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Le Point contre WikipĂ©dia : un appel mĂ©diatique doublĂ© d’une mise en demeure

Vox populi
Le Point contre WikipĂ©dia : un appel mĂ©diatique doublĂ© d’une mise en demeure

DĂ©nonçant une campagne de dĂ©nigrement « mĂ©ticuleusement coordonnĂ©e Â» Ă  son encontre, l’hebdomadaire Le Point sonne la charge contre WikipĂ©dia, avec un appel Ă  plus de neutralitĂ©, cosignĂ© par 70 personnalitĂ©s. Le magazine a dans le mĂȘme temps adressĂ© une mise en demeure Ă  la Fondation Wikimedia, arguant de l’absence de moyen d’action permettant Ă  une personne visĂ©e par un contenu malveillant d’en demander la suppression.

Cette fois, il ne s’agit plus d’une simple guerre d’édition dans les coulisses d’une fiche WikipĂ©dia. Jeudi, l’hebdomadaire Le Point a lancĂ© une double offensive en direction de l’encyclopĂ©die collaborative. Sur le terrain mĂ©diatique, le magazine a mobilisĂ© quelque 70 personnalitĂ©s – journalistes, politiques, intellectuels – pour cosigner un appel Ă  cesser les « campagnes de dĂ©sinformation et de dĂ©nigrement menĂ©es sur WikipĂ©dia Â». Cette tribune se double d’une mise en demeure, adressĂ©e par les avocats du Point Ă  la Fondation Wikimedia, l’organisation Ă  but non lucratif qui finance et hĂ©berge WikipĂ©dia.

« Des cabales organisĂ©es par des contributeurs militants Â»

« Nous, signataires de cet appel, exprimons notre profonde inquiĂ©tude face aux campagnes de dĂ©nigrement systĂ©matiques et sans contradicteurs orchestrĂ©es par des contributeurs militants anonymes sur WikipĂ©dia Â», attaquent les signataires de l’appel du Point. Estimant que de nombreuses personnes, physiques ou morales, font l’objet de « traitements infamants Â», ils dĂ©noncent tout particuliĂšrement le traitement rĂ©servĂ© Ă  l’hebdomadaire de François Pinault, lequel ferait l’objet d’une sĂ©lection biaisĂ©e et partisane des faits prĂ©sentĂ©s sur la page qui lui est dĂ©diĂ©e. Ils accusent Ă©galement WikipĂ©dia de propager des « accusations graves sans contradictoire portĂ©es avec une apparence de fausse neutralitĂ© Â». Ils reprochent par ailleurs Ă  ses contributeurs de crier Ă  la censure « dĂšs que leur identitĂ© et leur motivation sont questionnĂ©es Â».

Cet appel du Point suit pour mĂ©moire la publication d’un article d’Erwan Seznec, journaliste Ă  l’hebdomadaire, dans lequel ce dernier donne des Ă©lĂ©ments permettant d’identifier l’un des contributeurs de l’encyclopĂ©die, actif sur la fiche dĂ©diĂ©e au magazine. Ce « doxing Â» a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© de menaces non voilĂ©es, lesquelles ont dĂ©clenchĂ© la publication d’une lettre ouverte Ă©manant de la communautĂ© des contributeurs.

« La moindre des rigueurs intellectuelles exige de donner la parole Ă  toutes les parties concernĂ©es, principe largement bafouĂ© sur WikipĂ©dia. Si l’anonymat peut et doit protĂ©ger les sources et les lanceurs d’alertes, il n’est pas acceptable qu’il soit devenu l’arme principale de vengeurs masquĂ©s dans leurs combats idĂ©ologiques contre des organisations qui ne correspondent pas Ă  leur projet politique Â», concluent les signataires, qui demandent Ă  la Fondation Wikimedia la mise en place de garde-fous plus efficaces contre les dĂ©tournements idĂ©ologiques.

Parmi les signataires, on rencontre quelques personnalitĂ©s qui ont dĂ©jĂ  eu publiquement maille Ă  partir avec les contributeurs de WikipĂ©dia, comme Caroline Fourest, directrice de la rĂ©daction de Franc-Tireur, l’éditorialiste du Figaro EugĂ©nie BastiĂ©. Il s’y trouve aussi d’autres noms, qui n’ont a priori pas d’affect particulier vis-Ă -vis de l’encyclopĂ©die, comme le politologue et chercheur belge François Gemenne, connu notamment pour ĂȘtre l’un des co-auteurs du sixiĂšme rapport du GIEC.

« Je conçois que ma signature puisse surprendre, au milieu de celles de gens dont je ne partage souvent pas du tout les idĂ©es (pas tous nĂ©anmoins). J’ai signĂ© parce qu’il me semble dangereux qu’on assimile Le Point Ă  un journal d’extrĂȘme-droite, s’explique ce dernier sur X. Assimiler Ă  l’extrĂȘme-droite tout propos de droite conservatrice avec lequel on n’est pas d’accord, ça dĂ©force la lutte contre l’extrĂȘme-droite Â», ajoute-t-il, avant de prĂ©ciser que sa signature ne vaut pas caution des intimidations lancĂ©es Ă  l’encontre de contributeurs WikipĂ©dia.

Un appel doublĂ© d’une mise en demeure

La charge mĂ©diatique du Point s’accompagne d’une mise en demeure, adressĂ©e par les conseils du magazine Ă  la Fondation Wikimedia. La teneur de ce courrier formel est rĂ©vĂ©lĂ©e par un autre hebdomadaire enclin Ă  dĂ©noncer les travers de l’encyclopĂ©die, Marianne. Les avocats y dĂ©noncent notamment « la mise en ligne manifestement malveillante d’informations partielles, partiales et erronĂ©es Â» relatives au Point. Ils y voient une « violation du principe de neutralitĂ© Â» et l’attribuent Ă  « un petit groupe de contributeurs, manifestement militants et en dĂ©saccord avec la ligne Ă©ditoriale du magazine Â».

Sur ce cas particulier, ils demandent Ă  l’hĂ©bergeur de protĂ©ger la page du Point, en l’assortissant par exemple d’un bandeau d’information stipulant qu’elle a fait l’objet d’une guerre d’édition, et regrettent qu’aucune sanction ne soit prise Ă  l’encontre des contributeurs manifestement partisans dans leurs travaux.

Plus largement, ils reprochent Ă  l’encyclopĂ©die ses rĂšgles quant aux sources utilisĂ©es pour justifier la lĂ©gitimitĂ© d’une contribution et font valoir que WikipĂ©dia ne dispose d’aucun « moyen de notification ou d’action permettant Ă  une personne visĂ©e par un contenu malveillant d’en demander la suppression Â» tel que prĂ©vu par le rĂšglement europĂ©en relatif Ă  un marchĂ© unique des services numĂ©riques (le fameux DSA, qui liste Wikimedia parmi les trĂšs grandes plateformes soumises au rĂšglement).

De l’importance des sources

Dans leur lettre ouverte, les contributeurs de WikipĂ©dia rappelaient quant Ă  eux que leur travail communautaire d’édition est rĂ©gi par les cinq principes fondateurs de l’encyclopĂ©die, dont le caractĂšre ouvert Ă  tous se veut justement le principal rempart contre les tentatives d’ingĂ©rence, quelles qu’elles soient. N’importe qui peut en effet modifier un article de l’encyclopĂ©die, sous rĂ©serve d’en respecter les rĂšgles et de ne pas ĂȘtre l’objet principal de l’article en question, et c’est ensuite par le biais des discussions associĂ©es qu’est censĂ© Ă©merger le consensus garantissant une forme de neutralitĂ©.

L’ambition encyclopĂ©dique suppose par ailleurs qu’un Ă©lĂ©ment d’information ne soit ajoutĂ© Ă  un article WikipĂ©dia que s’il peut ĂȘtre rattachĂ© Ă  une source faisant autoritĂ©. C’est d’ailleurs l’un des reproches formulĂ©s par Erwan Seznec, journaliste au Point, Ă  l’encontre de l’encyclopĂ©die : les membres de cette derniĂšre privilĂ©gieraient les sources apparentĂ©es Ă  la pensĂ©e de gauche pour nourrir les critiques Ă  l’encontre de son employeur.

Le vƓu pieux de la neutralitĂ©

La trĂšs longue discussion associĂ©e Ă  l’édition de la fiche dĂ©diĂ©e au Point illustre la subtilitĂ© de l’exercice de sĂ©lection des sources, et la catĂ©gorisation de ces derniĂšres entre sources primaires, secondaires et tertiaires, telles que dĂ©finies dans les processus de l’encyclopĂ©die. Comme le rappelle David Monniaux, chercheur en informatique et contributeur historique de WikipĂ©dia, l’article relatif au Point ne dit pas que le magazine est d’extrĂȘme-droite : il « pointe des sources qui disent que certains thĂšmes du journal sont proches de ceux de l’extrĂȘme-droite Â».

« Aucun point de vue ne doit ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme Ă©tant la vĂ©ritĂ©. Il ne faut jamais affirmer, sous-entendre ou mĂȘme laisser croire qu’un des points de vue est d’une quelconque façon meilleur, Ă©gal ou moins bon qu’un autre. Ni imposer systĂ©matiquement un point de vue, en rĂ©voquant catĂ©goriquement ce qui pourrait sembler diverger de sa propre opinion (mĂȘme si le point de vue que l’on voudrait imposer est scrupuleusement sourcĂ© ou trivialement rĂ©pandu au sein de l’opinion publique) Â», promeuvent Ă  ce sujet les principes fondateurs de WikipĂ©dia.

Si l’équilibre entre les diffĂ©rents points de vue doit Ă©merger du consensus, la recherche de neutralitĂ© ne relĂšverait-elle pas du vƓu pieux ? « Parfois, les dĂ©bats sont rugueux, voire violents, et on ne trouve pas beaucoup de volontaires pour prendre des coups, fait remarquer le blogueur (et contributeur WikipĂ©dia) Authueil. Le problĂšme est accentuĂ© par la taille, finalement assez rĂ©duite, de la communautĂ© française, avec des dĂ©bats qui peuvent se restreindre Ă  une dizaine de personnes sur une page de discussion, et tourner en rond, sans que personne n’intervienne pour dĂ©bloquer la situation, faute de rĂšgles claires Â». WikipĂ©dia en français compte pour mĂ©moire un peu plus de 19 000 contributeurs actifs, pour environ 2,67 millions d’articles, et discute, comme le souligne Authueil, de l’élaboration de recommandations dĂ©diĂ©es Ă  la minimisation des polĂ©miques.

Est-ce finalement Ă  ce niveau que se situe le cƓur du problĂšme ? Dans un billet consacrĂ© Ă  cette castagne, l’universitaire Jean-NoĂ«l Lafargue souligne le contexte trĂšs particulier dans lequel intervient la charge du Point, quelques semaines aprĂšs qu’Elon Musk a intensifiĂ© ses attaques Ă  l’encontre de WikipĂ©dia. Et il reprend l’idĂ©e, dĂ©jĂ  exprimĂ©e par David Monniaux, selon laquelle c’est peut-ĂȘtre le caractĂšre anti-commercial de WikipĂ©dia qui lui vaut cet opprobre : « Quoi de plus inquiĂ©tant, quoi de plus subversif, dans un monde marchand, que ce qui ne peut ĂȘtre achetĂ© ? Si WikipĂ©dia est politique, ce n’est pas par je ne sais quel tropisme « woke Â» (je connais plus d’un wikipĂ©dien clairement d’extrĂȘme-droite), c’est par sa rĂ©sistance aux intĂ©rĂȘts mercantiles, par sa dĂ©fense de la connaissance, et par la soliditĂ© ses principes fondateurs Â».

« N’empĂȘche, malgrĂ© les sources empoisonnĂ©es et les coups de feu qui s’y Ă©changent, WikipĂ©dia reste l’un des derniers espaces sauvages du Web Â», concluait de son cĂŽtĂ© le Point en 2007 dans un article qui, dĂ©jĂ  pointait du doigt les « dĂ©rives de ce systĂšme anti-Ă©lites Â».

Recherche : des universités à plus de 30 articles scientifiques rétractés par an

Recherche : des universités à plus de 30 articles scientifiques rétractés par an

La revue Nature a analysĂ© quelles institutions scientifiques dans le monde rĂ©tractaient le plus d’articles. On retrouve dans sa liste notamment des universitĂ©s indiennes, l’UniversitĂ© du Roi-Saoud en Arabie saoudite et des universitĂ©s chinoises, dont celle qui publie annuellement le fameux classement de Shanghai.

Nature, une des revues scientifiques les plus connues, a rĂ©cupĂ©rĂ© les donnĂ©es de plusieurs entreprises qui ont lancĂ© des outils d’intĂ©gritĂ© scientifique pour en tirer la liste des institutions qui rĂ©tractent le plus d’articles.

Dans le lot, la plus importante universitĂ© d’Arabie Saoudite, l’UniversitĂ© du Roi-Saoud, est celle qui se distingue le plus. Mais on y retrouve aussi des universitĂ©s chinoises, dont l’universitĂ© Jiao Tong de Shanghai. Celle-ci est responsable du fameux « Classement de Shanghai Â» des universitĂ©s qui, tous les 15 aout, met de la poudre aux yeux et de la pseudo-science dans la politique de la recherche et de l’enseignement supĂ©rieur, notamment en France.

Depuis quelques annĂ©es, quelques journalistes scientifiques et chercheurs tirent le signal d’alarme Ă  propos de l’augmentation des articles scientifiques qui sont, au bout d’un certain temps, rĂ©tractĂ©s. Next a dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© le site Retraction Watch crĂ©Ă© en 2010 et l’outil Feet of Clay Detector du chercheur toulousain Guillaume Cabanac.

Y a du bon dans la rétractation

Rappelons quand mĂȘme ici qu’une rĂ©tractation n’est pas un mal en soi, au contraire mĂȘme : une rĂ©tractation est le signe que le systĂšme de publication a repĂ©rĂ© un article qui Ă©tait problĂ©matique et l’a Ă©cartĂ©. Soit parce qu’il contenait une erreur, soit parce que la recherche Ă©tait entachĂ©e d’un problĂšme d’intĂ©gritĂ© scientifique (plagiat, modification de donnĂ©es
).

Mais si les chercheurs d’une institution sont responsables de beaucoup d’articles rĂ©tractĂ©s, c’est qu’il y a sans doute un problĂšme d’intĂ©gritĂ© scientifique dans cette institution.

L’UniversitĂ© du Roi-Saoud dans le trio de tĂȘte

La revue Nature a voulu savoir quelles Ă©taient les institutions les plus responsables de rĂ©tractations. Elle a contactĂ© des startups qui ont lancĂ© ces derniĂšres annĂ©es des outils autour de l’intĂ©gritĂ© scientifique : Argos, Signals et Dimensions Author Check. Ceux-ci s’appuient notamment sur la base de donnĂ©es de Retraction Watch cĂ©dĂ©e en 2023 Ă  l’ONG Crossref et qui a ouvert l’accĂšs via une API.

Comme les outils n’agrĂšgent pas les donnĂ©es de la mĂȘme façon, le classement varie un peu suivant celui qui est utilisĂ©. Par exemple, certains font la diffĂ©rence entre l’UniversitĂ© de Jilin et l’hĂŽpital qui en dĂ©pend, d’autres non. La revue fait aussi remarquer que « les institutions qui comptent le plus grand nombre d’articles rĂ©tractĂ©s n’ont gĂ©nĂ©ralement pas les taux de rĂ©tractation les plus Ă©levĂ©s, parce qu’elles sont de grande taille et publient donc beaucoup ».

On peut constater dans les graphiques de la revue repris ci-dessous que l’UniversitĂ© du Roi-Saoud figure toujours dans le trio de tĂȘte avec plus de 340 articles rĂ©tractĂ©s en 10 ans, soit 34 par an en moyenne.

La Chine, l’Arabie Saoudite et l’Inde doivent beaucoup rĂ©tracter

Si on se concentre sur les donnĂ©es des 10 derniĂšres annĂ©es, on peut voir que la plupart des universitĂ©s prĂ©sentes dans ce classement sont chinoises. Mais la seconde partie des graphiques, qui se concentre sur les annĂ©es 2020 - 2024, montre une tendance Ă  la disparition de ces universitĂ©s chinoises au « profit Â» des saoudiennes et indiennes. Plusieurs hypothĂšses peuvent ĂȘtre creusĂ©es : une pĂ©riode post-covid diffĂ©rente en Chine, un changement de politique d’incitation Ă  la publication ?

En tout cas, il existe des variations significatives entre les diffĂ©rentes institutions de recherche, et ce, au sein d’un mĂȘme pays. « Il est tentant de se demander si les diffĂ©rences sont liĂ©es Ă  des primes variables pour les chercheurs dans les diffĂ©rentes institutions Â», souligne le cofondateur du site web Retraction Watch, Ivan Oransky, interrogĂ© par Nature.

Le chercheur indĂ©pendant Achal Agrawal a crĂ©Ă© un outil qui scrute les rĂ©tractations en Inde : India Research Watch Il pointe Ă  Nature le fait que, dans ce pays, la plupart des institutions qui affichent les taux de rĂ©tractation les plus Ă©levĂ©s sont privĂ©es et situĂ©es dans l’État du Tamil Nadu. Achal Agrawal propose aussi un outil pour scruter les rĂ©tractations dans les autres pays du monde.

La revue scientifique (qui est donc aussi impliquĂ© dans le processus de validation des articles scientifiques) prĂ©cise que « les donnĂ©es relatives aux rĂ©tractations montrent qu’il s’agit d’évĂ©nements rares Â» et ajoute, « sur les plus de 50 millions d’articles publiĂ©s au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, par exemple, seuls 40 000 environ (moins de 0,1 %) ont Ă©tĂ© rĂ©tractĂ©s, selon les jeux de donnĂ©es  Â».

Mais ce chiffre ne reprĂ©sente pas tous les articles scientifiques publiĂ©s qui posent problĂšme : certaines revues ou certains champs de recherche rechignent encore Ă  faire la chasse aux articles qui devraient ĂȘtre rĂ©tractĂ©s pendant que d’autres, l’anesthĂ©sie-rĂ©animation (anesthesiology en anglais) notamment, ont une petite communautĂ© de chercheurs qui a pris Ă  bras-le-corps le problĂšme.

DonnĂ©es personnelles : les Ă©changes avec l’Europe menacĂ©s par les États-Unis

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DonnĂ©es personnelles : les Ă©changes avec l’Europe menacĂ©s par les États-Unis

Fin janvier, Donald Trump exigeait la dĂ©mission de trois membres dĂ©mocrates du PCLOB (Privacy and Civil Liberties Oversight Board), un maillon essentiel de l’actuel Data Privacy Framework. Pour un nombre croissant de personnes, le destin de cet accord-cadre si dĂ©criĂ© est dĂ©sormais sombre. Le dĂ©putĂ© Philippe Latombe a rĂ©pondu Ă  nos questions.

Les relations avec les États-Unis se tendent. Fin janvier, avant que la question ukrainienne soit frontalement abordĂ©e, le premier coup de boutoir est venu sous la forme d’une demande expresse de la Maison-Blanche : les trois membres dĂ©mocrates du PCLOB devaient dĂ©missionner ou ĂȘtre renvoyĂ©s.

Le rĂŽle du PCLOB

Le Privacy and Civil Liberties Oversight Board a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 2004 par le CongrĂšs amĂ©ricain. Cette agence indĂ©pendante a pour mission de conseiller le prĂ©sident des États-Unis sur les questions de vie privĂ©e et de libertĂ©s civiles. Son autre grande mission est de s’assurer que les mesures prises par le gouvernement en matiĂšre de lutte contre le terrorisme n’empiĂštent pas trop profondĂ©ment sur les libertĂ©s civiles.

Quel rapport avec l’Europe ? Le PCLOB joue un rĂŽle clĂ© dans les accords-cadres existants entre l’Union europĂ©enne et les États-Unis pour les Ă©changes de donnĂ©es. On parle donc du Data Privacy Framework, entrĂ© en vigueur en juillet 2023. Il avait remplacĂ© le Privacy Shield, lui-mĂȘme un hĂ©ritier du Safe Harbor. Les deux premiers cadres avaient Ă©tĂ© torpillĂ©s par les arrĂȘts Schrems rendus par la Cour de justice de l’Union europĂ©enne.

Or, plusieurs lois amĂ©ricaines, dont la fameuse Section 702 de la FISA, ont Ă©tĂ© jugĂ©es incompatibles avec le droit europĂ©en. C’était l’essence des arrĂȘts Schrems I et II. Le DPF, reprenant les bases des anciens cadres, a ajoutĂ© quelques garanties supplĂ©mentaires, dont la participation du PCLOB.

Ces accords sont cruciaux pour la circulation des donnĂ©es. Ils Ă©tablissent une adĂ©quation entre l’Europe et les États-Unis, Ă©tablissant que les garanties en matiĂšre de la protection de la vie privĂ©e y sont, dans les grandes lignes, Ă©quivalentes. Le DPF garantit notamment que les donnĂ©es personnelles confiĂ©es aux grandes entreprises amĂ©ricaines de la tech seront bien traitĂ©es.

Nuages noirs autour du Data Privacy Framework

En Europe, nombreuses sont les personnes Ă  vouloir faire tomber le Data Privacy Framework. Maximilien Schrems bien sĂ»r, Ă  l’origine des deux arrĂȘts qui portent son nom, et crĂ©ateur de l’association noyb. En France, le dĂ©putĂ© Philippe Latombe. Ce dernier avait lancĂ© un recours devant le Tribunal de l’Union europĂ©enne en septembre 2023. Il avait Ă©galement fustigĂ© la Commission europĂ©enne en octobre dernier quand elle avait annoncĂ© que le Data Privacy Framework donnait toujours satisfaction. Dans son long rapport (PDF), la Commission rappelait Ă  de nombreuses reprises le rĂŽle central que jouait le PCLOB.


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Comment l’IA gĂ©nĂ©rative pourrait amĂ©liorer le triage des patients aux urgences

Intelligence artificielle, conséquences réelles
Comment l’IA gĂ©nĂ©rative pourrait amĂ©liorer le triage des patients aux urgences

L’intelligence artificielle reproduit les biais humains, puisqu’elle est gĂ©nĂ©ralement entrainĂ©e sur des donnĂ©es biaisĂ©es. Mais l’IA peut aussi servir Ă  mesurer et essayer de contrer les biais humains. Des chercheurs expliquent « comment l’IA gĂ©nĂ©rative pourrait aider Ă  amĂ©liorer la prise en charge Â» des patients aux urgences.

L’Institut national de la santĂ© et de la recherche mĂ©dicale (Inserm) revient sur une Ă©tude publiĂ©e dans Proceedings of Machine Learning Research (PMLR). Elle est signĂ©e par des chercheurs de l’universitĂ© de Bordeaux, qui se sont basĂ©s sur des donnĂ©es du CHU du chef-lieu de la Nouvelle-Aquitaine.

Des biais pendant le triage aux urgences de l’hîpital

L’Inserm explique, en guise d’introduction, que « les biais cognitifs humains peuvent particuliĂšrement impacter la prise de dĂ©cision lorsque celle-ci doit ĂȘtre rapide, en particulier lorsqu’elle prĂ©sente un enjeu vital, comme lors de la prise en charge mĂ©dicale aux urgences par exemple Â». L’Institut ajoute que « les nouveaux algorithmes d’IA gĂ©nĂ©rative peuvent ĂȘtre mis Ă  profit pour identifier et comprendre les biais cognitifs humains Â».

Ce dont parle l’étude du jour sont des « raccourcis cognitifs Â» qui arrivent lorsque des personnes doivent se former une opinion ou prendre une dĂ©cision « Ă  partir d’une information incomplĂšte ou peu nuancĂ©e Â». Les biais sont toujours un peu les mĂȘmes dans ce genre de situation – sexe/genre, l’ñge, l’ethnie
 – « et conduire Ă  sous-estimer ou Ă  surestimer la sĂ©vĂ©ritĂ© de l’état d’une personne Â».

Les chercheurs ont voulu identifier ces biais et voir comment ils pouvaient diminuer leur impact. Ils ont pour cela utilisĂ© une intelligence artificielle gĂ©nĂ©rative, sur un cas prĂ©cis : le triage des patients aux urgences mĂ©dicales. Pour une fois, elle ne va pas reproduire les biais des humains, mais au contraire tenter de les identifier.

Un enjeu doublement critique

L’équipe de recherche Ă©tait dirigĂ©e par Emmanuel Lagarde (directeur de recherche Inserm). L’enjeu du triage aux urgences peut ĂȘtre critique : « la sous-estimation d’une urgence qui reporterait la prise en charge peut entraĂźner la dĂ©gradation du pronostic d’un patient. A contrario, surestimer la gravitĂ© de l’état de la personne peut entraĂźner une surutilisation de ressources qui peut ĂȘtre particuliĂšrement prĂ©judiciable en cas d’affluence forte Â».

La premiĂšre phase de l’opĂ©ration est classique : entraĂźner l’intelligence artificielle Ă  trier les patients arrivant aux urgences en se basant sur leur dossier, « reproduisant ainsi les Ă©ventuels biais cognitifs du personnel infirmier en charge de ce triage Â». 480 000 entrĂ©es aux urgences du CHU de Bordeaux (entre janvier 2013 et dĂ©cembre 2021) ont ainsi Ă©tĂ© analysĂ©es.

Les données disponibles

Les donnĂ©es comprennent notamment la date et heure l’admission, le sexe du patient, le motif d’arrivĂ©e aux urgences, l’historique et les antĂ©cĂ©dents mĂ©dicaux, des signes vitaux (frĂ©quence cardiaque, frĂ©quence respiratoire et pression artĂ©rielle, entre autres) ainsi que le score de triage associĂ©.

On retrouve Ă©galement des informations relatives au personnel soignant au triage, notamment leur sexe, le nombre d’annĂ©es d’expĂ©rience et s’ils ont reçu une formation spĂ©cialisĂ©e. Un exemple est donnĂ© :

Une IA Ă©value les patients « comme le ferait le soignant Â»

Une fois la phase d’apprentissage terminĂ©, le modĂšle (un LLM de « taille moyenne Â») Ă©tait donc capable d’évaluer la sĂ©vĂ©ritĂ© de l’état du patient, « comme le ferait le soignant Â».

Les chercheurs expliquent avoir testĂ© Mistral 7B, BioMistral 7B Labrak, Mixtral 8x7B 3 et Llama 3 8B. Selon la publication scientifique, « Mistral 7B et Llama 3 8B sont capables d’imiter le triage d’urgence humain avec une prĂ©cision satisfaisante Â».

L’IA refait les calculs sur des dossiers « maquillĂ©s Â»

La seconde phase peut alors commencer : le dossier est « maquillĂ© Â» en modifiant le genre du patient. Le modĂšle attribuait alors un nouveau score de sĂ©vĂ©ritĂ©. La diffĂ©rence entre les deux scores permet d’estimer le biais cognitif dĂ» au genre.

Le rĂ©sultat ne devrait pas surprendre grand monde :

« Les rĂ©sultats ont montrĂ© un biais significatif de l’IA au dĂ©triment des femmes : Ă  dossiers cliniques identiques, la sĂ©vĂ©ritĂ© de leur Ă©tat avait tendance Ă  ĂȘtre sous-Ă©valuĂ©e par rapport Ă  celle des hommes (environ 5 % Ă©taient classĂ©es « moins critiques Â» tandis que 1,81 % Ă©taient classĂ©es comme « plus critiques Â»). A contrario, la sĂ©vĂ©ritĂ© de l’état des hommes avait tendance Ă  ĂȘtre lĂ©gĂšrement surĂ©valuĂ©e (« plus critiques Â» pour 3,7 % contre 2,9 % « moins critiques Â») Â».

D’autres conclusions intĂ©ressantes Ă©manent de cette Ă©tude : « Ce biais est plus prononcĂ© chez les infirmiĂšres ou lorsque les patients signalent des niveaux de douleur plus Ă©levĂ©s, mais il diminue avec l’expĂ©rience du personnel soignant Â».

Les chercheurs en arrivent Ă  la conclusion que « les grands modĂšles de langage peuvent aider Ă  dĂ©tecter et Ă  anticiper les biais cognitifs humains Â», c’est en tout cas ce qu’affirme Emmanuel Lagarde. Et s’ils y arrivent si bien, c’est qu’ils « sont capables d’identifier et de reproduire les biais qui guident la prise de dĂ©cision humaine Â», ajoute Ariel Guerra-Adames, doctorant et premier auteur des travaux.

Ce n’est que le dĂ©but, d’autres biais Ă  analyser

Ce n’est que la premiĂšre Ă©tape de l’étude, la suivante portera sur d’autres biais comme l’ñge et le groupe ethnique des patients. « Ă€ terme, le systĂšme devrait Ă©galement ĂȘtre affinĂ© avec l’introduction de variables non verbales (expressions faciales, ton de la voix) qui n’apparaissent pas nĂ©cessairement dans les donnĂ©es Ă©crites et peuvent ĂȘtre pourtant critiques dans la prise de dĂ©cision Â», prĂ©cise l’Inserm.

Pour l’open source et la reproductivitĂ© de l’étude, on repassera. Les donnĂ©es ne sont pas partagĂ©es pour des questions de confidentialitĂ© des patients et de l’accord des chercheurs avec le CHU de Bordeaux, peut-on lire dans l’étude. « MĂȘme chose pour le code, car certains des principaux scripts contiennent Ă©galement des informations sensibles Â».

Ce n’est pas la premiĂšre fois que l’intelligence artificielle gĂ©nĂ©rative trouve son utilitĂ© dans le domaine mĂ©dical. Nous en parlions rĂ©cemment sur Next.

☕ Un proche de Donald Trump devient co-PDG de la sociĂ©tĂ© de reconnaissance faciale Clearview

Un proche de Donald Trump devient co-PDG de la société de reconnaissance faciale Clearview

Hoan Ton-That a dĂ©missionnĂ© de son poste de PDG de Clearview AI, l’entreprise de reconnaissance faciale servant de prestataire aux forces de l’ordre. Il continuera Ă  siĂ©ger Ă  son conseil d’administration.

L’entreprise s’était fait connaĂźtre pour avoir tĂ©lĂ©chargĂ©, sans leur consentement, des milliards de photos d’ĂȘtre humains sur le web et les rĂ©seaux sociaux, ce qui lui avait valu plusieurs poursuites des CNIL europĂ©ennes notamment, et quelques condamnations.

En septembre 2024, TechCrunch avait calculĂ© que Clearview AI avait accumulĂ© « un total d’environ 100 millions d’euros d’amendes liĂ©es Ă  la protection de la vie privĂ©e dans l’UE Â», que l’entreprise, qui n’a pas de reprĂ©sentant lĂ©gal en Europe, refuse de payer.

Clearview AI se targue aujourd’hui de disposer d’une base de donnĂ©es de plus de 60 milliards d’images, dont l’usage serait rĂ©servĂ© aux forces de police et agences gouvernementales.

D’aprĂšs Forbes, il aurait quittĂ© Clearview « aprĂšs que l’entreprise ait eu du mal Ă  dĂ©crocher d’importants contrats avec le gouvernement fĂ©dĂ©ral » Ă©tats-unien. Une nouvelle direction a dĂšs lors Ă©tĂ© mise en place « pour capitaliser sur les « opportunitĂ©s Ă©mergentes Â» de l’administration Trump ».

L’entreprise est dĂ©sormais co-dirigĂ©e par Hal Lambert, investisseur de la premiĂšre heure et membre du conseil d’administration, co-PDG depuis dĂ©cembre, aux cĂŽtĂ©s de Richard Schwartz, cofondateur de Clearview, qui supervise les opĂ©rations quotidiennes.

Les deux hommes « ont une longue histoire avec le parti rĂ©publicain Â», relĂšve TechCrunch. La sociĂ©tĂ© d’investissement de Lambert, Point Bridge Capital, est en effet connue pour avoir lancĂ© en 2017 le MAGA ETF, un fonds d’investissement qui investit dans des sociĂ©tĂ©s soutenant les candidats rĂ©publicains. Schwartz a pour sa part Ă©tĂ© conseiller principal de Rudy Giuliani lorsqu’il Ă©tait maire de New York.

Ancien collecteur de fonds de Donald Trump, M. Lambert a dĂ©clarĂ© qu’il Ă©tait intervenu pour aider Clearview « avec la nouvelle administration Â», au motif qu’elle offrirait de nouvelles « opportunitĂ©s Â», et qu’il entendait pouvoir « contribuer Ă  cet effort Â».

La premiĂšre administration Trump avait dĂ©jĂ  « fait pression Â» pour intensifier le recours Ă  l’identification biomĂ©trique, notamment aux frontiĂšres du pays, afin de lutter contre l’immigration, rappelle Forbes.

Les prioritĂ©s de la nouvelle administration, « Make America Safe Again Â», et la promesse de Trump d’entamer « la plus grande dĂ©portation de l’histoire de notre pays Â», font entrevoir Ă  M. Lambert « une grande opportunitĂ© Â» pour Clearview :

« Sous l’administration Trump, nous espĂ©rons nous dĂ©velopper davantage que sous l’administration Biden
 Nous discutons avec le [Pentagone], la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure. Nous sommes Ă©galement en dialogue actif avec nombre d’agences diffĂ©rentes Â».

Clearview n’avait pas vraiment rĂ©ussi Ă  dĂ©velopper sous l’administration Biden, qui s’inquiĂ©tait de l’impact que la reconnaissance faciale pourrait avoir sur les droits civils, les libertĂ©s et la vie privĂ©e, souligne Forbes. Le responsable des ventes de Clearview au Pentagone et Ă  la communautĂ© du renseignement avait de son cĂŽtĂ© quittĂ© l’entreprise en dĂ©cembre.

Clearview aurait rĂ©alisĂ© un chiffre d’affaires annuel rĂ©current de 16 millions de dollars, « dont une grande partie a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e par des contrats avec des organismes locaux chargĂ©s de l’application de la loi ». Hal Lambert espĂšre que Clearview, qui n’est toujours pas rentable, triplera son chiffre d’affaires cette annĂ©e.

StopCensoringAbortion : des ONG s’attaquent à la censure de l’info sur les droits reproductifs

Knowledge is health
StopCensoringAbortion : des ONG s’attaquent à la censure de l’info sur les droits reproductifs

L’EFF et la coalition Repro Uncensored lancent une campagne contre la censure de l’information relative à l’avortement et aux droits reproductifs.

#StopCensoringAbortion. Cessez la censure de l’avortement. Sous ce hashtag, l’ONG de dĂ©fense des droits numĂ©riques Electronic Frontier Foundation (EFF) et la coalition de dĂ©fense des droits Ă  l’information sur la santĂ© reproductive Repro Uncensored lancent une campagne pour lutter contre la censure de l’information relative Ă  l’avortement et aux droits reproductifs en ligne.

Leur but : rĂ©pertorier les cas de censure des informations liĂ©es Ă  la santĂ© reproductive et Ă  l’avortement sur les rĂ©seaux sociaux via une page dĂ©diĂ©e, et lutter contre le phĂ©nomĂšne.

De fait, sur TikTok, Instagram ou Facebook, de nombreuses publications liĂ©es Ă  l’avortement « sont rĂ©guliĂšrement signalĂ©es ou supprimĂ©es en raison de violations de « rĂšgles de communautĂ© Â» vagues, quand bien mĂȘme les contenus sont lĂ©gaux et factuels Â», souligne dans un communiquĂ© la juriste de l’EFF Rindala Alajaji.

Activistes et public dans le flou

Quelques semaines Ă  peine aprĂšs que Mark Zuckerberg eut annoncĂ© en fanfare rĂ©duire les dispositifs de modĂ©ration sur les plateformes de Meta au nom de la libertĂ© d’expression, le New-York Times relevait par exemple le blocage et la suppression de comptes et de publications de fournisseurs de pilule d’avortement sur les deux rĂ©seaux sociaux de la sociĂ©tĂ©.

Le manque de transparence des plateformes sociales « laisse les organisations, les influenceurs et les individus dans le noir, alimentant du mĂȘme coup une culture de la censure qui met en danger l’accĂšs du public Ă  des informations vitales sur les soins de santĂ© Â», indique encore l’activiste de l’EFF.

RĂ©percussions mondiales des restrictions Ă©tats-uniennes

L’enjeu est d’autant plus important que la protection fĂ©dĂ©rale du droit Ă  l’avortement a Ă©tĂ© cassĂ©e aux États-Unis en juin 2022. Et que les rĂ©centes coupes budgĂ©taires dĂ©cidĂ©es par Donald Trump touchent non seulement son pays, mais aussi tous ceux dans lesquels des institutions comme l’agence Ă©tats-unienne pour le dĂ©veloppement international (USAID) fournissaient des soins et de l’information sur la santĂ© et les droits reproductifs – selon les estimations du Guttmacher Institute, la coupure de financement pourrait mener Ă  plus de 4 millions de grossesses non dĂ©sirĂ©es, et plus de 8 000 morts Ă  l’accouchement.

En pratique, l’EFF et Repro Uncensored cherchent Ă  collecter des rĂ©cits d’internautes dont les contenus liĂ©s Ă  la santĂ© reproductive ont Ă©tĂ© signalĂ©s, supprimĂ©s ou dont la visibilitĂ© a Ă©tĂ© rĂ©duite via une page spĂ©cialement crĂ©Ă©e sur le site de l’EFF. La page recense aussi diverses Ă©tudes sur la censure de ce type spĂ©cifique de contenu, ainsi que des guides de sĂ©curitĂ© et de protection de la vie privĂ©e pour les activistes fournissant l’accĂšs Ă  l’avortement, les personnels mĂ©dicaux, et les patients.

☕ SSD 4600 de Micron : PCIe 5.0 x4 (jusqu’à 14,5 Go/s) et 3D NAND G9

Dans son communiquĂ©, le fabricant explique que son « SSD 4600 est le premier SSD client Gen 5 de Micron Â». Il est au format M.2, avec une interface x4, le dĂ©bit maximum thĂ©orique est donc de 16 Go/s. Micron se rapproche de cette limite avec jusqu’à 14,5 Go/s en lecture et 12 Go/s en Ă©criture. Les IOPS sont de 2,1 millions dans les deux cas.

Micron affirme que son « SSD 4600 offre une efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique jusqu’à 107 % amĂ©liorĂ©e (Mo/s par watt) par rapport aux SSD de performance Gen 4 Â», c’est-Ă -dire le SSD 3500. Puisque les dĂ©bits sont doublĂ©s, cela signifie qu’il n’y a trĂšs certainement quasiment aucune diffĂ©rence sur la consommation. Mais c’est toujours mieux prĂ©sentĂ© comme le fait Micron


Le SSD exploite des puces TLC 3D NAND G9 (9e gĂ©nĂ©ration). Nous en avions dĂ©jĂ  parlĂ© l’étĂ© dernier, elles disposent de 276 couches, permettant ainsi d’augmenter la densitĂ©. Le contrĂŽleur est un SM2508 (huit canaux) de chez SiliconMotion. La fiche technique est disponible par ici. Le tarif n’est pas prĂ©cisĂ©.

Ce nouveau venu est donc assez proche du Crucial T705 (Crucial est une marque de Micron, pour rappel). Il est annoncĂ© jusqu’à 14,5 Go/s en lecture et 12,7 Go/s en Ă©criture), avec de la 3D NAND TLC sur 232 couches de Micron. Le contrĂŽleur est un Phison PS5026-E26.

D’autres fabricants n’ont pas attendu 2025 pour passer au PCIe 5.0, une norme finalisĂ©e en 2019. On en parlait dĂ©jĂ  en 2021 avec le SSD CD7 de Kioxia (PCIe 5.0 x2) et le PM1743 de Samsung (PCIe 5.0 x4, jusqu’à 13 Go/s et 2,5 millions d’IOPS). Corsair aussi rĂ©pond prĂ©sent avec son MP700 (PCi 5.0 x4,. jusqu’à 10 Go/s et 1,5 millions d’IOPS).

Donald Trump supprime l’indĂ©pendance des agences de rĂ©gulation FTC, FCC et SEC

King Donald the 1st
Donald Trump supprime l’indĂ©pendance des agences de rĂ©gulation FTC, FCC et SEC

Les agences FTC, FCC et SEC régulent les marchés américains et surveillent notamment les entreprises américaines du numérique. Elles opéraient jusque ici de maniÚre indépendante du pouvoir exécutif fédéral américain. Un décret de Donald Trump publié le 18 février dernier veut leur imposer une supervision présidentielle.

La FTC, la FCC et la SEC sont des agences amĂ©ricaines importantes dans la rĂ©gulation du monde Ă©conomique puisqu’elles ont un pouvoir de contrĂŽle sur les entreprises amĂ©ricaines. C’est au prĂ©sident des États-Unis qu’il revient de nommer le ou la responsable de chacune d’entre elles. Donald Trump a, par exemple, nommĂ© Ă  la FTC Andrew Ferguson, Brendan Carr Ă  la tĂȘte de la FCC et Mark Uyeda Ă  celle de la SEC. Mais ces agences avaient, jusque-lĂ , une certaine indĂ©pendance dans leurs dĂ©cisions et pouvaient ĂȘtre en dĂ©saccord avec le prĂ©sident des États-Unis.

Trois agences importantes dans l’écosystĂšme du numĂ©rique

La FTC (Federal Trade Commission), qui a plus de 110 ans, fait appliquer le droit de la consommation amĂ©ricain et contrĂŽle notamment les pratiques anticoncurrentielles. Encore rĂ©cemment, cette agence ouvrait une enquĂȘte sur les pratiques de Microsoft sur le cloud. Elle est aussi intervenue en dĂ©cembre pour interdire Ă  trois entreprises de vendre des donnĂ©es de localisation sensibles. En 2020, elle accusait Facebook de « maintenir illĂ©galement son monopole Â», sans pour autant aller jusqu’à imposer Ă  Meta la cession d’actifs comme Instagram et WhatsApp, comme on pouvait l’imaginer.

La FCC (Federal Communications Commission) rĂ©gule les tĂ©lĂ©coms amĂ©ricains et a, par exemple, rĂ©tabli la rĂ©glementation sur la neutralitĂ© du net aux États-Unis en avril 2024. Elle travaille sur la sĂ©curitĂ© des rĂ©seaux mobiles. C’est aussi elle qui rĂ©gule le lancement des satellites de communication comme ceux de Starlink.

Enfin, la SEC (Securities and Exchange Commission) est l’autoritĂ© amĂ©ricaine des marchĂ©s financiers. En 2018, celle-ci avait par exemple dĂ©cidĂ© de deux amendes contre Tesla et Elon Musk d’un montant total de 40 millions de dollars aprĂšs avoir accusĂ© le dirigeant de l’entreprise de fraude. Avant de s’accorder avec Elon Musk et l’entreprise sur ces montants, l’autoritĂ© avait demandĂ© qu’il soit interdit de fonctions dirigeantes dans une sociĂ©tĂ© cotĂ©e. Finalement, Elon Musk avait acceptĂ© de quitter la prĂ©sidence de l’entreprise tout en gardant les fonctions de DG.

Supervisé et contrÎlé par le président

Mais comme le rapporte ArsTechnica, Donald Trump a donc publiĂ© un dĂ©cret qui affirme que « les fonctionnaires qui exercent de vastes pouvoirs exĂ©cutifs doivent ĂȘtre supervisĂ©s et contrĂŽlĂ©s par le prĂ©sident Ă©lu par le peuple ». La Maison-Blanche a accompagnĂ© ce dĂ©cret d’un texte d’explication dans lequel elle affirme qu’il s’applique aux « agences dites indĂ©pendantes comme la Federal Trade Commission (FTC), la Federal Communications Commission (FCC) et la Securities and Exchange Commission (SEC) Â».

Elle ajoute que « toutes les agences doivent (1) soumettre leurs projets de rĂ©gulation Ă  l’examen de la Maison-Blanche – sans aucune exception pour les agences dites indĂ©pendantes, Ă  l’exception des fonctions de politique monĂ©taire de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale ; et (2) consulter la Maison-Blanche sur leurs prioritĂ©s et leurs plans stratĂ©giques, et la Maison-Blanche fixera leurs normes de performance ».

Pas d’interprĂ©tation lĂ©gale diffĂ©rente de celles du PrĂ©sident ou du procureur gĂ©nĂ©ral

Le dĂ©cret de Donald Trump interdit aussi Ă  tout employĂ© d’une agence fĂ©dĂ©rale quelle qu’elle soit (l’une des trois citĂ©es plus haut, mais aussi les autres agences fĂ©dĂ©rales) de donner un avis diffĂ©rent de Donald Trump : « aucun employĂ© de la branche exĂ©cutive agissant Ă  titre officiel ne peut avancer une interprĂ©tation de la loi comme Ă©tant la position des États-Unis allant Ă  l’encontre de l’avis du prĂ©sident ou du procureur gĂ©nĂ©ral sur une question de droit, y compris, mais sans s’y limiter, l’émission de rĂšglements, d’orientations et de positions avancĂ©es dans le cadre d’un litige, Ă  moins d’y ĂȘtre autorisĂ© par le prĂ©sident ou par Ă©crit par le procureur gĂ©nĂ©ral Â».

« Dans ce dernier dĂ©cret, le rĂ©gime Trump prĂ©tend s’approprier le pouvoir que le CongrĂšs a dĂ©lĂ©guĂ© aux agences de rĂ©gulation indĂ©pendantes et, tel qu’il est rĂ©digĂ©, dĂ©clare que l’interprĂ©tation de la loi par la Maison-Blanche fait « autoritĂ© Â», sans aucune mention des tribunaux Â», explique Ă  ArsTechnica, John Bergmayer responsable juridique de l’ONG Public Knowledge. Il ajoute que, « bien entendu, le prĂ©sident n’est pas, et n’a jamais Ă©tĂ©, l’arbitre final de ce qui est lĂ©gal. Les avocats qui travaillent pour le gouvernement doivent leur allĂ©geance au peuple amĂ©ricain, et non au prĂ©sident Donald J. Trump ».

Nos confrĂšres pointent que l’entourage de Donald Trump affichait dĂ©jĂ  une vision diffĂ©rente du sujet avant son investiture. Le tout juste nommĂ© responsable du Bureau de la gestion et du budget amĂ©ricain, Russ Vought, affirmait, dans une interview donnĂ©e Ă  Tucker Carlson, « il n’existe pas d’agences indĂ©pendantes. Le CongrĂšs a pu les considĂ©rer comme telles – la SEC ou la FCC, la CFPB, toute la soupe Ă  l’alphabet – mais ce n’est pas quelque chose que la Constitution comprend. Il peut donc y avoir des stratĂ©gies diffĂ©rentes avec chacune d’entre elles sur la maniĂšre de les dĂ©manteler, mais en tant qu’administration, la notion mĂȘme d’agence indĂ©pendante devrait ĂȘtre rejetĂ©e ».

Selon le Wall Street Journal, ce dĂ©cret touche aussi l’agence, jusque-lĂ  indĂ©pendante, chargĂ©e d’administrer et de faire appliquer la loi sur le financement des Ă©lections fĂ©dĂ©rales dans ce pays.

Majorana : comment Microsoft veut rĂ©volutionner l’informatique quantique

À 1 000 qubits, on a un Kilimajorana
Majorana : comment Microsoft veut rĂ©volutionner l’informatique quantique

Microsoft annonce des avancĂ©es dans l’informatique quantique permettant de « passer de la dĂ©couverte physique Ă  la mise en Ɠuvre pratique Â». Comment ? GrĂące Ă  l’« information quantique codĂ©e dans des MZM, protĂ©gĂ©e par la topologie, et traitĂ©e via des mesures Â». Vous n’avez pas tout compris ? VoilĂ  les explications, pleines de rebondissements.

L’informatique quantique est un vaste et complexe sujet. Nous avons rĂ©sumĂ© les enjeux dans un article de vulgarisation. Nous avons Ă©galement publiĂ© de longs dossiers sur les qubits, les portes quantiques (et leur importance), l’algorithme de Shor « casseur Â» de cryptographie vous permettant d’en comprendre les enjeux.

Next a Ă©galement dĂ©cryptĂ© les annonces rĂ©centes, dont celle de Google avec sa puce Willow et celles de Microsoft sur l’augmentation des qubits
 sans oublier la fameuse crĂšme quantique de Guerlain. Le sujet est plus que jamais d’actualitĂ©, en tĂ©moigne la levĂ©e de fonds de 100 millions d’euros d’Alice & Bob par exemple.

Les promesses

Revenons aux annonces de Microsoft, avec les promesses pour commencer (elles sont toujours simples Ă  comprendre, contrairement aux explications techniques) : « Cette avancĂ©e pourrait permettre aux ordinateurs quantiques de rĂ©soudre des problĂšmes Ă  grande Ă©chelle en quelques annĂ©es, au lieu de plusieurs dĂ©cennies Â»â€Š C’est du moins ce qu’explique le communiquĂ© en français.

Mais dans la version anglaise, la formulation est diffĂ©rente et ne veut plus dire la mĂȘme chose : cette puce quantique « permettra de rĂ©aliser des ordinateurs quantiques capables de rĂ©soudre des problĂšmes importants, Ă  l’échelle industrielle en quelques annĂ©es, et non en dĂ©cennies Â». Il est cette fois question de l’arrivĂ©e des ordinateurs quantiques « utiles Â» dans quelques annĂ©es.

Voici Majorana 1 et son « cƓur topologique Â»

Microsoft explique que Majorana 1 est « le premier Quantum Processing Unit (QPU) au monde alimentĂ© par un cƓur topologique, conçu pour accueillir jusqu’à un million de qubits sur une seule puce ». Premier point important : c’est la thĂ©orie dans un futur plus ou moins lointain. En pratique, Microsoft n’a pour le moment placĂ© que huit qubits topologiques sur sa puce.

Passons maintenant au cƓur de l’annonce du jour : « le premier topoconducteur au monde Â», aussi appelĂ© supraconducteur topologique. Selon Microsoft, il s’agit d’utiliser la supraconductivitĂ© topologique, « un nouvel Ă©tat de la matiĂšre qui, jusqu’ici, n’existait qu’en thĂ©orie Â». On vous explique.


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Élections allemandes : TikTok et X poussent les contenus favorables au parti d’extrĂȘme droite AfD

AfDĂ©stabilisation
Élections allemandes : TikTok et X poussent les contenus favorables au parti d’extrĂȘme droite AfD

Une Ă©tude montre que les rĂ©seaux sociaux TikTok et X renforcent la visibilitĂ© des contenus en faveur du parti d’extrĂȘme droite allemand AfD alors que la campagne pour Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es bat son plein en Allemagne.

L’Allemagne connait une campagne Ă©lectorale tumultueuse en vue de ses Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es dont le vote aura lieu le 23 fĂ©vrier prochain. Et certaines entreprises de rĂ©seaux sociaux s’en mĂȘlent.

DĂšs le 20 dĂ©cembre, Elon Musk a exprimĂ© sur son propre rĂ©seau social, X, sa prĂ©fĂ©rence pour le parti d’extrĂȘme droite allemand AfD.

Mais une Ă©tude menĂ©e par l’ONG Global Witness [PDF], qui se concentrait jusque-lĂ  sur la corruption politique dans des pays en dĂ©veloppement, et repĂ©rĂ©e par TechCrunch, montre que les algorithmes de recommandation de TikTok et de X ont des biais majeurs mettant en avant les contenus en faveur du parti d’extrĂȘme droite AfD.

Global Witness a voulu Ă©tudier les biais des flux « Pour vous Â» proposĂ©s par les trois rĂ©seaux sociaux les plus populaires en Allemagne : Instagram, TikTok et X. Alors que la plateforme de partage d’images de Meta n’a favorisĂ© aucun contenu politique, les deux autres plateformes ont largement mis en avant des messages pro-AfD.

Des comptes crĂ©Ă©s pour l’occasion

Pour son Ă©tude, l’ONG a crĂ©Ă©, sur chacune des trois plateformes, trois comptes en Allemagne (pour X et Instagram sur des ordinateurs avec un historique de cookies et de navigation vierge pour chaque test, pour TikTok sur un smartphone aprĂšs avoir fait une rĂ©initialisation d’usine pour chaque test). Avec chacun de ces comptes, ils ont suivi les 4 partis les plus importants et leurs leaders. Enfin, ils ont cliquĂ© sur 5 posts de chacun de ces comptes en visionnant pendant au moins 30 secondes les vidĂ©os postĂ©es si ces publications en comportaient.

Global Witness explique dans son rapport sa dĂ©marche : « Nous avons cherchĂ© Ă  alimenter les comptes avec un intĂ©rĂȘt Ă©gal pour les quatre grands partis allemands – les chrĂ©tiens-dĂ©mocrates (CDU), l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), les sociaux-dĂ©mocrates (SPD) et les Verts – en cliquant sur « suivre Â» sur l’un des comptes officiels de leur parti et sur le compte de leur leader, et en regardant le contenu ».

3/4 de contenus mis en avant par TikTok pro-AfD, 2/3 sur X et aucun chez Instagram

RĂ©sultat ? Du cĂŽtĂ© d’Instagram, la quasi-totalitĂ© des publications politiques proposĂ©s par la plateforme dans le flux des comptes tests de l’ONG provenaient des comptes suivis par les comptes test. La plateforme de Meta n’a montrĂ© qu’un contenu politique qui ne venait pas des comptes suivis. Celui-ci a Ă©tĂ© publiĂ© par un compte pro-SPD.

TikTok et X proposent, par contre, dans les flux « Pour vous Â», beaucoup plus de contenus politiques qui proviennent de comptes qui n’étaient pas suivis par l’ONG. Sur TikTok, 3/4 d’entre eux Ă©taient des contenus favorables Ă  l’AfD et sur X, 2/3 Ă©taient favorables au parti d’extrĂȘme droite allemand :

L’ONG a aussi recueilli les messages recommandĂ©s qui critiquaient les diffĂ©rents partis allemands et montre que ces critiques concernaient plus le parti d’extrĂȘme droite que les autres :

Pas de surpublication de l’AfD pour l’expliquer

Global Witness affirme qu’on ne peut pas attribuer ces chiffres Ă  une surpublication de l’AfD sur ces rĂ©seaux par rapport aux autres partis : « sur TikTok, l’AfD et son leader ne sont pas ceux qui publient le plus de contenus. La CDU et son leader ont publiĂ© 69 % de contenus en plus que l’AfD et son leader en 2025, et les Verts et leur leader ont publiĂ© 24 % de contenus en plus Â».

Et sur X, « l’AfD et son chef ont publiĂ© plus de contenus que les autres partis jusqu’à prĂ©sent en 2025 » mais l’ONG remarque : « les Verts et leur chef y ont publiĂ© le deuxiĂšme plus grand nombre de messages et, dans nos tests, le contenu favorable aux Verts Ă©tait le moins visible, tandis que le contenu favorable Ă  l’AfD Ă©tait le plus visible. La frĂ©quence des publications ne nous renseigne pas beaucoup sur la hiĂ©rarchisation algorithmique Â».

L’ONG explique qu’on ne sait pas trop ce qui joue dans la mise en avant par ces plateformes. « Ma meilleure infĂ©rence est qu’il s’agit d’une sorte d’effet secondaire involontaire des algorithmes qui sont basĂ©s sur l’engagement Â», explique Ellen Judson de Global Witness Ă  TechCrunch : «  Et c’est ce qui se produit lorsque, essentiellement, les entreprises conçues pour maximiser l’engagement des utilisateurs sur leurs plateformes finissent par devenir des espaces de discussion dĂ©mocratique – il y a lĂ  un conflit entre les impĂ©ratifs commerciaux et l’intĂ©rĂȘt public et les objectifs dĂ©mocratiques Â».

D’autres hypothĂšses peuvent ĂȘtre faites. La semaine derniĂšre, Karine Caunes et Florent Lefebvre, du Think tank Digihumanism, ont mis en ligne [PDF] une analyse d’une « possible prĂ©sence d’une manipulation de l’information concernant les Ă©lections allemande de 2025 Â» sur le rĂ©seau social X. Sur LinkedIn, Florent Lefebvre, la rĂ©sume ainsi : « dans le sillage d’Elon Musk, des milliers de comptes Twitter/X se sont crĂ©Ă©s pour soutenir l’AFD, le parti d’extrĂȘme droite allemande. Et cette fois-ci, ça va beaucoup plus loin que les petites opĂ©rations russes, parce que ça marche et ça fait des DIZAINES DE MILLIONS DE VUES ».

Nos confrĂšres d’Arte ont consacrĂ© une vidĂ©o de 6 minutes au sujet.

Humane rachetée par HP pour 116 millions de dollars

Dis Siri, qu'est-ce qu'un flop ?
Humane rachetée par HP pour 116 millions de dollars

AprÚs avoir essuyé un échec commercial à la sortie de son AI Pin, initialement promu comme un potentiel remplaçant des smartphones, Humane passe dans le giron de HP.

Humane voulait remplacer les smartphones avec l’AI Pin, une broche connectĂ©e. Ses dĂ©buts s’étaient faits en fanfare : crĂ©Ă©e en 2018, Humane avait levĂ© 230 millions de dollars auprĂšs de Qualcomm, de Microsoft, ou encore du fondateur d’OpenAI Sam Altman. En 2023, encore, la sociĂ©tĂ© Ă©tait valorisĂ©e proche du milliard de dollars.

Mais depuis le lancement du fameux AI Pin, l’histoire s’est ternie. Vendu 699 dollars, auxquels s’ajoute un abonnement de 24 dollars par mois, le badge devait rendre les appels tĂ©lĂ©phoniques, l’envoi de texto, la prise de notes, la recherche d’informations ou quantitĂ©s d’autres opĂ©rations rĂ©alisables sur smartphone
 plus simples qu’avec un smartphone.

Peu fiable et peu pratique, l’AI Pin a rapidement collectĂ© les tests et avis nĂ©gatifs, que ce soit pour sa lenteur de rĂ©action, pour ses bugs le poussant Ă  rĂ©citer ses propres instructions ou Ă  rĂ©pondre Ă  cĂŽtĂ©, pour le fait que sa batterie chauffe sans cesse
 ou simplement pour son prix.

HP reprend le logiciel et une partie des Ă©quipes

Au bout de cinq ans d’existence, la sociĂ©tĂ© revend donc Ă  HP sa plateforme logicielle Cosmos, qui a suscitĂ© le dĂ©pĂŽt de plus de 300 brevets et demande brevets, pour 116 millions d’euros. Le constructeur doit aussi embaucher une partie des employĂ©s de Humane – une fin plus positive que la cessation d’activitĂ© pure et simple, mais bien loin du milliard de dollars que visaient ses fondateurs Imran Chaudhri et Bethany Bongiorno Ă  peine une semaine aprĂšs le lancement de leur produit.

Comme nous l’expliquions il y a quelques mois, Sam Altman a investi dans d’autres activitĂ©s visant Ă  crĂ©er du hardware dĂ©diĂ© Ă  l’IA, aux cĂŽtĂ©s de l’ancien directeur du design d’Apple Jony Iver et de la veuve du fondateur d’Apple Laurene Powell Jobs. Le fondateur d’OpenAI a par ailleurs financĂ© une autre tentative malheureuse de crĂ©er du hardware : Magic Leap, qui annonçait crĂ©er un nouveau marchĂ© du cĂŽtĂ© des casques de rĂ©alitĂ© augmentĂ©e mais n’a pas su convaincre.

☕ Aux États-Unis, NVIDIA (re)lance son « Verified Priority Access Â» pour les RTX 5090 et 5080

En 2022, NVIDIA avait lancĂ© un « Verified Priority Access Â» pour permettre un accĂšs aux cartes GeForce RTX 4090 Founders Edition. Les RTX 4080 avaient rapidement suivi, et mĂȘme des cartes personnalisĂ©es par des partenaires.

La sociĂ©tĂ© se disait alors consciente qu’il pouvait ĂȘtre difficile de se procurer ces cartes aprĂšs leur lancement. Avec ce programme, elle disait contacter des joueurs et crĂ©ateurs de contenus pour leur donner la possibilitĂ© d’acheter le plus puissant GPU du moment.

NVIDIA vient de remettre le couvert, mais avec quelques diffĂ©rences. Si le programme consiste toujours Ă  fournir un accĂšs prioritaire Ă  des cartes graphiques aux États-Unis, il concerne d’entrĂ©e de jeu les RTX 5090 et 5080 Founders Edition. Il n’est pour le moment pas question des cartes des partenaires.

En outre, l’entreprise passe cette fois par un formulaire, dans lequel il faut donner certaines informations, dont le compte NVIDIA (qui doit avoir Ă©tĂ© crĂ©Ă© au plus tard le 30 janvier dernier). On ne sait pas comment la sociĂ©tĂ© procĂšdera ensuite, mais les personnes sĂ©lectionnĂ©es recevront une invitation. Les messages commenceront Ă  ĂȘtre envoyĂ©s la semaine prochaine.

NVIDIA ne prĂ©cise pas dans son message combien de cartes seront ainsi disponibles. Une nouvelle fois, elle se dit consciente qu’il peut ĂȘtre complexe de se fournir en cartes graphiques rĂ©cemment lancĂ©es. Et pour cause : les RTX 5080 et 5090 ont Ă©tĂ© officiellement lancĂ©es il y a trois semaines, mais sont trĂšs difficiles Ă  obtenir.

PlutĂŽt qu’amĂ©liorer la gestion des stocks en pĂ©riode de lancement, le fabricant propose donc un « concours Â» maison pour espĂ©rer avoir « la possibilitĂ© d’acheter une carte graphique GeForce RTX 5090 ou RTX 5080 Founders Edition sur le site de NVIDIA Â».

Pour Tom’s Hardware, c’est un bon moyen pour NVIDIA de faire parler de ses cartes, Ă  moindres frais : « Ă‰tant donnĂ© que [les clients sĂ©lectionnĂ©s] sont de fidĂšles utilisateurs de GeForce et inscrits sur les forums de NVIDIA, la sociĂ©tĂ© verte peut s’attendre Ă  ce qu’ils fassent passer le mot Ă  quel point les cartes graphiques GeForce RTX 5080 et GeForce RTX 5090 sont performantes, ce qui fonctionnera comme de la publicitĂ© Â».

Rappelons d’ailleurs que c’est aujourd’hui que seront lancĂ©es les cartes RTX 5070 Ti. Pour les RTX 5070 classiques, il faudra attendre le 5 mars.

Adaptateurs, switchs : QNAP multiplie les annonces autour du 10 Gb/s

Plus vite, plus cher, mais plus vite
Adaptateurs, switchs : QNAP multiplie les annonces autour du 10 Gb/s

En l’espace de quelques jours, le fabricant de NAS a lancĂ© plusieurs nouveaux produits. Plusieurs annonces concernent le rĂ©seau Ă  10 Gb/s, aussi bien en Ethernet (port RJ45) qu’en SFP+ (une cage). Le fabricant a aussi dans ses cartons un adaptateur USB4 vers SFP28 en 2x 25 Gb/s.

Switch QSW-3205-5T : cinq ports Ethernet Ă  10 Gb/s

Commençons par le switch QSW-3205-5T. Il s’agit d’un modĂšle non manageable (sans interface d’administration) avec cinq ports Ethernet Ă  10 Gb/s. Un switch tout ce qu’il y a de plus basique, sans surprise particuliĂšre.

Il est dĂ©jĂ  en vente chez quelques revendeurs pour un peu moins de 300 euros tout de mĂȘme. Sur Amazon, on trouve des modĂšles Ă  moins de 240 euros, comme le GP-S100-0500T de GiGaPlus (nous avions testĂ© une version 2x 2,5 Gb/s + 2x SFP+). Si vous sacrifiez un Ethernet 10 Gb/s pour un port dĂ©diĂ© Ă  la gestion, le MikroTik CRS304-4XG-IN vous tend les bras aux alentours de 200 euros.

QDA-UMP4A : un adaptateur pour SSD M.2 vers U.2

Il y a quelques jours, QNAP lançait son QDA-UMP4A. Il s’agit d’un adaptateur pour SSD M.2 (NVMe) vers un format U.2 (SFF-8639) de 2,5 pouces en PCIe 4.0 x4. Il permet ainsi d’installer un SSD M.2 (2230 Ă  2280) dans un emplacement U.2, par exemple pour les sĂ©ries de NAS TS-h987XU, TS-h973AX et TS-h2490FU

Il est possible de remplacer le SSD Ă  chaud dans l’adaptateur. « Le QDA-UMP4A inclut un tampon thermique et un dissipateur de chaleur pour empĂȘcher la surchauffe des SSD M.2 et la rĂ©duction des performances Â», ajoute le constructeur.

QNAP proposait dĂ©jĂ  un adaptateur quasiment identique – le QDA-UMP4 –, mais celui-ci prenait la forme d’un boĂźtier fermĂ© de 2,5 pouces, alors que la version « A Â» est ouverte.

On trouve le QDA-UMP4A  aux alentours de 60/65 euros chez certains revendeurs, tandis que le QDA-UMP4 est plus cher, aux environs de 80 euros.

QNA-UC10G1T/SF : des adaptateurs USB4 vers du rĂ©seau Ă  10 Gb/s

Nous avons enfin les QNA-UC10G1T et QNA-UC10G1SF. Il s’agit dans les deux cas d’adaptateurs USB4 et Thunderbolt 3/4 (connecteur Type-C) vers respectivement un port 10 Gb/s Ethernet et une cage SFP+. C’est donc d’une Ă©volution des QNA-T310G1T et QNA-T310G1SF qui Ă©taient en Thunderbolt 3 seulement.

Le fabricant revendique des performances identiques dans les deux cas : jusqu’à 1 181 Mo/s, aussi bien en lecture qu’en Ă©criture. Leurs prĂ©dĂ©cesseurs en Thunderbolt 3 Ă©taient dans les mĂȘmes eaux, Ă  1 070 Mo/s.

Le prix n’est pas prĂ©cisĂ©, mais un revendeur propose la version 10 GbE Ă  270 euros. Dans les deux cas, un cĂąble USB4 d’un mĂštre est inclus.

QNAP va doubler la mise avec 2x 10 GbE et 2x SFP+

QNAP annonce l’arrivĂ©e future de deux autres versions : les QNA-UC10G2T et QNA-UC10G2SF. La diffĂ©rence avec les QNA-UC10G1T et QNA-UC10G1SF ? La prĂ©sence d’un « 2 Â» dans la rĂ©fĂ©rence et donc deux ports Ethernet Ă  10 Gb/s et deux SFP+ respectivement.

L’USB4 est pour rappel capable de proposer un dĂ©bit de 40 Gb/s et jusqu’à 80 Gb/s dans sa version 2.0 (qui permet aussi une asymĂ©trie entre le download et l’upload).

QNA-UC25G2SF : un adaptateur USB4 vers
 SFP28 en approche

Le fabricant prĂ©voit aussi de proposer un QNA-UC25G2SF, un adaptateur USB4 Type-C vers
 2x 25 Gb/s en SFP28. Il y aura deux ports USB4 sur ce produit : un pour les donnĂ©es, un autre pour l’alimentation (Power Delivery, 27 watts minimum).

☕ Valve publie le code client/serveur de Team Fortress 2 et invite aux modifications

On ne pourra pas dire que Valve ne prend pas soin de ses jeux, tant l’éditeur revient rĂ©guliĂšrement avec de vastes mises Ă  jour surprises pour ses titres phares. Half-Life 2, qui a fĂȘtĂ© ses 20 ans en novembre dernier, avait reçu Ă  cette occasion d’importantes amĂ©liorations.

C’est au tour de Team Fortress 2. Via une mise Ă  jour du SDK Source, Valve publie le code de son titre, aussi bien cĂŽtĂ© client que serveur. Ce code n’est pas simplement mis Ă  disposition pour Ă©tancher la curiositĂ© des curieux : les dĂ©veloppeurs intĂ©ressĂ©s pourront en faire ce qu’ils voudront. « Cette mise Ă  jour permettra aux crĂ©ateurs de contenu de crĂ©er des jeux entiĂšrement nouveaux basĂ©s sur TF2 Â», indique ainsi Valve dans son billet d’annonce.

L’éditeur ajoute que les possibilitĂ©s vont beaucoup plus loin que l’écriture de mods locaux ou que le Workshop de Steam. La licence du SDK permet une rĂ©Ă©criture de tout ou partie du code, pour proposer des mods aussi poussĂ©s que souhaitĂ©. La mĂȘme licence interdit l’utilisation commerciale (aucun bĂ©nĂ©fice ne peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©), mais les crĂ©ations pourront ĂȘtre publiĂ©es sur Steam, apparaissant comme d’autres jeux dans la liste.

Valve ajoute que la majoritĂ© des objets actuellement prĂ©sents dans Team Fortress 2 proviennent du travail de nombreuses personnes sur le Workshop de Steam. L’éditeur demande donc aux dĂ©veloppeurs intĂ©ressĂ©s par le SDK de respecter ces efforts et de ne pas crĂ©er de mods les reprenant Ă  leur compte.

Des pirates russes ont réussi à espionner des comptes Signal de militaires ukrainiens

Le chiffrement ne fait pas tout
Des pirates russes ont réussi à espionner des comptes Signal de militaires ukrainiens

Google a dĂ©tectĂ© une campagne de phishing menĂ©e par des pirates proches de la Russie contre des troupes militaires ukrainiennes. Celle-ci utilisait des failles du systĂšme de code QR de Signal, qui permet d’envoyer un lien pour rejoindre un groupe ou lier un appareil Ă  son compte. Les Ă©quipes de la messagerie ont, depuis, mis Ă  jour leurs applications.

L’équipe de recherche de Google qui travaille sur les cyberattaques a publiĂ© un rapport ce mercredi 19 fĂ©vrier. Elle y explique avoir repĂ©rĂ© l’utilisation par des groupes de pirates proches de la Russie d’une faille dans la fonctionnalitĂ© de partage de liens via code QR de Signal.

Les chercheurs de Google prĂ©cisent que Signal a collaborĂ© Ă©troitement avec eux dans cette enquĂȘte et l’en remercient. L’équipe ajoute que « les derniĂšres versions de Signal sur Android et iOS contiennent des fonctionnalitĂ©s renforcĂ©es conçues pour aider Ă  protĂ©ger contre des campagnes de phishing similaires Ă  l’avenir ». Logiquement, ils encouragent vivement Ă  mettre Ă  jour l’application vers la derniĂšre version pour activer ces fonctionnalitĂ©s.

Signal principalement ciblée, mais WhatsApp et Telegram aussi

Ils soulignent aussi que la popularitĂ© de Signal chez les cibles d’opĂ©ration de surveillance et d’espionnage que sont les militaires, politiques, journalistes et activistes font de cette application de messagerie sĂ©curisĂ©e un objectif de choix pour les pirates.

Mais Google prĂ©cise avoir repĂ©rĂ© le mĂȘme genre de tentatives d’attaques contre WhatsApp et Telegram. Les chercheurs de Google renvoient d’ailleurs vers le billet de blog de leurs homologues chez Microsoft sur la campagne ciblant WhatsApp, que nous avions dĂ©taillĂ©e le mois dernier.

La cible : la fonction de liaison vers un nouvel appareil

« La technique la plus novatrice et la plus largement utilisĂ©e par les pirates liĂ©s Ă  la Russie pour compromettre les comptes Signal est l’utilisation abusive de la fonction lĂ©gitime « appareils liĂ©s Â» de l’application, qui permet d’utiliser Signal sur plusieurs appareils simultanĂ©ment Â», expliquent-ils. Cette fonction, qui permet d’ajouter l’application Ă  un nouvel appareil, propose de scanner un code QR pour vĂ©rifier l’identitĂ©. Les pirates ont ainsi crĂ©Ă© des codes QR qui renvoient vers une instance de Signal qu’ils contrĂŽlent.

« En cas de succĂšs, les futurs messages seront transmis de maniĂšre synchrone Ă  la fois Ă  la victime et Ă  l’acteur malveillant en temps rĂ©el, ce qui constitue un moyen permanent d’écouter les conversations sĂ©curisĂ©es de la victime sans qu’il soit nĂ©cessaire de compromettre l’ensemble de l’appareil Â», commentent-ils.

Kropyva, une application militaire ukrainienne en cible secondaire

Ils expliquent que le groupe de pirates UNC5792 a rĂ©ussi Ă  modifier des pages lĂ©gitimes d’« invitation de groupe Â» pour les diffuser dans des campagnes d’hameçonnage. Il a remplacĂ© la redirection prĂ©vue vers un groupe Signal par une autre vers une URL malveillante, conçue pour lier un appareil contrĂŽlĂ© par le pirate au compte Signal de la victime.

Selon eux, un autre groupe de pirates russes, UNC4221, utiliserait un kit de phishing conçu spĂ©cialement pour Signal, afin de cibler les troupes ukrainiennes. En effet, ils utiliseraient la mĂȘme mĂ©thode qu’UNC5792, mais pour cibler l’application Kropyva, utilisĂ©e par l’armĂ©e ukrainienne pour guider ses troupes.

☕ Mozilla ajoute de nouveau six mois de support Ă  Firefox sur Windows 7, 8 et 8.1

En juin 2023, Mozilla prĂ©voyait d’arrĂȘter le support des trois vieux Windows pour Firefox en septembre 2024. Une dĂ©cision qui tenait compte, selon la fondation, d’une base utilisateurs encore prĂ©sente.

Le plan Ă©tait alors de laisser Firefox 115 ESR (Extended Support Release) terminer le travail. Les anciens Windows n’étaient d’ailleurs pas seuls : les moutures 10.12, 10.13 et 10.14 de macOS Ă©taient Ă©galement concernĂ©es.

Pourtant, dĂšs juillet dernier, des signes clairs allaient dans le sens d’une nouvelle extension. Nous avions contactĂ© Mozilla, qui nous avait confirmĂ© son intention d’étendre le support de Firefox pour les six systĂšmes. Un peu plus tard, l’éditeur avait prĂ©cisĂ© que cette extension Ă©tait de six mois, courant jusqu’en mars 2025.

Logo de la fondation Mozilla

Maintenant que nous y sommes presque, Mozilla remet le couvert. « Nous avons dĂ©cidĂ© d’étendre le support d’ESR 115 uniquement pour Windows 7 - 8.1 et macOS 10.12 - 10.14 jusqu’en septembre 2025 Â», peut-on lire sur le site rĂ©servĂ© au calendrier des versions de Firefox. Cette fois, Mozilla prend aussi les devants : « Nous rĂ©Ă©valuerons cette dĂ©cision en aoĂ»t 2025 Â». En clair, Firefox 115 ESR va continuer d’ĂȘtre mis Ă  jour sur ces six anciens systĂšmes jusqu’à la rentrĂ©e prochaine, et peut-ĂȘtre encore aprĂšs.

Nous avons demandé à Mozilla quels étaient ses plans pour Windows 10 et mettrons à jour cette actualité en cas de réponse.

DSA : WhatsApp est dĂ©sormais une trĂšs grande plateforme, avec de nouvelles obligations

VLAN, v'la une VLOP
DSA : WhatsApp est dĂ©sormais une trĂšs grande plateforme, avec de nouvelles obligations

Dans un rapport envoyĂ© Ă  la Commission europĂ©enne, WhatsApp informe que son nombre d’utilisateurs actifs mensuels dans les chaĂźnes a atteint 46,8 millions. Le service de messagerie instantanĂ©e est donc dĂ©sormais considĂ©rĂ© comme une trĂšs grande plateforme en ligne, selon les critĂšres du DSA.

« ConformĂ©ment Ă  l’article 24(2) du rĂšglement sur les services numĂ©riques (UE), pour la pĂ©riode de six mois allant du 1er juillet 2024 au 31 dĂ©cembre 2024, il y a eu environ 46,8 millions de destinataires actifs mensuels moyens des chaĂźnes WhatsApp dans l’UE. Nous avons estimĂ© le nombre de destinataires actifs mensuels moyens des chaĂźnes WhatsApp dans l’UE en nous rĂ©fĂ©rant aux utilisateurs actifs mensuels moyens de ce service. Pour les chaĂźnes WhatsApp, nous dĂ©finissons un utilisateur actif mensuel comme un utilisateur actif de l’application mobile WhatsApp qui a ouvert une chaĂźne au cours des 30 derniers jours Ă  la date de la mesure Â»

C’est en quelques lignes, presque laconiques, que WhatsApp a informĂ© la Commission europĂ©enne de ce changement. Il est loin d’ĂȘtre anodin pour WhatsApp, car le service est dĂ©sormais considĂ©rĂ© comme une VLOP (Very Large Online Platform) en vertu du DSA, le cap des 45 millions d’utilisateurs mensuels actifs ayant Ă©tĂ© dĂ©passĂ©. Avec de nouvelles obligations Ă  la clĂ© pour la maison mĂšre, Meta.

Les chaĂźnes et uniquement les chaĂźnes

En tant que messagerie privĂ©e, WhatsApp n’était que partiellement soumis au DSA. Le rĂšglement ne s’applique en effet pas totalement aux services permettant simplement des Ă©changes entre personnes. Il y avait cependant un point Ă  surveiller : les chaĂźnes.

Contrairement aux conversations classiques, celles-ci sont des canaux de diffusion Ă  sens unique, comme l’expliquait l’entreprise au lancement de la fonction en juin 2023. Les utilisateurs de WhatsApp peuvent s’y abonner pour y lire les messages publiĂ©s. Ces chaines sont souvent utilisĂ©es par des entreprises, des mĂ©dias, personnalitĂ©s publiques, etc. WhatsApp propose un annuaire, dans lequel on peut chercher ces sources d’informations. Autre diffĂ©rence majeure avec les conversations, les chaines ne sont pas chiffrĂ©es de bout en bout.

Lorsque WhatsApp parle du franchissement des 45 millions d’utilisateurs actifs, l’entreprise signifie les personnes se servant des chaines. Les utilisateurs de la messagerie ne sont pas comptabilisĂ©s.

Quelles obligations pour WhatsApp ?

Maintenant que l’application est pleinement soumise au DSA, plusieurs obligations s’appliquent, mĂȘme si elles ne concernent que les chaĂźnes.

La principale est que les personnes prĂ©sentes sur les chaĂźnes doivent avoir un moyen de signaler tout contenu leur paraissant illĂ©gal. Non seulement WhatsApp doit permettre l’envoi de ces informations, mais le service doit s’assurer de leur suppression rapide.

En outre, le DSA limite les informations pouvant ĂȘtre utilisĂ©es pour personnaliser les contenus publicitaires. L’orientation sexuelle, la religion, le groupe ethnique ou encore les convictions politiques ne peuvent faire l’objet d’un profilage quelconque. Toujours dans le domaine publicitaire, les enfants ne doivent pas ĂȘtre ciblĂ©s. Quand la rĂšgle s’applique d’ailleurs, les VLOP doivent faire preuve de transparence sur leurs algorithmes, qu’il s’agisse de publicitĂ©, de tout systĂšme de recommandation ou de la modĂ©ration des contenus.

Ce n’est pas tout. Les plateformes concernĂ©es doivent se pencher sur les risques liĂ©s aux contenus illicites, aux droits fondamentaux (libertĂ© d’expression, libertĂ© des mĂ©dias
), Ă  la sĂ©curitĂ© publique, Ă  la violence sexiste, Ă  la santĂ© publique ou encore Ă  la protection des mineurs. Elles doivent « Ă©tablir une fonction de conformitĂ© interne qui s’assure que les risques cernĂ©s sont attĂ©nuĂ©s Â».

Un audit indĂ©pendant a ensuite lieu une fois par an pour contrĂŽler l’ensemble de ces points. Toute demande liĂ©e de la Commission europĂ©enne ou des autoritĂ©s nationales doit faire l’objet d’un partage de donnĂ©es. Ces derniĂšres doivent Ă©galement ĂȘtre mises Ă  disposition des chercheurs agrĂ©Ă©s, quand la « recherche contribue Ă  la dĂ©tection, Ă  l’identification et Ă  la comprĂ©hension des risques systĂ©miques Â».

Meta a l’habitude

La situation ne change pas automatiquement avec le cap des 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels. La Commission europĂ©enne doit officialiser l’ajout de WhatsApp sur la liste des plateformes actuellement concernĂ©es par le statut VLOP ou VLOSE (Very Large Online Search Engine), dont elle sera la 21ᔉ entitĂ©. L’entreprise aura ensuite quatre mois pour se mettre en conformitĂ©.

Ce ne devrait pas ĂȘtre un problĂšme pour Meta, la maison mĂšre. Facebook et Instagram sont dĂ©jĂ  soumis au DSA, et leur situation est nettement plus complexe que WhatsApp, car les algorithmes y sont lĂ©gion, pour gĂ©rer la publicitĂ© comme les contenus Ă  pousser auprĂšs des utilisateurs.

Et Meta connait d’autant mieux le sujet que la Commission a ouvert en mai de l’annĂ©e derniĂšre deux procĂ©dures formelles. La premiĂšre concerne des pratiques potentiellement trompeuses et un manque d’efficacitĂ© dans la lutte contre la dĂ©sinformation. La seconde doit dĂ©terminer si l’entreprise « a pu enfreindre la lĂ©gislation sur les services numĂ©riques dans des domaines liĂ©s Ă  la protection des mineurs Â».

OĂč en est Meta de ses messageries ?

Meta possĂšde aujourd’hui les deux messageries les plus utilisĂ©es sur la planĂšte : Messenger et WhatsApp. Vient s’y ajouter Instagram, dont les messages privĂ©s sont largement utilisĂ©s eux aussi. Or, l’entreprise avait de grandes ambitions dans ce domaine, en voulant interconnecter ses trois services, permettant aux personnes de communiquer librement. WhatsApp travaillait Ă©galement sur l’interconnexion entre ses services et les messageries tierces, une obligation imposĂ©e par le DMA.

Concernant ce dernier point, les deux messageries proposent effectivement un moyen. Meta avait expliquĂ© ses plans au printemps de l’annĂ©e derniĂšre. La solution, dans les deux cas, passait par un serveur intermĂ©diaire, contrĂŽlĂ© par Meta, dans lequel les protocoles pouvaient se « serrer la pince Â». Nous en avions expliquĂ© le fonctionnement, qui n’était cependant disponible que pour les services basĂ©s, eux aussi, sur le protocole Signal. D’autres protocoles pouvaient ĂȘtre utilisĂ©s, mais il fallait faire la preuve que l’autre protocole offrait les mĂȘmes garanties de sĂ©curitĂ©.

Pourquoi cette limitation au protocole Signal ? Parce que WhatsApp l’utilise depuis 2016 et Messenger depuis dĂ©cembre 2023. Dans le second cas, il s’agissait initialement d’un mode sĂ©parĂ©, qu’il fallait activer manuellement (les conversations secrĂštes, en tĂȘte-Ă -tĂȘte). Depuis un peu plus d’un an, le chiffrement de bout en bout est utilisĂ© par dĂ©faut pour tous les Ă©changes personnels, discussions comme appels.

Le mystĂšre de la grande fusion

Qu’en est-il alors de la fameuse interopĂ©rabilitĂ© entre les messageries de Meta ? Actuellement, on ne sait pas. Ce grand projet avait Ă©tĂ© annoncĂ© en janvier 2019, mais l’entreprise n’en a pratiquement plus reparlĂ©. Les projets semblent avoir changĂ©, avec un accent mis sur le chiffrement de bout en bout. En outre, les nouvelles rĂ©glementations europĂ©ennes sont passĂ©es par lĂ  et l’entreprise a dĂ» s’y conformer pour chacun de ses services.

Pourtant, on ne peut s’empĂȘcher de penser que l’infrastructure proposĂ©e pour les messageries tierces pourrait tout aussi bien servir pour les propres services de Meta, d’autant que WhatsApp et Messenger se servent du mĂȘme protocole.

☕ Pour la Commissaire europĂ©enne Ă  la Concurrence, Bruxelles doit fournir la stabilitĂ© qu’il manque Ă  Washington

« Nous devons nous en tenir Ă  nos forces et Ă  nos principes Â», a dĂ©clarĂ© la deuxiĂšme fonctionnaire la plus puissante de la Commission europĂ©enne aprĂšs la prĂ©sidente Ursula von der Leyen, la commissaire Ă  la concurrence Teresa Ribera, Ă  Reuters.

Si l’Europe doit nĂ©gocier avec la Maison-Blanche et Ă©couter ses inquiĂ©tudes en matiĂšre commerciale, elle ne doit pas ĂȘtre poussĂ©e Ă  modifier des textes approuvĂ©s par les rĂ©gulateurs. « Nous devons ĂȘtre flexibles, mais nous ne pouvons transiger ni sur les droits humains, ni sur l’unitĂ© de l’Europe, et nous ne transigerons ni sur la dĂ©mocratie, ni sur nos valeurs Â», a-t-elle prĂ©cisĂ©.

Teresa Ribera, Commissaire europĂ©enne Ă  la Concurrence depuis le 1á”‰Êł dĂ©cembre 2024, lors d’un Conseil des Ministres espagnols, le 5 octobre 2018.

Et de critiquer la maniĂšre dont le vice-prĂ©sident des États-Unis J.D. Vance a dĂ©clarĂ© la semaine derniĂšre que l’Union europĂ©enne s’attaquait Ă  la libertĂ© d’expression, via les mesures du Digital Services Act susceptibles de s’appliquer Ă  plusieurs gĂ©ants numĂ©riques Ă©tats-uniens.

« L’intimidation Â» ne permet pas « d’entrer Ă  la table des nĂ©gociations Â», a dĂ©clarĂ© Teresa Ribera. La femme politique a soulignĂ© que la situation aux États-Unis n’était pas de nature Ă  rassurer le monde des affaires sur le long terme. Elle considĂšre que Bruxelles devrait offrir la stabilitĂ© et la prĂ©dictibilitĂ© qu’il manque actuellement de l’autre cĂŽtĂ© de l’Atlantique.

L’Union europĂ©enne doit rendre ses dĂ©cisions relatives au respect du Digital Markets Act par Apple et Meta le mois prochain, a encore confirmĂ© la premiĂšre vice-prĂ©sidente exĂ©cutive de la Commission europĂ©enne Ă  Reuters.

Une autre enquĂȘte de la Commission europĂ©enne est en cours, sur la probabilitĂ© que X ait violĂ© ou non les rĂšgles de l’Union en matiĂšre de gestion des contenus illĂ©gaux.

DOGE : la FAA, la NASA et la FDA visĂ©es pendant qu’une IA Ă  base de Grok est en prĂ©paration

Confit d'intĂ©rĂȘts
DOGE :  la FAA, la NASA et la FDA visĂ©es pendant qu’une IA Ă  base de Grok est en prĂ©paration

Le DOGE et le gouvernement de Donald Trump visent maintenant la FAA, la NASA et la FDA, des agences qui sont directement en lien avec les diffĂ©rentes activitĂ©s des entreprises d’Elon Musk. Un de ses employĂ©s prĂ©pare aussi une IA s’appuyant sur le modĂšle Grok de xAI, dirigĂ©e par le milliardaire.

Elon Musk a investi pleinement le service temporaire de « l’EfficacitĂ© gouvernementale Â» que lui a confiĂ© Donald Trump en s’emparant de l’infrastructure informatique de diffĂ©rentes agences amĂ©ricaines. En parallĂšle, les agences fĂ©dĂ©rales annoncent les unes Ă  la suite des autres des plans de suppressions d’effectifs. Si le DOGE n’a pas le pouvoir d’imposer Ă  ces agences ces plans, ils ont une cohĂ©rence certaine avec les actions de ce service « de l’EfficacitĂ© gouvernementale Â».

SpaceX met les mains dans le contrÎle du trafic aérien

Alors que la Federal Aviation Administration (FAA) Ă©tait en dĂ©but de semaine dans la ligne de mire de Trump et du DOGE de Musk, l’agence a dĂ©jĂ  licenciĂ© environ 400 personnes en pĂ©riode d’essai. Comme l’explique le Washington Post, l’agence a prĂ©vu de s’appuyer sur une Ă©quipe de l’entreprise d’Elon Musk SpaceX pour revoir son systĂšme de contrĂŽle du trafic aĂ©rien.

Elon Musk a dĂ©clarĂ© sur son rĂ©seau social que « la sĂ©curitĂ© du transport aĂ©rien est une question non partisane. Les ingĂ©nieurs de SpaceX contribueront Ă  rendre le transport aĂ©rien plus sĂ»r ». Mais la FAA est aussi responsable des autorisations pour faire dĂ©coller les fusĂ©es sur le sol amĂ©ricain et d’enquĂȘter sur leurs accidents, comme la retombĂ©e de dĂ©bris suite Ă  la rĂ©cente explosion de Starship, par exemple.

SpaceX a obtenu des milliards de dollars de contrats fĂ©dĂ©raux et l’agence a affirmĂ© plusieurs fois que l’entreprise avait violĂ© les rĂšgles de sĂ©curitĂ© par le passĂ©. Encore en septembre 2024, la FAA rĂ©clamait 633 009 dollars Ă  SpaceX pour « ne pas avoir respectĂ© les exigences de sa licence lors de deux lancements en 2023 ». Le milliardaire ne s’est pas gĂȘnĂ© ces derniĂšres annĂ©es pour critiquer les dĂ©cisions de l’agence.

InterrogĂ©s par le Washington Post, les responsables de l’agence n’ont pas rĂ©pondu aux questions concernant l’expertise de SpaceX en matiĂšre de contrĂŽle du trafic aĂ©rien alors que l’entreprise est spĂ©cialisĂ©e dans le vol spatial.

La NASA dans le flou

Du cĂŽtĂ© de la NASA, le flou est total sur d’éventuelles coupes importantes dans les effectifs. Alors qu’ArsTechnica annonçait, hier aprĂšs-midi, une baisse de 10 % des effectifs, nos confrĂšres expliquaient cette nuit que la Maison-Blanche avait finalement dĂ©cidĂ© Ă  la derniĂšre minute de ne pas licencier les employĂ©s de la NASA. Selon le mĂ©dia, la dĂ©marche qui Ă©tait mise en place Ă  l’agence n’était « pas sans rappeler les suppressions d’emplois lors de fusions ou de faillites d’entreprises Â» et Ă©tait vĂ©cue comme un « processus dĂ©sordonnĂ© et douloureux Â».

ArsTechnica remarque tout de mĂȘme que l’agence spatiale a dĂ©pensĂ© plus de 3 milliards de dollars par an au cours de la derniĂšre dĂ©cennie pour dĂ©velopper la fusĂ©e de transport lourd Space Launch System alors que l’industrie du New space, dont SpaceX fait partie, changeait clairement la donne en parallĂšle.

Le service de la FDA qui contrÎle Neuralink aussi touché

La Food and Drug Administration (FDA) est aussi visĂ©e par des coupes d’effectifs, explique le Guardian. Les liens avec des activitĂ©s commerciales d’Elon Musk ne sont pas Ă©vidents Ă  la lecture du nom de l’agence. Mais celle-ci, en tant qu’agence de contrĂŽle du secteur mĂ©dical, a aussi pour mission d’expertiser les divers implants corporels comme les neurostimulateurs. La FDA est donc directement responsable des autorisations donnĂ©es Ă  Neuralink, l’entreprise de neurotechnologie d’Elon Musk.

Le mĂ©dia britannique explique que les suppressions de postes « concernent une vingtaine de personnes du bureau de la FDA chargĂ© des appareils de mĂ©decine neurologique et physique, dont plusieurs ont travaillĂ© sur Neuralink Â».

Le DOGE s’appuie sur Grok pour construire son IA

En parallĂšle de ces diminutions d’effectifs dans les agences concernant directement les intĂ©rĂȘts financiers d’Elon Musk, TechCrunch a repĂ©rĂ© qu’un ingĂ©nieur de SpaceX travaille Ă  la crĂ©ation d’un chatbot dĂ©diĂ© aux missions du DOGE. Celui-ci, appelĂ© « Assistant IA du dĂ©partement de l’efficacitĂ© gouvernementale Â», s’appuierait sur le modĂšle de langage Grok2 dĂ©veloppĂ© par l’entreprise d’Elon Musk xAI tout en Ă©tant spĂ©cialement dĂ©veloppĂ© avec des « principes directeurs Â» libertariens qui ont justifiĂ© la crĂ©ation du DOGE. Ce projet fait suite Ă  la volontĂ© dĂ©jĂ  affichĂ©e par les agents du DOGE d’intĂ©grer de l’IA dans l’informatique de l’État amĂ©ricain.

RĂ©intĂ©gration compliquĂ©e de salariĂ©s de l’agence nuclĂ©aire licenciĂ©s

Le DOGE est aussi intervenu rĂ©cemment pour faire des coupes dans une agence qui n’est pas en lien direct avec les activitĂ©s Ă©conomiques d’Elon Musk : la National Nuclear Security Administration. Mais, comme l’explique le Time, l’usine de Pantex a Ă©tĂ© l’une des plus touchĂ©es par cette dĂ©cision, perdant environ 30 % de ses effectifs. Or, les personnes licenciĂ©es travaillent notamment sur l’assemblage d’ogives, « l’un des postes les plus sensibles de l’entreprise d’armement nuclĂ©aire, avec les niveaux d’habilitation les plus Ă©levĂ©s Â» commente le magazine amĂ©ricain.

« Les centaines de personnes licenciĂ©es Ă  la NNSA faisaient partie d’une purge du DOGE dans l’ensemble du ministĂšre de l’énergie, qui visait environ 2 000 employĂ©s Â», explique le Time, qui ajoute que l’agence a ensuite fait marche arriĂšre mais « les employĂ©s de la NNSA qui ont Ă©tĂ© rĂ©intĂ©grĂ©s n’ont pas tous pu ĂȘtre joints aprĂšs leur licenciement, et certains reconsidĂšrent leur retour au travail, compte tenu de l’incertitude crĂ©Ă©e par le DOGE ».

Des nuisances pour l’État du Nouveau-Mexique pas suffisantes pour instruire

Plusieurs plaintes contre l’accĂšs aux donnĂ©es par le service d’Elon Musk ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es. Gizmodo explique que, concernant celle dĂ©posĂ©e par l’État du Nouveau-Mexique [PDF], la juge Tanya Chutkan, « qui a Ă©tĂ© nommĂ©e par le prĂ©sident Barack Obama Â», a refusĂ© d’« arrĂȘter la destruction du gouvernement amĂ©ricain par Elon Musk ».

Celle-ci a Ă©crit que « le tribunal est conscient que les actions imprĂ©visibles du DOGE ont entraĂźnĂ© une incertitude et une confusion considĂ©rables pour les plaignants et nombre de leurs agences et rĂ©sidents [
] mais que la « possibilitĂ© Â» que les accusĂ©s prennent des mesures qui nuisent irrĂ©mĂ©diablement aux plaignants « n’est pas suffisante Â» ». Cette dĂ©cision concerne une plainte d’un État et ne prĂ©juge pas de l’évaluation des nuisances envers d’autres plaignants.

Alerte GenIA : notre extension dĂ©barque sur Firefox Android et identifie 2 000 sites

Next, Ă  votre service !
Alerte GenIA : notre extension dĂ©barque sur Firefox Android et identifie 2 000 sites

Nous avons mis Ă  jour notre extension pour Chrome et Firefox, avec plusieurs nouveautĂ©s. La premiĂšre, largement demandĂ©e par la communautĂ© : une version pour Firefox sur Android. De plus, la liste des sites identifiĂ©s passe Ă  2 000 et vous pouvez dĂ©sactiver l’alerte sur certains sites.

Il y a deux semaines, Jean-Marc Manach publiait les premiers articles de son enquĂȘte sur les mĂ©dias en français gĂ©nĂ©rĂ©s par IA, qui polluent le web et Google. Dans la foulĂ©e, nous mettions en ligne une extension pour Chrome et Firefox afin d’ĂȘtre alertĂ© lorsque vous naviguez sur l’un des sites que nous avons identifiĂ©s (Ă  la main).

Nous avons fait le choix de rendre cette extension disponible pour tout le monde, mais elle est financĂ©e grĂące Ă  nos abonnĂ©s. Merci Ă  eux. Si ce n’est pas dĂ©jĂ  fait, n’hĂ©sitez pas Ă  sauter le pas du Premium pour accĂ©der en illimitĂ© Ă  tous nos articles, participer aux dĂ©bats, partager nos contenus, etc. Cela nous permet aussi de travailler sur divers outils, comme cette extension et des enquĂȘtes au long cours.

Notre extension est disponible pour Firefox sur Android !

Passons Ă  la liste des nouveautĂ©s. Quelques jours aprĂšs la premiĂšre version de l’extension, nous avons actualisĂ© la base de donnĂ©es en passant Ă  1 500 sites. On est dĂ©sormais Ă  2 000 sites dans la derniĂšre version 1.3.

Ensuite, et comme demandĂ© par plusieurs lecteurs (Zempa, MisterDams, SwAY256, potn, jeff.110, War Machine
) et utilisateurs, l’extension est disponible sur Firefox pour Android ! Elle est « unifiĂ©e Â», sa page officielle sur les add-ons de Mozilla comprend aussi bien la version pour les ordinateurs de bureau que celle pour mobile.

La mise Ă  jour de l’extension est dĂšs Ă  prĂ©sent disponible pour Firefox et Chrome :

Vous pouvez utiliser le lien pour y accĂ©der depuis votre smartphone. Sinon, rendez-vous dans le menu « â‹ź Â» de Firefox (en haut Ă  droite), puis cliquez sur Extensions. Allez en bas de la liste, cliquez sur « Trouver plus d’extensions Â», puis saisissez GenAI dans le champ de recherche. Cliquez sur notre extension pour arriver sur sa page. Il n’y a plus qu’à l’installer (« Ajouter Ă  Firefox Â»).

Le fonctionnement est le mĂȘme que sur desktop : lorsque vous visitez un site de notre base de donnĂ©es, un avertissement s’affiche sur votre Ă©cran.

Une option pour « ne plus m’alerter sur ce site Â»

Sur Chrome et Firefox, nous avons ajoutĂ© une case Ă  cocher pour ne plus ĂȘtre alertĂ© sur un domaine prĂ©cis. Pratique par exemple en cas de faux positif sur un site que vous consultez rĂ©guliĂšrement. Nous continuons bien sĂ»r d’actualiser notre liste blanche en fonction de vos retours.

Cochez la case, cliquez sur Fermer et le tour est jouĂ©. Ce paramĂštre est enregistrĂ© dans le local storage de la machine, et n’est donc utilisĂ© que sur cette derniĂšre.

Il n’est pour le moment pas possible de modifier cette liste (nous tĂącherons de le proposer dans une prochaine mise Ă  jour). Attention, dĂ©sinstaller et rĂ©installer l’extension efface le local storage et donc votre liste personnalisĂ©e.

L’extension permet aussi de nous signaler des sites : cliquez simplement sur son icĂŽne dans la barre d’outils pour afficher un menu. Vous avez dĂ©jĂ  Ă©tĂ© nombreux Ă  utiliser cette fonctionnalitĂ©, merci Ă  vous !

Pour rappel, nous avons dĂ©cidĂ© de ne pas rendre publique cette liste, pour plusieurs raisons dĂ©jĂ  expliquĂ©es dans notre premier article : « Nous ne voulons pas, d’une part, que cette base de donnĂ©es puisse aider ceux qui voudraient amĂ©liorer leurs gĂ©nĂ©rateurs d’articles automatisĂ©s, et qui se targuent de ne pas ĂȘtre reconnus comme GenAI [
] Nous ne voulons pas non plus faire de « name and shame Â» et mettre sur le mĂȘme plan des auto-entrepreneurs SEO ayant crĂ©Ă© quelques sites de façon opportuniste et les entreprises (y compris individuelles) en ayant crĂ©Ă© plusieurs dizaines Â».

Passage au « Shadow DOM Â» pour la notification

Dans les commentaires toujours, M@cGyver proposait d’utiliser le Shadow Dom pour que le style ne soit pas affectĂ© par celui du site visitĂ©. Nous avons lĂ  encore mis Ă  contribution Claude pour modifier le code de l’extension.

La publication du code source arrive

Vous avez Ă©galement Ă©tĂ© plusieurs Ă  nous demander le code source. Comme nous l’avions dĂ©jĂ  annoncĂ©, il sera trĂšs prochainement publiĂ© en intĂ©gralitĂ©, nous vous tiendrons informĂ©s.

Pour rappel, nous avons aussi montĂ© de toutes piĂšces – en 2 heures seulement – un site composĂ© uniquement d’actualitĂ©s rĂ©digĂ©es par des IA, Ă  partir de communiquĂ©s de presse et/ou d’annonces officielles. Les « robots Â» travaillent au quotidien et continuent donc de publier des articles.

Si vous voulez voir Ă  quoi ressemble des actualitĂ©s rĂ©Ă©crites par des IA, n’hĂ©sitez pas Ă  y faire un tour. Vous avez Ă©galement le lien de la source en bas afin de comparer la rĂ©Ă©criture avec l’original.

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