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Systèmes à haut risque, modèles à usage général : ce que dit l’AI Act en pratique

Assurance tous risques
Systèmes à haut risque, modèles à usage général : ce que dit l’AI Act en pratique

Entré en vigueur en août 2024, l’AI Act entrera en application à partir de février 2025. Dans ce deuxième épisode, Next détaille les dispositions relatives aux systèmes d’IA de différents niveaux de risques et aux modèles de GPAI.

Entré en vigueur en août dernier, l‘AI Act, règlement sur l’intelligence artificielle (RIA) en français, entrera en application à partir de février prochain. Dans un précédent article, nous avons détaillé les bases sur lesquelles est construit ce texte. Entrons désormais dans le détail des risques inacceptables (donc interdits), des risques acceptables les plus hauts (donc les plus régulés), mais aussi des règles spécifiques imputées aux fournisseurs de modèles d’IA à usage général (ou general purpose AI, GPAI).

L’AI Act expliqué :
Comment fonctionne l’AI Act ?
Systèmes à haut risque, modèles à usage général : ce que dit l’AI Act en pratique
(À venir) Gouvernance, sanctions : les outils de mise en conformité et de contrôle de l’AI Act


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☕️ FTX : deux ans de prison pour l’ex petite amie de Sam Bankman-Fried

FTX : deux ans de prison pour l’ex petite amie de Sam Bankman-Fried

Caroline Ellison a été condamnée à deux ans de prison pour le rôle qu’elle a joué dans le scandale de la plateforme de crypto actifs.

Ancienne compagne de Sam Bankman-Fried, le patron de la plateforme FTX condamné à 25 ans de prison pour fraude massive, Caroline Ellison était directrice général du fonds Alameda Research, fondé par le même Bankman-Fried. 
Auprès de la cour, elle a détaillé comment ce dernier lui demandait de préparer de faux relevés de comptes pour les envoyer à ses créanciers.

Caroline Ellison a coopéré avec le gouvernement avant l’arrestation de Bankman-Fried, et de nouveau après la chute de FTX. Le juge le procureur et l’avocat de la défense ont tous trois souligné combien sa coopération avait joué dans sa faible peine.

☕️ Cyberattaque : la Suède accuse l’Iran d’avoir envoyé 15 000 faux SMS pour attiser des tensions

Cyberattaque : la Suède accuse l’Iran d’avoir envoyé 15 000 faux SMS pour attiser des tensions

Des procureurs suédois ont déclaré ce 24 septembre avoir conclu que l’Iran était le commanditaire des 15 000 SMS envoyés à travers le pays le 1ᵉʳ août 2023, rapporte Bloomberg.

Ces messages visaient à pousser leurs récepteurs à se venger des personnes brûlant des exemplaires du Coran, après que de nombreux incidents du même type ait eu lieu en Suède. Les messages indiquaient « ceux qui ont insulté le Coran doivent payer ».

La cyberattaque s’est déroulée à un moment où la candidature de la Suède pour rejoindre l’OTAN était en attente, précisément parce que des autodafés de Coran avaient provoqué la colère d’une partie du monde musulman et du président Turc Recep Tayyip Erdogan, en capacité de bloquer l’arrivée de la Suède dans la coalition.

D’après le procureur principal, l’enquête a montré que « l’état iranien, via le Corps des gardiens de la révolution islamique, a hacké une entreprise suédoise qui opère l’un des principaux services de messagerie. Le but était d’accroître les tensions et d’alimenter des conflits existants entre différents groupes de la société. »

Si les hackeurs iraniens ont été identifiés, l’enquête a été abandonnée puisqu’ils ne peuvent pas être inculpés en Iran, ni traduits en Suède pour y être jugés.

☕️ TikTok va fermer son service de streaming TikTok Music en novembre

TikTok va fermer son service de streaming TikTok Music en novembre

Depuis 2019, TikTok tentait de concurrencer Spotify, Apple Music et les autres plateformes de streaming de musique avec sa propre application, TikTok Music. 
Initialement lancée sous le nom de Resso, l’application était disponible au Brésil, en Australie, au Mexique et à Singapour.

En 2024, le géant chinois jette l’éponge : l’entreprise a annoncé prévoir de fermer le service le 28 novembre et de supprimer les données clients. Elle enjoint les usagers à transférer leurs playlists vers d’autres services d’ici au 28 octobre.

Au lieu de concurrencer les acteurs du streaming musical, TikTok prévoit de leur envoyer les internautes via sa fonctionnalité « Add to Music App ».

De fait, TikTok a essuyé des combats frontaux avec des entités comme Universal Music Group, ce qui avait eu pour effet de supprimer Drake, Rihanna et d’autres artistes signés chez la major de son catalogue.

☕️ Sam Altman et d’anciens proches de Steve Jobs travaillent à un produit hardware centré sur l’IA

Sam Altman et d’anciens proches de Steve Jobs travaillent à un produit hardware centré sur l’IA

Le patron d’OpenAI Sam Altman, l’ancien directeur du design d’Apple Jony Ive et la veuve du fondateur d’Apple Laurene Powell Jobs travaillent ensemble à la création d’une nouvelle société, dont le but serait de vendre du hardware dédié à l’usage d’intelligence artificielle générative.

Relevé dès septembre 2023 par the Information, le projet a été un peu précisé par Johnny Ive dans un entretien publié fin septembre par le New York Times.

Ive et Altman se sont rencontrés par l’intermédiaire de Brian Chesky, le directeur exécutif d’AirBnb – cliente de LoveForm, la société créée par Jony Ive en 2019 à son départ d’Apple.

Ive explique avoir discuté avec Altman de la possibilité de créer un nouveau type de hardware, adapté à l’intelligence artificielle générative, dans la mesure où celle-ci pourrait servir à plus qu’à de simples tâches logicielles.

Les discussions sont allées suffisamment loin pour que les deux commencent à lever des fonds, auprès de Ive lui-même, d’Emerson Collective, la société de la veuve de Steve Jobs, Laurene Powell Jobs. Ils chercheraient à lever jusqu’à un milliard de dollars auprès d’autres investisseurs d’ici à la fin 2024.

Toujours selon le New York Times, Ive a trouvé des bureaux pour le projet : un bâtiment nommé the Little Fox Theater, juste derrière les bureaux de LoveFrom, dans lesquels il aurait dépensé 60 millions de dollars. Il aurait par ailleurs embauché une dizaine de personnes pour travailler sur le projet secret, dont Tang Tan, qui a dirigé le développement de l’iPhone, et Evans Hankey, qui a succédé à Ive à la tête du design chez Apple.

☕️ Pour faire face aux besoins énergétiques de l’IA, Microsoft se tourne elle aussi vers le nucléaire

Pour faire face aux besoins énergétiques de l’IA, Microsoft se tourne elle aussi vers le nucléaire

Oracle, Amazon, et maintenant Microsoft : alimentant leur propre buzz autour des grands modèles de langage, dont la consommation énergétique est exponentielle, les géants numériques sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le nucléaire.

Microsoft vient ainsi de conclure un accord avec la centrale de Three Mile Island, afin de relancer son Unité 1. Un revirement d’autant plus notable que le développement de la filière énergétique états-unienne avait connu un brusque coup d’arrêt en 1979 suite à l’accident nucléaire qui avait affecté l’Unité 2 de Three Mile Island.

En redémarrant la centrale, que son propriétaire Constellation avait arrêtée en 2019, le site étant déficitaire depuis des années, Microsoft compte sur une production d’environ 835 mégawatts d’électricité non carbonée — l’entreprise en profite pour renommer le lieu Crane Clean Energy Center (CCEC), du nom de Chris Crane, CEO de l’ancienne société mère de Constellation.

Elle y investirait 1,4 milliard d’euros d’ici 2028, selon le Financial Times.

La société, qui recrute depuis plusieurs mois des ingénieurs nucléaires, est loin d’être la seule intéressée par ce type d’énergie.

Alors que la frénésie autour de l’intelligence artificielle leur crée des pics de consommation d’énergie, le patron d’Oracle annonçait début septembre prévoir la construction d’un centre de données alimenté par trois réacteurs nucléaires, tandis qu’Amazon achetait en mars un campus de centres de données liés à la centrale de Susquehanna, en Pennsylvanie.

Un nombre croissant de patrons de la tech prennent position en faveur de l’énergie nucléaire, relève par ailleurs Le Monde. Ainsi d’Elon Musk, de Jack Dorsey, mais aussi de Bill Gates (qui a investi dans la start-up Terra Power) ou de Sam Altman (dans Oklo).

Interrogé par le quotidien, un membre du Shift Project, Think tank spécialisé dans la transition énergétique, s’inquiète de la fuite en avant que ces annonces présagent, et des risques qu’elles font peser sur des projets de décarbonation en cours.

Comment fonctionne l’AI Act ?

AiAiAi
Comment fonctionne l’AI Act ?

Entré en vigueur en août 2024, l’AI Act entrera en application à partir de février 2025. En trois épisodes, Next détaille son fonctionnement et de ses effets attendus.

Entré en vigueur en août dernier, l‘AI Act, règlement sur l’intelligence artificielle (RIA) en français, entrera en application à partir de février prochain. Ce texte européen vise à établir des règles harmonisées au sujet de l’IA à travers l’Union européenne, à permettre l’émergence d’IA dites « de confiance », et à permettre à cette dernière de « jouer un rôle de premier plan au niveau mondial » puisqu’il s’agit de l’un des premiers textes de ce genre à l’échelle de la planète. Pour explorer le texte, Next vous propose une série en trois épisodes.

L’AI Act expliqué :
Comment fonctionne l’AI Act ?
Systèmes à haut risque, modèles à usage général : ce que dit l’AI Act en pratique
(À venir) Gouvernance, sanctions : les outils de mise en conformité et de contrôle de l’AI Act


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☕️ De l’IA générative pour lutter contre les théories du complot ?

De l’IA générative pour lutter contre les théories du complot ?

GPT-4 Turbo, allié de la lutte contre certaines thèses complotistes ? C’est l’alliance improbable mais prometteuse qu’illustre l’étude de trois chercheurs, Thomas Costello de l’American University, Gordon Pennyccok de Cornell et David Rand du MIT.

Les trois scientifiques ont demandé à 2 190 personnes (choisies de manière à représenter la population états-unienne) de décrire des thèses conspirationnistes à laquelle ils étaient sensibles (sur l’inexistence du 11 septembre, le vol des élections de 2020, les illuminatis, etc).

Celles-ci ont ensuite été exposées à des conversations argumentées avec un modèle d’IA générative (en l’occurrence GPT-4 Turbo) dont les instructions sont de présenter des faits pour prouver l’absence de fondements des théories choisies. 
Résultat : les chercheurs indiquent avoir réussi à réduire de 20 % en moyenne les croyances des personnes testées dans les thèses conspirationnistes évoquées.

Auprès de Nieman Lab, David Rand indique préparer une deuxième publication au sujet d’une étude similaire, dans laquelle les participants ont été informés du fait que le modèle d’IA devait débattre avec eux et tenter de les convaincre. 
Il indique avoir observé d’aussi bons résultats dans ces conditions.

Si l’intention est intéressante (un robot, a priori, ne se fatigue pas d’entendre des thèses complotistes), la méthodologie de l’étude pose question, comme le souligne le journaliste Nicolas Kayser-Bril.

☕️ Nintendo et The Pokemon Company poursuivent le développeur de Palworld en justice

Nintendo et The Pokemon Company poursuivent le développeur de Palworld en justice

Nintendo et The Pokemon Company attaquent Pocketpair, le développeur du jeu Palworld, en justice.

Lancé en accès anticipé en janvier 2024, Palworld ne s’était pas caché de ses similarités avec la franchise culte – au point de se retrouver fréquemment décrit comme un jeu de « Pokémon avec des flingues ».

En à peine trois jours, le jeu s’était écoulé à plus de 5 millions de copies… et the Pokémon Company n’avait pas tardé à annoncer qu’il enquêterait sur la potentielle violation de propriété intellectuelle.

Ce 19 septembre, Nintendo indique poursuivre ses créateurs pour violation de multiples brevets, sans donner plus de détails.

☕️ Mobilisation chez Thales Alenia Space, qui prévoit la suppression de 980 postes

Mobilisation chez Thales Alenia Space, qui prévoit la suppression de 980 postes

700 salariés de Thales Alenia Space se sont réunis à l’entrée de son usine toulousaine le 17 septembre, à l’appel d’une intersyndicale FO, CFE-CGC, CFDT et CGT. En cause : un plan social « inédit », aux yeux d’un technicien syndiqué à Force ouvrière et présent dans l’entreprise depuis 1996.

De 2023 à 2025, la coentreprise détenue majoritairement par Thales et à 33 % par Leonardo prévoit de supprimer 1 237 emplois en Europe, dont 980 en France.

Le siège social de la branche française, à Toulouse, est directement concerné : sur 2 700 emplois, 650 devraient être supprimés, rapporte Le Monde. À Cannes, 330 postes sur 1 800 devraient être supprimés.

Auprès du Monde, l’entreprise indique prévoir de redéployer les personnes concernées ailleurs chez Thales, mais la promesse ne convainc pas : pour Cécile Larue, une ingénieure système interrogée par le quotidien, « l’entreprise liquide les compétences ».

Pour justifier le plan, l’entreprise indique que les commandes sont en baisse sur le marché des satellites de communication géostationnaires civils, et ajoute que les satellites de nouvelle génération, numériques et reconfigurables en orbite, nécessitent moins de main-d’œuvre.

Si le secrétaire adjoint CFDT au conseil social et économique (CSE) de Toulouse admet les difficultés de l’entreprise, il explique que la révolution technique en cours « implique des coûts » et qualifie la période de « moment-clé ». L’intersyndicale appelle donc à une réorganisation en interne et argumente en faveur de la captation de nouveaux marchés, dont le service après-vente et la maintenance.

☕️ Data centers : inquiet pour ses ressources en eau, le Chili freine un projet de Google

Data centers : inquiet pour ses ressources en eau, le Chili freine un projet de Google

Une cour chilienne a partiellement tranché en faveur des défenseurs de l’environnement le 17 septembre : l’instance oblige Google à reprendre sa candidature pour la construction d’un data center à 200 millions de dollars dans la ville de Santiago. 


L’entreprise avait reçu en 2020 une autorisation pour son projet de Data Center de Cerrillos, mais la population locale s’est battue contre, rapporte Semafor, argumentant que la construction viendrait aggraver les effets des sécheresses en utilisant de l’eau destinée aux habitants.

Une précédente passe d’armes devant la justice avait permis d’apprendre que le data center nécessiterait 7,6 millions de litres d’eau par jour.

Le géant numérique a ensuite déclaré qu’il modifierait ses plans pour adopter un système de climatisation à l’air. La promesse n’a pas suffi à convaincre la cour, qui lui intime de revoir son estimation des coûts environnementaux du projet.

☕️ Sept administrateurs de 23andMe démissionnent

Sept administrateurs de 23andMe démissionnent

Rendue publique début 2021, la société de biotechnologie 23andMe a vu sa capitalisation réduire sans cesse depuis.

En cause : un intérêt décroissant dans les kits de tests génétique, son principal produit, et la fuite des données de 6,9 millions de ses utilisateurs, volées par des hackers.

Pour faire face, un board d’administrateurs indépendants a été constitué en mars 2024, board auquel la fondatrice de 23andMe Anne Wojcicki a soumis en juillet une proposition pour rendre la société privée à nouveau. 


L’offre a été refusée, et les sept directeurs viennent de démissionner, regrettant de n’avoir toujours pas reçu de proposition convaincante – et ne pas être convaincus qu’une telle offre serait un jour formulée.

☕️ Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025

Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025

Pour s’étendre en dehors de l’Europe, la fintech londonienne Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025.

Le projet est dans les cartons depuis longtemps : la néobanque a tenté de prendre pied dans le pays, qui compte près de 1,5 milliard d’habitants dès 2021.
 Mais la banque centrale du pays n’a approuvé ses offres de cartes prépayées et de portefeuille numérique qu’au début de l’année 2024, indique le Financial Times.

Depuis, l’entreprise a testé ses offres auprès des 4 000 employés environ qu’elle compte en Inde et réalise les derniers tests et débugs de son application pour un lancement en début d’année prochaine.

Le pays est traité comme un axe critique de diversification géographique pour Revolut : en 2023, elle réalisait 90 % de son chiffre d’affaires en Europe.

Comment l’entité russe SDA a manipulé les discussions en amont des élections européennes

Sosies everywhere
Comment l’entité russe SDA a manipulé les discussions en amont des élections européennes

Des documents obtenus par plusieurs médias d’Europe centrale dont Vsquare permettent de mieux comprendre le fonctionnement de SDA, l’une des sociétés russes actives à manipuler l’opinion publique occidentale en amont des élections européennes.

Depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, le gouvernement russe est devenu un client essentiel de la société informatique Social Design Agency (SDA). Ilya Gambashidze, son président, a été identifié par l’Union européenne comme les États-Unis comme un acteur essentiel des opérations de désinformation de l’État de l’Est, et est nommé sur plusieurs listes de personnalités encourant des sanctions.

Dans un récent leak, VSquare, un média d’investigation indépendant d’Europe centrale, a obtenu de nombreux documents de sa société SDA, dont un spot publicitaire, dans lequel Ilya Gambashidze, assis derrière un ordinateur et vêtu d’un pull à capuche, enlève ses lunettes de soleil : sur l’écran, un texte défile qui vante les « productions narratives », la création de contenus, les « 300 médias, 20 Think tank » et autres outils sur lesquels la société s’appuie pour pousser ses productions.

In a leaked video meant for internal use, Ilya Gambashidze, head of Russia's secret propaganda project, sports a hoodie labeled "Russian Ideological Troops."

He leads the Orwellian-named organization called Social Design Agency.

He uses some interesting examples here…

2/15 pic.twitter.com/B3tim0YjA1

— Martin Laine (@Martinlaineolen) September 16, 2024

La fuite de documents permet surtout de décrire l’organisation de la société, centrée sur l’emploi de créateurs de mèmes et de trolls numériques, d’emplois d’ « idéologues », de huit « commentateurs » et d’un « opérateur de ferme de bot ». Ces équipes ont été mises à profit pour tenter de manipuler l’opinion européenne en amont des élections européennes, de manière à détourner la population du soutien à l’Ukraine… donc à servir les intérêts russes.

Des millions de commentaires créés

Pendant les quatre premiers mois de 2024, ces équipes ont permis à l’armée de bots de la SDA, qualifiée d’« Armée numérique russe », de créer 33,9 millions de commentaires et plus de 39 000 « unités de contenus » sur les réseaux sociaux (parmi lesquels plus de 4 500 vidéos et plus de 2 500 mèmes et images).

En pratique, VSquare rapporte y trouver des quotas précis par pays comme, pour la France, « dessins – 60 unités, mèmes – 180 unités, commentaires d’articles – 400 ».

There are literally separate employees dedicated to creating memes and cartoons.

Here’s a little taste:

5/15 pic.twitter.com/ov8zTIu4oi

— Martin Laine (@Martinlaineolen) September 16, 2024

Les instructions sur les manières de faire sont, elle aussi, précises. Par exemple : « Écrire un commentaire d’une Allemande de 38 ans, qui pense que l’Allemagne est en train de perdre sa principale source de revenus : l’industrie et une économie forte – nous devons arrêter de gaspiller de l’argent pour l’Ukraine et revenir à l’énergie russe bon marché ! »

Vsquare a retrouvé des consignes similaires à destination d’une variété de pays européens et des États-Unis.

Soutien à l’extrême-droite pour les européennes

L’un des buts affichés par les clients de l’entreprise a été de soutenir le groupe d’extrême-droite Identité et Démocratie aux élections européennes, au motif que celui-ci servirait leurs intérêts (le groupe a depuis été dissout, remplacé par patriotes.eu, fondé à l’initiative de Viktor Orbán et présidé par Jordan Bardella).

Constatant que près de la moitié des sièges sont détenus par l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie et la Pologne, un document propose de « mener une contre-campagne globale contre les libéraux mondialistes, leur plateforme et leurs représentants » dans ces pays, en amont des élections.

D’après Vsquare, le document suggère aussi de se focaliser sur des sujets précis : « Les libéraux et les mondialistes répandent la peur et veulent nous faire paniquer. Nous devons craindre la guerre, les catastrophes climatiques, les virus, une attaque russe […] En outre, ils cherchent à exploiter les contradictions autour des valeurs familiales, des droits des LGBT et de l’incertitude économique causée par la guerre dans les domaines de l’énergie et de l’agriculture. »

Selon un document interne titré « Registre de faux et de sosies » (doppelgänger, ndlr), SDA recourt aussi à l’usage de faux, dans l’espoir que des « idiots utiles » les reprennent au premier degré. Une enquête de Radio Svoboda sur cette même fuite de documents révèle d’ailleurs qu’Elon Musk a partagé l’un de ces mèmes générés par DSA.

Remember this meme about Zelensky that Elon Musk proudly shared?

Leaked internal documents from a Kremlin-controlled propaganda center reveal that it was produced by a Kremlin-lead Russian troll farm.

Source: https://t.co/1WmIFgIoGA pic.twitter.com/GL8CccXzG6

— Bohdana Neborak (@BohdanaNeborak) September 17, 2024

On retrouve ici directement les traces de l’opération Doppelgänger, active dans de multiples pays européens depuis 2022 et que les plateformes sociales peinent à réguler.

Les documents récupérés par VSquare illustrent enfin une opération menée contre la population ukrainienne, intitulée « l’Autre Ukraine ». Cette dernière vise à installer l’oligarque Viktor Medvedtchouk, un proche de Vladimir Poutine, en figure de combattant pour la pacification de l’Ukraine. Le dispositif est le même que dans les opérations Doppelgänger, avec la création d’une agence d’information destinée à inonder les canaux ukrainiens de contenus, pour orienter l’opinion.

Des KPI de manipulation

Outre des consignes, les documents de travail de SDA contiennent aussi des indicateurs de performance, par pays et pour la campagne globale relative aux élections européennes.

En France, un résultat supérieur à 20 % des votes pour le Rassemblement National serait ainsi perçu comme un succès. Post élection, l’entreprise relève par ailleurs positivement l’augmentation du nombre de représentants de droite au Parlement européen.

Pour autant, en s’appuyant sur le cas italien, elle souligne qu’un succès de l’extrême-droite ne se traduit pas nécessairement en un soutien direct à la Russie (Georgia Meloni a déclaré son soutien à l’Ukraine).

Donald Trump s’apprête à lancer sa plateforme crypto World Liberty Financial

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Donald Trump s’apprête à lancer sa plateforme crypto World Liberty Financial

Donald Trump doit lancer ce 16 septembre au soir sa plateforme de crédits et de prêts décentralisés, qui émettra sa propre cryptomonnaie, le WLFI.

Le candidat républicain l’avait promis en juillet, à l’occasion de la Bitcoin Conférence de Nashville : il s’apprêtait à lancer son propre projet dans l’écosystème des crypto-actifs. Ce sera chose officiellement faite ce soir, lorsqu’il présentera World Liberty Financial dans un « Space » (une discussion audio grand public) sur X, depuis sa résidence de Mar-A-Lago.

« Nous nous lançons dans le futur avec la crypto et laissons les banques lentes et dépassées derrière nous », indique le candidat républicain dans une bande-annonce de la discussion, préparée par Rug Radio et publiée sur le réseau social propriété d’Elon Musk.

Un projet lié à la plateforme hackée Dough Finance

Parmi les détails déjà connus : World Liberty Financial doit être une plateforme de crédits et de prêts décentralisés. Elle émettra sa propre cryptomonnaie, le WLFI.

Pour créer cette entité, dont CoinDesk a pu consulter des extraits du livre blanc, Donald Trump s’est entouré de membres d’une autre plateforme, Dough Finance. Hackée en juillet, cette dernière a perdu 2 millions de dollars.

Outre quatre anciens de Dough Finance, World Liberty Financial projet réunit les trois fils du candidat, Eric et Donald Jr comme « ambassadeurs du web3 », et Barron, 18 ans, comme « visionnaire DeFi » (pour finance décentralisée). Tous promeuvent la future plateforme sur leurs réseaux sociaux respectifs.

Le monde de la crypto, un réservoir de votes ?

La position de Donald Trump sur les crypto actifs a largement évolué au fil des années. Lui qui a par le passé moqué la crédibilité du Bitcoin compte désormais parmi ses promesses de campagne celle de faire des États-Unis la « capitale mondiale des cryptomonnaies ». Son colistier JD Vance est lui-même un ardent défenseur du secteur.

L’ex-président a d’ailleurs vendu à plusieurs reprises des NFT. Entre autres contreparties, leurs acheteurs pouvaient se voir invités à un cocktail ou un dîner avec le candidat républicain. Parmi les raisons de ce revirement, l’importance financière du monde des crypto-actifs : d’après l’ONG Citizens United, qui œuvre à rendre le financement de la vie politique plus transparent, 48 % des fonds versés par des entreprises aux campagnes républicaine et démocrate sont issues du secteur des crypto actifs en 2024.

Par ailleurs, selon la Federal Reserve (la banque centrale des États-Unis), 7 % des citoyens états-uniens détiennent des crypto-actifs. Lors d’un scrutin qui pourrait se jouer à quelques milliers de voix, toutes les niches électorales peuvent être utiles.

☕️ Microsoft parle de réparer le climat, mais vend ses IA au secteur des énergies fossiles

Microsoft compte sur l’intelligence artificielle pour aider à résoudre la « crise planétaire » face à laquelle nous nous trouvons. 
C’est du moins le sens du rapport qu’elle a publié fin 2023.

En même temps qu’elle soigne son image de leader de l’innovation climatique, cela dit, l’entreprise vend ses technologies d’IA au secteur des énergies fossiles.

Selon the Atlantic, l’entreprise a par exemple approché ExxonMobil, Schlumberger, Shell ou encore Chevron pour leur vendre des outils destinés à faciliter la recherche de nouvelles réserves de gaz et de pétrole et pour maximiser leur production.

Alors qu’elle annonçait, en 2020, œuvrer pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, l’entreprise est devenue de plus en plus discrète sur ces partenariats.

En interne, pourtant, elle continuait de travailler à les développer – des documents de l’entreprise évaluant les opportunités de ce secteur entre 35 et 75 milliards de dollars annuels. Elle considère aussi que le développement de l’intelligence artificielle permettrait, à terme, de compenser les émissions de gaz à effet de serre ainsi réalisées. Un raisonnement qui n’a rien d’évident lorsqu’il est rapporté à l’impact environnemental croissant provoqué par le boom de l’IA.

Des employés de la société ont même demandé que cette dernière amende ses « principes pour une IA responsable » pour y intégrer les enjeux environnementaux. Sans succès.

Le double discours de Microsoft est tel qu’il a poussé certains employés à se plaindre auprès de la Securities and Exchange Commission, le gendarme financier des États-Unis. Certains de ces ingénieurs, dont l’ancien directeur environnemental Lucas Joppa ou la spécialiste de la soutenabilité des data centers Holly Alpine, ont de leur côté quitté la société.

Auprès de The Atlantic, cette dernière estime que le fond du problème réside dans le soutien que la société technologique apporte à l’extraction de combustibles fossiles, alors qu’elle pourrait aider les entreprises concernées à opérer leur transition vers des énergies propres.

Alors que Microsoft prévoit de verser des centaines de milliards de dollars dans la construction de supercalculateurs nécessaires au fonctionnement des prochaines générations d’IA générative (un projet qui demanderait autant d’énergie que quatre millions de foyers américains), Lucas Joppa pointe de son côté le paradoxe de ce nouveau champ technologique : « Ce doit être la somme la plus importante que nous ayons jamais dépensée en un minimum de temps pour quelque chose que nous ne comprenons pas du tout. »

☕️ Bluesky dépasse les 10 millions d’utilisateurs

Porté par la suspension de X au Brésil, Bluesky a dépassé le 15 septembre le cap des 10 millions d’utilisateurs.

If you're reading this, you're one of the first 10 million users on Bluesky! Se você está lendo isso, você é um dos primeiros 10 milhões de usuários do Bluesky!

[image or embed]

— Bluesky (@bsky.app) 15 septembre 2024 à 21:25

En dix mois, le réseau social décentralisé, imaginé par le créateur de Twitter Jack Dorsey en 2019 (alors qu’il était encore à la tête du réseau à l’oiseau bleu), aura donc engrangé huit millions de nouveaux adeptes.

Un bond de 400 % par rapport aux deux millions d’utilisateurs séduits dans sa première année d’opération. On ignore de quel type d’utilisateurs il s’agit. La route est encore longue face aux 175 millions d’utilisateurs mensuels actifs de Threads et des 250 millions d’utilisateurs quotidiens actifs sur X.

Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Civil vs Pénal
Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Le tribunal de Saint-Denis de la Réunion a condamné les parents de deux jeunes filles à verser des dommages et intérêts à leur enseignante, victime de la diffusion de photomontages en ligne. L’avocat Alexandre Archambault détaille auprès de Next les enseignements à tirer de cette affaire.

Dans une école de La Réunion, fin 2023, des élèves ont pris des photos de leur professeure à l’insu de cette dernière, s’en sont servi pour créer des montages obscènes, puis les ont diffusés dans l’école et sur les réseaux sociaux. Alertée par le professeur principal, l’enseignante a porté plainte au civil.

Comme le rappelle Vie publique, « les affaires civiles concernent les rapports juridiques entre personnes privées ». Le pénal de son côté « fait référence à la défense des valeurs, normes et comportements jugés essentiels – par la loi – au bon fonctionnement de la société ».

À la mi-août, le tribunal de Saint-Denis de la Réunion a condamné les parents de deux élèves, mineures, à verser 1 500 euros à la plaignante en réparation de son préjudice moral, et 800 euros au titre des frais non compris dans les dépens. Next en a discuté avec Alexandre Archambault, avocat spécialisé en droit du numérique, qui souligne l’efficacité de ce type de procédures.

Quelle est la différence de traitement des cas de cyberharcèlement selon qu’on porte plainte au civil ou au pénal ?

La problématique du cyberharcèlement, initialement, est un enjeu de vie privée, qui est protégée par l’article 9 du code civil. Au fil des années, on l’a pénalisée, ce qui est justifié pour les cas les plus graves. Mais pour les victimes, cela participe au côté déceptif des procédures, dans la mesure où, au pénal, il faut prouver l’intention de nuire. Comme beaucoup d’affaires sont liées à de la bêtise, et que cette dernière ne constitue pas un délit en soi, elles aboutissent souvent à des relaxes.


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Des militants de la « sécurité de l’intelligence artificielle » lancent Pause IA en France

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Des militants de la « sécurité de l’intelligence artificielle » lancent Pause IA en France

Next s’est rendu au lancement de la version française de Pause IA, mouvement international qui appelle à cesser l’entraînement des systèmes d’IA « les plus dangereux » en attendant de mieux en maîtriser les risques.

« Dangers de l’intelligence artificielle : la France dans le déni ? » Pour son lancement officiel, ce 10 septembre, Pause IA veut marquer les esprits et cela se sent autant dans le titre de sa conférence que dans les prises de paroles de ses membres et invités.

Cofondée avant l’été par le data scientist Maxime Fournes et le musicien Gilles Breda, Pause IA est la version française de l’organisation internationale Pause AI, fondée début 2023 aux Pays-Bas et déjà riche de plusieurs dizaines de communautés affiliées, principalement ouvertes en Europe de l’Ouest et aux États-Unis.


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☕️ Royaume-Uni : Amazon compte investir près de 10 milliards d’euros dans le cloud

18 milliards d’euros en Allemagne, 15,7 milliards en Espagne, 1,2 milliard en France… Amazon continue sur sa lancée européenne et annonce cette fois-ci vouloir investir 8 milliards de livres (9,5 milliards d’euros) dans le cloud, sur cinq ans, au Royaume-Uni. 


Le projet doit « soutenir environ 14 000 emplois », selon l’entreprise – qui opérera par l’intermédiaire d’Amazon Web Services (AWS) – et servir à construire, gérer et maintenir plusieurs centres de données.

Le groupe emploie déjà 75 000 personnes dans le pays, sur plus d’une centaine de sites.

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