Vue lecture

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.

24 000 personnes ont été surveillées par les services de renseignement français en 2023

CNCTR+N
Le logo de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR)

La montée en puissance de la lutte contre les narcotrafics et les ingérences étrangères explique en partie l’augmentation de 15 % du nombre de personnes surveillées. La Commission de contrôles des techniques de renseignement note également qu’une évolution législative devrait intervenir en 2025.

24 209 personnes ont fait l’objet de 94 902 demandes de « techniques de renseignement » l’an dernier, soit une augmentation de 15 % en un an et de 29,1 % depuis 2019, révèle le rapport annuel de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), contre 22 958 personnes surveillées et 87 588 techniques de renseignement l’an passé.

« Pour la première fois, c’est une finalité autre que la prévention du terrorisme qui devient la première des finalités en nombre de cibles », souligne le conseiller d’État honoraire Serge Lasvignes, président de la CNCTR, du fait de la progression du nombre des personnes suivies au titre de la prévention de la délinquance et de la criminalité organisée

« L’importance de cette intervention de la police administrative dans un domaine qui appartenait traditionnellement à la police judiciaire montre que la menace liée au trafic de stupéfiants est désormais devenue un enjeu pour le fonctionnement normal des institutions. »

7 058 trafiquants présumés ont en effet été espionnés, soit une augmentation de 29 % par rapport à 2022. Un chiffre en partie imputable aux moyens déployés par les douanes, précise Le Figaro.

6 962 suspects de radicalisation à caractère terroriste ont, eux aussi, été surveillés par les services de renseignement. Un chiffre en baisse de 10 % en cinq ans « du fait du démantèlement des réseaux », mais en « légère hausse » de 7,5 % cette année.

2 551 personnes ont été surveillées en 2023 au titre de la prévention des extrémismes violents et
des violences collectives, contre 2 692 en 2022 et 3 021 en 2019 (-15,6 % par rapport à 2019). Une tendance à la baisse qui « va de pair avec une stabilité du nombre des techniques utilisées dans un contexte où les activistes savent de mieux en mieux se protéger », précise le Figaro.

La lutte contre les ingérences étrangères représente désormais « plus de 20 % du nombre total des techniques comme du nombre des personnes surveillées, soit une part nettement supérieure à celle constatée les huit années passées », notamment du fait des « agressions informationnelles » liées à la guerre en Ukraine.

Un « recours toujours croissant aux techniques les plus intrusives »

« Plus significatif que cette augmentation limitée en volume est le recours toujours croissant aux techniques les plus intrusives », souligne Serge Lavignes, allant de la pose de micros dans des lieux privés au recueil de l’ensemble des données informatiques de la personne en passant par le piégeage des téléphones et des ordinateurs.

« On s’efforce ainsi de compenser le désormais faible apport des écoutes téléphoniques », décrypte le président de la CNCTR : « cette forme d’escalade paraît difficilement résistible, les personnes surveillées (notamment celles pratiquant des formes d’extrémisme violent) étant de plus en plus conscientes du risque d’une surveillance technique et aptes à s’en prémunir ».

Par ailleurs, une nouvelle autorisation de mise en œuvre d’un traitement automatisé, destiné à détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste (technique dite de l’« algorithme »), a été accordée en 2023. Cela porte à cinq le nombre de « boîtes noires » autorisées depuis l’ouverture de cette technique aux services de renseignement en 2015.

Le rapport souligne cependant que la faculté ouverte en 2021 d’étendre la technique de l’algorithme aux adresses complètes de ressources utilisées sur internet (Uniform Resource Locator, URL) « n’a toutefois pas encore été mise en œuvre ».

Une évolution du cadre légal serait « nécessaire »

La Commission estime par ailleurs qu’une évolution du cadre légal « serait nécessaire au regard des exigences de la jurisprudence européenne ». En particulier pour les échanges avec les services étrangers et des fichiers dits de souveraineté, d’autant que plusieurs arrêts concernant la France devraient intervenir en 2024.

Comme la commission avait déjà eu l’occasion de l’évoquer à plusieurs reprises dans ses précédents rapports, 14 requêtes introduites devant la CEDH entre le 7 octobre 2015 et le 21 avril 2017 sont en effet toujours pendantes. Elles portent sur les dispositions du Code de la sécurité intérieure issues de la loi renseignement de 2015.

Les décisions, d’abord annoncées pour l’année 2022 puis pour 2023, n’étaient pas encore intervenues à la date d’impression du rapport, « mais devraient l’être dans les prochaines semaines », précise la CNCTR.

Évoquant les modalités du droit au recours, et plus particulièrement du principe du caractère contradictoire de la procédure, la CNCTR estime qu’ « un meilleur respect des exigences européennes pourrait passer par une amélioration du dispositif actuel qui ne permet ni au requérant, ni à son conseil d’avoir connaissance de l’ensemble des éléments auxquels accède le Conseil d’État », au motif qu’ils sont classifiés.

Le réclamant insatisfait a certes la faculté de saisir le Conseil d’État d’un recours contentieux. Mais les explications données au juge par les services du Premier ministre et la commission sont couvertes par le secret de la défense nationale, car « le requérant n’a pas accès au dossier ».

À l’instar du modèle britannique de la « preuve secrète » rendue accessible uniquement à des avocats spécialement habilités, la CNCTR avance qu’il pourrait être envisagé la constitution d’un « vivier d’avocats habilités au secret de la défense nationale ». Les requérants pourraient y faire appel pour leur défense sans pouvoir eux-mêmes accéder à des informations relevant d’un tel secret.

Encore faudrait-il pouvoir modifier la loi, ce que la dissolution de l’Assemblée nationale, puis la constitution du prochain gouvernement, laissent pendants.

Une évolution législative requise en 2025

La CNCTR relève à ce titre que la loi du 30 juillet 2021, relative à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement (dite loi PATR), a prévu que certaines de ses dispositions ne soient applicables que jusqu’au 31 juillet 2025.

Elles permettent de recourir à un dispositif technique afin d’intercepter les correspondances émises ou reçues par la voie satellitaire, quand le recours aux écoutes téléphoniques est impossible pour des motifs opérationnels ou de confidentialité.

Si cette nouvelle technique n’a pas été mise en œuvre en 2023, « en l’absence de fixation du nombre maximal des autorisations d’interception par voie satellitaire pouvant être accordées simultanément », elle devrait l’être en 2024, tout en « laissant un temps limité pour en faire le bilan conformément à la demande du législateur ».

Le gouvernement est, en effet, tenu d’adresser au Parlement un rapport d’évaluation sur l’application de ces dispositions « au plus tard six mois avant cette échéance », et donc en janvier 2025.

Trois créations d’emplois, pour 20 agents au total

La CNCTR souligne que trois créations d’emplois supplémentaires lui ont été accordées au titre de l’exercice 2023. Deux nouveaux postes de chargés de mission ont dès lors pu être créés. Un quatrième membre du collège a pu être mobilisé à temps plein, notamment pour réaliser un nombre plus important de contrôles sur place.

Pour autant, le nouvel effectif théorique de 14 chargés de mission « n’a en pratique été atteint que sur deux semaines sur l’ensemble de l’année 2023 en raison des départs intervenus et de difficultés de recrutement déjà signalées lors du précédent rapport annuel ».

Au total, le collège de la CNCTR s’appuie sur une équipe comptant, au 31 décembre 2023, 20 agents : une secrétaire générale, un conseiller placé auprès du président, 14 chargés de mission (dont un conseiller technique et un coordonnateur des activités de contrôle a posteriori) pour instruire les demandes de mise en œuvre de techniques de renseignement et conduire les contrôles a posteriori, sous la supervision d’un membre de la commission.

Deux recrutements sont par ailleurs envisagés pour l’année 2024 afin de renforcer le pôle technique de la CNCTR, qui s’avère « plus compliqué à concrétiser ».

La Commission compte également quatre agents affectés aux fonctions de soutien : une responsable des questions budgétaires et de ressources humaines chargée d’encadrer le pôle du secrétariat, deux assistantes de direction et un conducteur investi par ailleurs des fonctions d’officier de sécurité adjoint.

Le personnel du secrétariat est, quant à lui, composé de deux fonctionnaires titulaires et de deux agents contractuels. L’équipe de la CNCTR se compose de 55 % de femmes et 45 % d’hommes. La moyenne d’âge des agents est de 39 ans.

Longévité : Apple explique certains choix de conception et fait des promesses

Tout est parfait, mais...
iPhone 15

Dans un rare exercice de communication, Apple a tenu à s’expliquer sur ses choix en matière de conception des produits. L’entreprise revient, dans un document intitulé « Longevity, by Design », sur la durabilité de ses produits et les compromis qu’elle fait parfois. Le document contient également une série de mesures, prévues plus tard dans l’année, pour simplifier la réparation.

Face à une volonté politique croissante de faire rentrer de grandes entreprises dans le « droit chemin », que ce soit en Europe ou aux États-Unis, Apple multiplie les actions. On l’a notamment vu avec le DMA, face auquel la firme de Cupertino tantôt se plaint, tantôt assouplit ses règles. On le voit aussi outre-Atlantique. Des États comme le Colorado et l’Oregon ont promulgué des lois pour simplifier la réparation, en interdisant le blocage des pièces de remplacement par des vérifications logicielles.

C’est dans ce contexte, et alors qu’Apple vient d’étendre ses outils de diagnostics à l’Europe, que le document « Longevity, by Design » a été publié. À qui s’adresse-t-il ? On serait tenté de répondre : « à la clientèle intéressée par ce genre d’information ». Mais ce qui s’apparente davantage à un livre blanc (d’une vingtaine de pages) vise aussi les décideurs politiques, en expliquant le bienfondé de la démarche. Car, selon Apple, la réparation en elle-même ne représente pas l’alpha et l’oméga de la longévité des produits.

Un équilibre entre réparation et fiabilité

L’un des points importants abordés par le document est la manière dont les ingénieurs choisissent de privilégier un aspect en particulier. Apple affirme qu’elle « domine le secteur en matière de longévité » face aux smartphones Android. L’iPhone préserverait d’ailleurs 40 % de sa valeur en plus, la différence se faisant plus sensible avec le temps.

Comment ? Par les choix de conception dans les iPhone. L’entreprise explique qu’une mesure peut ainsi être prise pour améliorer la longévité, au détriment de la capacité pure à la réparation. Elle donne un exemple : les iPhone 7 et 7 Plus, disposant d’une protection contre les infiltrations de liquide, ont permis de réduire de 75 % les taux de réparation. En revanche, la protection impliquait de sceller certaines zones, rendant plus complexe la réparation, via l’ajout d’adhésifs et de joints.

Des choix qui ont conduit, selon Apple, à une baisse de 38 % des actes de réparation entre 2015 et 2022 sur ses produits, et plus spécifiquement de 44 % sur les iPhone. En conséquence, Apple évalue à « plusieurs centaines de millions » le nombre d’iPhone ayant plus de cinq ans.

« La réparabilité est un élément essentiel de la longévité, mais l’optimisation de la réparabilité seule peut ne pas donner le meilleur résultat pour nos clients ou pour l’environnement ». En d’autres termes, Apple préfèrerait envoyer le moins possible les clients dans les boutiques pour réparation, plutôt que de faciliter la réparation et avoir une conception moins robuste.

Port de charge, une étude de cas

Le port de charge est cité en exemple dans le document. Pourquoi l’aborder ? Pour justifier que toutes les pièces le composant sont assemblées en un seul bloc.

« Le port de charge de l’iPhone fait partie d’un module à la grande longévité, qui comprend des microphones et d’autres composants qui peuvent être réparés dans leur ensemble, mais qui nécessitent rarement un remplacement. Rendre le port de charge remplaçable individuellement nécessiterait des composants supplémentaires, y compris son propre circuit imprimé flexible, son connecteur et ses fixations, ce qui augmenterait les émissions de carbone nécessaires à la fabrication de chaque appareil », affirme Apple, qui prend un angle d’attaque environnemental dans son argumentation.

Pour l’entreprise, la conception et la réparabilité d’une zone sont à relier aux taux de panne. « L’augmentation des émissions de carbone liées à la fabrication ne se justifie que si le port de charge doit être remplacé dans au moins 10 % des appareils. En fait, le taux de service réel était inférieur à 0,1 %, ce qui signifie que l’approche actuelle d’Apple en matière de conception produit moins d’émissions de carbone pendant la durée de vie de l’appareil », est certaine l’entreprise.

Il faut cependant noter que ce taux de 0,1 % n’a vraisemblablement pu être obtenu que par les boutiques officielles et le réseau CSSA (Centre De Services Agréé Apple) comprenant les enseignées agréées. Les réparations dans la myriade d’autres boutiques « non officielles » ne peuvent avoir été prises en compte. Il aurait fallu pour cela qu’elle interroge la plupart d’entre elles, trop nombreuses pour que l’opération soit rentable.

Appariement : ça coince

L’approche décrite par Apple laisse penser que tout est parfait en l’état. Ce n’est pas le cas. Preuve en est que l’entreprise elle-même met en avant les améliorations successives avec les nouveaux modèles. L’iPhone 14 avait, par exemple, inauguré une vitre arrière pouvant se remplacer beaucoup plus facilement. Et, si vous vous souvenez, iFixit lui avait même donné un 7/10 encourageant. Avant de se raviser. Une nouvelle grille d’évaluation avait été mise en place, à travers laquelle l’iPhone 14 n’obtenait plus que 4/10. Note à laquelle se maintient l’iPhone 15 actuel, dans toutes ses déclinaisons.

« Nous ne désactiverons pas activement [à distance, ndlr] une pièce tierce conçue pour être fabriquée selon les mêmes spécifications que nos produits, à moins que cela n’ait un impact sur la sécurité et la confidentialité des clients, ce qui est actuellement limité aux pièces biométriques », assure Apple. C’est donc valable pour tout ce qui touche de près ou de loin à Touch ID et Face ID. Et pas seulement, puisque les lasers sont, eux aussi, concernés (LiDAR).

Le constructeur assure qu’il n’existe aujourd’hui qu’un seul scénario dans lequel une pièce sera désactivée : si un capteur Touch ID ou Face ID tiers est installé. L’entreprise insiste sur le danger trop grand de laisser de tels composants être installés, puisque des acteurs malveillants pourraient en profiter pour contourner des protections.

Les autres pièces fonctionneront, avec une notification unique au premier redémarrage. Et de préciser que la moindre réparation d’un composant majeur sur un iPhone entraine l’apparition d’une section « Pièces et historique des réparations » dans les réglages de l’appareil. Les pièces authentiques et ayant fait l’objet d’un étalonnage réussi seront indiquées comme telles. S’il s’agit de pièces tierces, elles seront affublées d’une étiquette « Pièce inconnue ».

Tout va très bien, mais des aménagements sont prévus

Droite dans ses bottes, Apple explique donc sur une vingtaine de pages le bienfondé de son approche. Le document ne manque pas d’intérêt : les explications d’un constructeur sur ses choix de conception sont assez rares et recèlent des éléments importants.

L’entreprise n’a cependant pas la conscience tranquille. Plus on avance dans le document, plus elle répète qu’elle souhaite avant tout protéger la sécurité et la vie privée de sa clientèle. Elle évoque par une étude réalisée l’année dernière par UL Solutions sur des dizaines de batteries lithium-ion de fabricants tiers. Résultats : 88 % d’entre elles auraient pris feu dans un test ou un autre. Une manière bien sûr pour la Pomme de rappeler qu’il vaut mieux acheter des pièces authentiques.

Et pourtant, elle profite du document pour annoncer plusieurs mesures importantes, toutes liées aux réparations avec des pièces tierces. Ainsi, la fonction True Tone, qui équilibre les couleurs de l’écran en fonction de ce que perçoivent les capteurs de lumière, sera étendue aux écrans tiers « au mieux de leurs performances ». Les batteries tierces feront remonter des statistiques, visibles dans Réglages, comme la capacité maximale et le nombre de cycles. Apple précise cependant qu’elle ne sera pas en mesure de garantir que ces informations seront précises ou même exactes.

« Nous rendrons les pièces Apple usagées – prélevées sur un produit existant et installées sur un autre appareil lors d’une réparation – aussi faciles à utiliser que les pièces Apple neuves pour la réparation de certains produits », indique également Apple. Enfin, les pièces du programme de réparation en libre-service d’Apple ne nécessiteront plus le numéro de série de l’appareil pour « la plupart des réparations ».

Toutes ces mesures doivent prendre effet « plus tard dans l’année ». Il est probable qu’Apple attende l’arrivée de ses nouvelles plateformes, tout particulièrement iOS 18, pour prendre en compte ces changements. Des annonces qui, encore une fois, semblent bien plus taillées pour les décideurs politiques que pour la clientèle.

☕️ CriticGPT, le modèle d’OpenAI qui trouve les erreurs dans le code généré par GPT-4

Jeudi, OpenAI a publié un billet de blog expliquant qu’elle avait créé un nouveau modèle concernant la génération de code par IA : CriticGPT. Ici, l’idée n’est pas de générer du code via un prompt, mais de trouver les erreurs dans du code généré par GPT-4.

L’entreprise assure qu’avec ce nouveau modèle, dans 60 % des cas, les personnes qui l’utilisent ont de meilleurs résultats qu’avec seulement GPT-4.

L’idée est d’améliorer les systèmes d’apprentissage par renforcement à partir de rétroaction humaine (Reinforcement learning from human feedback, RLHF). Ils permettent à des relecteurs humains d’améliorer la précision des sorties des grands modèles de langage.

Comme à son habitude, l’entreprise publie un « papier » déposé sur son propre serveur (PDF). S’il ressemble à un article scientifique, il n’est pas déposé sur un serveur de prépublication ni encore moins publié dans une revue scientifique.

JFrog alerte sur les injections de code lors de l’utilisation de bibliothèques fondées sur des LLM

What could go wrong?

Vanna.AI est une bibliothèque Python qui permet de proposer des solutions text-to-SQL aux développeurs en s’appuyant sur des grands modèles de langage. Fin mai, l’entreprise de sécurité informatique JFrog y a détecté une vulnérabilité permettant d’injecter du code Python puis de le lancer. Pour les chercheurs de l’entreprise, le pre-prompting ne peut être utilisé comme seul mécanisme de sécurité quand les développeurs utilisent des grands modèles de langage.

L’équipe de recherche de l’entreprise de sécurité JFrog a annoncé avoir découvert fin mai dernier une faille critique (CVE-2024-5565) dans la bibliothèque Python Vanna.AI. Celle-ci propose aux développeurs une interface de conversion text-to-SQL utilisant l’IA générative, permettant de générer du SQL à partir de langage naturel. Son code est publié sur GitHub en licence MIT et la bibliothèque rencontre un certain succès.

Le pre-prompting, mécanisme de sécurisation très utilisé pour les LLM


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Microsoft retire une mise à jour faisant redémarrer en boucle Windows 11

Il y a deux jours, Microsoft a diffusé la mise à jour KB5039302 pour Windows 10 et 11. Contrairement aux mises à jour mensuelles (chaque deuxième mardi de chaque mois) dédiées à la sécurité, elle apportait plusieurs améliorations fonctionnelles pour Windows 11.

Le bouton permettant d’afficher rapidement le bureau est ainsi revenu par défaut. L’Explorateur de fichiers a gagné la capacité de créer des archives 7-Zip et TAR, le menu Partage reçoit une fonction Copier, le support de la norme Emoji passe à la version 15.1 (mouvements de tête, citron vert, phénix…) ainsi qu’un certain nombre de corrections de bugs.

Mais cette KB5039302 introduit un loup. Comme pointé par Neowin et confirmé par Microsoft dans la liste des problèmes connus pour les versions 22H2 et 23H2 de Windows 11, la nouvelle mise à jour peut entrainer des redémarrages en boucle chez certains utilisateurs.

« Ce problème est plus susceptible d’affecter les appareils utilisant des outils de machines virtuelles et des fonctions de virtualisation imbriquées, telles que CloudPC, DevBox, Azure Virtual Desktop. Nous enquêtons pour déterminer les conditions précises dans lesquelles ce problème peut se déclencher », indique Microsoft.

« Les utilisateurs de l’édition familiale de Windows sont moins susceptibles de rencontrer ce problème, car la virtualisation est moins répandue dans les environnements domestiques », ajoute l’entreprise. Elle a donc décidé de suspendre le déploiement de la mise à jour. Une nouvelle version sera proposée quand la cause du problème aura été déterminée.

Heureusement, cette mise à jour n’est pas déployée automatiquement, contrairement aux correctifs de sécurité. Pour l’obtenir, il faut avoir cliqué sur le bouton « Rechercher des mises à jour » dans Windows Update et activé le réglage « Recevez les dernières mises à jour dès qu’elles sont disponibles ».

Copilot+ PC : pourquoi ce seuil imposé de 40 TOPS pour le NPU ?

Une version moderne d‘Ali Baba ?

Depuis l’annonce par Microsoft des Copilot+ PC, une question nous taraude : pourquoi avoir fixé la limite à 40 TOPS ? Certaines fonctionnalités demandent en effet bien moins de puissance pour tourner correctement.

Comme expliqué lors de notre rapide prise en main, les machines estampillées Copilot+ PC doivent avoir au moins certaines caractéristiques matérielles : un SSD de 250 Go, 16 Go de mémoire vive et un NPU de 40 TOPS (Tera Operations per Second) minimum pour le traitement local des calculs liés à l’intelligence artificielle.

Copilot+ : un PC autour de trois piliers

Le SSD est désormais un élément quasi incontournable grâce à sa latence, sa consommation et son encombrement bien plus faibles que ceux d’un disque dur. Les SSD proposent en prime de meilleurs débits, surtout pour les versions PCIe/NVMe. Exiger un SSD s’explique donc sans problème dans une machine, qu’elle soit Copilot+ ou non d’ailleurs.

C’est un peu la même chose pour la mémoire vive. 8 Go pourraient certes suffire, y compris pour de l’intelligence artificielle (Apple le fait bien), mais 16 Go pour une machine sous Windows sont presque un minimum pour utiliser le système d’exploitation de Microsoft dans de bonnes conditions aujourd’hui.

Même sans tenir compte de la mention Copilot+, là encore on vous conseille d’éviter des portables avec 8 Go de RAM seulement.

Les avantages du NPU


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Google ajoute 110 langues à son Translate

Google vient d’annoncer « la plus grande expansion jamais réalisée » de son service Translate avec 110 nouvelles langues. Le bond a pu être réalisé grâce à son modèle linguistique PaLM 2.

Selon l’entreprise, ces langues, prises dans leur ensemble, sont parlées par 614 millions de personnes. Certaines sont parlées par plus de 100 millions de personnes. D’autres par « de petites communautés autochtones », et d’autres encore ne sont pratiquement plus parlées, mais font l’objet « d’efforts de revitalisation ».

Parmi les langues ajoutées, le cantonais figure en bonne place. Il s’agit, selon Google, de l’une des langues les plus demandées. Mais elle « se confond souvent avec le mandarin à l’écrit », ce qui aurait rendu complexe l’obtention de données et l’entrainement des modèles.

On trouve également l’afar, parlé notamment à Djibouti et en Éthiopie, et qui aurait bénéficié « du plus grand nombre de contributions volontaires » dans le nouveau lot. Citons aussi le pendjabi, langue la plus parlée au Pakistan, ou encore le tok pisin (ou néo-mélanésien), un créole fondé sur l’anglais et la lingua franca de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

☕️ Alan rachète le spécialiste du coaching professionnel Wave.ai

Le néo-assureur Alan annonce faire l’acquisition de Wave.ai, start-up spécialisée dans le coaching professionnel.

Fondée en 2020 par Adri Falcon, Wave.ai a créé une plateforme de coaching « augmentée » par des technologies d’intelligence artificielle.

Le cofondateur d’Alan, Charles Gorintin, présente cette évolution comme une manière de renforcer ses travaux relatifs à la santé mentale et au « développement professionnel des salariés », tout autant qu’elle lui permet d’accentuer son usage d’ « IA appliquée à l’entreprise ».

☕️ Plusieurs nouveautés pour Chrome mobile, dont les Actions

Google déploie actuellement de nouvelles fonctions pour son navigateur mobile. Selon qu’il s’agit d’Android ou d’iOS, il faudra attendre un peu.

Le plus gros apport, ce sont les Chrome Actions. Elles affichent des boutons d’actions à côté de certains résultats de recherche, pour gagner du temps. Dans le cas d’un restaurant, des boutons seront affichés pour appeler, obtenir l’itinéraire ou accéder aux avis laissés par d’autres. Les Chrome Actions sont disponibles depuis hier sur Android, mais il faudra attendre cet automne sur iOS, sans plus de précision.

Viennent ensuite les suggestions de raccourcis. Chrome se sert des habitudes de navigation pour proposer plus vite les adresses déjà visitées. Si vous écrivez régulièrement une certaine recherche pour obtenir, par exemple, les horaires de passage des transports en commun dans votre ville, Chrome suggèrera la page habituellement visitée.

Pour les tablettes – aussi bien Android qu’iPad – la barre d’adresse a été rafraichie. Elle a été passée à la moulinette Material You et s’affiche désormais en surimpression sur le site consulté, sans le masquer. On pourra donc appuyer sur les côtés pour y revenir.

La mouture iOS de Chrome rattrape également son retard sur les versions web et Android. Quand on appuie sur la barre d’adresses, avant que l’on commence à écrire quoi que ce soit, les recherches en tendance s’affichent dans la liste.

☕️ Sans Contact Plus déployé pour des paiements de plus 50 euros

La pratique du paiement sans contact a connu une explosion pendant la crise sanitaire. En 2022, il était ainsi déjà utilisé par 86 % des personnes ayant une carte, indiquait la Banque de France. Il représentait même 60 % des paiements par carte, avec une hausse de 6 points sur un an, a rappelé BFM Business.

Le paiement sans contact est apparu en 2012. Initialement pensé pour un montant maximal de 20 euros, la limite a été repoussée à 30 euros en 2017, puis à 50 euros rapidement après. Cette limite est toujours en place. Au-delà, il faut insérer sa carte et payer comme d’habitude, en saisissant le code PIN.

Le Sans Contact Plus, en cours de déploiement dans les terminaux de paiement, permet de s’en affranchir. Le plafond devient alors celui de la carte bancaire. Il y a cependant un hic : il faudra saisir le code PIN. Pour les sommes inférieures à 50 euros, le parcours reste le même, donc sans code.

Cette modification ne retire finalement qu’une étape dans le processus : l’insertion de la carte. La poussée du paiement sans contact s’est faite justement parce qu’il permettait de ne pas toucher le terminal.

Surtout, le Sans Contact Plus arrive un peu tard, car les smartphones sont passés par là. Avec des systèmes de paiement comme Apple Pay et Google Pay, on peut payer sans contact et sans barrière des 50 euros. Mais, au moins, les usagers de cartes bancaires n’ont rien à faire. Durant un temps, il faudra simplement demander au magasin si le nouveau type de paiement sans contact est accepté.

☕️ L’État français rachète Alcatel Submarine Networks à Nokia

Bercy vient d’annoncer avoir signé une promesse d’achat par l’État le 26 juin 2024 en vue de l’acquisition de 80% du capital de la holding de détention de la société Alcatel Submarine Networks (ASN) auprès du groupe finlandais Nokia.

L’opération, menée par l’Agence des participations de l’État (APE), « démontre la capacité de l’État à investir dans des sociétés françaises afin de soutenir et développer leurs activités stratégiques, ainsi que la pertinence de l’APE comme outil de défense des intérêts fondamentaux de la Nation », précise le communiqué.

Les accords discutés avec Nokia prévoient, à terme, la possibilité pour l’État d’acquérir 100% du capital de l’entreprise, Nokia demeurant actionnaire minoritaire « dans une première phase pour faciliter la transition ».

La Tribune rappelle que l’État souhaitait, depuis des années, conserver cette activité éminemment sensible et stratégique dans son giron. Le géant finlandais des équipements télécoms, en pleine restructuration liée à une situation économique difficile, avait choisi de s’en séparer « il y a environ un an », après l’avoir récupéré lors de l’achat d’Alcatel en 2015.

ASN, qui est l’un des trois leaders mondiaux des câbles sous-marins dédiés aux télécommunications, réalise un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros. L’entreprise compte près de 2 000 collaborateurs (dont 1 370 en France), répartis sur plusieurs sites en France et à l’étranger (notamment au Royaume-Uni et en Norvège).

L’Usine Nouvelle précise que l’État rachètera ASN « pour environ 100 millions d’euros », ce qui valorisera l’entreprise à 350 millions d’euros, « hors dette et trésorerie ». Nos confrères ajoutent que la transaction devrait être finalisée d’ici à la fin de l’année.

La BNF : un réservoir de données pour les IA

Bibliathèque

Un consortium des trois startups de l’IA générative Artefact, Mistral AI et Giskard, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BNF) et l’Institut national de l’audiovisuel (INA), a été sélectionné par Bpifrance après un appel à projets nommé « Communs numériques pour l’intelligence artificielle générative ». L’idée est d’utiliser les données du domaine public rassemblées par ces deux institutions pour entrainer les IA de ces entreprises, sans pour autant leur en laisser l’exclusivité, nous explique la bibliothèque.

En mars dernier, les startups françaises d’IA générative Artefact, Mistral AI et Giskard, en se rassemblant dans le consortium ARGIMI, ont obtenu un financement de Bpifrance. Objectif, mettre en œuvre un projet bâti en partenariat avec deux très importantes institutions de la culture française : la Bibliothèque nationale de France (BNF) et l’Institut national de l’audiovisuel (INA), expliquait la semaine dernière Politico.

Le projet financé ici, suite à un appel lancé en juin par Bpifrance, est de profiter des importants fonds conservés dans ces établissements. Leurs grands modèles de langage pourront être entrainés sur des masses de données venant notamment du domaine public, et très bien étiquetées, pour créer « un modèle en accessibilité ouverte utile à tous ».

Des outils « communs » d’IA


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

Les outils de diagnostic d’Apple disponibles en Europe, exemple avec un iPhone

Le diagnostic après la réparation
Un smartphone avec un écran cassé

Apple a rendu disponibles hier ses outils de diagnostics en Europe. Ils permettent de repérer des problèmes matériels sur les appareils pris en charge. Nous avons fait le test sur un iPhone.

Ces outils étaient apparus aux États-Unis en fin d’année dernière. Hier, c’est en Europe et dans d’autres pays qu’ils ont été mis à disposition. L’objectif n’a pas changé : permettre un diagnostic d’une éventuelle défaillance matérielle sur un iPhone, un Mac ou écran Apple. Curieusement, les iPad ne sont pas (encore ?) pris en charge.

Ces outils sont disponibles gratuitement et en ligne. Il y a cependant quelques conditions à remplir. Pour les iPhone surtout, il faut au moins un 12 sous iOS 17 (macOS 14.1 pour un Mac). L’appareil doit pouvoir démarrer et se connecter au Wi-Fi. Il faut également posséder un appareil qui va servir de console. Le choix est souple : n’importe quel Mac ou PC disposant d’un navigateur récent. On peut aussi le faire depuis un iPad (iPadOS 13 au moins) ou même un autre iPhone (iOS 13 au moins).

Préparer son iPhone au diagnostic

Pour diagnostiquer un iPhone, il va falloir l’éteindre. Avant ça, veillez à vous rendre dans Réglages > Général > Informations pour noter le numéro de série. Il vous sera demandé. Sur l’appareil servant de console, ouvrez la page des outils, indiquez le type d’appareil que vous souhaitez tester et renseignez son numéro de série. La page suivante signale que la connexion est prête à démarrer.

Une fois le téléphone éteint, il faut presser les deux boutons Volume. Tout en les maintenant dans cette position, branchez un câble d’alimentation relié à un chargeur d’au moins 20 W ou à un ordinateur branché au secteur. Apple prévient : tout ce qui sert de concentrateur n’est pas pris en charge, il faut que l’alimentation soit directe.

Quand le logo de la pomme apparaît, vous pouvez relâcher les deux boutons. L’iPhone démarre alors en mode Diagnostic. À partir de là, tout est en anglais sur le téléphone et il faudra choisir un réseau Wi-Fi pour se connecter. C’est obligatoire pour que les outils fonctionnent. L’appareil servant de console doit être relié au même réseau.

Utiliser les outils

Une fois l’iPhone en mode Diagnostic, vous pouvez cliquer sur « Démarrer la session » dans la page web, intégralement en français. Une connexion s’établit alors, le site renseignant sur ce qui se passe. Même chose sur le téléphone, qui indique toujours l’étape en cours.

Quand la connexion est faite, on accède à une liste d’opérations. La première consiste à réaliser une série de tests généraux pour interroger tous les composants principaux : batterie, Bluetooth, appareil photo, bande de base mobile, écran, eSim, Face ID, LiDAR, capteurs, Wi-Fi, chargement sans fil, etc. Un contrôle logiciel et du système a également lieu.

Au bout de quelques minutes, le résultat apparait dans le navigateur, avec des pastilles vertes, jaunes ou rouges selon que le test a réussi ou échoué. Vous aurez peut-être par exemple une pastille jaune frappée d’un point d’interrogation devant Logiciel. C’est le cas quand une version plus récente d’iOS est disponible, mais n’a pas encore été installée.

Cette série de test s’assure essentiellement que les briques élémentaires répondent présent et effectue des contrôles de base. Elle ne peut pas repérer des problèmes courants comme des pixels morts ou des grésillements dans le son.

Le site propose donc des outils plus détaillés pour la sortie audio, les anomalies de pixels sur l’écran, le multi-touch, Face ID et la qualité d’image de l’appareil photo. Ces tests doivent être complétés par des manipulations sur le téléphone. Pour les pixels en revanche, l’iPhone va afficher une lumière rouge vif pour mieux repérer les problèmes. L’utilisateur est invité à toucher les zones dans lesquelles des pixels fonctionnent mal. Il peut même dessiner un cadre si plusieurs se trouvent dans la même zone.

D’accord, et après ?

Ces outils sont dédiés au diagnostic et ne permettent pas, par eux-mêmes, de réparer quoi que ce soit. Un outil logiciel aurait peu de chance de toute façon de pouvoir remédier à un problème matériel.

En revanche, ils peuvent s’avérer pratiques pour confirmer un problème pressenti, ou avant un rendez-vous dans un Apple Store ou une boutique agréée. Auquel cas, il est possible de gagner du temps en indiquant à la personne ce qui a été repéré.

Surtout, ce service vient compléter un manque. Apple propose en effet dans bon nombre de pays (dont ceux d’Europe) des outils pour réparer soi-même ses appareils. Il était donc étrange qu’ils soient disponibles avant même le service de diagnostic.

Notons également que même si l’ensemble s’utilise assez facilement, il ne s’agit en aucun cas d’outils utilisables par monsieur ou madame Tout-le-monde. Il faut savoir ce que l’on fait et avoir certains réflexes et connaissances pour les exploiter.

Usages numériques en France : moins d’équipements achetés, mais plus utilisés

Actualité en 480p

La quatrième édition du rapport du Pôle numérique Arcep-Arcom sur les usages du numérique en France a été publiée lundi. Il dresse un état des lieux des habitudes de consommation et des équipements utilisés, comme de leur consommation et de leur empreinte environnementale. La plupart des usages progressent légèrement, d’autres se stabilisent et on peut voir l’amorce d’une réflexion environnementale sur la consommation du numérique en France.

Une généralisation de la fibre et de la 5G

Sans surprise, les déploiements de la fibre et de la 5G avancent, développant progressivement les usages qui vont avec. Sur l’internet fixe notamment, la croissance de 2022 à 2023 a été portée exclusivement par la fibre. Celle-ci représente 66 % (en hausse de 9 points) des abonnements aux haut et très haut débits, soit 21,4 millions sur 32,3 millions. 76 % de ces abonnements (24,6 millions) sont couplés à un service audiovisuel.

Cette croissance de la fibre se retrouve dans la couverture des locaux. Le rapport mentionne ainsi un total de 44,1 millions de locaux en France, dont 90 % (39,8 millions) raccordables au très haut débit (au moins 30 Mb/s), soit une progression de 5 points sur un an. 38 millions de ces locaux sont raccordables au FttH, soit 86 %, en augmentation de 7 points sur un an.

Cette part croissante du FttH se fait au détriment de toutes les autres technologies : câble, VDSL2 et 4G fixe.

Sur la 5G, le nombre de sites augmente rapidement, mais la route est plus longue que pour la fibre. En France métropolitaine, on comptait ainsi 49 600 sites au 31 décembre 2023, contre 330 seulement en outre-mer. L’Arcep a curieusement donné des chiffres plus récents la semaine dernière, puisque issus du premier trimestre 2024. Le nombre de sites 5G y était de 52 194, avec des évolutions notables depuis fin 2023, avec 818 sites ouverts par Bouygues Telecom, même si Free reste loin devant ses concurrents pour l’instant.

Un nombre toujours plus important d’équipements à la maison

Le téléviseur et le smartphone sont très largement en tête des équipements dans les foyers. Le premier atteint les 90 % de pénétration, mais c’est une part stable, évoluant très peu depuis des années (une très légère tendance à la baisse). Constat identique pour l’ordinateur, avec 86,9 %, très stable.

Le smartphone, lui aussi, constitue désormais un marché mature. 89,1 % des foyers en possèdent au moins un, contre 89 % l’année précédente et 84,9 % fin 2021. Signe d’ailleurs de ce marché mature et que l’Arcep et l’Arcom avaient déjà noté en mars, les ventes de smartphones neufs ont baissé en 2023.

Le nouveau rapport tient cependant compte d’un plus grand nombre d’appareils, dont les casques de réalité virtuelle. 7% des individus d’au moins 12 ans en possèdent un actuellement et 21 % disent en avoir déjà utilisé. Pour cette même population, 37 % possèdent au moins un objet connecté, 23 % un équipement relatif à la santé (une montre connectée le plus souvent) et 29 % une enceinte connectée.

En termes d’utilisation, le smartphone reste bien sûr très largement en tête. Pour 76 % de la population âgée d’au moins 12 ans, il est l’équipement privilégié pour accéder à internet, en augmentation d’un point sur un an. L’usage de l’ordinateur continue de chuter avec 58 %, en baisse de 4 points sur un an. Le rapport signale cependant que ce niveau reste supérieur à celui d’avant la crise sanitaire.

Un nombre d’internautes stable, mais un e-commerce en recul

En France, 91 % des personnes âgées d’au moins 12 ans sont des internautes. C’est la troisième année que ce chiffre se maintient. Sur cette proportion, 82 % ont un usage quotidien d’internet, là encore un chiffre stable.

Les usages s’intensifient en revanche. Ainsi, le trafic entrant à l’interconnexion vers les principaux fournisseurs d’accès a atteint 43,2 Tb/s fin 2022, en augmentation de 21 % sur un an. Chiffres que l’on connaissait déjà depuis un an. 54 % de ce trafic provenaient de cinq acteurs majeurs : Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon. Apple et Microsoft, les deux autres GAFAM, ne représentaient respectivement que 1,3 et 1 % du trafic.

Dans le domaine du e-commerce en revanche, la tendance est à la baisse. La proportion d’achats en ligne s’établissait ainsi à 80 % fin 2023, contre 84 % l’année précédente. Une chute importante, mais un niveau restant largement supérieur à celui d’avant la crise. Entre 2019 et 2020, la part avait bondi en effet de 71 à 82 %.

Sur smartphone, tous les usages progressent

Le smartphone étant devenu depuis longtemps le compagnon numérique du quotidien, c’est sans surprise que l’Arcep et l’Arcom constatent une augmentation de presque tous les usages sur ce type d’appareil. 85 % des personnes en ayant un s’en servent ainsi pour consulter internet (+3 points), 80 % pour envoyer des messages via des applications (+1 point) et 73 % pour téléphoner via des applications (+4 points).

En matière de temps passé sur des applications, Google, les réseaux sociaux et les messageries règnent en maîtres. Toutes les applications concernées ont vu leur utilisation grimper. Au point qu’en 2023, les Français ont passé 2h24 par jour en moyenne sur des sites et applications connectées. Une évolution de 6 minutes sur un an et de 50 minutes sur 5 ans.

Les réseaux sociaux figurent en bonne place de ces usages. 47 % de la population les consultent quotidiennement. 34 % des personnes interrogées indiquent y obtenir des informations qu’elles ne trouvent pas ailleurs, 25 % disent préférer les formats proposés, 24 % sont sûres d’y trouver des informations intéressantes et 23 % louent la liberté d’expression des réseaux.

Evolution de la fréquentation, en visiteurs uniques par mois

La presse numérique gagne des lecteurs réguliers

Les réseaux sociaux ne sont pas la seule source d’information. 60 % des personnes interrogées disent ainsi lire régulièrement la presse en ligne, une évolution de 4 points sur 3 ans.

Plus précisément, entre 2020 et 2023, la part des individus consultant des sources purement en ligne (pure players, dont fait partie Next.ink) est passée de 13 à 23 %. La part du papier, comprenant les journaux exclusivement papier et les médias étant sur les deux créneaux, a fondu pour passer de 63 à 52 %. Pour ceux exclusivement papier, la part a chuté de 20 à 15 %.

Le prix, l’accès aux contenus écrits, l’instantanéité de l’information, le confort de lecture et l’accès aux contenus additionnels sont cités parmi les principaux facteurs de motivation.

Télévision en direct ou vidéo à la demande ?

Au risque de surprendre, l’accès à la télévision en direct reste le premier usage de 61 % des personnes possédant un téléviseur connecté. En revanche, la durée d’écoute individuelle (DEI) quotidienne baisse pour toutes les tranches d’âge, bien que plus rapidement chez les adolescents et jeunes adultes.

De son côté, la pénétration des services de la vidéo à la demande se stabilise après plusieurs années de forte progression. Entre 2019 et 2022, elle était ainsi passée de 36 à 55 %. En 2023, elle avait à peine bougé : 56 %. Le nombre moyen d’utilisateurs quotidien enregistre cependant une petite baisse, à 16,5 %, contre 17,5 % un an plus tôt. 87 % des personnes entre 18 et 24 ans possèdent au moins un abonnement.

Indicateur intéressant, le pourcentage des foyers disposant d’au moins un abonnement évolue fortement en fonction du nombre de personnes qui le composent. Ainsi de 34 % pour ceux d’une seule personne, on grimpe à 70 % pour des foyers de trois personnes et même 74 % pour ceux de quatre personnes. On redescend ensuite à 71 % pour les foyers de cinq personnes et plus.

Netflix reste en tête dans ce domaine, mais son monopole est remis en question. Sa part est ainsi passée de 54 à 52 % en un. Le rapport pointe un important recul de 10 points chez les moins de 50 ans, au profit surtout de Disney+ et Prime Video.

Croissance des usages, croissance des émissions de gaz à effet de serre

C’est sans surprise que le nouveau rapport établit une corrélation directe entre l’intensification des usages numériques et leur empreinte environnementale.  Les émissions de gaz à effet de serre des opérateurs télécoms se sont établies à 382 000 téqCO2 (tonnes équivalent CO2) en 2022, soit une augmentation de 2 %, comme l’année précédente, après deux ans de baisse.

Il s’agit là encore des mêmes chiffres que ceux donnés dans le troisième rapport pour le numérique soutenable. Un constat qui s’étend aux fabricants de terminaux, prenant en compte leurs émissions directes et indirectes. Ce rapport, que nous vous invitons à lire, pointait également la consommation importante des box internet et décodeurs TV. On pouvait notamment y voir un lien entre l’année de construction des appareils et leur consommation, y compris en veille : en moyenne, plus ils sont récents, moins ils consomment. Sans compter l’apparition de modes de fonctionnement comme la veille profonde.

Plus d’équipements dans les foyers, mais pas toujours utilisés

Le rapport note une baisse des ventes pour de nombreux appareils numériques. Des chutes de quelques pourcents peuvent être observées pour les smartphones, les écrans d’ordinateurs ou encore les téléviseurs, mais elles sont plus importantes pour les tablettes (-13 %) et surtout les ordinateurs portables (-22 %) en 2022.

Cependant, ce qui devrait entrainer une baisse concordante de l’empreinte du numérique est compensé par une augmentation de la taille des écrans. En outre, le rapport indique que plus de 20 % des équipements numériques des foyers français sont inutilisés. Ils pourraient alimenter les filières de reconditionnement et de recyclage.

Des actions en faveur de l’environnement, mais pas de reconditionné

Le rapport note une évolution des mentalités face à la consommation générale du numérique. Huit internautes sur dix accompliraient ainsi au moins une action qu’ils jugent utile pour réduire leur empreinte. La limitation des équipements, de leur consommation et l’augmentation de la durée de vie des équipements sont les principaux objectifs.

Face aux smartphones reconditionnés en revanche, l’engouement peine à décoller. Seuls 13 % des personnes interrogées trouveraient ce type d’achat utile, mais 28 % auraient déclaré le faire.

Si le rapport ne l’aborde pas, l’impact positif sur le porte-monnaie est probablement l’un des effets recherchés de ces actions personnelles. La prolongation de la durée de vie – par exemple en ne laissant pas les équipements numériques en charge – limite d’autant le rachat de nouveaux appareils. Même chose pour la veille profonde, qui réduit la consommation d’énergie, donc la facture.

Plus généralement, les actions citées vont dans le sens d’une réflexion sur les usages numériques et leur impact.

☕️ Scientifiques et universitaires se mobilisent contre l’extrême-droite

La communauté scientifique se mobilise pour ces élections législatives anticipées. La Société informatique de France (SIF) a publié une tribune rappelant les incohérences de l’extrême droite avec la démarche scientifique ainsi qu’avec « plusieurs des principes édictés par la « Déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen » ».

Cette société savante, avec 500 adhérents physiques ainsi qu’une centaine de laboratoires membres à travers la France, ajoute que « l’accumulation des savoirs au profit de l’humanité ne peut prospérer que via une coopération mondiale, ouverte, et garantie par une liberté académique totale ». Elle appelle « avec la plus vive énergie à faire barrage à l’extrême-droite pour que notre pays demeure celui des Lumières, de la rationalité, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ».

L’association « Scientifiques en rébellion » appelle, elle, à « la mobilisation contre l’extrême droite ». Dans cette tribune signée par 2 500 scientifiques, dont les chercheurs en informatique Claire Mathieu et Jean-Christophe Soulié et les climatologues Valérie Masson-Delmotte et Christophe Cassou, appellent à lutter contre le Rassemblement national.

Le texte affirme que « l’accès au pouvoir de l’extrême droite fait non seulement peser des risques graves sur la recherche et l’enseignement, sur la place accordée aux faits scientifiques dans le débat public, mais elle menace surtout le modèle même de société auquel nous aspirons : une société démocratique où les décisions émergent de débats collectifs, ouverts, libres, respectueux et bien sûr informés ». Ils ajoutent que le « NFP n’est pas une menace pour la République ».

D’un côté plus institutionnel, le congrès de l’Université de Strasbourg a voté, explique le journal Les Dernières nouvelles d’Alsace, une motion qui s’oppose « à la mise en danger des valeurs de l’université, héritière de l’humanisme ».

Le texte affirme que « l’extrême droite est porteuse d’une idéologie qui s’attaque à cette liberté de pensée, qui veut contrôler à la fois la capacité des universitaires et des étudiantes et étudiants à s’exprimer et les sujets qu’ils et elles peuvent aborder, qui veut contrôler nos établissements pour l’accueil de talents et d’idées venant d’étudiants et étudiantes comme de chercheuses et de chercheurs étrangers. L’extrême droite veut aussi restreindre le nombre d’emplois publics, ce qui aura des effets délétères sur les missions de service public de l’enseignement supérieur et de la recherche ».

Si d’autres associations ou personnalités du secteur des sciences ou du numérique expriment leurs opinions, nous les relaierons bien évidemment. N’hésitez pas à nous les signaler.

☕️ La CNIL et la CPPA, son équivalente californienne, vont travailler de concert

Ashkan Soltani, directeur exécutif de l'Agence californienne de protection de la vie privée (CPPA) et Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL

Ashkan Soltani, directeur exécutif de l’Agence californienne de protection de la vie privée (CPPA) et Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL, viennent de signer, à Paris, une « déclaration de coopération » qui prévoit, notamment :

  • la conduite de recherches conjointes liées aux nouvelles technologies et aux questions de protection des données ;
  • le partage de bonnes pratiques et d’expériences, y compris dans le cadre de leurs enquêtes ;
  • l’organisation d’ateliers de travail et de réunions périodiques.

L’objectif est de « tisser des liens institutionnels et humains entre la CPPA et la CNIL au travers de projets communs », afin de renforcer leur compréhension des nouvelles technologies et de « relever ensemble les défis posés par la protection des données personnelles dans un contexte d’accroissement des usages numériques ».

La CNIL souligne que la CPPA (pour California Privacy Protection Agency), créée en 2020, est le « premier organisme de réglementation dédié à la protection de la vie privée aux États-Unis ».

La CPPA précise de son côté que la loi californienne sur la protection de la vie privée des consommateurs (CCPA, pour California Consumer Privacy Act) est « la première loi complète sur la protection de la vie privée des consommateurs aux États-Unis », et qu’« elle confère aux consommateurs californiens plusieurs droits, notamment le droit d’accéder à leurs informations personnelles, de les supprimer et de mettre fin à leur vente ».

Figure de proue de la défense de la « privacy » aux États-Unis, Ashkan Soltani s’était fait connaître pour ses travaux au sujet du tracking publicitaire, des révélations Snowden, avant d’être nommé « Chief Technologist » à la Federal Trade Commission (FTC) en 2015, puis directeur exécutif de la CPPA en 2021.

L’Arcom enregistre +50 % d’apologies du terrorisme, +40 % de contenus pédosexuels

Réaction directe
Un bataillon romain aborant des boucliers à l'effigie de l'Arcom, et des lance-ciseaux

Les attaques terroristes du Hamas, relayées sur les réseaux sociaux par l’État islamique et Al-Qaïda, seraient en bonne partie responsable de cette augmentation des demandes de retraits de contenus. 90 % d’entre elles émanent de l’Office anti-cybercriminalité (OFAC), qui a remplacé l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC).

Après une nette diminution des contenus retirés observée en 2022 par rapport à l’année 2021, « tous les chiffres de retrait et de blocage sont en forte hausse en 2023 par rapport à l’année 2022 », relève le rapport d’activité 2023 de la personnalité qualifiée de l’Arcom « chargée du contrôle des dispositifs administratifs de lutte contre la diffusion de contenus terroristes et pédopornographiques » :

« + 40 % s’agissant des demandes de retrait de contenus pédopornographiques, et + 50 % s’agissant des demandes de retrait de contenus d’apologie du terrorisme. »

Des chiffres qu’il revient de recontextualiser. Le nombre de demandes de contrôle des mesures administratives de retrait, blocage ou déréférencement de contenus en ligne était en effet passé de 11 757 en 2019 à 50 448 en 2020 (+329 %), 133 295 en 2021 (+264 %), avant de retomber à 82 754 en 2022 (-38 %), et 118 160 en 2023 (+143 %).

Les contenus à caractère pédopornographique demeurent largement majoritaires par rapport aux contenus à caractère terroriste, puisqu’ils représentent « environ 80 % » des demandes contrôlées par la personnalité qualifiée en 2023.

Celui des demandes de retrait de contenus relevant de la « pédopornographie » était ainsi passé de 7 425 en 2019 à 46 803 en 2020 (+530 %), 118 407 en 2021 (+153 %), 67 577 en 2022 (-43 %), et 95 236 en 2024 (+41 %).

Le nombre de demandes de retrait de contenus faisant l’apologie du terrorisme était quant à lui respectivement passé de 4 332 à 3 645 (-16 %), 14 888 (+308 %), 15 177 (+2 %) et 22 924 en 2023 (+51 %), « un chiffre jamais atteint jusqu’à présent », exception faite, comme l’indique le graphique de l’Arcom, de l’année 2017, qui avait enregistré 32 739 demandes de retrait de contenus à caractère terroriste.

Daesh et à Al-Qaïda recyclent les attaques terroristes du Hamas


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ IA : les géants numériques changent discrètement leurs conditions d’utilisation

Des textes partent de trois groupes de personnes pour en faire un quatrième au-dessus d'eux.

Depuis plusieurs mois, le New-York Times relève une tendance nette à travers l’industrie : de modifications discrètes des conditions d’utilisation de divers services numériques.

En juillet 2023, Google modifiait la phrase « Nous utilisons des informations accessibles au public pour entrainer les modèles de langage de Google et créer des produits et des fonctionnalités telles que Google Translate » pour « Nous utilisons des informations accessibles au public pour entrainer les modèles d’intelligence artificielle de Google et créer des produits et des fonctionnalités telles que Google Translate, Bard et des fonctions d’IA dans le cloud ».

Parfois très courtes, ces mises à jour peuvent aussi se traduire, comme chez Snap, par l’ajout de sections complètes dans lesquels l’usage de modèles génératifs est détaillé, de même que le type de personne ayant accès aux données des internautes.

Le plus souvent ignorés, ces changements attirent un nombre croissant de critiques, notamment de la part d’artistes qui y voient une nouvelle manière, pour les plateformes, de s’approprier leur travail. 
Adobe, en particulier, a été vivement critiqué pour une évolution de sa politique qui a largement été comprise comme l’annonce d’un scraping des travaux réalisés grâce à ses outils.

En Europe, Meta a été visé par le même type de backlash, ce qui a abouti à la suspension de son projet d’entraînement de systèmes algorithmiques sur les publications de ses usagers.

Aux États-Unis, cela dit, les lois sont moins strictes, ce qui signifie que l’entreprise peut déjà réaliser ce type d’entraînement, sans avoir dû prévenir les utilisateurs.

Atos : le consortium Onepoint retire subitement son offre, Kretinsky toujours intéressé

Billion dollar baby
Une main tenant de gros paquets de dollars

Nouveau rebondissement dans la recherche de repreneur d’Atos.

Mise à jour 15:40 : suppression de la mention erronée selon laquelle Daniel Kretinsky serait propriétaire de la division d’infogérance d’Atos (le projet a été annulé en février).

Entre éliminations de propositions, propositions limitées de l’État et délais de décision, les rebondissements ont été nombreux dans le processus qui doit mener au sauvetage financier d’Atos. Nouveau coup de théâtre ce 26 juin : l’offre formulée par le consortium de repreneurs menés par Onepoint est officiellement retirée, deux semaines après avoir été acceptée.

« Malgré le formidable engagement des collaborateurs d’Atos et la résilience des clients du groupe, le consortium Onepoint, Butler Industries et Econocom a constaté que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution pérenne de restructuration financière et de mise en œuvre du projet One Atos », a indiqué l’entreprise leader dans un communiqué.

Kretinsky reste intéressé

Pilier technologique des Jeux olympiques, en difficulté depuis plusieurs mois, Atos avait annoncé avoir besoin d’1,1 milliard d’euros de liquidité pour son activité 2024-2025 et chercher à réduire de 3,2 milliards d’euros une dette brute proche des 5 milliards. 


Si l’entreprise a reçu quatre propositions de restructuration financière en mai, elle en a rapidement écarté deux pour ne plus garder que celle du consortium Onepoint (menée par David Layani) et celle d’EPEI (avec le fonds Attester) menée par Daniel Kretinsky.

À l’annonce du retrait du consortium, le milliardaire tchèque a fait savoir qu’il restait intéressé. L’offre de Onepoint avait initialement été préférée à la sienne parce qu’elle était « mieux orientée en matière d’intérêt social de la société », selon les communications du groupe.

En attendant qu’un repreneur soit confirmé, Atos indique avoir reçu « une proposition globale de restructuration financière révisée » de ses créanciers, qui doit lui permettre de satisfaire sa « demande de liquidité à court et moyen terme ».

Maintien des activités critiques en France

Si Airbus a un temps fait savoir qu’il pourrait être intéressé par le rachat de BDS, la branche cybersécurité d’Atos, le projet a été abandonné en mars. Quelques mois plus tard, c’est Thales qui s’est déclaré non pas intéressé par l’intégralité de BDS, mais par les activités de défense et sécurité de cette branche.

Outre par sa participation dans Thales – qui n’a pas confirmé avoir été approché sur le sujet –, l’État veille. Le 30 avril, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et numérique, Bruno Le Maire, manifestait ainsi son intérêt « pour acquérir toutes les activités souveraines d’Atos ».

Dans le lot, rapportait alors l’AFP : « les supercalculateurs, les serveurs participant à l’intelligence artificielle et à l’informatique quantique ou encore des produits de cybersécurité ». Quelques jours plus tard, l’entreprise a déclaré avoir engagé des discussions avec l’Agence des participations de l’État français (APE) sur le sujet.

Sur ce dernier domaine, Dassault Aviation a lui aussi été pressenti parmi les candidats potentiels.

❌