Vue lecture

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Les mouvements écologistes antinucléaires, toujours des grands défenseurs de la démocratie contre le terrifiant empire nucléo-tecnocratique.

Tristan K. @tristankamin.bsky.social posted:
Les mouvements écologistes antinucléaires, toujours des grands défenseurs de la démocratie contre le terrifiant empire nucléo-tecnocratique.
Mais qui oseront bloquer un conseil municipal s'il vote contre leur exigence.

actu.fr/normandie/la...

Extrait de l'article partagé : « C’est l’heure du vote. La délibération est adoptée à la majorité, 6 contre, 8 abstentions. Le collectif Piscine Nucléaire Stop sort les sifflets. Marie-Ange Charpentier, porte-parole, occupe le micro. Le conseil municipal est suspendu. »

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Software can be finished - Ross Wintle

Alors voilà j'aime beaucoup cette idée - qui se fait généralement cracher à la gueule par la vaste majorité des développeurs - qu'un logiciel puisse être "terminé".
On voit souvent des gens dire "Ce logiciel semble parfaitement répondre à mes besoins, mais ça fait un an qu'il n'y a pas eu de commit, ça fait peur."  Pourquoi ?

Si je prends l'exemple de Shaarli : Certes on pourrait ajouter des fonctionnalités, mais il fait ce qu'il est censé faire. Il est "feature complete". Je n'éprouve aucun besoin de modifier.

Extrait de l'article :
" - It is feature complete. New things can be added, but do not need to be added. It “works”. It does something useful as it is.
- It is secure – We understand enough about it to be able to say that it will not need to be updated in the future to patch security vulnerabilities.
- It is standalone. My meaning of this is quite specific, it means that it has no runtime dependencies except for an interpreter if required."

C'est très exactement la situation de Shaarli. En ce qui me concerne, il est terminé.

Il n'y a pas de mal à ce qu'un logiciel soit terminé.
Accepter le fait qu'il le soit, c'est aussi un moyen d'éviter le "feature creep" et le "bloat". (Combien d'excellents logiciels ont fini par pourrir à force d'ajout de fonctionnalités ?)
(via https://shaarli.zoemp.be/shaare/wNwJHw)
(Permalink)
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Portail des médias indépendants

On est inondés de médias d'extrême-droite (Bolloré, etc.) alors pour contrebalancer voici un aggrégateur de médias indépendants qui a été mis en place par BastaMedia. Gratuit, sans publicité, flux RSS disponible. Et pas besoin de se créer un compte pour utiliser et consulter le portail.
(Permalink)
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En résumé:

Michaël Zemmour @michaelzemmour.cpesr.fr posted:
En résumé:

-Il s'agit d'un décalage de calendrier de la réforme.
- 3,5 millions de personnes gagnent 3 mois (âge et durée)
-Cela ne change rien pour les autres:
- L'âge de la retraite atteindrait 64 ans en 2033 au lieu de 2032
-La durée de cotisation atteindrait 43 annuités en 2029 au lieu de 2028.

Quoted post from Michaël Zemmour @michaelzemmour.cpesr.fr:
[Blog] Analyse à chaud de l'annonce concernant la réforme des retraites

Un décalage du calendrier de la réforme, d'environ 3 mois pour les générations 1964 à 1968. La cible des 64 ans et 172 annuité continuerait d'être poursuivie, décalée d'un an.

blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2025...

Analyse à chaud: l'annonce du Premier ministre concernant la réforme des retraites
(blogs.alternatives-economiques.fr) L'annonce du Premier Ministre laisse prévoir un décalage du calendrier de la réforme de 2023, d'environ 3 mois pour les générations 1964 à 1968 (3,5 m de personnes). La cible des 64 ans et 172 annuité...
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Ho !

Tristan K. @tristankamin.bsky.social posted:
Ho !
www.lemonde.fr/planete/arti...

Déchets radioactifs : le gendarme du nucléaire favorable au lancement du chantier du centre d’enfouissement Cigéo
(www.lemonde.fr) Selon un projet d’avis que « Le Monde » a pu consulter, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection estime que le socle de connaissances relatif au projet de stockage situé à Bure, dans la Me...
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Pourquoi les Français s’appauvrissent

Héritier ou déclassé ? Aujourd’hui, la France se scinde en deux : ceux qui héritent et les autres, étouffés par les prix de l’immobilier et l’absence de perspectives. Un déclassement qui nourrit notre obsession pour l’égalité, mais qui détruit nos possibilités de progression sociale. Peut-on encore renouer avec le rêve français ?

« Plus de justice sociale » ! Pour les syndicats, les politiques et les médias, cette revendication est devenue un mantra. Tous jugent notre société profondément déséquilibrée et injuste. La France, malgré sa nouvelle et néfaste instabilité politique livrée aux populismes, est pourtant loin d’être l’enfer inégalitaire décrit.

La passion nationale pour l’égalité a généré 80 ans d’ingénierie redistributive d’une efficacité redoutable. Ainsi, un ménage aisé (appartenant aux 10 % les plus riches) dispose d’un revenu annuel primaire de 127 270 € par an, contre 6 980 € pour les plus pauvres. Après prise en compte des prélèvements, des allocations et des services publics, les revenus deviennent respectivement de 78 480 € et 25 330 €. Autrement dit, notre mécanique de redistribution élargie permet à un ménage pauvre d’aller au-delà du triplement de son revenu annuel, réduisant l’écart avec les plus riches de 1 à 18, à… 1 à 3. Face à cette efficacité qui devrait trôner au panthéon de nos fiertés nationales, des dizaines, voire des centaines de milliers de nos concitoyens continuent de dénoncer notre prétendue injustice redistributive, et brandissent des avatars divers et variés de rétorsion comme la Taxe Zucman ou le retour de l’ISF.

Fausses injustices, vrais appauvrissements

Comment l’expliquer ? Tocqueville disait dans « De la démocratie en Amérique » que : plus les inégalités se réduisent, plus les inégalités résiduelles sont perçues comme insupportables. Or ici ce volet « résiduel » est alimenté par la conjonction de trois perceptions : un sentiment d’injustice fiscale, un autre de déclassement relatif et un dernier d’appauvrissement généralisé.

Le premier est entretenu par l’injection régulière de fausses données dans le débat public concernant la contribution réelle des « ultras riches » au système fiscal, qui serait bien moindre en proportion que celle des plus pauvres. Une analyse basée sur une lecture biaisée – à dessein ou involontairement – des travaux en la matière et qui, malgré sa correction par de nombreux économistes, libéraux comme keynésiens (Gilles Ravaud et François Geerolf en tête), continue d’ancrer cette vision au cœur du ressenti national.

Le deuxième, touchant particulièrement les jeunes, est alimenté par la comparaison générationnelle des niveaux de vie, notamment avec les seniors s’étant épanouis durant les Trente Glorieuses et bénéficiaires du plein emploi, mais aussi des conditions macroéconomiques ayant facilité leur accès précoce à la propriété immobilière. Les travaux de l’économiste Maxime Sbaihi montrent que cette nouvelle génération est loin d’atteindre le même confort de vie, particulièrement en matière de logement, que celui de ses grands-parents. Ce qui impacte directement notre démographie en créant une forte disparité entre la natalité souhaitée (2,3 enfants) et la natalité subie (1,6 enfant).

Cette question du logement est au cœur des préoccupations liées au pouvoir d’achat des citoyens. Absorbant 22 % des dépenses d’un ménage (contre 16 % il y a 20 ans), avec d’importantes disparités selon l’âge (les moins de 30 ans y allouent 32 % quand les plus de 65 ans n’y consacrent que 14 %), le poids des dépenses de logement dans les dépenses incompressibles d’un ménage est de 65 %, quel que soit son niveau de vie. Mais là où les plus précaires y allouent une grande partie (82 %) au paiement d’un loyer, les plus riches en consacrent 52 % au remboursement de prêts immobiliers. La raison est assez simple : l’apport initial nécessaire à l’achat est passé de trois années de revenus dans les années 2000 à cinq années aujourd’hui. Une situation qui pousse les économistes Arrondel et Masson à lier la forte probabilité d’achat d’une résidence principale avec la réception d’un héritage ou d’une donation précoce1.

Cette situation nous amène au troisième sentiment, celui de l’appauvrissement généralisé. La France a complètement oublié que le moteur de sa prospérité était la productivité, seul réacteur pouvant à la fois augmenter le revenu réel des salariés et diminuer leur temps de travail, tout en finançant notre modèle social. En son absence, il n’est tout simplement pas possible d’opérer une redistribution efficace et pérenne. Or, ce manque brise le potentiel dynamique d’une société et rend caduques les ambitions d’une génération rêvant de vivre mieux de son travail que celle de ses aînés. Hélas, ce fait est l’une des caractéristiques de notre pays, largement en retard sur ses voisins. Ainsi, depuis les années 2000, la productivité française n’a progressé en moyenne que de 0,8 % par an, contre 1,3 % pour l’OCDE, 1,2 % pour l’UE et 1,8 % pour les États-Unis. Soit, à partir de 2016, la 5e plus faible progression au sein de l’OCDE. Or, comme par enchantement, il s’agit peu ou prou de la hausse moyenne des salaires sur la période, montrant que lorsque son moteur principal est grippé, le pouvoir d’achat ne progresse plus.

Une France d’héritiers

Notre faible productivité fait aujourd’hui rebasculer la France dans une société d’héritiers. Le CAE démontrait ainsi il y a quelques mois que la part de l’héritage dans le patrimoine des Français était passée de 35 % au début des années 1970 à 60 % aujourd’hui. De son côté, Antoine Foucher a rappelé l’année dernière qu’en se fondant sur la dynamique salariale actuelle, il fallait près de 80 ans pour doubler son pouvoir d’achat, quand 15 années suffisaient dans les années 70. Il est d’autant plus cruel de se rappeler que si la France avait connu la même croissance de la productivité horaire que la moyenne de l’UE, nous serions aujourd’hui tous 16 % plus riches. Et c’est cette absence de progression constatable du niveau de vie, qui non seulement accentue le sentiment d’appauvrissement des salariés, mais également freine notre mobilité sociale. Une valeur encore relativement dynamique jusqu’au cœur des années 1990, sous l’impulsion de gains de productivité vivaces, et aujourd’hui atone. L’OCDE estime qu’il faut six générations pour une famille modeste en France pour atteindre le niveau de vie moyen. C’est une de plus qu’aux États-Unis et presque deux de plus que la moyenne de ses membres. Et la raison en est simple : il est difficile de parvenir à augmenter son revenu quand il n’y a plus de croissance et que les dépenses contraintes prennent une place aussi fondamentale dans le budget des ménages. Et il est encore moins envisageable de parvenir à se constituer un patrimoine dans ces conditions.

Mettre fin au déclassement

Nous avons donc, en délaissant le moteur principal de notre prospérité et en taisant sa chute lancinante, créé la crise sociale qui éclate sous nos yeux. Et en aucune manière une Taxe Zucman ou un autre artifice fiscal, en affectant notre compétitivité et l’investissement des entreprises, ne pourra y répondre. Pire, ce serait le meilleur moyen d’aggraver la situation. Or, la voie impérative à suivre consiste à renouer avec la croissance de notre productivité, par l’innovation et la concurrence. C’est la précieuse et heureuse leçon donnée par le prix Nobel d’économie 2025, tout juste attribué à Philippe Aghion. Espérons alors que son ordonnance soit massivement partagée par les médias, avec la même vigueur qu’ils l’ont fait pour les idées de Gabriel Zucman. Cela nous permettra de poser enfin le bon diagnostic sur les maux économiques de notre pays, et d’en finir avec ce débat lié à la justice fiscale qui ne fait que masquer l’ampleur du sentiment (justifié) de déclassement de nos concitoyens.

1    Inégalités de patrimoine entre générations : les donations aident-elles les jeunes à s’installer ? Luc Arrondel, Bertrand Garbinti et André Masson, 2014

L’article Pourquoi les Français s’appauvrissent est apparu en premier sur Les Électrons Libres.

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File: lib/http.php
Line: 182

Trace

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#1 lib/RssBridge.php(39): RssBridge->{closure}()
#2 lib/RssBridge.php(37): BasicAuthMiddleware->__invoke()
#3 middlewares/BasicAuthMiddleware.php(13): RssBridge->{closure}()
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#6 lib/RssBridge.php(37): ExceptionMiddleware->__invoke()
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#8 lib/RssBridge.php(37): SecurityMiddleware->__invoke()
#9 middlewares/SecurityMiddleware.php(19): RssBridge->{closure}()
#10 lib/RssBridge.php(37): MaintenanceMiddleware->__invoke()
#11 middlewares/MaintenanceMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#12 lib/RssBridge.php(37): TokenAuthenticationMiddleware->__invoke()
#13 middlewares/TokenAuthenticationMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#14 lib/RssBridge.php(34): DisplayAction->__invoke()
#15 actions/DisplayAction.php(54): DisplayAction->createResponse()
#16 actions/DisplayAction.php(89): BlueskyBridge->collectData()
#17 bridges/BlueskyBridge.php(164): BlueskyBridge->getAuthorFeed()
#18 bridges/BlueskyBridge.php(616): getContents()
#19 lib/contents.php(79): CurlHttpClient->request()
#20 lib/http.php(182)

Context

Query: action=display&bridge=BlueskyBridge&data_source=getAuthorFeed&user_id=tristankamin.bsky.social&feed_filter=posts_and_author_threads&include_reposts=on&format=Atom
Version: 2025-08-05 (git.master.ca8a17c)
OS: Linux
PHP: 8.2.29

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mruac

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“Une première victoire” : Polytechnique claque la porte à Microsoft 365 et choisit le logiciel libre, la révolte gagne les universités - Les Numériques

« En migrant vers l'écosystème Microsoft, Polytechnique s'exposait frontalement au droit extraterritorial américain - Cloud Act et FISA en tête - transformant de facto les données de la recherche française en gibier potentiel pour les services de renseignement d'outre-Atlantique. Plus embarrassant encore : cette migration contrevenait explicitement à l'article L123-4-1 du Code de l'éducation, qui impose l'usage prioritaire des logiciels libres dans l'enseignement supérieur. »

Toutes les entreprises françaises qui sont encore sous Microsoft : 🙈 FISA
(Permalink)
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Le sabotage de la politique familiale française

C’était une réussite française. Longtemps, notre pays a eu une natalité dynamique, en partie grâce à l’universalité des allocations familiales, aujourd’hui sacrifiée sur l’autel de l’égalitarisme et des économies budgétaires. Une politique à très courte vue, tant la démographie conditionne la viabilité de nos dépenses sociales et notre capacité d’innovation.

Le monde traverse une mutation démographique sans précédent. Près des deux tiers de la population mondiale vivent désormais dans des zones où la fécondité se situe sous le seuil de renouvellement des générations. Ce phénomène, qui s’est accéléré au cours des deux dernières décennies, touche maintenant l’ensemble de la planète avec une ampleur et une rapidité qui dépassent toutes les prévisions.

La Chine illustre de manière spectaculaire cet hiver démographique. Le pays a enregistré une baisse de 40,1 % des naissances entre 2010 et 2024. Le vieillissement accéléré de sa population devrait la voir diminuer de 200 millions d’habitants entre 2024 et 2054.

Le Vieux Continent, lui, n’a jamais aussi bien porté son nom. L’Union européenne a poursuivi en 2024 sa chute démographique avec environ 3,56 millions de naissances enregistrées, pire que l’année précédente. Cette érosion continue place désormais l’Europe dans une situation inédite. Pour la première fois de son histoire, l’UE a enregistré moins de naissances que les États-Unis, malgré ses 120 millions d’habitants supplémentaires. Certaines de ses régions, comme le nord-ouest de l’Espagne ou la Sardaigne, sont déjà passées sous le seuil d’une fécondité inférieure à un enfant par femme.

Traditionnellement considérée comme le meilleur élève européen en matière de natalité, la France voit aussi son statut vaciller. En 2024, 663 000 bébés sont nés en France, soit 21,5 % de moins qu’en 2010, année du dernier pic des naissances. En 2024, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’est établi à 1,62 enfant par femme, bien en dessous des 2,1 enfants par femme nécessaires pour le renouvellement des générations.

Les conséquences de cet hiver démographique seront immenses. Les systèmes sociaux seront bouleversés par une chute du nombre d’actifs et une explosion de la proportion de seniors. Comment les systèmes de retraite par répartition, construits lors de périodes de forte natalité, pourront-ils survivre avec un ratio d’un cotisant pour un retraité ? La croissance économique sera également très ralentie par les pénuries de travailleurs et la chute du nombre de jeunes, moteurs des innovations disruptives qui enrichissent tout le monde.

La CNAF s’attaque discrètement à la politique familiale française

Le 1er septembre 2025, des dizaines de milliers de familles françaises ont découvert une mauvaise surprise sur leur facture de crèche. Le tarif horaire maximum est brutalement passé de 4,33 euros à 5,26 euros — une hausse de 21 % d’un seul coup, alors qu’il n’était que de 3,71 euros en 2023. Un bond de 42 % en deux ans !

Prenons un exemple concret. Une famille parisienne gagnant 8 500 euros ou plus par mois avec un enfant gardé 40 heures par semaine pendant 48 semaines par an payait environ 7 100 euros annuels en 2023. Aujourd’hui, elle débourse 10 100 euros — soit 3 000 euros de plus par an. Depuis 2018, l’augmentation atteint… 74 %, alors que l’inflation n’était que de 18 % — une hausse quatre fois supérieure à l’inflation.

Pour un couple biactif gagnant 7 500 euros par mois (3 750 euros chacun, soit des revenus confortables mais loin d’être fortunés — on parle de cadres confirmés, d’enseignants agrégés, d’infirmières en catégorie A), la facture a augmenté de 1 767 euros par an entre 2023 et 2025 (+25 %). En remontant à 2018, leur facture annuelle était de 5 794 euros : en sept ans, elle a explosé de 3 105 euros, soit une hausse de 54 %.

Comment ces prix fonctionnent-ils ? Le tarif de crèche se calcule en multipliant vos revenus mensuels par un taux d’effort qui dépend du nombre d’enfants. Mais il existe un « plafond de ressources » : même si vous gagnez davantage, le calcul s’effectue sur la base de ce plafond. Or, celui-ci a explosé : en 2018, il était de 4 874,62 euros par mois. Il est passé à 6 000 euros en 2022 (+23 %), puis à 7 000 euros en septembre 2024 (+17 % supplémentaires), et enfin à 8 500 euros en septembre 2025 (+21 % de plus).

Ce sont précisément ces familles de classe moyenne et moyenne supérieure qui hésitent entre un 2e ou un 3e enfant pour cause de contraintes financières. En plein hiver démographique, c’est à elles qu’on envoie un mauvais signal : renoncez à vos projets d’enfants car vous serez de moins en moins aidés. Et pourtant, ces bambins restés à l’état d’idées auraient été parmi les contribuables de demain. Voilà notamment comment la France dévore son avenir.

Et, bien entendu, ces hausses massives de tarifs ont été décidées par le conseil d’administration de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), sans débat parlementaire, sans vote à l’Assemblée nationale, ni campagne électorale où ces mesures auraient pu être débattues.

Le communiqué officiel est d’une sobriété bureaucratique glaçante : « Par décision du conseil d’administration de la Cnaf, pour ce qui est du budget 2025 du Fonds national d’action sociale (Fnas), le plafond de ressources mensuelles sera relevé à 8 500 euros à compter du 1er septembre 2025. » Point final. Aucune consultation des familles concernées, aucune étude d’impact publiée, aucun débat démocratique.

Il y a là un problème démocratique majeur. Comment un organe composé de partenaires sociaux non élus peut-il prendre des décisions aussi structurantes pour l’avenir démographique du pays, alors que le plus petit choix ministériel engageant les finances publiques doit passer par la voie législative ? Quel mécanisme de légitimité politique leur donne un tel pouvoir opaque sur le portefeuille de centaines de milliers de familles ?

Les pièges cachés de la réforme du CMG

Comme si l’augmentation des tarifs de crèche ne suffisait pas, le 1er septembre 2025 a également vu entrer en vigueur une réforme majeure du Complément de libre choix du mode de garde (CMG). Cette aide de la CAF concerne les familles qui font garder leurs enfants par une assistante maternelle ou une garde à domicile – soit des centaines de milliers de foyers privés de places en crèche.

Jusqu’en août 2025, le CMG fonctionnait avec des montants fixes selon les tranches de revenus, avec un minimum garanti de 203,62 euros par mois jusqu’aux trois ans de l’enfant. Depuis septembre, le montant de l’aide diminue progressivement avec les revenus, et peut même tomber à zéro pour les familles aisées.

Au-delà de la baisse des montants, la réforme recèle plusieurs pièges. D’abord, les plafonds horaires : pour bénéficier du CMG, la garde ne doit pas coûter plus de 8 euros de l’heure pour une assistante maternelle, 15 euros pour une garde à domicile. Dans les grandes métropoles où une assistante maternelle qualifiée facture a minima 10 euros de l’heure, tout le surplus reste à la charge des familles — y compris les cotisations sociales.

Ensuite, la suppression du minimum garanti. Avant, 203,62 euros étaient assurés jusqu’aux trois ans de l’enfant. Désormais, de nombreuses familles se retrouvent brutalement sans aucune aide. Enfin, plus grave, la disparition des majorations pour parents isolés ou en situation de handicap, qui protégeaient les situations fragiles parmi les revenus moyens.

Au final, 43 % des familles sont perdantes, avec une aide réduite de 32 euros par mois en moyenne selon un rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge rapporté par l’UNAF. Pour certaines, c’est bien pire : un couple gagnant 6 000 euros par mois avec 90 heures de garde mensuelle voit son CMG chuter de 204 euros à 158 euros — soit 552 euros par an.

10 ans de sabotage du pro-natalisme universel français

Ces mesures de septembre 2025 s’inscrivent au cœur d’une décennie consacrée à méthodiquement détricoter la politique familiale française. Petit tour d’horizon de ce sabotage en bande désorganisée…

2013-2014 : Abaissement du plafond du quotient familial (l’avantage fiscal par enfant à charge) de 2 334 euros à 1 500 euros par demi-part, touchant plus d’un million de foyers avec 546 euros d’impôts supplémentaires en moyenne. Gel de la prime à la naissance et de l’allocation de base de la PAJE (l’aide mensuelle versée dès la naissance). Modulation de cette allocation de base selon les revenus : pour les familles dépassant un certain seuil, le montant est divisé par deux.

2015 : Rupture historique. Après 70 ans d’universalité, les allocations familiales sont modulées selon les revenus : divisées par deux pour les parents gagnant plus de 6 000 euros par mois, par quatre au-delà de 8 000 euros. Parallèlement, la durée du congé parental indemnisé est réduite d’un an pour les couples ayant deux enfants ou plus.

2024-2025 : Les hausses de tarifs de crèche et la réforme du CMG achèvent de pénaliser les familles des classes moyennes et moyennes-supérieures.

Le bilan est glaçant : en dix ans, les familles biactives avec des revenus moyens supérieurs ont subi une baisse de leurs allocations, une hausse de leurs impôts, une réduction de leur congé parental, et maintenant une explosion des coûts de garde.

Ce que nous vivons est rien de moins qu’une rupture idéologique majeure. Le programme du Conseil national de la Résistance avait posé en 1945 un principe fondateur : l’universalité des prestations familiales, servies sans condition de ressources selon un principe de solidarité horizontale. Les allocations n’avaient pas vocation à être redistribuées des riches vers les pauvres (rôle de l’impôt), mais à soutenir toutes les familles avec enfants, quelle que soit leur situation. Un principe très largement réaffirmé au début d’une Ve République inspirée par la politique nataliste menée par le premier ministre du général de Gaulle, Michel Debré. La réforme de 2015 a brisé ce principe après 70 ans de consensus national, instaurant un mécanisme qui revient à demander aux classes moyennes et supérieures de financer par l’impôt et les cotisations des prestations dont elles ne bénéficient quasiment plus. La solidarité horizontale — des personnes sans enfants vers les familles qui construisent l’avenir — est transformée en solidarité verticale supplémentaire, dans un pays où les inégalités sont déjà grandement aplaties via un ensemble de politiques à effets redistributifs.

L’efficacité prouvée des politiques pro-natalistes françaises

La France saborde un modèle nataliste qui a brillamment fonctionné. En février 2025, Lyman Stone, démographe à l’Institute for Family Studies, a publié une étude démontrant l’efficacité des politiques pro-natalistes historiques françaises. Son analyse porte sur 80 ans de données et compare la France à ses voisins européens aux trajectoires démographiques similaires.

L’étude conclut que les politiques natalistes françaises (flexibilité des modes de garde, avantages fiscaux massifs via le quotient familial, allocations familiales généreuses, congés parentaux) ont augmenté la fécondité française de 0,1 à 0,2 enfant par femme de manière durable depuis l’après-guerre. Cela serait-il dérisoire ? Ce serait oublier l’essentiel : les effets se cumulent à travers les générations.

Moins de naissances chaque année signifie des cohortes plus petites, donc moins de femmes en âge de procréer à la génération suivante, et ainsi de suite. Avec la politique actuelle, la France compterait aujourd’hui entre 56 et 61 millions d’habitants au lieu de 66 millions. Comme le conclut l’étude : « Des effets marginaux et modestes peuvent se révéler massifs à travers les générations, à condition que les politiques soient maintenues sur le long terme. »

Un grand nombre de Français sont aujourd’hui en vie grâce aux politiques pro-natalistes du passé. Et nous sommes en train de détruire ce précieux héritage méthodiquement, année après année, réforme après réforme, alors même que la fécondité française s’effondre à des niveaux historiquement bas.
Face à l’urgence démographique, voici trois réformes indispensables bien que loin d’être exhaustives :

  1. Rétablir l’universalité de la politique nataliste : toutes les prestations familiales doivent redevenir universelles, sans condition de ressources. Des allocations familiales généreuses doivent être versées dès le premier enfant, comme le proposait récemment l’Assemblée nationale.
  2. Porter le quotient familial à 3 000 € : depuis 2013, les familles qui élèvent les générations futures paient entre 500 et 2 500 € d’impôts supplémentaires par an selon le nombre d’enfants. Cette punition fiscale est un non-sens absolu. Face à la crise démographique historique que traverse la France, portons le plafond à 3 000 € par demi-part fiscale, au-delà du montant de 2012. Ce serait un signal clair que la France valorise enfin les familles qui élèvent les futurs actifs sur qui repose le système économique et social français.
  3. Réformer la gouvernance de la CNAF : les décisions structurantes sur la politique familiale doivent revenir au Parlement. Il est inacceptable qu’un conseil d’administration non élu décide de l’avenir démographique du pays.

Le « réarmement démographique » cher à Emmanuel Macron doit être accompagné de décisions claires et ambitieuses. Il exige un retour aux fondamentaux de 1945 : soutenir toutes les familles, sans distinction, parce que les enfants d’aujourd’hui sont l’économie, les retraites et la société de demain. La facture du renoncement se chiffrera en millions de Français qui ne naîtront jamais, et en milliards d’euros…

Cet article est le premier volet d’une série sur la démographie.

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The Great Software Quality Collapse: How We Normalized Catastrophe

Nous devrions écrire des logiciels de plus en plus efficaces et propres. Mais c'est le contraire qui se produit : La calculatrice Apple a des fuites mémoire et bouffe 32 Giga-octets de RAM. Teams consomme 100% de CPU quand on partage l'écran.

Pourquoi ?
Parce que tout le monde s'en fout. On privilégie la multiplication des fonctionnalités au détriment de la performance, la vitesse de livraison au détriment de la stabilité, on multiplie les abstractions sans maîtriser les impacts et on se dit "On s'en fout, les gens ont assez de mémoire/CPU/bande passante de nos jours."

Et dans tout cela, l'IA vient amplifier l'incompétence.

EDIT: Un exemple récent, encore : Une mise à jour logicielle de certains modèles de Jeeps les empêchent de démarrer et même les arrêtent en plein route (!). https://www.thestack.technology/jeep-software-update-bricks-vehicles-leaves-owners-stranded/
(Permalink)
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De plus en plus d'usagers galèrent dans leurs démarches administratives (61% contre 39% il y a 8 ans) et un quart abandonne

"61% des usagers rencontrent des difficultés avec leurs démarches administratives, contre 39% il y a 8 ans, selon une enquête du Défenseur des droits (DDD). L'étude pointe des "fractures persistantes" dans l'accès au numérique. Résultat, un quart des usagers renoncent à leurs droits."

Je pense qu'en fait, c'est un projet de société : Faire ce qu'ils faut pour que les gens renoncent à leurs droits. C'est tout à fait dans la ligne Macroniste.
(Permalink)
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