Et si, au lieu de bloquer une protéine qui stimule une cellule cancéreuse, on la faisait carrément disparaître ?
C’est le principe des PROTACs, une nouvelle génération de médicaments qui ouvre une voie inédite en cancérologie. Testée dans le cancer du sein, cette technologie vise à éliminer les récepteurs aux œstrogènes (ER), souvent responsables de la croissance des tumeurs.
Dans l’essai VERITAC-2, présenté à l’ASCO 2025 et publié dans le New England Journal of Medicine, un PROTAC oral appelé vépdégestrant a été comparé au fulvestrant, traitement de référence injecté. Résultat : chez les patientes présentant une mutation appelée ESR1, fréquente après hormonothérapie, la maladie a progressé plus lentement (5,0 mois contre 2,1) avec un bon profil de tolérance.
Cette mutation ESR1 rend les traitements hormonaux classiques moins efficaces. Les PROTACs, eux, n’essaient pas de bloquer les récepteurs : ils les marquent pour qu’ils soient éliminés par la cellule elle-même, comme des déchets.
C’est donc bien plus qu’un nouveau médicament : c’est une nouvelle classe thérapeutique, avec une stratégie radicalement différente. Et même si le gain médian de survie semble modeste (3 mois), certaines patientes peuvent en bénéficier plus longtemps, surtout dans un contexte de rechute déjà traitée.
D’autres PROTACs sont en cours d’étude, en cancérologie mais aussi dans d’autres domaines, comme la dermatologie. Une chose est sûre : on entre dans une ère où on ne se contente plus de freiner les mauvaises protéines… mais où on les fait disparaître.
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