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La « soupe quantique » va-t-elle révolutionner 60 ans de recherches sur l’électricité ?

Qu’est-ce que l’électricité ? Nous pourrions répondre : un déplacement d’ensemble d’électrons, formant un courant dans un conducteur, par exemple, un métal. Une réponse simple en apparence. Toutefois, dès lors que l’on cherche à aller plus profondément dans la matière, la réalité est bien plus complexe et bien plus surprenante.

C’est en 1956 que Lev Landau, un chercheur russe, propose une description à l’échelle microscopique de la circulation de l’électricité dans un métal. Il s’agit du modèle dit du « fluide de Fermi » dans lequel les électrons se déplacent par « paquets », appelés « quasiparticules », et ce en dépit de leur répulsion naturelle induite par leur signe égal de charge électrique – négatif, en l’occurrence. Ce modèle a donné des résultats très satisfaisants, et tenu pendant près de soixante ans, permettant d’expliquer les propriétés du courant électrique dans un métal.

Vous avez dit « métaux étranges ? »

Mais viennent alors des matériaux tout à fait particuliers, tellement particuliers qu’ils ont été baptisés « métaux étranges » (strange metals en anglais). Dans ces métaux, le modèle du fluide de Fermi ne s’applique pas, et cela conduit à des propriétés particulières vis-à-vis de la circulation électrique. En particulier, dans ces métaux, la résistance électrique à basse température augmente de manière linéaire ; dans les métaux plus classiques, cette dernière augmente quadratiquement – c’est-à-dire que la résistance quadruple quand la température double. Cette propriété macroscopique révèle l’existence, très probable, d’interactions particulières au niveau microscopique entre les électrons.

Pour expliquer de tels comportements particuliers, il faut faire appel à de nouvelles théories, ou à une extension des théories existantes. Et étudier très précisément ces matériaux. C’est ce à quoi se sont attelés Liyan Chen, de l’université Rice au Texas, ainsi que ses autres co-auteurs ; leurs travaux ont été rapportés dans un article intitulé Shot noise in a strange metal, publié en 2023 dans Science (accessible en source ouverte).

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Pas de porteurs de charge individuels

Les chercheurs ont analysé un alliage de formule générale YbRh2Si2, c’est-à-dire composé d’Ytterbium, de Rhénium et de Silicium. Cet alliage fait partie de cette étonnante famille des métaux étranges. Pour l’étudier, ils ont construit un dispositif expérimental constitué de nanofils de 30 µm de longueur de cet alliage, et utilisé la technique dite du « bruit de coupure » (ou « bruit de grenaille », shot noise en anglais). Il s’agit d’une technique sophistiquée qui permet d’étudier le comportement collectif des électrons, et notamment la façon dont ils se distribuent par paquets.

Et là, surprise ! Ils se sont aperçus qu’ils ne pouvaient discerner des porteurs de charge individuels dans le courant électrique. C’était comme si le courant était porté par un fluide continu, non subdivisé en particules. Comme l’ont décrit les chercheurs, dans le communiqué de presse du US Department of Energy de mars 2025 : « C’est comme si les électrons perdaient leur identité et se fondaient dans une soupe quantique ».

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Une nouvelle voie vers les supraconducteurs à haute température ?

L’électricité n’aurait donc pas besoin d’électrons, de particules « discrètes » (discontinues) pour circuler ? C’est une hypothèse pour le moins audacieuse, et qui, on s’en doute, est susceptible de faire couler beaucoup d’encre dans les années à venir. Car la question est d’importance. Elle peut permettre, en effet, de développer de nouvelles théories de l’électricité, lesquelles seraient cruciales pour expliquer notamment le comportement de supraconducteurs à haute température. Et ces derniers, véritables Graal de la science moderne, pourraient ouvrir de telles perspectives dans les secteurs de l’énergie, mais aussi dans la plupart des secteurs industriels et scientifiques de pointe que, nécessairement, toute découverte à ce sujet ne peut qu’attirer l’attention.

Cette découverte propose donc une hypothèse audacieuse : l’électricité pourrait être transportée, dans certains cas, par autre chose que des électrons (ou autres porteurs de charge discrets), qui pourrait être un fluide quantique continu (un « soupe quantique », pour reprendre les termes des auteurs). Il n’est pas dit que cette hypothèse survive aux années à venir. Elle méritera toutefois d’être suivie très attentivement, car ses retombées pourraient être pour le moins révolutionnaires.

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Les énergies renouvelables ne suffiront pas à éliminer gaz, pétrole et charbon aux États-Unis

Dans l’espoir de limiter le réchauffement climatique, le monde investit massivement dans les énergies renouvelables. L’idée : se passer, à terme, de combustibles fossiles. Mais les choses pourraient ne pas être aussi simples que cela.

Remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables. Ou en tout cas, bas-carbone. C’est l’idée de la transition énergétique en cours. Mais pour certains, de transition, il ne peut y avoir dans un contexte de consommation toujours plus importante. Et des chercheurs de l’université d’État de Pennsylvanie (États-Unis) le confirment aujourd’hui. Au moins pour ce qui est de leur pays, le déploiement d’énergies renouvelables n’aurait jusqu’ici ni réduit ni remplacé la production aux combustibles fossiles.

Aucun lien entre les productions fossiles et renouvelables

Un sociologue a analysé des données enregistrées entre 1997 et 2020 dans 33 États producteurs de combustibles fossiles — aussi bien de charbon que de pétrole ou de gaz — aux États-Unis. Le pays qui, rappelons-le, est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre. Le deuxième producteur d’énergie au monde, également. Les données exploitées portent aussi bien sur la production de charbon que de pétrole ou de gaz fossile d’une part que sur la production de biocarburants et d’énergie géothermique, hydroélectrique, solaire — thermique ou photovoltaïque —, éolienne et produite à partir de bois ou de déchets. Les chiffres injectés dans trois modélisations différentes ne révèlent aucune association entre la production d’énergie renouvelable et les combustibles fossiles. Et finalement, l’écrasante majorité des variations de production du côté fossiles s’explique par d’autres facteurs, propres aux États. Comme la quantité de gisements disponibles.

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Besoin de politiques claires pour renforcer le poids des énergies renouvelables

De quoi mettre à mal l’idée qu’investir dans les énergies renouvelables suffira à provoquer naturellement une diminution de la production fossile. Pour le sociologue, des politiques supplémentaires seront nécessaires. Des mesures destinées à limiter directement les énergies fossiles. Des taxes sur le carbone, par exemple. Ou encore des plafonds de production.

Le chercheur de l’université d’État de Pennsylvanie souligne qu’il serait intéressant de procéder à une analyse du même genre dans d’autres pays. Sur une période plus large également. Afin de vérifier que la tendance se confirme. Et de prendre au plus vite, le cas échéant, les mesures qui s’imposent pour sauver notre transition énergétique et notre climat.

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Les onduleurs solaires chinois sont-ils dangereux pour le réseau électrique ?

Des dispositifs « non documentés » sont retrouvés depuis plusieurs mois dans des systèmes destinés au réseau électrique des États-Unis, comme des onduleurs solaires. Ils proviendraient de Chine. Une affirmation qui ne peut pas passer inaperçue dans un contexte pour le moins tendu, en matière de sécurité réseau et de tensions géopolitiques.

Le 30 avril, nous relayions dans nos colonnes l’alerte de l’European Solar Manufacturing Council (ESMC) au sujet de cette vulnérabilité. Aujourd’hui, c’est au tour des autorités américaines de s’en inquiéter.

Il s’agit en l’occurrence de dispositifs dits « non documentés », dont des systèmes radio. Ils ont été retrouvés dans des onduleurs de panneaux photovoltaïques, des batteries, des chargeurs de véhicules électriques et des pompes à chaleur. Tous proviendraient de fournisseurs chinois. C’est le résultat d’investigations qui ont été menées ces neuf derniers mois par des experts étasuniens.

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Un moyen de guerre à distance ?

L’inquiétude est d’autant plus grande que ces systèmes peuvent être manipulés à distance, et ce, même au travers des systèmes pare-feu. Et, en programmant leur arrêt, notamment en masse, cela pourrait provoquer des dégâts, en déstabilisant brutalement le réseau. Voire provoquer son effondrement, si l’on en croit les propos d’experts interrogés par Reuters : «  Cela signifie en pratique qu’il existe un moyen intégré de détruire physiquement le réseau. »

Ce sujet est donc pris au sérieux, et pose la question de la sûreté de notre système industriel ; car nous vivons dans un contexte où la définition de l’état de guerre est une notion de plus en plus floue. Ces questions sont d’autant plus prégnantes que l’Espagne et le Portugal ont subi, le 28 avril 2025, l’une des pires pannes électriques de leur histoire moderne, illustrant de manière frappante la vulnérabilité de nos sociétés à notre approvisionnement électrique. Rappelons qu’en l’occurrence, l’hypothèse d’une cyberattaque a été rapidement écartée, même si par ailleurs, l’analyse des causes est toujours en cours.

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Sabotage du réseau électrique sur la Côte-d’Azur : quelles sont les revendications ?

Un pylône à très haute tension sérieusement amoché et deux postes électriques incendiés. Dans la nuit du 24 au 25 mai, des actes de sabotage ont privé d’électricité près de 200 000 foyers dans le Var et les Alpes-Maritimes. Deux groupes se réclamant « anarchistes » ont revendiqué l’attaque. Mais que dénoncent-ils ?

Le 24 mai au soir, un poste électrique à très haute tension situé à Tanneron dans le Var a été incendié. Puis, le lendemain matin, trois des quatre pieds d’un pylône d’une ligne à 225 kV traversant Villeneuve-Loubet ont été sciés. Si le support s’est incliné sans s’effondrer, ce sabotage a contraint le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE à couper la ligne. 160 000 foyers ont été privés de courant suite à ces actes de sabotage. Plus tard dans la journée du 25 mai, un transformateur d’Enedis a également été incendié, à Nice cette fois, touchant 45 000 foyers.

Si le lien entre les trois évènements n’a pas encore été confirmé par les autorités, un groupe se décrivant comme un « commande libertaire » composé de « deux bandes d’anarchistes », dit revendiquer le « sabotage contre des installations électriques sur la Côte d’Azur ». Dans un communiqué anonyme publié sur le site Indymedia Nantes, les responsables présumés expliquent avoir visé la cérémonie de remise des prix du festival de Cannes. Sans succès, la soirée ayant pu se dérouler normalement grâce à l’utilisation de groupes électrogènes. Mais le festival n’était pas la seule cible. Selon la publication, l’objectif était aussi de « priver de courant les centres de recherche et les usines de Thales Alenia Space, ses dizaines de sous-traitants, les start-up de la French Tech […], l’aéroport et tous les autres établissements industriels, militaires et technologiques de la zone ».

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Les énergies bas-carbone également visées

Les motivations annoncées sont très variées et s’établissent toutes sur une conception du monde très pessimiste. L’industrie du cinéma est ainsi visée pour des raisons féministes, mais aussi pour ses productions qui souhaiteraient « faire oublier la planète réelle, pourrie d’usines, d’autoroutes, de béton et de mines ». Les industries de Sophia-Antipolis sont simplement touchées pour « leur grande importance militaire ». Le communiqué accuse pêle-mêle diverses activités humaines, des plus élémentaires comme l’éclairage public, les prisons et les télécommunications jusqu’aux plus impactantes comme les « oléoducs et gazoducs ».

Plus surprenant, les énergies bas-carbone sont, elles aussi, visées. Le groupe appelle à couper « les mâts de mesure des éoliennes » et « les câbles des centrales photovoltaïques ». Il s’insurge aussi contre la « relance du nucléaire » et les « lignes de TGV », malgré l’intérêt de ces technologies dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le document est une critique globale contre le monde moderne, qui ne propose cependant aucune alternative.

Le sciage de lignes haute tension n’est pas nouveau. Bien que rare, ce mode de sabotage a déjà été utilisé, comme en mai 2025 dans le Loiret ou en 2021 dans les Alpes-de-Haute-Provence.

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Les batteries biologiques vont-elles bientôt remplacer nos piles habituelles ?

Et si l’avenir du stockage d’énergie se trouvait dans la nature ? À petite échelle, cette vision se concrétise de plus en plus. Des chercheurs sont parvenus à mettre au point des batteries de stockage reposant sur le vivant grâce à l’utilisation de bactéries ou de champignons.

Malgré l’avènement des batteries lithium dans la plupart de nos appareils du quotidien, les piles continuent d’être utilisées en masse partout sur la planète. Pratique et bon marché, elles ont pourtant un défaut colossal : elles sont un véritable fléau pour l’environnement. Outre l’énergie nécessaire à leur production, et la difficulté de leur recyclage, elles sont composées de nombreux métaux lourds toxiques, comme le mercure, le plomb ou le cadmium. À titre d’exemple, le mercure d’une seule pile bouton peut polluer un mètre cube de terre pendant 50 ans.

Pour répondre à ces enjeux, de nombreux chercheurs travaillent à la mise au point de batteries biologiques. C’est le cas d’une équipe du laboratoire suisse Empa. Ce dernier est parvenu à concevoir une pile de champignons biodégradable et imprimée en 3D. Permettant de produire l’équivalent le 12,5 microwatt/cm², elle pourrait, à terme, alimenter des capteurs, en particulier dans le secteur de l’agriculture. Les chercheurs ont réussi à alimenter un petit capteur pendant 65 heures, grâce à quatre piles en parallèle. Ici, ce sont des électrodes fongiques qui ont permis de produire cette électricité. Côté anode, on retrouve une levure produisant des électrons tandis que la cathode est colonisée par le tramète pubescent, un champignon. Ce dernier a la particularité de produire une enzyme qui permet de capturer les électrons et les évacuer de la cellule. Cette batterie, de type pile à combustible microbienne, a la particularité d’être entièrement biodégradable.

Dans le même temps, un autre laboratoire, situé en Chine, est parvenu à atteindre une puissance de 8,31 microwatt/cm² grâce à l’activité de bactéries. Cette bio-batterie ouvre de nouvelles voiles dans le domaine médical, notamment en ce qui concerne la stimulation nerveuse.

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Une startup française met à contribution du sucre et du papier pour produire de l’électricité

En France, on s’intéresse aussi aux batteries biologiques. Une jeune startup issue du CNRS a mis au point la BeFC, ou Bioenzymatic Fuel Cell. Cette biopile est constituée d’une superposition de feuilles de papier, entre lesquelles on retrouve du sucre et des enzymes. Sa production d’électricité repose sur la réaction d’oxydoréduction qui a lieu entre le dioxygène et le sucre. Normalement très lente, cette réaction est accélérée par une certaine enzyme qui joue le rôle de catalyseur. Pour activer cette pile, rien de plus simple : il suffit de l’humidifier pour permettre de lancer la réaction, et donc la production d’électricité.

Pour l’heure, à l’instar des batteries développées en Suisse ou en Chine, on parle de puissances très faibles, mais suffisantes pour alimenter des capteurs connectés. Ainsi, BeFC espère se développer dans le secteur de la logistique, ainsi qu’autour de l’IoT (Internet of things). La startup, basée à Grenoble, vise la production de 1 million de biopiles par jour d’ici 2026.

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Ce barrage hydroélectrique vidange une quantité phénoménale de sédiments

Si vous vous baladez aux abords du Rhône, vous remarquerez peut-être un changement de couleur. Le fleuve risque de troquer son traditionnel bleu pour une teinte bien plus terne, la faute à des sédiments en suspensions. Raison de ce changement : la vidange du barrage de Verbois, situé non loin de Genève.

À quelques kilomètres au sud-ouest du lac Léman, la centrale hydroélectrique de Verbois, et sa retenue de 12 millions de mètres cubes, jouent un rôle très important sur la production électrique du canton de Genève. Ses 4 turbines Kaplan de 25 MW fournissent en moyenne 466 GWh. Mais le site, inauguré en 1944, présente un inconvénient : premier barrage d’envergure du Rhône, il retient chaque année la moitié des quelque 700 000 m³ de sédiments qui sont convoyés par le fleuve.

Outre le fait de limiter les capacités du barrage, cette situation pourrait poser problème en cas de crue, et causer l’inondation du centre-ville de Genève, situé à quelques kilomètres seulement. Pour pallier ce problème, une opération de largage des sédiments a lieu tous les 4 ans. Cette année, 1,5 million de tonnes de sédiments, soit l’équivalent de 600 piscines olympiques, sont actuellement relarguées sur le Rhône.

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Une opération complexe, coordonnée par la Suisse et la France

Cette opération est loin d’être une formalité. Puissant fleuve alpin, le Rhône est exploité pour son énergie depuis 1872, avec la mise en service du barrage de Bellegarde, sur les pertes du Rhône. Aujourd’hui, le fleuve est jonché d’une vingtaine de centrales hydroélectriques, dont trois sont situées en Suisse. De ce fait, cette opération de largage des sédiments est d’une grande complexité, et nécessite la coordination de près de 400 personnes en France comme en Suisse.

Cette opération, qui s’étale sur plusieurs jours, nécessite, en premier lieu, l’abaissement du niveau de trois barrages. Tout commence à Génissiat, situé au niveau des pertes du Rhône, puis Chancy-Dougny et enfin Verbois qui perd 12 mètres. L’abaissement de ces trois barrages a pour conséquence d’accélérer la vitesse de l’eau du fleuve, et ainsi d’entraîner naturellement les sédiments vers l’aval. Une fois l’opération terminée, les trois barrages retrouvent leur niveau normal. Durant cette opération, les berges du Rhône sont interdites d’accès, car ces dernières peuvent perdre en stabilité. D’ailleurs, toutes les activités comme la pêche ou la baignade sont également interdites.

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Quel impact sur la biodiversité ?

L’opération a un impact direct sur la biodiversité du fait de la hausse du taux de sédiments dans l’eau, ainsi que les modifications de niveau. Pour limiter les effets sur la faune piscicole, le taux de matière en suspension est surveillé, et un seuil limite doit être respecté. Si des zones refuges sont aménagées pour limiter l’impact de l’opération, les Services industriels de Genève (SIG) et la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) ne nient pas que celle-ci cause la mort de nombreux poissons.

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Stockage par batteries : pourquoi le nombre de nouvelles installations s’essouffle en Europe

Le marché européen du stockage par batteries a atteint un pic en 2024 avec 21,9 GWh installés sur l’année, portant le total à 61,1 GWh. Ce chiffre masque en revanche un net ralentissement : la croissance annuelle est tombée à +15 %, contre +145 % en 2022. Un changement de rythme analysé dans le dernier rapport de SolarPower Europe, qui qualifie 2024 « d’année de transition ».

De bons chiffres, mais qui masquent une croissance en recul : avec 21,9 gigawattheures (GWh) installés l’année dernière, la croissance à trois chiffres a calé : +15 % d’installations mises en service en un an.

Depuis 2021, le segment résidentiel avait porté le marché avec l’explosion des prix de l’énergie. Mais la normalisation des tarifs, devenant moins avantageux (-22 % pour les professionnels, -9 % pour les ménages entre mi-2023 et mi-2024) et le retrait de nombreuses aides publiques, expliquent la croissance bien moins grande. En 2024, les batteries domestiques ont connu une baisse de 11 %, à 10,8 GWh installés. Elles restent toutefois majoritaires, représentant 50 % du marché, contre 64 % en 2023.v

En parallèle, les batteries à grande échelle ont bondi de 79 % pour atteindre 8,8 GWh soit 40 % du marché. Le segment commercial et industriel, lui, affiche une progression plus modeste (+17 %), à 2,2 GWh.

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Un marché dominé par cinq pays

Le marché reste concentré : cinq pays (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Autriche, Suède) totalisent 78 % des installations de 2024. L’Allemagne garde la tête avec 6,2 GWh installés, dont près de 80 % en résidentiel, malgré une baisse de 12 % sur ce segment. L’Italie suit de près (6,0 GWh) grâce à une envolée spectaculaire du stockage utilitaire : 3,4 GWh en 2024 contre 230 mégawattheures (MWh) en 2023. Le Royaume-Uni rétrograde à la troisième place (2,9 GWh), pénalisé par des retards de projets et une saturation des marchés de services système.

SolarPower Europe prévoit une reprise forte en 2025 avec 29,7 GWh attendus (+36 %) dont de nombreux projets à grande échelle. D’ici 2029, la capacité installée devrait atteindre 400 GWh dans le scénario médian, voire 600 GWh dans le scénario haut. Mais ces chiffres restent loin des besoins identifiés pour atteindre les objectifs climatiques : selon l’étude Mission Solar 2040, il faudrait 780 GWh dès 2030 pour garantir la flexibilité d’un réseau dominé par les renouvelables.

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L’association européenne plaide pour un plan d’action dédié au stockage, l’intégration complète des batteries dans les marchés de l’électricité, une réforme des procédures de raccordement et la fin des surcharges injustifiées. Sans cela, avertit-elle, le stockage restera un goulot d’étranglement pour l’expansion des renouvelables. À mesure que leur pénétration dans le mix énergétique grandit, les besoins en flexibilités (stockage et aussi de la demande) grandissent.

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Pourquoi les ponts de mai font plonger les prix de l’électricité

Soleil au zénith, bureaux déserts : la faible demande au regard de la production a fait vaciller le marché de gros de l’électricité. Pour la première fois depuis juillet 2024, les prix français sont passés en territoire négatif début mai. 

Personne au bureau ou à l’usine, de longs week-ends et des jours cléments, ensoleillés avec une brise encore forte. Une demande en berne et une production bien plus grande. Conséquence : le 10 mai, le prix moyen journalier de l’électricité s’est établi à -1,05 euro le mégawattheure (€/MWh) selon Epex Spot.

La cause ? Un double déséquilibre. D’une part, une production solaire record, proche de 14 gigawatts selon Bloomberg. D’autre part, une consommation en berne, conséquence des jours fériés du mois de mai et de l’activité économique ralentie. Durant les ponts, les besoins électriques s’effondrent, notamment dans l’industrie et le tertiaire, tandis que le photovoltaïque inonde le réseau.

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Un phénomène qui se répète chaque année et s’aggrave

Ce phénomène n’est plus marginal, nous avions écrit sur ce sujet l’année passée (lire notre article). Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), la France a connu 359 heures de prix négatifs en 2024, soit 4,1 % du temps annuel – contre 147 heures en 2023. Ces épisodes se concentrent l’après-midi, quand le solaire culmine ainsi que les week-ends prolongés. « On installe des capacités de production plus vite que la demande ne croît », analyse Julien Teddé, directeur général du courtier Opéra Énergie, auprès du journal Les Echos. Car malgré la volonté d’électrifier les usages, la consommation stagne depuis la crise énergétique de 2022.

À court terme, les prix bas avantagent certains industriels électro-intensifs. Mais pour la filière énergétique, ils posent problème. En 2024, la CRE estime à 80 millions d’euros les pertes liées aux heures négatives. En cause également : des mécanismes de soutien aux renouvelables qui garantissent un revenu fixe à certaines installations, y compris lorsqu’elles injectent à perte.

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Pour limiter ce signal prix déconnecté de la réalité physique de la consommation, le gouvernement a modifié les règles. Certaines installations récentes pourraient désormais être incitées à moduler leur production en fonction du marché. Car si les renouvelables sont appelées à croître encore, leur intégration au système devra s’accompagner de davantage de flexibilité.

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Le Danemark va-t-il, lui aussi, se mettre au nucléaire ?

La fièvre du nucléaire continue de se propager en Europe. Quelques jours après la Belgique, c’est au tour du Danemark de considérer le nucléaire comme potentielle source énergétique d’avenir.

On connaît le Danemark pour son nombre incalculable de vélos, d’îles et d’éoliennes offshore. On pourrait bientôt le connaître pour ses SMR. Le pays, précurseur dans le domaine des énergies renouvelables, a toujours mis un point d’honneur à produire de l’électricité sans recourir au nucléaire. D’ailleurs, cet engagement a fait l’objet d’une loi visant à interdire la production d’électricité d’origine nucléaire, dès 1985. À l’époque, le nucléaire traversait une période difficile, six ans après l’incident de Three Mile Island, et un an avant la catastrophe de Tchernobyl.

Néanmoins, le pays subit les limites d’un mix électrique largement dominé par les énergies renouvelables et peine à se défaire de sa consommation en charbon et en gaz. En résulte une intensité carbone supérieure à 120 gCO2eq/kWh selon ElectricityMap, soit 4x plus que la France. Pour accélérer la décarbonation du mix électrique du pays, le Parlement danois vient de voter, de manière assez large (71 « pour » et 34 « contre »), une première fois afin d’explorer la perspective d’un retour du nucléaire.

Le Danemark, champion de l’éolien offshore

En 2023, l’éolien comptait pour 57 % du mix électrique du Danemark avec 19 539 GWh produit sur 12 mois. Le pays doit cette production à ses parcs éoliens en mer qui bénéficient de conditions climatiques remarquables. Ainsi, nombre de ces parcs affichent des rendements records, frôlant parfois les 50 %.

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Une étude d’impact sur un an

Pour autant, on est encore très loin de la mise en service d’une centrale nucléaire civile, dans un pays qui n’en a jamais compté, mis à part dans le domaine de la recherche. Ce premier vote va permettre une étude d’impact qui devrait durer un an. Cette étude aura pour objectif de déterminer les avantages et les risques liés à un potentiel recours à l’atome pour la production d’électricité dans le pays.

Il semblerait que le gouvernement danois ne s’intéresse pas aux réacteurs de type EPR, mais plutôt aux réacteurs modulaires de type SMR. Ces réacteurs pourraient apporter au Danemark une énergie stable et décarbonée, idéale en complément à la production solaire et éolienne.

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Un éclair aussi puissant que 31 200 réacteurs nucléaires a frappé la France

Un impact de foudre d’une puissance inouïe a touché le sud-ouest de la France, le 19 mai, selon le bureau d’étude spécialisé dans les phénomènes météo extrêmes Keraunos. Avec une intensité de 516 000 ampères, l’éclair a égalé la puissance de plusieurs dizaines de milliers de réacteurs nucléaires durant une fraction de secondes.

La quiétude du petit village de Lavaurette (Tarn-et-Garonne) et de ses 212 habitants a été brutalement troublée par un puissant impact de foudre, tombé le 19 mai lors du passage d’un important système orageux. Un éclair d’une intensité hors norme : 516 000 ampères selon le système de détection par variation du champ électromagnétique relevé par Keraunos. C’est vingt fois plus que la moyenne des éclairs identifiés durant cette journée. L’impact est classé parmi les « super-éclairs », dont l’intensité médiane est de 363 000 ampères. Le phénomène ne semble pas avoir causé d’incendie ou de dégâts majeurs, mais une résidente de Lavaurette affirme, sur le réseau social Facebook, que son compteur Linky a été pulvérisé, photo à l’appui. « Heureusement, il était tout seul dans un champ… il ne reste plus rien ! » indique-t-elle.

Le boîtier calciné contenait le compteur Linky d’une habitante de Lavaurette / Image : Facebook – Alex Sandra.

Si la tension de l’éclair n’a pas été mesurée, elle s’élève généralement autour de 100 millions de volts, selon Keraunos, et sa durée est d’environ 20 millisecondes. La puissance étant le résultat de l’intensité multipliée par la tension et le facteur de charge (que nous fixons ici arbitrairement à 1), l’on peut estimer que cet impact exceptionnel a développé une puissance de 51 600 gigawatts (GW). C’est autant que 31 273 réacteurs nucléaires de type EPR (1,65 GW). Toutefois, la quantité d’énergie contenue dans l’éclair est nettement plus modeste que ce que l’on peut imaginer, compte tenu de sa fulgurance. Selon notre estimation très approximative, elle s’élèverait à 289 mégawattheures (MWh), soit à peine une dizaine de minutes de production d’un seul réacteur nucléaire.

Cela illustre le faible intérêt d’utiliser cette source d’énergie pour alimenter les réseaux électriques. La quantité d’électricité présente dans un éclair n’est pas très élevée, mais elle est libérée en une fraction de secondes, ce qui rend d’ailleurs son captage et stockage presque impossible avec les technologies dont l’humanité dispose actuellement.

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Jean-Marc Jancovici, futur candidat à la présidentielle 2027 ?

Jean-Marc Jancovici et le Shift Project espèrent faire de la décarbonation un sujet central des prochaines élections à travers un livre rassemblant des propositions concrètes. Pour mener ce projet à bien, l’association vient de récolter 1,5 million d’euros grâce à une campagne de financement participatif encore en cours. 

Le Shift Project, Think tank présidé par Jean-Marc Jancovici et spécialisé dans la transition environnementale, a bien l’intention de peser sur les élections présidentielles de 2027. En 2022, à l’occasion des précédentes élections, l’association avait publié un « Plan de transformation de l’économie française », une synthèse des travaux déjà réalisés sur des mesures à mettre en place pour réussir la décarbonation de l’économie française.

Cette fois, l’association souhaite aller plus loin, et veut influencer en profondeur les prochaines élections en faisant de la décarbonation un sujet central. Pour y parvenir, une campagne de financement participatif vient d’être lancée, permettant de réaliser les études nécessaires à la publication d’un livre qui devrait porter le nom « Décarbonons la France ! ».

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Le succès de cette campagne est remarquable : moins de 10 jours après son lancement, ce sont presque 1,5 million d’euros qui ont été récoltés. Cette somme devrait donc permettre d’entamer ou perfectionner de nombreux travaux avec des analyses sectorielles (transports, logement, agriculture, numérique, etc), ainsi que des chantiers transversaux qui concernent tous les secteurs : l’énergie produite sera-t-elle suffisante ? La France compte-t-elle les compétences nécessaires ? Aura-t-on assez de cuivre pour cette transition ?

Et si Jean-Marc Jancovici se présentait aux prochaines élections présidentielles ?

Et si une candidature de Jean-Marc Jancovici était le meilleur moyen, pour le Shift Project, de peser sur l’élection ? À coup sûr, une telle annonce apporterait un éclairage très important aux travaux du think tank. Néanmoins, Jancovici a démenti une quelconque intention de se présenter, notamment sur le plateau de l’émission Quotidien, en détaillant : « Je ne suis pas du tout taillé pour ce genre de job. Il faut une mentalité particulière, être capable de compromettre, etc. Moi, je ne sais pas faire ce genre de chose ».

De plus, le statut apolitique du Shift Project permet de rendre ce travail accessible à tous, et de ne pas associer l’écologie ou l’environnement à une couleur politique. Reste désormais à savoir si ce travail d’envergure sera suffisant pour faire bouger les lignes d’une société à l’inertie colossale.

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Le géant chinois BYD dévoile une nouvelle batterie domestique à forte densité énergétique

Le marché des batteries domestiques continue de s’étoffer, et BYD compte bien s’approprier une part du marché. Le fabricant chinois vient de dévoiler sa toute nouvelle batterie résidentielle aux caractéristiques prometteuses.

Encore largement méconnu il y a quelques années, le constructeur automobile BYD ne cesse de développer, en particulier en Europe. Non content d’être récemment devenu le cinquième groupe automobile mondial, il rencontre également un certain succès dans la vente de batteries résidentielles.

À ce sujet, le groupe chinois vient de dévoiler la Battery-Box HVB, sa quatrième génération de batterie résidentielle reposant sur la technologie LFP. Cette nouvelle version propose les caractéristiques suivantes :

  • Capacité modulable, de 5,9 kWh à 29,6 kWh (avec 10 modules empilés) et jusqu’à 89,07 kWh en cumulant trois rangées de 10 modules au maximum.
  • Puissance de 25,6 kW et même 50 kW pendant 15 secondes

Fiche technique de la BYD battery-box HVB.

Surtout, cette nouvelle génération bénéficie de la technologie HVB, ou High Voltage Blade. Issue de l’automobile, elle permet d’afficher une densité énergétique gravimétrique bien supérieure à la précédente génération, et atteint ainsi 108,8 Wh/kg. C’est 50 % de plus que la génération précédente ! En termes de volume, BYD fait également mieux avec 162,88 Wh/L, soit une hausse de 139 %. Grâce à ces évolutions, une armoire de stockage de 29,6 kWh ne fait que 1,30 m de haut. Au total, trois empilements de battery-box peuvent être connectées en parallèle pour atteindre une capacité globale de 89 kWh. Cette technologie afficherait également un plus haut niveau de sécurité avec une meilleure stabilité mécanique, et une plus grande résistance à la pénétration.

Reste désormais à savoir si le tarif de cette nouvelle génération sera suffisamment intéressant pour trouver sa place sur le marché français. Il devrait toutefois se situer autour de 900 €/kWh, si l’on se base sur le prix des autres batteries BYD déjà disponibles en France.

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BYD poursuit son offensive sur le marché européen

Avec cette nouvelle génération, BYD entend bien asseoir sa domination sur le secteur des batteries résidentielles en Europe. Selon une étude d’aout 2024, les BatteryBox se positionnaient, au premier semestre 2024, en première place des batteries résidentielles européennes avec 30 % de part de marché ! BYD a également indiqué qu’il était le premier vendeur de solutions de stockage d’énergie pour le très important marché allemand. Au total, le fabricant annonce avoir expédié plus de 12 GWh de batteries de stockage dans le monde, se positionnant ainsi comme acteur majeur du stockage d’énergie par batterie.

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Panneaux solaires : l’obligation de recouvrir les parkings abandonnée en France

Finalement, les parkings ne seront pas obligatoirement recouverts de panneaux solaires d’ici 2028. Un amendement vient d’être adopté pour que cette solarisation puisse être remplacée par de l’ombrage végétal.

Mauvaise nouvelle, pour le secteur du photovoltaïque. L’Assemblée nationale vient de supprimer l’obligation de solariser les parkings de plus de 1500 m². Cette obligation avait pourtant été votée il y a à peine 2 ans, étant inscrite dans l’article 40 de la loi relative à l’Accélération de la production d’énergies renouvelables (APER). Pour rappel, cet article de loi obligeait tout propriétaire d’un parking de plus de 1500 m² à mettre en place des ombrières photovoltaïques sur 50 % de la surface du parking avant juillet 2028 et même juillet 2026 pour les parkings de plus de 10 000 m². Finalement, suite à l’adoption de cet amendement, les propriétaires auront le choix entre trois stratégies pour recouvrir la moitié de la surface des parkings :

  • Installer des ombrières photovoltaïques,
  • Planter des arbres assurant un ombrage des places de stationnement,
  • Combiner les deux solutions.

Olivia Grégoire, ancienne ministre des PME à l’initiative de cet amendement, se félicite d’avoir facilité la mise en œuvre de cet article de la loi APER. À l’inverse, le Syndicat des énergies renouvelables dénonce la fin de l’obligation formelle de solarisation des parkings.

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La grande distribution vent debout contre cette loi

Dans les faits, ce nouvel amendement devrait soulager de nombreux propriétaires de parkings, en particulier des acteurs majeurs de la grande distribution. Selon ces derniers, la loi de solarisation des parkings conduisait à une mobilisation d’importantes zones foncières pendant 15 ans à 20 ans. Ces ombrières auraient ainsi pu empêcher l’extension de zones commerciales, ou la construction de parkings verticaux. D’autre part, de nombreux acteurs soulignaient la difficulté de faire cohabiter ces projets avec l’ombrage naturel déjà existant.

Outre les questions de fond, ce nouvel aller-retour contribue à créer un climat d’instabilité autour de l’installation de centrales photovoltaïques. Celui-ci est particulièrement néfaste, tant pour les futurs maîtres d’ouvrages qui doivent mobiliser des investissements dans un temps impartis relativement court, que pour la filière du photovoltaïque, déjà malmenée, qui ne peut s’organiser avec sérénité.

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Test Ecoflow Stream Ultra : la batterie solaire qui ne fait aucun cadeau au réseau

Consommer la totalité de sa production d’électricité solaire n’est pas aisé. Pour y remédier, il existe désormais une offre de batteries capables de stocker les excédents pour les réinjecter en fonction de la demande du logement. Ecoflow vient de lancer la sienne : la gamme Stream. Nous avons pu tester l’un des trois modèles proposés par la marque.

Lancer sa machine à laver vers 10 h, programmer le lave-vaisselle pour 12 h… avec une centrale solaire conventionnelle, il faut jongler pour faire correspondre la production à sa consommation. Et, malgré tout, une quantité significative d’énergie est souvent injectée dans le réseau public. Pour ceux qui bénéficient d’un contrat de revente à EDF OA, c’est n’est pas un problème. Mais pour les autres, c’est de la perte sèche.

Pour autoconsommer au maximum sa production solaire, une nouvelle solution émerge depuis quelques années : la batterie domestique. Jusqu’ici, elle était réservée au mieux aux électriciens expérimentés, sinon, aux plus aisés qui pouvaient solliciter les services d’entreprises spécialisées. L’arrivée de kits solaires avec batterie, le tout prêt-à-brancher, permet à presque tout le monde de s’équiper. L’offre devient fournie et la concurrence, entre autres, fait baisser les prix.

Ecoflow Stream, une gamme de trois batteries solaires

Dernièrement, le géant chinois Ecoflow a dévoilé sa gamme composée de deux modèles quasi similaires : la Stream Ultra, Stram Pro et Stream AC Pro. Il s’agit de batteries stationnaires disposant d’une capacité de stockage de 1,92 kWh grâce à des cellules LFP, et équipées d’un convertisseur (onduleur) AC/DC. Si la Stream Ultra peut être directement rechargée par des panneaux solaires grâce à ses 4 paires de connecteurs MC4 et son tracker MPPT (4 × 500 W et 60 V DC par entrée max), la Stream AC Pro n’a pas cette fonctionnalité.

Caractéristiques des batteries Ecoflow Stream

Stream Ultra

Stream AC Pro

Stream Pro

Capacité de stockage

1 920 Wh

Puissance entrée DC (solaire) max

2 000 W
(4 × 500 W)

Non applicable

1 500 W

(3 × 500 W)

Nombre de trackers MPPT

4

Non applicable

3

Puissance de sortie AC (vers réseau logement)

800 W

Puissance de sortie AC (prises)

1 100 W (prise 1)

1 200 W (prise 2)

Puissance de charge AC

1 050 W

Plage de température de fonctionnement

-20 à +55 °C

Indice de protection

IP 65

Poids

23,1 kg

21,5 kg

22,8 kg

Dimensions

Haut : 28,4 cm
Larg : 45,8 cm
Prof : 25,5 cm

Garantie

10 ans

Durée de vie

6 000 cycles

à 70 % SOH

Prix catalogue TTC

1 299 €

999 €

1 199 €

Dépourvue d’entrée solaire, l’AC Pro fait office de module d’extension, ou de batterie indirectement reliée aux panneaux si ces derniers disposent de leur propre micro-onduleur. Les batteries Stream peuvent en effet être reliées les unes aux autres par un câble spécifique, pour augmenter le stockage jusqu’à 11,52 kWh (soit 6 batteries couplées) et la puissance d’entrée solaire jusqu’à 12 kWc. Quel que soit le nombre de batteries reliées, le point de sortie vers votre réseau électrique est unique : il se fait par une prise classique.

Ainsi, pour d’évidentes raisons de sécurité, la puissance de sortie AC est plafonnée à 800 W dans tous les cas. Pour tirer davantage de puissance, il faut impérativement relier des appareils directement à la batterie, chaque unité possédant deux prises domestiques capables de sortir 2300 W au total (mais pas plus de 1 200 W par prise). Des puissances suffisantes pour de petits appareils (frigo, grille-pain, ordinateurs, TV, par exemple), mais un peu limitées pour les très grands logements tout-électrique.

Installation des panneaux solaires et de la batterie Stream Ultra

Ce n’est de toute façon pas la cible d’Ecoflow, qui vise plutôt les maisons standard et les appartements équipés de panneaux solaires « de balcon » ou au sol. Le logement que nous avons équipé pour ce test est à priori idéal : une maison d’environ 100 m² située dans le sud-est de la France et équipée d’un balcon à garde-corps en béton. Une précision importante, car pour fixer les panneaux solaires sans risque pour autrui, il est nécessaire de choisir des supports strictement appropriés à la configuration des lieux.

Nous avons logiquement choisi les supports pour balcon en béton d’Ecoflow afin d’y installer les deux panneaux rigides de 450 Wc chacun. Une belle erreur : le support n’est pas assez large pour notre garde-corps en parpaings de 20 cm. Il nous a de toute façon paru peu sûr : les panneaux (pesant 22,4 kg pièce tout de même) sont maintenus par simple pincement du cadre contre les rails, sans marge de sécurité en cas de glissement accidentel de la pince. Côté garde-corps, aucun ancrage au béton n’est prévu : le panneau est censé rester en place par son simple poids, grâce à deux petites pattes. Une configuration qui nous semble très risquée, notamment en cas de vents violents, ou de défaillance d’un des boulons.

Une autre paire de supports fournis par Ecoflow, muraux cette fois, a finalement permis d’arrimer ces panneaux de façon totalement sécuritaire. À noter que nous n’avons pas utilisé les chevilles métalliques incluses, mais opté pour des tiges filetées en inox scellées chimiquement dans les parpaings, pour écarter tout risque de chute.

Coût de l’installation dans notre configuration

Produit

Prix catalogue TTC hors promotion

Kit comprenant 1 batterie Ecoflow Stream Ultra et 2 panneaux solaires rigides 450 Wc Ecoflow

1 678 €

2 x support réglable pour façade Ecoflow

118 €

Quincaillerie pour la fixation des supports au mur (tiges inox, scellement, tamis)

64 €

TOTAL

1 860 €

L’installation des supports est certainement la partie la plus délicate dans le déploiement de ce kit. En effet, la mise en service des panneaux et de la batterie est particulièrement facile. Il suffit de brancher les connecteurs étanches MC4 et leurs extensions (fournies) aux ports dédiés sur la batterie Stream Ultra. Aucun risque d’inverser les polarités avec les câbles fournis. Il faut simplement veiller à brancher chaque connecteur MC4 à la bonne paire côté batterie (éviter de brancher le pôle négatif du panneau 1 sur le port négatif du panneau 2 côté batterie, par exemple). Quelques secondes après le branchement, la batterie se recharge à partir des panneaux photovoltaïques. Les éventuelles batteries supplémentaires se connectent entre elles en un clic, via un câble parallèle spécifique (non fourni).

Pour injecter la production, il faut également brancher la batterie à votre réseau domestique, à travers une simple prise (le câble est fourni). Nous vous conseillons vivement de connaître la morphologie de votre réseau électrique afin d’être sûr que la batterie est branchée sur un circuit correctement câblé et de section suffisante (1,5 mm² strict minimum). Si ce n’est pas exigé, l’idéal reste de créer un circuit réservé à la batterie, même si la puissance maximale de cette dernière ne dépassera jamais 800 W, soit bien moins qu’une bouilloire ou un chauffage d’appoint électrique.

Des prises connectées pas indispensables

Ecoflow propose également des prises connectées Shelly à brancher sur les appareils électriques de votre choix. Ces prises mesurent la consommation d’énergie et peuvent être allumées ou éteintes à distance via l’application Ecoflow. Cependant, nous ne sommes pas parvenus à les appairer suite à un message d’erreur qui bloque le processus. Indépendamment de ce problème, nous avons du mal à saisir leur utilité au sein du kit. En effet, tous les appareils électriques du logement bénéficient de la production solaire injectée, qu’ils soient ou non branchés à ces prises.

Le compteur connecté, indispensable pour éviter l’injection gratuite

Dernier accessoire qui nous paraît indispensable, bien que les batteries Stream d’Ecoflow puissent fonctionner sans : le compteur intelligent à placer dans le tableau électrique. Pour cela, il vous faudra un minimum de connaissances en électricité afin de clipser le tore sur la phase générale de votre logement (deux autres tores sont présents pour les foyers raccordés en triphasé) et câbler l’alimentation du module. Attention : l’appareil est assez volumineux, le câble RJ45 des tores est bizarrement placé sur le haut du module et a tendance à appuyer contre les disjoncteurs placés au-dessus.

Cet appareil, actuellement fourni gratuitement lors de l’achat d’une batterie Stream, permet de mesurer en temps réel la puissance demandée par le logement. L’information est transmise à la batterie afin qu’elle puisse injecter uniquement la puissance équivalente. Ainsi, la production solaire n’est presque jamais injectée dans le réseau public (à l’exception de quelques wattheures par jour, temps de réponse oblige). Par exemple, lorsque les panneaux solaires produisent 800 W, mais que vous consommez 300 W, 500 W sont dirigés vers la batterie et 300 W sont injectés dans votre réseau. En l’absence de compteur intelligent, il vous faudra régler manuellement la puissance de sortie sur l’application smartphone Ecoflow.

L’application smartphone Ecoflow

C’est d’ailleurs sur votre smartphone que le reste de l’installation s’effectue. Les appareils s’appairent facilement en Bluetooth lors de la première configuration. Ils communiquent ensuite via votre réseau Wifi. Sur l’interface, l’essentiel est présent : l’on peut visualiser les flux d’énergie depuis les panneaux, vers la batterie et vers le logement, mais aussi la puissance consommée par votre logement si le compteur est installé. Le pourcentage minimum et maximum de batterie peuvent être réglés pour éviter l’usure et/ou conserver un marge de stockage par sécurité.

Pas d’alimentation en cas de coupure d’électricité

En l’absence de courant provenant du réseau, la batterie Ecoflow Stream cesse d’injecter de l’électricité dans le logement. Elle ne peut pas être utilisée comme générateur de secours général, car il n’y a aucun moyen d’isoler le réseau électrique de votre logement du réseau public. Pour continuer à consommer lors d’une coupure, il faut brancher les appareils de votre choix directement aux prises intégrées à la batterie. Elle se comporte ainsi comme une powerbank classique.

D’autres réglages optionnels permettent de favoriser l’injection d’électricité en fonction des tarifs de votre contrat de fourniture (heures pleines heures creuses, prix spot, même si c’est inutile en France pour le moment). Sur abonnement (vendu 69 €/an avec un mois d’essai gratuit), il est même possible d’activer un « mode IA premium » qui promet d’anticiper la production solaire et de créer automatiquement le profil d’injection le plus rentable selon de nombreux paramètres. Nous avons du mal à saisir sa réelle utilité, notamment dans notre cas avec une puissance solaire installée de seulement 900 Wc et une production déjà entièrement autoconsommée.

Nous avons toutefois constaté quelques bugs sur certaines données, comme la consommation du logement qui affiche un niveau délirant (plusieurs centaines de mégawattheures sur quelques jours) ou la puissance du logement parfois affichée en « Wh » au lieu de « W », même si la valeur est bonne. Ces petits bugs sont corrigés au fil du temps et à la dernière consultation, certains l’étaient déjà. Par ailleurs, il est possible de consulter l’état de santé détaillé de chaque batterie (SOH, nombre de cycles, capacités de charge et décharge cumulées, durées d’utilisation à haute et basse température, etc). Mais, cette fois, ce menu ne s’affichait soudainement plus à notre dernière consultation de l’application.

Installation discrète sur un balcon

Les batteries Ecoflow Stream étant classées IP65, elles résistent aux projections d’eau et à la poussière et peuvent donc être placées à l’extérieur. Le manuel d’installation exige toutefois qu’elle ne soit pas exposée à la pluie et aux rayons du soleil. Par précaution, nous la protégerons plus tard avec un petit auvent ou une caisse en plastique.

Nous l’avons posée dans un coin de notre balcon, où elle occupe peu d’espace et reste discrète. Son style est épuré, très moderne. Elle n’émet aucun bruit en fonctionnement, mais son indicateur lumineux, un ruban led vertical, l’est un peu trop à notre goût. Cela peut être gênant la nuit si vous y êtes sensible et, hélas, il n’est pas possible de régler l’intensité, voire l’extinction de ce voyant sur l’application.

Quelles performances en conditions réelles ?

Notre kit composé des deux panneaux de 450 Wc chacun et d’une batterie Ecoflow Stream Ultra s’est révélé efficace à l’usage. Nous avons pu produire jusqu’à 3,76 kWh quotidiennement. Cela paraît peu, mais c’est logique dans notre configuration : une végétation très dense occulte le soleil jusqu’à 10 h et dès 16h30. Les panneaux sont orientés plein sud, mais avec une inclinaison de 60° (contre les 30° généralement préconisés), configuration du lieu oblige. Si nous avons relevé un pic à 870 W (sur les 900 Wc installés) lors d’une journée de mai très ensoleillée, sous un épais orage, la puissance plafonne à une dizaine de watts.

Les panneaux monocristallins rigides se démarquent par leur rendement annoncé à 23 %, le record pour un panneau commercialisé étant à ce jour de 25,2 %. Et 31 % en laboratoire. Outre une classification IP68, Ecoflow promet une certaine robustesse : il supporterait jusqu’à 209 km/h de vent et une charge de neige de 51 kg. Aucun niveau de résistance à la grêle n’est précisé. Il faut cependant noter que leur manutention est particulièrement difficile lorsqu’on est seul pour l’installer : il fait 1,91 m de long pour 1,13 m de large et 3 cm d’épaisseur.

Attention au poids des panneaux

Le poids des panneaux rigides Ecoflow 450 Wc (22,4 kg pièce) peut être important pour certaines rambardes de balcon. Dans ce cas, mieux vaut privilégier des panneaux souples, dont le rendement est moindre, mais le poids considérablement allégé (deux fois moins lourds à puissance équivalente). En cas de chute, un panneau souple aura un impact nettement moins important. Nous vous exhortons à ne prendre aucun risque à ce sujet, surtout si votre balcon ou façade surmonte la voie publique.

Quelles économies espérer avec l’Ecoflow Stream Ultra ?

La gamme de batteries Ecoflow Stream étant commercialisée depuis la mi-mai 2025, nous n’avons pas pu accumuler suffisamment de données de production pour calculer la rentabilité en conditions réelles. Sur la semaine d’utilisation, l’on constate toutefois que l’injection et le stockage de la production solaire fonctionnent parfaitement, grâce au compteur intelligent. Dès que la consommation du logement est inférieure à la puissance générée par les panneaux photovoltaïques, la batterie stocke la différence, sans jamais saturer. À l’exception de quelques wattheures marginaux égarés dans le réseau public mais aussi dans les pertes de l’onduleur (dont nous n’avons pas pu calculer le rendement), la quasi-totalité de ce que nous produisons est valorisée.

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D’après le simulateur européen PVGis, les panneaux cumulant 900 Wc seraient en mesure de produire 1 438 kWh chaque année (dans des conditions idéales, donc pas dans celles de notre essai). Nous avons ainsi pu estimer la rentabilité du kit avec sa batterie Ecoflow Stream Ultra, qui apparaît particulièrement séduisante lorsqu’on y connecte la puissance maximale de panneaux solaires (2 000 Wc).

S’il faudrait un peu moins de 7 ans pour amortir l’achat avec 900 Wc installés (nos deux panneaux de 450 Wc), le temps de retour sur investissement chute à 4,5 ans avec quatre panneaux de 520 Wc. Sur dix ans, le coût de production de votre électricité solaire s’élèverait, selon nos calculs, à 0,089 €/kWh. C’est très peu, le tarif le plus bas parmi les fournisseurs d’électricité étant à ce jour de 0,13 €/kWh (EDF Tempo, heures creuses jour bleu) et le kilowattheure base du tarif réglementé à 0,20 €.

Estimation des économies selon deux cas

Puissance solaire installée

900 Wc

2 080 Wc (2000 utilisables)

Composition du kit

1 x batterie Stream Ultra
2 x panneau 450 Wc
2 x support mural

+ quincaillerie

1 x batterie Stream Ultra

4 x panneau 520 Wc
4 x support mural

+ quincaillerie

Coût du kit

1 860 €

2 713 €

Production estimée sur un an dans le sud-est de la France sans ombrages

(Orientation plein sud, inclinaison 30°, 10 % de pertes incluses, source : PVGis)

1 438 kWh

3 196 kWh

Production autoconsommée

(Taux de 95 %)

1 366 kWh

3 036 kWh

Temps de retour sur investissement

(Coût de l’électricité du réseau à 0,20 €/kWh)

6,8 ans

4,5 ans

Coût de l’électricité solaire produite sur 10 ans

0,136 €/kWh

0,089 €/kWh

Notre avis sur l’Ecoflow Stream Ultra

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La Californie commence à extraire le lithium de son gisement géant

S’il est une substance qui attire toutes les convoitises aujourd’hui, c’est bien le lithium. Au point de faire craindre à de nombreux observateurs qu’il puisse manquer pour la transition énergétique. Toutefois, qui dit course au lithium, dit recherche du lithium, et de nombreux nouveaux projets sont lancés.

Nous avons relaté dans nos colonnes les projets d’extraction du lithium en Alsace dans des puits géothermiques. Ce lithium, appelé lithium géothermal et issu de procédés dits DLE (pour Direct Lithium Extraction), extrait la précieuse substances de saumures, c’est-à-dire de l’eau très concentrée en sel et extraite de sources profondément enfouies sous le sol.

Cette technique présente plusieurs avantages : rapidité, faible surface mobilisée et moindres impacts écologiques. Il est également possible de produire de l’énergie géothermique par la même occasion. Et c’est un projet de ce type qui a démarré en 2024 en Californie, dans l’Imperial Valley.

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Lancement de la première phase du projet

Le projet phare est appelé Hell’s Kitchen. Il est mené par la société Controlled Thermal Resources. C’est un projet de grande envergure. Qu’on en juge : un investissement de 1,85 milliard de dollars, destiné à produire 40 MW de chaleur et 25 000 tonnes d’hydroxyde de lithium chaque année. À terme, la production devrait être portée à 350 MW de chaleur et 175 000 tonnes de lithium par an.

Le groupe automobile Stellantis a massivement investi dans ce projet : plus de cent millions de dollars en août 2023. Un investissement qui lui permettra de se réserver une part de la production, à savoir 65 000 tonnes par an d’hydroxyde de lithium, et ce, pour les dix prochaines années. Ces investissements, combinés à ceux de General Motors et du DOE (Departement of Energy étasunien), ont permis le lancement du projet. La construction a ainsi démarré en 2024.

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Un gisement total colossal

Ce projet phare de la région, a cependant accusé un an de retard, du fait de conflits juridiques relatifs aux études environnementales. Ces conflits ont été tranchés en début d’année, permettant au projet de tout juste redémarrer. La première phase du projet est planifiée pour 2026 en ce qui concerne la production d’énergie et 2027 pour la production de lithium.

D’après le Lawrence Berkeley National Laboratory du DOE, la région contiendrait plus de 3,4 millions de tonnes de lithium exploitables (l’étude est accessible en source ouverte). Cela permettrait d’équiper plus de 375 millions de véhicules électriques. Plus que d’habitants aux États-Unis, donc. Justifiant ainsi pleinement le nom de la vallée, qui, sous l’engouement, a pris depuis le nom de Lithium Valley.

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Arrêt imprévu de la centrale nucléaire de Golfech : le blackout en Espagne en était bien la cause

Un léger doute planait sur les raisons exactes de l’arrêt inopiné d’un réacteur nucléaire de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), le 28 avril, pile au moment où le réseau électrique ibérique s’effondrait. Le doute est finalement levé.

L’arrêt automatique du réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Golfech, survenu le 28 avril 2025, est bien une conséquence du black-out massif qui a renvoyé l’Espagne et le Portugal au moyen âge durant une dizaine d’heures. C’est ce qu’a confirmé le 5 mai le gestionnaire du réseau français RTE. L’incident, inédit par son ampleur en Europe, a entraîné des perturbations en chaîne jusque de l’autre côté des Pyrénées.

La chronologie des événements était assez troublante. À 12h33, alors que l’ensemble de la péninsule Ibérique se retrouve privée d’électricité, le premier des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Golfech s’arrête automatiquement. En cause ? « Une forte variation de la fréquence du réseau électrique externe [qui] a perturbé le fonctionnement normal de l’unité de production ». « En réponse, et conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur, celui-ci s’est mis en arrêt automatique conformément aux protocoles de sécurité », explique l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), à qui l’incident a été déclaré deux jours plus tard.

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RTE indique que plusieurs installations du sud-ouest de la France ont été affectées, bien que de façon limitée. Des coupures ont touché certains foyers et industriels, notamment au Pays basque français. EDF a lancé une enquête interne pour vérifier l’intégrité des installations de Golfech, qui ont pu être remises en service dès le lendemain. L’origine exacte du black-out ibérique n’a toujours pas été officiellement déterminée, mais cet épisode met en lumière la part des énergies renouvelables intermittentes dans le mix et les interconnexions entre réseaux européens.

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L’abandon du nucléaire officiellement abandonné : ça se passe en Belgique

Vingt ans après choisi de progressivement tourner le dos au nucléaire, la Belgique vient de faire volt-face et mise finalement sur l’atome pour sa production énergétique.

On ne pourra pas dire que c’est une surprise. Depuis son arrivée au pouvoir le 3 février 2025, le gouvernement de Bart De Wever travaille à la relance du nucléaire dans un pays qui avait pourtant inscrit dans sa loi, en 2003, un abandon total du recours à l’atome pour l’automne 2025.

Finalement, l’abrogation de cette loi a été votée par une large majorité du parlement belge. Ce vote supprime ainsi toute référence à une sortie du nucléaire à l’automne, mais supprime également l’interdiction de construire de nouvelles installations nucléaires. Enfin, il ouvre la possibilité d’étendre la durée de vie d’autres réacteurs nucléaires. Cette nouvelle ne fait que renforcer ce vent pronucléaire qui souffle sur l’Europe.

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Prolonger les réacteurs actuels, puis créer de nouvelles installations

Lorsque la loi sur la sortie du nucléaire a été votée, en 2003, le parc belge était composé de 7 réacteurs répartis dans 2 centrales. Sur ces 7 réacteurs, trois d’entre eux ont déjà été déconnectés du réseau : Doel 3 en septembre 2022, puis Tihange 2 en 2023. Enfin, Doel 1 a été fermé le 14 février dernier.  Désormais, Engie travaille sur une mise à niveau des réacteurs Doel 4 et Tihange 3 pour prolonger leur exploitation jusqu’en 2037. En parallèle, le gouvernement belge souhaite augmenter la part de la production d’électricité d’origine nucléaire dans le mix électrique et atteindre 8 GW de capacité de production. Pour cela, le gouvernement compte sur les petits réacteurs modulaires, et espère la mise en service d’un premier miniréacteur SMR à l’horizon 2040. L’hypothèse de construction d’un EPR a également été évoquée.

À plus court terme, le gouvernement souhaite le redémarrage des quelques réacteurs récemment fermés, sans aucune garantie sur la faisabilité d’un tel projet. Et pour cause, les travaux s’annoncent très importants, car deux des trois réacteurs concernés sont déjà, en partie, démantelés. De son côté, Engie qui est chargé de l’exploitation des deux centrales belges, n’a pas annoncé clairement sa position sur ces projets.

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Cette startup veut utiliser la fusion nucléaire pour remplacer les réacteurs classiques français

Qui gagnera la course à la fusion nucléaire ? Jusqu’ici en retard face à des pays comme les États-Unis ou l’Allemagne, la France commence enfin à s’organiser et compte désormais une startup qui mise sur l’utilisation de lasers pour y parvenir. 

Avec la perspective d’une énergie propre et quasi illimitée, la fusion nucléaire suscite un intérêt croissant à travers le monde. En France, les équipes d’ITER ne sont pas les seules à se pencher sur la question. La startup GenF, créée en 2024, entend bien remplacer les réacteurs nucléaires français de 900 MW par des réacteurs à fusion nucléaire d’ici 2050. Pour y parvenir, elle mise sur la technique du confinement inertiel. Cette technique, contrairement à la technologie du confinement magnétique que l’on retrouve sur le projet ITER, consiste à irradier une capsule de deutérium et de tritium par le biais de centaines de lasers. Ces derniers ont pour rôle d’augmenter brutalement la pression et la température de la capsule en question, ce qui entraîne la fusion des deux éléments. Cette réaction de fusion libère alors une grande quantité d’énergie.

Si l’équipe de GenF ne compte qu’une dizaine de personnes, elle peut s’appuyer sur de précieux partenaires. Elle profite ainsi du savoir-faire de Thalès en matière de lasers haute puissance, de Dassault Systèmes, ou encore de l’entreprise Assystem qui est spécialisée dans la conception de jumeaux numériques. Surtout, GenF a noué des partenariats avec le CNRS (Unités de recherche Luli et Celia), ainsi qu’avec la Direction des applications militaires du CEA. Pour accélérer le développement de la fusion nucléaire à confinement inertiel, et renforcer la coopération avec ses différents partenaires, GenF souhaite ouvrir, en 2028, le Fusion Hub dans la région bordelaise.

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Profiter des installations du projet Laser Mégajoule

Le choix de la région bordelaise n’est d’ailleurs pas un hasard. C’est ici que la Direction des applications militaires du CEA a établi le projet Laser Mégajoule, un élément central du programme militaire français Simulation. Ce projet prend place dans un bâtiment de 300 mètres de long, et permet de simuler des essais nucléaires pour assurer la pérennité de la dissuasion nucléaire française, malgré l’arrêt définitif des essais en conditions réelles.

Le Laser Mégajoule permet de concentrer une très forte quantité d’énergie sur une très petite cible. Après de premiers essais avec moins d’une dizaine de lasers en 2014, l’installation a été progressivement développée jusqu’à permettre de réaliser la première expérience de fusion en 2019, grâce à 48 lasers. En 2020, elle en comptait 80, pour un objectif final de 176 lasers capables de déposer une énergie de 1,8 MJ sur une cible de quelques millimètres. Cette installation de classe mondiale devrait être un atout majeur pour permettre à GenF de dompter la fusion nucléaire, et ainsi la rendre industriellement viable à l’horizon 2050. Prochaine étape : démontrer la rentabilité économique du procédé grâce au projet Taranis, de 100 MWth. Ce programme vise un gain supérieur à 100, une capacité de production de 100 MW, pour 1 MW d’électricité injectée.

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Ce bateau va utiliser l’énergie des vagues pour produire de l’électricité

Une jeune startup française travaille à la mise au point un bateau de pêche autonome, avec une particularité singulière : celui-ci ne devrait pas rentrer au port avec une cargaison de thon, de cabillaud ou de sole, mais plutôt avec des batteries chargées d’électricité décarbonée. 

Que faisait donc cet esquif sans pilote, le long de la digue du port de plaisance des Sablons, à Saint-Malo ? Loin du simple modèle réduit télécommandé, ce monocoque basé sur un ancien Optimist est en réalité un prototype de navire capable de produire de l’électricité, à l’échelle 1/5.

Baptisé Onni, il doit permettre à la startup française UNDA de tester la faisabilité de sa solution technique brevetée de production d’énergie. Celle-ci consiste en un navire autonome et sans pilote, capable de se positionner dans des vagues pouvant atteindre 4 mètres, et de transformer les mouvements de la houle en électricité via un système oscillo-battant. Une fois les batteries pleines, le bateau revient automatiquement au quai pour injecter l’électricité produite sur le réseau. Selon la startup, un tel bateau pourrait produire entre 600 et 700 MWh d’énergie par an. Le démonstrateur sera testé en conditions réelles pendant près d’un an et demi dans le port de Saint-Malo.

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Une approche différente des technologies houlomotrices existantes

À l’heure actuelle, de nombreux concepts de production d’énergie issue de la houle reposent sur des dispositifs flottants, mais ancrés au fond marin, et nécessitent une infrastructure permettant de ramener la production d’électricité à terre via des connexions électriques dédiées. À l’inverse, d’autres systèmes, comme DIKWE ou EcoWave Power, sont conçus pour être installés à proximité directe des infrastructures portuaires. Ces derniers profitent généralement d’une houle moins puissante qu’au large.

Sur le papier, le système UNDA réunit le meilleur des deux mondes, et permet de profiter au mieux de la houle, sans nécessiter de liaison électrique coûteuse. Cette configuration lui confère également une plus grande polyvalence, et des investissements moins importants en matière d’infrastructure. Pour ces raisons, ce système pourrait être parfaitement adapté aux communautés insulaires isolées électriquement, qui sont soucieuses de décarboner leurs moyens de production d’énergie. Le système UNDA a également l’avantage de ne nécessiter qu’une maintenance simple, et de ne pas entraîner de conflit d’usage en mer.

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À quoi servira cette île énergétique que construit la Belgique ?

La Belgique vient de commencer la construction de la toute première île énergétique au monde, située en mer du Nord. À terme, cette infrastructure deviendra un élément clé du parc éolien belge en pleine expansion.

Comme dans d’autres pays européens, l’éolien offshore contribuera à la décarbonation de l’électricité en Belgique. Depuis 2020, environ 2,2 GW d’éoliennes ont été installés dans une première zone située en mer du Nord. Afin d’atteindre l’objectif fixé entre 5,4 et 5,8 GW de puissance offshore totale, une nouvelle zone baptisée « Zone Princesse Elisabeth » a été définie. Celle-ci s’étend sur environ 285 km² et accueillera près de 3,5 GW supplémentaires.

Dans le cadre de ce nouveau projet, le pays a décidé de construire une plateforme maritime où seront regroupés les câbles provenant des futures centrales éoliennes dans le but de faciliter l’acheminement de l’électricité vers le continent. Ainsi est né le projet de l’île énergétique artificielle, « Princesse Elisabeth », qui se situera à 45 km des côtes belges, et s’étendra sur une superficie de 6 hectares.  L’installation servira également de point d’atterrage pour les câbles sous-marins reliant la Belgique au Royaume-Uni et au Danemark. Le projet sera piloté par le groupe ELIA, gestionnaire du réseau de transport d’électricité belge, qui vient d’ailleurs d’annoncer la réussite de la mise en place des premiers composants de l’île.

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Les premiers caissons déjà installés

La fondation sera composée de 23 caissons en béton qui formeront le périmètre extérieur, tandis que la partie intérieure sera remplie de sable. À la surface seront installées les infrastructures électriques, protégées contre les vagues et les inondations grâce à un imposant mur de protection.

Le 30 avril dernier, le groupe ELIA a ainsi annoncé la réussite de l’installation des deux premiers caissons pesants chacun 22 000 tonnes, sur les 23 unités prévues. Les travaux ont été confiés à un consortium regroupant les entreprises belges DEME et Jean De Nul. Ces caissons ont été transportés par quatre bateaux remorqueurs depuis le port de Vlissingen, aux Pays-Bas, où ils ont été construits. Un système d’ancrage avait déjà été préinstallé sur le site. Pour leur immersion, les caissons ont d’abord été remplis d’eau. Une fois posés sur le fond marin, ils ont été remplis de sable avant d’être scellés pour éviter toute fuite de leur contenu. Une couche de protection rocheuse a été ensuite ajoutée pour sécuriser l’installation contre d’éventuelles tempêtes estivales.

L’ensemble des opérations, du transport à l’installation, a duré 24 heures et a mobilisé une dizaine de navires et près de 150 personnes. D’après le calendrier du groupe, la construction de l’île énergétique devrait être achevée en 2026, et celle des équipements électriques, en 2030. À terme, cette installation deviendra « un élément essentiel de l’approvisionnement électrique de la Belgique », a affirmé l’entreprise.

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