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☕️ X autorise officiellement le contenu pornographique « consensuel »

X (ex-Twitter) a changé ses conditions pour accepter officiellement le contenu pornographique « produit et diffusé de façon consensuelle ». Seules restrictions : « qu’il soit correctement étiqueté et pas mis en évidence », sur les photos de profil ou les bannières.

Sont désormais clairement acceptés les contenus présentant de la « nudité partielle ou complète », et des « actes sexuels explicites ou implicites », y compris sous la forme de contenu généré par IA, de dessinés ou d’animés (type hentai).

La plateforme indique que les utilisateurs de moins de 18 ans ou qui n’indiquent pas de date de naissance dans leur profil ne pourront pas voir les contenus en question. 


De fait, l’évolution de politique a lieu dans un contexte de pression grandissante des régulateurs en matière d’obligation de protection des mineurs.

☕️ Européennes : TikTok accepte des publicités de désinformation politique

Le mot TikTok tapé sur une machine à écrire

En amont des élections législatives européennes, l’ONG Global Witness a soumis plusieurs réseaux sociaux à un test : soumettre 16 publicités contenant de la désinformation politique pour observer la réaction de YouTube, TikTok et X.

Toutes les publications étaient pensées pour le public irlandais, et contenaient des éléments évoquant une fermeture des bureaux de vote provoquée par une épidémie de maladie infectieuse, de fausses informations sur la manière de voter ou des incitations à la violence.

Résultat des courses, X a bloqué toutes les publicités et suspendu le compte qui les publiait pour « violation de ses conditions d’utilisation », YouTube a bloqué 14 publications, et TikTok les a toutes acceptées.

L’ONG a bloqué la publication de ces éléments avant qu’ils n’atteignent réellement le grand public.

En parallèle, la BBC a réalisé ses propres expérimentations et constaté que la plateforme de vidéos présentait une nette propension à la diffusion de contenus politiques faux, générés par intelligence artificielle et/ou incitant à la violence.

Européennes : les dons des Big Tech favorisent les candidats libéraux

Follow the money
Drapeaux de l’Union européenne

En amont des élections législatives européennes, les géants numériques financent les partis libéraux.

Les élections européennes commenceront le 6 juin aux Pays-Bas et se poursuivront jusqu’au 9 juin, mais les géants de la tech sont déjà sur les rangs pour se trouver des soutiens.

Selon les données de l’Autorité pour les partis politiques européens et les fondations politiques européennes, Google, Apple et Microsoft ont tous versé des dons aux principaux think-tanks politiques, voire aux partis politiques européens eux-mêmes. Cumulées, ces dons font de la tech l’industrie qui a le plus contribué en amont des élections parlementaires, relève Politico.

L’alliance des libéraux et démocrates et son think tank, principaux bénéficiaires

Dans le détail, c’est l’Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe (ALDE) et son think tank European Liberal Forum (ELF) qui ont attiré le plus de financement. Microsoft et Qualcomm (via sa branche française) ont respectivement versé 18 000 euros, soit le maximum légal, à l’ALDE. L’ELF a reçu 5 000 euros supplémentaires de Microsoft et 18 000 euros d’Apple et de la branche irlandaise de Google respectivement.

Autre bénéficiaire : le Wilfried Martens Centre du Parti populaire européen (PPE) a reçu 8 000 euros de la branche belge de Google ainsi que d’Intel et d’Apple.

Lobbying par financement

Si ces dons sont parfaitement légaux, ils restent une manière d’influencer le champ politique européen. Divers travaux, dont l’ouvrage The Misinformation Age de Cailin O’Connor et James Weatherall (Yale University, 2019), ont souligné à répétition la propension des grandes entreprises en général – et des géants du numérique en particulier – à influencer la recherche académique et les décisions politiques par la simple orientation de leurs moyens financiers.

Une autre manière de faire, toujours en s’aidant de fonds, consiste à utiliser des relais locaux. En mars, l’association Corporate Europe Observatory regrettait ainsi publiquement que des start-ups européennes comme Mistral AI ou Aleph Alpha aient, chacune, œuvré pour orienter la rédaction de l’AI Act en faveur des intérêts des géants états-uniens.

En amont des élections parlementaires européennes, Corporate Europe Observatory a d’ailleurs publié un guide à destination des candidats aux européennes pour les aider à identifier et manœuvrer le lobbying des grandes entreprises.

[Édito] IA : il nous faut un traitement plus nuancé

IA quoi ?

Alors que la machine médiatique participe à amplifier le buzz autour de l’intelligence artificielle, Next se demande comment traiter le sujet à sa juste mesure.

Mise à jour du 4 juin 2024 : ajout de la mention de Shaping AI

Comment parler correctement d’intelligence artificielle ? Il y a quelques semaines, auprès de la BBC, le professeur d’intelligence artificielle à la Liverpool Hope University David Reid déclarait : « je situerais la couverture médiatique de l’IA quelque part autour de 2 sur 10 ». Sa critique principale : le monde médiatique parle du champ comme d’une entité unique, alors qu’il ne l’est pas. Et d’appeler à une couverture plus nuancée.

La critique n’est ni neuve, ni cantonnée au monde britannique. À en croire Emily Bell, directrice du Tow Center for Digital Journalism de l’Université de Columbia, aux États-Unis, elle peut même s’expliquer par l’accélération du cycle de l’actualité, qui rend plus complexe, encore, la couverture de l’explosion de l’IA générative que ne l’a été celle de l’explosion d’internet en 2000 ou celle des smartphones en 2007.

Quoi qu’il en soit, les chiffres sont là : au Royaume-Uni, 60 % des articles relatifs à l’intelligence artificielle concernaient en 2018 des produits, des initiatives et des annonces de l’industrie technologiques. 33 % des sources identifiables venaient du secteur privé, soit deux fois plus que celles issues du monde académique. Pour certains chercheurs cités par le Reuters Institue, une partie du traitement du domaine s’apparente carrément à une « épidémie de mésinformation », dans laquelle les médias se contentent d’amplifier un buzz alimenté par les constructeurs.

La problématique se traduit, aussi, dans le type de sources relevées dans les articles de presse tech comme généralistes : dans l’ultra-majorité des cas, il s’agit d’une poignée d’informaticiens, d’entrepreneurs et de politiciens aux positions quasi unanimes, en faveur du développement et du déploiement de ces technologies.

Sauf qu’au Canada comme ailleurs, les liens entre intérêts universitaires, industriels et politiques, en matière d’IA, sont finement intriqués, les premiers cherchant financement chez les deux autres, qui interagissent par ailleurs pour la création d’un écosystème favorable à la promotion de l’IA. Ce qu’il manque, dans tout cela, ce sont les voix de ceux qui s’intéressent au reste, aux externalités sociales, environnementales, aux effets concrets et présents de l’expansion de cette industrie.

Côté francophone, on trouve des chiffres sur le succès médiatique du champ technologique : depuis 2022, selon la plateforme de veille Tagaday, le volume d’articles relatifs à l’IA a été multiplié par trois, sachant qu’au 1er trimestre 2023, un article sur 100 était consacré au sujet. Selon l’entreprise, une telle visibilité médiatique a quelque chose de comparable… « au conflit Israël – Hamas ». Si bien qu’entre 70 % et 80 % de la population interrogée par le Reuters Institute dans six pays (dont la France) a entendu parler de l‘IA générative… alors qu’à peine 15 % des Français utilisent un outil comme ChatGPT au moins une fois par mois.

Sur un corpus d’articles de presse produits sur dix ans, entre 2011 et 2021, le projet Shaping AI du médialab de SciencesPo relève 19,05 % d’articles « associés à un discours de promesse technologique » et 9,5 % « associés à un discours critique ou de menace lié à ces technologies ». En éliminant les articles catégorisés « neutres », l’équipe de recherche constate une constante de deux tiers d’articles optimistes pour un tiers d’articles critiques. Un nombre croissant d’articles se penchent aussi sur le casse-tête que l’intelligence artificielle, générative ou non, pose dans les rédactions (pour, contre, ou les deux ? Quels types de modèles ? Pour quels types d’usages ? De la modération ? De l’enquête ? Du bâtonnage de dépêche chiffrée ?). Quant à Tagaday , sur les plus de 162 000 articles ou sujets audiovisuels analysés, elle rapporte une surreprésentation très nette de ChatGPT parmi les noms de modèles génératifs évoqués.

En 2023, nous revenions aussi sur le travail des sociologues Anne Bellon et Julia Velkovska, qui rapportait une évolution globale du traitement de l’IA en France (moins d’utilisation du terme « robot » à partir de 2016, plus d’occurrence de l’expression « IA » depuis). Comme d’autres, elles soulignent qu’une petite poignée de personnalités (Yann Le Cun, Ray Kurzweil ou, plus franco-français, Cédric Villani) est très largement citée, dont certains présentent une expertise débattue. Ainsi de Stephen Hawking, qui n’était pas expert de l’IA, et surtout de Laurent Alexandre, cinquième personnalité la plus présente dans leur corpus.

Les enjeux sont multiples, pourtant, et les seuls représentants de l’industrie numérique ne permettront pas de les décortiquer avec la nuance nécessaire. Il y a à peine six mois, ces leaders appelaient eux-mêmes à une pause dans le développement de l’IA. De pause, il n’y a pas eu. À la place, pointe la journaliste Julia Angwin, nous voilà aux prises avec des technologies génératives instables, qui inondent le web de contenus de faible qualité, mais peinent à prouver leur utilité.

Ça n’est pas la première fois que le monde médiatique se fait avoir par les promesses délirantes des industriels de la tech. Avons-nous seulement appris du passé ? De la bulle internet ? De celle des cryptos ? Du métavers ?

Il ne s’agit pas de tout jeter. Les technologies déployées par le champ de l’intelligence artificielle sont multiples, pour certaines anciennes, et sont là pour rester. Il s’agit de reconnaître, en revanche, que les questions auxquelles il nous faut chercher des réponses sont multiples.

Sur les modèles eux-mêmes, pour commencer : GPT-4 a-t-il réellement réussi haut la main l’examen du barreau, comme le clamait OpenAI en mars 2023 ? Un réexamen du chercheur Eric Martínez laisse penser qu’il s’est plutôt trompé pour une question sur deux. Quid de la capacité de ces modèles à répondre à des questions simples ? En contexte médical, une étude de Stanford montre que si un médecin sur dix utilise déjà ChatGPT au quotidien aux États-Unis, le grand modèle de langage produit trop d’erreurs pour être utilisable.

Les cadrages économiques aussi demandent de la nuance : quand Emmanuel Macron promeut l’intelligence artificielle en France, quelles mesures proposent-ils concernant les emplois qui seront touchés, forcés à muter ? Quelle évolution des cadres de travail, outre la réduction de l’assurance-chômage ?

Dans un autre domaine, la conférence Vivatech fait le plein de tables rondes sur les intérêts du nucléaire. Le président de la République joue, lui aussi, de cet argument pour attirer les géants numériques. Et c’est vrai, l’électricité française peut se targuer d’être peu carbonée.

Mais quid des autres effets du numérique sur l’environnement ? Sur quels terrains seront construits les data centers ? Avec quelle eau les refroidira-t-on ? En cas de canicule, comment l’arbitrage entre les usages des entreprises et ceux des citoyens sera-t-il organisé ?

Chez Next, on essaie d’aborder l’intelligence artificielle en gardant ce type de questions en tête. On s’interroge aussi sur l’utilité des technologies que l’on croise avant de s’y attarder. Notre problème, évidemment, est qu’il est matériellement impossible de traiter la totalité des applications concrètes de l’IA. Chaque jour, il nous faut donc faire des choix.

Et vous, comment voudriez-vous entendre parler d’intelligence artificielle ?

☕️ Investissements dans l’IA : l’Union européenne à la traîne, faute de suivi

Malgré d’importants travaux pour faciliter le développement de l’intelligence artificielle, l’Union européenne reste à la traîne sur la scène mondiale avec des investissements inférieurs à ceux des États-Unis et de la Chine, selon un rapport de la Cour des Comptes européenne.


Quand bien même des mesures ont été prises pour développer un écosystème d’IA au tournant des années 2020, l’entité souligne un manque d’outils de gouvernance et de suivi des objectifs d’investissements comme de leurs résultats.

Elle appelle à des actions mieux ciblées, pour que les dépenses réalisées par l’Union européenne donnent un réel coup d’accélérateur au milieu.

Européennes : mobilisation contre les violences numériques de genre

#GirlsWantCyberJustice

Avec #GirlsWantCyberJustice, une dizaine d’activistes européennes appellent les (futurs) parlementaires européens à lutter contre les violences numériques.

« En moyenne, je pense que je passe trois heures chaque semaine à gérer les suites judiciaires liées aux violences qui me visent en tant qu’élue ». Membre des Écologistes et conseillère de Paris, Raphaëlle Rémy-Leleu explique être, avec ses collègues, cible d’une attention particulière :« Ce sont des campagnes de cyberharcèlement, des insultes, des menaces, autant d’éléments qui peuvent avoir une déclinaison dans la vie hors ligne, des effets physiques, psychologiques, ou même sur nos travaux. »

La violence numérique en ligne est un danger démocratique, alertait en novembre la vice-Première ministre néerlandaise, Sigrid Kaag. À tel point que des femmes politiques sont forcées d’adapter leur comportement pour se protéger. Un des harceleurs numériques de Raphaëlle Rémy-Leleu, par exemple, s’est mis « à me suivre dans des réunions publiques. On parle de comportements inquiétants, violents, qui imposent aux femmes politiques de réfléchir à une mise en sécurité supplémentaire, des enjeux auxquels les hommes politiques ont moins affaire ».

« Les violences numériques sont des violations des droits de l’homme aux conséquences dévastatrices sur la vie des victimes, qu’il s’agisse de préjudices physiques, psychologiques, sociaux ou économiques », écrivent dans une lettre ouverte l’association française Stop Fisha, l’allemande Hate Aid, l’italienne Chayn Italia, et une dizaine d’expertes des violences numériques d’Europe de l’Ouest. Sous le message #GirlsWantCyberJustice, elles appellent les (futurs) parlementaires européens à se mobiliser sur la question des cyberviolences contre les femmes et les minorités.

Les violences numériques, un enjeu démocratique


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☕️ Nouvelle-Calédonie : levée de l’interdiction de TikTok

Bloqué le 15 mai en Nouvelle-Calédonie, TikTok est de nouveau accessible partout en France, « pour faire suite à la fin des mesures d’états d’urgence sur le territoire », a annoncé le haut-commissariat de la République.

« Sans précédent » dans un État de droit, la mesure avait été mise en place au motif que le réseau social était très utilisé par les émeutiers et qu’il pouvait servir de support de désinformation. Attaquée au Conseil d’État par La ligue des droits de l’homme, la Quadrature du Net et trois habitants de Nouvelle-Calédonie, elle avait été maintenue.

Les plateformes X et Facebook, sur lesquelles des opérations de désinformation ont été constatées par Viginum, n’ont pas été suspendues.

Tibo InShape, nouveau roi de YouTube : des muscles et des shorts

Du sport et des polémiques
un gros bras avec une couronne

Avec ses contenus de plus en plus généralistes et sa multiplication de shorts sans parole, l’expert en musculation Tibo InShape est devenu le youtubeur le plus suivi de France, devant Squeezie.

Petite révolution au pays des influenceurs : ce 26 mai, en atteignant les 18,9 millions d’abonnés sur YouTube (il avait dépassé les 10 millions en juillet 2023), Tibo InShape prenait la première place des youtubeurs les plus suivis de France. Squeezie, qui caracolait en première place depuis cinq ans, était dépassé de 19 000 abonnés dimanche dans la matinée.

Ce score ne doit rien au hasard : de son vrai nom Thibaud Delapart, l’influenceur de 32 ans avait déclaré en interview (fin 2023) vouloir devenir « le numéro 1 français », défi relevé autant par l’évolution de sa ligne éditoriale que l’adaptation de ses formats. Avec les shorts, les formats courts de YouTube très proches de ceux de TikTok, le vidéaste a non seulement accéléré le rythme, mais il est parvenu à toucher une audience internationale. Au rythme d’environ quatre par jour, la plupart de ces vidéos courtes sont en effet réalisées sans paroles, ce qui en simplifie l’exportation.

Du pur fitness à la diversification

La carrière de Thibaud Delapart a débuté en 2009. À 17 ans, raconte Le Monde, le garçon est victime d’une violente agression. L’épisode, qu’il racontera ensuite sur sa chaîne, le marque : il s’inscrit en salle de musculation et se met à transformer son corps. Quatre ans plus tard, devenu Thibo InShape, il met la vidéo de sa transformation en ligne. Suivront celles de ses entraînements, d’autres liés à son régime alimentaire, toujours sur un ton enjoué. Et des lourdeurs certaines, dans ses conseils séduction ou sa manie d’appeler les femmes « petites ».

Bientôt, il devient le premier youtubeur de la communauté fitness française. Mais pour continuer de croître, le vidéaste multiplie les plateformes, comme la plupart de ses collègues : à l’heure actuelle, il compte 11,5 millions d’abonnés sur TikTok et 9,1 millions sur Instagram. Surtout, lui qui évoquait la perspective de devenir premier youtubeur de France comme « un challenge » et une nouvelle occasion de « se dépasser », il fait varier ses contenus.

Dans sa version la plus récente, sa chaîne propose des vidéos aux titres excités – « Je mange comme un militaire pendant 24h !! », « j’ai survécu 60 jours sans film porno ! » – entre lesquels s’intercalent désormais des témoignages – « Il parle avec ses yeux !! », « Elle pesait 28kg, son combat contre la maladie ! » – et ses propres expériences – « Je visite l’avion du futur ! ».

Business model bien rodé

Tibo InShape a donc développé un ton, qui joue sur la blague parfois nigaude et sur une forme d’authenticité (outre la tendance racoleuse de ses titres de vidéos), via la mise en scène de son couple avec l’influenceuse fitness Juju Fitcats. Le trentenaire se démarque aussi des autres créateurs par sa stratégie marketing.

Auprès du Monde, le chercheur Joseph Godefroy pointe par exemple qu’il a réalisé peu de partenariats, ce qui lui a évité d’« apparaître comme un panneau publicitaire ». À la place, il promeut surtout ses propres produits, qu’il vend depuis 10 ans et dont la gamme s’étend désormais des vêtements au matériel de sport en passant par les programmes d’entraînement et les goodies.

Ses shorts, eux, sont réguliers et faciles à saisir quelle que soit la langue. Pour assurer leur production, le vidéaste s’appuie sur une « veille médiatique de qualité », estime auprès du Parisien l’analyste Tanja Miletic. Il reprend par exemple des tendances repérées à l’international… ce qui a aussi pu se traduire par des accusations de plagiat.

Une polémique qui est loin d’être la seule à entacher sa carrière. En 2023, il s’était aussi illustré, dans une vidéo censée encourager son public, pour avoir déclaré n’en avoir « rien à foutre de ta dépression ». Des propos sur lesquels il est revenu plus tard, allant notamment interroger la psychologue Delphine Py pour ses réseaux.

Multiplication des polémiques

S’il n’affiche aucun bord politique ouvertement, Tibo InShape a surtout été successivement épinglé pour des propos misogynes, racistes, homophobes et globalement excluants qui émaillent certaines de ses vidéos, au point de le voir exclu du casting de l’émission de France Télévisions « Aux jeux streamers ». Pour le média Blast, il a carrément inventé une « nouvelle façon d’être facho sur Internet : le facho sympa, qui a l’air un peu idiot », sortie à la suite de laquelle Tibo InShape a annoncé vouloir porter plainte.

Dans la plupart des cas, le vidéaste réagit et adapte son message. S’il est un point qu’il assume parfaitement, en revanche, c’est celui de son patriotisme, qu’il exprime aussi bien par l’affichage d’un drapeau français dans sa salle de sport que par les contenus réalisés en partenariat avec le gouvernement – au sein de l’armée, des forces de l’ordre, ou lorsqu’il faisait la promotion du service national universel avec Gabriel Attal à l’époque secrétaire d’État du ministre de l’Éducation nationale.

Qu’elles passent ou pas, les polémiques participent à faire circuler ses productions. Et, en le faisant connaître toujours plus largement, lui ont notamment permis de porter la flamme Olympique de Paris 2024 lorsque celle-ci est passée par Toulouse.

Au niveau mondial, MrBeast occupe la première place des youtubeurs, avec plus de 260 millions d’abonnés. Mais dans le classement global, MrBeast n’est que second, la première chaine YouTube est celle de T-Series (un label discographique). En France, Squeezie est revenu il y a quelques semaines sur YouTube après une pause inédite de quatre mois.

☕️ Les « innovations » de l’intelligence artificielle à l’Urssaf : des chatbots

Ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave présentait le 24 mai à Toulouse les innovations de l’Urssaf en matière d’usage de systèmes d’intelligence artificielle.


En pratique, « 2 voicebots, 9 chatbots et 3 livechats qui ont d’ores et déjà été déployés à travers 15 caisses régionales, pour améliorer la rapidité et la qualité de réponse aux usagers », et la volonté d’aller plus loin que ces premières expérimentations grâce à l’IA générative, qui « apporte de nouvelles perspectives pour améliorer les services aux usagers ».

En 2023, à travers la France, 4,8 millions d’usagers auraient ainsi interagi avec les chatbots de l’Urssaf. Damien Ientile, directeur général de l’Urssaf, a par ailleurs souligné le test d’un robot de classification des mails, pour orienter « des e-mails et formulaires des usagers vers les équipes compétentes afin d’accélérer les délais de traitement ».

Thomas Cazenave a par ailleurs annoncé un déploiement d’outils d’IA par l’Urssaf partout en France à horizon 2027, assurant que ceci s’intégrait dans le « projet de simplification du pays voulu par le président de la République », et non dans un but d’économies.

Interrogée par Ouest-France, la secrétaire nationale de la fédération CFDT Protection Sociale Travail et Emploi appelle à l’information, la formation et la consultation des salariés sur le sujet. Elle souligne aussi que les résultats des tests menés au sein de certaines Urssaf sont mitigés, avec des réponses « souvent à côté de la plaque ».

Meredith Whittaker (Signal) : « L’IA est un outil des puissants contre ceux qui ont moins de pouvoir »

Interview
Portrait de Meredith Whittaker

Présidente de la fondation Signal depuis 2022, co-fondatrice de l’AI Now Institute et ancienne de Google, Meredith Whittaker était présente à l’édition 2024 de Viva Tech. Nous l’avons rencontrée.

> Vous travaillez sur des questions de vie privée au sein de la Fondation Signal, vous avez co-fondé l’AI Now Institute il y a sept ans avec la chercheuse Kate Crawford. Quel est le lien entre ces deux thématiques, vie privée et intelligence artificielle ?

Mes travaux sur la vie privée et sur l’IA portent tous deux sur l’asymétrie du pouvoir que la surveillance de masse et l’asymétrie de l’information constituent et étendent. Côté vie privée, je suis très préoccupée par les capacités de communication des gens, leurs cultures, leur capacité à comprendre et gérer le monde démocratiquement, car toutes ces dimensions sont soumises à la surveillance centralisée et à l’autorité des gouvernements et des grandes entreprises.

Quant à l’intelligence artificielle, il s’agit d’un dérivé de cette surveillance de masse. L’IA nécessite d’énormes quantités de données, elle en produit elle-même sous la forme de décisions, de résultats, de prédictions qui façonnent nos vies et nos opportunités… Et puis elle donne à ceux qui l’utilisent – les grandes entreprises, les gouvernements, votre employeur, les forces de l’ordre – les moyens de déterminer la place de chacun dans le monde.

> Dans une keynote pour le Network and Distributed System Security Symposium, vous expliquez que nous subissons beaucoup des erreurs faites, notamment, par la classe politique états-unienne dans les années 90. De quelles erreurs s’agit-il, et comment influent-elles sur le reste du monde ?


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☕️ Face à l’IA, les doubleurs VF de Marge Simpson, Brad Pitt ou Thanos se mobilisent

Sur fond bleu, les lettres "IA" écrites en blanc sont barrées d'un signe interdit, en rouge. Devant, une main tient un micro. Sous l'image, le hashtag #TouchePasMaVF.

Des acteurs comme Morgan Freeman, Samuel L. Jackson ou Jim Carrey, des personnages comme Zelda, Oui-Oui ou les Simpson… pour être compris des Français, toutes ces personnalités sont doublées par des comédiens et comédiennes.

Dans une vidéo qui tourne déjà largement sur les réseaux sociaux et dans les communiqués respectifs de l’association professionnelle Les voix et du Syndicat français des Artistes interprètes (SFA-CGT), ces professionnels interpellent les pouvoirs publics « sur les risques que font courir les intelligences artificielles génératives sur nos métiers et nos secteurs d’activité ».

« Doublage, jeu-vidéo, ce sont plus de 15 000 emplois » qui sont concernés, soulignent-ils, rassemblant l’intégralité de la chaîne de production : voix, monteurs, autrices et auteurs. Et d’appeler le grand public à interpeler, avec eux, la ministre de la Culture Rachida Dati.

Dans une pétition ouverte au public, et signée par près de 90 000 personnes à l’heure d’écrire ces lignes, les artistes déclarent « du devoir des pouvoirs publics d’agir, non pour empêcher l’innovation, mais pour réguler le développement de l’IA générative de manière à protéger les artistes, les œuvres, la culture et l’emploi ».

☕️ Microsoft annonce la création d’un data center géothermique au Kenya

C’est la saison des data centers chez Microsoft. La semaine dernière, l’entreprise annonçait un investissement de 4 milliards d’euros en France, dont une partie sera dédiée à la création de data centers. 


Ce 22 mai, Bloomberg rapporte que l’entreprise s’associe à la société d’intelligence artificielle émiratie G42 pour construire un data center géothermique à un milliard de dollars au Kenya.

Sa première phase devrait être opérationnelle sous deux ans, et disposer d’une puissance de 100 mégawatts. À terme, le but est d’atteindre un projet d’un gigawatt.

Ce projet permettra à Microsoft de mieux focaliser son offre de services Azure en Afrique de l’Est – à l’heure actuelle, le centre de données le plus proche est situé à des milliers de kilomètres, en Afrique du Sud.

C’est aussi une manière de faire face à l’implantation économique croissante de la Chine et de la Russie dans la région. Huawei, par exemple, y a lourdement investi dans la construction de data centers, l’offre de services numériques et le déploiement de systèmes de surveillance.

Laurent Toustou, IGN : « Lire le territoire, c’est déjà le changer »

Où suis-je ?

Le 15 mai, l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) dévoilait sa nouvelle application Cartes. Next s’est entretenu avec deux de ses principaux artisans : Gaël Chumiatcher et Laurent Toustou.

Qu’est-ce qui a motivé le lancement de l’application Cartes, et quand le projet a-t-il été lancé ?

Laurent Toustou (chef de service données, produits et usages) : Nous sommes l’acteur de cartographie de service public de la France, ce qui signifie que nous avons beaucoup de données, et de la donnée d’une complexité importante. Historiquement, notre lien avec le grand public, ce sont les cartes papier. Cartes s’inscrit dans une volonté de fournir un service grand public gratuit qui permette de découvrir et mieux connaître le territoire.

Gaël Chumiatcher (chargé de produit) : L’application est l’un des chantiers emblématiques de l’IGN. L’institut cherche à être le compagnon des découvertes et des territoires autant que le cartographe de l’anthropocène, c’est-à-dire l’observateur des évolutions du territoire. En cela, l’application est une vitrine du savoir-faire de l’IGN en matière de cartographie. En pratique, le projet a démarré il y a un peu plus d’un an.

Vous expliquez « lever le voile sur les 90 % du territoire invisibilisés par les applications des géants du numérique ». Quelle forme cela prend-il, exactement ?


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☕️ Le Chips Act se met en place avec un investissement accordé à l’Imec

Drapeau de l'Europe

Menés par l’Institut de micro-électronique et composant (Imec) de Louvain (Belgique), plusieurs laboratoires de recherche européens vont recevoir 2,5 milliards d’euros de subvention, selon un communiqué de l’institution de recherche.


En 2023, le Chips Act de l’Union européenne avait en effet prévu une enveloppe de 43 milliards d’euros pour promouvoir la fabrication européenne de puces électroniques et répondre aux plans d’investissements chinois et états-uniens.

Selon le CEO de l’Imec Luc Van den Hove, l’investissement reçu des institutions permettra de « doubler les volumes et la vitesse d’apprentissage ».

Les laboratoires CEA-Leti (France), Fraunhofer (Allemagne), VTT (Finlande), CSSNT (Roumanie) et l’Institut Tyndall (Irlande) font partie des autres entités concernées.

☕️ IA : cofondée par des anciens de Deepmind, la start-up française H lève 220 millions de dollars

Une main tenant de gros paquets de dollars

Début janvier, deux scientifiques quittaient Deepmind, l’entreprise spécialiste de l’intelligence artificielle (IA) d’Alphabet. 


À l’époque, selon Bloomberg, le Français Laurent Sifre (qui a travaillé sur AlphaGo) et le Belge Karl Tuyls (spécialiste de l’apprentissage par renforcement dans des systèmes multiagents) étaient en discussion pour réunir les financements qui leur permettraient de lancer une start-up spécialisée dans l’IA, supposément nommée Holistic AI.

Cinq mois plus tard, l’affaire se précise : toujours selon Bloomberg, les deux hommes auraient réuni 220 millions de dollars auprès d’investisseurs français (Bernard Arnault via Aglaé Ventures, Xavier Niel), américains (Eric Schmidt) et israéliens (Yuri Milner), aux côtés d’entreprises comme Amazon ou Samsung, UiPath, du fonds Accel ou encore de Bpifrance (qui avait aussi investi dans Mistral AI l’an dernier).

Le nom de la start-up devrait simplement être H. Son directeur exécutif Charles Kantor aurait expliqué que l’entreprise travaillait à une « AGI complète ». 


À l’heure actuelle, H compterait 25 « scientifiques et ingénieurs spécialistes de l’IA ».

Le Conseil de l’Europe adopte sa Convention-cadre sur l’intelligence artificielle

Premier traité international contraignant
IA Act

Les 46 États membres du Conseil de l’Europe ont adopté la Convention-cadre sur l’intelligence artificielle, premier traité international juridiquement contraignant en la matière.

Respect de l’autonomie personnelle, obligations de transparence et contrôles adaptés au contexte, obligation de rendre des comptes en cas d’impacts négatifs des systèmes d’intelligence artificielle sur les droits humains, la démocratie ou l’État de droit… Le Conseil de l’Europe a adopté ce 17 mai sa Convention-cadre « sur l’intelligence artificielle et les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit ».

Il s’agit, en matière d’intelligence artificielle, du premier texte d’ampleur internationale qui soit juridiquement contraignant. Le texte a été adopté pendant la réunion ministérielle annuelle du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, qui rassemble les ministres des Affaires Étrangères des 46 États membres (parmi lesquels les 27 pays de l’Union, mais aussi des États comme la Suisse, la Norvège ou la Turquie).

Plus de 50 pays réunis


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☕️ Contenus extrémistes : la France et la Nouvelle-Zélande créent la Fondation de l’Appel de Christchurch

Près de cinq ans après l’appel de Christchurch, la France et la Nouvelle-Zélande ont annoncé la création d’une Fondation dédiée à la coordination des travaux de la société civile, de l’industrie et des acteurs publics sur l’élimination des contenus extrémistes et violents en ligne.

En 2019, l’appel contre l’utilisation d’internet comme arme de propagande terroriste, ou appel de Christchurch, avait été créé deux mois après les attentats terroristes qui ont frappé la ville néo-zélandaise.

Marrainée par l’ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande, la Fondation aura son siège dans la ville de Wellington. Elle déclare avoir déjà reçu des promesses de dons.

☕️ Caroline Blanchot (Ugict CGT) appelle à un débat public sur le déploiement de l’intelligence artificielle

Illustration chimérique d'internautes

Dans une tribune au Monde, la secrétaire générale de l’Union général des ingénieurs, cadres et techniciens CGT Caroline Blanchot critique les conclusions du rapport rendu mi-mars au président de la République par la Commission de l’intelligence artificielle.

« En engageant la nation “encore plus vite et encore plus loin” dans le numérique et « sans régulation » », écrit-elle, citant Bruno Le Maire, « le gouvernement s’affranchit de tout débat, pourtant nécessaire pour introduire une telle technologie capable de refaçonner nos sociétés ».

Et d’appeler à un « véritable débat sociétal », qui serait « d’ailleurs l’occasion de revitaliser notre démocratie ».

Sujets prioritaires, pour la syndicaliste : les effets de l’intelligence artificielle sur le travail (elle regrette les « montants dérisoires (200 millions d’euros) » prévus pour les reconversions professionnelles), la question du coût environnemental de l’IA, alors que sa demande exponentielle risque de faire exploser la consommation d’eau des datacenters, et le maintien des droits numériques des internautes (droit à l’information, à l’accès, à la rectification, à l’oubli et à la portabilité).

Caroline Blanchot souligne par ailleurs que, bien mobilisées, les technologies au sens large permettraient d’ « établir une cartographie de l’empreinte sociale et écologique de toute la chaîne de fabrication et de valeur ». « Mais l’IA servira-t-elle à ça, et surtout… qui doit en décider ? »

☕️ Microsoft suggère à des centaines d’employés chinois de se relocaliser

Microsoft a suggéré à plusieurs centaines d’employés de ses départements spécialisés dans le cloud et l’intelligence artificielle en Chine d’envisager de changer de pays, selon les informations du Wall Street Journal.

En pleines tensions entre les États-Unis et la Chine, ces ingénieurs, en majorité de nationalité chinoise, se sont vu proposer des délocalisations en Irlande, en Australie, aux États-Unis et ailleurs.

Auprès de Reuters, l’entreprise déclare que proposer de telles « opportunités internes fait partie intégrant de la gestion de [leurs] activités mondiales ».

Dans ce cadre, elle confirme avoir transmis des opportunités facultatives à un certain nombre d’employés localisés en Chine, sans préciser le nombre de personnes concernées – le Wall Street Journal l’estime entre 700 et 800 personnes.

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