En novembre, je vous présentais un premier boitier du genre au format Desktop, le Silverstone FLP01. C’est au tour du format tour de débarquer avec le Silverstone FLP02.
En novembre dernier, j’étais encore innocent, loin de me douter que le Silverstone FLP01 allait être acclamé par une véritable communauté de clients à travers le monde. De probables propriétaires de 386/486/Pentium qui avaient connu dans les années 90 leurs premiers émois informatiques.
Et suite à la publication de mon billet, on m’avait invité à découvrir la communauté des « Sleepers ». Des amateurs d’informatique à la croisée de deux chemins. Celui des nostalgiques de ces fameuses années 90, mais pas pour le côté « Retro » des performances. Juste pour le look des engins de l’époque. L’autre chemin emprunté étant celui d’une performance tout ce qu’il y a de plus moderne. Depuis j’ai fait mes devoirs, creusé un peu le sujet, et compris que le terme « Sleeper » vient du monde automobile. Il concerne des gens qui reprennent une voiture classique, d’un petit paquet d’années si possible, avec un panonceau « bébé à bord » et des sièges en « Alcantara », et qui glissent dedans de manière invisible un moteur de voiture de course. L’idée étant de ne pas « payer de mine » mais de pouvoir défier des grosses cylindrées sur circuit ou en départ arrêté. Une sorte de pied-de-nez au look et à la frime en mettant en avant une peinture délavée, un look de paquebot et des tâches de rouille.
Le Silverstone FLP02 reprend exactement ce concept. Je suppose que le grand plaisir de ces « Sleepers » sur PC est d’inviter un ami dans son bureau pour lui montrer un truc sur son PC. Un truc un peu violent niveau calcul, de la 3D qui tâche, des usages de traitement bien lourds, du jeu qui fait bouillir la pâte thermique des PC de supermarché. Et de lui montrer un boitier qui ne paye vraiment pas de mine. Un truc qui semble sortir d’un vide grenier ou d’une expédition dans les sous-sols d’un cabinet d’expert-comptable qui ne jette jamais rien. Et là, paf, lancer un joli Cyberpunk 2077 en UltraHD tous détails à fond, sans broncher. Le décalage entre le look de la machine et sa puissance étant censé interpeler l’invité.

Et puis, au quotidien, il est vrai que c’est amusant de se retrouver à côté d’un boitier de ce type quand on a connu l’époque où on n’avait pas d’autres choix que ces châssis. Retrouver le bouton Turbo en façade, les chiffres en lettres segmentées, le gros et trop tentant interrupteur toujours à portée de main d’impétueux bambins.. Et que dire de la clé, drôle de vestige ou la sécurité des PC était alors plus physique que logicielle. Et quand je parle de sécurité, je devrais utiliser des guillemets en acier trempé car, pour avoir vendu des boitiers à l’époque, le même jeu de clé pouvait ouvrir toutes les serrures…
Sur le Silverstone FLP02, tout cela est plus ou moins une mascarade, au même titre que les lecteurs de disquettes souples 5.25″. Évidemment certains éléments ne sont pas réels. La clé fonctionne, elle désactive les boutons en façade pour éviter un appui malencontreux sur le bouton Reset par exemple. Le bouton Turbo servira à piloter la vitesse de ventilation de la machine avec un chiffre sur le petit écran segmenté pour indiquer la vitesse sélectionnée. La LED HDD servira à notifier les mouvements de fichiers sur le stockage même si votre machine n’a pas de disque dur mécanique. En haut de la tour, cachée derrière une plaque, un petit cache permet de dévoiler une prise USB Type-C, deux USB Type-A ainsi qu’un port jack audio combo 3.5 mm.

La grille basse cache deux ventilateurs 120 mm pour aspirer de l’air frais dans l’engin et on retrouve le logo de la marque dans le petit carré couvert d’un dôme de résine comme à l’époque. A l’intérieur du châssis, on note la présence de tout l’attirail nécessaire pour monter une configuration très haut de gamme. Carte mère format ATX, support pour une carte graphique très longue, alimentation superpuissante, gestion de la câblerie, possibilité de monter un watercooling et énormément d’espace pour monter des stockages variés. Le Silverstone FLP02 ne posera aucun souci pour le montage.

Il est assez évident au final que cette façade porte très bien son nom, elle n’est qu’un décor nostalgique adapté à un châssis moderne très classique de la marque. C’est malin, encore plus malin si on se met à la place du constructeur qui va demander 220$ pour son boîtier. De quoi donner envie de ressortir les vieux châssis qui trainent encore dans vos greniers, garages ou vos caves, non ?

Un boitier de l’époque modernisé par des composants récents et trouvé sur reddit.com/r/sleeperbattlestations
Le plus amusant dans cette histoire, c’est qu’il s’agit de ce genre de fantaisie qui perd tout son sens quand on la passe à la moulinette du marketing. Je comprends très bien le côté amusant d’un PC « Sleeper » aujourd’hui. Se casser la tête à faire rentrer dans un vieux châssis une machine moderne pour le côté amusant et le défi que ça représente. Mais acheter un boitier « tout fait » et fort cher me parait un peu plus médiocre. C’est comme payer un vieux ciré jaune et une casquette de marin sur une brocante pour passer pour un vieux loup de mer. Ça n’a pas la même saveur. Et je pense toujours que, comme pour le FLP01, beaucoup de gens qui crient aujourd’hui combien ils seraient ravis d’investir dans un boitier de ce type vont finir par réfléchir. Retrouver leurs esprits et, la tête un peu plus froide, prendre un peu de recul sur ce que propose réellement ce châssis.
Silverstone FLP02 : un second boitier old-school pour votre PC © MiniMachines.net. 2025