Vue lecture

Les trois frères

C'est bientôt Noël, l'heure des contes et des belles histoires. Par exemple celle de Asad, Asif et Ash Habib, trois frères passionnés de jeu vidéo mais dénués de la moindre expérience en matière de développement, qui un beau matin se sont dit « tiens, si on faisait un jeu de boxe ? » À force de journées passées à apprendre la programmation et la modélisation 3D devant des tutos YouTube, ils ont fini par obtenir quelque chose de vaguement montrable. Ils ont alors quitté leur emploi, commencé à démarcher des fédérations de boxe pour obtenir le droit d'utiliser l'image de sportifs bien réels. Le résultat : Undisputed, qui a à lui seul remis le jeu de boxe à la mode et s'est écoulé à plus d'un millions de copies. Certes, le jeu s'est fait descendre par la critique et est jugé « plutôt négativement » sur Steam, mais c'est comme ça avec les contes de Noël, il faut s'intéresser à l'esprit, pas à la lettre. LFS.

Les tas de l’art

Si vous avez 16 000 balles de côté et l'envie pressante de vous faire humilier par ackboo lors du prochain tribunal des bureaux, vous voudrez sans doute acheter « Medusa », un PC disons, euh… différent créé par la marque singapourienne Aftershock. En plus de PC gaming ordinaires, Aftershock propose en effet une gamme de PC « d'art » qui, non contents d'offrir un hardware assez brutal (Ryzen 7 7800X3D et GeForce 4090), ont des formes qui seront du meilleur effet sur votre bureau, pour peu que vous ne fréquentiez que des gens dénués du moindre goût. Le « Medusa » ressemble à ce qui serait passé à la fin de La Mouche si Seth Brundle avait fusionné avec une statue de Cellini. Le « Alien » est inspiré du xénomorphe de Giger. Quant au « Infinity », on se demande s'il s'agit d'une machine de jeu ou d'un caisson de cryogénisation. C'est hideux, certes, mais n'oublions pas qu'on part de très bas et qu'il s'agit toujours d'une vaste amélioration par rapport aux boîtiers RGB 50 000 lumens et aux tapis de souris avec des nichons. LFS.  

TCG Card Shop Simulator

Avez-vous déjà entendu parler de Sia Ding Shen ? Écoutez, moi non plus, jusqu'à aujourd'hui. Et pourtant, ce créateur indépendant de jeu vidéo malaisien, basé à Kuala Lumpur, mériterait d'être connu. Avec TCG Card Shop Simulator, il nous donne une leçon de business. Que je vous explique.

Terminus : Zombie Survivors

De la même façon que les films d'horreur font moins peur quand on les regarde en plein jour, les choses affreuses font moins peur en tour par tour. Regardez la guerre : horriblement stressante, avec la mort qui peut s'abattre à tout instant sous la forme d'une bombe ou d'une balle. Alors qu'en tour par tour, dans un wargame, elle devient cool, une sorte de partie d'échecs avec des chars. C'est pourquoi j'espère que l'apocalypse zombie se déroulera comme dans Terminus : Zombie Survivors : en tour par tour, tranquille, pour me laisser le temps de réfléchir à ce que j'embarque avant de devoir fuir ma maison.

Wondrous Creatures

J’ai du mal avec les jeux « multi-solitaires », où l’on fait sa popote dans son coin, avant de relever la tête deux heures plus tard et de voir autour de la table un tas de gens, dont on avait oublié la présence. Sauf quand je joue avec ackboo, là j’aime bien.

Comment tuer ce qui est déjà mort ?

« N'est pas mort ce qui à jamais dort », a coutume de dire mon chat. Les faits viennent une fois encore de lui donner raison puisque DayZ a battu son record de joueurs simultanés onze ans après sa sortie en early access, avec 78 000 petits galopins connectés au même moment. Un résultat qui a étonné le vaste couillon que je suis, jusqu'ici persuadé que DayZ, après avoir changé à jamais l'histoire du jeu vidéo en popularisant le battle royale et en permettant l'apparition de jeux comme PUBG ou Fortnite, était mort de vieillesse dans sa petite niche hardcore. Je n'étais pas seul à le penser, puisque la plupart des commentateurs mettaient en avant le succès du DLC « Frostline » récemment sorti, qui aurait provoqué ce pic de connexion. Eh bien figurez-vous que pas du tout : avant même la sortie du DLC, DayZ était sur une pente croissante depuis des années, les stats Steam sont formelles à ce sujet, je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus. LFS.

CPU Intel Core Ultra 200S : sous les bugs, rien d’autre qu’une promesse

Nous autres amateurs de jeu vidéo, nous sommes tristement habitués désormais à ce que certains jeux sortent trop tôt, mal finis, blindés de bugs qui auront besoin de longs mois pour être (peut-être) corrigés. Faut-il redouter que le hardware puisse se mettre à suivre ce triste exemple ? C'est la question que l'on se posait déjà cet été avec le lancement pour le moins raté des CPU Ryzen 9000 d'AMD. Quelques mois plus tard, le lancement tout aussi chaotique des Intel Ultra Core 200S (Arrow Lake-S) ne fait qu'attiser nos craintes.

CPU Intel Core Ultra 5 245K et Core Ultra 9 285K

Pour toutes les raisons précédemment données, l'exposé que l'on s'apprête à vous faire des premiers résultats que nous avons obtenus avec ces puces Arrow Lake ne peut pas être considéré comme un test – voyez-le plutôt comme une « preview post-lancement », en attente de futures, potentielles, stabilisations du software entourant ces nouvelles puces. Voilà tout de même ce que l'on peut en dire à l'heure qu'il est.

Slitterhead

Sous les néons clignotants des restaurants, des casinos et des salons de massage, une foule s'empresse à toute heure de la journée. Des passants s’affairent pour trouver un taxi, un jeune homme joue sur son smartphone à l’angle d’une ruelle sombre, un sans-abri mendie dans l’indifférence générale, un policier trouve un corps dont le cerveau a été aspiré par un monstre aux allures de sauterelle géante dans une benne à ordures. Bref, c'est une soirée comme une autre à Kowlong.

Crimson Desert

Après son MMO Black Desert Online, le studio coréen Pearl Abyss change de coloris avec Crimson Desert, un jeu de rôle solo. Monde ouvert gigantesque, combats savamment chorégraphiés, paysages magnifiques : ce sera la figure de proue des gros RPG en 2025. Et pas une sculpture d’un lion mal taillé qui ressemble à un hippocampe attention, une vraie belle figure de proue.

Les raisons du divorce

Raphael Colantonio, qui a été l'un des fondateurs d'Arkane en 1999 et y a créé un paquet de grands jeux (Arx Fatalix, Dark Messiah of Might Magic, Prey, les deux Dishonored) s'exprime enfin sur les raisons qui l'ont poussé à quitter le studio il y a sept ans. « Tout ce que je peux vous dire, c'est que je suis parti car Bethesda [ndr : qui a racheté Arkane en 2010] ne voulait plus faire le genre de jeu que j'aimais », a-t-il déclaré à PC Gamer. Il souhaitait continuer à faire des immersive sims, en espérant que les ventes s'améliorent (car les jeux d'Arkane n'ont jamais été d'immenses succès commerciaux), tandis que Bethesda insistait pour faire du game as a service multijoueur. Cette stratégie a conduit à la sortie du calamiteux Redfall, et à la fermeture d'Arkane Austin début 2024. De son côté, Raphael Colantonio a fondé Wolfeye Studio et sorti Weird West en 2022. A.

Nos recommandations culture pour novembre 2024

Tous les mois, la rédaction vous fait profiter de sa culture éclectique et douteuse. Cette fois, on vous propose une constellation musicale, une BD cinquantenaire et une activité reposante pour entrepreneurs de la tech en quête de quiétude.

La fabrique des monstres

Alors que l’horreur continue d’avoir le vent en poupe, les monstres qui défilent sur nos écrans ont parfois une fâcheuse tendance à se ressembler. Mais dans cet océan de zombies à la chair nécrosée, de bébés difformes et de silhouettes élancées, il y a aussi des personnages au design vraiment singulier, dont certains ont marqué des générations entières de joueurs au fer rouge sang. Pyramid Head, le Nemesis, l’institutrice de Little Nightmares 2, pour ne citer qu’eux, ont suffisamment hanté mes cauchemars pour que je cherche à comprendre ce qui avait bien pu passer par la tête des creature designers à l’origine de ces atrocités.

Interview : Molly Heady-Carroll, consultante en monstres

Cofondatrice du studio Arcane Circus, Molly Heady-Carroll est également consultante en monstres, notamment pour des studios de jeux vidéo. Nous nous devions de lui poser quelques questions, comme « qu'est-ce que ça fait d'avoir le métier le plus cool du monde ? » et « quelle est la différence entre le bon et le mauvais monstre ? ».

Le rachat de l’apocalypse

Les rumeurs enflent suite aux déboires d'Intel, qui ne fait plus que sortir des CPU un peu nazes et licencie des employés à la chaine – la dernière charrette, en août, a mis 15 000 salariés sur le carreau. Trois mastodontes du secteur seraient en train de renifler le géant américain pour savoir s'il ne serait pas temps de le croquer. En septembre, le nom de Qualcomm (qui a commencé à fournir ses propres processeurs ARM pour Windows) a été évoqué. Puis le coréen Samsung s'est ajouté à la liste. Aujourd'hui, la chaine YouTube spécialisée Moore's Law is Dead rapporte que des discussions « sérieuses » auraient lieu entre Intel et Apple autour d'un rachat. Rumeur, petit grain de sel, grosses pincettes, tout ça, mais ce serait un séisme (et probablement une mauvaise nouvelle pour les consommateurs) si tout cela se concrétisait. A.

La deuxième mort de Concord

Voici ce qui est peut-être l'info la plus prévisible de l'année : Jason Schreier annonce sur Twitter que Sony ferme Firewalk Studios. Pour mémoire, cette équipe fondée à Seattle en 2018, avait été rachetée par l'éditeur japonais en 2023, alors qu'elle développait le shoot multijoueur Concord sur PC et PlayStation 5. Malgré son budget colossal – on parle de 400 millions de dollars –, le jeu s'est vendu à... 25 000 exemplaires, et la fréquentation des serveurs s'est rapidement effondrée. Il aurait rapporté un pauvre petit million de dollars, avant d'être retiré de la vente au bout de deux semaines. C'est l'un des accidents industriels les plus coûteux de ces 20 dernières années, il n'est donc pas étonnant que Sony ait décidé de fermer les volets. On ne sait pas encore combien d'employés seront licenciés. A.

Magic : le dur automne du format Commander

Sans même parler des cartes, comprendre l’agencement des formats de jeu de Magic n’est pas toujours simple. Pour citer Victor « sénéchal de Valgavoth » Hugo : « Ces choses-là sont rudes. Il faut pour les comprendre avoir fait ses études ». Mais un petit village résistait toujours à l’envahisseur : le Commander. Simple, communautaire, ouvert et très populaire. Le 23 septembre, ce havre de paix est devenu une zone de guerre.

La caravane patche d’octobre 2024

Sous les projos (Le Thermomètre DLC) : Diablo 4. Après une année de dur labeur pour corriger un par un les défauts de Diablo 4, Blizzard a sorti la première extension du jeu le 8 octobre. Un DLC qui clôture avec succès ce chemin de quasi-rédemption.

Life is Strange : Double Exposure

J’ai retrouvé Max Caufield comme j’ai retrouvé une vieille amie de lycée. Avec les années, elle a beaucoup évolué physiquement, mais elle a toujours la même voix, le même regard de photographe, la même tendance à faire des blagues ringardes, la même propension à s’asseoir sur un banc pour réfléchir face à un panorama sublime – et surtout, le même air perplexe quand elle apprend à apprivoiser un pouvoir surnaturel qu’elle ne maîtrise pas encore. Sacrée Max.

Just Cause : la revanche

L'un des deux créateurs de la franchise Just Cause, Christopher Sundberg, vient de partager les premières photos d'écran du projet qu'il monte dans son nouveau studio Liquid Swords. Bon, pas grand-chose à en dire, on voit juste un bout de ville rappelant vaguement New York. Mais ce jeu (dont on ne connaît pas encore le nom) se veut ambitieux. PCGamesN rapporte qu'il s'agira d'une « histoire de vengeance » en monde ouvert, de qualité « triple A », utilisant l'Unreal Engine 5, et évoque une atmosphère moins fofolle que les Just Cause, plus proche des GTA et des Mafia. L'ami Christofer veut réaliser le tout avec une équipe de moins de 100 personnes, car il est persuadé qu'il peut réussir à « simplifier » le développement des jeux vidéo. Oui, ça finira probablement avec 372 personnes dans le studio et quatre ans de retard, mais saluons quand même son optimisme. A.
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