Meta annonce investir des centaines de milliards de dollars dans des datacenters pour l’IA
Titans sans Tartare

Dans une série de messages sur Thread, Mark Zuckerberg a annoncé « investir des centaines de milliards de dollars ». Meta veut accélérer l’agrandissement de son parc de datacenters : actuellement, l’entreprise utilise même des tentes pour étendre ses centres. Pourtant, leur installation a des conséquences pour le voisinage.
Sur son réseau social Threads, Mark Zuckerberg a annoncé, lundi 14 juillet, que son entreprise, Meta, va investir « des centaines de milliards de dollars » dans de nouvelles infrastructures de calcul pour l’intelligence artificielle. Cette annonce arrive après le débauchage par son entreprise de plusieurs spécialistes chez Apple, Anthropic, OpenAI ou Scale AI.
Meta a bien développé une famille de modèles de langage, Llama, qu’elle présente comme open source, même si bien des spécialistes critiquent cette appellation. Mais l’entreprise, qui avait parié sur le metaverse, s’est montrée moins à la pointe dans le développement de l’IA générative que ses concurrents comme OpenAI, Google ou Microsoft. C’était pourtant chez Facebook que l’un des pionniers du deep learning, Yann Lecun, avait posé ses pénates en 2013, donnant un boost au domaine.
Des « titans » demandant jusqu’à 5 GW de puissance
« Nous sommes en train de construire des clusters de plusieurs gigawatts », a expliqué de manière offensive Mark Zuckerberg sur Thread. « Nous avons baptisé le premier Prometheus et il sera mis en service en 2026 », a-t-il ajouté, « nous construisons également Hyperion, qui aura une puissance qui pourra aller jusqu’à 5 GW dans plusieurs années. Nous construisons également de nombreuses autres clusters de titans. L’un d’entre eux couvre une grande partie de l’empreinte de Manhattan ». Le CEO de Meta parle de datacenters « de titans » et les baptise de noms inspirés de ces divinités de la mythologie grecque, donnant une impression de gigantisme à ses centres de données.
Vendredi 11 juillet, SemiAnalysis expliquait que Meta mettait en place des parties de ses datacenters sous tentes pour accélérer leur expansion. L’entreprise a confirmé auprès de Business Insider, tout en précisant que ces tentes permettent seulement d’augmenter la capacité de datacenters existants. SemiAnalysis aussi plus d’informations sur le projet Prometheus. « Lorsque le réseau électrique local n’a pu suivre, Meta s’est mis en mode Elon [Musk]. Avec l’aide de Williams [énergéticien étasunien, ndlr], ils construisent deux centrales au gaz naturel de 200 MW sur site », affirmait SemiAnalysis.
Comme nous l’expliquions récemment, ces gros datacenters ne cherchent plus la proximité des fibres, mais celle des grosses lignes électriques pour alimenter des serveurs toujours plus gourmands et denses. Jusqu’à, comme ici, imaginer des centrales dédiées.
Pour mettre en perspective cette annonce de Mark Zuckerberg, rappelons qu’Olivier de Nomazy, responsable analyste chez Data4, nous expliquait qu’ « il y avait à peu près 6,5 GW en 2023 de datacenters déployés ». L’annonce d’un datacenter de 5 GW par Meta implique donc un besoin d’énergie colossal par rapport à ce que l’on connait actuellement.
Des problèmes pour les riverains
En parallèle, lundi, le New York Times a publié un article racontant les problèmes d’une famille du Comté de Newton, dont la maison se situe juste à côté d’un des datacenters de Meta. Beverly et Jeff Morris habitent à 300 mètres de ce centre de données, et l’eau de leur maison vient directement de la nappe d’eau souterraine de leur terrain.
Le journal étasunien explique que quelques mois après le début de la construction du data center de Meta, en 2018, le lave-vaisselle, la machine à glaçons, le lave-linge et les toilettes des Morris ont tous cessé de fonctionner. « En l’espace d’un an, la pression de l’eau s’est réduite à un filet d’eau ».
Le média syndical américain More Perfect Union avait déjà publié, il y a trois mois, sur YouTube une vidéo sur les problèmes de la famille :