Vue lecture

Scènes de surmenage

Les développeurs espagnols de la Deconstructeam (The Cosmic Wheel Sisterhood, Essays on Empathy, The Red Strings Club...) viennent de sortir un petit jeu gratuit intitulé Vendrán Las Aves (ne me demandez pas ce que ça veut dire, j'ai fait LV2 allemand). Pour résumer, c'est une sorte de petit Tamagotchi où vous incarnez une jeune femme qui vient de quitter son travail après un burn-out, et qui s'est acheté une guitare avec ses indemnités et compte bien passer une année à prendre du temps pour elle. Sauf que la vie après un burn-out n'est pas un long fleuve tranquille : chaque action lui demande de l'énergie, et elle n'en a plus beaucoup. Mais petit à petit, à force de réussir à se lever pour prendre une douche et manger les tupperwares que lui laisse sa mère, elle commence à lentement se reconstruire. C'est court et très efficace, et c'est disponible en anglais (et en espagnol, si c'était votre LV2) sur itch.io. ER.

All Will Fall

Un jour, j’ai monté une étagère. J’avais tous les outils nécessaires, de la place pour travailler et du temps. Bilan : trois morts, six blessés, dont un grave.

Dans les coulisses de la fabrique à clones

J’attends The Alters avec une vive impatience, et je ne suis pas la seule : ça fait des plombes que Perco et ackboo en parlent avec enthousiasme, ne serait-ce que parce qu’il est développé par 11 bit studios. Mon cas est un peu particulier : je ne tire pas systématiquement de plaisir à l’idée d’aligner des pylônes, de laisser mes ouvriers mourir de froid, d’accumuler la même ressource cinquante fois de suite ou toutes les joyeusetés auxquelles les fans de jeux de survie aiment s'adonner sur leur temps libre. Ce qui m’attire tout particulièrement dans The Alters, c’est son aspect narratif.

The Alters

Ce n’est pas le meilleur lundi qu’ait connu Jan Dolski. En cherchant du Rapidium, le vaisseau automatique de son employeur s’est écrasé. Endormi durant le voyage, il se réveille dans une capsule de sauvetage sur une planète grise et vide comme un dimanche à Saint-Étienne.

Kingdom Come : Deliverance II

Le modeste studio tchèque Warhorse avait rendu en 2018 un premier jeu ambitieux mais (très) imparfait. Depuis, fort du succès rencontré (huit millions de copies écoulées) ses effectifs et ses moyens ont gonflé, et Kingdom Come : Deliverance II porte cette même volonté de proposer une « simulation médiévale » à la première personne dans la Bohême du XVe siècle. Nous l’attendions donc au tournant, tels des bandits de grand chemin.

Royal Canin

ARRÊTEZ TOUT, plein d'articles sur Sleeping Dogs (à savoir l'un des meilleurs GTA-like de tous les temps, dont je pleure encore l'absence de suite) se sont mis à fleurir sur mon fil d'actualités, c'est le plus beau jour de ma vie. OK, on me souffle dans l'oreillette que c'est juste dans le cadre d'une potentielle adaptation au cinéma, vous pouvez ramasser les cotillons. L'acteur Simu Liu (je suis trop snob pour me fader tous les films Marvel, mais sachez qu'il joue Shang-Chi) est pressenti pour le rôle principal, selon IGN, et le film serait en cours de développement, après un premier projet (avec Donnie Yen) avorté en 2017. Je ne sais pas si c'est vraiment nécessaire dans un monde où Infernal Affairs et l'intégralité de la filmographie de John Woo existent, mais si ça permet de faire revivre l'une des licences les plus prometteuses de ce millénaire, je suis prête à aller le voir cinquante fois même s'il a 2 % sur Rotten. ER.

Télex

« Gnagnagna Ellen, tu ne parles que de jeux d'horreur et d'expériences narratives obscures en pixel art développées par des Hongrois », j'ai entendu vos plaintes, alors aujourd'hui je vais faire un effort : Straftat, le meilleur shooter de 2024 selon Sébum (mais certainement pas le plus beau jeu de l'année à en croire les captures qui ponctuaient son test), vient d'être doté d'une gargantuesque mise à jour gratuite avec 30 cartes et neuf nouvelles armes. ER.

La vie après GTA

Depuis son départ de Rockstar en 2018, Dan Houser est plutôt avare en nouvelles. Pour le moment, on sait juste qu'il a fondé un nouveau studio nommé Absurd Ventures en 2023, qu'il avait annoncé par un trailer cryptique avec un tas d'images dépourvues de contexte (des cochons en train de manger, un astronaute en plein entraînement, des steaks qui cuisent sur un barbecue, entre autres). On sait aussi que son prochain jeu devrait se dérouler dans un univers appelé « l'Absurdaverse », et qu'il a désormais un premier artwork : on y voit une dizaine de personnages hétéroclites, comme un type avec un chapeau haut de forme, une skateuse, un viking et des cadres en costard.  Toujours aucune autre info, si ce n'est qu'il s'agira d'un jeu d'aventure « porté sur l'histoire, avec de l'action et de la comédie ». Je sais, ça vous fait une belle jambe. ER.

Nos recommandations culture pour février

Tous les mois, la rédaction vous fait profiter de sa culture éclectique et douteuse. Cette fois, on vous propose un livre post-apocalyptique dépourvu de conseils survivalistes, des livres érudits sur la connerie et un naufrage cinématographique.

Tiny Bookshop

J’ai toujours rêvé d’ouvrir ma petite librairie indépendante un jour, un peu dans le style de celle de Bernard Black de la géniale série anglaise Black Books (mais avec l’alcoolisme et la propension à hurler sur ma propre clientèle en moins). Passer ma journée à lire, conseiller des bouquins à de parfaits inconnus, gérer des montagnes de papiers administratifs, frôler la faillite toutes les semaines – OK non finalement, je vais plutôt me contenter de jouer à la démo de Tiny Bookshop.

Citizen Sleeper 2 : Starward Vector

Il était venu dans ma vie comme une comète, ses paroles de sagesse et d’espoir me poussant sur la voie des fidèles. Depuis, fragile face à l’immensité, j’attendais son retour en silence. Aujourd’hui, en vérité, je l’affirme : c’est bien lui, et il est ressuscité.

Agiles de La Tourette

Electronic Arts est en péril. Enfin, le péril des riches, celui ou l’on annonce gagner de l’argent, mais moins que prévu. Ne rigolez pas, pour eux, c’est l’équivalent d’un déclassement social, de la honte, du mépris des autres dans les garden party. Mais la théorie du ruissellement inversé marche ! Alors ils font ruisseler les emmerdes sur Bioware. Après le départ mi-janvier, après 18 ans de boîte, de la directrice de Dragon Age : The Veilguard (1,5 million de ventes sur les trois millions espérés, ce qui est bien, mais pas ouf), c’est tout le studio qui est licenci… ah pardon « réinventé », pour être « plus agile, plus focus » (sic). Les employés sont éparpillés façon puzzle sur d’autres projets d’EA, et seule une toute petite poignée reste pour s’occuper du prochain Mass Effect. Aucun licenciement ? C’est marrant ça, car des salariés historiques de Bioware cherchent du travail et annoncent avoir été virés. Des gens pas agiles, sans doute. P.

Télex

Le Forum des images, à Paris, organise le 20 février un événement en partenariat avec Canard PC intitulé « Game Night : elles sont (aussi) là pour rester ! » : vous y croiserez notamment Emi Lefevre (directrice créative de Caravan SandWitch), Lenophie (game designer de Paquerette Down the Bunburrows) et Marie Marquet (directrice créative de Tinykin) au cours d'une discussion animée par notre chère Yamukass. La billetterie vient d'ouvrir sur leur site, venez nombreux ! ER.

« Quand vraiment on a une confiance, on devient confiant. »

Les débuts sont difficiles pour les nouveaux studios. Prenez Force Multiplier Studios, par exemple, ils ont beau écrire partout sur leur site web qu’ils sont « axés sur la narration » et visent la création de « franchises à succès pour le marché mondial » avec « une équipe de rêve » d’anciens d’Activision Blizzard, Sony et Respawn… bon, ben à part un mode de jeu fait avec l’Unreal Editor pour Fortnite (UENF), leur escarcelle est vide, nada, walou. Mais tout pourrait changer, grâce à une acquisition phénoménale. Le studio vient en effet de dévoiler détenir les droits d’adaptation sur l’un des plus grand film de tous les temps, et préparer le jeu vidéo associé pour 2025. Ce classique intemporel, qui relègue 2001, l'Odyssée de l'espace ou Citizen Kane au rang de téléfilms, et a fait dire humblement à Ingmar Bergman « Je croyais savoir bien faire un film, je me trompais » ? Kickboxer, avec Jean-Claude Van Damme. Bordel, j’ai hâte. P.

La propagande sur un plateau

Lorsque Ellen Replay nous a demandé des dossiers autour de Noël, des festivités et du partage, je n’ai pas hésité un instant. Voici donc un article sur… les nazis ! Oui, parce que les marronniers de la presse, ça va cinq minutes.

MDK

Pour durer, il faut savoir casser ses habitudes. Devenir Miley Cyrus, passer d’Hannah Montana aux engins de chantier. Les déclencheurs sont multiples, mais suivent souvent une baisse de régime. Chez Shiny Entertainment, en 1997, c’est en pleine période de succès qu’ils ont décidé de tout casser, avec MDK.

Télex

Doom: The Dark Age sortira le 15 mai et nous mettra aux commandes d’un vrai tank sur pattes. Plus lent (vous n’avez plus vos réflexes de 1993), uniquement solo (vos amis sont morts de vieillesse) et vendu 80 balles (depuis l’euro, vous êtes perdu avec les chiffres), le jeu d’id Software vise le titre de GOTY 2025 des EHPAD. P.

Déjà la rupture ?

Ackboo aimait déjà bien les Polonais de Creepy Jar, qui lui avaient fait passer de belles vacances, entre dysenterie et enfer tropical, avec leur Green Hell (un comble pour la patrie d’adoption des allergiques aux couleurs). Avec StarRupture, le studio tente de l’embrasser directement sur la bouche : un jeu de survie sur une planète pénitentiaire, qui regroupe ses trois passions, la construction de base, l’industrialisation à la Satisfactory et les douches collectives. Le tout avec des cataclysmes réguliers, du froid extrême aux vagues de chaleur, en passant par des concerts de Bernard Menez. Et là, au milieu du rendez-vous, le faux pas bête : il y a aussi un aspect FPS contre des vagues d’aliens locaux et le jeu peut se jouer en coop’ jusqu’à quatre. Red flag ou l’amour est-il plus fort que tout ? Réponse pendant l’accès anticipé, cet automne. P.

Entretien avec Naoki Hamaguchi

Son nom vous parle peut-être moins que celui de Tetsuya Nomura, pourtant Naoki Hamaguchi travaille sur la série Final Fantasy depuis une vingtaine d’années. Après tout, sa vocation pour le développement de jeu vidéo vient de ses heures passées sur Final Fantasy VI (le second meilleur Final Fantasy). Programmeur sur la trilogie Final Fantasy XIII, Naoki Hamaguchi est choisi pour être le coréalisateur de Final Fantasy VII Remake, avant de devenir le réalisateur de Final Fantasy VII Rebirth. À l’occasion du portage PC de Rebirth, nous lui avons posé quelques questions. Et puis interroger une personne qui a le kanji de l’honnêteté et de la franchise (直) dans son prénom, ça nous semblait une bonne idée.
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