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Voilà les Copilot+ : des PC avec Windows 11 Arm, IA et Snapdragon X

Total Recall

24 heures avant le coup d’envoi de la conférence Build, Microsoft a officialisé les PC Copilot+. Il s’agit d’une nouvelle génération de machines alimentées par les puces Snapdragon X Elite et Plus de Qualcomm et faisant la part belle à l’IA. De nombreux constructeurs ont présenté leurs produits, qui seront tous disponibles le mois prochain. Les fonctions IA intégrées dans Windows 11 Arm soulèvent des questions.

Des performances, de l’autonomie et de l’IA. Voilà, dans les grandes lignes, le résumé des annonces autour des PC Copilot+. Cette étiquette, narcissique pour Microsoft puisque reprenant son nom Copilot décliné à toutes les sauces, désigne des PC présentant un certain nombre de caractéristiques communes. Une vingtaine de ces nouveaux PC ont été présentés.

Ces machines sont toutes équipées de SoC Snapdragon X dans ses versions Elite ou Plus. La très grande majorité dispose de 16 ou 32 Go de mémoire, d’au moins 256 Go de SSD et affichent une autonomie moyenne de 15 heures en consultation web ou de 20 heures en lecture vidéo.

Précisons d’emblée que les puces Snapdragon ne sont pas obligatoires pour constituer un « PC Copilot+ » : tout processeur équipé d’un moteur neuronal (NPU) est éligible.

Le parc logiciel semble mieux préparé cette fois

Toutes les machines présentées hier – et que nous abordons plus loin dans l’article – présentent à peu près les mêmes caractéristiques, avec bien sûr des variations selon la gamme de prix, comme l’arrivée d’une dalle OLED sur la nouvelle Surface Pro.

Toutes ces configurations fonctionnent avec Windows 11, dans sa mouture compilée pour ARM. Le nombre d’applications natives disponibles a clairement été revu à la hausse. Chrome, Firefox, Spotify, Dropbox, WhatsApp, la suite Affinity, CapCut, DaVinci Resolve, LiquidText ou encore Zoom sont déjà prêts, tout comme la suite Office, Teams et d’autres produits de Microsoft. Chez Adobe, des versions natives pour Photoshop, Lightroom, Firefly et Express sont là, celles pour Illustrator et Premiere Pro arriveront un peu plus tard dans l’année. Tout comme d’autres applications qui s’y sont engagées, à l’instar de Slack.

Point intéressant, Microsoft évoque dans son annonce officielle son émulateur Prism, chargé du code x86 quand une application non native est lancée. Durant la présentation, l’éditeur a abordé les performances, apparemment revues à la hausse. Microsoft va jusqu’à parler de 200 % dans certains scénarios. S’agissant d’un point noir et de la plus grosse épine dans le pied de la firme depuis ses premiers essais de Windows on Arm, on attendra de juger sur pièce.

La question des performances manque encore de précision. Sur la base de tests sur Cinebench 2024, Microsoft a annoncé que les PC Copilot+ étaient jusqu’à 58 % plus rapide qu’un MacBook Air M3 sur des tâches complexes, sans plus de précisions.

De l’IA, de l’IA, encore de l’IA

Qualcomm aime à dire que cette nouvelle génération de PC est la seule « capable de donner vie aux expériences Copilot+ aujourd’hui ». Ces machines sont si orientées vers l’IA qu’une touche Copilot est même présente sur tous les claviers des modèles estampillées Copilot+.

« C’est une nouvelle ère pour le PC et notre collaboration avec Microsoft associe la puissance de la série Snapdragon X à la puissance de Copilot+ pour offrir des capacités d’IA révolutionnaires qui redéfinissent l’expérience informatique personnelle, le tout avec des performances de pointe et une autonomie de plusieurs jours », a ainsi déclaré Alex Katouzian, responsable de la division, Mobile, Compute & XR chez Qualcomm.

De quel type d’IA parle-t-on ? De fonctions intégrées dans Windows 11 et disponibles sur toutes les machines Copilot+.

C’est particulièrement le cas de Recall, la fonction la plus emblématique et que Microsoft décrit comme une « mémoire photographique ». Recall examine tout ce qui est fait par l’utilisateur et prend régulièrement des captures. Les informations sont stockées dans une base locale chiffrée. Le moteur assorti permet alors de retrouver une ancienne activité avec des requêtes en langage naturel. La question de la vie privée se pose naturellement, mais il n’y a pour l’instant que très peu d’informations sur le sujet.

La fonction nécessite un SSD d’au moins 256 Go pour fonctionner et réclamera 25 Go. Sur des espaces disque plus volumineux, elle pourra consommer jusqu’à 50 Go. L’historique se fera sur au moins trois mois. Lorsqu’il est plein, les plus anciens éléments sont effacés au profit des nouveaux.

On trouve aussi Cocreator, qui permet de générer des images, à la manière de Bing Images, toujours avec des requêtes en langage naturel. On peut affiner le résultat en demandant de préciser certains aspects, modifier le rendu, faire évoluer le concept, etc. Un réglage permet de basculer entre les styles proposés. L’application Photos se dote également d’une fonction Restyle, qui permet de modifier le style de l’image, mélangeant retouche et génération.

Live Captions, comme son nom l’indique, permet d’afficher des sous-titres depuis – a priori – n’importe quelle vidéo, y compris en direct, ou même à partir d’un flux audio, tel qu’un podcast. Quick Settings, de son côté, est dédié aux petites retouches pour les vidéos.

Nouveau Surface Laptop: c’est beau, c’est cher

La valse des nouveaux appareils a ouvert avec le nouveau Surface Laptop, que l’on trouve en deux variantes principales, de 13,8 et 15 pouces. La première peut être configurée avec un Snapdragon X Plus ou Elite, tandis que le modèle 15 pouces n’est disponible qu’avec un Snapdragon X Elite.

Rappelons que si le Plus n’est disponible qu’un seul modèle, le X Elite a trois variantes :

La version du Snapdragon X Elite présente dans les nouvelles machines de Microsoft n’est jamais précisée. Il existe un écart de prix significatif : 1 199 euros pour la version X Plus et 1 649 euros pour la version X Elite. Dans les deux cas, le reste des caractéristiques ne change pas : 16 Go de RAM (LPDDR5X), 512 Go de SSD, écran tactile HDR 13,8 pouces 120 Hz (2 304 x 1 536 pixels), Wi-Fi 7, Bluetooth 5.4 et webcam 1080p.

La connectique comprend deux ports USB-C/USB4 et un port USB-A 3.1. Une prise casque 3,5mm et un port Surface Connect sont également présents. Le poids annoncé est de 1,34 kg.

La version 15 pouces est davantage tournée vers le haut de gamme. La dalle est également HDR, 120 Hz et affiche une définition de 2 496 x 1 664 pixels. Comme dit, seul le Snapdragon X Elite est disponible. Le tarif démarre à 1 549 euros avec 16 Go de mémoire et 256 Go de SSD. Le plus gros modèle, commercialisé 2 499 euros, propose 32 Go de RAM et un SSD de 1 To. Le reste des caractéristiques est identique au modèle 13,8 pouces, y compris la connectique (dommage). Seul un port microSDXC est ajouté. Le poids annoncé est de 1,66 kg.

Les précommandes sont déjà ouvertes. La disponibilité et la livraison des machines est prévue pour le 18 juin. Un évènement de lancement devrait avoir lieu à Paris autour de cette date.

Nouvelle Surface Pro, avec l’OLED en option

La nouvelle tablette de Microsoft peut elle aussi être précommandée en deux variantes, l’une avec le Snapdragon X Plus, l’autre avec le X Elite. La configuration rappelle le Surface Laptop, avec au minimum 16 Go de mémoire et 256 Go de SSD. Les prix démarrent à 1 199 euros.

Le choix de la puce entraine celui de la dalle. Avec une configuration X Plus, la nouvelle Surface Pro est proposée avec une dalle LCD de 13 pouces en 2 880 x 1 920, HDR et en 120 Hz (a priori la même que sur la même génération précédente). En Snapdragon X Elite, la dalle passe à l’OLED, avec la même définition et les 120 Hz. Les prix démarrent à 1 799 euros et peuvent grimper jusqu’à 2 449 euros pour 32 Go de RAM et 1 To de SSD.

Notez qu’à l’instar du Surface Laptop, Microsoft ne donne aucune précision sur le modèle de puce embarqué en cas de Snapdragon X Elite. Nous avons contacté l’entreprise pour demander des précisions et mettrons à jour cette actualité si besoin.

On retrouve le Wi-Fi 7 et le Bluetooth 5.4. Une version 5G de la tablette sera proposée plus tard dans l’année. Son poids annoncé est de 895 g, son autonomie de 14 heures en lecture vidéo (10 heures en navigation web). Une webcam 1440p est présente, de même deux que deux ports USB-C/USB4.

Un nouveau clavier Surface Pro Flex a également été présenté. Grosse différence avec les générations, il est maintenant sans fil, intègre des couches de fibres de carbone pour augmenter sa durabilité et dispose d’un pavé tactile avec retour haptique personnalisable. Le tarif européen n’est pas connu, mais on sait qu’il sera vendu 450 dollars outre-Atlantique. « Microsoft a perdu l’esprit », pointent nos confrères de TechPowerUp.

Comme le Surface Laptop, les précommandes sont ouvertes. La livraison et la disponibilité sont ici aussi prévues pour le 18 juin.

Une déferlante de modèles chez les partenaires

L’évènement était clairement attendu par les OEM qui ont tous préparé des configurations adaptées. Nous ne plongerons pas dans le détail de chaque machine. Comme vous allez le voir, les PC proposés présentent une grande homogénéité matérielles : Snapdragon X Plus ou Elite, 16 ou 32 Go de mémoire, 256 Go à 1 To de SSD, Wi-Fi 7, une autonomie entre 15 et 20 heures, etc.

Le Swift 14 AI d’Acer est un bon exemple. La dalle IPS de 14,5 pouces affiche une définition de 2 560 x 1 600, avec HDR et 100 % de l’espace colorimétrique sRGB. L’écran pourra être tactile en option. Le portable intégrera une charnière permettant de retourner complètement l’écran, permettant de le poser à plat. On y trouvera également une webcam 1440p infrarouge, bien sûr compatible avec Windows Hello. La batterie sera de 75 Wh, soit environ 12 heures de travail selon Acer (on repassera pour la précision). La machine sera disponible le mois prochain à un tarif de départ de 1 499 euros. On ne sait pas vraiment ce qui est intégré pour cette somme.

On pourrait reprendre ces constats pour les annonces d’ASUS, de Dell (cinq machines d’un coup), HP, Lenovo et Samsung. Les modèles sont plus ou moins pensés pour le grand public ou les professionnels, plus ou moins premium. Ce sont toujours les deux mêmes puces, toujours le Wi-Fi, toujours le Bluetooth 5.4, toujours à peu près la même connectique.

Certaines machines ressortent un peu plus du lot. Par exemple, le ThinkPad T14s Gen 6 de Lenovo pourra intégrer jusqu’à 64 Go de mémoire. Le XPS 13 de Dell est présenté comme pouvant grimper jusqu’à 27 heures d’autonomie (toujours en lecture vidéo). Dell est d’ailleurs l’un des rares à clairement indiquer la référence de la puce utilisée sur ses précommandes (suivan les modèles, les fréquences de bases et turbo ne sont pas les mêmes). Son XPS 13 est ainsi fourni avec un X1E-80-100. Pas le plus rapide donc, mais avec le Turbo (4 GHz, pour une fréquence de base de 3,4 GHz).

Une claque à Intel au passage

Il semble clair que Microsoft et ses partenaires vont largement mettre l’accent sur ces configurations au cours des prochaines années. Si l’on compare aux tentatives précédentes, il semble que les conditions soient davantage réunies. Apple et ses puces maison sont passées par là, le marché est prêt pour des SoC ARM au quotidien… selon les usages.

Il reste de nombreuses inconnues sur cette nouvelle génération de machines. D’une part, il s’agit d’un pari : avec un tel accent mis sur l’IA, mieux vaut pour Microsoft que défiance généralisée ne vienne pas contrecarrer ses plans, tant les investissements ont été lourds (surtout dans OpenAI). D’autre part, les annonces ont beau être enthousiastes, elles ne disent rien des performances réelles, même si le discours commercial insiste sur la rapidité de ces machines.

Soulignons également certaines limitations inhérentes à cette nouvelle génération. Les composants sont ainsi tous soudés à la carte mère et ne peuvent donc plus évoluer après l’achat. Le problème est identique que chez Apple. D’autre part, les constructeurs ont peu de marge pour se différencier sur les composants et les performances.

Le succès des PC Copilot+ sera d’autant plus intéressant à observer qu’il pourrait finir par scinder le marché en deux. On pourrait avoir d’un côté des PC « généralistes », fins, légers et consommant peu, et de l’autre des machines taillées pour des performances plus élevées, à destination notamment du jeu. Car on ne sait pas encore quel sera le comportement des Snapdragon X Plus et Elite dans ce domaine.

De fait, les yeux se tournent vers Intel et AMD, qui se penchent, eux aussi, sur le traitement de calculs liés à l’intelligence artificielle. Les performances, l’efficacité énergétique et les possibilités d’évolution (changer de CPU, GPU dédié…) seront à scruter de près.

Notez que Microsoft a quand même taclé Intel au passage. « C’est quelque chose que nous n’avons pas eu depuis plus de deux décennies, nous n’avions pas ce qu’il fallait pour proposer l’appareil le plus performant. Nous allons l’avoir », a ainsi déclaré le responsable Yusuf Mehdi durant la présentation. Un propos qui n’est pas sans rappeler celui de Steve Jobs lors de l’abandon des PowerPC pour des puces Intel. Ou, plus récemment, lors de l’abandon des processeurs Intel.

Loi SREN : le Conseil constitutionnel censure le délit d’outrage en ligne et quatre cavaliers législatifs

Pour le reste, ça passe… pour le moment
Une entrée du Conseil constitutionnel

Suite à l’adoption de la loi SREN, le Conseil constitutionnel avait été saisi par deux recours émanant de plus de soixante députés dans les deux cas (ici et ). S’il valide « plusieurs de ses dispositions » (une majorité même), il censure le délit d’outrage qui a largement fait parler de lui.

Le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel du projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN), mais censuré cinq de ses articles, dont quatre cavaliers législatifs (.pdf), relève Archimag.

Quatre cavaliers législatifs sautent

Un cavalier législatif « est une mesure introduite par un amendement dans une loi en préparation (projet ou proposition de loi) qui n’a aucun lien avec le texte en question », rappelle Vie Publique. Pour le Conseil constitutionnel, ils sont « irrégulièrement introduits dans la loi au regard de l’article 45 de la Constitution ».

Les quatre cavaliers censurés du projet de loi sont :

  • l’article 10, qui « prévoyait d’abolir l’anonymat en ligne en créant, pour les Français, une identité numérique gratuite d’ici le 1er janvier 2027 », résume Archimag. Ce dernier omet de préciser que les amendements déposés par Paul Midy pour lever l’anonymat en ligne avaient finalement été retirés pour ne pas mettre en danger le vote final du texte. Dans le texte final, il ne restait donc que l’objectif que « 100 % des Français puissent avoir accès à une identité numérique gratuite ».
  • l’article 11, qui planifiait la mise en place d’un service « agrégeant l’accès à l’ensemble des services publics nationaux et locaux, y compris les organismes de sécurité sociale et les organismes chargés des droits et des prestations sociales », tout en sécurisant la communication des données entre les administrations, les organismes et les collectivités territoriales ;
  • l’article 18, qui comptait créer, à titre expérimental, un « dispositif de médiation des litiges de communication en ligne » offrant la possibilité aux utilisateurs de réseaux sociaux en ligne de « recourir gratuitement à un médiateur en vue de la résolution amiable du litige qui les oppose à un autre utilisateur du fait d’un contenu » ;
  • l’article 58, qui entendait modifier le code des relations entre le public et l’administration, en faisant appel au comité du secret statistique lorsque l’administration envisage de refuser de faire droit à certaines demandes de consultation de documents administratifs, ou qu’elles impliquent l’interconnexion de plusieurs bases de données.

Le « délit d’outrage en ligne » dans les limbes

Le Conseil constitutionnel a par ailleurs censuré l’article 19 du projet de loi, qui proposait de créer un « délit d’outrage en ligne » pouvant être sanctionné d’une amende forfaitaire délictuelle (AFD) de 300 euros. Au-delà de l’AFD, ce délit était passible d’une amende de 3 750 euros et d’une peine d’emprisonnement d’un an.

Ce nouveau délit visait à sanctionner la diffusion en ligne de « tout contenu qui, soit porte atteinte à la dignité d’une personne ou présente à son égard un caractère injurieux, dégradant ou humiliant, soit créé à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ». Une notion jugée par certains comme très (trop) subjective. « Or, en matière pénale, les infractions doivent être précisément rédigées pour éviter l’arbitraire », expliquait un avocat.

La mesure, qui avait été attaquée par deux saisines de La France insoumise et du Rassemblement national, a été jugée par le Conseil constitutionnel comme portant « atteinte à l’exercice de la liberté d’expression et de communication qui n’est pas nécessaire, adaptée et proportionnée ». Les sages estiment en effet que « les dispositions contestées font dépendre la caractérisation de l’infraction de l’appréciation d’éléments subjectifs tenant à la perception de la victime ».

L’ombre de l’Europe plane toujours sur la loi SREN

Archimag rappelle que la Commission européenne avait de son côté émis quelques réserves sur le projet de loi SREN dans deux avis successifs d’octobre 2023 et de janvier 2024, concernant sa légalité au regard du droit européen.

Au-delà de cette censure partielle du Conseil constitutionnel, la Commission doit encore décider si le projet de loi SREN est conforme, ou pas, au droit européen, notamment avec le Digital Services Act (DSA) et la directive européenne de 2000 sur le commerce électronique, « exposant donc la France à des sanctions auprès de la Cour de justice de l’Union européenne », conclut Archimag.

Une « parade » (pour reprendre le terme utilisé par La Quadrature du Net) avait pour rappel été trouvée par la France pour « s’affranchir des règles européennes qui s’imposent normalement à elle » : certaines parties de la loi ne concernent que les sites français et extra-européens. Cela concernait notamment la vérification d’âge à l’entrée des sites pornos et de mesures pour l’encadrement des frais dans le cloud.

Comme le rappelle Vie Publique : « le droit de l’Union européenne prime sur le droit national, y compris les dispositions constitutionnelles ». Attendons donc de voir la réaction de la Commission européenne, qui pourrait que moyennement apprécier la pirouette française. Le Conseil constitutionnel n’a par contre pas censuré ces dispositions.

☕️ IA : cofondée par des anciens de Deepmind, la start-up française H lève 200 millions de dollars

Une main tenant de gros paquets de dollars

Début janvier, deux scientifiques quittaient Deepmind, l’entreprise spécialiste de l’intelligence artificielle (IA) d’Alphabet. 


À l’époque, selon Bloomberg, le Français Laurent Sifre (qui a travaillé sur AlphaGo) et le Belge Karl Tuyls (spécialiste de l’apprentissage par renforcement dans des systèmes multiagents) étaient en discussion pour réunir les financements qui leur permettraient de lancer une start-up spécialisée dans l’IA, supposément nommée Holistic AI.

Cinq mois plus tard, l’affaire se précise : toujours selon Bloomberg, les deux hommes auraient réuni 220 millions de dollars auprès d’investisseurs français (Bernard Arnault via Aglaé Ventures, Xavier Niel), américains (Eric Schmidt) et israéliens (Yuri Milner), aux côtés d’entreprises comme Amazon ou Samsung, UiPath, du fonds Accel ou encore de Bpifrance (qui avait aussi investi dans Mistral AI l’an dernier).

Le nom de la start-up devrait simplement être H. Son directeur exécutif Charles Kantor aurait expliqué que l’entreprise travaillait à une « AGI complète ». 


À l’heure actuelle, H compterait 25 « scientifiques et ingénieurs spécialistes de l’IA ».

Les conseils de plusieurs autorités de cybersécurité pour se prémunir des logiciels espion

Spys VS Spys
une victime journaliste représentée en lapin, ciblée par l'espionnage étatique

Les ONG, think-tanks, défenseurs des droits humains et leurs employés, ainsi que les journalistes, feraient partie des « groupes les plus ciblés » par les acteurs malveillants parrainés par des États (APT), et leurs mercenaires. Les autorités anglo-saxonnes, en guerre contre leurs « logiciels espion », expliquent comment tenter de s’en protéger.

Les autorités en charge de la cybersécurité des États-Unis, du Canada, de l’Estonie, du Japon, de la Finlande et du Royaume-Uni viennent de publier (.pdf) leurs « conseils à l’intention des communautés à haut risque » afin d’aider les personnes et organisations de la société civile ne disposant que de « ressources limitées » à « atténuer les menaces ».

Le guide relève que des organisations non gouvernementales (ONG) et de défense des droits humains, « et leur personnel », ainsi que des journalistes, « notamment », sont « souvent la cible des acteurs malveillants parrainés par des États » (ou « Advanced Persistant Threats (APT) », en VO) qui « cherchent à porter atteinte aux valeurs et aux intérêts démocratiques » :

« Plus précisément, ils ciblent principalement les organisations et leur personnel en ligne en vue d’exercer une contrainte et de faire de l’intimidation, du harcèlement et de la surveillance, que l’on peut qualifier de répression numérique transnationale. »

Ils chercheraient dès lors à « compromettre leurs dispositifs et réseaux organisationnels et personnels pour intimider, museler, contraindre ou harceler organisations et personnalités de la société civile, ou leur porter préjudice ».

« Pour ce faire, ils ont souvent recours à des logiciels espion », conclut l’introduction du guide. Ce dernier entend fournir des recommandations pour aider les organisations et personnes « à haut risque » à atténuer ce type de « cybermenaces courantes » parrainées par des États, « sur la base des comportements malveillants observés ».

L’industrie constate une intensification des cybermenaces politiques


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☕️ Apple fait appel de son amende de 1,8 milliard d’euros

Apple vs EU : le bras de fer

Début mars, la Commission européenne infligeait une amende de 1,8 milliard d’euros à Apple pour ses pratiques « anti-steering » dans le domaine du streaming musical.

Apple a ainsi été condamnée pour son attitude face aux applications comme Spotify. Ces dernières ne pouvaient pas informer les utilisateurs de tarifs plus avantageux en dehors de l’application. Bien qu’Apple ait annoncé depuis des améliorations, Spotify n’est pas convaincue.

Sans surprise cependant, la société de Cupertino a décidé de faire appel devant le Tribunal de l’Union. Selon Bloomberg, les arguments avancés par Apple n’ont rien de nouveau : Spotify n’a aucune raison de se plaindre. La société suédoise est leader en Europe sur le streaming et profite de l’infrastructure d’Apple sans rien lui reverser, puisque l’abonnement passe uniquement par son site web.

Pour la Commission, le problème n’est pas là : Apple empêche des entreprises de communiquer librement avec leurs clients, ce qui engendre des frais supplémentaires pour ces derniers. Il y a distorsion de la concurrence.

☕️ Ariane 6 : la planification du premier lancement se resserre

Dans un communiqué publié ce mardi 21 mai, l’Agence spatiale européenne (ESA) indique que la « première tentative de lancement aura lieu au cours des deux premières semaines de juillet 2024 ».

Jusque-là, la période de lancement du vol inaugural s’étalait encore entre le 15 juin et le 31 juillet 2024.

Mi-juin, l’agence prévoit d’avoir fini la qualification du système de lancement. Le 18 juin devrait avoir lieu la répétition générale du lancement à Kourou.

☕️ Selon Scarlett Johansson, OpenAI avait bien l’intention d’utiliser sa voix

Dans un communiqué rendu public par le journaliste américain Yashar Ali et par le média NPR, Scarlett Johansson explique que Sam Altman l’a contactée en septembre dernier pour lui demander de prêter sa voix à sa nouvelle IA. Elle dit avoir décliné l’offre.

Mais cette réaction n’a pas arrêté le CEO d’OpenAI. Dans les démos de son nouveau modèle de langage, GPT-4o, OpenAI a utilisé une voix (nommée « Sky » par l’entreprise) si proche de celle de Scarlett Johansson qu’une bonne partie de ceux qui les ont vues a immédiatement pensé au film Her : l’actrice y prête sa voix à une IA. Et Sam Altman avait confirmé implicitement son intention de s’en approcher en tweetant un simple « her » suite à la publication des démos.

Scarlett Johansson a réagi en expliquant qu’elle a « été choquée, en colère et stupéfiée que M. Altman recherche une voix si étrangement similaire à la [sienne] que [ses] amis les plus proches et les médias n’ont pas pu faire la différence ».

Selon l’actrice, Sam Altman a insisté de nouveau deux jours avant la sortie de ses démos en contactant son agent pour lui demander de reconsidérer sa décision. Mais « avant même que nous soyons en contact, le système était sorti », explique-t-elle.

L’avocat de Scarlett Johansson a été obligé d’envoyer deux lettres avant qu’OpenAI accepte, « à contrecœur » souligne l’actrice, d’arrêter d’utiliser cette voix.

Dans un communiqué transmis à la NPR, Sam Altman affirme qu’OpenAI a recruté l’actrice derrière la voix de Sky avant de prendre contact avec Scarlett Johansson. « Par respect pour Mme Johansson, nous avons cessé d’utiliser la voix de Sky dans nos produits. Nous sommes désolés pour Mme Johansson de ne pas avoir mieux communiqué », ajoute-t-il.

L’actrice a ajouté un commentaire pointant du doigt cette utilisation alors que la manipulation des voix et photos s’intensifie sur Internet : « à une époque où nous sommes tous aux prises avec les deepfakes et la protection de notre propre image, de notre propre travail, de notre propre identité, je pense que ce sont des questions qui méritent une clarté absolue. J’attends avec impatience une solution via la mise en place d’une transparence et l’adoption d’une législation appropriée pour contribuer à garantir la protection des droits individuels ».

Comme dans le film Her, la voix « Sky » répondait dans les démos d’OpenAI avec un ton de flirt. Dans un sketch Desi Lydic, du Daily Show, s’en est moqué en disant que Sky était « clairement programmée pour nourrir l’ego des mecs » :

This is the best (and funniest!) take I've seen on the whole GPT-4o situation so far 😂 https://t.co/4CAJ9e1Vxh

— Sasha Luccioni, PhD 🦋🌎✨🤗 (@SashaMTL) May 20, 2024

☕️ HandBrake 1.8.0 disponible, la version Linux portée vers GTK4

HandBrake

Le célèbre outil, spécialisé dans la conversion des vidéos, revient dans une nouvelle version. Elle apporte plusieurs améliorations importantes, dont la prise en charge de FFmpeg 7.0, du muxing VP9 et FLAC dans les conteneurs MP4, ou encore l’arrivée d’un codeur TrueHD, avec support des fréquences d’échantillonnage de 88,2, 96, 176,4 et 192 kHz.

On trouve également des nouveautés plus générales, notamment le passage à GTK4 pour la version Linux, avec la clé une interface mieux intégrée et modernisée. On note de nouvelles icônes, le support de l’analyse récursive de fichiers et de l’analyse multi-fichiers pour le glisser-déposer, ainsi que deux nouveaux flags, –clear-queue et –auto-start-queue.

La nouvelle mouture corrige une série de bugs, dont le souci d’instabilité lié à l’horodatage dans le conteneur MP4 à cause d’une fréquence d’images NTSC constante, l’écrasement des paramètres des sous-titres ou encore la disposition incorrecte des canaux durant le codage d’une piste 6.1 dans Opus.

Comment OpenAI évite toute critique de ses anciens employés

NDIA

La semaine dernière, des employés d’OpenAI, dont Ilya Sutskever et Jan Leike, ont quitté l’entreprise, laissant l’équipe de « Superalignement » vide. Mais leur message pour annoncer leur départ était laconique. La raison ? OpenAI imposait jusqu’à présent à ses salariés voulant quitter l’entreprise la signature d’un accord de confidentialité (NDA) à vie, au risque de perdre leurs actions.

Les déclarations des démissionnaires d’OpenAI envers leur ancien employeur étaient plus que succinctes. Ilya Sutskever affirmait ainsi être « convaincu qu’OpenAI construira une AGI à la fois sûre et bénéfique ». Étonnement positif pour quelqu’un quittant l’entreprise. Jan Leike a seulement écrit « « j’ai démissionné ».

Vendredi, OpenAI a finalement annoncé la dissolution pure et simple de leur équipe tout en expliquant intégrer les personnes restantes dans ses autres équipes de recherche « afin d’aider l’entreprise à atteindre ses objectifs en matière de sécurité ».

Le média Vox a trouvé une raison au mutisme des employés : l’entreprise leur a simplement fait signer un accord de confidentialité (NDA) qui leur interdit de la critiquer.

Interdiction de critique à vie


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La justice britannique autorise Julian Assange à faire appel de son extradition aux États-Unis

One more time
Des manifestants portant des banderoles Free Julian Assange

Julian Assange a « remporté une victoire », estiment ses défenseurs. Il a en tout cas obtenu un sursis dans sa lutte contre son extradition du Royaume-Uni, les juges de la Haute Cour de Londres lui ayant accordé l’autorisation de faire appel.

Fin mars, les deux juges de la Haute Cour de Londres avaient donné un délai à la justice états-unienne pour garantir que le fondateur de WikiLeaks bénéficierait, en cas d’extradition, de la protection due aux journalistes pour certaines des accusations le visant. Mais aussi de la protection accordée par le premier amendement.

Les (éventuelles) nouvelles assurances états-uniennes devaient être examinées par la Haute Cour de justice ce lundi 20 mai. Or, résume The Guardian, les avocats des États-Unis n’ont pas réussi à convaincre les juges que leur pays pourrait fournir à Julian Assange les garanties appropriées qu’il sera :

« autorisé à invoquer le premier amendement, que le requérant ne sera pas lésé lors du procès, y compris lors de la condamnation, en raison de sa nationalité, qu’il bénéficiera des mêmes protections du premier amendement qu’un citoyen américain, et que la peine de mort ne sera pas prononcée. »

Une « victoire » pour les défenseurs de Julian Assange

L’équipe de défense de Julian Assange n’a pas contesté l’assurance états-unienne qu’il ne risquait pas la peine de mort, reconnaissant qu’il s’agissait d’une « promesse non ambiguë de l’exécutif ». A contrario, la justice américaine a reconnu que Julian Assange pourrait se prévaloir du premier amendement, mais sans promettre qu’il pourrait en bénéficier, relève Le Monde.

La justice britannique n’ayant pas estimé que des garanties suffisantes avaient été apportées, Julian Assange pourra donc bénéficier d’une audience pour faire appel, sur le fond, de son extradition.

Stella Assange addressing the crowd following Monday's UK court hearing granting an appeal for Julian Assange: “Now is the moment to drop this case…this case is shameful and it is taking an enormous toll on Julian" #FreeAssangeNOW pic.twitter.com/CzT62FIghs

— WikiLeaks (@wikileaks) May 20, 2024

Les soutiens de WikiLeaks se sont succédé au micro, en ce début d’après-midi, pour célébrer ce qu’ils qualifient de « victoire ». Ils se félicitent que la Justice britannique refuse, elle aussi, de « croire » les assurances apportées par les USA.

« Trop, c’est trop » : l’Australie demande un abandon des charges

Ils appellent également Joe Biden, à l’instar d’une vingtaine d’ONG – dont Amnesty International, Human Rights Watch et RSF – à abandonner les poursuites visant le fondateur australien de WikiLeaks.

Le mois dernier, le président américain avait en effet indiqué que son administration avait accepté d’examiner la demande faite par l’Australie d’un abandon des poursuites contre son célèbre ressortissant.

Le Parlement australien avait adopté une motion demandant d’y mettre un terme. Le texte avance que « le gouvernement australien et l’opposition ont déclaré publiquement que cette affaire dure depuis trop longtemps », et « souligne l’importance pour le Royaume-Uni et les États-Unis de mettre un terme à cette affaire afin que M. Assange puisse rentrer chez lui dans son pays ».

« Cette affaire ne peut pas durer indéfiniment », avait déclaré le Premier ministre australien, Anthony Albanese, soulignant que les Australiens de tous bords sont d’accord pour dire que « trop c’est trop », et indiquant avoir soulevé le cas de M. Assange « au plus haut niveau » en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Enfermé depuis 12 ans, incarcéré depuis 5 ans

Si la justice britannique l’envoie finalement aux États-Unis, il lui restera un dernier recours : saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. Celle-ci peut, en cas de « risque imminent de dommage irréparable », prononcer des « mesures provisoires », telle une suspension d’extradition, rappelle Libération.

Sous le coup de 18 chefs d’inculpation, dont 17 au titre de l’Espionage Act de 1917, Julian Assange encourt jusqu’à 175 ans de prison, et probablement « au moins 30 à 40 ans » d’après ses avocats. Les procureurs américains avaient de leur côté déclaré que ce ne serait « pas plus de 63 mois » [ndlr : 5 ans et 3 mois].

L’Australien de 52 ans, dont la santé (y compris psychique) n’a cessé de se détériorer ces dernières années, est enfermé depuis 12 ans : de 2012 à 2019 dans l’ambassade d’Équateur à Londres, où il s’était réfugié après avoir brisé le bracelet électronique qu’il devait porter depuis fin 2010, et dans la prison de haute sécurité de Belmarsh depuis cinq ans.

Le nickel, un enjeu d’indépendance technologique en Nouvelle-Calédonie

Une archipelle pour des archipertes ?

L’histoire de la Nouvelle-Calédonie est liée au nickel depuis plus de 200 ans, et c’est encore le cas des émeutes récentes. Ce matériau stratégique est au cœur de la question de l’indépendance technologique, auxquels il faut ajouter les enjeux économiques de l’archipel dont les exportations de nickel sont la principale source de revenus.

En Nouvelle-Calédonie, la situation est loin d’être apaisée et les émeutes continuent depuis la semaine dernière, avec un bilan de six morts pour le moment. L’état d’urgence a été décrété, TikTok banni dans la foulée ; une décision attaquée en justice par la Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’Homme. L’archipel est aussi au cœur d’une guerre des temps moderne sur le nickel, un matériau stratégique utilisé pour les batteries des véhicules électriques et dans des aciers inoxydables.

« L’histoire de la Nouvelle-Calédonie se confond avec celle du nickel », explique (.pdf) la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris. Cette dernière a été créée en 1998 suite à la signature des accords de Matignon-Oudinot. « Elle représente les intérêts des institutions politiques de Nouvelle-Calédonie (gouvernement, Congrès et les 3 provinces) et suit les dossiers administratifs et institutionnels qui lui sont confiés », ajoute-t-elle sur son site.

Petit point historique : « Lorsqu’il découvre, en 1774, cette terre qui lui rappelle son Écosse natale, James Cook pressent déjà la présence de richesses souterraines. L’un des membres de son expédition, John Foster, sait qu’Axel Frederik Cronstedt a trouvé, trois ans auparavant en Suède, un sulfure de nickel. Il observe le sol et note, dans son carnet de voyage, que “l’île recèle les veines métalliques les plus riches”. Mais ce n’est qu’en 1864 que l’ingénieur Jules Garnier repère véritablement du silicate de nickel dans le sud-ouest de la Grande Terre ».

Ressources vs réserves

Pour en revenir à nos moutons, la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris explique que la « Nouvelle-Calédonie possède environ 25 % des ressources mondiales de nickel, mais elle ne détient que 9 % des réserves planétaires, au même niveau que l’Indonésie et l’Afrique du Sud ». Pour autant, la situation est loin d’être la même avec ses concurrents, notamment l’Indonésie, soutenue par la Chine.

Pause sémantique. Les ressources correspondent aux valeurs calculées par les géologues et les scientifiques, c’est un tonnage théorique. Les réserves sont les « amas minéralisés jugés exploitables tant au niveau technique qu’économique ». Les réserves sont ainsi les ressources exploitables à un instant T.

L’Indonésie explose les compteurs, la Nouvelle-Calédonie en 3e ou 4e place


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☕️ Blue Origin envoie six astronautes dans l’espace

Ce week-end, la société fondée par Jeff Bezos a envoyé sa septième fournée d’astronautes dans l’espace. Il s’agit pour rappel d’un vol suborbital de quelques minutes au total, avec six personnes à bord.

La société met en avant l’histoire de l’un d’entre eux – Ed Dwight – qui avait « été sélectionné par le président John F. Kennedy en 1961 comme le premier candidat astronaute noir du pays, mais n’a jamais eu l’occasion de voler ».

La capsule est venue se poser sur la terre ferme à l’aide de ses parachutes, tandis que le corps principal de la fusée (le premier et seul étage) est revenu se poser en douceur sur sa base de lancement.

Comme son nom l’indique, NS-25 (NS pour New Shepard) était la 25ᵉ mission de Blue Origin. Cela faisait près de deux ans que la société n’avait pas envoyé d’humains dans l’espace. La dernière fois, c’était en août 2022.

Entre temps, la mission NS-23 était un échec avec la perte du lanceur lors du décollage. La capsule avait activé son système de sécurité et était venue se poser sur la terre ferme sans dommage. En décembre 2023, NS-24 n’avait pas d’équipage à bord.

Ubuntu 24.10 : destination Wayland et chiffrement intégral du disque

Une histoire de piaf et de prophétie
Fond d'écran par défaut d'Ubuntu 24.04

Dans sa dernière communication, l’équipe de développement d’Ubuntu a donné plusieurs informations importantes sur la prochaine version de la distribution Linux. La mouture 24.10 devrait être nettement plus riche en nouveautés que la 24.04 LTS du mois dernier.

Ubuntu 24.04, alias Noble Numbat, n’était pas dénuée d’apports. Mais on ne peut pas dire qu’elle ait révolutionné l’informatique, ce qui convient d’ailleurs à une bonne part des utilisateurs. Il s’agissait en fait d’un contexte particulier : l’activation par défaut des framepointers et d’autres éléments, ainsi que le gros problème de sécurité engendré par l’affaire XZ Utils ont entrainé une révision des plans et une compilation de toute la distribution.

Le temps « perdu » a limité le nombre de nouveautés à inclure dans la bêta publique, qui ne dure que deux ou trois semaines. Les plans pour Ubuntu 24.10 – qui s’appellera Oracular Oriole – sont de rattraper le retard et de lisser les nouveautés introduites dans Noble Nombat. Des apports significatifs sont prévus.

Chiffrement intégral du disque et Wayland

Canonical compte réactiver la télémétrie sur les problèmes de configuration rencontrés sur les périphériques. La société ambitionne en effet d’utiliser par défaut le chiffrement intégral du disque basé sur la puce TPM. L’annonce fait étrangement suite à celle de Microsoft, qui s’avance dans la même direction.

Ce retour d’informations interviendra dès l’installation du système. L’installeur, intégralement revu pour Ubuntu 23.10 et amélioré dans la version 24.04 LTS, sera donc à nouveau renforcé. Les informations captées devraient aider Canonical à mieux cerner certains soucis techniques, notamment ceux liés aux pilotes NVIDIA.

L’éditeur compte ainsi préparer le terrain au chiffrement intégral du disque (qui n’interviendra peut-être pas dans la prochaine version) et activer par défaut Wayland pour les possesseurs de GPU NVIDIA.

« Il y a encore quelques problèmes connus avec cette combinaison et en raison de la forte utilisation d’Ubuntu Desktop dans l’IA/ML, VFX et d’autres industries, nous avons conclu qu’il était trop tôt pour faire ce changement dans Ubuntu 24.04 LTS », ajoute Canonical.

L’activation par défaut va, là aussi, permettre la remontée d’informations. L’éditeur évoque une liste de problèmes réduite, qui devrait permettre la même activation par défaut dans Ubuntu 26.04, la prochaine édition LTS du système. Avec Ubuntu 24.10, Wayland devrait donc être actif sur la totalité des configurations, l’ancien serveur graphique X restant disponible en solution de secours.

De multiples autres nouveautés

GNOME 47 sera de la partie. Sa version finale devrait être prête quelques semaines avant la publication de la bêta d’Ubuntu 24.10. Canonical va d’ailleurs profiter de l’intégration renforcée de Wayland dans GNOME à cette occasion.

L’assistant de bienvenue va également être révisé. Canonical poursuit son travail de réécriture pour ses applications intégrées en les passant à la moulinette Flutter. L’assistant va donc être remanié en tenant compte des changements intervenus dans l’installeur, pour donner une continuité dans l’expérience utilisateur. De nouvelles fonctions doivent y être ajoutées, dont la création de comptes utilisateurs.

Puisque l’on parle de Flutter, Canonical ajoute que le travail de migration de GTK3 vers GTK4 continue. Les bénéfices attendus sont de meilleures performances ainsi qu’une prise en charge améliorée de l’accessibilité. Sur ce dernier point, rappelons que l’un des apports d’Ubuntu 24.04 est la possibilité d’activer les options d’accessibilité dès le début du processus d’installation.

Le Centre d’applications sera enrichi lui aussi. La découverte sera facilitée sur un plus grand nombre de catégories. On y trouvera aussi le support des installations tierces de paquets DEB. Enfin, une amélioration est prévue pour les messages de mises à jour pour les snap en cours d’exécution.

Version immuable et embauches massives

Enfin, deux nouvelles d’importance. D’abord, le travail continue sur Ubuntu Core Desktop, la première version immuable du système pour les machines de bureau.

Ensuite, Canonical va embaucher. Dans l’année qui vient, l’entreprise compte faire grandir l’équipe Ubuntu Desktop « d’au moins 50 % ». « Si vous avez la passion et les compétences nécessaires pour être à la pointe de la performance, de la sécurité, de l’immuabilité et de l’accessibilité, alors nous voulons vous connaître », indique l’entreprise.

☕️ IA générative : le ton monte entre l’Europe et Microsoft

Drapeau de l'Europe

La Commission européenne n’est pas satisfaite. Bing, en tant que contrôleur d’accès désigné par le DSA, est soumis à un certain nombre d’obligations. Le 14 mars, l’Europe avait ainsi demandé à Microsoft des informations portant sur les risques liés à l’IA, « notamment Copilot in Bing et Image Creator by Designer ».

Selon la Commission, dans une note du 17 mai, les réponses étaient incomplètes. Une nouvelle demande a été envoyée, cette fois juridiquement contraignante.

« La demande d’informations repose sur le soupçon que Bing pourrait avoir enfreint le DSA en ce qui concerne les risques liés à l’IA générative, tels que les “hallucinations”, la diffusion virale de “deepfakes”, ainsi que la manipulation automatisée de services susceptibles d’induire les électeurs en erreur. »

La Commission précise que l’amende pourrait aller jusqu’à 1 % du revenu annuel ou du chiffre d’affaires mondial, assortie d’une sanction périodique pouvant grimper jusqu’à 5 % du revenu journalier moyen ou du chiffre d’affaires annuel mondial du prestataire, si Microsoft ne répond pas dans les temps. Si les informations fournies se révèlent « incorrectes, incomplètes ou trompeuses », la même amende pourra être appliquée.

L’Europe rappelle toutefois qu’une telle demande d’information est un acte d’enquête « qui ne préjuge pas des éventuelles autres mesures que la Commission pourrait ou non décider de prendre ». Selon les éléments fournis, une procédure formelle pourrait être ensuite ouverte.

☕️ iFixit démonte l’iPad Pro 13 et le Pencil Pro, qui en prend pour son grade

Nos confrères pointent du doigt une amélioration intéressante dans la conception de la nouvelle tablette d’Apple (avec une puce M4) : « Pour la première fois sur un iPad Pro, nous sommes en mesure de retirer la batterie immédiatement après avoir retiré l’écran ». Et ce, malgré la finesse du produit, largement mise en avant par Apple dans sa communication.

Ils ajoutent rapidement qu’ « immédiatement est relatif ici. Il y a encore des vis et des supports, mais il s’agit d’une amélioration majeure par rapport aux iPad de la génération précédente ». La victoire n’est pas totale : Apple utilise encore massivement de la colle, « tout simplement pas assez de place pour les vis ».

Quant au Pencil Pro, iFixit résume sa pensée en une courte phrase : « c’est une merde jetable une fois que la batterie est morte ». Une vidéo du démontage a aussi été mise en ligne :

☕️ Winamp va devenir open source

Winamp

Winamp, c’est le symbole d’une époque pratiquement révolue, où l’on organisait des centaines, voire des milliers de MP3 (ou autres codecs sonores) pour se constituer une vaste médiathèque musicale. Avec l’arrivée de YouTube et des plateformes de streaming, l’usage a changé et Winamp a été relégué à l’arrière-plan.

L’application est devenue une plateforme centrée sur les radios et la distribution intégrée. Il n’y a plus grand-chose à voir avec le petit lecteur des débuts, léger et si riche en fonctions, même si un lecteur est toujours présent dans l’ensemble. La plateforme est surtout conçue pour faciliter la publication de titres par les artistes sur les plateformes de streaming.

L’ancien lecteur avait été abandonné en 2013 (une décision d’AOL à l’époque), avant d’être repris en main en 2018. Mais Llama Group, qui en possède les droits, désire se concentrer sur ses services web et ses applications mobiles. L’application Windows classique va donc passer en open source le 24 septembre. La licence n’est cependant pas encore connue.

Il est probablement déjà trop tard pour Winamp. Seule la version Windows est concernée (la version Mac a été abandonnée il y a des années) et des initiatives ont depuis longtemps pris le relai sur Linux. Sans parler de VLC.

666e édition des LIDD : Liens Intelligents Du Dimanche

Le voilà, le tant attendu 666e !

Comme tous les dimanches (après une petite pause ces dernières semaines), voici notre sélection des liens les plus intéressants de ces derniers jours. Ils proviennent des commentaires les plus intéressants, utiles et/ou originaux de la semaine, mais aussi de nos recherches.

Le floutage de demain passe dès aujourd’hui par l’IA

Dans sa revue des médias, l’INA propose un article très intéressant sur la nécessité d’inventer « le floutage de demain » : « Pendant longtemps, la télé a flouté les personnes qui souhaitaient témoigner de façon anonyme. Ces floutages sont désormais contournables grâce à l’intelligence artificielle. Pour trouver des solutions qui permettent de continuer à assurer la protection de ces témoins, une course contre la montre s’est engagée à France Télévisions ».

Nos confrères se sont posés la question de savoir si les méthodes d’anonymisation des visages étaient suffisantes, d’autant que cela soulève des questions déontologiques sur la nécessaire et obligatoire protection des sources. Résultat des courses : « le floutage tel qu’il existe aujourd’hui risque d’être compromis ». Une trentaine de sujets ont déjà été dépubliés.

Et si la solution venait de l’intelligence artificielle qui placerait un nouveau visage à la place de l’ancien, avec un autre intérêt que l’anonymisation : « L’IA permet d’envisager l’émotion qu’on nous partage, mais sans révéler le témoin. Le visage, c’est souvent la part d’humanité qui reste dans les zones du monde où il y a des conflits ou de la répression ».

Il y a déjà une utilisation concrète avec le documentaire Nous, jeunesse(s) d’Iran, cité par la Revue des médias. Il a été diffusé sur France 5 : « six récits de jeunes de moins de 25 ans donnent vie aux transformations en cours dans la société iranienne ».

Pour ce film, les réalisateurs ont « fait le choix de générer des visages via intelligence artificielle pour anonymiser ses témoins (au centre). Créer une simple mosaïque présente dorénavant trop de risques. Quant au carré noir, difficile de l’utiliser durant tout un film », explique l’INA.

Neurone et IA : la bonne connexion ?

France Culture propose un podcast sur l’histoire de l’IA : « Aux origines de l’intelligence artificielle, il y a la volonté de plusieurs chercheurs de décrypter les mécanismes de la pensée humaine. Quel rôle ont joué les premiers réseaux de neurones artificiels dans cette histoire à rebondissements ? ». L’invité du jour est Alban Leveau-Vallier, docteur en philosophie à Sciences Po Paris.

C’est quoi être « identifiable » au sens du RGPD ?


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#Flock tease son strip

VRAAAAA en surround onomatopéerama 7.1

Nous voilà bien.

J’avais dit que je teasais mon strip, mais je suis nul en pub et j’ai surtout bien d’autres choses à vous raconter cette semaine, notamment ces histoires de “Choose France“,
de parts de gâteaux culturels, de poisse de fusée, ou même encore de self-control.

En parlant de self-control, vu que j’en ai manqué, faut quand même que je vous raconte pour ce strip. J’étais au carrefour de la fin de semaine avec le weekend, quand voilà que déboule comme une furie un strip, sans crier gare, ni même claxonner. Il me semblait évident de devoir lui laisser la priorité. Du coup j’ai dû accélérer. Pardonnez les couleurs de signalisation et les traits en pointillé, au moins je n’ai quasiment pas dépassé les lignes blanches.

Mais pas d’inquiétude, j’étais en règle, ce strip est réglo, j’avais bien mes papiers : les voici, ici et ici.

Merci m’sieur l’agent !

Cette chronique est financée grâce au soutien de nos abonnés. Vous pouvez retrouver comme toutes les précédentes publications de Flock dans nos colonnes.


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Le Conseil de l’Europe adopte sa Convention-cadre sur l’intelligence artificielle

Premier traité international contraignant
IA Act

Les 46 États membres du Conseil de l’Europe ont adopté la Convention-cadre sur l’intelligence artificielle, premier traité international juridiquement contraignant en la matière.

Respect de l’autonomie personnelle, obligations de transparence et contrôles adaptés au contexte, obligation de rendre des comptes en cas d’impacts négatifs des systèmes d’intelligence artificielle sur les droits humains, la démocratie ou l’État de droit… Le Conseil de l’Europe a adopté ce 17 mai sa Convention-cadre « sur l’intelligence artificielle et les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit ».

Il s’agit, en matière d’intelligence artificielle, du premier texte d’ampleur internationale qui soit juridiquement contraignant. Le texte a été adopté pendant la réunion ministérielle annuelle du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, qui rassemble les ministres des Affaires Étrangères des 46 États membres (parmi lesquels les 27 pays de l’Union, mais aussi des États comme la Suisse, la Norvège ou la Turquie).

Plus de 50 pays réunis


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