Le 14 janvier 2025, l’analyste et investisseur Matthew Ball a publié une analyse très attendue de l’état du marché du jeu vidéo. Comme sa présentation fait 225 pages, je me suis dit que vous apprécieriez peut-être une synthèse…

Sabres au clair et pistolet à silex bourré de poudre, le cache-œil malicieux qui fixe les cadavres en devenir, et une dégaine toujours Shōwa, pour toujours Shōwa. Gorō Majima n’est pas un personnage comme un autre, c’est un marqueur de la saga Yakuza. Un gars ultra-violent, parfois très drôle, parfois sociopathe de comptoir, dont le charisme ne fait pas question. Le voici désormais au premier plan d’une rocambolesque épopée dont on n'aurait osé rêver.

Attention, on relance le gros moulin à rumeurs GTA VI. D'après le site DigiDay, qui cite trois sources anonymes très proches du dossier, Rockstar aurait rencontré secrètement les plus gros créateurs de mods pour Grand Theft Auto, mais aussi Roblox et Fortnite. Toujours d'après Digiday, ces meetings signaleraient un virage à 180° pour Rockstar : après avoir fortement limité (voire interdit) les possibilités de modding sur ses précédents GTA, l'éditeur américain voudrait transformer GTA VI en une véritable plateforme de création de contenu, ouverte aussi bien aux joueurs qu'aux marques, exactement comme ce qui se fait sur Roblox et Fortnite. Franchement, ça ne serait pas la stratégie la plus idiote, puisque le succès monstrueux de GTA Online doit déjà beaucoup aux nombreuses variantes (serveurs FiveM, mods RP, etc.) bricolées par sa communauté. A.

Bonjour, vous ai-je déjà dit que j’adorais le premier Life is Strange et que j’attendais fébrilement son digne successeur ? Que malgré les nombreuses suites officielles, malgré la préquelle, malgré l’abondance de jeux narratifs qui parlent du passage à l’âge adulte qu'on a eu l’occasion de voir fleurir depuis 2015, je n’avais jamais vraiment retrouvé ce sentiment si singulier qui s’était emparé de moi lorsque j’avais croisé le regard de Max Caulfield et Chloe Price pour la première fois ? Je crois que c'est bon, vous commencez à être au courant.

Après STALKER 2, qui a pété tous ses objectifs en novembre dernier, un second jeu d'Europe de l'Est claironne ses bons résultats : Kingdom Come : Deliverance II a été rentabilisé 24 heures après sa sortie et vient de dépasser les deux millions d'exemplaires vendus. Cela va faire du bien à son développeur tchèque, Warhorse Studios, mais aussi à son éditeur suédois, Embracer, qui a eu un gros coup de mou ces dernières années (ils ont licencié comme des dingues). Le premier KCD s'était vendu à 8 millions d'exemplaires en dix ans, ils ont donc encore une bonne marge de progression. Comme quoi, quand on fait des jeux AAA originaux, avec une vision forte, développés par des employés motivés qui n'ont pas été éparpillés sur douze fuseaux horaires, ça se vend. Je ne vise personne. A.

« Perco, j’ai de jeunes enfants, et envie d’être un bon parent. Je leur ai fait essayer un Stéphane Feld, mais ça n’a pas pris et le plus petit s’est mis à saigner des oreilles. Que faire ? »

Une fois n’est pas coutume, je reprends le Cabinet ce mois-ci. J'en profite pour me faire plaisir, tout comme Sébum s'était fait plaisir quand il a repris le flambeau de Malware et avait balancé quatorze idées de jeux à traiter en me lâchant un timide « Pardon, ça fait des années que je rêve d'écrire pour cette rubrique ». De mon côté, je cherchais une excuse pour lancer Twin Peaks : Into the Night, sorti pendant l'été 2023, et l'occasion est désormais toute trouvée.

Jeudi 13 février 2025, les salariés du jeu vidéo français ont répondu au tout premier appel national à la grève du secteur, à l’initiative du Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV). À Paris, le rendez-vous était donné place de la Bastille.

Arte Interactive, Pierre Corbinais et le studio français The Pixel Hunt (allez tout de suite jouer à The Wreck) veulent remettre un peu de soleil dans nos cœurs. L’actu est déprimante (pas toujours), on veut jouer pour se détendre et rigoler un bon coup que diable ! Wednesdays, leur prochain jeu narratif, à venir ce trimestre, sera donc « tout sauf glauque ou déprimant » et même « un lumineux message d’espoir à destination de tous ». Une démo est déjà disponible sur itch.io, pour se faire une idée. Timothée y redécouvre Orco Park, un jeu vidéo de sa jeunesse qui, vingt ans plus tard, fait revenir son passé en mémoire. Oh oui, un jeu nostalgique wholesome, c’est ça qu’il me fallait ! Il se souvient de quoi ? Des pins, des pogs, des Maîtres de l’univers ? Non ? De… l’inceste et des abus intrafamiliaux sur mineurs « sans tabou, mais non sans justesse ». J’aurais dû le savoir, on ne réunit pas la talentueuse Dream Team « dépression » pour rien. P.

Les Japonais de Grasshopper Manufacture (No More Heroes, Killer7), le studio de Suda51, regrettent le confinement. « De nombreux fans se sont présentés au studio à l’improviste, ça commence à poser problème, ha ha ha… sérieusement, arrêtez », annoncent-ils. Les studios Vanillaware et FromSoftware rencontreraient le même problème. P.

J’ai envie de retrouver les sensations de ma jeunesse, et 2025 a clairement décidé de m’y aider. Ah, revivre les samedis des années 1990, où tous les enfants restaient outrageusement tard en pyjama, buvaient un chocolat chaud et s’installaient sur un pouf pour faire une activité saine : buter tout le monde avec un ninja sautillant partout. Pas comme les gosses d’aujourd’hui, qui glandent pas habillés jusqu’à midi, et regardent Naruto ! Bonne nouvelle, cette année, deux jeux vont nous faire ressortir les shurikens en side-scrolling 2D, à l’ancienne. Le Ninja Gaiden : Ragebound de The Game Kitchen (Blasphemous), édité par Dotemu, vise l'été, sans date précise, mais Sega vient de lâcher celle de Shinobi : Art of Vengeance, par Lizardcube (Streets of Rage 4). Le retour de Joe Musashi est prévu pour le 29 août. Ouf, ils ont failli rater les grandes vacances ! P.

Quoi, vous n'avez pas encore joué à Foundation !? Mais bon sang de bonsoir, cela fait cinq ans que je m'échine à vous dire que c'est le city-builder médiéval de la décennie. Et ne me sortez pas vos excuses bidons du genre « j'avais trop de travail », « j'attendais la version finale » ou « j'ai été retenu en otage par un groupuscule salafiste ».

Vous connaissez Skyrim ? C’est un petit RPG indépendant sorti il y a bientôt quinze ans, qui démarre à l’arrière d’une charrette et nous emmène casser de la bouche de dragon à grands coups d’épée et de sorts qu’on fait avec les mains. Une petite pépite méconnue du grand public, si vous voulez mon avis. Non non, pas la peine de me remercier – c’est mon travail de journaliste de dénicher des surprises comme celle-ci.

Nous sommes le 6 décembre 1998 et la famille Roottree vient de mourir dans un accident de jet privé. Ou, pour être plus précise : Carl Roottree, sa femme et leurs trois filles viennent de mourir dans un accident de jet privé. Le reste de la famille Roottree, vous allez passer des heures à apprendre à les connaître.

Moteur… coupez ! Unity, qui a décidé de continuer à faire n’importe quoi, vire encore des employés. Son PDG, Matthew Bromberg, a fait ça avec respect, en ne tenant pas compte des différents fuseaux horaires des équipes. Un e-mail de licenciement à 5 heures du matin, ça lance bien une journée ! P.

Comme tout bon amateur de 4X à cases hexagonales, je n'aurais dû inscrire qu'un seul nom sur mon planning pour ce mois de février 2025, celui de Civilization VII. Mais tout a dérapé. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, quelle mouche malade m'a piqué, mais je me suis mis en tête, durant les vacances de Noël, de tester un obscur 4X qui végétait dans ma bibliothèque Steam depuis 2020.

Cela fait déjà dix ans que je ne suis qu’amour pour la licence NecroDancer. Depuis le premier titre, Crypt of the NecroDancer et ses dérivés, puis avec Cadence of Hyrule, les roguelite rythmiques un peu hardcore de Brace Yourself Games m’ont toujours scotchée pendant des heures. Autant dire que j’attendais le retour de leur héroïne Cadence avec impatience, surtout depuis les premières images aperçues lors de la Gamescom en 2022.

C’est moche ce que vous faites Galaxy Grove, c’est très moche. Exploiter comme cela mon amour des gros voxels, c’est petit et vil. J’avais résisté aux trains tout mignons de leur Station to Station, refroidi par Izual qui ne voyait rien d’autre dans sa démo qu’un joli puzzle game pour enfants, sans profondeur aucune. Izual n’est plus là, je suis seul face à la tentation désormais, et je suis faible. Annoncer Town to City, qui a l’air d’être exactement la même chose, mais sous la forme d’un city-builder alors que je suis vulnérable, c’est presque déloyal. Et sans grille, pour fabriquer une cité du XIXe toute en courbes et en suavité ? Quelle indignité. Pas de date annoncée, ce qui me laisse un peu de temps pour travailler ma résistance mentale. P.

Ivan Le Fou vient officiellement de déclarer 2025 « année de merde pour le jeu vidéo ». C’est un peu tôt, alors que le printemps n’a pas encore déposé sa tiédeur sur nos corps et ses allergènes dans nos nez, mais pas pour lui. Le jour même où il pouvait enfin jouer à sa première sucrerie annuelle (Civilization VII), Sports Interactive et Sega ont décidé de lui gâcher son plaisir en annulant purement et simplement la seconde : Football Manager 2025. Depuis, il tente de se consoler en hurlant dans la rédaction : « ackboo, remonte remonte ! Reste pas planté », « Bouge Perco, je te paye pas un million (NDPerco : de roubles) pour glandouiller » ou encore « Ellen, 4-4-2 j’ai dit ! Le brassard de capitaine il faut le mériter ». Nous jouons le jeu, mais voyons bien dans son regard que ce n’est pas pareil. Courage patron. P.

Moi je vous le dis les petits amis, le stockage dans le cloud, c'est finito ! C'est ringardos ! C'est cringe as fuck ! Déjà, parce que cela coûte cher (10 € par mois pour Dropbox, non merci), mais aussi parce que cela met vos données personnelles à la merci d'entreprises pas toujours irréprochables ou des hackers qui les pirateront.