remplacer les pesticides. Des céréales résistantes à un virus de type « Jaunisse », transmis par les insectes, ont notamment été développées. Jusqu’en 2018, les néonicotinoïdes étaient un moyen de lutte efficace. Depuis leur interdiction, les agriculteurs doivent appliquer plusieurs insecticides. Obtenir des variétés tolérantes aux virus serait un moyen efficace de limiter leur utilisation.

D’autres NGT permettent de se passer de fongicides, ces pesticides qui empêchent le développement de champignons. Comme le blé immunisé contre l’oïdium, qui a été approuvé le 5 mai 2024 par les autorités chinoises.

Quel bilan pour les OGM ?

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Améliorer notre alimentation

Les NGT peuvent aussi nous aider à mieux nous nourrir, pour un meilleur prix, en alliant rendement et qualité nutritionnelle. Une farine blanche contenant 3 fois plus de fibres, autant qu’une farine complète, a été développée aux États-Unis. Le manque de fibres dans notre alimentation est vu comme une des causes de cancer liées à notre mode de vie. En Angleterre, des essais portent sur des blés moins riches en Acrylamide, un composant qui s’avère cancérigène en cas de surcuisson. 

S’adapter au changement climatique

Un des principaux axes de développement est évidemment l’adaptation des cultures au réchauffement climatique. Éviter les pénuries ou les trop grandes augmentations de prix en cas de mauvaises récoltes est un des enjeux majeurs des prochaines décennies. Des plants de blé aux racines plus longues ont par exemple été conçus pour être plus résistants à la sécheresse. De nouvelles conditions qui amènent parfois les agriculteurs à privilégier des variétés moins productives, plus chères et consommatrices de terres. L’édition génomique permet de concilier les deux. Et de se protéger des aléas.

En Europe, un assouplissement encore fragile ?

Le Parlement européen a voté pour assouplir les règles sur les plantes créées avec les Nouvelles Techniques Génomiques. Malheureusement, certains amendements risquent de freiner leur adoption.

Les NGT ne pourront pas être utilisées en agriculture biologique, alors qu’elles pourraient réduire le recours aux pesticides. C’est d’autant plus surprenant que l’agriculture bio utilise depuis longtemps des variétés issues de la mutagenèse aléatoire (provoquée par des radiations ou des produits chimiques). Les variétés modernes d’orge de printemps, de tournesols oléiques ou même le pamplemousse rose sont issus de cette technique, qui a prouvé ses avantages pour l’environnement et les consommateurs.

La législation distingue deux types de NGT : les NGT1, qui subissent des modifications génétiques mineures, similaires à la sélection conventionnelle, et sont exemptées des règles les plus strictes, et les NGT2, issus de modifications plus complexes. Ces derniers devront être identifiés par un étiquetage spécifique. Une mesure qui pourrait être exploitée par les « marchands de peur », qui préfèrent l’émotion au consensus scientifique. Alliée aux exigences spécifiques de surveillance et de traçabilité, cette obligation pourrait pénaliser les petites entreprises qui veulent les développer ou les utiliser.

Limiter le potentiel des NGT, c’est augmenter le coût de l’alimentation pour les Européens, réduire la compétitivité des agriculteurs, renoncer à des solutions écologiques et fragiliser notre sécurité alimentaire. Un progrès a été fait. Espérons que certains détails et l’instrumentalisation des peurs par certains activistes ne ruinent pas les immenses bénéfices attendus.

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Bluesky est-il décentralisé ? - Next

ça ne fait que confirmer tout ce que j'ai pu lire avant : « On ne peut pas dire que Bluesky soit actuellement décentralisé, et encore moins fédéré. Il y a bien un centre, et il est géré par l’entreprise Bluesky. Sans son relai, rien ne fonctionne. »
(Permalink)
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Russian court fines Apple for violating 'LGBT propaganda' law | Reuters

La Russie assène une amende à Apple pour ne pas avoir empêché ses utilisateurs d'"accéder à de la propagande LGBT". Mais Apple ayant exigé que le procès se déroule à huis-clos, on en saura pas plus. En tous cas, ça semble montrer qu'Apple n'est pas très fier et préfère se plier aux ordre de Moscou. (Comme tous les GAFAM, pour que ça impacte le moins possible leur business.)

Rappelons qu'Apple n'est pas le valereux chevalier défenseur de votre vie privée : il a supprimé le chiffrement de bout en bout en Grande-Bretagne sur demande du gouvernement (https://sebsauvage.net/links/?Cjcr0g), enregistre votre voix même quand vous n'utilisez pas SIRI (https://sebsauvage.net/links/?TnFnmw), supprime plus d'application VPN de son store que ne le demande le gouvernement russe (https://sebsauvage.net/links/?0bR1mQ), conserve vos photos sur son cloud même quand vous les supprimez (https://sebsauvage.net/links/?U9ogIA), donne à la dictature chinoise des fichiers d'utilisateurs Apple sur iCloud (https://sebsauvage.net/links/?JHQ_iQ), etc.
(Permalink)
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Bridge returned error 0! (20227)

See https://curl.haxx.se/libcurl/c/libcurl-errors.html for description of the curl error code.

Details

Type: HttpException
Code: 0
Message: cURL error Resolving timed out after 5000 milliseconds: 28 (https://curl.haxx.se/libcurl/c/libcurl-errors.html) for https://public.api.bsky.app/xrpc/com.atproto.identity.resolveHandle?handle=tristankamin.bsky.social
File: lib/http.php
Line: 184

Trace

#0 index.php(73): RssBridge->main()
#1 lib/RssBridge.php(39): RssBridge->{closure}()
#2 lib/RssBridge.php(37): CacheMiddleware->__invoke()
#3 middlewares/CacheMiddleware.php(44): RssBridge->{closure}()
#4 lib/RssBridge.php(37): ExceptionMiddleware->__invoke()
#5 middlewares/ExceptionMiddleware.php(17): RssBridge->{closure}()
#6 lib/RssBridge.php(37): SecurityMiddleware->__invoke()
#7 middlewares/SecurityMiddleware.php(19): RssBridge->{closure}()
#8 lib/RssBridge.php(37): MaintenanceMiddleware->__invoke()
#9 middlewares/MaintenanceMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#10 lib/RssBridge.php(37): BasicAuthMiddleware->__invoke()
#11 middlewares/BasicAuthMiddleware.php(13): RssBridge->{closure}()
#12 lib/RssBridge.php(37): TokenAuthenticationMiddleware->__invoke()
#13 middlewares/TokenAuthenticationMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#14 lib/RssBridge.php(34): DisplayAction->__invoke()
#15 actions/DisplayAction.php(54): DisplayAction->createResponse()
#16 actions/DisplayAction.php(89): BlueskyBridge->collectData()
#17 bridges/BlueskyBridge.php(152): BlueskyBridge->resolveHandle()
#18 bridges/BlueskyBridge.php(595): getContents()
#19 lib/contents.php(79): CurlHttpClient->request()
#20 lib/http.php(184)

Context

Query: action=display&bridge=BlueskyBridge&data_source=getAuthorFeed&user_id=tristankamin.bsky.social&feed_filter=posts_and_author_threads&include_reposts=on&format=Atom
Version: 2025-01-26 (git.master.b7c04f8)
OS: Linux
PHP: 8.2.28

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