Au Grand Palais, nos yeux s’étaient croisés. Un regard soutenu, mais somme toute fugace ; tant restait à découvrir. L’histoire n’était pas finie entre nous, mais impossible de hâter les choses : le chaperon Nintendo avait décidé que, presse écrite ou pas, moi et la Switch 2, on ne se reverrait pas avant la date de sortie officielle.

Fait extrêmement rare (pour ne pas dire totalement unique) chez Canard PC, un stagiaire de 16 ans est venu nous observer pendant une semaine à la rédaction – l'occasion pour nous de tenter de lui faire croire qu'on était restés jeunes en feignant de comprendre quoi que ce soit à TikTok et à l'italian brainrot, et l'occasion pour lui de s'essayer au périlleux exercice du test après un briefing parfaitement scandaleux. Voici ce qui en a résulté, en espérant que vous serez aussi conquis que nous à la lecture de ce texte.

On n’est jamais si bien servi que par soi-même dit l’adage, surtout à une époque où recruter du personnel efficace est si compliqué. C’est faux : même par soi-même, on est en permanence plongé dans les emmerdes.

Attention, opinion audacieuse que vous n’avez jamais lue ailleurs : j'en ai marre de voir des « roguelite deckbuilders » sortir tous les mois. Même les zinzins de Slay the Spire peuvent reconnaître qu’on frôle l’overdose depuis quelques années. Et pourtant, je vais encore donner un peu d’eau à ce moulin, parce que Monster Train 2 a réussi à surprendre le vieux grognard que je suis.

Vous n'allez pas me croire, mais j'ai encore un seigneur qui m'a contacté via WhatsApp. Il a encore un bout de terrain libre quelque part dans son fief, et il me demande encore d'y développer un village. Alors me voilà encore à installer une cabane de bûcheron et une hutte de cueilleur. Ma vie n'est qu'un éternel recommencement.

L’an 2000, c’est la première édition des Princes de Florence, du Seigneur des Anneaux de Knizia et tant d’autres merveilles. 2025, je ne sais pas si vous avez remarqué, c’est maintenant. Du coup, comme on sait faire des maths, on s’est dit qu’on allait vous parler de 2050. Du futur.

Il doit succéder à l’épisode le plus complet et le plus vendu de l’histoire (76 millions d’exemplaires au bas mot). Il doit justifier, quasiment à lui seul, l’achat au lancement de la nouvelle console de Nintendo. Il est l’icône de l’augmentation du prix des jeux. Que Nintendo en ait conscience ou pas, la pression qu’il met sur les épaules de Mario Kart World relève du déraisonnable.

Cela fait maintenant quelque temps que les ChatGPT, Claude et Mistral ont fait une entrée fracassante dans notre société, avec des usages parfois surprenants, des questionnements existentiels – le mot n’est pas trop fort – et des réactions tant enthousiastes que terriblement hostiles. Je ne pense pas me tromper en disant que nous sommes nombreux à avoir testé les possibilités des plateformes pour simuler une partie de jeu de rôle – AI Dungeon, si tu m’entends… – ou encore pour trouver ou étoffer des idées de scénario à la dernière minute. Toutefois, c’est un autre usage qui a attiré mon attention.

Le jeu to a T est la création la plus récente de Keita Takahashi, le développeur de Katamari Damacy, de Noby Noby Boy et de tout un tas de délicieuses bizarreries. Takahashi lui-même l'a décrit comme une modeste tentative de faire un jeu « normal » – ce qui dit quand même beaucoup de lui, dans la mesure où l'on y incarne un(e) adolescent(e) figé(e) dans une « T-pose », les bras éternellement en croix, qui évolue dans un monde très coloré où les girafes font d’excellents sandwichs et où les monocycles sont doués de parole.

J’ai horreur du moisi. Je dis ça comme si c’était un trait de personnalité extrêmement original et que je vivais dans un monde peuplé de déviants qui aiment se rouler dans des matières organiques en décomposition, mais dans mon cas, c’est presque maladif : si j’ai le malheur de voir un roquefort à maturité ou un petit bout de fraise colonisé par une quelconque forme de moisissure, mon estomac se serre aussitôt. Autant vous dire que Staying Fresh et Moldwasher étaient tout indiqués pour la fongophobe invétérée que je suis.

Je ne suis pas le plus grand fan de JRPG du monde. J’en ai écumé certains dans ma lointaine jeunesse, mais la pauvreté d’écriture de la plupart a fait que, l’âge venant, j’ai abandonné le genre comme on abandonne Le Club des 5 en entrant au collège.

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Il s’est levé, maladroitement, a titubé avant de lancer sa jambe et d’oser un pas réussi. Ivre de son propre exploit, il a tenté d’enchaîner par la jambe gauche. Un geste que les commentateurs qualifieront de « geste de trop », qui s’est terminé en une ridicule gamelle façon ragdoll, qui l’a laissé dans une disgracieuse position, sur le sol froid. C’est pourtant ce moment que Kocobé a choisi pour me lancer : « Perco, tu as vu ? Baby Steps, le walking simulator où l’on apprend vraiment à marcher comme un bébé dans un corps d’adulte, vient d’annoncer une date de sortie. » Il y gagne en crédibilité d’information ce qu’il y perd en dignité de sa personne. Ce sera donc le 8 septembre. P.

Enfin ! Incroyable ! Révolutionnaire ! Trois décennies après la sortie du premier Windows, Microsoft met enfin à notre disposition un outil officiel, propre et parfaitement intégré au système d'exploitation, pour... lancer plusieurs applications d'un seul bouton ! On peut désormais le dire : Windows rentre avec fracas dans le XXIᵉ siècle.

Je suis français. Donc, comme je suis français, je me nourris des petits plaisirs de la vie. J’aime manger le quignon de la baguette en revenant de la boulangerie, j’aime faire un petit « tssst » de la bouche pour montrer mon agacement dans une file d’attente (même si ça ne fait pas avancer plus vite), et j’aime payer 23 euros dans un bar pour commander une planche avec du jambon premier prix et du fromage qui a le goût de plastique. Forcément, j’étais la personne idéale pour tester Charcuterie.

007 n’a pas toujours été cet espion expérimenté, élégant et charmeur. Avant cela, il a été un chien fou, difficile à canaliser. C’est cette origin story que racontera le projet James Bond de IO Interactive, qui a enfin un nom : 007 First Light. P.

Ouille. La grosse catastrophe pour Rockstar. Tandis que le studio américain espérait s'arroger tous les titres de Game of The Year avec Grand Theft Auto VI en 2026, voilà que les Suisses d'Urban Games annoncent Transport Fever 3 pour la même année.

Clara Lainé, journaliste chez France Info, était présente au tribunal de Bobigny pour l’audience de Serge Hascoët, ex-n° 2 d’Ubisoft accusé de harcèlement moral, harcèlement sexuel et complicité de harcèlement moral et sexuel – aux côtes de Guillaume Patrux et de Tommy François. Elle nous rapporte les propos tenus devant les juges. Le fait de demander à son assistante d’aller faire des courses ou de garder ses enfants ? La méthode américaine bien sûr, « et puis c’est ce qu’on voit dans les films », précise-t-il. Le management ? « Je pensais que c’était fait par d’autres. » Comme quoi, on peut gagner 52 000 € par mois sans jamais avoir lu sa fiche de poste. P.

Oui oui allez-y, vous pouvez vous moquer : il a fallu que j’attende 2025 pour me rendre compte que des gens créaient des jeux de rôle fan-made fondés sur leurs jeux vidéo préférés.

Je suis fasciné par la trajectoire qu’a empruntée la street cred du tableur à travers les années. À titre personnel, ce genre de logiciel me rappelle avant tout la salle froide, au rez-de-chaussée, bardée d’ordinateurs vrombissants, dans laquelle se déroulaient mes cours de techno au collège.