Vue lecture

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.

Le poing dev – Round 12

@toutlemonde
Poing Dev

Chères lectrices, chers lecteurs,

À l’heure où toutes nos certitudes se dissolvent dans l’absurde, quoi de mieux qu’une ouverture du poing dev en toute sobriété pour une fois ? Nous le savons, nous, l’équipe de dev, sommes un des derniers bastions de stabilité dans ce monde qui se retourne.
Déjà importants hier, nous voilà devenus indispensables aujourd’hui.
Contrairement à ce qui est inscrit sur la façade, le poing dev est un havre de paix et d’amour, et surtout, de profondeur d’analyse.
Mettez-vous à l’aise, faites comme chez vous, ô visiteurs venus de contrées lointaines en TCP/IP.

J’en suis désolé par avance, mais sur ce billet, nous allons causer politique.

Next, c’est un peu une petite cité.
Nous avons nos petites citoyennes et nos petits citoyens – vous – ceux qui versent consciencieusement leur eisphora (et qu’on aime en secret), ceux qui usent le pavé sans drachme débourser (et qu’on aime aussi, dans le secret espoir que ce soit un jour réciproque).
Et tous ces petits citoyens donc, ils doivent pouvoir s’exprimer.
Mettons qu’on dise que ce serait dans une Agora. Tiens !
Cette réflexion profonde et complètement unique dans l’histoire de l’humanité nous a amené à travailler la partie dans laquelle vous étalez vos idées comme de la confiture, vos peines et vos joies, parfois votre bile aussi.

Pour commencer, nous avons ajouté une fonction qui vous permet de héler une comparse ou un congénère depuis votre commentaire (usage déconseillé avec con vénère, par contre).
Selon la syntaxe maintenant consacrée (je vous propose d’arrêter ici les jeux de mots stériles), en tapant « @ » vous allez maintenant voir une petite liste en autocomplétion apparaître, triée selon la fame du moment, et d’avertir la cible au moyen d’une petite notification bien méritée.
Coolos non ?
Vous allez pouvoir vous arroser d’interjections en tous genres, ou simplement poster un max pour remonter dans cette liste.
Être en haut de cette liste-là, c’est un gage de sérieux et de qualité pour vous, qui augmentera votre employabilité de 23 %, et votre taux de dates réussis de 31 %.
C’est pas rien, tout ça grâce à Next et à son abonnement au prix exceptionnel de 7 euros 99 et un centime (notez ici l’innovation marketing majeure pour allier prix psychologique et rentabilité).

Chose inutile mais toutefois bien pratique, vous pouvez vous auto-alpaguer, et dévoiler votre vie intime comme jamais, à la manière des usages de l’époque.
@monpseudo : n’oublie pas d’acheter le café, et d’aller chercher Kevin au Judo à 19h.
Et paf, une petite notification.
Tiens, d’ailleurs, le saviez-vous ?
Il existe une association pour sauver les Kevin.
Si des Kevin nous lisent, n’hésitez pas à vous rapprocher des vôtres, ils ont l’air cools comme Kevin.
À toutes fins utiles, la Kevinophobie n’a pas sa place ici, on nous a avertis que le ban serait immédiat en cas de débordement en commentaires.

On s’égare un peu, aussi, passons à la deuxième feature de dingo.
Vous pouvez maintenant suivre quelqu’un.
Alors, pas dans la rue, ça ne se fait pas, mais sur Next, c’est possible depuis la page profil de l’objet de votre fascination, et c’est socialement toléré.
Si vous avez un faible pour tout ce que raconte José, vous le suivez, et dès que José il parle d’escargots – la passion à José – et bien vous avez l’info en notif et en direct.
C’est révolutionnaire, et presque pas creepy du tout.
D’ailleurs, bon à savoir, Next est un site bien connu pour les amateurs d’escargots, si vous ne lisez pas la dernière découverte gastéropode de José ici, vous ne l’aurez nulle part ailleurs.
Mine de rien, c’est une pierre de plus dans notre jardin.

Vous allez nous dire que c’est un peu half-ass, ce développement.
Que c’est cool, mais que du coup le centre de notifs est un peu surchargé de notifs, qu’il manque une vue adaptée, un truc vraiment digne de s’appeler une Agora par exemple, et que décidément, Next c’était mieux avant.
Nonobstant l’alliance inhabituelle d’anglicismes désagréables et d’esprit chagrin bien français, vous n’avez pas complètement tort.
On va y travailler dur, du côté des bonnes nouvelles, nous avons en tête des idées absolument chouettes.
Petit bémol, cela risque de prendre un peu de temps, n’est pas Zuck qui veut après tout.

Troisième feature, maintes fois annoncée, et maintenant prodée, @Ness_01 est maintenant à l’œuvre pour détecter les propos les plus lourds émanant de vos doigts gourds dans un bruit sourd.
Si vous dépassez la ligne, Ness_01 poucave direct à un modérateur humain, qui décidera au pif coké si ça passe ou pas.
La méthode pourra être perfectionnée plus tard dès que nos guidelines de modération seront plus précises et établies (ou qu’on sera à court de coke).
C’est de l’humour naturellement, @Ness_01 ne laisse passer que des cookies par le petit soupirail.
Mais c’est très bon les cookies, et elle nous aime très fort. C’est vraiment une chic IA.
Tout ceci n’est qu’une V1, et on va peut-être se fendre d’un petit billet technique d’explications un jour, histoire de satisfaire vos désirs toujours plus grands de connaissance et de transparence.
D’ailleurs, si on devient tous parfaitement transparents, qu’on ne se voit plus du tout, est-ce que ça reste réellement intéressant comme société ? Vous avez deux heures, et oui, pour la question du fond à droite près du radiateur, on peut quand même s’entendre ou s’écrire. Juste on ne se voit plus.

Entre deux débats philosophiques majeurs, nous avons aussi réglé de vilains insectes à droite à gauche, et revus de petits détails graphiques.
Également à souligner, la petite notif au clic sur « Offrir un article » est beaucoup plus claire, pour que votre générosité éclate enfin au grand jour, au vu et au sus de tous.
Il est maintenant de nouveau possible de signaler une erreur depuis votre lit (ou depuis ailleurs, d’ailleurs, tant que vous avez un téléphone mobile).

Bon, c’est possible qu’il reste des bestioles à droite à gauche, mais pas de panique, il nous reste quelques bidons de Fly-tox.
On continue notre mission divine, accrochez-vous à vos chaises roulantes, lectrices et lecteurs de nos cœurs, ça va continuer à swinguer sec.

Next vaincra✊

Panneaux solaires : on teste l’influence de l’ombre et de l’orientation sur un kit bifacial

Oui, on a même posé notre panneau à l’envers…

On se doute bien que l’ombre ne fait pas bon ménage avec la production d’électricité via des panneaux solaires. Il en est de même pour l’orientation et l’inclinaison. Afin de mettre des chiffres sur ses certitudes, nous avons effectué plusieurs relevés. Nous en avons profité pour nous « amuser » un peu avec la technologie bifaciale au passage.

Il y a plusieurs mois, nous avons publié un premier article sur le kit Play de Sunology. Nous avions alors détaillé les caractéristiques techniques du panneau chinois DMEGC de 405 watts et du micro-onduleur Hoymiles HM-400.

Avec du retard sur le planning, il est temps de passer aux mesures de production d’électricité. Il ne s’agit pas de vous donner un relevé sur x mois avec un joli chiffre de production (qui ne veut pas dire grand-chose dans l’absolue tant les paramètres sont nombreux), mais plutôt de vous expliquer l’influence de l’ombre, de la position et de l’inclinaison sur la production d’électricité, avec des relevés chiffrés.

Des demi-cellules pour deux fois plus de… quoi au juste ?

Mais commençons par un détour sur le mode de fonctionnement du panneau solaire. Vincent Arrouet, cofondateur de Sunology, nous indique que ses panneaux, comme « plus de 98 % des panneaux photovoltaïques dans le monde, sont basés sur une approche en demi-cellules (half cut). Les (demi) cellules sont réparties sur deux moitiés du panneau ». 108 au total, donc 54 de chaque côté avec notre panneau DMEGC.

Dans la liste des avantages des demi-cellules, on retrouve une réduction de la température de chaque cellule (et donc d’avoir un point chaud), mais aussi (et surtout) une séparation des zones de production. Pour faire simple, de l’ombre sur une moitié du panneau n’affecte pas la seconde moitié, contrairement à des panneaux full-cell avec des cellules entières.

Dans le cas du panneau Sunology, on voit clairement les deux zones, à gauche et à droite, sur la photo ci-dessous (avec une ligne centrale, sur laquelle sont d’ailleurs branchés les connecteurs à l’arrière). Chaque zone est ensuite divisée en trois, avec deux rangées de demi-cellules à chaque fois.

Le panneau est donc divisé en six zones de 18 demi-cellules, soit un total de 108 demi-cellules. Le compte est bon.

Une histoire de tension, d’intensité, de série et de parallèle

Mais pourquoi des demi-cellules et pas six zones de neuf cellules ? Cela tient à la malice de l’électricité : en série, les tensions de chaque cellule s’additionnent, tandis qu’en parallèle, ce sont les intensités qui s’additionnent. Dans le premier cas, il faut des tensions identiques sur tous les éléments, cela signifie que l’intensité de la cellule la plus faible est prise par défaut. Dans le second cas, c’est la même chose avec la tension.

Sur un panneau full-cell avec 3 groupes de 18 cellules, la tension de chaque groupe est donc la somme de celle des 18 cellules. Si maintenant, nous séparons nos cellules sur 6 zones, on a donc des groupes de 9 cellules. Conséquence directe : la tension est deux fois plus basse qu’avec les groupes de 18.

Si maintenant, on passe sur des demi-cellules pour nos groupes, on revient à 18 cellules, et donc à une tension identique à celle des panneaux full-cell. L’intensité de chaque groupe de demi-cellules est du coup deux fois moins importante qu’avec des cellules complètes, mais ils sont deux fois plus nombreux. La production totale théorique est donc la même dans les deux cas, mais avec six groupes au lieu de trois.

Sur des panneaux avec des demi-cellules, chaque zone est indépendante pour la production d’électricité : de l’ombre sur l’une d’entre elle ne pénalise pas les autres. Par contre, au sein d’une même zone, l’ensemble des demi-cellules se calent sur celle qui produit le moins de courant. En effet, l’intensité doit pour rappel être la même dans l’ensemble des demi-cellules du circuit.

Si une demi-cellule est défectueuse ou à l’ombre et produit donc moins, c’est comme si toutes les demi-cellules du groupe étaient à l’ombre ou défectueuses. Plus il y a de zones, moins la perte est importante en cas d’ombre partielle ou de défaut. Six zones, c’est donc bien mieux que trois.

Le branchement interne d’un panneau est important à comprendre pour saisir les différences que nous avons mesurées en fonction de l’ombre.

Un panneau au Soleil, de l’ombre artificielle et des mesures


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

Thomas Dautieu (CNIL) : « le temps accordé aux entreprises sert au plus grand nombre »

Du service public au secret des affaires
Dessin d'un homme invisible, lunettes noires, avec une tapette RGPD

Thomas Dautieu, directeur de la conformité juridique de la CNIL, explique dans une interview accordée à Next pourquoi, et comment, l’autorité indépendante a lancé des dispositifs d’ « accompagnement renforcé » d’entreprises privées.

Peu avant la dissolution de l’Assemblée Nationale, un projet de loi de simplification de la vie économique était étudié au Sénat. Dans le texte, un amendement visait à réduire l’obligation de transparence de la CNIL en matière d’accompagnement des entreprises.

Si les travaux du Sénat sont suspendus jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale (s’il ne siège pas, les travaux en commissions et les missions d’information, elles, continuent), Next a tout de même voulu en savoir plus sur la position de la Commission. Thomas Dautieu, son directeur de la conformité juridique, a répondu à nos questions.

> Dans quel cadre la CNIL accompagne-t-elle les entreprises ?

La CNIL est engagée depuis 20 ans dans une stratégie qui repose sur deux grands axes [la loi informatique et libertés de 1978 avait en effet profondément été mise à jour, revue et corrigée en 2004, NDLR]. Il y a l’aspect répressif, d’abord, pour lequel nous recevons entre 14 000 et 15 000 plaintes par an et prononçons environ 400 sanctions. Par ailleurs, au regard de l’évolution des textes, nous avons toujours considéré qu’on ne pouvait pas se contenter de délivrer des amendes, mais qu’il fallait expliquer le cadre de la protection des données aux administrations et aux entreprises.

Cet accompagnement se résume dans une charte de l’accompagnement des professionnels (.pdf). Un niveau relève du droit souple : ce sont des recommandations, des lignes directrices, des fiches, pour aider les responsables de traitement, à savoir ce qu’attend le régulateur sur tel ou tel point. Un deuxième niveau, plus individuel, s’adresse à des administrations ou des entreprises. Ça existe depuis longtemps, sous forme de permanence téléphonique ou de réponses à des demandes de conseil, dans la limite de nos moyens [la CNIL déclarait 288 emplois fin 2023, NDLR].

Depuis un an ou deux, on a décidé d’ouvrir de nouveaux canaux de discussions avec les responsables de traitement qui sont, d’une part, le développement de bacs à sable, sur une thématique précise, qui permet des échanges privilégiés entre les responsables de traitement sélectionnés et les acteurs de la CNIL.

Nous avons enfin lancé un programme d’accompagnement renforcé à destination des acteurs qui ne sont ni start-ups, ni gros groupes installés, plutôt entre les deux. Et cela permet aussi à la CNIL de les accompagner, sur toutes les questions qu’elles peuvent se poser, qu’elles soient techniques, juridiques, etc., pour qu’à la fin, l’entreprise considérée ait toutes les clés en main pour assurer une conformité aussi bonne que possible au RGPD.

> Sur la page de présentation de cet « accompagnement renforcé », la CNIL promet une garantie de confidentialité des échanges à l’égard des tiers (« par ex. : concurrents, clients ou salariés »). Dans quelle mesure celle-ci s’applique-t-elle ?


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

Désinformation : pendant les européennes, la réponse des plateformes a été faible

Déformation

Face à la désinformation politique, en amont des européennes, Facebook a eu la modération la plus efficace, YouTube la pire.

Pendant la campagne des élections européennes, Facebook aurait été le meilleur élève en matière de lutte contre la désinformation, YouTube le pire. Ce sont du moins ce qu’indiquent les résultats du travail de la Fundación Maldita, une plateforme journalistique espagnole dédiée à la lutte contre la désinformation.

Dans un rapport publié le 11 juin, Maldita constate que 45 % des contenus de désinformation n’ont été traités d’aucune manière visible par les réseaux sociaux. Cela dit, les disparités sont grandes d’une plateforme à l’autre et d’un sujet à l’autre : dans 57 % des cas, la désinformation concernant les sujets de migration n’a pas du tout été modérée. Une problématique d’autant plus flagrante du côté de TikTok et de YouTube, qui n’ont, chacun, réagi à aucune des publications fausses sur le sujet. De même, la désinformation s’attaquant à l’intégrité des élections n’a été modérée que dans 44 % des cas.

Effets positifs du fact-checking en contexte

Conflit entre Israël et le Hamas / Gaza, climat ou encore institutions européennes, en termes de sujet, Maldita a choisi les thématiques « les plus courantes liées aux élections » et celles « mentionnées dans le DSA comme particulièrement pertinent en termes de risques systémiques ».

En pratique, la Fondation indique avoir analysé le parcours de 1 321 publications de désinformation débunkées par le réseau européen de fact-checkers Elections24Check et publiées entre le 1er février et le 6 juin 2024 dans 26 pays européens.

Elections24Check est une initiative réunissant une quarantaine d’entités de fact-checking de l’Union européenne. Le but : constituer une base de données de fact-checking des discours politiques et de débunker les fausses informations détectées en ligne en contexte électoral.

Une association logique : Maldita se prononce ouvertement en faveur des logiques de modération affichant des fact-checking aux côtés des publications problématiques. De fait, de nombreuses études démontrent que l’ajout de fact-checking directement sur les publications erronées a un effet concret de réduction de leur diffusion.

Meta affiche plus de contexte, TikTok dépublie plus vite

Selon les travaux de la Fondation, chez Meta, Facebook a pris des actions contre 88 % des publications problématiques, contre 70 % pour Instagram. Dans la grande majorité (77%) des cas, du côté de Facebook, il s’agissait d’ajouter des étiquettes indiquant l’existence de fact-checking et de fournir un contexte supplémentaire, de manière relativement cohérente d’un sujet à l’autre.

Instagram, de son côté, a recouru aux étiquettes dans un peu plus d’un cas sur deux en général. La désinformation liée aux sujets climatiques n’a été modérée que dans un cas sur trois, tandis que l’intégralité des publications liées à la guerre en Ukraine se sont vues accolées des éléments de contexte.

Si TikTok n’a agi que contre 40 % des publications, la plateforme les a le plus souvent dépubliées (32 % des contenus en question). Sur les 8 % restant, le réseau social a affiché un panneau d’information avec un lien vers « des informations sur les élections européennes ». Aucune des publications liées aux questions de migration n’ont été modérées, tandis que l’intégralité de celles liées à l’intégrité des élections a été supprimée.

Modération de TikTok selon les sujets – Fundación Maldita

X et YouTube ont été les deux plateformes les moins réactives, X ne réagissant d’aucune manière dans 70 % des cas. Dans près de 15 % des cas, la principale action de modération a consisté à ajouter des Community Notes. Le réseau a aussi recouru, dans une plus faible mesure, à l’affichage d’étiquettes génériques (sur 5,5 % des contenus), à de la suspension de comptes (1,54 %) et à de la limitation de visibilité (0,2 % des contenus étudiés).

Le réseau social se démarque par ailleurs par la présence de 18 des 20 fausses informations les plus virales en amont des élections européennes. Toutes y avaient dépassé 1,5 million de vues.

Quant à YouTube, la plateforme n’a opéré aucune action visible sur 75 % des publications de désinformation recensées, dont certaines ont atteint les 500 000 vues. Lorsqu’action il y a eu, il s’est agi, dans 80 % des cas, d’ajouter « une étiquette générique » ou de signaler « la source de la vidéo comme média d’État, sans fournir d’explication sur le fait que le contenu était faux ».

Pour ces deux dernières plateformes, les publications les plus sujettes à modération sont celles liées à la guerre menée par Israël contre le Hamas à Gaza.

☕️ Le chiffre d’affaires annualisé d’OpenAI aurait doublé en 6 mois

L’entreprise de Sam Altman a doublé son chiffre d’affaires (CA) annualisé – la moyenne du CA sur les derniers mois multiplié par 12 – pendant ces 6 derniers mois, selon The Information, relayé par Engadget. Sam Altman aurait communiqué cette information à ses salariés.

Fin 2023, le CA annualisé était de 1,6 milliard de dollars et serait donc passé à 3, 4 milliards. Il était de 1 milliard de dollars à l’été 2023.

Cette augmentation montre l’énorme adoption des outils d’OpenAI depuis la sortie de ChatGPT.

Engadget relève par contre que nous ne savons pas si OpenAI gagne réellement de l’argent jusqu’à présent.

Cette semaine, Apple a annoncé la création d’un partenariat avec OpenAI mais celui-ci ne se convertirait pas directement en chiffre d’affaires pour le créateur de ChatGPT, selon Bloomberg. En effet, « Apple estime que le fait d’intégrer la marque et la technologie d’OpenAI à des centaines de millions de ses appareils a une valeur égale ou supérieure à celle des paiements monétaires », explique le média tenant l’information de sources anonymes.

L’Europe va taxer les véhicules électriques chinois, de 17,4 (BYD) à 38,1 % (MG)

eVroom
Voiture électrique

L’Europe vient de dévoiler les droits d’importation qu’elle appliquera aux fabricants chinois de voitures électriques. Ils varient entre 17,4 % (BYD) et 38,1 % (MG) et pourraient entrer en vigueur dès le 4 juillet si « les discussions avec les autorités chinoises ne devaient pas aboutir à une solution efficace ».

La bataille entre la Chine et l’Europe sur les voitures électriques ne date pas d’hier. En septembre 2023, Ursula von der Leyen rappelait que « notre industrie solaire avait pâti des pratiques commerciales déloyales de la Chine » et que le marché des voitures électriques était en train de faire face aux mêmes travers.

Les griefs portaient sur des entreprises chinoises fortement subventionnées pour écraser la concurrence et rafler le marché. Une « enquête antisubventions sur les véhicules électriques en provenance de Chine » était annoncée. Elle a été ouverte peu de temps après, début octobre.

Les griefs de l’Europe envers la Chine

L’Europe reprochait alors à la Chine l’octroi aux entreprises locales de prêts et crédits à des conditions préférentielles, des réductions, voire des exonérations d’impôts et de taxes. Les griefs portaient aussi sur la fourniture de biens « tels que des matières premières, des intrants, ainsi que des composants » à des tarifs jugés « plus que préférentiels ».

L’approvisionnement en matières premières est un enjeu géopolitique important dans de nombreux secteurs du numérique et de la transition écologique. L’Europe s’est d’ailleurs récemment alliée à l’Australie, une réserve importante de plusieurs matériaux critiques et rares. Idem avec le nickel en Nouvelle-Calédonie.

Ce déséquilibre commercial se combine et surtout accentue la pression des fabricants chinois sur leurs concurrents européens. La conséquence n’est pas à chercher bien loin : une augmentation significative des importations des voitures électriques chinoises, « tant en quantités absolues qu’en parts de marché ».

Pour l’Europe, il y a bien des « subventions déloyales »

Pour réparer son préjudice, l’Europe expliquait qu’une augmentation des droits de douane était prévue. La Commission vient de rendre son verdict et met en œuvre son plan d’action. Elle « conclut provisoirement que les chaînes de valeur des véhicules électriques en Chine bénéficient de subventions déloyales ».

Il s’agit pour le moment de montrer ses muscles, avant de (très) rapidement passer à l’action :

« La Commission a préalablement notifié le niveau des droits compensateurs provisoires qu’elle instituerait sur les importations de véhicules électriques à batterie en provenance de Chine.

Si les discussions avec les autorités chinoises ne devaient pas aboutir à une solution efficace, ces droits compensateurs provisoires seraient introduits à partir du 4 juillet par constitution d’une garantie (selon la forme qui sera décidée par les autorités douanières de chaque État membre). Ils ne seraient perçus que si des droits définitifs sont institués, et à ce moment-là uniquement ».

Jusqu’à 38,1 % pour SAIC (MG)

Pour trois fabricants de voitures chinois retenus dans l’échantillon analysé de près par la Commission, le taux diffère selon les marques. BYD écope du plus faible droit compensateur avec 17,4 %, suivi par Geely (Polestar et Volvo notamment) avec 20 % et enfin 38,1 % pour SAIC (MG entre autres).

Le détail du calcul est envoyé au gouvernement chinois et aux sociétés concernées, qui peuvent évidemment formuler des observations. Le délai est toutefois relativement court : « trois jours ouvrables pour exercer ce droit », peut-on lire dans la foire aux questions.

« Lorsque ces observations apportent suffisamment d’éléments de preuve contribuant à contrebalancer ses calculs, la Commission peut revoir ceux-ci dans le respect du droit de l’Union ».

21 % pour les fabricants qui ont collaboré

Pour les producteurs qui ont coopéré à l’enquête, mais qui ne sont pas retenus dans l’échantillon pour un calcul précis, le taux retenu est de 21 %.

Il s’agit de la moyenne pondérée des taux de l’échantillon. Dans la liste, on retrouve Aiways, Anhui Jianghuai, BMW Brillance, Chery , China FAW, Chongping Changan, Dongfeng Motor, Grat Wall Motor, Leapmotor, Nanjing Golden Dragon, NIO, Tesla et XPeng.

Selon la Commission, Tesla a demandé « un taux de droit calculé individuellement », qui devrait être dévoilé plus tard. Elle ajoute que « tout autre producteur de véhicules électriques à batterie en Chine non retenu dans l’échantillon final et souhaitant que sa situation particulière soit examinée peut demander un réexamen accéléré, conformément au règlement antisubventions de base, immédiatement après l’institution des mesures définitives ».

Par contre, les sociétés qui n’ont pas coopéré écopent du taux maximum mis en place (c’est-à-dire celui de SAIC), soit 38,1 %. Il concerne donc toutes les entreprises qui ne sont pas citées précédemment.

L’UE veut « une concurrence équitable »

La Commission précise enfin que ces droits compensateurs sont dans tous les cas à ajouter « aux droits d’importation ordinaires de 10 % prélevés sur les importations de véhicules électriques à batterie ». Ces derniers sont déjà en place. En octobre, Thierry Breton rappelait que les droits de douane étaient de 27,5 % aux États-Unis pour ces mêmes voitures.

Dans sa foire aux questions, la Commission affirme que « l’objectif n’est pas de fermer le marché de l’UE à de telles importations », mais de « garantir que les industries européennes et chinoises se livrent une concurrence équitable ».

Rendez-vous le 4 juillet 2024… puis en novembre

Désormais, la Commission européenne doit publier au Journal officiel, au plus tard le 4 juillet 2024, « un règlement expliquant en détail les conclusions provisoires ayant conduit à ce niveau de droits. Les droits entreraient en vigueur le lendemain de la publication ». Il s’agit alors de droits provisoires.

Il sera alors temps de voir si une rétroactivité sera aussi mise en place. Ensuite, « l’institution de mesures définitives doit avoir lieu au plus tard 4 mois après celle des droits provisoires », ce qui nous emmène à début novembre.

Sans surprise, Pékin dénonce « un comportement purement protectionniste » et avertit que le pays « prendra toutes les mesures pour défendre fermement ses droits légitimes », comme le rapporte Le Monde.

Pour rappel, en France, les conditions d’obtention du bonus écologique ont évolué depuis le début de l’année, avec une liste très réduite de modèles (pas forcément toutes les références, se référer à l’arrêté) pouvant en profiter : Fiat 500, Renault 5 et Kangoo, Tesla Model Y, Volkswagen ID. 7, Volvo EC40 et EX40. Dacia avec sa Spring et MG avec sa MG4 n’ont même pas déposé de dossier par exemple. La Tesla Model Y dans la liste est celle produite en Allemagne, alors que la Model 3 vient de Chine.

☕️ Windows on Arm : MediaTek entre en piste et proposerait son propre SoC

Alors que le lancement des Copilot+ PC approche à grands pas (le 18 juin pour rappel), MediaTek fait parler de lui. Le constructeur « développe une puce d’ordinateur personnel basée sur Arm qui exécutera le système d’exploitation Windows », expliquent trois sources à Reuters.

Les portables de la semaine prochaine seront équipés d’une puce Qualcomm Snapdragon X ou Elite, toutes basées sur le jeu d’instruction Arm. Elles intègrent également un NPU pour le traitement des opérations liées à l’intelligence artificielle.

La puce de MediaTek devrait arriver d’ici à la fin de l’année prochaine et, selon Reuters, serait basée sur « les conceptions prêtes à l’emploi d’Arm ». Elle devrait donc reprendre les cœurs CPU et GPU proposé par Arm et pas des versions maison comme Qualcomm. Il n’est pas précisé si un NPU sera intégré, mais on peut supposer que oui vue la place occupée par l’IA, d’autant qu’Arm propose aussi des licences pour des NPU.

MediaTek n’est pas un inconnu dans le monde des SoC Arm : l’entreprise taïwanaise développe depuis maintenant des années des SoC pour les smartphones. Rappelons qu’Apple aussi s’est lancé dans les SoC Arm depuis quelque temps aussi, avec succès.

Comme souvent en pareille situation, MediaTek et Microsoft ont refusé de répondre aux questions de nos confrères.

Mastodon : les chercheurs n’ont finalement pas migré en masse

Comme un Mammouth sans aile
Chute de mastodons par Flock

D’après des chercheurs de l’université de Pennsylvanie, la migration de Twitter vers Mastodon tant attendue par les thuriféraires du pachyderme n’a pas vraiment eu lieu dans le milieu de la recherche scientifique. Au contraire, les deux tiers des chercheurs étudiés ayant eu la curiosité d’y mettre les pieds ont vite abandonné le réseau décentralisé.

Il y a un peu plus d’un an, certains chercheurs excédés par le rachat de Twitter par Elon Musk, par ses positions politiques et ses décisions erratiques sur le fonctionnement de son nouveau réseau social espéraient pousser leurs collègues vers le réseau social décentralisé Mastodon (basé sur le Fediverse).

« L’échec de la migration du Twitter académique »

Certains y ont pointé leur nez dès ce rachat, mais ont-ils persévéré en troquant les « tweets » du désormais X d’Elon Musk contre les « pouets » de Mastodon ? « Dans quelle mesure les universitaires ont-ils participé à la migration de Twitter vers Mastodon, et comment peut-on évaluer le succès ou l’échec de cette migration ? » se sont demandé Xinyu Wang, Sai Koneru et Sarah Rajtmajer, chercheurs à l’Université de Pennsylvanie dans un article mis en ligne sur la plateforme de prépublications scientifiques arXiv sous le titre explicite : « L’échec de la migration du Twitter académique ».

Cet article n’étudie pas la qualité des échanges entre chercheurs ainsi qu’avec le grand public sur les deux réseaux. Mais dans leurs conclusions, ils expliquent qu’ « alors que la plateforme décentralisée offrait une alternative prometteuse, les communautés établies et l’engagement clair du public sur Twitter se sont avérés trop importants pour être surmontés ».

Deux tiers sont inactifs


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Starliner : une cinquième fuite détectée… mais tout va bien affirme la NASA

Starliner n’en finit visiblement pas d’avoir des fuites. L’une d’entre elles était déjà repérée avant le décollage, deux autres sont arrivées pendant le vol, une quatrième juste après l’amarrage à la Station spatiale internationale et enfin une cinquième vient d’être annoncée. Le porte-parole de la NASA, Josh Finch, explique que cette cinquième fuite avait été détectée au moment du briefing post-amarrage, comme le rapporte SpaceNews.

« Les ingénieurs ont évalué les réserves en hélium en fonction des taux de fuite actuels et ont déterminé que Starliner avait suffisamment de marge pour supporter le voyage de retour depuis la station » vers la Terre, explique la NASA.

Le voyage ne demande que 7h alors que la capsule dispose de 70h d’autonomie avec les fuites actuelles. Tout le temps où Starliner est accroché à la Station spatiale internationale, les collecteurs sont fermés et il n’y a donc pas de fuite d’hélium.

« Les ingénieurs évaluent également une vanne d’isolement d’oxydant RCS [Reaction Control System ou système de pilotage par jets de gaz, ndlr] dans le module de service qui n’est pas correctement fermée », ajoute l’Agence spatiale américaine.

Le retour de la mission est programmé au plus tôt le mardi 18 juin, « en fonction de la météo et de l’état de préparation du vaisseau spatial ». En attendant, « Starliner est autorisé à effectuer des scénarios de retour d’urgence de l’équipage de la station spatiale, si nécessaire, conformément aux règles de vol ».

Pédocriminalité : vers une validation en urgence de l’usine à gaz pour surveiller les messageries

Peeping cops
Hommage aux Shadoks pompant une machine par Flock

Le groupe de travail des polices européennes a multiplié les réunions (sept en trois mois) pour finaliser les « questions techniques » liées à la proposition de règlement « établissant des règles pour prévenir et combattre les abus sexuels concernant les enfants ». Il a poussé à son adoption la semaine prochaine, avant la fin de la présidence belge du Conseil de l’UE le 30 juin.

La présidence du Conseil de l’UE veut faire adopter la proposition de règlement européen de surveillance des contenus pédosexuels, révèle l’ex-eurodéputé pirate allemand Patrick Breyer, en pointe contre l’adoption de ce texte. Il est surnommé #ChatControl parce qu’il vise à scanner l’ensemble des images partagées par les utilisateurs de messageries (cf nos actus).

D’après ses informations, le COREPER II (pour Comité des représentants permanents, l’organisme de l’Union européenne qui prépare les travaux du Conseil de l’Union européenne), composé des représentants permanents de chacun des États membres, devrait adopter le projet de « compromis » récemment proposé par la Belgique, qui préside le Conseil de l’Union européenne jusqu’au 30 juin.

Sept réunions en 96 jours

Un rapport (.pdf) sur l’état d’avancement des travaux, daté du 7 juin dernier, souligne que sous la présidence belge, le groupe de travail « Law Enforcement Working Party – Police » (LEWP-P) a consacré « beaucoup de temps et d’efforts » à l’examen de nouvelles approches de la proposition de règlement « établissant des règles pour prévenir et combattre les abus sexuels concernant les enfants ». Même chose -pour la rédaction des textes de compromis, en y consacrant rien moins que sept réunions entre le 1er mars et le 4 juin.

La présidence s’y serait efforcée de « répondre aux préoccupations exprimées par certaines délégations en ce qui concerne la proportionnalité et le ciblage des ordres de détection et la cybersécurité ». Elle a notamment proposé « deux éléments constitutifs interdépendants » :

  1. l’amélioration de l’évaluation et de la catégorisation des risques des services, classés dans trois catégories : « risque élevé », « risque moyen » ou « risque faible », afin de « rendre les injonctions de détection plus ciblées »,
  2. la protection de la cybersécurité et des données chiffrées, « tout en maintenant les services utilisant le chiffrement de bout en bout dans le champ d’application des injonctions de détection ».

Une « surveillance de masse » du chiffrement de bout en bout

La présidence belge a, en effet, proposé de maintenir les services utilisant le chiffrement de bout en bout (E2EE) dans le champ d’application des injonctions de détection adressées aux services à haut risque. « À condition que cela n’oblige pas les fournisseurs à créer un accès aux données chiffrées de bout en bout », et que les technologies utilisées pour la détection « soient examinées en ce qui concerne leur efficacité, leur impact sur les droits fondamentaux et les risques pour la cybersécurité ».

La proposition belge de « compromis » prévoit dès lors un mécanisme scannant l’ensemble des photos et vidéos avant qu’elles ne soient envoyées dans les messageries, au moment où les utilisateurs vont les chercher dans la galerie de leurs terminaux, ou lorsqu’ils s’en serviront pour enregistrer des images à la volée.

Le « compromis » belge prévoit également que les utilisateurs « consentent » à cette surveillance : ils auront certes la possibilité de la refuser, mais ne pourront dès lors plus partager photos, vidéos et URL (les contenus audio ont aussi été exclus).

Un « consentement » contraint, et donc a priori contraire au RGPD, qui entraînera ce que l’ONG EDRi qualifie de « surveillance de masse », en violation du droit de correspondance protégé par la CEDH et la Charte des droits fondamentaux de l’UE.

Des « questions techniques » et une « usine à gaz »

Le texte ne précise pas, cela dit, comment seraient identifiées puis scannées les URL partagées par les utilisateurs. Rien non plus sur les informations qui seront envoyées aux personnes dont les images ou URL auraient été identifiées CSAM (pour « child sexual abuse material »). Rien aussi sur les procédures qu’elles pourraient mettre en œuvre pour contester ce type de signalement, au regard du risque particulièrement élevé de « faux positifs ».

Comme nous le relevions dans notre précédent article sur cette « usine à gaz », il n’évoque pas non plus les mesures qui pourraient être prises pour ne pas alerter les utilisateurs dont les contenus relèveraient véritablement de CSAM ou « les activités constituant la sollicitation d’enfants (« grooming ») ». Un pédophile découvrant que les images ou URL qu’il prévoyait d’envoyer ont été bloquées pourrait en effet être tenté d’effacer les autres traces susceptibles de l’incriminer.

Le courrier n’en relève pas moins que, lors de la réunion du LEWP-P du 4 juin 2024, la présidence a noté qu’il n’était « pas nécessaire de poursuivre l’examen au niveau technique, étant donné que toutes les questions techniques avaient été traitées de manière exhaustive ». Elle n’a pour autant pas rendu publics les détails de la mise en œuvre de ces « questions techniques » :

« La présidence est déterminée à parvenir à un compromis et a l’intention, à la suite de la présentation de l’état d’avancement des travaux lors de la session du Conseil du 13 juin 2024, de publier un texte de compromis et d’inviter ensuite le Comité des représentants permanents à approuver un mandat de négociation partiel. »

Alexandre Archambault, avocat spécialiste du droit du numérique, relève que le texte devra ensuite être validé par le Parlement, tout en déplorant un mode opératoire « en catimini », à l’image de celui qui avait présidé à l’adoption du blocage des contenus sans juge.

Et en catimini (même mode opératoire que pour le blocage sans juge promis-juré-ça-ne-sera-que-pour-la pédopornographie), le scan de chaque échange privé est en passe d'être imposé.
Certes cela devra être "validé" par le Parlement 🇪🇺, mais la brèche est làhttps://t.co/1C5I89T5V8

— Alec ن Archambault (@AlexArchambault) June 12, 2024

Le courrier rappelle que la présidence belge avait aussi tenu à préciser que la détection ne devrait pas s’appliquer aux comptes utilisés par l’État à des fins de sécurité nationale, de maintien de l’ordre ou à des fins militaires. Mais sans que l’on comprenne non plus comment, techniquement, cela serait possible, sauf à créer une liste des personnes à ne pas surveiller, ironise Alexandre Archambault.

MàJ à 18h49 avec la remarque d’Alexandre Archambault sur la liste des personnes à ne pas surveiller.

Apple : de vraies nouveautés pour macOS et Xcode, une année calme pour watchOS et tvOS

À vous toutes les applications de Scrabble !
Utilisation du bureau virtuel du Vision Pro

Si Apple Intelligence et iOS 18 ont attiré la plupart des regards, le Mac se contente moins cette année de suivre les plateformes mobiles. visionOS a droit à sa première mise à jour majeure et Xcode fait le plein d’intelligence artificielle, avec son propre « copilote ».

Les annonces sur l’intelligence artificielle ont largement dominé l’ouverture de la WWDC. L’entreprise était attendue au tournant. Très en retard sur la concurrence (particulièrement Microsoft, portée par les modèles d’OpenAI) elle a consacré une bonne part des annonces à une vaste opération de rattrapage. Si l’entreprise n’a pas brillé par les nouveautés, elle veut en revanche faire la différence sur la vie privée.

Après iOS et iPadOS 18, qu’en est-il alors du Mac ? Le prochain système se nomme Sequoia et apporte des nouveautés intéressantes, dont la recopie de l’iPhone. Les autres plateformes, watchOS 11 et tvOS 18, sont plus discrètes, avec des apports moins nombreux. Xcode 16, en revanche, sera probablement l’une des versions les plus importantes de l’environnement de développement.

macOS Sequoia introduit la recopie de l’iPhone

La fonction, nommée iPhone Mirroring aux États-Unis, permet une recopie complète de l’iPhone et son utilisation en temps réel.

La fonction est une extension de Continuité. Elle reprend l’ensemble des signaux provenant de l’iPhone, y compris le son (que l’on peut faire varier ou couper). Le pilotage se fait avec le Mac, au clavier, au trackpad ou à la souris. L’utilisation peut se faire en mode portrait ou paysage, y compris pour lancer un jeu. On peut même redimensionner la fenêtre.

L’intégration est poussée. Par exemple, on peut accepter que le Mac reçoive les notifications en provenance de l’iPhone. Elles sont accompagnées du logo de l’application concernée, frappé en bas à droite un symbole de téléphone. Quand une de ces notifications apparait, cliquer dessus ouvre la recopie de l’iPhone sur le contenu correspondant. Il n’est pas nécessaire que l’iPhone soit déverrouillé pour que la fonction remplisse son office. Il peut être en cours de recherche et en mode « En veille », tout en étant utilisé sur le Mac.

L’intégration prend également en charge le glisser/déposer d’éléments de l’un vers l’autre. On peut sélectionner un ou plusieurs fichiers par exemple depuis le Finder et les déposer dans une application ouverte sur l’iPhone. Même chose pour une image copiée et que l’on peut intégrer dans un message ou autre.

Le couplage des appareils ne passe pas par internet. Ils établissent une double connexion Bluetooth et Wi-Fi sécurisée.

Les scénarios d’usages sont variés. La fonction étant intégrée, on peut s’en servir pour récupérer rapidement un élément d’un appareil vers l’autre, sans devoir passer par le cloud et des manipulations tactiles. Il y a surtout le cas des applications mobiles n’ayant pas d’équivalent sur Mac. On pense aux jeux bien sûr, mais aussi à d’autres plus axées sur la sécurité. Certaines applications sont par exemple reliées à des caméras de sécurité. Cliquer sur une notification ouvrira donc la fenêtre de recopie de l’iPhone et affichera l’image dans l’application correspondante.

Apple insiste sur les jeux !


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

Moins de 0,5 % de « super-diffuseurs » seraient responsables de 80 % des tweets d’infox

Less is more
illustration d'une personne manipulée comme une marionnette par une fausse actualité

Une nouvelle étude indique qu’environ 0,3 % des utilisateurs états-uniens de Twitter ont partagé 80 % des tweets renvoyant à des « fake news » lors de l’élection présidentielle de 2020.

L’étude, publiée fin mai dans Science, repose sur l’observation des comportements de 664 391 électeurs américains utilisant Twitter pendant la présidentielle de 2020. Elle relève qu’en moyenne, « 7,0 % [intervalle de confiance à 95 % (IC) : 6,7 %, 7,4 %] » de toutes les nouvelles politiques partagées quotidiennement par le panel étaient liées à des fausses informations :

« Cependant, une fraction extrêmement réduite de notre échantillon (0,3 % ; seulement 2107 personnes) est à l’origine de 80 % des tweets renvoyant à des sources de fausses informations. »

De plus, ces « super-diffuseurs » partageaient en moyenne 15,9 informations par jour (contre 5 pour les twittos relayant des informations avérées, et 0,3 pour la moyenne du panel), dont 2,8 « fake news » (contre respectivement 0,1 et 0,01).

La seule source d’infox pour 11,3 % de leurs followers


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ La plateforme de bug bounty YesWeHack lève 26 millions d’euros

Des billets de cinquante euros.

La plateforme de gestion de hackers éthiques YesWeHack lève 26 millions d’euros dans un tour de financement de série C.

Parmi ses investisseurs : Adelie, Seventure Partners et des noms déjà présents à son capital comme Bpifrance, Open CNIP et Eiffel Investment Group.

Fondée en 2015 par Guillaume Vassault-Houlière et Manuel Dorne, l’entreprise prévoit d’utiliser les fonds pour « investir dans l’intelligence artificielle, lancer de nouvelles solutions innovantes » et s’étendre à l’international.

À l’heure actuelle, elle déclare compter 500 clients dans une quarantaine de pays, parmi lesquels Decathlon, Tencent, Doctolib ou Telenor.

La Poste lance son timbre numérique, les regrets de l’Arcep

Bougez moins avec la poste
timbre numérique La Poste

Le timbre numérique est disponible, exclusivement sur Android et iOS. Ce service permet d’acheter un timbre directement depuis l’application, de recopier un code sur son courrier et de l’envoyer. La Poste a mis à jour ses conditions générales de vente et l’Arcep a rendu public son avis, critique sur certains points.

Le « timbre numérique » – auparavant connu sous le nom de « timbre digital » – n’est pas nouveau, loin de là, puisque La Poste en parle depuis maintenant deux ans. C’est, en effet, en juin 2022, que le groupe annonçait la possibilité de poster un courrier « sans avoir de timbre sous la main, grâce à un code unique à huit chiffres acheté sur l’application La Poste ».

Un nouveau moyen d’affranchissement

Le service devait initialement être disponible dès le début de l’année 2023, mais il y a eu du retard à l’allumage. Comme l’a remarqué iGeneration, le timbre numérique est disponible depuis maintenant quelques jours, sur Android et iOS.

Dans les deux cas, les notes de version datent de fin mai et indiquent comme nouveauté le « timbre numérique, un tout nouveau moyen d’affranchissement pour vos envois de moins de 20 grammes en France métropolitaine ». On a également droit aux traditionnelles améliorations de stabilité et corrections de bugs.

Attention à bien respecter les conditions

Une page d’aide permet d’avoir de plus amples détails sur le fonctionnement du timbre numérique. Comme prévu, il n’est disponible que dans l’application mobile (au grand dam de l’Arcep, on va y revenir). Il consiste en un code alphanumérique de huit caractères à recopier sur l’enveloppe (ou la carte postale), « à l’aide d’un stylo de couleur noir ou bleu foncé ».

La Poste précise que le code doit être écrit « de manière lisible […] en respectant un positionnement en haut à droite du pli avec un espacement tous les deux caractères ». Il suffit ensuite de déposer votre courrier dans une boite aux lettres.

Ce timbre dématérialisé est utilisable « pour tous les envois de courrier de moins de 20 grammes (soit environ 2 feuilles A4) », mais seulement en « intra-France Métropolitaine (Corse comprise) ». Les dimensions du courrier ne doivent pas dépasser 176 x 250 x 30 mm. Le code est valable huit jours seulement à compter de sa date d’achat.

J+3, mais pas de suivi possible

Depuis le 1er janvier 2023, La Poste ne propose plus de timbre rouge pour les courriers prioritaires, remplacé par la « e-lettre rouge ». Comme les courriers timbrés avec un timbre physique (tarif lettre verte, soit 1,29 euro), le délai d’acheminement est donc de trois jours ouvrés, que le timbre soit numérique ou physique, c’est la même chose.

Le timbre numérique ne permet pas d’avoir le suivi en ligne des envois. Et « il n’est pas possible d’ajouter un Sticker suivi sur une enveloppe avec un timbre numérique, ces deux produits ne sont pas compatibles », précise l’entreprise.

L’avis de l’Arcep sur le « timbre digital »

Comme indiqué, La Poste prévoyait de lancer son service début 2023. L’Arcep – Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, dans sa version longue – a été saisie pour avis par La Poste le 20 janvier 2023. Elle a récemment publié ses conclusions.

On y apprend déjà un premier glissement de terrain sur la date de lancement. Le dossier présentait en effet « les modifications non tarifaires envisagées pour le service « Timbre digital » […] prévues pour le second trimestre 2023 ». L’Arcep réaffirme au passage que ce timbre numérique est « un nouveau mode d’affranchissement de la Lettre verte », pas un nouveau service. Le tarif est donc le même.

L’Autorité regrette par contre fortement « la restriction de l’accès à ce service à la seule application mobile de La Poste, excluant son site internet, qui aurait élargi l’accès au service à l’ordinateur ».

Une « IA » pour reconnaitre les codes

L’Arcep détaille le fonctionnement des coulisses : « Le code alphanumérique sera ensuite traité et validé, dans les machines de traitement et de distribution en PIC et PPDC [respectivement plateformes industrielles du courrier et plateformes de préparation et de distribution du courrier, ndlr], grâce à l’implantation dans ces dernières de ce que La Poste décrit comme « une intelligence artificielle » ».

Dans son avis, l’Arcep commence par tacler le nom du service (timbre digital) à l’époque : « l’Autorité s’interroge sur l’emploi de l’anglicisme « digital » dans le nom de ce nouveau service alors que l’adjectif « numérique » semblerait plus approprié en langue française ». Bonne nouvelle, le service s’appelle bien timbre numérique !

L’Arcep regrettait aussi le calendrier, proche de la fin de la lettre prioritaire remplacée par la e-lettre rouge, qui « a donné lieu à de nombreuses incompréhensions. Elle a notamment été interprétée par certains comme l’annonce de la disparition de la distribution du courrier physique ». Depuis, les choses se sont tassées et le lancement mi-2024 ne devrait pas poser de souci.

Que se passe-t-il en cas de souci ?

Que se passe-t-il en cas de souci avec l’« intelligence artificielle » de La Poste ? Le groupe n’en parle pas, mais l’Arcep revient en partie sur cette problématique. La Poste explique, qu’en cas de code non valide, c’est-à-dire non reconnu dans la base des codes valables et en cours de validité, « le pli traité est soumis au « montant fixe de traitement » via le même processus que la Lettre verte : le destinataire doit régler le tarif du timbre + le montant fixe de traitement ». Si le destinataire refuse le courrier, « le pli sera retourné à l’expéditeur ou réexpédié au service courrier ».

Par contre, « aucune information n’est précisée sur les modalités et conditions de dédommagement en
cas d’erreur de reconnaissance par les machines de traitement et de distribution
», regrette l’Arcep.

Dans son avis, elle rappelait aussi « la nécessité de la disponibilité et de l’accessibilité des conditions générales de vente ». Le Timbre digital (désormais timbre numérique) est considéré comme un moyen de paiement pour l’envoi de correspondance. Il doit être ainsi « défini contractuellement entre le prestataire du service universel et l’usager ».

Il dispose désormais de sa sous-section dédiée dans les conditions générales de vente. Rien par contre concernant les éventuelles « modalités et conditions de dédommagement » en cas de problème avec l’« IA » de La Poste.

☕️ Voodoo rachète le réseau social BeReal pour 500 millions d’euros

Voodoo, connue pour éditer plus de 200 jeux mobiles dits « casual », continue son bonhomme de chemin. 


Fondée par Alexandre Yazdi et Laurent Ritter, elle vient d’annoncer l’acquisition du réseau social BeReal et de ses 40 millions d’utilisateurs actifs (parmi lesquels diverses marques… et le premier ministre Gabriel Attal).

Créé en 2019, BeReal est un des rares réseaux sociaux français à avoir percé aux États-Unis et au Japon. Dans son communiqué, Voodoo indique que « ses utilisateurs sont très engagés avec l’application : la moitié d’entre eux l’utilisent au moins 6 jours par semaine ».

Son fonctionnement : une fois par jour, à heure variable, l’internaute reçoit une notification à la suite de laquelle il doit envoyer une photo. Pas de filtres, ni de likes, l’application fait la promesse d’une forme d’authenticité.

Malgré l’explosion de son usage en 2022 puis sa stabilisation, elle ne dégage pour le moment aucun revenu.

Voodoo, qui déclare « 800 collaborateurs, 7 milliards de téléchargements et plus de 150 millions d’utilisateurs actifs », avait enregistré un chiffre d’affaires de 425 millions de dollars en 2021 et visait les 600 millions de dollars pour l’exercice 2022.

☕️ Elon Musk abandonne le procès qu’il a intenté contre OpenAI

Alors que ce procès devait se tenir ce mercredi à San Francisco, Elon Musk a décidé mardi 11 juin d’abandonner les poursuites qu’il avait déclenchées contre OpenAI et les deux autres co-fondateurs de l’entreprise, Sam Altman, Greg Brockman, explique CNBC.

En février, Elon Musk avait déposé une plainte les accusant d’avoir violé l’engagement pris à la création d’OpenAI, à laquelle il a participé, selon lequel elle resterait une organisation à but non lucratif et garderait un esprit d’ « ouverture » des technologies.

The Verge expliquait en mars dernier que le cas était « malicieusement hilarant » :

« Musk prétend carrément qu’OpenAI a rompu un contrat qui n’existe pas. Ce contrat n’existe tout simplement pas ! La plainte fait référence à un « accord de fondation », mais aucun accord de ce type n’est joint en tant que pièce à conviction, et l’allégation de rupture de contrat admet que l' »accord de fondation » est essentiellement une atmosphère que tout le monde a partagée dans quelques emails ».

L’entreprise avait aussi affirmé qu’il n’y avait « aucun accord de fondation, ou aucun autre accord avec Elon Musk ».

☕️ Firefox 127 ferme les onglets dupliqués et enrichit ses captures d’écran

Logo de Firefox

Nouvelle mouture pour le navigateur de Mozilla. Cette version 127 propose de démarrer automatiquement sur Windows à l’ouverture de session. Comme d’autres navigateurs (notamment Chrome et Edge), le réglage permet de précharger l’application pour que son ouverture soit plus rapide. On peut également fermer tous les onglets dupliqués depuis le clic droit sur un onglet.

Plusieurs nouveautés sont liées à la sécurité. Le travail d’optimisation est ainsi terminé sur la recherche préalable (prefetching) de DNS pour les documents HTTPS (rel= »dns-prefetch »). « Cette norme permet aux développeurs web de spécifier des noms de domaine pour les ressources importantes qui doivent être résolues de manière préemptive », indique Mozilla.

Firefox 127 essaie aussi de passer automatiquement à HTTPS pour l’ensemble des éléments img, audio et vidéo d’une page, si celle-ci est déjà en HTTPS. Sur Windows et macOS, il est possible de forcer Firefox à réclamer l’identification de la session (biométrie, mot de passe, code PIN…) pour accéder aux mots de passe stockés dans le navigateur.

On note quelques autres changements, comme le passage à x86_64 dans la chaine User-Agent pour les systèmes Linux x86 32 bits. La fonction Capture d’écran est améliorée également. Offrant de meilleures performances, elle prend en charge un plus grand nombre de types de fichiers (SVG, XML…) ainsi que les thèmes du navigateur, et supporte les thèmes à contraste élevé.

Cette version corrige quinze failles de sécurité, dont quatre critiques.

iOS 18 fonce sur la personnalisation et la vie privée, iPadOS veut régner sur les maths

Un air de déjà-vu

Si les annonces d’Apple sur l’IA étaient attendues de pied ferme, les nouvelles versions majeures de ses plateformes ont d’autres nouveautés. C’est particulièrement vrai sur iPhone et iPad, avec un accent mis sur la personnalisation. Au point de rappeler furieusement Android par moments.

La présentation d’Apple s’est faite en deux temps. Une première partie listant les nouveautés classiques que l’on peut attendre de nouvelles versions majeures de ses systèmes. La seconde était consacrée à l’intelligence artificielle. L’exposé, relativement long, devait démontrer la vision intégrée d’Apple et son souci de la vie privée. En pratique, Apple est en retard, les fonctions n’arriveront qu’en bêta à l’automne, qu’en anglais et uniquement aux États-Unis.

Même si Apple était attendue au tournant face à une concurrence prenant le large (particulièrement Microsoft, portée par les succès d’OpenAI), ses plateformes ont leurs nouveautés propres. Comme les années précédentes, c’est surtout vrai pour iOS et iPadOS. macOS récupère presque tous les apports et y ajoute quelques spécificités, comme iPhone Mirroring, qui permet d’afficher l’écran de son iPhone sur l’ordinateur. Nous y reviendrons dans un futur article, avec les autres plateformes.

iOS 18 fait un gros lâcher sur la personnalisation

Android ! Le nom survient seul, tant les nouveautés d’Apple sur la personnalisation de son iOS 18 rappellent le système de Google, surtout dans sa version « stock » (sans surcouche).

L’écran d’accueil, en particulier, est beaucoup plus personnalisable. On peut par exemple disposer les icônes où l’on veut sur la grille, et pas uniquement les unes à la suite des autres. On peut également changer la teinte des icônes pour leur imposer une couleur spécifique ou harmonisée avec le fond d’écran.

Ces réglages peuvent être appliqués sur une icône ou sur toutes. En outre, on peut supprimer les noms des applications et afficher certaines icônes dans un format plus grand.

Personnalisation également pour le centre de contrôle, qui en avait bien besoin. Premier gros changement, l’écran peut être scindé en plusieurs. On peut y regrouper les contrôles que l’on souhaite, selon ses besoins ou envies. Par exemple, pour regrouper tous les contrôles domotiques de la maison. On peut faire défiler ces écrans par le geste classique ou en prolongeant le glissement vers le bas depuis l’appel du centre. Deuxième changement, la possibilité de placer les boutons d’action (aussi ronds que ceux d’Android) où l’on souhaite. On peut également modifier leur taille.

Ces modifications s’étendent même aux deux boutons situés en bas de l’écran verrouillé : Lampe torche et Appareil photo. On peut désormais leur affecter d’autres fonctions, y compris provenant d’applications tierces. Dans sa démonstration, Apple montrait comment Appareil photo avait été remplacé par l’ouverture d’une nouvelle publication sur Snapchat. Il est aussi possible de supprimer ces deux boutons.

Apple casse un peu la sobriété de Messages

Nouvelle salve de nouveautés pour Messages. iOS 17 avait déjà apporté quelques « menus plaisirs », iOS 18 va un cran plus loin. Par exemple en colorant les réactions et en ajoutant – enfin – la possibilité de réagir à un message avec n’importe quel émoji.

Il est également possible d’ajouter des effets sur un mot dans un message pour lui donner une certaine emphase. On a le choix entre des effets comme « Grand », « Secousse », « Ondulation » ou encore « Explosion ». On peut sélectionner un mot et lui appliquer l’un de ces effets. Certains mots doivent être détectés automatiquement pour qu’iOS propose d’ajouter l’effet correspondant, mais la fonction ne semble pas encore disponible en français.

En plus de la gestion très attendue du RCS, iOS 18 permet de préparer à l’avance un message pour l’envoyer à la date et l’heure choisie. Par exemple, pour ne pas rater un prochain anniversaire au moment où on y pense.

Surtout, Messages pourra passer par satellites quand l’iPhone n’a pas de réseau. La fonction est disponible depuis les iPhone 14 et peut servir à envoyer des iMessage comme des SMS. Même les réactions et effets sont gérés. Apple précise que le chiffrement de bout en bout est préservé pour iMessage. Cette nouveauté sera d’abord réservée aux États-Unis, comme le positionnement par satellite à ses débuts.

Notez que nous faisons volontairement l’impasse sur toutes les fonctions liées à Apple Intelligence, résumées dans notre article dédié. On pourrait sinon aborder les envois d’emojis personnalisés (Genmoji) ou encore la génération d’images.

Photos change d’approche

Apple a largement insisté sur la nouvelle version de Photos, qui aurait reçu sa « plus grosse évolution » depuis qu’iOS existe. Finie la vue fragmentée, qui avait d’ailleurs tendance à se montrer redondante. On trouve désormais un accueil unique, avec la grille en haut de l’écran et les collections en-dessous.

Ces collections sont une nouveauté et sont générées par IA, en fonction de thématiques se voulant plus intelligentes que celles créées automatiquement aujourd’hui. On peut épingler les collections les plus intéressantes et supprimer les autres. Si l’on « swipe » vers la gauche, Photos révèle un carrousel mettant en avant les souvenirs jugés comme les plus importants. Le carrousel est personnalisable. On peut également créer des souvenirs autour d’évènements avec un plus grand nombre d’options de personnalisation. Une musique « adaptée » est sélectionnée depuis Apple Music, avec possibilité d’en charger.

Photos comporte également des fonctions alimentées par l’IA et dont on ne sait pas encore quand elles seront réellement disponibles. Par exemple, Clean Up permet de sélectionner un élément dans un cliché pour le supprimer. Une fonction classique dans les applications de retouche et qu’Apple intègre donc dans iOS. Sans doute pour faire écho à Google, qui inclut ce type de fonctions dans sa propre application.

Vie privée : des applications à cacher et à verrouiller

iOS 18 introduit plusieurs fonctions importantes pour la vie privée dans la gestion des applications. Le système est ainsi capable de verrouiller n’importe quelle application, qu’elle soit interne ou tierce. Son ouverture réclame alors une authentification biométrique. En outre, cette application peut être cachée dans un nouveau dossier spécial, destiné à cacher tout ce qui s’y trouve et lui-même verrouillé.

Quand des applications sont verrouillées, ce qu’elles contiennent ne peut plus apparaître dans les recherches ou ailleurs. Les notifications ne sont plus affichées. L’idée est de pouvoir mettre son iPhone dans les mains d’une autre personne sans risquer que des informations sensibles soient affichées accidentellement, jusqu’à la présence d’une application spécifique.

Apple ajoute également la possibilité de ne sélectionner que certains contacts à partager avec une application. Dans le même esprit, la connexion d’un accessoire à une application peut se faire sans que celle-ci voit les autres appareils du réseau.

Mode jeu, Tap to Cash et le reste

On note plusieurs autres apports assez importants dans iOS 18. Par exemple, le Mode jeu, que l’on trouvait dans macOS Sonoma, débarque sur iPhone (et iPad). Le fonctionnement est le même : réduction de la priorité des tâches en arrière-plan et amélioration « considérable » de la latence pour les manettes et AirPods.

Tap to Cash est une extension d’Apple Pay. Comme son nom l’indique, la fonction autorise l’échange d’argent entre deux iPhone simplement approchés l’un de l’autre. Il faut malheureusement que le compte bancaire soit compatible Apple Cash… ce qui n’est possible qu’aux États-Unis. Dommage. L’application Cartes est aussi mise à jour, offrant une nouvelle vue pour les billets d’évènements, tels que les concerts.

Citons également l’affichage des Rappels dans Calendrier, la possibilité dans Maison de créer des accès invités pour leur laisser le contrôle de certains accessoires domotiques, une révision de la Fiche médicale pour mieux mettre en avant les informations cruciales, ou encore, pour les possesseurs d’AirPods Pro de 2e génération, la possibilité de hocher ou secouer la tête pour répondre « oui » ou « non » aux questions de Siri. Journal propose de son côté une nouvelle vue d’ensemble, peut compter le temps d’écriture, propose un widget et simplifie la recherche. Ajoutons, dans Calendrier, une vue mensuelle détaillée, permettant d’afficher les noms des évènements sans avoir besoin d’entrer dans la vue journée.

Enfin, les performances de Safari ont été améliorées (comme à chaque fois) et on note l’apparition d’une application dédiée pour la gestion des mots de passe. Un changement important sur lequel nous reviendrons dans notre article sur le nouveau macOS, Sequoia.

iOS 18 pour qui ?

La réponse est simple : tout iPhone actuellement compatible avec iOS 17 pourra installer iOS 18. Comme toujours, cela ne signifie que tout le monde sera servi de la même manière. On le sait déjà pour Apple intelligence, qui ne pourra fonctionner qu’avec au moins un iPhone 15 Pro. Mais d’autres fonctions peuvent ne pas être présentes sur des appareils anciens.

L’iPad, roi des maths ?

iPadOS 18 récupère évidemment toutes les nouveautés présentées dans iOS 18 et en ajoute quelques-unes « rien qu’à lui ».

La plus impressionnante est sans doute Math Notes. On écrit dans l’application avec le stylet comme on le ferait avec un papier et un crayon pour faire ses calculs. À la différence que la tablette va calculer automatiquement les résultats et les afficher, en respectant la calligraphie. On peut écrire a priori n’importe quel type d’expression mathématique, les modifier, les transformer en équations, générer des graphes ou encore assigner une valeur à une variable dans un coin de l’écran.

Cet ajout est complété par un autre, auquel on ne croyait plus : Calculette. Apple a beau avoir présenté cette nouveauté avec un certain humour, on ne comprend toujours pas ce qui a nécessité tant de temps. Les modes basique et scientifique sont présents, de même que l’historique et la conversion des longueurs, poids et devises.

Une préservation de la calligraphie

Cet aspect, évoqué dans Math Notes, est en fait une fonction nommée Smart Script. Elle analyse la calligraphie de l’utilisateur et permet par la suite de la « nettoyer », tout en le redressant. Ce texte est en outre manipulable comme n’importe quel autre qui aurait été tapé au clavier. L’application de la calligraphie fonctionne également pour du texte collé dans la note.

On ne sait pas encore dans quelle mesure ce traitement, tout comme Math Notes, font appel à Apple Intelligence. Si tel est le cas, ce sont deux ajouts majeurs qui disparaissent d’entrée pour toutes les tablettes n’étant pas munies au moins d’une puce M1. Et quand bien même, il faudrait encore résider aux États-Unis, jusqu’à ce qu’Apple élargisse la disponibilité de ses fonctions IA.

Une barre d’onglets personnalisable

Il y a au moins une nouveauté que les utilisateurs sont certains de retrouver : une nouvelle barre d’onglets. Flottante, elle peut être personnalisée avec les éléments présents d’ordinaire dans la zone latérale gauche. Elle est censée apparaître dans toutes les applications proposant des contenus.

Signalons plusieurs autres ajouts, comme les sections rétractables dans Notes ainsi qu’un nouveau mode Lecteur plus épuré dans Safari.

Quelques vieux iPad éliminés

Contrairement à iOS 18, iPadOS 18 ne prend pas en charge tous les modèles de son prédécesseur. L’iPad 6 ainsi que les iPad Pro de 2e génération passent à la trappe. Il faut donc, au minimum, un iPad 7, mini 5, Air 3 ou un iPad Pro de 3e génération.

LAION-5B : des photos d’enfants brésiliens utilisées sans consentement pour entrainer des IA

IA pas de consentement
Laion

Human Right Watch a analysé une partie de la base de données LAION-5B très utilisée pour entrainer des outils d’IA générateurs d’images et s’est rendu compte qu’elle contiendrait des liens vers des photos d’enfants brésiliens sans leur consentement.

L’ONG Human right watch explique avoir repéré des photos personnelles d’enfants brésiliens dans la base de données LAION-5B. Créée par le professeur de lycée allemand Christoph Schuhmann, celle-ci a été notamment utilisée par Stable Diffusion et par Google pour entrainer leurs modèles d’IA génératives de text-to-image.

Une toute petite partie de la base de données explorée

Ces photos ne figurent pas en tant que telles dans la base de données. LAION-5B liste notamment des liens vers diverses photos qui ont été mises en ligne qu’elle associe à du texte. Elle s’appuie sur l’autre base de données Common Crawl qui parcourt internet et stocke les contenus trouvés.

La chercheuse de l’ONG, Hye Jung Han, a examiné une toute petite partie de LAION-5B (moins de 0,0001 % des 5,85 milliards d’images) mais a trouvé 170 photos d’enfants brésiliens venant d’au moins 10 États du pays.

Des photos de moments intimes

La plupart de ces photos n’ont été vues que par très peu de personne et « semblent avoir bénéficié auparavant d’une certaine intimité » explique Human Rights Watch, qui a vérifié en utilisant des moteurs de recherche.

L’ONG affirme que LAION, l’association allemande fondée par Schuhmann pour gérer la base de données, a confirmé l’existence des liens vers ces photos dans sa base de données et a promis de les supprimer. Mais elle a ajouté qu’il incombait aux enfants et à leurs tuteurs de retirer les photos personnelles des enfants de l’internet, ce qui, selon elle, constitue la protection la plus efficace contre les abus.

Dans une réponse à Wired, LAION a affirmé avoir supprimé les liens vers les contenus signalés par Human Right Watch. Mais un de ses représentants a ajouté que « la suppression des liens d’un ensemble de données LAION ne supprime pas ce contenu du web […] il s’agit d’un problème plus vaste et très préoccupant, et en tant qu’organisation bénévole à but non lucratif, nous ferons notre part pour y remédier ».

Selon l’association, les photos listées par LAION représentaient « des moments intimes comme des bébés naissant entre les mains gantées de médecins, des jeunes enfants soufflant les bougies de leur gâteau d’anniversaire ou dansant en sous-vêtements à la maison, d’élèves faisant un exposé à l’école et d’adolescents posant pour des photos à carnaval du lycée ».

Hye Jung Han explique à Wired que « leur vie privée est violée en premier lieu lorsque leur photo est récupérée et intégrée dans ces ensembles de données. Ensuite, ces outils d’intelligence artificielle sont entrainés à partir de ces données et peuvent donc créer des images réalistes d’enfants ». Elle ajoute que « la technologie est développée de telle sorte que tout enfant qui possède une photo ou une vidéo de lui en ligne est désormais en danger, car n’importe quel acteur malveillant pourrait prendre cette photo, puis utiliser ces outils pour la manipuler à sa guise ».

LAION-5B plus accessible publiquement

Depuis décembre dernier, LAION-5B n’est plus accessible publiquement. L’association a pris cette décision car des chercheurs de Stanford ont identifié 3 226 liens vers des images pédocriminelles potentielles. « La plupart d’entre elles ont été identifiées comme telles par des tierces parties » expliquaient-ils.

Dans un communiqué sur son site, LAION affirmait qu’elle appliquait «  une politique de tolérance zéro à l’égard des contenus illégaux et, dans un souci de prudence, nous retirons temporairement les jeux de données de LAION pour nous assurer qu’ils sont sûrs avant de les republier ».

❌