Face à l’explosion de l’intelligence artificielle, les gros datacenters ne cherchent plus la proximité des fibres, mais celle des grosses lignes électriques pour alimenter des serveurs toujours plus gourmands et denses. Cette évolution rapide oblige les hébergeurs à revoir la conception interne, aussi bien le refroidissement que les baies elle-mêmes.
Lors du Sommet pour l’action sur l’IA au début de l’année, de nombreuses annonces ont été faites, notamment sur l’implantation de datacenters en France, avec 35 sites identifiés. Les enjeux sont multiples et concernent en particulier la disponibilité de l’électricité, avec la question des infrastructures de distribution.
À l’air de l’intelligence artificielle qui nécessite des GPU par dizaines de milliers (si ce n’est plus) pour ses entrainements, se pose aussi la question de la densification des datacenters. Deux sujets abordés par le Cercle de Réflexion et d’Étude pour le Développement de l’Optique (Credo) lors de tables rondes auxquelles nous avons assistées.
« Le critère déterminant […] c’est la disponibilité de l’énergie »
Olivier de Nomazy, responsable analyste chez Data4, ouvrait le bal avec une présentation des enjeux des datacenters sur l’électricité. Il commence par rappeler que les premiers datacenters se sont installés près des grandes capitales économiques, « à proximité des DSI » afin de permettre aux entreprises d’envoyer des techniciens facilement sur place si besoin.
Les hyperscalers ont continué dans cette logique. Mais, « il y a deux ou trois ans, un acteur qu’on appelle Microsoft, a pris pied à Mulhouse, bien loin de toutes les grandes villes ». C’était la confirmation d’un changement de paradigme, latent depuis un moment : « Le critère déterminant pour le choix du datacenter, n’était finalement plus la proximité aux grandes viles, mais la disponibilité de l’énergie de façon abondante, décarbonée, durable et stable ».
Des GW par dizaines d’ici 2030
Le responsable de chez Data4 en profite pour faire le point sur la puissance électrique des datacenters en Europe : « il y avait à peu près 6,5 GW en 2023 de datacenter déployés. En France, c’est environ 600 MW (soit 10 % du marché européen) ». Selon l’Arcep, la consommation des datacenters dans l’Hexagone était de 2,4 TWh d’électricité en 2023, soit une moyenne sur l’année d’un peu moins de 300 MW de puissance consommée.
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Le procès contre trois anciens cadres et dirigeants d’Ubisoft se déroulait cette semaine à Bobigny. Ils sont accusés de harcèlement moral et sexuel, et pour l’un d’eux d’agressions sexuelles. Le procureur a requis des peines de prisons avec sursis allant jusqu’à trois ans et des amendes pour tous, considérant les faits d’une « extrême gravité ». Le délibéré doit être rendu début juillet.
Cette semaine se tenait le procès (d’abord reporté) de Thomas François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux. Tous les trois ont occupé des postes à responsabilité pendant des années chez Ubisoft et sont accusés de harcèlement moral et sexuel au sein de l’entreprise. Le premier est aussi poursuivi pour une tentative d’agression sexuelle aggravée sur une salariée.
La publication d’enquêtes de Libération et Numerama en 2020 a mis en lumière le harcèlement moral, sexiste et sexuel institué chez Ubisoft pendant une dizaine d’années.
Jeudi soir, le procureur a requis contre l’ancien vice-président du service éditorial, Thomas François, trois ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende, explique Le Parisien. Le parquet a réclamé 18 mois avec sursis et 45 000 euros d’amende contre l’ex-n° 2 de l’entreprise, Serge Hascoët, et un an de prison et 10 000 euros d’amende contre le game designer Guillaume Patrux.
Ambiance violente, sexiste et de harcèlement
Pendant cette semaine, de nombreux témoins ont décrit une ambiance violente, sexiste et de harcèlement au sein du studio de jeux vidéo. « Au cours de quatre jours d’audition, d’anciennes employées ont raconté avoir été attachées à une chaise, forcées à faire le poirier, soumises à des commentaires constants sur le sexe et leur corps, à des blagues sexistes et homophobes, à des dessins de pénis collés sur les ordinateurs, à un directeur qui pétait au visage des employées ou gribouillait sur les femmes avec des marqueurs, à des massages d’épaule non sollicités, à des films pornographiques dans un bureau ouvert, et à un autre cadre qui faisait claquer un fouet près de la tête des employées », décrit le Guardian.
Accusation d’agressions sexuelles
« Quand j’allais au bureau, j’avais envie de créer un environnement de travail cool, de faire de grands jeux », a affirmé Thomas François comme le rapporte le média canadien La Presse. Sans nier tous les faits, il les a souvent minimisés. Il justifie par exemple l’organisation de « chat-bite » en affirmant que « c’était des blagues entre hommes, de façon consentante et en connivence ». « Si j’avais su que cela la mettait mal à l’aise, je n’aurais pas continué », affirme-t-il, à propos du fait d’avoir ligoté à une chaise une salariée et de l’avoir mise dans l’ascenseur, rapporte La Presse. Lors de sa plaidoirie, son avocat a tenté un trait d’humour pour le moins déplacé, glissant la réflexion « attention pas shabbat, chat-bite », raconte Libération.
Une ancienne assistante de son service a expliqué, soutenue par d’autres témoignages, que Thomas François a tenté de l’embrasser de force pendant une fête, des collègues la retenant de force. Lui continue à nier : « Je lui ai demandé : “Est-ce que je peux te faire un bisou ?” et j’ai vu qu’elle s’est reculée, donc je me suis arrêté, je ne suis pas un bourrin », rapporte La Presse. Une autre femme a témoigné avoir, elle-aussi, été victime d’un baiser forcé de sa part.
Laissé faire et encouragement
L’ancien numéro 2, Serge Hascoët n’a rien fait après avoir reçu des plaintes à propos du harcèlement de Thomas François. Pire, il a même « encouragé la poursuite du harcèlement commis par Thomas François en assistant aux scènes, en les banalisant et en y participant parfois activement », a expliqué le procureur. Mardi, il avait « nié avoir été témoin ou auteur de faits de harcèlement moral ou sexuel », selon Le Monde. Concernant le harcèlement sexuel, le procureur a demandé la relaxe de Serge Hascoët mais aussi qu’il en soit reconnu complice, explique le Parisien.
Il a aussi noté qu’il avait utilisé ses collaboratrices comme « des supplétifs », leur demandant de s’occuper de sujets personnels comme les obsèques de sa femme ou d’en humilier une en tendant son mouchoir souillé accompagné d’un « Tu peux le vendre, ça vaudra de l’or ».
Lundi, Libération racontait qu’au premier jour du procès, les deux anciens cadres avaient mêlé leurs regrets à leur nostalgie pour une époque où « on s’amusait et on faisait de belles choses ».
Enfin, le responsable du jeu Agos (A Game of Space), Guillaume Patrux est accusé de harcèlement moral, pour avoir fait notamment claquer un fouet dans l’open space de l’entreprise et « à quelques centimètres du visage de ses collaborateurs » mais aussi avoir brûlé au briquet la barbe d’un de ses collègues. Il s’est excusé pour certains de ses gestes mais son avocat a pointé le fait qu’il n’avait fait l’objet « d’aucune alerte et d’aucun reproche ». « Si Guillaume Patrux avait été d’une violence incroyable, ses supérieurs lui auraient dit d’arrêter. Mais rien, pas un mot, a-t-il fait valoir. Comment pouvait-il avoir conscience de harceler ses collègues si personne ne lui dit rien ? », cite La Presse.
L’absence de la personne morale d’Ubisoft et des frères Guillemot
Selon Libération, le procureur a nié le fait qu’il s’agisse d’un changement d’époque et de paradigme : « il s’agit d’une libération de la parole. Mais pas de faits qui seraient soudain devenus répréhensibles. On parle seulement de faits qui étaient tus et ne le seront plus ».
Les différentes parties ont pointé un vide lors du procès : l’absence décidée par le parquet de la direction des ressources humaines, de la personne morale d’Ubisoft et de ses PDG, Michel et Yves Guillemot. Comme on peut le lire plus haut, la défense de Guillaume Patrux a notamment renvoyé la responsabilité sur le manque de réaction de ses supérieurs.
Pourtant, lors de son réquisitoire, le procureur a affirmé que tous ces comportements de ces cadres dirigeants avaient laissé penser aux salariés « qu’ils étaient autorisés et relevaient de la norme » et qu’ils avaient mis en place « une ambiance harcelante ». Le délibéré doit être rendu le 2 juillet.
Mais l’entreprise n’est pas encore au bout de ses peines. Comme l’a rapporté notre consœur de France Info, Clara Lainé, l’avocate Maude Beckers va « délivrer « dans les semaines qui suivent » une citation directe à l’encontre d’Ubisoft en tant que personne morale, d’une DRH (Marie Derain) et Yves Guillemot ». Ceci « pour remettre en lumière, le caractère systémique du harcèlement chez Ubisoft », explique le syndicat Sud Informatique, dont elle est la représentante.
Adoptée le 9 janvier dernier par le régulateur, la nouvelle numérotation des chaînes de TV à portée nationale, diffusée au travers de la TNT, est entrée en vigueur vendredi. Elle fait suite à la disparition programmée des chaînes C8 et NRJ12, ainsi qu’à la fin de la diffusion des chaînes payantes du Groupe Canal+ sur la TNT.
Sur la TNT (TV par voie hertzienne), le canal 4 affiche désormais France 4. La 8 est attribuée à la Chaîne parlementaire (réunion des programmes de l’Assemblée nationale et de Public Sénat). La chaîne jeunesse Gulli passe sur le canal 12, tandis que les chaînes d’information en continu sont réunies au sein d’un bloc qui va de 13 à 16 avec, dans l’ordre, BFMTV, CNEWS, LCI et Franceinfo.
Numérotation des chaînes TNT au 6 juin 2025
Le canal 18 accueille quant à lui une nouvelle venue, la chaine T18, portée par le groupe CMI France, lui-même détenu par le milliardaire Daniel Kretinsky. Enfin, le canal 19 ira à Novo19, nom finalement retenu pour la chaine généraliste lancée par le groupe Ouest-France, dont la diffusion doit débuter au 1er septembre prochain.
Du côté des box opérateurs comme du service spécialisé Molotov, on reflète sans surprise cette nouvelle numérotation, avec un transfert de Canal+ vers le canal 40. « Dans la majorité des cas, aucune action n’est nécessaire : votre téléviseur ou décodeur mettra la liste à jour automatiquement », indique Orange.
Même topo chez SFR, qui évoque une mise à jour disponible vendredi pour ses équipements. « En fonction de votre type de box, il pourrait être nécessaire de redémarrer celle-ci », précise tout de même l’opérateur au carré rouge. Bouygues tient aussi un discours rassurant à destination des usagers Bbox : « On vous rassure, vous n’avez rien à faire ! On s’occupe de tout. »
Chez Free, le changement de numérotation s’inscrit dans le contexte d’un remaniement plus large de l’offre TV, qui s’enrichit notamment des nouvelles chaînes thématiques RMC, d’une chaîne dédiée à l’auto promotion des services Free en 68, ainsi que d’une boucle vidéo dédiée à Netflix en 31.
Pour la deuxième année consécutive, le trafic en provenance de l’algorithme de recommandation de contenus Discover de Google explose de + 50%. Un phénomène de dépendance qui interroge, à plus forte raison quand le modèle économique de la presse, nationale ou régionale et départementale, dépend de plus en plus des abonnements numériques.
Le Baromètre diffusion 2024 de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG), qui rassemble et représente près de 300 titres de la presse quotidienne nationale (PQN) et de la presse quotidienne régionale et départementale (PQRD), souligne à quel point la presse dépend désormais d’Internet, et plus particulièrement de Google.
Les abonnements numériques (+ 12,2% l’an passé) y représentent en effet désormais 35% de la diffusion de la presse quotidienne, « soit 20 points de plus qu’il y a 10 ans ».
En moyenne, chaque jour, près de 1,6 million de versions numériques de journaux sont ainsi diffusées. Ces abonnements représenteraient 69% de la diffusion de la presse quotidienne nationale (PQN), avec 1 million d’exemplaires par jour, mais 18 % seulement de la presse quotidienne régionale et départementale (PQRD), à raison d’environ 570 000 exemplaires par jour.
L’Équipe arrive en tête, avec 97,6% d’abonnements numériques, suivis par Le Monde (88,5%), Libération (86,8%), Le Figaro (79,3%) et Les Échos (78,7%). Le Parisien (65,7%) et Libération sont par ailleurs les titres ayant connu les plus fortes progressions de nouveaux abonnés numériques depuis 2020.
« La presse continue d’être attractive », estime dès lors l’APIG. Les abonnements individuels (papier + numérique), qui ont progressé de 9,6% en 10 ans, représenteraient aujourd’hui 73% de la diffusion de la presse quotidienne, contre 53% en 2015. Dans le même temps, les abonnements papier ont baissé de 35,1%, quand les abonnements numériques explosaient, eux, de + 611,7%.
Les réseaux sociaux ne représentent plus que 5 % des sources de trafic
Les marques de presse « regagnent en visibilité en 2024 » avec un trafic « porté par l’actualité » (+ 13,1%), et « malgré l’arrêt de Facebook News et une chute des visites en provenance des réseaux sociaux en 2023 ». Ces derniers ne représentent plus que 5% des sources de trafic (plus 1% en provenance des newsletters), contre 61% en provenance de Google.
Le rapport 2023 montrait déjà (sur un « périmètre réduit du panel de l’APIG »), une chute de 24,6% du trafic en provenance de Facebook, et une légère décrue du nombre de clics en provenance de Google Search. A contrario, le trafic émanant de son application (et algorithme) Discover de recommandation de contenus enregistrait de son côté une progression de 50%, passant de 200 à 300 millions de visites par mois entre juin et octobre.
Évolution du nombre de visites émanant de Google et Facebook entre 2022 et 2023 – source APIG
Discover représente, à lui seul, 68% du trafic en provenance de Google
Si la consultation via des applications représentait, en 2024, 30% du trafic de la PQN, et 11% de la PQRD, l’écrasante majorité se fait depuis des interfaces mobiles : 85% pour la PQN, 89% pour la PQRD, accélérant d’autant le trafic en provenance de Discover, dont l’application n’est (pour l’instant) disponible que sur les terminaux mobiles et tablettes.
Répartition du trafic entre sites et applications mobiles des titres de presse, nationale puis régionale et départementale – source APIG
Et si le trafic en provenance de Google Search a poursuivi sa baisse, celui émanant de son algorithme Discover continue d’exploser :+ 48,8% par rapport à 2023. Au point que les marques de presse seraient « dépendantes des plateformes », écrit l’APIG, et tout particulièrement de Google, qui représenterait 61% de leurs sources de trafic.
Évolution du nombre de visites émanant des outils Google entre 2023 et 2024 – source APIG
Sur les 966 millions de clics générés par les services Google vers les titres de presse en août 2024, 653 millions (67,6 %) provenaient ainsi de Discover, contre seulement 238 millions (24,6 %) pour la recherche classique et 74 millions (7,7 %) pour Google News, relève Abondance, soulignant que « Google Discover est devenu la principale source de trafic pour la presse française » :
« Cette montée en puissance de Discover représente à la fois une opportunité et un défi pour les éditeurs. D’un côté, cette fonctionnalité permet d’atteindre un public large qui ne se serait pas nécessairement dirigé vers les sites d’actualité. De l’autre, elle renforce la dépendance des médias envers les algorithmes de Google, qui déterminent quels contenus seront mis en avant. »
« On ne va pas se mentir : Google Discover, c’est un peu la loterie »
Or, et comme le relève par ailleurs Abondance dans un article consacré à l’arrivée prochaine de Discover sur desktop : « On ne va pas se mentir : Google Discover, c’est un peu la loterie. Visibilité massive un jour, plus rien le lendemain ».
L’algorithme recommande en effet sur l’application mobile Google une dizaine ou quinzaine de contenus, a priori personnalisés en fonction des données enregistrées dans le compte Google des internautes (activités sur le web et les applications, historique des recherches, géolocalisation, etc.).
Et si « personne ne sait vraiment comment fonctionne le classement sur Discover », poursuit Abondance, on sait par contre qu’il privilégie les visuels et titres attrayants, et qu’il s’intéresse moins à la pertinence et à la qualité du contenu qu’à sa capacité à capter l’attention des mobinautes.
Nous y reviendrons, dans un prochain article consacré à ce pourquoi, et comment, les professionnels du marketing numérique et du référencement (SEO) se sont rués sur Discover, dans le cadre de notre enquête au long cours sur cette pollution en cours de sites d’information générés par IA.
En un an, les performances générales de Chrome ont été améliorées de 10 %. Il s’agit d’une moyenne, enregistrée pour l’essentiel via des tests sur le benchmark Speedometer 3, développé en partenariat avec d’autres éditeurs de navigateurs. Il est chargé d’analyser les performances sur des processus comme le parsing HTML, le traitement du JavaScript, les interactions et manipulations du DOM, l’application des CSS ou encore le rendu des pixels.
Cette amélioration est continue, comme le montre un graphique publié par Google. Sur un an, on peut voir une légère augmentation des performances à chaque nouvelle version du navigateur, à l’exception de la mouture 129, sans que l’on sache pourquoi.
Google dit s’être concentrée sur les « chemins de rendu fondamentaux ». L’entreprise s’est ainsi penchée sur la disposition en mémoire de structures de données internes dans les composants DOM, CSS, de mise en page et de dessin. Le moteur de rendu, Blink, évite selon Google « un grand nombre d’opérations inutiles sur la mémoire ».
À titre d’exemple, un plus grand nombre d’opérations ont été confiées au ramasse-miettes Oilpan, en remplacement d’anciennes instructions malloc (allocation mémoire). Autre exemple, les caches sont décrits comme beaucoup plus efficaces dans les rendus lourds, notamment pour les calculs des feuilles CSS.
Bien que Google n’en parle pas frontalement, et puisqu’il s’agit d’améliorations portées dans le moteur Blink, tous les navigateurs l’exploitant ont récupéré ces améliorations et continueront de le faire.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les performances, qui n’étaient plus guère mises en avant ces dernières années, sont à nouveau un argument. En avril par exemple, Microsoft avait communiqué sur une hausse significative de ses résultats dans Edge. Le navigateur se veut également plus réactif, avec un remplacement récent d’une bonne partie de son interface, React ayant laissé sa place à WebUI 2.0.
Le procès pour violation de Copyright entre le New York Times et OpenAI suit son cours depuis la plainte déposée par le journal étasunien en décembre 2023.
Mais, à la mi-mai, le juge en charge de l’affaire a ordonné à OpenAI de préserver « tous les journaux de sorties qui devraient normalement être supprimés » et ce « jusqu’à nouvel ordre de la Cour », a appris Arstechnica. Il précise que cet ordre concerne toutes les données qu’OpenAI supprime d’habitude, « que ces données soient supprimées à la demande d’un utilisateur ou en raison de « nombreuses lois et réglementations sur la protection de la vie privée » qui pourraient exiger qu’OpenAI le fasse ».
Sans surprise, l’entreprise d’IA générative s’oppose à cet ordre. Elle affirme que le tribunal a pris cette décision en se fondant uniquement sur une intuition du New York Times et d’autres plaignants du secteur de l’information. De fait, le média a affirmé que les utilisateurs qui exploiteraient le chatbot pour contourner son paywall seraient plus enclins à supprimer leur historique.
OpenAI ajoute que, sans « aucune raison valable », l’ordre « continue d’empêcher OpenAI de respecter les décisions de ses utilisateurs en matière de protection de la vie privée ».
OpenAI précise que les données concernées sont celles de tous les utilisateurs du chatbot de l’entreprise, qu’ils aient un compte gratuit, Plus ou Pro et qu’ils passent par l’interface graphique ou l’API. Elle précise dans un billet que ça n’affecte par contre pas les utilisateurs de ses offres Enterprise et Edu.
L’entreprise ajoute que « seule une petite équipe juridique et de sécurité d’OpenAI, soumise à un audit, pourra accéder à ces données si cela s’avère nécessaire pour respecter nos obligations légales ».
« Nous nous opposerons à toute demande qui compromettrait la vie privée de nos utilisateurs ; il s’agit là d’un principe fondamental », a affirmé Sam Altman sur X.
L’année dernière, les énergies renouvelables comptaient pour un peu plus d’un quart de la production totale d’électricité en France. L’hydraulique est toujours en tête, suivi par l’éolien et le solaire. Ce dernier concentre le gros des projets (en capacité de production).
Enedis a mis en ligne cette semaine son 32ᵉ Panorama de l’électricité renouvelable pour l’année 2024. Commençons par poser les bases : la production totale d’électricité en France en 2024 était de 539 TWh, « son plus haut niveau depuis 5 ans », rappelle RTE.
76,7 GW de puissance, 150 TWh de production
De son côté, « la production renouvelable a couvert 33,9 % de la consommation d’électricité de la France métropolitaine au cours de l’année 2024, ce qui représente 27,8 % de la production totale d’électricité. Elle s’est établie à 150 TWh (contre 135,6 TWh en 2023) », explique Enedis.
Déjà, il faut s’entendre sur le terme renouvelable : cela « correspondent ici à l’agrégation des capacités solaires, éoliennes, bioénergies et hydrauliques, bien que seule une partie de la production des filières bioénergie et hydraulique soit comptabilisée comme renouvelable, conformément à la directive européenne », explique le gestionnaire de réseau de distribution d’électricité.
La puissance totale du parc total d’énergies renouvelables est de 76,7 GW en France, en hausse de 6,7 GW. Dans un monde (qui n’existe pas) où la production serait toujours au maximum des capacités, cela donnerait environ 672 TWh de production sur l’année (76,7 x 24 h dans une journée x 365 jours). La réalité est bien moindre avec 150 TWh, à cause notamment de la saisonnalité des énergies renouvelables (présence ou non de soleil et de vent par exemple).
24,8 TWh de production solaire, autoconsommation incluse
Le solaire est l’énergie qui grimpe le plus avec 4,9 GW supplémentaires (contre 3 GW en moyenne les années précédentes), le reste étant de l’éolien terrestre et en mer. Attention, on parle ici de la capacité totale cumulée des installations ; la production dépend de plusieurs facteurs, comme nous venons de le voir.
La capacité totale du solaire est désormais de 24,3 GW. « Pour la première fois, la capacité du parc solaire excède celle du parc éolien terrestre » (mais pas l’hydraulique qui est à 25,7 GW), note Enedis dans son Panorama. En effet, l’éolien terrestre affiche une capacité de 22,9 GW, mais la production est supérieure au solaire avec 42,8 TWh sur l’année 2024.
De son côté, le solaire a produit l’année dernière 24,8 TWh et a permis de « couvrir la consommation électrique annuelle de la France métropolitaine à hauteur de 5,7 % en moyenne ». Ce chiffre inclut l’« autoconsommation PV ».
Enedis propose aussi des courbes de production mensuelle. On y voit évidemment les fluctuations saisonnières ainsi que le pic de production durant l’été. En 2024, la barre des 3 GWh a été dépassée en juillet et en août. Durant ces deux mois, la couverture mensuelle a même dépassé les 10 %.
L’éolien a produit 42,8 TWh et « carbure » à l’inverse du solaire
Sur l’éolien, c’est bien différent: les mois d’été ne sont pas les plus performants. Les pics sont généralement entre novembre et mars.
Dans son Panorama, Enedis revient aussi sur la question de l’éolien en mer : « En 2024, 665 MW […] ont été mis en service, contre 360 MW en 2023, pour atteindre un total de 1 508 MW ». La production en 2024 était 4 TWh, soit plus du double de 2023 (1,9 TWh). « Sur le dernier trimestre 2024, la production s’établit à 1,2 TWh, soit une augmentation de 63 % par rapport au dernier trimestre 2023 », ajoute Enedis.
L’hydroélectrique met tout le monde d’accord avec 69,8 TWh
La bioénergie a contribué à hauteur de 8,5 TWh en 2024. Mais le gros de la production renouvelable est assurée par l’hydroélectrique, qui affiche une capacité de 25,7 GW. « Le volume de production d’hydroélectricité renouvelable a représenté 15,8 % de la consommation en France métropolitaine pour l’année 2024 », précise Enedis.
Le gros du renouvelable est ainsi produit par la filière hydraulique : « 69,8 TWh d’électricité renouvelable sur une année (75,1 TWh en incluant la part non renouvelable) ». C’est en hausse de 27,3 % par rapport à 2023, « en raison de conditions d’hydraulicité particulièrement favorables en 2024, avec des précipitations importantes et régulières notamment au printemps et en automne ».
53,6 GW dans les cartons
Des projets sur le renouvelable sont en cours pour un total de 53 588 MW au 31 décembre 2024. Sans surprise, le solaire se taille la part du lion : le volume des installations photovoltaïques en développement est de 30 929 MW.
L’éolien terrestre est en deuxième position avec 13 153 MW, puis l’éolien en mer avec 9 278 MW (dont des appels d’offre à venir d’une puissance de 5 850 MW), l’hydraulique avec 113 MW et les bioénergies avec 114 MW.
Rappelons enfin que la forte augmentation du solaire et de l’éolien dans le mixte énergétique soulève des questions sur la stabilité des réseaux. Cette problématique est d’ailleurs une des pistes étudiées sur le black-out en Espagne et au Portugal, dont les causes ne sont pas encore connues (l’enquête est en cours).
Pendant la conférence Build, Microsoft a annoncé plusieurs améliorations notables pour sa boutique, dont les performances générales ont été significativement revues à la hausse ces derniers mois. Il a ainsi reçu plusieurs apports attendus de longue date, comme la possibilité pour les applications Win32 d’être directement mises à jour, la date de dernière mise à jour ou encore les campagnes promotionnelles.
Dans un billet publié hier soir, l’éditeur annonce une nouvelle fournée. D’abord, une page d’accueil remaniée, tenant compte de l’activité récente pour suggérer des applications. Ces suggestions pourront être désactivées dans les paramètres du Store.
La recherche se veut « beaucoup plus intelligente », davantage orientée vers l’intention et prenant en compte plus de signaux provenant des fiches d’applications, comme leur note et la fréquence des mises à jour. aux États-Unis, le Store accueille également un bouton Copilot, situé en bas à droite de l’interface. On pourra s’en servir pour poser des questions sur une application, en comparer deux, etc.
Ensuite, chaque fiche sera dotée d’un bouton « Découvrir davantage » qui permettra de lister des applications appartenant au même domaine. Le Store va également afficher des badges pour signaler quand des applications ont des fonctions liées à l’IA. Ces badges indiqueront aussi, pour certaines d’entre elles, qu’elles ont été « faites pour les PC Copilot+ ». Un peu de publicité au passage ne fait pas de mal.
Le nouveau Store va en outre renforcer son intégration dans Windows. De manière assez logique, chercher une application dans la recherche du système pourra renvoyer directement vers sa fiche dans le Store et lancer son installation. De plus, des applications pourront être proposées lorsqu’on manipule des fichiers dont l’extension n’est pas reconnue. Enfin, Microsoft dit avoir amélioré une fois encore les performances de sa boutique. Actuellement, il se lancerait deux fois plus rapidement qu’il y a six mois.
On ne sait cependant pas exactement quand cette nouvelle version sera déployée. Le plus souvent, la mise à jour est déployée dans les semaines suivant ce type de présentation.
Donald Trump et Elon Musk se sont pris à parti jeudi soir, chacun sur son réseau social, dans une escalade de messages particulièrement virulents. Entre le président des États-Unis et l’ex-pilote du DOGE, la rupture est-elle consommée ? L’heure semble désormais à quelques règlements de comptes.
En quelques heures, les échanges ont viré du vaudeville – sarcastique, mais léger – à la tragédie grecque. Donald Trump et Elon Musk se sont littéralement écharpés jeudi soir par réseaux sociaux interposés. Le premier est allé jusqu’à menacer de couper tous les budgets publics attribués à SpaceX. Le second a affirmé que si les dossiers de l’affaire Epstein n’avaient pas été rendus publics, c’est parce que le nom de Donald Trump y figurait. Drame en trois actes.
Acte 1 : Elon Musk quitte le Doge
Déjà longuement documenté, le virage politique d’Elon Musk et son ralliement à Donald Trump ont conduit le patron de Tesla, SpaceX ou xAI à la tête d’un nouveau ministère, le département de l’efficacité gouvernementale, autrement surnommé Doge. Or, Elon Musk vient de quitter la tête de ce dernier. Officiellement, parce que sa mission prenait fin le 28 mai dernier. Officieusement, parce que les actionnaires de ses entreprises réclamaient son retour aux affaires, particulièrement chez Tesla, dont les ventes accusent des baisses marquées sur ses principaux marchés, même si Donald Trump s’est un jour changé en VRP de la marque, allant jusqu’à donner à la Maison-Blanche des airs de concession automobile éphémère.
Aux commandes d’un Doge doté d’un accès direct à tous les systèmes les plus importants du pays, Elon Musk aurait-il connu l’ivresse du pouvoir… et son corollaire en cas d’abus, la gueule de bois ?
Acte 2 : (Kill) the Big Beautiful Bill
L’homme d’affaires avait déjà exprimé à demi-mots ses réserves quant à la guerre commerciale lancée par Donald Trump à grands renforts de droits de douane, mais la solidarité (ou l’allégeance) l’avaient empêché de courir à l’incident diplomatique.
La donne était légèrement différente cette semaine, alors que le Sénat américain étudie la loi budgétaire élaborée par le gouvernement Trump. Baptisée « Big Beautiful Bill » (la belle et grande loi), elle endosse les principales promesses de campagne du président. Son adoption avant le 4 juillet (anniversaire de l’indépendance des États-Unis) est considérée comme un enjeu symbolique majeur.
Les ramifications du projet de loi sont innombrables, mais sa philosophie générale repose sur deux axes budgétaires principaux : une réforme fiscale sans précédent et un recours accentué à la dette, qui pourrait ajouter quelque 3 800 milliards de dollars au déjà très lourd déficit sur les dix prochaines années. Le chiffre, qui émane des analyses menées par le Bureau du budget du Congrès américain, serait partiellement compensé par les gains de production découlant de la guerre commerciale lancée par Trump. Il fait tout de même redouter, à certaines figures du monde financier, la création d’une véritable bombe à retardement, si la dette américaine venait à perdre la confiance des marchés.
Les digues d’Elon Musk se sont fissurées mardi 3 juin, au sujet de cette Big Beautiful Bill.« Je suis désolé, mais je ne peux plus le supporter. Ce projet de loi de dépenses du Congrès, massif, scandaleux et bourré de dépenses inutiles, est une abomination dégoûtante. Honte à ceux qui ont voté pour : vous savez que vous avez eu tort. Vous le savez », a lâché l’homme d’affaires sur X. Bien qu’il soit habituellement prompt à répondre aux provocations, Trump n’a pas immédiatement réagi.
Acte 3 : Interstellar
La mèche était déjà courte. Sa combustion s’est accélérée jeudi. Donald Trump, qui recevait le chancelier allemand Friedrich Merz, s’est finalement exprimé au sujet de son ancien envoyé spécial à la tête du Doge. « Elon et moi avions de très bonnes relations. Je ne sais pas si c’est encore le cas », a notamment déclaré le président. « Vous savez, Elon est énervé parce que nous avons enlevé l’obligation de rouler électrique », a-t-il également glissé. Le budget en cours d’examen prévoit en effet la fin des crédits d’impôts à l’achat de voitures électriques.
Est-ce cette sortie médiatique qui a provoqué le déclic ? Une chose est sûre : Elon Musk a dégoupillé jeudi soir. « Sans moi, Trump aurait perdu les élections, les démocrates contrôleraient la Chambre et les républicains seraient à 51 - 49 au Sénat », écrit-il en réponse à un extrait vidéo de la séquence précédente.
« Elon commençait à être à bout de forces, je lui ai demandé de partir et j’ai supprimé son mandat qui forçait tout le monde à acheter des voitures électriques dont personne ne voulait (ce qu’il savait depuis des mois que j’allais faire !) et il est juste devenu FOU », riposte très rapidement Donald Trump sur son réseau Truth.social. Avant d’embrayer :
« La façon la plus simple d’économiser de l’argent dans notre budget, des milliards et des milliards de dollars, est d’arrêter les subventions et les contrats gouvernementaux d’Elon. J’ai toujours été étonné que Biden ne l’ait pas fait ! »
« Il est temps de lâcher la vraie bombe : @realDonaldtrump est dans les fichiers Epstein. C’est la vraie raison pour laquelle ils n’ont pas été rendus publics. Bonne journée, DJT ! », rétorque Elon Musk quelques minutes plus tard, en référence à Jeffrey Epstein, condamné pour avoir entretenu un réseau d’exploitation sexuelle de mineures, dont le scandale a éclaboussé plusieurs personnalités publiques.
Dans la foulée, Musk lance un sondage : « Est-il temps de créer un nouveau parti politique qui représente réellement les 80 % du centre en Amérique ? ». Douze heures plus tard, les 4,3 millions de votes exprimés optent à 81 % pour le Oui.
Épinglé en Une du profil X d’Elon Musk, un sondage appelle à la création d’un nouveau parti
Le patron de SpaceX brandit enfin la menace de décommissionner la navette Dragon, chargée de pallier les insuffisances de Boeing en ramenant les astronautes hébergés au sein de la Station spatiale internationale.
Et maintenant ?
Quelques heures plus tard, Musk souffle encore un peu sur les braises en retweetant des mèmes illustrant cette guerre d’égos, mais le gros de l’incendie semble être passé. « Vous n’avez pas tort », répond-il à l’entrepreneur Bill Ackman, qui appelle à ce que les deux hommes fassent la paix au nom du bien commun.
D’après Politico, la Maison-Blanche s’affairerait déjà à rabibocher les deux parties, avec un échange téléphonique prévu dans les prochaines heures. Reste à savoir si cette prise de bec aura des conséquences durables soit sur la politique américaine, soit sur les entreprises et activités liées à Elon Musk. Ou si elle subsistera dans les mémoires, comme l’une de ces échauffourées médiatiques que goûte tant la téléréalité chère à Donald Trump.
La société d’informatique légale (forensics) israélienne Cellebrite vient d’annoncer l’acquisition de l’américaine Corellium, dont les solutions permettent de virtualiser des terminaux Android ou iOS à des fins d’investigation, de test ou d’analyse de sécurité.
La transaction se fait principalement en cash, sur la base d’une valorisation fixée à 170 millions de dollars, avec un bonus supplémentaire de 30 millions de dollars possible en fonction d’objectifs commerciaux fixés à deux ans.
« Cette alliance établira une nouvelle norme pour les enquêtes numériques et la sécurité des appareils intelligents, notamment iOS, Android, les systèmes automobiles et tout appareil IoT basé sur ARM », affirment les deux entreprises dans un communiqué.
Cellebrite et Corellium évoluent en effet sur des terrains voisins, qui parfois se recouvrent, et les deux entreprises ont déjà eu maille à partir avec Apple, dans des affaires liées à la façon dont elles contournent la sécurité des systèmes d’exploitation édités par la firme de Cupertino, à commencer par le célèbre dossier de l’iPhone de l’auteur de la fusillade de San Bernardino.
Cellebrite développe pour mémoire des solutions logicielles capables d’extraire les données utilisateurs d’un appareil mobile, même et surtout si l’accès à ce dernier a été verrouillé. La société s’est longtemps vantée d’être en mesure de déverrouiller sans restriction les iPhone d’Apple, mais les dernières protections mises en place au sein d’iOS et d’Android rendent l’efficacité de ses outils moins évidente.
Les solutions de Corellium se destinent quant à elles aux chercheurs, développeurs et autres analystes qui souhaitent pouvoir travailler sur des environnements iOS ou Android hébergés au sein de machines virtuelles, notamment pour faciliter la recherche de faille de sécurité.
« Grâce aux offres de Cellebrite, les utilisateurs disposent de « plans » – des schémas techniques de ce qui se trouve sur un appareil. Grâce à la technologie de Corellium, les utilisateurs pourront parcourir virtuellement l’appareil, explorer chaque pièce et ouvrir chaque porte en toute sécurité, sans aucune modification, et ce, de manière rigoureuse », résume Chris Wade, le fondateur de Corellium, qui devient directeur technique (CTO) de Cellebrite.
Ce hacker australien de 40 ans, qui avait été condamné en 2005 pour avoir accepté de relayer du spam, était ensuite devenu « consultant » pour le FBI, avant d’être finalement gracié par Donald Trump en 2020 grâce à l’entregent d’un ami commun, comme Semafor l’avait raconté en janvier.
Corellium commercialise notamment l’accès à une « plateforme matérielle virtuelle »
Dans un billet publié sur son blog, Anthropic annonce avoir livré plusieurs modèles destinés aux agences de la sécurité nationale américaine.
L’entreprise assure qu’ils commencent déjà à être déployés dans les agences avec un accès limité à « ceux qui travaillent dans ces environnements classifiés ».
Anthropic
L’entreprise a réussi à s’assurer des contrats avec différentes agences étasuniennes. En novembre, elle annonçait un partenariat avec AWS et Palantir pour fournir à l’armée et aux renseignements américains une plateforme.
L’entreprise donne une liste d’adaptations spécifiques à ce genre d’utilisation :
« Meilleure gestion des documents classifiés, les modèles refusant moins de répondre à ce genre de demande
Meilleure compréhension des documents et des informations dans les contextes du renseignement et de la défense
Meilleure maîtrise des langues et des dialectes essentiels aux opérations de sécurité nationale
Meilleure compréhension et interprétation des données complexes relatives à la cybersécurité pour l’analyse du renseignement »
Plusieurs campagnes sont nées au cours des dernières semaines pour faire les yeux doux aux utilisateurs ayant actuellement un PC Windows 10. L’arrêt du support est fixé au 14 octobre pour le système, laissant ouverte la question de l’après. Mais plutôt que de remplacer le matériel, l’équipe de KDE propose de remplacer le logiciel.
Windows 10 n’aura plus de support technique le 14 octobre. À compter de cette date, plus aucune mise à jour ne sera distribuée pour le système, dont les correctifs de sécurité. Les failles découvertes ne seront donc plus corrigées, laissant les ordinateurs concernés en danger.
Depuis que le sujet circule dans les médias, la question se pose : que faire après ? Si l’on en croit Microsoft, la solution est de tout racheter. Car le problème n’est pas tant la fin de support elle-même que l’absence de solution pour les machines ne pouvant pas être mises à jour. Ces dernières se retrouvent coincées entre une date que Microsoft ne veut pas reculer, et des conditions d’entrée sur Windows 11 que l’entreprise ne compte pas modifier.
Bien sûr, cette absence de support ne signifie pas que les ordinateurs arrêteront de fonctionner du jour au lendemain. Microsoft a d’ailleurs entériné l’idée, annonçant mi-mai que la suite Office sera bel et bien supportée sur Windows 10 jusqu’en 2028. Précisons également que cette fin de support concerne surtout le grand public, puisque les entreprises ont la possibilité d’acheter de l’entretien supplémentaire pendant trois ans. Le grand public peut le faire une seule année, mais cette possibilité n’est pas mise en avant par Microsoft.
Et devant l’inévitable question du remplacement de l’ordinateur, des voix s’élèvent : « Pas besoin ! ». La solution Linux est l’une des possibilités souvent mentionnées, y compris dans nos articles. Elle nécessite de connaitre au moins une personne sachant ce qu’elle fait, car l’installation d’un système d’exploitation n’a rien d’une tâche anodine. Mais pour l’équipe de KDE, rien de bloquant.
KDE pour les exilés de Windows 10
La communication de KDE, à qui l’on doit le célèbre environnement Plasma, cherche l’électrochoc, avec des formulations volontairement effrayantes, comme « Votre ordinateur est grillé » ou « Votre ordinateur est équipé de Windows 10 ? Le 14 octobre, Microsoft veut le transformer en camelote ». Avant de prévenir que même si l’ordinateur donne l’impression de fonctionner, il « sera officiellement obsolète ».
Une fois l’attention captée, KDE plonge dans le cœur du problème : « Windows 10 va se dégrader au fur et à mesure que des bugs seront révélés. Comme personne ne les corrige, vous risquez d’être piraté. Vos données, votre identité et le contrôle que vous exercez sur votre appareil pourraient être volés ». C’est effectivement le danger, puisqu’un nombre croissant de failles non corrigées va miner la sécurité du système.
L’équipe fustige la solution présentée comme idéale par Microsoft, puisqu’elle oblige à investir, tout en polluant. Un sujet que nous explorons d’ailleurs en ce moment dans notre podcast Écosystème. « Même si vous acceptez cette extorsion technologique maintenant, dans quelques années, ils recommenceront comme ils l’ont fait à de nombreuses reprises dans le passé », ajoute KDE, en référence à d’anciennes versions de Windows n’acceptant plus le vieux matériel.
La solution ? Passer à Plasma.
Nouveau système pour nouvelle vie
L’argument principal est celui maintes fois présentés dans de nombreux articles et par bon nombre d’utilisateurs : « Linux peut donner une nouvelle vie à votre ordinateur ». Pour l’équipe de KDE, il faudrait même dire « à Linux et à Plasma », puisque « des machines vieilles de 10 ou 15 ans peuvent faire tourner Plasma, un système d’exploitation moderne et sûr qui ne vous laissera pas tomber ». Un développement étrange, car Plasma n’est pas un système d’exploitation, mais un environnement graphique.
Les avantages mis en avant sont la simplicité d’utilisation, son adaptation, sa personnalisation et sa gratuité. L’équipe évoque également la puissance de son environnement, avec de nombreuses fonctions que ne possède pas Windows 10. Problème, KDE cite les bureaux virtuels… que possèdent justement Windows 10 et 11 (via le bouton Vue multitâche dans la barre).
La communication devient plus concrète quand elle ne cherche pas à impressionner. Les personnes intéressées sont ainsi invitées à poser des questions à d’autres utilisateurs, via KDE Discuss ou l’Aide officielle. KDE prévient aussi qu’il ne faut pas s’attendre à utiliser les mêmes logiciels que sous Windows. Certaines applications comme Firefox et LibreOffice existent bien sur le système de Microsoft, mais il faut se préparer à apprendre de nouveaux usages. KDE met bien sûr en avant la gratuité de ces applications, la richesse de leurs fonctions et leur nombre. L’équipe décourage d’ailleurs la recherche de logiciels sur le web : mieux vaut passer par la boutique Discover.
KDE garde le meilleur pour la fin : pas de publicités, pas de changements surprises dans les réglages et les applications par défaut, pas d’inscription forcée ou d’abonnement, pas de mises à jour forcées vers un autre système… L’équipe va jusqu’à dire qu’il n’est pas besoin de s’inquiéter des virus et autres logiciels espions, que rien ne sera téléchargé dans le cloud de quelqu’un d’autre, et qu’il n’y aura plus jamais de popup d’antivirus frauduleux. Une position audacieuse, car même si les malwares pour Linux sont effectivement beaucoup moins nombreux que ceux pour Windows, une bonne partie de la sécurité repose sur les actions de l’utilisateur.
Branle-bas de combat
Cette communication de KDE s’intègre dans une campagne plus générale lancée par de nombreux acteurs connus du libre. Nommée « End of 10 », elle est soutenue par des structures connues comme KDE, Nextcloud, openSuse, Debian, iFixit, OpenSource.org, Zorin OS ou encore la Document Foundation.
La page officielle est nettement plus sobre dans l’exposé de la problématique, mais les avantages cités d’un passage à Linux sont globalement les mêmes : pas de nouvel achat, pas de licence couteuse, meilleur respect de la vie privée, l’impact environnemental, l’aide par la communauté ou encore un plus grand contrôle sur la machine.
Si l’on en croit les chiffres recueillis par StatCounter, Windows 10 compte encore pour plus de 43 % du parc Windows dans le monde. Le début de l’année avait vu une progression assez marquée de Windows 11, mais la courbe affiche une stagnation depuis deux mois. Au 14 octobre, il y aura donc encore probablement des centaines de millions de PC sous Windows 10. Le passage à Linux est une réponse possible, mais il soulève plusieurs questions : qui avertira les personnes concernées que cette solution existe ? Qui procèdera à l’installation ? Qui prendra le temps d’expliquer les différences et l’utilisation générale ?
L’organisation BEUC, qui rassemble des associations européennes de consommateurs comme l’UFC-Que choisir en France ou Testachats en Belgique, vient de porter plainte auprès de la Commission européenne pour l’utilisation de dark patterns (interactions trompeuses) sur le site marchand du géant chinois Shein.
« Ceux-ci poussent les consommateurs à acheter plus que prévu et alimentent les problèmes environnementaux et sociétaux causés par l’industrie de la mode éphémère », affirme la BEUC dans son communiqué de presse. Ces associations appuient leur action sur la vague actuellement en cours contre les marques chinoises de la « fast fashion ».
Leur plainte demande aux autorités européennes d’imposer à Shein de :
« Cesser d’utiliser des techniques trompeuses telles que le « confirm-shaming », la manipulation des émotions des consommateurs, l’utilisation du défilement infini et le « harcèlement », qui, selon notre évaluation, constituent des pratiques commerciales déloyales (conformément à la directive de l’UE sur les pratiques commerciales déloyales).
Fournir des preuves démontrant que les témoignages de clients ou les messages tels que « stock faible » qui sont affichés de manière répétée aux consommateurs sont authentiques. Si ce n’est pas le cas, demandez à SHEIN de cesser d’utiliser ces pratiques. »
Pour le directeur de la BEUC, Agustín Reyna, « l’utilisation par SHEIN de dark patterns est une réalité bien documentée, qui dure depuis plusieurs années, comme le révèlent les recherches des membres du BEUC. Ils incitent les consommateurs à dépenser toujours plus d’argent pour des produits de la « fast fashion », qui sont nocifs pour eux-mêmes, pour l’environnement et pour les personnes qui les produisent ».
La BEUC publie en parallèle un rapport sur cette pratique de Shein [PDF]. Pour ce regroupement d’associations de consommateurs, la fast fashion et les dark patterns sont un « cocktail toxique ».
L‘administration Trump veut purger la CISA, principale agence de cybersécurité des États-Unis, qu’elle qualifie de « complexe industriel de la censure ». La proposition de budget 2026 de la Maison-Blanche projette de couper 17 % de son budget, et de réduire sa masse salariale de 30 %, au profit d’une externalisation et délocalisation de certains de ses services auprès d’entreprises privées, et d’administrations locales.
Dans son projet de budget 2026 (.pdf), la Maison-Blanche propose de réduire le budget de la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) de près de 495 millions de dollars (soit 17 % des 2,873 milliards de dollars de son budget), dont 95 millions de dollars de masse salariale.
Elle propose en effet de sabrer 1 083 postes dans ses effectifs, qui passeraient de 3 732 employés à 2 649 (soit - 29 %). Or, 1 000 personnes environ ont d’ores et déjà quitté la CISA depuis l’entrée en fonction de l’administration Trump, a déclaré un ancien fonctionnaire à Axios.
Début avril, trois sources bien informées avaient confié à CBS News que la campagne agressive de réduction des effectifs de l’administration Trump envisageait de pousser vers la sortie ou d’inciter à partir « jusqu’à 1 300 employés » de l’agence.
Plus d’une centaine de salariés avaient déjà été licenciés fin février – début mars par le DOGE dirigé par Elon Musk, qui prévoyait alors une troisième vague de licenciements, dont des employés de la « Red team », l’équipe qui simule des attaques afin d’identifier les faiblesses des réseaux.
75 % des directeurs ont été poussés vers la sortie
De nombreux responsables administratifs de la CISA sont eux aussi partis, dont le directeur de la stratégie, le directeur financier, celui en charge des contrats et le directeur des ressources humaines. Au total, une quinzaine des 21 directeurs que comptait la CISA en janvier ont depuis été remplacés par des responsables « par intérim ».
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Le réseau social X lance doucement une messagerie personnelle annoncée avec emphase comme plus robuste par Elon Musk concernant la protection des données. Les déclarations du milliardaire sur la technologie utilisée ne donnent pas confiance dans la robustesse du système de chiffrement.
Comme souvent, c’est par un tweet qu’Elon Musk a annoncé dimanche l’arrivée d’une nouvelle fonctionnalité dans la galaxie de son entreprise de réseaux sociaux X : XChat. Plus que le remplacement du système de direct message (DM) de X, ce nouveau service est présenté comme une messagerie personnelle plus complète. Elon Musk a ajouté qu’il serait possible de passer des appels audio et vidéo avec cette nouvelle messagerie sans numéro de téléphone. Petit à petit, les utilisateurs abonnés du réseau social voient le nouvel onglet « chat » apparaitre sur la barre de navigation de X.
New Feature Alert! X now has a Chat tab (Beta) – and it’s rolling out! Encrypted messages Strong privacy Passcode protection pic.twitter.com/dw6jnhMaYz
Passons sur le fait qu’un client de messagerie du même nom basé sur IRC a déjà existé. Celui-ci n’est plus mis à jour depuis 2010.
Ce message du CEO de X est arrivé quelques jours après que l’entreprise a annoncé la mise sur pause du service de chiffrement qu’elle avait mis en place pour les utilisateurs abonnés.
La longue et laborieuse mise en place du chiffrement dans les DM de X
En effet, en 2023, l’entreprise avait déjà mis en place une solution de chiffrement des messages privés. Mais très rapidement, celui-ci avait été critiqué. Wired expliquait qu’il était « nettement inférieur » à ceux de Signal et de WhatsApp. Après avoir affirmé utiliser un chiffrement de bout-en-bout, l’entreprise était revenue sur ses pas.
Le chercheur Matthew Green affirmait qu’il n’y avait pas de comparaison possible avec les messageries qui utilisent le protocole de Signal. Mais il ajoutait : « d’un point de vue positif, il s’agit d’un premier pas, et peut-être que les choses s’amélioreront ».
Des déclarations qui ne rassurent pas
Mais les premières déclarations d’Elon Musk ne permettent pas de rassurer sur ce point, concernant son nouveau système. En effet, il a affirmé que XChat « était développé avec Rust avec un chiffrement (de type Bitcoin), une toute nouvelle architecture ».
Comme l’a rapidement fait remarquer le chercheur de l’Université du Maryland, Ian Miers, cette déclaration n’est pas une description d’un système de chiffrement. Si la blockchain utilise de la cryptographie, ce n’est pas pour chiffrer des messages mais pour signer des transactions. Et les deux fonctionnalités n’ont rien à voir. De même, utiliser le langage Rust pour écrire tout ou partie d’une application ne certifie pas de la sécurité des données manipulées. « Cela revient à dire qu’on a décidé de faire fonctionner notre fusée à l’eau, puisque la NASA utilise de l’hydrogène et de l’oxygène », résume Ian Miers.
The Register a remarqué que la page d’aide en anglais fournie par X a été mise à jour (contrairement à la version francophone) et précise désormais que « la dernière version de X comprend une version bêta de la nouvelle fonction de messagerie directe (« Chat »). Lors de la première utilisation de la fonction Chat, une paire de clés privée-publique spécifique à chaque utilisateur est créée ».
Mais X y a laissé la phrase suivante : « Actuellement, nous n’offrons pas de protection contre les attaques de type « man-in-the-middle » ». Et l’entreprise commente : « par conséquent, si quelqu’un – un initié malveillant ou X lui-même à la suite d’un processus juridique obligatoire – compromettait une conversation chiffrée, ni l’expéditeur ni le destinataire ne le sauraient ».
« XChat semble n’être qu’une autre plateforme centralisée où les utilisateurs n’ont aucun contrôle sur leurs données », pour Matthew Hodgson, le co-créateur de la messagerie chiffrée Element (qui utilise le protocole Matrix), interrogé par The Register.
Hodgson ajoute : « Elon Musk affirme qu’il est « chiffré », mais n’offre aucune transparence technique, aucun audit, aucune source, juste de vagues références à une architecture de type bitcoin ».
X n’a semble-t-il pas prévu pour l’instant d’application indépendante à son réseau social : il faudra donc en être un utilisateur pour utiliser XChat. C’est cohérent avec la vieille volonté d’Elon Musk de bâtir une application pour tout faire. On peut toutefois imaginer que cette stratégie évolue, de la même façon que Meta a, petit à petit, séparé Messenger de Facebook.
L’enquête relative à la façon dont Microsoft met Bing à disposition d’éditeurs de moteurs de recherche tiers ne va manifestement pas assez vite au goût de Qwant : d’après Reuters, la société française a formellement demandé à l’Autorité de la concurrence qu’elle prononce des mesures provisoires à l’encontre de l’éditeur américain, en attendant que l’affaire soit arbitrée sur le fond.
Cette requête intervient dans le cadre d’une enquête préalable diligentée par le régulateur en février dernier. L’Autorité de la concurrence cherche notamment à déterminer si Microsoft ne dégrade pas intentionnellement la qualité des résultats de recherche transmis à ses clients tiers, au profit de son propre moteur de recherche. Et c’est au terme de cette enquête préalable qu’elle devrait décider s’il y a lieu, ou non, d’ouvrir une procédure formelle.
Interrogée par nos soins, l’entreprise française indique ne pas vouloir commenter. Microsoft a de son côté répondu à Reuters, en affirmant que la plainte était infondée, et que l’éditeur coopérait pleinement avec le régulateur.
Rappelons que si Google est le leader incontesté de la recherche en France, Microsoft occupe avec Bing une posture de numéro un sur le marché, plus spécifique, de la fourniture d’index à des moteurs de recherche tiers.
Bien que Qwant avance, avec Ecosia, sur son projet d’index de recherche européen, le moteur français dépend encore aujourd’hui largement de Bing et des outils publicitaires de Microsoft pour son fonctionnement.
Une de plus ! Reddit a déposé plainte, mercredi 4 juin, à l’encontre d’Anthropic. Le premier accuse le second d’avoir exploité ses contenus, sans accord préalable, afin d’entraîner ses modèles de langage. La procédure (PDF), déposée auprès d’un tribunal californien, vise à obtenir réparation de ce que Reddit considère comme un triple préjudice.
« Non seulement [Reddit et ses utilisateurs, ndlr] ne tirent aucun bénéfice de la technologie qu’ils ont contribué à créer (y compris, en ce qui concerne Reddit, les coûts importants de développement, d’hébergement et de maintenance de la plateforme), mais ils perdent également les protections de confidentialité qui s’appliquent lorsque Reddit concède des licences de contenu à des tiers et surveille ensuite leur conformité via son API de conformité », avance la plainte. Enfin, Reddit ne tirerait aucun avantage des accords commerciaux passés entre Anthropic et Amazon.
Le plaignant accuse par ailleurs Anthropic de ne pas respecter ses engagements en matière de non indexation des contenus protégés, par leur éditeur, des robots dédiés aux modèles IA. Le réseau social affirme ainsi avoir enregistré plus de 100 000 tentatives de connexion émanant des robots dédiés à Claude, en dépit de ses mesures techniques (CAPTCHA ou exclusion renseignée au niveau du fichier robots.txt).
La plainte a été déposée le 4 juin devant un tribunal de Californie
Une affaire du même ordre a déjà opposé le New York Times à OpenAI, au sujet de l’entraînement des grands modèles de langage (LLM) utilisés pour concevoir ChatGPT et consorts. À l’époque, OpenAI se défendait en invoquant le principe de fair use. Les deux sociétés ont fini par passer un accord.
Reddit, de son côté, défend publiquement l’idée d’un accès payant à ses contenus, via API, pour l’entraînement des LLM depuis 2023. L’entreprise dirigée par Steve Huffman a d’ailleurs déjà signé un accord avec Google (60 millions de dollars début 2024), puis avec OpenAI (en mai 2024, pour un montant non précisé). Dans sa plainte, Reddit affirme qu’Anthropic aurait refusé d’engager des négociations dans le but de parvenir à un accord similaire.
La startup britannique fondée en 2012 a annoncé entamer une procédure d’insolvabilité. Elle était pourtant soutenue financièrement par Microsoft. Mais Builder.ai, qui prétendait proposer une solution pour créer des applications presque no code avait été accusée de sous-traiter à des humains, installés en Inde. Il lui est maintenant reproché des manipulations financières.
L’entreprise l’a annoncé il y a deux semaines sur LinkedIn, « Engineer.ai Corporation, connue sous le nom de Builder.ai, va entamer une procédure d’insolvabilité et nommer un administrateur pour gérer les affaires de la société ». Dans ce message, la direction affirme qu’elle « n’a pas été en mesure de se remettre des défis historiques et des décisions passées qui ont mis à rude épreuve sa situation financière ».
Des promesses en avance sur la mode du « no code »
Mais dès cette annonce, le Financial Times expliquait que les ennuis de Builder.ai arrivaient après une enquête interne montrant de potentielles manipulations dans les chiffres de vente de l’entreprise.
L’entreprise affirmait, déjà bien avant les vagues de l’IA générative, du « no code » et du « vibe code », proposer un outil nommé Natacha intégrant de l’intelligence artificielle et permettant de créer une application ou un site web « aussi facilement que commander une pizza », selon son CEO de l’époque Sachin Duggal.
Avec cette promesse, Builder.ai a levé plus de 500 millions d’euros auprès de financeurs comme le fonds souverain du Qatar mais aussi de Microsoft. Et elle a, à un moment donné, été évaluée à environ 1,5 milliard de dollars.
Dès 2019, des soupçons de sous-traitance à des humains en Inde
Pourtant, dès 2019, des salariés et ex-salariés expliquaient au Wall Street Journal que l’entreprise exagérait ses capacités en matière d’IA pour attirer les clients et les investisseurs. L’entreprise était connue sous son nom officiel d’Engineer.ai.
Le journal étasunien avait pu consulter des documents qui indiquaient que « l’entreprise s’appu[yait] sur des ingénieurs humains en Inde et ailleurs pour effectuer la majeure partie de ce travail, et que ses prétentions en matière d’IA [étaient] exagérées, même à la lumière de la mentalité « fake-it-till-you-make-it », courante parmi les start-ups du secteur technologique ».
Après un changement de nom commercial, l’entreprise a quand même réussi à continuer à convaincre les investisseurs. En octobre dernier, l’entreprise avait encore emprunté 50 millions de dollars auprès d’un consortium d’entreprises mené par l’Israélienne Viola Credit. Elle avait annoncé cet emprunt en avril dernier au Financial Times tout en admettant avoir eu des problèmes financiers.
Des comptes suspects pour clore le cercueil
Mais, un mois après, le journal financier apprenait que l’entreprise avait revu ses revenus à la baisse : « une estimation antérieure de 220 millions de dollars pour les revenus de 2024 a été révisée à environ 55 millions de dollars, tandis qu’un chiffre de ventes totales de 180 millions de dollars pour 2023 a été révisé à environ 45 millions de dollars, ont ajouté les personnes interrogées ». Or, c’est bien sur ces anciennes estimations que l’emprunt avait été accordé. Le groupe de prêteurs aurait donc retiré 37 de ses 50 millions de dollars, selon Les Echos.
Selon Bloomberg, Builder.ai aurait créé un montage avec la startup de média sociaux indienne VerSe Innovation pendant des années pour gonfler ses ventes. « Les deux entreprises se seraient facturées régulièrement des montants à peu près identiques entre 2021 et 2024 », explique le média étasunien qui a pu consulter des documents internes.
Le co-fondateur de l’entreprise indienne réfute totalement ces accusations, affirmant à nos confrères qu’elles étaient « absolument sans fondement et fausses ». Du côté de Builder.ai, la direction n’a pas voulu commenter.
Depuis l’annonce de la faillite, les accusations d’une fausse IA refont surface. Le Times of India qualifie Builder.ai de « startup ayant fait passer 700 ingénieurs situés en Inde pour une IA ».
Point de Contact, #StopFisha et Féministes contre le cyberharcèlement lancent une enquête nationale pour cartographier les cyberviolences sexistes et sexuelles.
Si la question initiale du questionnaire évoque tous types de victimes de violences numériques — les exemples donnés comprennent les menaces, l’escroquerie, le piratage, etc. —, le reste de l’enquête est plus directement axé sur les enjeux de diffusions non consenties de contenus sexuels et intimes.
L’enquête vise aussi bien à recueillir les témoignages de victimes, de leur entourage que de témoins de ces violences.
Parmi les buts que les trois associations exposent dans leur communiqué : établir un panorama des victimes comme des auteurs et autrices de ce type de violence, comprendre les circonstances et contexte dans lesquelles elles sont produites, sensibiliser le public et les potentiels témoins, et faire émerger des recommandations concrètes pour mieux lutter contre le phénomène.
Au fil des questions, les associations profitent de leur formulaire pour rappeler les définitions de diverses violences numériques et la manière dont elles sont encadrées par la loi.