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Stockage d’électricité : ce pays d’Europe va construire une STEP aussi puissante que celle de Grand Maison en France

Elle devrait afficher la même puissance que notre fleuron national : la station de transfert d’énergie par pompage-turbinage (STEP) de Grand’Maison. La future station de pompage-turbinage du Loch Earba, dont le permis de construire vient d’être approuvé, devrait jouer un grand rôle pour le réseau électrique du Royaume-Uni qui souffre de perturbations fréquentes.

Elle pourra alimenter 1,4 million de foyers écossais pendant 22 heures à pleine puissance. La future plus grande STEP du Royaume-Uni vient de faire un pas de plus vers sa mise en service, avec l’obtention du permis de construire. Cette station de pompage-turbinage, qui sera implantée au Loch Earba, affichera une puissance de 1,8 GW pour une capacité de stockage de 40 GWh. Au total, elle devrait demander 6 à 7 ans de travaux et nécessiter la création de 500 emplois.

Désormais, les entreprises Gilkes Energy et SSE Renewables ont la lourde tâche de trouver les financements nécessaires à la mise en œuvre du projet. Pour faciliter cette démarche, les deux entreprises ont recours au Cap and floor, un mécanisme financier mis en place par le gouvernement britannique, et dédié au stockage d’électricité de longue durée. Ce système garantit aux porteurs de projet un revenu minimal et limite le revenu maximal afin de les protéger des fortes fluctuations du marché de l’électricité.

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Le stockage d’électricité, élément incontournable d’un réseau électrique déséquilibré

Cette STEP pourrait ne pas être la seule, car le Royaume-Uni cherche à fortement développer ses capacités de stockage d’énergie. Avec le développement massif des parcs éoliens offshore au large de l’Écosse, le réseau électrique se retrouve fortement déséquilibré, avec une grande part de la production au nord du pays et la majorité de la consommation au sud. L’Écosse possède, en effet, 17,8 GW de capacité de production installée pour des besoins limités à 4 GW du fait de ses 5,4 millions d’habitants.  Du fait de cette situation, le réseau atteint parfois ses limites, notamment à cause de certaines portions sous-dimensionnées du réseau électrique entre l’Écosse et l’Angleterre. Ainsi, les éoliennes doivent être bridées tandis que des centrales à gaz sont allumées dans le sud du pays.

Le développement de moyens de stockage, que ce soit grâce à des batteries ou des STEP, permettrait de limiter ce phénomène en redistribuant la production électrique de manière plus homogène.

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Pourquoi cette grosse batterie domestique risque de ne jamais arriver en France

Entre capacité élevée, installation facile, et prix raisonnable, la nouvelle batterie du fabricant Nature’s Generators, dont la commercialisation est imminente, pourrait bien devenir un best-seller. À condition qu’elle arrive en Europe ! Pour l’instant réservée au marché américain, elle illustre un marché des batteries domestiques en pleine explosion.

A priori, la batterie MyGrid 10K, de chez Nature’s Generator, a de quoi séduire. Au programme, on retrouve près de 10,5 kWh de capacité et un système plug-and-play qui facilite son installation. Elle est capable de délivrer une puissance de 10 kW grâce à son onduleur dédié, et peut être couplée à une installation solaire pouvant atteindre 12 kWc de puissance.

Outre sa facilité d’installation, la batterie se distingue par le choix de la technologie LiFePO4, qui autorise jusqu’à 6 000 cycles de chargement et déchargement. Elle peut être connectée à un réseau ou fonctionner de manière autonome.

Une installation grandement facilitée

Selon le fabricant, l’installation de la MyGrid 10K ne nécessite pas de travaux, tant pour sa mise en place que pour son branchement. Elle se destine donc aussi bien pour les propriétaires que pour les locataires. Les deux éléments qui la composent, à savoir l’onduleur (69 kg) et la batterie (97 kg) peuvent s’empiler pour gagner en place. L’écran LCD intégré permet de suivre en direct les niveaux de batterie et la consommation d’énergie. Selon le fabricant, la batterie peut même être installée dans un véhicule de loisir.

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Toujours pas pour la France ?

Cependant, malgré un tarif attractif de 5 999,99 $ (5 283 € au cours actuel) pour 10,5 kWh de stockage, elle ne devrait pas arriver sur le sol français, et ne fonctionne qu’avec une fréquence de 60 Hz. D’ailleurs, ce Nature’s Generator ne serait pas le premier fabricant de systèmes de stockage résidentiels à snober la France, qui représente un tout petit marché. Et pour cause, seul 2 % des maisons de l’Hexagone sont équipées de centrales solaires avec batteries, la faute à un tarif de l’électricité relativement peu élevé.

La situation pourrait tout de même changer dans les années à venir, à mesure que les systèmes de stockage deviennent de plus en plus abordables. Pour l’instant, à part Nature’s Generator, personne ne parvient à faire mieux que Tesla et son Powerwall 3 à 7 400 € en Italie pour 13,5 kWh. Mais le marché se développe de jour en jour, avec les propositions de Enphase (5 kWh pour 3 800 €), Anker Solix et ses 2,688 kWh pour 1799 € ou encore Hoymiles avec sa batterie plug-and-play de 2,2 kWh disponible à seulement 900 € !

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Pourquoi notre électricité est plus taxée que celle destinée à produire du kérosène « vert »

Alors que la décarbonation repose en grande partie sur l’électrification des usages, une incohérence majeure demeure dans la fiscalité énergétique actuelle : l’électricité que nous utilisons au quotidien pour le chauffage, la cuisson ou la mobilité, est bien plus taxée celle servant à la production de carburants synthétiques, ou e-fuels, destinés à l’aviation, relève le chercheur Jean-Baptiste Jarin.

Le chercheur Jean-Baptiste Jarin relève une contradiction sur la taxation d’une même électricité dirigée vers nos maisons et celle pour produire les e-fuels. Selon son analyse, publiée dans un article le 11 février 2025, le prix final de l’électricité pour un ménage français atteint en moyenne 27 centimes d’euros le kilowattheure (c€/kWh). En face, les futurs e-fuels d’origine renouvelable (produits via électrolyse et synthèse à partir de CO₂) ne seraient taxés qu’à hauteur de 9 c€/kWh lorsqu’ils sont destinés au transport aérien. Cet écart d’un facteur trois vient en grande partie de la fiscalité appliquée à chaque énergie.

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Exemptions de taxes pour le secteur aérien

L’électricité est soumise à une combinaison de charges : TVA (5,5 % à 20 % selon les cas), contribution au service public de l’électricité (CSPE) et coûts d’acheminement. Cette structure tarifaire résulte d’une logique historique de financement des réseaux.

À l’inverse, les e-fuels, bien que très énergivores à produire (rendement global inférieur à 20 % depuis l’électricité initiale consommée) sont aujourd’hui peu, voire pas taxés. Le secteur aérien bénéficie d’exemptions fiscales : absence de taxe sur le kérosène, exonération de TVA sur les vols internationaux et incitations pour l’incorporation de carburants dits « durables », même si ceux-ci peuvent être issus de sources fossiles requalifiées (comme les carburants synthétiques utilisant du gaz fossile avec captage de CO₂).

Selon le chercheur, ce traitement différencié révèle une hiérarchisation implicite des usages : les usages dits primaires (logement, alimentation, mobilité quotidienne) sont davantage taxés que les usages tertiaires (loisirs, aviation) et réservés aux plus riches, qui va à l’encontre d’une transition juste. Il appelle à une révision des grilles tarifaires et fiscales, fondée sur la valeur sociale et climatique des usages plutôt que sur leur poids économique ou historique.

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L’électricité bas-carbone souvent très taxée

Au moment où l’Union européenne révise sa directive sur la taxation de l’énergie, cette asymétrie devrait y être au cœur. À défaut, la fiscalité pourrait freiner l’électrification des usages pourtant les plus sobres, tout en subventionnant des filières émergentes à faible efficacité énergétique et dont on peut en partie se passer. Cette différence de taxation avait été relevée par l’Observatoire de l’industrie électrique : l’électricité bas-carbone est souvent grandement taxée relativement à sa faible émission de CO2.

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Feu vert pour la conversion au gaz de la centrale au charbon de Saint-Avold

L’Assemblée nationale a voté, lundi 7 avril, la reconversion de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), dernière de ce genre en France, avec Cordemais.

Fermée en 2022 puis relancée face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, la centrale Émile-Huchet poursuit sa production, mais avec une nouvelle énergie fossile, le gaz. Exit le charbon, la production d’électricité à partir de gaz est légèrement moins émettrice de gaz à effet de serre. Propriété de GazelEnergie, filiale du milliardaire tchèque Daniel Křetínský qui fait notamment fortune sur ces centrales si polluantes, le site s’apprête à tourner la page du charbon avec une reconversion estimée à 110 millions d’euros prévue pour l’été 2026. Le texte adopté, soutenu par le gouvernement Bayrou, lève les obstacles législatifs qui freinaient ce chantier industriel. Comme le soulignent Les Échos, « 500 emplois directs et indirects sont concernés par l’avenir du site »​.

Pourtant, le choix du gaz reste un compromis. Si le biogaz fait figure de solution plus verte, le gaz dit naturel, énergie fossile, reste surprenant. Pourquoi continuer à faire fonctionner une moyenne de 125 mégawatts (MW) sur l’année 2025 à une telle intensité carbone ?

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Une reconversion du fossile vers un fossile légèrement moins polluant

Les députés écologistes se sont abstenus, estimant qu’« il n’est pas aisé de voter un projet qui continue à miser sur des énergies fossiles »​. Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a reconnu la difficulté de sa reconversion. L’annonce acte aussi l’abandon de la reconversion à la biomasse, évoquée par Emmanuel Macron en 2023. Selon l’AFP, le biogaz représentait en 2024 à peine 3,2 % de la consommation française de gaz, malgré une hausse de 27 % de sa production​. Les projets peinent à émerger, freinés par la révision des tarifs d’achat et le manque de soutiens publics.

L’exemple de la reconversion de Saint-Avold montre la lenteur de la fermeture des centrales fossiles pour la production d’électricité. Elles deviendront de moins en moins incontournables, leur atout étant la pilotabilité, avec l’avènement des flexibilités.

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Les capacités de stockage par batterie de la Chine sont démoniaques

La Chine installe des capacités de production solaires et éoliennes à une vitesse impressionnante. Et pour soutenir ce déploiement, elle multiplie aussi ses capacités de stockage de l’électricité. Par batterie, notamment.

L’année dernière, la Chine a déployé plus de moyens de production d’électricité renouvelable que jamais auparavant. Pas moins de 278 gigawatts (GW) de solaire et 80 GW d’éolien. De quoi porter ses parcs respectivement à près de 887 GW et 520 GW. Pour comparaison, les États-Unis se prévalaient en 2023, de seulement 139 GW de solaire. Résultat, la Chine a d’ores et déjà atteint son objectif 2030 en matière de puissance renouvelable installée. Et en 2024, selon les derniers chiffres de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), le pays, à lui seul, a contribué à hauteur de près de 65 % à la capacité totale de production d’énergies renouvelables nouvellement installée dans le monde !

On comprend facilement pourquoi il devenait urgent pour la Chine de moderniser son système électrique. Un plan triennal allant dans ce sens a été rendu public l’été dernier. L’investissement devrait être de près de 90 milliards de dollars pour cette année 2025. Notamment pour tirer des lignes électriques à très haute tension ou pour raccorder les panneaux solaires installés en toiture.

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En Chine, du solaire, de l’éolien et du stockage massif

En parallèle, la Chine a massivement augmenté ses capacités de stockage. Rappelons que le pays possède plus de 50 GW de stockage à grande échelle par pompage-turbinage. Mais le secteur qui explose depuis 2023, c’est celui que l’Administration nationale de l’énergie (ANE) nomme « stockage de nouveaux types ». La catégorie inclut des technologies émergentes comme le stockage par air comprimé. Mais aussi les batteries. Déjà en 2023, la Chine avait installé plus de 31 GW de ces nouveaux stockages. Presque 4 fois plus qu’en 2022.

Un nouveau rapport révèle aujourd’hui que la tendance s’est poursuivie en 2024. Au total, 515 nouvelles centrales de stockage par batterie ont été mises en service dans le pays. L’équivalent de 37 GW installés. De quoi presque doubler les capacités de stockage de la Chine, sur la composante puissance. Et porter à près de 70 GW la capacité des nouveaux systèmes de stockage dans le pays. Le Conseil chinois de l’électricité (CEC) espère désormais dépasser les 100 GW cette année.

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Des batteries, certes, mais pour quoi faire ?

Les chiffres montrent par ailleurs que l’évolution se fait vers des systèmes centralisés de grande taille. Les batteries de plus de 100 mégawatts (MW) ont en effet représenté près des trois quarts de celles installées dans le pays en 2024. Le résultat, notamment, d’une politique obligeant les entreprises du secteur des énergies renouvelables à intégrer une certaine capacité de stockage à tous leurs nouveaux projets, qu’ils soient solaires ou éoliens. Pas toujours avec des conséquences positives.

Il semblerait en effet que 4/5 des batteries chinoises ne fonctionnent pas plus de 10 % du temps ! Et avec 70 000 nouvelles entreprises lancées l’an dernier, le marché pourrait bien avoir à affronter une période de surcapacité. L’espoir, tout de même, c’est que l’ensemble production d’énergies renouvelables et batteries parvienne à répondre à la totalité de la croissance de la demande énergétique chinoise en 2025. Laissant entrevoir un pic des émissions dans le pays !

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Ce porte-conteneur à voile français cherche ses futurs co-armateurs, et ce sera peut-être vous

Il existe de nombreux projets de cargo équipés de voiles pour réduire, voire éliminer, leur consommation de carburant fossile. Mais peu de ces projets se concrétisent encore. Pour Windcoop, c’est dorénavant chose faite ! Et mieux encore : vous pouvez en être en partie propriétaire.

Ce petit porte-conteneur hybride voile/diesel pourra transporter 2 500 tonnes ou encore 210 EVP, c’est-à-dire le volume correspondant à 210 conteneurs équivalents vingt pieds. Il mesurera un peu plus de 90 mètres de long, et pourra naviguer en moyenne à 9 nœuds (soit un peu moins de 17 km/h). Il sera affecté à une liaison directe entre l’île de Madagascar et la France, plus précisément entre les ports de Tamatave, Diego Suarez, Majunga et Marseille. Et il a une particularité que les autres cargos n’ont pas : il sera équipé de trois grandes voiles rigides de 350 m², qui lui permettront de réduire de 60 % sa consommation de carburant fossile et ses émissions de CO2.

Windcoop vient de nous annoncer que c’est fait : la société vient de passer commande du navire auprès du chantier naval RMK Marine, en Turquie. Il sera mis à l’eau en 2027, si le planning et tenu, et son coût total sera de 28,5 millions d’euros.

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Intégrer le transport maritime dans une communauté citoyenne

Wincoop est une coopérative basée à Lorient, créée en 2022, à l’initiative de plusieurs sociétés. Tout d’abord, Zéphyr & Borée, cette société qui a construit le navire spécialisé Canopée, destiné à transporter la fusée Ariane entre l’Europe et la Guyane, en tirant profit des vents. Sont également à l’origine du projet les sociétés Enercoop et Arcadie. Le navire transportera des marchandises pour Arcadie (épices Cook), pour Valrhona (chocolatier), Prova (vanille), Ethiquable et le groupe Cafés Richard.

Et mieux encore, du fait du fonctionnement en Société coopérative d’intérêt collectif, chacun peut prendre une part dans le projet. Windcoop propose ainsi aux citoyens qui le souhaitent d’acquérir des parts, à partir de 100 €, et participer ainsi aux décisions au sein d’une communauté constituée de 1 600 sociétaires. Si vous êtes séduits par ce concept, et que vous voulez en savoir plus, sur les modalités pratiques et les risques financiers, une seule adresse : le site de la coopérative.

Du financement, Windcoop en aura manifestement besoin, car ses projets sont multiples : investir dans un deuxième navire pour assurer une fréquence mensuelle entre Madagascar et la France, mais aussi mettre en place de nouvelles lignes, dans l’Océan Indien, au travers de l’Atlantique ou entre la France et l’Afrique de l’Ouest.

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Giga usine de panneaux solaires dans le sud de la France : les travaux vont pouvoir commencer

Le futur mastodonte français de la production de panneaux solaires se concrétise de plus en plus. La future usine, qui devrait être implantée à Fos-sur-Mer, vient d’obtenir toutes les autorisations nécessaires au démarrage des travaux. 

Les choses sérieuses vont pouvoir commencer, du côté de Fos-sur-Mer. Les autorités viennent de délivrer le permis de construire et les autorisations environnementales de ce qui devrait devenir l’une des plus grandes usines de production de panneaux photovoltaïques d’Europe. Cette étape marque ainsi le début des phases de construction du projet. Désormais, il va falloir s’atteler à l’aménagement des 45 hectares du site, ainsi qu’au démarrage des travaux qui devrait avoir lieu entre 2025 et 2026. Si tout se passe comme prévu, les lignes de production devraient sortir leurs premiers panneaux d’ici la fin 2027.

CARBON, usine de tous les superlatifs

Le site de CARBON devrait compter pas moins de 290 000 m² d’infrastructures dédiées à la production de lingots, de cellules et de wafers. Au total, ce sont 5 GWc de production qui sont espérés à l’horizon 2028, soit l’équivalent de 10 millions de panneaux par an. Le site devrait générer 3 000 emplois directs, et 9 000 emplois indirects.

Les gigafactory, seul moyen de concurrencer la production photovoltaïque chinoise ?

Sur les dernières années, le secteur français du photovoltaïque affichait une santé plus que morose. Les fabricants historiques comme Photowatt, Systovi ont dû mettre la clé sous la porte, faute de pouvoir rivaliser avec les prix pratiqués par l’industrie chinoise. Même l’Allemagne est concernée, puisque SolarWatt a dû fermer son usine de Dresde.

Pour rivaliser avec les standards chinois de production, la solution semble être la création de vastes usines, permettant ainsi des économies d’échelle. Outre la société Carbon et son site de Fos-sur-Mer, c’est la même direction qui est prise par HoloSolis, en Moselle. L’entreprise vient, elle aussi, d’obtenir le permis de construire et les autorisations environnementales pour la création d’une usine capable de produire 10 millions de panneaux solaires par an. Celle-ci devrait sortir de terre en 2026, et employer 1 900 salariés.

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Relancer l’énergie nucléaire en Allemagne : pourquoi ce n’est plus une idée farfelue

Dans un contexte de hausse permanente des besoins énergétiques, et face aux difficultés inhérentes au développement massif des énergies renouvelables, l’idée paraît de moins en moins farfelue.

Ce serait un virage historique pour l’Allemagne. Suite à la catastrophe de Fukushima, le pays avait décidé de tourner le dos au nucléaire, et de se concentrer sur le déploiement massif de moyens de production d’énergie renouvelables. Si le pari a été tenu avec la fermeture des 6 derniers réacteurs allemands en 2023, et des records de production d’électricité renouvelable, la situation n’est pas parfaite pour autant. Le pays souffre, en effet, d’un prix de l’énergie en forte hausse, et a du mal à tenir ses engagements écologiques. En parallèle, le pays est obligé d’importer de grandes quantités d’électricité de la France et de la Pologne.

C’est dans ce contexte que l’idée d’une relance du nucléaire a fait son chemin, en particulier à droite de l’échiquier politique allemand. Friedrich Merz, le nouveau chancelier, a évoqué la possibilité de stopper le démantèlement des centrales existantes pour les remettre en service, ou encore la potentielle création de nouvelles centrales.

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Est-il trop tard pour relancer les réacteurs arrêtés en 2023 ?

Le redémarrage des six réacteurs arrêtés il y a deux ans est loin d’être une formalité. En effet, le processus de démantèlement a déjà été largement entamé. Néanmoins, certains acteurs du nucléaire comme Framatome ou Westinghouse auraient déclaré qu’un redémarrage avant 2030 était envisageable. Le directeur de la filiale allemande de Framatome a indiqué que la production d’électricité nucléaire était une solution idéale pour réduire les émissions de CO2 à court terme, et renforcer la compétitivité de l’économie grâce à des coûts d’électricité contrôlés. Le redémarrage des 6 réacteurs permettrait, en effet, d’empêcher l’émission de 65 millions de tonnes de CO2 par an, actuellement émises par des centrales à charbon.

En revanche, les exploitants, eux, se montrent réticents à cause d’un climat particulièrement instable en ce qui concerne le nucléaire. Difficile, dans ces conditions, de mener à bien des projets d’une aussi grande ampleur.

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La piste des SMR et de la fusion

Il y aurait ainsi plus de chance que le come-back du nucléaire dans le mix énergétique allemand se fasse par le biais des petits réacteurs nucléaires modulaires. Si l’idée est encore très floue, le gouvernement allemand réfléchirait à la possibilité de construire des SMR. Un partenariat avec la France aurait également été évoqué.

Dans une vision encore plus lointaine, l’Allemagne est également un des principaux moteurs européens et même mondiaux en matière d’énergie de fusion. Avec son programme Fusion 2040, le pays espère même accueillir le premier réacteur à fusion nucléaire du monde. Près d’un milliard d’euros de subventions sont prévues à ce sujet d’ici 2028.

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Les subventions massives à l’origine du boom des panneaux solaires en Europe

Le photovoltaïque a connu un bond spectaculaire depuis quelques années, en particulier en Europe. La raison ? Des prix en baisse, et des subventions massives. Mais pendant combien de temps cette dynamique va-t-elle se maintenir ?

Si, en matière de photovoltaïque, la Chine fait la course seule en tête, l’Europe se place en seconde position avec presque 300 GW installés en 2023. Au début des années 2000, le Vieux Continent avait joué les précurseurs, mais le prix élevé des installations avait fini par freiner cette dynamique. Plus récemment, le conflit ukrainien est venu donner un deuxième souffle au déploiement de l’énergie solaire en Europe. En conséquence, sa puissance installée a quasiment doublé en l’espace de trois ans seulement !

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Des subventions massives à l’échelle européenne

Cette hausse spectaculaire est le fruit d’une baisse mondiale du coût d’installation des centrales photovoltaïques, passant de plus de 5 000 $/kW à moins de 1 000 $/kW. Malgré cette baisse significative, l’installation d’équipements photovoltaïques à l’échelle d’un ménage reste un investissement important, souvent hors d’atteinte pour les foyers modestes.

Pour pallier cette situation, chaque pays européen a mis en place des aides financières permettant de faciliter l’accès à la production photovoltaïque. Parmi ces aides, on peut citer la réduction de la TVA pour 9 pays. D’autres pays ont développé des politiques d’aides très avantageuses. La Hongrie, par exemple, propose de prendre en charge jusqu’à deux tiers des coûts d’installation à condition que le système installé comprenne un système de stockage de l’énergie produite. En Suède, le soutien financier de l’État ne dépasse pas les 20 %, mais inclut des formalités administratives facilitées.  Enfin, l’Espagne fait partie des pays les plus généreux de l’Europe en la matière malgré des délais de traitement des dossiers particulièrement longs.

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Un avenir plus incertain

Cette politique de subvention massive, qui inclut également des avantages fiscaux, ou encore des prêts bancaires à faible taux, a porté ses fruits : la plupart des pays européens devraient atteindre leurs objectifs de capacité de production installée pour 2030. Nombre d’entre eux pourraient même dépasser leur objectif.

Après une période particulièrement faste, les années à venir pourraient s’avérer moins radieuses. En effet, de nombreux programmes de subventions devraient prendre fin dans les années à venir, et les potentiels programmes de subventions pour les années à venir restent encore flous, à l’image de la France. En parallèle, l’accroissement constant des capacités de production d’énergie photovoltaïque va demander une lourde adaptation du réseau électrique européen, ou des systèmes de stockage d’énergie permettant l’utilisation locale de l’énergie produite, pour éviter les délestages.

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Les essais de la méga éolienne européenne de 21,5 MW vont bientôt commencer

La Chine s’est presque fait une spécialité de la fabrication d’éolienne offshore géante. Et jusqu’ici, l’Europe était un peu en reste. Mais Siemens Gamesa s’apprête à lancer son éolienne de 21,5 mégawatts, la puissance la plus élevée en Europe à ce jour, dont la phase d’essais va commencer.

Dans le secteur de l’éolien aussi, la Chine semble vouloir écraser la concurrence. Grâce au développement d’éoliennes d’une puissance impressionnante. La plus grande d’entre elles est actuellement l’éolienne offshore de Dongfang Electric, un modèle de 26 mégawatts (MW). Mais d’autres tournent autour des 20 MW.

Face à ces chiffres, l’Europe faisait jusqu’ici un peu pâle figure, avec des éoliennes ne dépassant pas les 14 ou 15 MW. Mais les choses pourraient bientôt changer. La rumeur des manœuvres menées par Siemens Gamesa en direction et sur le site d’essai d’Osterild, au Danemark, avait enflé, ces dernières semaines. Le fabricant germano-espagnol semblait se préparer à y installer un engin gigantesque. Et c’est aujourd’hui grâce à la législation danoise qu’une information supplémentaire à ce sujet est diffusée. Parce que ladite législation impose que chaque éolienne installée au Danemark et dont la surface du rotor dépasse 5 m² — y compris les prototypes — doit recevoir un certificat de conformité. C’est ainsi que quelques caractéristiques de la nouvelle éolienne de Siemens Gamesa ont été rendues publiques. Sa puissance sera de 21,5 MW. Et le modèle a été baptisé SG 21-276 DD. Parce que son rotor atteint un diamètre de 276 mètres !

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Les pales de l’éolienne ont bien été installées en ce début de mois d’avril 2025. Le tout finalement conformément à ce qui avait été annoncé en juin dernier. L’ambition de Siemens Gamesa « d’assurer l’installation, l’exploitation et les tests du prototype d’éolienne offshore le plus puissant au monde ». Il ne s’agit toutefois là que d’un prototype. Objectifs : valider de nouveaux développements technologiques et obtenir les certifications nécessaires d’ici 2027 — date d’expiration du certificat de conformité récemment attribué par les autorités danoises. Mais aussi, s’assurer de la fiabilité de ce nouveau modèle. Le tout grâce à un financement de 30 millions d’euros perçu de l’Union européenne dans le cadre du projet HIPPOW — pour Highly Innovative Prototype of the most Powerful Offshore Wind turbine generator.

Siemens Gamesa précise que pour l’heure, aucune décision n’a encore été prise quant à la commercialisation de cette éolienne géante. D’autant que des questions continuent à se poser quant à la pertinence de développer des éoliennes offshores toujours plus grandes. Leur transport et leur installation coûtent en effet plus cher. Leur maintenance est un vrai défi. Et leur efficacité tout autant que leur fiabilité à long terme restent toujours à prouver.

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« Très chère électricité » : ce documentaire plonge dans les failles des marchés de l’énergie

Pourquoi les factures d’électricité ont-elles flambé ces dernières années, alors que la production nucléaire française semblait à l’abri des turbulences internationales ? C’est à cette question que tente de répondre le documentaire « Très chère électricité », diffusé sur France 5. Une enquête rigoureuse signée par Olivier Toscer.

Pendant 75 minutes, le documentaire « très chère électricité » diffusé sur France 5 et visible en replay décortique les mécanismes ayant mené à une explosion des prix de l’électricité, en particulier en 2022. Il interroge la libéralisation du secteur imposée par Bruxelles, le fonctionnement du marché européen de l’électricité et les choix stratégiques d’EDF, confronté à une série de difficultés techniques et financières. Avec pédagogie, le documentaire retrace l’histoire d’un système pensé pour créer de la concurrence, mais dont les effets pervers se sont brutalement manifestés au cœur de la crise énergétique.

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De l’électricité bon marché vendue à prix d’or

Au fil des interviews – économistes, ancien dirigeant d’EDF (Jean-Bernard Lévy : « ce sont tous les Français qui ont été pénalisés par l’ARENH » ), syndicalistes, eurodéputés – se dessine un constat plutôt limpide : les Français paient désormais le prix fort pour une énergie pourtant produite à bas coût. En 2022, alors que plus de la moitié du parc nucléaire était à l’arrêt, la France a dû acheter son électricité sur les marchés européens à des prix records, renvoyant au consommateur final la note salée.

Le documentaire pointe aussi les limites du mécanisme de l’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) qui oblige EDF à revendre une partie de sa production à prix cassé à ses concurrents. Une absurdité économique pour l’opérateur public, lui qui revend à perte des kilowattheures financiers et non physiques, tandis que les fournisseurs alternatifs engrangent parfois des bénéfices sans produire le moindre kilowattheure.

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Vers une mise en concurrence progressive du secteur de l’électricité

Sans être militant, le documentaire « très chère électricité » questionne notre souveraineté énergétique, la place du service public dans la chaîne de valeur de l’électricité et les conséquences sociales de la dérégulation et de la concurrence voulue par l’UE.

Ce documentaire arrive à point nommé alors que l’ARENH prend fin à la fin de l’année, qu’EDF cherche à séduire avec ses Contrats d’allocation de la production nucléaire (CAPN), un mécanisme purement mercantile. Mais aussi au moment où son PDG Luc Rémont a été sèchement débarqué, fruit d’un conflit de vision entre sa vision d’entreprise compétitive contre le régime de régie que l’État tenterait d’imposer, selon lui.

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Ces rares villes et villages qui gagnent des millions grâce aux éoliennes

Au-delà de leur contribution à la transition énergétique, les parcs éoliens compensent leur installation à proximité des communes avec des bénéfices économiques et financiers. Exemple de plusieurs projets en France dont le futur parc flottant en méditerranée à Narbonne.

Les développeurs du parc éolien flottant de Narbonne, EDF Renouvelables et Ocean Wings, ont remporté l’appel d’offre AO6. Dans les différentes réunions publiques, comme en témoigne ce document, à Narbonne le 26 mars 2025, les développeurs prévoient une série de compensations. Est notamment prévue la mise en place de différents fonds : 10 millions d’euros de financement ou investissement participatif, 5 millions d’actions territoriales dont 50 % dans les départements de l’Aude et de l’Hérault, 25 millions d’euros pour « l’amélioration et la connaissance du milieu et des mesures environnementales », 400 000 heures d’insertion professionnelle et d’apprentissage.

Ces enveloppes visent à renforcer l’adhésion locale à un projet de transition énergétique, qui prévoit l’installation de 20 éoliennes flottantes en mer, et sera visible depuis Narbonne (32 km de distance), Leucate (38 km) et Agde (25 km). Dans la Somme, un autre modèle a vu le jour. Ici, ce sont les 140 foyers de deux communes, Lignières et Laboissière-en-Santerre, eux-mêmes qui perçoivent directement des retombées financières. Grâce à une convention signée avec le développeur, les foyers situés à proximité des éoliennes du Moulin reçoivent chaque année un chèque de 150 à 300 euros. Ce partage direct des bénéfices reste toutefois encore rare en France, mais il pourrait inspirer d’autres territoires.

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À Saint-Brieuc, jackpot pour les communes

En Bretagne, le parc éolien en mer de la baie de Saint-Brieuc, mis en service en 2023, redistribue près de 10 millions d’euros chaque année. Parmi ces recettes fiscales, 4,8 millions vont directement aux cinq communes littorales les plus exposées visuellement : Erquy, Pléneuf-Val-André, Fréhel, Plurien et Plévenon. Les montants varient selon leur niveau de covisibilité, jusqu’à plus d’1,3 million d’euros annuels pour certaines. D’autres bénéficiaires incluent les comités des pêches, l’Office français de la biodiversité (OFB) et la SNSM. Ces recettes permettent aux communes de rénover, par exemple, leur salle communale.

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Le plus grand parc éolien terrestre français ne verra finalement pas le jour

C’est peut-être la fin d’un long feuilleton entre EDF Renouvelables, Renner Energies et les habitants de cette région venteuse des Ardennes. La cour administrative de Nancy vient d’annuler la construction du plus grand parc éolien de France, pour cause de nuisance visuelle. 

Il avait les mensurations d’un parc éolien offshore : 63 éoliennes de 200 mètres de haut pour une puissance totale de 226 MW. Le parc du « Mont des Quatre Faux », porté par Renner Energie et EDF Renouvelables, devait être installé dans les Ardennes, et produire l’équivalent de la consommation électrique de 249 000 habitants. Mais ce vaste projet, initié dès 2005, a fait l’objet de nombreuses contestations locales, principalement à cause de l’impact visuel très important du site pour les communes alentour.

Après une bataille juridique de plusieurs années, la cour administrative d’appel de Nancy vient finalement de donner raison aux riverains et associations opposées au projet, indiquant que le projet « génère ainsi de fortes visibilités en raison du nombre important d’éoliennes dans un rayon de 10 km déjà autorisées dans le secteur ». Toujours selon la cour administrative, les seuils d’alerte admis pour apprécier le phénomène de saturation visuelle sont largement dépassés pour 5 communes à proximité directe du parc. Du fait de la géographie particulière du site, ni le relief ni la végétation ne viennent atténuer les effets d’encerclement et de saturation visuelle pour les habitants.

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Retombées économiques vs nuisances visuelles

La décision de la cour administrative de Nancy devrait soulager un grand nombre de riverains, mais ne fera pas que des heureux. À l’issue du verdict, le maire de Cauroy a ainsi dénoncé, auprès du média Le Figaro, « 20 ans de travail balayé » du fait d’une minorité d’opposants.

Et pour cause, l’implantation d’un tel parc a également de nombreux soutiens, notamment grâce à la perspective de retombées économiques très favorables pour les communes et entreprises locales. Les travaux du projet du « Mont des Quatre Faux » devaient générer 60 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les entreprises locales. De plus, l’exploitation du site nécessitait la création d’une dizaine d’emplois. Les communes auraient également dû profiter de retombées fiscales très intéressantes, à hauteur de 2,2 millions d’euros par an.

La bataille n’est peut-être pas totalement terminée. EDF Renouvelable a encore deux mois pour demander un recours en cassation auprès du Conseil d’État.

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Il faudrait investir des milliers de milliards d’euros pour développer le réseau électrique européen

La transition énergétique ne se fera pas sans un réseau électrique moderne et développé. C’est l’analyse réalisée par la Cour des comptes européenne dans un rapport publié ce 2 avril. L’institution y appelle à des investissements massifs, estimés entre 1 994 et 2 294 milliards d’euros d’ici à 2050, dont 1 871 milliards pour les seules infrastructures électriques, afin de soutenir l’objectif de neutralité carbone de l’UE.

À mesure que l’Union électrifie ses usages et intègre davantage d’énergies renouvelables, le réseau actuel, par endroits vétuste, montre ses limites. Près de 50 % des lignes de distribution en Europe ont plus de 40 ans. Et leur modernisation ne suit pas le rythme imposé par la transition énergétique. Résultat : les projets de réseau prennent souvent plus de temps à aboutir que ceux liés aux énergies renouvelables qu’ils sont censés accueillir. Il faudra donc investir presque 2 000 milliards d’euros dans le réseau électrique à horizon 2050.

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Un risque à ne pas investir

Les auditeurs européens pointent plusieurs freins pour expliquer le retard pris, donc le mur d’investissement qui se profile : des retards persistants dans l’octroi de permis, une pénurie de main-d’œuvre et de composants et une planification trop cloisonnée entre États membres. Le risque de rater les objectifs climatiques serait la conséquence d’un désinvestissement.

La Cour européenne des comptes insiste aussi sur les moyens d’optimiser les investissements. Des solutions existent : flexibilité de la demande, stockage, gestion active du réseau, ou encore développement de l’autoconsommation. Une manière de consommer localement et responsabiliser le consommateur.

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Le problème du financement

Mais pour cela, il faut lever un dernier verrou : le financement. Si certains gestionnaires de réseau comme le français RTE parviennent à mobiliser des capitaux, d’autres restent confrontés à un accès au crédit limité. La Cour rappelle que des règles de rémunération claires et stables sont essentielles pour rassurer les investisseurs tout en garantissant, bien sûr, des tarifs acceptables pour les consommateurs. En témoigne la récente hausse du TURPE, la composante du réseau dans la facture d’électricité des français. En France, un effort de 100 milliards d’euros d’ici 2040 est prévu pour adapter le réseau national à l’électrification et aux énergies renouvelables (plan SDDR RTE).

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Gagner de l’argent en rechargeant sa voiture électrique ? Voilà comment c’est possible

Cela parait farfelu, mais c’est pourtant vrai, à certaines conditions. Un fournisseur d’énergie propose de rémunérer les utilisateurs de voitures électriques lorsqu’ils rechargent à leur domicile via une offre spécifique. Le concept est finalement simple : en gérant les périodes de recharge, le fournisseur échange de l’électricité sur les marchés en réalisant une marge, et reverse une partie des bénéfices à ses clients.

Le prix du kilowattheure au tarif réglementé a récemment baissé de 20 %, passant de 0,25 à 0,20 euro. Une baisse spectaculaire, mais un montant qui reste élevé pour ceux qui consomment de grandes quantités d’électricité, comme les propriétaires de voitures électriques. La recharge complète d’une citadine coûte actuellement entre 7 et 10 euros, selon son contrat et son option tarifaire, soit entre et 300 et 400 euros annuels pour un petit rouleur.

Pour faire baisser la facture, certains ne rechargent que la nuit, durant les heures creuses, d’autres optent pour l’option Tempo d’EDF ou investissent dans des panneaux solaires. Mais une offre méconnue peut également réduire considérablement le coût des recharges. Lancée au printemps 2025 par le fournisseur Octopus Energy, l’offre « Intelligent Octopus » propose à ses clients un bonus de 0,12 euro par kilowattheure de recharge, sous forme de rabais sur la facture d’électricité. De quoi, à priori, substituer plus de la moitié du coût de la recharge. C’est alléchant, mais comment cela fonctionne ?

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Laisser son fournisseur d’électricité gérer la recharge de sa voiture

Tout d’abord, il faut posséder un véhicule ou un point de charge compatible (un simulateur est disponible sur le site d’Octopus). Vous devez ensuite souscrire à l’offre Intelligent Octopus, dont le tarif de l’électricité est calqué sur le tarif réglementé, et télécharger l’application smartphone de l’opérateur. Avant de se brancher, l’utilisateur doit renseigner son objectif de recharge sur l’application : l’heure de départ et le pourcentage de batterie souhaité. Rien de plus. Octopus gère ensuite la recharge en fonction du prix de l’électricité. Il peut la couper lorsqu’il est trop élevé et l’activer lors de périodes de prix bas, voire négatifs.

La recharge doit donc se faire lentement sur une longue période, la nuit par exemple. Un mode « charge rapide » permet d’ailleurs de s’en affranchir, mais supprime d’office toute possibilité de percevoir le bonus. Autrement, l’utilisateur bénéficie, chaque mois, des 12 centimes par kilowattheure « smartchargé ». Pour savoir d’où vient cet argent, il faut se plonger dans les marchés de l’électricité.

L’électricité s’échange sur les marchés comme le pétrole

Car, si les électrons sont invisibles, ils s’échangent bel et bien sur des places de marché, presque de la même façon que le pétrole, le blé et bien d’autres matières. Son prix varie donc en temps réel, en fonction de l’offre et de la demande, entre autres paramètres : il peut être négatif lorsque la production électrique est excédentaire et atteindre des montants ahurissants lorsqu’un doute plane sur les capacités de production des centrales. Ainsi, les fournisseurs peuvent faire des bénéfices en achetant de l’électricité sur des créneaux favorables.

« Parce qu’il nous laisse piloter la recharge, on reverse au client les économies qu’on va pouvoir générer » résume Caroline Carret, la responsable produit/marketing et spécialiste du véhicule électrique chez Octopus. Les clients pourraient ainsi espérer « sans aucun compromis » un rabais annuel de 250 euros, dans le cas d’un véhicule « qui parcourt 12 000 km/an et consomme 17,5 kWh/100 km ». Un rabais qui peut se transformer en véritable bénéfice net pour les propriétaires d’une centrale solaire, qui utiliseraient leur production photovoltaïque pour recharger leur véhicule. Un « problème » sur lequel Octopus dit travailler, le fournisseur ne pouvant pour l’instant accéder qu’à la consommation transmise par le compteur Linky, au pas de 30 minutes.

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Peu de véhicules électriques compatibles pour l’instant

Il faut toutefois noter que l’offre est pour l’instant très restrictive puisqu’il faut non seulement résider en logement individuel et être propriétaire d’un des rares modèles de voitures électriques compatibles. Ni les modèles commercialisés par Renault, Peugeot, Fiat, Dacia, MG ni même Hyundai et Kia ne sont acceptés. Les Tesla, Volkswagen, Audi et Seat le sont toutefois. Octopus dit viser un objectif de 50 % de véhicules compatibles d’ici la fin de l’année.

Pour qu’un véhicule puisse bénéficier de l’offre Intelligent Octopus « il faut discuter avec chaque fabricant [de véhicule ou de borne, NDLR], pour pouvoir piloter et recevoir les données. C’est un boulot assez dense, car il y a peu de protocoles uniformisés, peu d’interopérabilité » déplore Caroline Carret.

Lancée début mars 2025 en France, l’offre Intelligent Octopus revendiquerait 200 clients. Au Royaume-Uni, pays d’origine du fournisseur, ce type de contrat compterait 250 000 abonnés, auxquels il faudrait ajouter 80 00 à 90 000 clients d’offres classiques réservées aux véhicules électriques (sans rémunération). Un grand marché est donc à saisir en France. Octopus n’est d’ailleurs pas le seul à vouloir s’en emparer. Récemment, MyLight150 a lancé une offre du même genre, bien que moins avantageuse pour l’utilisateur.

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Ce pays d’Europe a fermé sa dernière grande centrale au charbon grâce aux éoliennes et au nucléaire

Elle était en activité depuis plus de 40 ans. En Finlande, la centrale électrique au charbon de Salmisaari vient d’être arrêtée. Elle était la dernière du genre dans le pays. Ou presque…

Depuis quelques années déjà, l’essor des énergies renouvelables — essentiellement de l’éolien — et des changements de politique au sein du gouvernement ont fait chuter la consommation de charbon en Finlande. Mais ce mardi 1ᵉʳ avril — et ce n’est pas un poisson de mauvais goût — est à marquer d’une pierre blanche. Comme le jour où la dernière centrale électrique et thermique au charbon de Finlande a arrêté ses activités. Avec une belle avance, donc, sur l’objectif fixé par le précédent gouvernement du pays en 2019 de sortir du charbon d’ici 2029. « À l’époque, l’objectif semblait ambitieux », commente la ministre finlandaise du Climat et de l’Environnement, Sari Multala.

Ce résultat encourageant a été obtenu grâce à un ensemble de politiques et de dispositifs de soutien. Grâce aussi au forcing de quelques associations environnementales. Depuis 2020, les capacités éoliennes ont plus que doublé et le pays a mis en service un nouveau réacteur nucléaire, l’EPR d’Olkiluoto. Ces deux énergies fournissent aujourd’hui autour de la moitié de l’électricité consommée en Finlande. La Confédération des industries finlandaises estime que l’éolien est désormais le « principal moteur de la croissance économique du pays ».

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Des énergies renouvelables pour remplacer le charbon

Le producteur d’énergie finlandais Helen précise que la production annuelle de 175 mégawatts (MW) d’électricité et de 300 MW de chaleur de la centrale à charbon de Salmisaari — un quartier d’Helsinki — sera désormais remplacée par de l’électricité renouvelable ou nucléaire et par des pompes à chaleur exploitant de la chaleur résiduelle ou environnementale. Des granulés et des copeaux de bois continueront, un temps, à être brûlés. Mais l’objectif affiché par Helen est bien « d’éliminer toute combustion d’ici 2040 ».

Selon les chiffres communiqués par le producteur finlandais, la fermeture de la centrale de Salmisaari devrait faire baisser ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 50 % par rapport à celles de 2024. Et celles de la ville d’Helsinki de 30 %.

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Un résidu de charbon reste à éliminer du mix finlandais

Malgré cela, dire que la Finlande est sortie du charbon n’est pas tout à fait juste. Car une centrale à charbon reste prête à redémarrer. Celle de Meri-Pori, dans le sud-ouest du pays. Et ce jusqu’à fin 2026. Si besoin était, en situation d’urgence, de garantir la sécurité d’approvisionnement du système électrique finlandais.

Deux autres petites centrales à charbon, celle de Vaskiluoto 2 — une île de l’ouest de la Finlande — et celle de Martinlaakso 2 — au nord d’Helsinki —, fonctionnent, elles aussi, encore au charbon pour une partie de leur production. Le reste étant assuré par de la biomasse. Au total, elles fournissent 0,67 térawattheure (TWh), soit 0,8 % de la consommation du pays.

Après le Royaume-Uni, sorti du charbon il y a quelques mois, la Finlande peut malgré tout s’ajouter à la liste des 14 pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui produisent maintenant leur électricité sans charbon. Sachez que 13 autres pays ont planifié l’abandon de cette énergie fossile d’ici 2030.

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Le ballon d’eau chaude le plus économe du marché sera français

Peut-on réinventer l’eau chaude ? Dans un monde en pleine transition énergétique, la réponse est bien sûr un grand « oui ». Et aujourd’hui, c’est une société française qui innove, avec son futur ballon d’eau chaude thermodynamique ORA X.

Pour peu que l’on s’intéresse aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables, Yack mérite qu’on se penche sur ses produits. Pour prendre un exemple, les chauffe-eau thermodynamiques de sa gamme ORA sont pour l’essentiel compatibles avec des capteurs solaires ou une chaudière externe, permettant ainsi de varier les sources d’énergie en fonction de leur disponibilité ; en la matière, la société a annoncé en fin d’année dernière son partenariat d’exclusivité avec Abora, un fabricant espagnol de panneaux solaires hybrides.

Yack, fondée en 2000, commercialise des systèmes de climatisation, de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire. En pratique, elle est surtout importatrice de matériel, notamment de la marque Mitsubishi. Elle cherche toutefois à développer sa propre marque, en devenant fabricant, tout en priorisant le « made in France ». Dans un environnement terriblement compétitif, la société a bien compris que l’innovation était la seule manière de parvenir à percer, et pour ce faire, elle s’est dotée de moyens : un pôle R&D et de formation de 1200 m² dans le département du Var.

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L’aboutissement de trois années de travail

Yack a obtenu un financement du plan « France 2030 », via l’Ademe. Cette aide de 800 000 euros, dont 500 000 de subventions et 300 000 d’avance remboursable, a contribué à la construction d’un prototype au terme de trois ans de recherche et développement, tout en permettant de lever des fonds auprès de banques.

Il en résulte l’ORA X, un ballon d’eau chaude innovant en matériau composite. Selon la société, il aurait le meilleur rendement du marché, tout en bénéficiant d’une durée de vie doublée de 15 à 30 ans. Cependant, on n’en sait pas beaucoup plus pour le moment sur la technique employée pour ce chauffe-eau innovant ; une affaire à suivre donc ! Quoi qu’il en soit, Yack indique que la production en série du nouveau produit débutera dès 2025 dans ses installations en France, créant ainsi de nombreux emplois d’après la société. Nous aurons bientôt l’occasion de le voir commercialisé. Et donc d’en savoir plus.

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Cette startup française veut produire du méthanol vert pour pas cher

Remplacer les carburants fossiles par des carburants biosourcés, une idée alléchante, sans aucun doute. Mais comment le faire en pratique, et à un coût compétitif ? Carbozym a inventé un système basse pression et basse température, basé sur de simples enzymes, qui pourrait faire le travail.

Le méthanol, c’est une substance dont on entend de plus en plus parler, comme une petite musique qui monte, qui monte. Il faut dire que cette molécule a de nombreux avantages en tant que vecteur énergétique : il peut être produit à partir d’énergie renouvelable et peut permettre de recycler le dioxyde de carbone, il est liquide, et donc plus facilement stockable, les moteurs à combustible interne existants peuvent être adaptés à son utilisation sans remplacement intégral, et enfin, il peut aussi servir dans des piles à combustible.

Une révolution à venir, donc, dans le domaine du transport propre ? À condition de trouver une solution pour produire le méthanol à bas coût.

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Une innovation au cœur d’un bioréacteur

Une solution, Jullien Drone et Nicolas Brun en ont une. Tous les deux sont chercheurs à l’Institut Charles Gerhardt de Montpellier, au sein du pôle chimie Balard du CNRS. Ils ont inventé une technologie basée sur des enzymes, bien différente des solutions alternatives basées par exemple sur l’électro-catalyse. Une biotechnologie innovante, donc, qui leur a permis de fonder Carbozym, avec le soutien de partenaires prestigieux : CNRS Innovation, Bpifrance, le Businness Innovation Center de Montpellier et la société AxLR.

L’idée est d’utiliser du dioxyde de carbone produit par des processus naturels, comme la méthanisation ou la fermentation à partir de sources locales ou encore d’une source captive comme une installation industrielle. Le CO2 est ensuite injecté dans un réacteur où se trouvent les enzymes. L’enjeu, en l’occurrence, est de permettre des immobilisations d’une manière simple et peu coûteuse, afin d’assurer une biocatalyse efficace. Pour ce faire, le réacteur est doté d’un support poreux innovant, qui, selon les auteurs, permet de fixer les enzymes sans avoir recours à des étapes de purification préalables. Carbozym a déjà déposé deux brevets.

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L’idée intéresse et Carbozym cherche des investisseurs

Premier avantage : le procédé fonctionne ainsi à température et pression ambiante, et cela permet d’envisager une importante réduction des coûts par rapport à des solutions à haute pression et haute température. Et bien sûr, ce procédé n’utilise pas de ressources fossiles ; ainsi Carbozym promet de réduire de plus de 95 % les émissions de gaz à effet de serre. Une opportunité, sans doute, dans un marché du méthanol s’élevant à plus de cent millions de tonnes par an et 40 milliards de dollars, essentiellement assuré par des sources fossiles.

Carbozym va lancer deux levées de fonds, avec pour objectif de réunir 5 millions d’euros pour lancer la phase pilote, c’est-à-dire un système d’une capacité de 1000 L qui devrait démarrer en 2028. La société veut ensuite pouvoir proposer une installation industrielle de 20 000 L pour début 2030.

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L’air comprimé, bientôt la technologie idéale pour stocker localement l’énergie ?

Dans la course au stockage d’énergie par air comprimé, le français Segula Technologies joue la carte de la modularité pour s’adapter aux besoins des industries. Un pari intéressant pour permettre l’optimisation des énergies renouvelables locales.

Les potentielles applications du stockage d’énergie par air comprimé se dessinent peu à peu. La technologie, communément appelée Compressed Air Energy Storage (CAES), a longtemps été envisagée comme solution pour stocker l’énergie. Néanmoins, jusqu’à présent, les systèmes classiques ne présentaient pas un rendement suffisamment élevé pour être intéressants. En effet, du fait de pertes de chaleur lors de la compression, le rendement dépassait difficilement les 50 %.

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La situation pourrait changer. Le groupe français d’ingénierie Segula Technologies a développé Remora, une technologie de stockage par air comprimé qui repose sur un système de compression isotherme. D’abord développée pour l’éolien offshore, cette technologie pourrait arriver sur la terre ferme par le biais de Remora Stack, une sorte de batterie à air comprimé qui prend la forme d’un conteneur de 12 mètres de long.

Selon Segula, grâce à ce système de compression isotherme, le rendement total atteindrait 70 %. Avec cette technologie, la puissance de stockage est déterminée par la taille du compresseur, et la capacité de stockage est déterminée par le volume d’air comprimé. Pour l’heure, grâce à un financement du projet européen AIR4NRG, deux projets pilotes devraient être déployés en Espagne d’ici 2026, d’une puissance de 200 kW chacun. La capacité de stockage d’un seul conteneur atteint 1 mégawattheure (MWh). L’industrialisation de la technologie est espérée pour 2028-2029.

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Une technologie adaptée à de nombreux usages

À l’origine, Segula a développé cette technologie pour permettre l’optimisation de la production de parcs éoliens offshore. D’ailleurs, d’autres projets de stockage d’énergie à l’échelle du réseau sont en cours de développement, notamment en Californie. Mais avec le Remora Stack, le groupe français vise plutôt un déploiement sur des sites industriels, des écoquartiers ou encore des infrastructures publiques grâce à un format compact, particulièrement adapté à ce type d’usage. La technologie se veut à la fois fiable et modulable. Elle pourrait donc facilement être adaptée aux besoins évolutifs d’un site industriel.

Avec sa technologie, Segula est allé encore plus loin et a imaginé cette même technologie adaptée aux particuliers. Celle-ci prendrait la forme – et la taille – d’un ballon d’eau chaude. Elle permettrait de stocker l’énergie produite par des panneaux photovoltaïques grâce à une technologie qui ne nécessite ni terre rare, ni lithium.

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Ces chercheurs ont réussi à recycler 99,99% du lithium contenu dans les batteries

Enjeu fondamental de la transition énergétique, le recyclage des batteries vient peut-être de franchir une étape très importante. Des chercheurs chinois ont, en effet, réussi à recycler le lithium de batteries sans utiliser d’acide, ni utiliser de grandes quantités d’énergie.

Composantes essentielles de notre quotidien, les batteries lithium-ion ont un défaut : leur recyclage peut être complexe et énergivore, et impliquer des impacts environnementaux notables selon les procédés mis en place. Mais ce constat pourrait bientôt changer. Des chercheurs de l’Université centrale du sud à Changsha, de l’Université normale de Guizhou et du Centre national de recherche en ingénierie des matériaux de stockage d’énergie avancés, ont réussi à développer une solution de recyclage plus efficace et plus durable. Celle-ci repose sur l’utilisation d’une solution liquide contenant du fer, du sel, de l’oxalate de sodium et surtout de la glycine. Ce liquide, au contact de la batterie, a la particularité de décomposer la batterie. Les particules métalliques se retrouvent ainsi dissoutes dans la solution.

Les résultats obtenus par cette nouvelle technique sont particulièrement prometteurs. En moins de 15 minutes, le processus aurait permis de récupérer 99,99 % du lithium, 96,80 % du nickel, 92,35 % du cobalt et 90,59 % du manganèse. Outre ces performances, cette solution a l’avantage d’être neutre. De plus, une fois l’extraction finie, la glycine n’est pas considérée comme un déchet, mais comme une ressource. En effet, riche, en azote, elle peut être utilisée comme engrais.

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La difficile optimisation du recyclage des batteries

À l’heure actuelle, le processus de recyclage repose principalement sur l’hydrométallurgie, qui consiste à dissoudre les métaux contenus dans les batteries pour les récupérer. Cette technique nécessite d’utiliser des acides forts comme l’acide sulfurique, l’acide chlorhydrique ou l’acide nitrique. Selon les procédés habituels, l’hydrométallurgie permet de récupérer de 50 % à 80 % du lithium d’une batterie. De plus, les acides utilisés sont délicats à gérer, et représentent un danger pour l’environnement.

Plus récemment, une autre technique de recyclage a fait parler d’elle : le Flash Joule Heating. Ce procédé, mis au point par l’Université de Rice, au Texas, permettrait d’atteindre jusqu’à 98 % des matériaux usagés. Néanmoins, son principe de fonctionnement nécessite une très grande montée en température (plus de 3 000 °C), nécessitant une importante dépense d’énergie.

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Éoliennes et radars militaires : ce nouveau décret veut éviter les brouillages

Le gouvernement français vient de préciser les règles d’implantation des éoliennes à proximité des installations militaires. Ce projet de décret, accompagné d’un projet d’arrêté d’application, fixe des distances minimales et des critères techniques pour limiter les interférences électromagnétiques avec les radars et autres dispositifs de surveillance.

Le projet de décret proposé par le gouvernement au Conseil supérieur de l’énergie (CSE) vise à encadrer l’implantation des éoliennes à proximité des bases militaires. Il s’inscrit dans un cadre juridique précisé par une décision du Conseil d’État du 6 novembre 2024. Cette dernière imposait au gouvernement d’édicter des règles claires afin d’encadrer l’implantation des éoliennes en lien avec les installations militaires.

« Les éoliennes, par leur très forte signature radar, peuvent réduire fortement le champ électromagnétique présent à l’arrière. Cette réduction de champ va générer une zone où le radar voit ses capacités de détection dégradées » explique le projet de décret. Les nouvelles règles établissent une zone d’exclusion stricte sous les 5 km autour des installations militaires. Dans un rayon de 5 à 10 km, il faudra prouver qu’aucune dégradation du signal n’est constatée sur les radiophares omnidirectionnels très haute fréquence (VOR).

Au-delà, toute implantation sera soumise à une étude de compatibilité au cas par cas. Des seuils spécifiques sont également précisés, notamment pour les éoliennes de moins de 200 mètres de hauteur qui seront considérées comme acceptables si elles se situent à plus de 70 km d’un radar.

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Une cohabitation sous conditions

Les projets de décret et d’arrêté définissent plusieurs critères d’évaluation, prenant en compte :

  • La distance entre les éoliennes et les installations militaires.
  • Le type d’infrastructure concernée (radars, radiophares omnidirectionnels, etc.).
  • La possibilité de mesures de compensation, telles que l’arrêt temporaire des éoliennes en cas de besoin militaire.

En cas d’incompatibilité avérée, le projet pourra être refusé par le ministère des Armées. Autrement, des éoliennes en mer pourront par exemple être temporairement arrêtées sur demande du ministère, avec compensation.

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L’exemple du parc de Dissay-sous-Courcillon

Le parc éolien de Dissay-sous-Courcillon montre la difficile conciliation entre impératifs militaires et développement des énergies renouvelables. Situé à 32 km du centre de détection et de contrôle de Cinq-Mars-La-Pile, Ouest-France relève que ce projet a été retoqué en raison des perturbations qu’il engendrerait sur un radar stratégique. Malgré des propositions de bridage des éoliennes par le promoteur, la justice pourrait confirmer le veto du ministère des Armées.

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Produire de l’électricité à partir de la rotation de la Terre : c’est possible selon les scientifiques

Ce n’est pas un poisson d’avril. Peut-on générer de l’électricité en utilisant le champ magnétique de la Terre et sa propre rotation autour d’elle-même ? La réponse a toujours été non. Mais cette équipe de chercheurs aurait réussi à montrer que c’est possible, dans un article scientifique qui, peut-être, fera date.

La Terre est dotée d’un champ magnétique, d’une intensité très faible, de l’ordre en France de 47 µT (micro-Tesla), mais suffisant pour nous permettre de nous orienter à l’aide d’une boussole. Par ailleurs, la Terre tourne sur elle-même, ce qui est bien sûr à l’origine de l’alternance des jours et des nuits. Cette combinaison d’un champ magnétique et d’un mouvement peut laisser penser qu’il serait possible de produire un courant électrique dans un conducteur, un peu comme dans un alternateur.

La science a toutefois démontré que ce n’était pas possible. En 1832, Michael Faraday démontre par une expérience qu’il est impossible de générer de l’électricité à partir du champ magnétique et de la rotation de la Terre. Impossible donc ? Jusqu’en 2016, date à laquelle Christopher Chyba de l’Université de Princeton, et Kevin Hand, du California Institute of Technology, pointent une faille dans le raisonnement. Et en 2025, ils publient les résultats dans Physical Review Applied d’une expérimentation qui prouverait leur point de vue (l’article est disponible en source ouverte).

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Cette invention se glisserait dans une faille théorique

L’explication de l’échec de l’expérience de Faraday a été la suivante : le champ magnétique de la Terre produit bien un mouvement des électrons, mais ce même mouvement génère à son tour un champ magnétique de retour qui annule l’effet du champ magnétique terrestre. Or, d’après Chyba et Hand, ce raisonnement présenterait une faille : il suppose que le champ magnétique dans le conducteur change instantanément.

Or ce n’est pas le cas : dans certains matériaux, le champ diffuse plus lentement, et cet effet pourrait être exploité. En effet, dans ce cas, le champ contre-moteur ne s’établit pas immédiatement, ne permettant pas d’annuler immédiatement le courant. Leurs calculs théoriques ont montré en outre qu’un courant serait produit s’il était placé de manière perpendiculaire à l’équateur, donc selon un axe nord-sud.

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Une expérimentation indispensable

Les chercheurs ont donc fabriqué un cylindre creux constitué d’un ferrite de manganèse-zinc, de la taille approximative d’une grosse lampe de poche. Et ils l’ont testé dans leur laboratoire. Ils ont constaté un courant continu de quelques microvolts, conforme à leurs calculs. La tension, l’intensité et la puissance électrique générées ont été extrêmement faibles ; un calcul de coin de table de l’auteur de cet article indiquerait une puissance électrique inférieure au picowatt (soit moins de 0,000000000000011 W).

Une toute petite puissance générée, donc. Toutefois, les chercheurs envisagent une possible miniaturisation de leur système, ainsi qu’une mise en série, de façon à augmenter la tension et la puissance générées. Leur invention pourrait ainsi alimenter des systèmes de plus grande taille, par exemple, des capteurs dans des sites isolés, voire de véritables systèmes à notre échelle, ne serait-ce qu’une maison. Avec un avantage incomparable : l’absence de besoin d’alimenter en combustible, ou de recharger une batterie. Le système serait ainsi totalement autonome.

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Une source d’énergie naturelle, mais fossile

Magique ? Non, l’énergie vient bien de quelque part. De la rotation de la Terre. Le système conduirait donc, en retour, à ralentir la rotation de notre planète et à augmenter la durée des jours. Un peu comme l’effet des marées lunaires, qui conduisent à ralentir la durée du jour sur Terre, et à éloigner la Lune ; ainsi, il y a 620 millions d’années, le jour durait environ 20 heures, et la Lune était plus proche d’environ 20 000 km.

Il s’agit donc d’une source d’énergie fossile, pas du tout renouvelable. Mais ce n’est pas un problème pour les auteurs, qui précisent : « Nous avons précédemment montré que même dans un scénario extrême où notre civilisation obtiendrait toute son énergie électrique à partir de l’effet décrit ici, la rotation de la Terre ne ralentirait que de moins de 1 milliseconde par décennie. » Fossile donc, mais avec un gisement si colossal, que cela n’aurait aucun effet sensible.

Du reste, nous devons être prudents sur cette découverte. L’effet mesuré était si faible, qu’il pouvait être provoqué par des phénomènes parasites (par exemple, la différence de température entre les faces du cylindre, par l’effet Seebeck). La publication a ainsi soulevé son petit débat, ce qui est tout à fait normal dans le cadre de la méthode scientifique. Les auteurs appellent par ailleurs à ce que leur expérience soit reproduite : « La prochaine étape consisterait pour un groupe indépendant à reproduire (ou contredire) nos résultats dans des conditions expérimentales très similaires à celles utilisées ici ». Souhaitons en effet d’autres expériences, pour en avoir le cœur net.

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Près de la moitié de l’électricité européenne a été produite par les renouvelables en 2024

Les énergies renouvelables ont couvert 46,9 % de la production d’électricité nette dans l’Union européenne l’an dernier. En hausse de 2,6 points par rapport à 2023, les données publiées par Eurostat confirment la progression de l’éolien, de l’hydraulique et du solaire.

46,9 % : c’est la part de l’électricité produite dans l’Union européenne (UE) par les renouvelables en 2024. Parmi elles, l’agence européenne des statistiques Eurostat constate que l’éolien se démarque avec 39,1 % de la production renouvelable totale. L’hydroélectricité suit de près avec 29,9 % et enfin le solaire représente 22,4 %. À elles trois, elles participent à se substituer aux énergies fossiles dans la production d’électricité.

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De fortes disparités entre pays

La répartition de cette production reste inégale au sein de l’UE. Le Danemark affiche le taux le plus élevé, à 88,8 % d’électricité issue des renouvelables. Le Portugal suit (87,4 %) puis vient la Croatie (73,8 %). À l’opposé, Luxembourg (5,1 %), Malte (15,1 %), la République tchèque (17,5 %) et Chypre (24,1 %) enregistrent les plus faibles contributions. La France, quant à elle, se classe en 23ᵉ position avec une part inférieure à 30 %, dotée d’un gros parc hydroélectrique.

Le paquet législatif « Fit for 55 », élaboré par la Commission européenne, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. À ce titre, il met à jour la directive sur les énergies renouvelables, avec un objectif de 42,5 % en 2030, voire l’atteinte de 45 % si possible sous REPowerEU, pour se défaire des énergies fossiles.

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Produire de l’électricité par fermentation des chaussettes sales, c’est possible

Une équipe de scientifiques néerlandais affirme avoir mis au point une technologie capable de produire de l’électricité à partir de chaussettes usagées. Une solution bas-carbone, sans intermittence, et surtout abondante.

C’est une découverte pour le moins inattendue qui a été révélée par l’université britannique de Stinks : un procédé bioélectrochimique permettant de transformer des chaussettes sales en électricité. Baptisée « Sock-to-Power », cette technologie repose sur la fermentation anaérobie de textiles portés, combinée à une catalyse enzymatique inspirée du système digestif du caméléon d’Afrique de l’Ouest.

Une source d’énergie fétide mais stable

Le fonctionnement du procédé est aussi simple que révolutionnaire. Les chaussettes, préalablement humectées à l’effort (l’humidité corporelle jouant un rôle essentiel), sont introduites dans une chambre de fermentation contenant une souche bactérienne modifiée, Lactobacillus absurdis. Cette bactérie se nourrit des composés organiques issus de la sueur humaine et libère d’infimes quantités d’électrons au cours du processus. Ces électrons sont ensuite captés par des nanoconducteurs en cuivre, permettant une production continue d’électricité.

D’après le professeur Jim Sarr-Dean, directeur du projet de recherche, « une seule paire de chaussettes portée pendant 48 heures permettrait de recharger un smartphone ». Il précise toutefois que les résultats sont meilleurs avec des chaussettes en laine, coton ou lin qu’en matière synthétique, ces fibres naturelles étant « un excellent substrat au développement bactérien ».

Un gisement inépuisable

Le principal atout de cette technologie ? Sa disponibilité. Contrairement au solaire ou à l’éolien, la chaussette sale ne dépend ni du climat ni de l’ensoleillement. L’être humain produit, en moyenne, 1,3 kg de linge malodorant par semaine. À l’échelle mondiale, cela représente un potentiel de production électrique de 10 TWh chaque année, selon une première estimation. De l’électricité dont l’impact carbone est évalué à seulement 2 g de CO2 eq./kWh, soit moins que le nucléaire.

Une start-up baptisée ISLER (It smells like an energy revolution), s’est déjà rapproché des universitaires à l’origine de cette innovation, et annonce des discussions avancées avec plusieurs fabricants de baskets et d’équipements de sport. Des partenariats sont également envisagés avec des salles de fitness, qui pourraient bientôt se transformer en microcentrales énergétiques grâce aux chaussettes de leurs abonnés. Le slogan de la start-up, « Just don’t wash it », fait d’ailleurs écho à une célèbre marque prisée des sportifs.

À quand les centrales podologiques ?

Si la technologie en est encore à ses balbutiements, plusieurs projets pilotes sont en cours. Un gymnase près de Stinky City teste depuis quelques mois une mini-centrale Sock-to-Power. Les premiers retours sont très encourageants : « on n’a plus de factures d’électricité, mais on a dû interdire les sandales », confie la directrice technique de l’établissement, Dora Dee. D’autres pistes sont à l’étude : l’utilisation de sous-vêtements, de chaussures de randonnée, et même de gants de toilette.

Ceci est notre poisson d'avril 2025 🐟

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Un mini réacteur nucléaire français pour chauffer le CEA de Cadarache ?

Si les projets de nouveau nucléaire rivalisent de créativité en France et dans le monde, les exemples de réalisations concrètes ne sont pas encore au rendez-vous. Le gouvernement aurait enfin pris une décision pour le site de Cadarache. De quoi donner une chance à un de ces petits nouveaux.

Calogena développe le Cal-30, un petit réacteur modulaire (SMR) de 30 MW thermiques, destiné exclusivement à la production de chaleur, notamment pour le chauffage urbain. Nous rapportions dans nos colonnes en fin d’année dernière, que la start-up du groupe Gorgé manifestait de l’intérêt pour le projet d’Helsinki de se doter d’une source d’énergie nucléaire pour alimenter son réseau de chaleur urbain ; la capitale de la Finlande est en effet dotée d’un réseau de chaleur parmi les plus importants du monde.

L’entreprise a déposé il y a peu son Dossier d’option de sûreté (DOS) auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), marquant ainsi une première étape de son processus de certification. Dans le cadre de sa démarche visant à concrétiser son projet, elle cherche par ailleurs un site pour construire une tête de série.

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Décarboner un site nucléaire… qui se chauffe au gaz fossile !

Il semblerait que ce site soit Cadarache, le vaste site de recherche nucléaire du CEA (Commissariat à l’énergie nucléaire et aux énergies alternatives) dans les Bouches-du-Rhône. Le choix de cet emplacement présente plusieurs intérêts. En premier lieu, il est déjà doté d’un réseau de chaleur, aujourd’hui alimenté au gaz naturel fossile – et l’ironie pourrait prêter sourire pour un site aussi important dans l’histoire de la filière nucléaire française.

Par ailleurs, il s’agit d’un site déjà nucléarisé par plusieurs réacteurs, ce qui implique sans doute de moindres difficultés en ce qui concerne les démarches administratives d’autorisation. Il existe par ailleurs plusieurs autres projets de construction à proximité (le réacteur de fusion ITER, le réacteur de recherche Jules Horowitz RJH), et on peut supposer que ce soit favorable également en termes d’infrastructure et de logistique.

Cette décision aurait été prise lors du quatrième Conseil de politique nucléaire (CPN), qui s’est tenue à l’Élysée le 17 mars. Une chance serait donc donnée à Calogena de faire ses preuves, tout en décarbonant un site emblématique du nucléaire. Notons toutefois que pour le moment, cette décision n’a pas fait l’objet d’une confirmation officielle.

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Émissions record de CO2, avènement de la voiture électrique : les contradictions relevées par l’Agence internationale de l’énergie en 2024

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié son observation annuelle 2024 du secteur de l’énergie. Elle relève notamment une hausse de la consommation d’énergie (+2,2 %), qu’une voiture vendue sur cinq est électrique et des émissions records de CO2.

La consommation d’électricité a bondi de 4,3 % en 2024, relève l’AIE dans son rapport annuel, avec +1 100 térawattheures (TWh) sur le réseau mondial. Elle s’explique par la multiplication des systèmes de refroidissement face aux températures extrêmes, l’électrification croissante des transports et de l’industrie et le déploiement des centres de données et de l’intelligence artificielle.

Alors que la demande en électricité était en berne dans les pays développés, à rebours de la tendance d’électrification et de décarbonation, la tendance commence à s’inverser. Aux États-Unis et en France, la demande a renoué avec la croissance.

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Le pétrole en recul, le gaz en hausse

La part du pétrole dans le mix énergétique mondial est tombée, pour la première fois depuis longtemps, sous les 30 %. Elle culminait à 46 % il y a cinquante ans. En revanche, la consommation de gaz naturel a enregistré la plus forte progression parmi les énergies fossiles (+2,7 %, 115 milliards de mètres cubes supplémentaires) portée par l’Asie. La croissance du charbon ralentit cependant (+1 %).

Côté électricité, les énergies renouvelables et le nucléaire ont couvert 80 % de l’augmentation de la production d’électricité en 2024. La part combinée du nucléaire et des renouvelables dans la production électrique mondiale a atteint un pic à 40 %. Dans l’Union européenne, la production solaire et éolienne a dépassé pour la première fois celle combinée du gaz et du charbon. Aux États-Unis, leur part a grimpé à 16 %, dépassant celle du charbon, et même en Chine près de 20 % du mix électrique.

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+ 25 % de ventes de véhicules électriques

La mobilité électrique poursuit son expansion, avec une voiture sur cinq vendue dans le monde désormais électrique. Les ventes ont progressé de plus de 25 % en 2024, notamment en Chine, où elles ont enregistré une hausse de près de 40 %. Si la transition énergétique s’accélère, les émissions de CO2 liées au secteur énergétique ont, elles, atteint un niveau record en 2024 (+0,8 %). Les températures extrêmes de l’année ont contribué pour moitié à cette augmentation des émissions.

L’AIE note que le déploiement des énergies bas-carbone permet d’éviter l’émission de 2,6 milliards de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 7 % des émissions mondiales.

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Pourquoi le monde restera obèse de son pétrole en 2025

Rien n’est encore gagné, pour la transition énergétique. Malgré des chiffres records en matière de production d’énergie renouvelable, le pétrole reste le mètre étalon mondial, en matière d’énergie. 

Comme tous les mois, l’Agence internationale de l’énergie vient de publier son rapport sur le marché pétrolier pour février 2025. Riche en enseignements, ce rapport témoigne du déséquilibre qui semble se créer entre l’offre et la demande de pétrole sur l’année 2025.

Ce rapport montre que la baisse du recours aux énergies fossiles n’est pas encore d’actualité. En effet, l’année 2025 devrait être marquée par une hausse des besoins en pétrole estimée à 1,1 million de barils par jour (mbpj). Cette hausse est principalement liée aux besoins grandissants de la Chine, en particulier pour son industrie pétrochimique. La consommation totale devrait donc atteindre 103,9 millions de barils par jour. Cette situation dans le secteur pétrolier ne fait que confirmer les observations faites au sujet de la consommation de gaz : le monde n’est pas encore prêt à se défaire des énergies fossiles.

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Réelle décroissance des besoins, ou situation macroéconomique complexe ?

Néanmoins, il est intéressant de noter que l’offre mondiale devrait augmenter d’autant plus, et surpasser la demande de pétrole à hauteur de 600 000 bpj. Cette différence entre offre et demande pourrait même atteindre 1 million de bp/j si l’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) prolonge la hausse de production au-delà du mois d’avril. Parmi ces pays, on peut citer le Kazakhstan qui dépasse ses objectifs de production fixés par l’Opep+, Il en va de même pour l’Iran et le Venezuela qui ont augmenté leur production en prévision de potentielles futures restrictions. Hors Opep+, de nombreux pays produisent également à des niveaux records avec les États-Unis en tête.

Malgré le développement massif des énergies renouvelables à travers le monde, le constat est sans appel : le pétrole reste le facteur décisif d’une économie mondiale tourmentée, et la source de tensions grandissantes entre les puissances économiques actuelles. Les États-Unis, moteurs de cette situation, viennent de menacer d’une hausse de 25 % des droits de douane tout pays qui achèterait du pétrole au Venezuela.

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En accueillant une centrale nucléaire, ces villages français sont devenus de petits Dubaï

Parfois qualifiées « d’émirats municipaux », les communes accueillant les centrales nucléaires françaises sont généralement très bien loties. Cette situation devrait perdurer avec le programme de relance du nucléaire qui prévoit la construction de 6 EPR2. 

Si le financement définitif des deux EPR2 de Penly n’a pas encore été validé, les travaux préparatoires, eux, ont bel et bien commencé. Sur le site de la centrale, les équipes d’Eiffage Génie Civil s’affairent autour de l’emplacement des deux futurs réacteurs dans le but de préparer la plateforme, et de renforcer la digue existante. Mais il n’y a pas que sur le site de la centrale que les projets de travaux s’accumulent.

Les chiffres sont impressionnants : on prévoit près de 9 000 places de parking supplémentaires, 6 000 nouveaux logements, et un nouvel hôpital de 45 millions d’euros, qu’EDF a aidé à financer. L’impact du chantier des 2 EPR2 va jusqu’à Dieppe, où le service des urgences devrait être agrandi, et la gare modernisée. Au Tréport, la municipalité a même racheté un camping à la ferme pour accueillir des ouvriers du chantier, et ainsi éviter l’engorgement des campings municipaux.

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Des communes abreuvées d’emplois

Ce branle-bas de combat général est loin d’être anecdotique pour Petit-Caux, la nouvelle commune qui englobe 18 communes réparties autour de la centrale. Au plus fort de l’activité, ce sont près de 8 000 salariés qui sont attendus sur le chantier, soit presque autant que toute la population de la commune. Dans bien des cas, les salariés devraient d’ailleurs venir avec leur famille, augmentant d’autant plus les besoins des collectivités locales.

Même pendant la phase d’exploitation, à partir de 2038 si tout va bien, ce sont plus de 3 000 personnes qui devraient continuer de travailler sur le site. De ce fait, les capacités de toutes les infrastructures publiques vont devoir être revues à la hausse : écoles, lycées, équipements sportifs, etc.

EDF aménage des espaces naturels autour de ses centrales

Véritable conscience écologique, ou simple outil de communication ? Depuis le début du programme nucléaire, EDF a pris l’habitude de soigner les espaces naturels aux abords de ces centrales. On peut souvent y trouver des sentiers de randonnée, et même une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique à proximité directe de la centrale de Nogent-sur-Seine.

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Centres aquatiques, festivals et coquetteries

Heureusement, les communes qui accueillent des centrales nucléaires bénéficient historiquement d’une situation économique (très) favorable. Dès le début du programme nucléaire, dans les années 1960, EDF a privilégié l’installation des centrales dans de petites communes rurales, à quelques exceptions près. Comme l’explique ce dossier, réalisé par Géoconfluences, en décembre 2017, ces petites communes ont pu profiter de taxes foncières sur bâti et non bâti dont le montant repose sur la valeur des biens présents dans les centrales.

Comprenez qu’EDF verse des taxes très élevées à des communes comptant peu d’administrés. Ces retombées fiscales ont permis à ces communes de réaliser des travaux d’embellissement, et bien plus encore. Le village de Belleville-sur-Loire, par exemple, qui accueille la Centrale de Belleville, a procédé à l’enfouissement de l’ensemble des réseaux électriques et téléphoniques de la commune. Du fait de ces budgets municipaux très élevés, les communes en question ont pu multiplier les investissements dans des infrastructures de loisir particulièrement inhabituelles compte tenu de leur nombre d’habitants.

Par exemple, les villages d’Avoine (1 900 habitants), Golfech (1 000 habitants) ou Dampierre-en-Burly (1 400 habitants) possèdent tous les trois des piscines, voire même des centres aquatiques ! Certaines de ces communes ont même organisé des festivals à portée internationale, à l’image de Belleville-sur-Loire avec Val en Jazz ou Avoine avec Avoine Zone Groove.

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Une pluie d’avantages pour les habitants

Pour les habitants, les avantages ne s’arrêtent pas là. Avant qu’elle soit supprimée, la taxe d’habitation était également très avantageuse dans les communes concernées. À Avoine, en 2016, elle était affichée à seulement 0,10 % contre 12 % de moyenne pour les autres communes similaires du département. Enfin, d’autres services ont pu être déployés comme à Chooz. Dans le petit village de 800 habitants, chaque foyer est gratuitement équipé de la fibre optique, et d’un décodeur donnant accès au bouquet de chaînes de Canalsat.

Du fait de cette situation financière exceptionnelle, on comprendra donc pourquoi les habitants des communes accueillant des centrales nucléaires sont généralement favorable à la présence de la centrale. Le débat autour de la potentielle fermeture de Fessenheim, en 2012, en est l’exemple parfait. Les communes ayant affiché un soutien au maintien de la centrale étaient toutes situées à proximité directe du site, tandis que le reste du département appelaient globalement à la fermeture du site.

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Les vieux puits de pétrole et de gaz pourraient stocker de grandes quantités d’électricité

Parmi les systèmes de stockage, celui par air comprimé est intrinsèquement intéressant. Jusqu’ici, il coûtait toutefois encore trop cher de le mettre en œuvre. Mais des chercheurs ont peut-être trouvé une solution.

Tout le monde le sait désormais. Si nous voulons réussir à faire la part belle aux énergies renouvelables intermittentes, il nous faudra nous équiper de systèmes de stockage de l’électricité. Des batteries, bien sûr. Mais aussi d’autres technologies. Comme celle que les experts connaissent sous le nom de CAES. CAES, c’est l’acronyme de compressed-air energy storage. Comprenez, stockage d’énergie par air comprimé. L’idée est intéressante : utiliser de l’électricité verte quand elle est disponible en quantité pour comprimer de l’air et le stocker sous terre. Lorsque l’électricité renouvelable se fait rare, la décompression de cet air permet de compléter la production pour répondre à la demande. Toutefois, tout cela coûte aujourd’hui encore un peu cher pour séduire les industriels.

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Un stockage d’énergie par air comprimé assisté par géothermie

Mais des chercheurs de l’université Penn State (États-Unis) viennent de faire une découverte qui pourrait tout changer en la matière. Ils rapportent en effet qu’exploiter les infrastructures existantes d’anciens puits de pétrole et de gaz pour stocker l’air comprimé pourrait aider à réduire les coûts initiaux tout en améliorant l’efficacité des CAES de 9,5 %. De quoi enfin dépasser le seuil de rentabilité de ce type de projet.

Ce que les modélisations et les simulations numériques ont montré, c’est que l’installation de CAES dans des puits de pétrole ou de gaz abandonnés augmente considérablement la température de l’air dans ces systèmes. Or, la pression des gaz augmente naturellement avec la température. Ainsi les quelque 3,9 millions de ces puits recensés, rien qu’aux États-Unis, pourraient-ils stocker davantage d’énergie. Grâce à une sorte de nouveau système de stockage par air comprimé assisté par géothermie.

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Des effets collatéraux intéressants

Les chercheurs n’hésitent pas à qualifier leur nouvelle idée d’« excellente solution ». D’autant qu’ils expliquent que la réutilisation de ces anciens puits de pétrole et de gaz à des fins de stockage pourrait aussi aider à atténuer leur impact environnemental. Parce que les puits abandonnés, s’ils sont mal scellés, peuvent laisser échapper du méthane dans l’air. Or le méthane est lui aussi un puissant gaz à effet de serre. Utiliser des puits de pétrole et de gaz pour le stockage de l’énergie par air comprimé, en revanche, contraint à fermer hermétiquement ces puits.

Dernier atout de la méthode, et pas forcément des moindres, le potentiel économique pour les populations qui vivent dans ces régions. Elles pourraient y retrouver des opportunités d’emploi inespérées.

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Terres rares et métaux stratégiques : pour gagner en souveraineté, l’Europe dévoile 47 projets

Bruxelles a dévoilé, mardi, une liste de 47 projets stratégiques visant à sécuriser l’approvisionnement de l’Union européenne en terres rares et métaux stratégiques. « Soyons clairs : nous sommes dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles mines en Europe » martèle Stéphane Séjourné, commissaire européen chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle.

Extraction, raffinage, recyclage : l’Union européenne (UE) dévoile 47 projets européens couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur des minerais. Le but : permettre à l’UE de réduire sa dépendance aux importations, notamment en provenance de Chine.

Parmi les métaux concernés, le lithium occupe une place centrale, avec 22 projets dédiés. Utilisé dans la fabrication des batteries de véhicules électriques, ce métal est actuellement majoritairement importé. « Le lithium chinois ne peut pas devenir le gaz russe de demain », a averti le commissaire européen chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné.

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L’Europe souhaite couvrir, d’ici 2030, au moins 10 % de ses besoins en extraction, 40 % en transformation et 25 % en recyclage pour 17 matières premières stratégiques, dont le nickel, le cobalt, le manganèse et le graphite. L’UE souhaite aussi éviter qu’un seul pays tiers ne représente plus de 65 % de ses besoins. 13 États membres sont lauréats, dont la France qui devrait accueillir huit projets. Parmi eux, deux sites d’extraction de lithium, à Beauvoir (Allier) pour le groupe Imerys et en Alsace pour Eramet.

« Il n’y a pas de décarbonation possible sans gallium pour construire les panneaux solaires, sans cuivre pour acheminer l’électricité. Pas d’industrie de défense sans les terres rares qui rentrent dans la composition de nos radars, nos sonars, nos systèmes de ciblage – et pour lesquelles nous dépendons à 100 % de la matière raffinée chinoise » explique le commissaire.

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Des permis accélérés et un soutien financier pour les mines

Pour ces projets, l’UE promet une simplification administrative. Les délais d’octroi des permis ne dépasseront pas 27 mois pour l’extraction et 15 mois pour le raffinage et le recyclage, contre cinq à dix ans actuellement. Le financement est également sécurisé : deux milliards d’euros seront mobilisés en 2025 via la Banque européenne d’investissement. Ces projets bénéficieront aussi d’un soutien à la mise en relation avec des acheteurs industriels.

L’UE tire les leçons de sa dépendance passée dont la guerre en Ukraine a montré l’intérêt stratégique. « Il y a une dimension d’urgence qu’il n’y avait pas il y a trois ou quatre mois », depuis le retour de Donald Trump, a reconnu Stéphane Séjourné. En complément de ces projets, l’UE prévoit d’annoncer dans les semaines à venir une liste d’initiatives situées hors de son territoire, notamment en Ukraine et au Groenland. Un second appel à projets intra-européen est aussi prévu cette année.

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Panneaux solaires : voici l’énorme baisse des tarifs de rachat de l’électricité par EDF

Le gouvernement a publié, le 27 mars, un arrêté modifiant le dispositif de soutien au petit photovoltaïque sur bâtiment. Applicable dès le 28 mars, il réduit considérablement les aides publiques pour un secteur qui en a désormais moins besoin.

L’arrêté photovoltaïque S21 définissant le soutien public au petit photovoltaïque a été publié le 27 mars par le gouvernement. C’est lui qui segmente les aides suivant la puissance des installations. Pour les centrales solaires inférieures à 9 kilowatts crête (kWc), l’arrêté supprime tout bonnement la possibilité de vendre sa production en totalité (sans autoconsommation). Ceux qui voudraient opter pour l’autoconsommation avec vente du surplus devront composer avec un tarif nettement raboté : de 0,1269 €/kWh le trimestre dernier, il passe à 0,04 €/kWh. Une baisse de plus de 68 % qui rend cette option sans intérêt face à l’autoconsommation totale, sans contrat auprès d’EDF OA.

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La prime à l’autoconsommation est également réduite à peau de chagrin, passant de 210 €/kWc à 80 €/kWc pour les centrales jusqu’à 3 kWc et de 160 €/kWc à 80 €/kWc pour les centrales de plus de 3 kWc jusqu’à 9 kWc.

Présentée comme un moyen d’offrir aux particuliers une meilleure résilience face aux fluctuations des prix de l’électricité, la décision de baisser le soutien public a suscité des réactions mitigées. La filière solaire plaidait pour que ces baisses n’interviennent qu’après l’instauration d’une TVA réduite à 5,5 % en octobre 2025.

Tableau des tarifs d’achat de l’électricité solaire au deuxième trimestre 2025 / CRE.

Les centrales de plus grande puissance bénéficient d’un sursis

Les installations solaires d’une puissance supérieure ou égale à 9 kWc et inférieure ou égale à 36 kWc bénéficient de tarifs inchangés pour l’instant, en vente totale (0,1295 €/kWh) comme en autoconsommation avec vente du surplus (0,0761 €/kWh). Pour les centrales de 100 à 500 kWc, le tarif d’achat baisse légèrement à 0,95 €/kWh jusqu’à fin juin 2025, avant d’être soumis à un mécanisme de dégressivité.

Par ailleurs, un système d’appel d’offres simplifié sera mis en place à partir du second semestre 2025, afin de mieux contrôler le volume des projets et d’en garantir la maturité. Un dispositif de caution bancaire de 10 000 euros sera également instauré pour s’assurer du sérieux des porteurs de projet. Pour les collectivités, une délibération municipale remplacera cette caution.

Malgré les consultations menées avec les acteurs du secteur, notamment via la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) et le Conseil Supérieur de l’Énergie (CSE), cet arrêté inquiète toujours les professionnels.

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Un frein pour le développement de l’énergie solaire ?

Enerplan et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) redoutent un frein au développement des installations sur toitures et ombrière. En particulier, la dégressivité des tarifs, effective dès la publication du texte pour les installations de 9 à 100 kWc, est perçue comme un risque pour la rentabilité des projets.

Le ministre de l’Énergie, Marc Ferracci, défend cette trajectoire. « Cet arrêté illustre la méthode à laquelle je tiens : garder le cap de la trajectoire pluriannuelle de l’énergie, veiller à l’impact sur les finances publiques, échanger avec les filières et sécuriser, à l’issue de cette concertation, le développement du photovoltaïque indispensable à la sécurisation de notre énergie et à notre souveraineté », a-t-il déclaré.

Avec l’arrêté, l’exécutif met en avant d’autres dispositifs de soutien, comme les récents appels d’offres pour le photovoltaïque au sol et sur bâtiment, qui ont déjà désigné plusieurs centaines de mégawatts crête de capacité.

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1 milliard de tonne de charbon produit : pourquoi l’Inde en est si fière ?

C’est avec une certaine fierté que l’Inde vient d’annoncer avoir franchi la barre symbolique du milliard de tonne de charbon produit en une année. Cette annonce remet en perspective l’état de la transition énergétique à l’échelle mondiale. 

C’est par le biais d’un post sur le réseau social X (ex-Twitter) que le ministère indien du charbon a annoncé avoir franchi le cap des 1 milliard de tonne de charbon produit en une année. En passant ce cap, l’Inde conforte sa position de deuxième producteur mondial de charbon avec un part de 9,3 %. D’un point de vue européen, l’annonce a de quoi surprendre.

Si le gaz et le pétrole sont encore massivement utilisés, le charbon, lui, est clairement sur la pente descendante en raison de ses effets environnementaux et sanitaires. En France, il ne reste plus que deux centrales à charbon encore utilisées, et le Royaume-Uni s’apprête à fermer son unique centrale utilisant ce type d’énergie. Même l’Allemagne, dont la production d’énergie repose encore massivement sur le charbon et le lignite (21,3 % du mix électrique), ne cesse de fermer des centrales.

𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐫𝐢𝐜 𝐌𝐢𝐥𝐞𝐬𝐭𝐨𝐧𝐞! 🇮🇳

India has crossed a monumental 1 BILLION TONNES of coal production!

With cutting-edge technologies and efficient methods, we’ve not only increased production but also ensured sustainable and responsible mining. This achievement will fuel… pic.twitter.com/KRGOBQ1SA7

— G Kishan Reddy (@kishanreddybjp) March 21, 2025

1,5 milliard de tonnes de charbon d’ici 2030

L’Inde et la Chine sont donc dans une toute autre dynamique que l’Europe en matière de charbon. En 2023, l’Inde a consommé plus de charbon que toute l’Europe et les Amériques réunies, du fait d’un mix électrique reposant à 72 % sur cette énergie. D’ailleurs, poussée par les deux pays, la consommation mondiale de charbon a augmenté de 10 % sur les 10 dernières années.

Le recours massif au charbon de l’Inde s’explique en partie par sa très grande densité de population. S’il se place au troisième rang mondial en termes de consommation d’électricité, sa consommation par habitant ne représente que 20 % de celle de la France. Mais le pays doit fournir de l’électricité à plus d’1,4 milliard de personnes, soit le double de la population européenne. Dans ce contexte, le charbon, dont le pays possède de grandes quantités, constitue un moyen rapide et efficace de produire de l’électricité, tout en assurant une forme de souveraineté énergétique. Le pays compte continuer d’exploiter massivement ses réserves, estimées à 122 milliards de tonnes, et atteindre une cadence de 1,5 milliard de tonnes produit par an d’ici 2030.

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L’Inde investit également dans les énergies bas-carbone

En parallèle, le pays mise aussi sur l’avenir avec les énergies renouvelables, en mettant en œuvre parmi les plus grandes centrales photovoltaïques et éoliennes du monde. Enfin, le pays compte également accélérer sur le nucléaire et vise les 100 GW installés d’ici 2047. Ces objectifs restent insuffisants pour compenser les plus de 237 GW de centrales à charbon en activité dans le pays.

La Chine reste loin devant

Si la Chine est championne du déploiement d’énergies renouvelables, elle est également championne du charbon. Entre 2000 et 2022, le pays a augmenté sa production d’électricité à partir du charbon de 421 % ! Le charbon représente, en 2022, 62 % de son mix électrique. En termes de production, la Chine bat également des records. Celle-ci s’élevait à 3,9 milliards de tonnes par an en 2020, et pourrait dépasser les 4 milliards en 2025. 

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Sans charbon ni biomasse, la centrale EDF de Cordemais peine à se trouver un avenir énergétique

EDF est prié de revoir sa copie, concernant le destin de la centrale de Cordemais. Quelques mois après l’annonce de la fin d’un projet de conversion à la biomasse, le Sénat demande que l’activité de production ou de stockage d’électricité soit maintenu après la fermeture de la centrale. 

Que va devenir la centrale électrique de Cordemais ? Une chose est sûre : à partir de 2027, elle ne produira plus d’électricité à partir de charbon. Mais au-delà, rien n’est encore décidé. Il y a bien eu le projet Ecocombust 2, qui devait permettre la reconversion de l’une des deux dernières centrales à charbon du pays à la biomasse. Mais en fin d’année 2024, EDF a finalement décidé d’abandonner le projet, par crainte d’un manque de rentabilité.

L’électricien français a bien une idée en tête, et souhaite transformer le site en usine de production de tuyaux pour les EPR2. Le site pourrait entrer en service à partir de 2029, et serait géré par Framatome. Mais il y a un hic : cette usine de production ne permettrait d’assurer qu’une centaine d’emplois dans un premier temps, et 200 emplois à terme. On est donc loin des 328 salariés d’EDF qui travaillent actuellement sur le site.

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Fabrication de tuyaux ou production d’électricité ?

Dans cette situation, les sénateurs de Loire-Atlantique viennent de faire voter un projet d’amendement auprès de la commission des affaires économiques du Sénat. Cet amendement, qui vient d’être adopté, contraint EDF à proposer un plan de conversion de la centrale, soit pour assurer une production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, soit pour stocker de l’électricité. Selon la sénatrice Karine Daniel, le site a une grande importance dans le mix énergétique français, et doit conserver son rôle dans l’équilibre du réseau électrique. Pilotable, la centrale a, en effet, l’avantage de permettre à EDF d’ajuster efficacement sa production d’électricité en fonction de la demande.

Il semble donc qu’EDF soit contraint de revoir – ou compléter – ses plans pour remettre la production d’électricité au cœur du projet Cordemais. Compte tenu de ses infrastructures électriques, le site pourrait être converti en batterie stationnaire, ou pourrait même accueillir un SMR, comme évoqué fin 2023 par Christelle Morançais, présidente de la région Pays de Loire.

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Les prix de l’électricité baissent mais restent volatiles en Europe

En 2024, le marché européen de l’électricité a connu des prix plus bas qu’en 2023, atteignant en moyenne 81 euros par mégawattheure (€/MWh), selon le rapport de l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER).

La baisse des prix de l’électricité par rapport aux sommets de la crise énergétique de 2022 est certaine, constate le régulateur européen : ils sont passés de 227 à 81 €/MWh. Mais cette tendance cache leur volatilité, alimentée par l’intermittence des énergies renouvelables et l’influence persistante du gaz sur la formation des prix. L’augmentation de la production d’énergies renouvelables, combinée au retour en puissance du parc nucléaire français, a permis de réduire la dépendance aux combustibles fossiles.

En 2024, les énergies renouvelables ont représenté 34 % de la production d’électricité en Europe. Elles ont permis de faire chuter les prix, en particulier au printemps et en été avec les pleines capacités de production solaire et éolienne. En revanche, l’abondance d’électricité intermittente a aussi eu pour effet d’augmenter le nombre d’épisodes de prix négatifs. Ces derniers, où les producteurs doivent payer pour injecter leur électricité sur le réseau, ont augmenté de 50 % par rapport à 2023. Il illustre la difficile adéquation entre l’offre et la demande avec les renouvelables, faute de flexibilité suffisante sur le réseau.

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Une volatilité exacerbée par le gaz et l’absence de stockage

Malgré la baisse des prix moyens, l’ACER souligne que le gaz joue toujours un rôle important dans l’équilibre du marché de l’électricité. En effet, les centrales à gaz restent indispensables lors des périodes de forte demande où de faible production renouvelable, maintenant une corrélation entre les prix du gaz et ceux de l’électricité.

En 2024, les prix du gaz sont descendus à 34 €/MWh en moyenne, mais les tensions sur l’approvisionnement et les fluctuations du marché international ont entraîné des hausses ponctuelles répercutées sur l’électricité. L’absence actuelle de flexibilité du système énergétique reste encore un point faible. Le stockage d’électricité, via les batteries ou le pompage-turbinage, est encore trop limité pour absorber les surplus renouvelables et pallier les creux de production.

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Développer les interconnexions

Aussi, le développement des interconnexions entre pays européens, qui permet une meilleure répartition de l’électricité disponible entre les besoins des pays, « doit encore progresser » selon l’ACER. L’ACER pointe un autre problème : la forte variabilité des prix de l’électricité au sein d’une même journée. En 2024, les fluctuations dépassant 50 €/MWh entre le prix le plus bas et le plus haut ont été observées lors de 70 % des journées de l’année. Cette instabilité complique la prévisibilité des coûts pour les consommateurs et les industriels.

L’agence européenne appelle donc à accélérer le développement des solutions de flexibilité. Sans ces mesures, l’Europe pourrait se retrouver dans une situation où l’électricité est abondante et bon marché à certains moments, mais hors de prix lors des pics de consommation.

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Ces centres de données seront bientôt alimentés par des mini réacteurs nucléaires au Texas

Si une forte hausse de la consommation électrique mondiale est attendue dans les années à venir, c’est en grande partie en raison de l’essor des centres de données. Véritables gouffres énergétiques, ces infrastructures abritent des serveurs informatiques et leur système de refroidissement. De nombreux projets énergétiques sont ainsi à l’étude ou en développement pour soutenir leur montée en puissance. Au Texas, par exemple, des microréacteurs nucléaires seront construits pour alimenter ces centres en électricité.

Le Texas est confronté à une pression croissante pour augmenter son approvisionnement en électricité. Actuellement, près de 9 % de la demande énergétique dans le territoire provient des centres de données, une part qui devrait fortement augmenter avec les nouvelles installations à venir. Pour répondre à cette demande tout en renforçant sa souveraineté énergétique, l’État s’ouvre ainsi à de nouvelles solutions. Profitant de ce marché, la start-up américaine Last Energy prévoit d’y déployer sa technologie : un microréacteur nucléaire. La société ambitionne d’en construire une trentaine afin d’alimenter les futurs centres de données qui seront implantés au Texas.

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600 MW de nucléaire pour alimenter les centres de données texans

Last Energy a déjà acquis un site de 80 hectares dans le comté d’Haskell, dans le nord-ouest du Texas, où elle prévoit de construire 30 microréacteurs, selon un communiqué. Sa technologie s’agit d’un réacteur à eau pressurisée (REP) à boucle unique de 20 MW, utilisant des combustibles REP standards. À terme, ces systèmes fourniront au total 600 MW, de l’électricité qui sera acheminée via une combinaison de câbles privés et de transmission au réseau. Pour donner un ordre d’idée, une telle puissance permettrait de couvrir la consommation de 600 000 foyers, selon l’entreprise. Cependant, ce chiffre reste bien en deçà des besoins futurs du Texas. Aujourd’hui, les centres de données en activité nécessitent environ 8 GW, une demande qui devrait exploser dans les années à venir, car rien que dans la région de Dallas-Fort Worth, ces infrastructures exigeront 43 GW supplémentaires dans le futur.

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Des dizaines déjà livrés en Europe

L’entreprise affirme avoir déjà obtenu plus de 80 commandes en Europe, dont la moitié était destinée aux centres de données. En effet, jusqu’à présent, la société Last Energy s’était principalement concentrée sur le marché européen en raison de la rigidité des règlementations américaines en matière de nucléaire. D’ailleurs, dans l’objectif de déployer rapidement sa technologie dans le pays, la société a engagé un procès contre la Commission de règlementation nucléaire américaine (NRC), arguant que certains modèles de réacteurs ne nécessiteraient pas l’approbation de la Commission.

Concernant son projet, Last Energy a déjà déposé sa demande de raccordement auprès du gestionnaire texan ERCOT et prépare actuellement sa demande de permis de site anticipé auprès du NRC.

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Notre sélection des meilleures batteries externes pour ordinateur portable

Vous voulez augmenter l’autonomie de votre ordinateur portable, et profiter un peu plus de votre jardin pour travailler ? Vous êtes au bon endroit. Voici notre top 3 des meilleures batteries externes pour ordinateur portable du marché.

Depuis la crise du Covid, le télétravail a pris une importance fondamentale dans nos vies, permettant à chacun de travailler d’où il veut plusieurs jours par semaine. Ce privilège a néanmoins une condition : avoir une prise de courant pour alimenter son ordinateur portable. Ainsi, pour ne plus avoir de limite et se permettre de travailler dans le jardin, à la terrasse d’un café ou même dans un refuge de montagne, une seule solution : la batterie externe.

Pour cette raison, nous avons décidé d’étudier les batteries externes disponibles sur le marché, afin de vous concocter un top 3 des meilleurs modèles du moment. Les batteries externes font partie de ces produits dont il existe une infinité de déclinaisons lorsque l’on fouille à travers le web. Pourtant, à y regarder de plus près, le nombre de modèles réellement intéressants fond comme neige au soleil lorsque les critères se multiplient. Heureusement, nous sommes tombés sur quelques pépites qui devraient parfaitement répondre à vos attentes et vos besoins. Les voici.

1 – Anker 737 : la meilleure batterie externe pour ordinateur portable

Fondée en 2011, l’entreprise chinoise Anker a su s’imposer comme l’une des références des solutions de recharge pour appareils mobiles, et dans des accessoires dédiés. Avec la Anker 737, le fabricant ne faillit pas à sa réputation, et propose, à nos yeux, la meilleure batterie externe du marché. Avec une capacité de stockage de 24 000 mAh et une puissance totale de 140 W, elle pourra sans aucun problème recharger plusieurs équipements en même temps. Anker indique que les 24 000 mAh permettent de recharger 1,3x un MacBook Air 13″ de chez Apple.

Côté design, on apprécie le style épuré et l’écran couleur qui permet d’avoir des indications sur l’état de charge de la batterie. En revanche, l’ensemble est assez volumineux.

L'alternative : Anker Prime Power Bank

Légèrement plus chère, la Anker Prime a l’avantage d’afficher des performances légèrement supérieures à la 737 avec 27 650 mAh de capacité de stockage, et 250W de puissance de recharge. Elle est également équipée d’une connectivité Bluetooth, ce qui permet de la piloter via l’application Anker dédiée.

2 – Iniu 25 000 mAh : nomade sans se ruiner

Si les ordinateurs portables récents peuvent souvent être rechargés grâce à une prise USB, ce n’est pas le cas de tous les modèles. Pour ces cas de figure, on a trouvé la solution : la batterie externe du fabricant Omars. Si cette batterie arbore un design nettement plus « rustique » que le modèle de chez Anker, elle affiche la même capacité de stockage, ainsi qu’un atout de taille : une prise 220 V !

Avec une puissance de seulement 90 W, cette prise ne pourra pas alimenter énormément d’appareils, mais se montrera parfaite pour un ordinateur portable. En revanche, on regrette qu’il n’y ait qu’un seul port USB-C. De plus, sa puissance est limitée à 18 W.

L'alternative : EcoFlow River 2

Si vous avez absolument besoin d’une prise 230 V, et que vous n’avez pas de problème de place, l’EcoFlow River 2 est aussi à considérer. Plus chère et plus imposante (3,5 kg sur la balance contre 1 kg pour la Omars), elle a néanmoins une redoutable capacité de 256 Wh, alors que la Omars est limitée à 88 Wh. Côté puissance, la River 2 peut délivrer jusqu’à 600 W, et se charger via des panneaux solaires.

3 – Krisdonia 50 000 mAh : méga capacité de stockage

Avec la Krisdonia 50 000, on change tout simplement de catégorie. Le fabricant a réussi à caser 50 000 mAh de stockage dans un boîtier de 19 cm par 15 cm, le tout pour un poids de 1,2 kg. Au-delà de l’encombrement réduit, cette batterie externe se distingue par sa multitude de ports disponibles, et en particulier son DC-Out qui permet, grâce aux nombreux adapteurs fournis, de recharger une large gamme d’ordinateurs portables dont la puissance peut atteindre jusqu’à 19,5 W.

À l’instar de la Anker 737, la Krisdonia possède également un écran, mais nettement plus sommaire. Comme pour la Omars, on regrette cependant qu’il n’y ait qu’un seul port USB-C, à l’heure où celui-ci devient la norme.

L'alternative : La Krisdonia 64 000

Pour les adeptes du toujours plus, on vous présente la Krisdonia 64 000 : une version bodybuildée de la Krisdonia 50 000. Avec ce modèle plus coûteux, vous aurez droit à 4 ports USB-A au lieu de 2, et surtout d’une capacité de 64 000 mAh. C’est plus de 2,5 fois la capacité de la Anker 737.

Tout savoir sur les batteries externes pour ordinateurs portables

Comment choisir la batterie adaptée à mes besoins ?

Contrairement aux Power Bank pour smartphones, le choix d’une batterie externe pour un ordinateur portable n’est pas une formalité. En effet, la puissance et la tension de recharge des ordinateurs portables n’est pas standardisée, en particulier pour les modèles plus anciens. En conséquence, il convient de vous assurer de la tension, et de la puissance de votre modèle avant de faire votre choix définitif. Heureusement, la tendance est désormais à l’uniformisation, et de nombreux modèles peuvent désormais être rechargés via un chargeur USB-C. C’est notamment le cas des MacBook.

Côté capacité de stockage, là encore, le marché des ordinateurs portables est très vaste. Si votre batterie est amovible, vous pourrez sans doute trouver des informations sur ses caractéristiques techniques. Cela vous permettra de mieux définir la taille de votre future batterie externe.

Quelle capacité faut-il pour une batterie externe compatible ordinateur portable ?

Pour un ordinateur portable, il est recommandé d’opter pour une batterie externe d’au moins 20 000 mAh, voire 25 000 mAh si l’on souhaite travailler plusieurs heures sans recharge. La capacité doit être choisie en fonction de la consommation de l’appareil, exprimée en Wh (wattheures). Pour la convertir depuis les mAh, il faut la multiplier par la tension de sortie de la batterie (20 000 mAh x 5 V = 100 Wh, par exemple). En général, plus la capacité est élevée, plus l’autonomie sera importante, mais cela implique également un poids plus important. Une batterie de 50 000 mAh ou plus permet souvent de recharger un ordinateur plusieurs fois, mais peut être trop encombrante pour des déplacements fréquents.

Quelle puissance de charge est nécessaire pour un PC portable ?

La puissance nécessaire dépend du modèle de l’ordinateur. Les ultrabooks se contentent parfois de 30 à 65 W, alors que les PC plus puissants ou destinés à des usages graphiques peuvent demander jusqu’à 100 W, voire davantage. Une batterie externe doit pouvoir délivrer une puissance équivalente ou supérieure à celle du chargeur d’origine pour fonctionner correctement. Une puissance insuffisante risque d’empêcher la recharge ou de ralentir fortement le processus. Il est donc important de vérifier ce critère sur la fiche technique de l’ordinateur ou de son chargeur.

Une batterie avec prise secteur est-elle utile ?

Oui, pour les ordinateurs qui ne se rechargent pas via USB-C. Une batterie externe équipée d’une prise secteur (AC) permet d’alimenter un chargeur d’ordinateur classique, ce qui garantit une compatibilité plus large. En revanche, ces batteries sont souvent plus volumineuses, plus chères et moins efficaces, car elles intègrent un convertisseur DC/AC. Elles conviennent bien à une utilisation semi-nomade, mais seront moins pratiques en déplacement

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Nouveau nucléaire, prix de l’électricité : pourquoi Luc Rémont n’a pas été reconduit à la tête d’EDF ?

Après deux ans et demi à la tête d’EDF, Luc Rémont a été brutalement écarté par l’exécutif. Dans une interview accordée au Figaro, le dirigeant revient sur les désaccords profonds qui ont mené à cette décision.

L’annonce du départ de Luc Rémont de la tête d’EDF, officialisée le 21 mars, a sonné comme un coup de tonnerre, fruit d’une différence de vision avec l’État. Le point de rupture ? Une divergence de vision sur la gestion de l’entreprise. « Nous avons fondamentalement une vision différente de ce que doit être EDF et de la manière dont cette entreprise doit être dirigée », confie-t-il dans une interview confidences au Figaro.

Alors que le gouvernement pousse pour un contrôle plus strict des prix de l’électricité, M. Rémont défendait une approche plus industrielle et compétitive. « EDF doit être performante et compétitive. Une part importante de l’État considère qu’elle doit fonctionner comme une régie. Je ne crois pas que ce soit la voie de la performance », regrette-t-il.

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En froid avec certains industriels

« Tant que l’entreprise était, comme je l’ai trouvée à mon arrivée, en situation d’urgence, cette différence d’appréciation n’était pas une priorité pour l’État. Dès lors qu’EDF s’est redressée – en deux ans, la production a progressé de 30 %, la situation économique s’est améliorée, la dette est stabilisée -, les enjeux d’avenir se sont posés et ont révélé des tensions. Je les pensais solubles », s’est-il trompé.

Accusé par le PDG de Saint-Gobain d’avoir « fait un bras d’honneur à l’industrie française » en mettant des volumes d’électricité aux enchères, Luc Rémont réfute vigoureusement. « EDF n’a pas de leçon de patriotisme industriel à recevoir, en particulier de la part d’une entreprise qui vit depuis des décennies de politiques publiques à la rénovation et à l’efficacité énergétiques », visant directement Saint-Gobain.

Il rappelle que l’entreprise a œuvré pour garantir un prix stable et compétitif. « EDF est là pour rendre service aux Français dans des conditions d’équité. Nous avons pris des engagements très forts fin 2023 pour sortir du schéma de l’Arenh, qui tuait EDF, et mettre en place des contrats de long terme. Des milliers d’entreprises y ont adhéré », assure-t-il.

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Un programme nucléaire sous-financé ?

Autre point de crispation : le financement du nouveau programme nucléaire français, notamment la construction des six réacteurs EPR2. « L’État français en fait significativement moins. J’ai demandé des choses simples : un prêt d’État non bonifié, pour limiter le volume des émissions obligataires d’EDF. J’ai aussi souhaité un « pacte de confiance » sur les prélèvements de l’État sur EDF, et que l’on prévoie une compensation en cas d’impact important de mesures sur EDF. Je n’ai pas été entendu. »

Dans un dernier réquisitoire, l’ancien PDG livre sa vision du mix énergétique : « nous devons sécuriser la production pilotable, notamment nucléaire et hydraulique, et ajuster le développement des énergies intermittentes ». « Je pars comme je suis arrivé, sans rien demander », pensant au challenge qu’a représenté la mission de redresser les comptes d’EDF. Son successeur pressenti, Bernard Fontana, actuel directeur de Framatome et d’Arabelle Solutions, devra désormais composer avec les mêmes défis et la pression d’un État désireux de reprendre la main sur l’énergéticien public.

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Comment cette boule accrochée aux lignes haute-tension pourrait aider la transition énergétique

Une société norvégienne a conçu un nouvel outil qui s’accroche aux lignes électriques et permet de mieux piloter le réseau. L’installation se fait facilement au moyen d’un drone et l’appareil est opérationnel immédiatement. 50 gestionnaires de réseaux dans le monde seraient déjà équipés.

Avec l’électrification massive des usages, un réseau électrique vieillissant et un climat qui devrait atteindre +4 °C d’ici 2100, la France doit moderniser son réseau électrique. Le gestionnaire de réseau RTE s’y prépare avec son schéma de développement du réseau (SDDR) à l’horizon 2040. Des avancées technologiques pourraient l’aider dans sa tâche.

Optimiser le transport d’électricité

Créée en 2016, l’entreprise norvégienne Heimdall Power propose des solutions pour surveiller et piloter les réseaux électriques. La société a conçu un nouvel équipement appelé Neuron. Accroché aux lignes à haute tension, il a pour fonction d’optimiser les réseaux électriques. Composé de multiples capteurs, le Neuron norvégien se présente sous la forme d’une sphère qui ressemble à une boule de bowling. Rien à voir avec les boules rouges et blanches que l’on peut observer sur certaines lignes, destinées à signaler la présence des câbles aux aéronefs. Il s’agit d’un équipement capable de connaître avec précision la capacité réelle des lignes, afin de mieux prévoir la quantité d’électricité à y faire circuler. Selon l’entreprise, les gestionnaires de réseaux pourraient ainsi augmenter jusqu’à 40 % la capacité des lignes haute tension.

Grâce à de nombreuses données fournies en direct (température, inclinaison, courant, angle de phase et facteur de puissance du conducteur), les gestionnaires de réseaux n’ont plus à se fonder uniquement sur des estimations liées aux conditions météorologiques pour calculer le niveau d’électricité à prévoir sur le réseau. Avec le capteur Neuron, il est possible de déterminer précisément la capacité d’une ligne, et donc d’exploiter au mieux cette capacité. La sphère Neuron donne également des indications sur l’environnement de la ligne : température ambiante, humidité et luminosité.

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Des lignes déjà équipées en France

L’objectif est de pouvoir distribuer davantage d’électricité, en tirant parti au mieux du réseau existant, et donc en limitant la construction de nouvelles lignes. Côté installation, tout se fait par drone, réduisant ainsi les interactions immédiates entre les techniciens et les lignes électriques. Selon Heimdall Power, 50 gestionnaires de réseaux dans le monde auraient déjà équipé leurs lignes haute tension, dont RTE en France, d’après la carte interactive publiée sur le site internet de l’entreprise. Toutefois, à notre connaissance, RTE n’a pas communiqué sur le sujet. Ce genre d’avancée technologique est une aubaine pour les gestionnaires de réseaux qui vont pouvoir améliorer le pilotage du réseau électrique. Rappelons qu’en France, RTE prévoit de renouveler 23 500 km de lignes et 85 000 pylônes d’ici 2040.

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Aurons-nous bientôt des smartphones à batterie nucléaire ?

Utiliser les déchets nucléaires pour en faire des batteries. Telle est l’idée initiale de chercheurs américains, qui ont réussi à créer une batterie grâce à du césium-137 ou du cobalt-60. Si la commercialisation de ce type de produit est encore lointaine, son potentiel, est très intéressant. 

Des chercheurs américains viennent de mettre au point une batterie capable de transformer le rayonnement des déchets nucléaires en électricité. Selon l’étude publiée sur le sujet, son principe de fonctionnement repose sur l’exposition de cristaux scintillateurs à une source de rayons gamma. Du fait de cette exposition, les cristaux scintillateurs émettent de la lumière. Celle-ci est ensuite captée par des cellules photovoltaïques à proximité, qui produisent alors de l’électricité.

Pour l’heure, les scientifiques de l’université de l’Ohio ont exposé leur prototype de batterie à deux sources radioactives : des isotopes de césium-137 et de cobalt-60. La batterie a réussi à générer 288 nanowatts (0,0000007 W) dans le premier cas, et 1,5 microwatt (0,0000015 W) dans le deuxième cas.

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Les cristaux scintillateurs, des matériaux de plus en plus utilisés

Au cœur de cette batterie gammavoltaïque, on retrouve des cristaux scintillateurs. Ces matériaux ont la particularité d’émettre de la lumière visible ou ultraviolette lorsqu’ils sont soumis à des rayons ionisants. Ils sont couramment utilisés dans de nombreuses applications, en particulier en imagerie médicale. Ils sont au cœur du fonctionnement des PET scans, et jouent un rôle clé dans le fonctionnement des scanners modernes. Ces mêmes cristaux scintillateurs sont, par exemple, utilisés dans les aéroports, pour le contrôle des bagages.

Dans le cas de l’étude de l’université de l’Ohio, le cristal utilisé est un grenat de gadolinium, d’aluminium et de gallium. Ce cristal a l’avantage d’émettre une forte luminosité tout en étant particulièrement robuste.

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Répondre à des besoins spécifiques

Si les puissances obtenues sont extrêmement faibles, les résultats restent prometteurs. Les chercheurs doivent désormais continuer leurs recherches pour augmenter la puissance de la batterie grâce à l’utilisation de cristaux plus larges. En parallèle, un travail devra être réalisé pour que cette solution technologique soit économiquement viable. On ne risque pas de retrouver ce type de batterie de si tôt dans nos appareils du quotidien. En revanche, elles permettraient de répondre à des besoins spécifiques dans des environnements difficiles. Ces batteries pourraient ainsi alimenter des appareils de faible puissance, pour de longues durées, et sans aucun besoin de maintenance, dans le domaine de l’aérospatiale, ou dans l’exploration des fonds marins par exemple.

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La France en quête de souveraineté pour les minéraux de la transition énergétique

La transition énergétique a pour avantage, entre autres, de moins dépendre d’importations d’hydrocarbures. Mais cet avantage n’en est un que s’il est possible de ne pas dépendre non plus des importations de systèmes de production d’énergie, comme les panneaux photovoltaïques, les batteries, ou encore les différents composants nécessaires à l’industrie nucléaire. Mais pour produire sur son sol ces systèmes, encore faut-il disposer des minéraux nécessaires. Or l’inventaire des ressources minières en France est obsolète, dans son périmètre, et dans ses données disponibles. Heureusement, un nouveau projet a été lancé pour résoudre ce problème.

« On va accélérer sur la partie industrielle […]. D’abord, un grand inventaire de ressources minières qui sont nécessaires à la transition écologique, parce qu’on doit disposer d’une carte précise des ressources en matière de lithium, de cobalt qui se trouvent sur notre territoire pour sécuriser cette souveraineté de nos matières premières. C’est là où la rareté est en quelque sorte jumelle de la décarbonation ». Ainsi s’exprimait Emmanuel Macron à la sortie du Conseil de planification écologique, le 25 septembre 2023.

Le signal était donc lancé ! La France allait chercher sur son territoire les minéraux nécessaires à la transition énergétique. Il était temps, pourrait-on penser, dès lors que l’on songe au fait que la Chine dispose d’une position dominante, depuis au moins une décennie, sur de nombreux minéraux, à l’état brut et/ou raffiné : terres rares, lithium, cobalt, nickel, graphite, gallium, …

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L’inventaire existant doit être actualisé

Le besoin d’un nouvel inventaire est d’autant plus pressant que l’inventaire actuel était obsolète, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) lui-même. Réalisé entre 1970 et 1995, il n’est plus à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui pour un certain nombre de raisons. La première d’entre elles est la liste des minéraux étudiés : elle comprenait auparavant 22 substances prioritaires, alors que ce sont aujourd’hui par moins de 55 substances qui sont considérées comme critiques et stratégiques, incluant par exemple le lithium, le tantale, le césium ou le germanium.

D’autres raisons ont conduit l’État français à lancer un nouvel inventaire. Tout d’abord, tout le territoire n’a pas fait l’objet d’études approfondies ; plus de 30 % des zones d’intérêt n’ont toujours pas été étudiées. De plus, la profondeur maximale d’investigation était jusqu’à maintenant de 300 m ; en la matière, les techniques ont depuis évoluées, permettent de rechercher des minéraux à des profondeurs plus importantes (1000 m). Les moyens modernes permettent en outre une prospection plus rapide et à plus grande échelle – à l’aide par exemple d’instruments embarqués sur satellite, de nouveaux systèmes d’analyse chimique plus rapides et plus mobiles.

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Lancement d’un nouveau projet d’ampleur

Ainsi le BRGM a lancé en ce début d’année un nouveau projet d’inventaire d’ampleur. D’une durée initiale de cinq ans, il est financé par l’Agence nationale de Recherche (ANR) dans le cadre du programme d’investissement France 2030. Ce sont 53 millions d’euros qui seront mobilisés dans cet objectif.

Ce nouvel inventaire va concerner cinq zones prioritaires du territoire national : Vosges, ouest du Massif central, Morvan-Brévenne, Pyrénées Cévennnes et Sillon Nord Guyane. Il va mettre en œuvre les techniques les plus modernes et emploiera entre autres des techniques d’acquisitions depuis le sol et aéroportés (hélicoptère, avion). L’interprétation des données utilisera des moyens de science de données et d’intelligence artificielle, avec pour objectif d’identifier les zones les plus favorables à la présence de gisements profonds. Ces données permettront ensuite de lancer des études d’exploration minière, dans le cadre de permis exclusifs de recherche (PER).

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