❌

Vue lecture

☕ La CNIL irlandaise remet en cause la lĂ©galitĂ© de l’entrainement de Grok

La Data Protection Commission (DPC), Ă©quivalent de la CNIL en Irlande, a annoncĂ© ce vendredi avoir lancĂ© une enquĂȘte contre le rĂ©seau social X. Cette procĂ©dure vise le traitement des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel contenues dans les messages publiĂ©s par les utilisateurs de la plateforme pour entrainer des IA gĂ©nĂ©ratives, et « en particulier le modĂšles de langage Grok Â».

Comme pour de nombreux cas, la DPC agit car elle est l’autoritĂ© du pays, l’Irlande, dans lequel est basĂ© le siĂšge social europĂ©en de X.

« L’objectif de cette enquĂȘte est de dĂ©terminer si ces donnĂ©es personnelles ont Ă©tĂ© traitĂ©es lĂ©galement afin d’entrainer les LLM Grok Â», explique la DPC.

C’est un pas supplĂ©mentaire dans la procĂ©dure contre le rĂ©seau social. L’autoritĂ© irlandaise avait annoncĂ© en septembre dernier que l’entreprise d’Elon Musk s’était engagĂ©e Ă  arrĂȘter d’entrainer Grok avec les donnĂ©es publiques (en clair, les tweets) de ses utilisateurs europĂ©ens. À l’époque, la DPC consultait en parallĂšle ses homologues europĂ©ens pour Ă©claircir les modalitĂ©s lĂ©gales encadrant un tel traitement.

☕ Le logiciel de dessin Pinta fait peau neuve avec une version 3.0

Le logiciel Pinta, spĂ©cialisĂ© dans la retouche et le dessin, est disponible depuis peu en version 3.0. Une mouture majeure pour cette application open source et multiplateforme, disponible aussi bien sur Linux que sur Windows et macOS. Et si son interface rappelle quelque chose aux personnes sous Windows, c’est qu’elle est inspirĂ©e du bien-aimĂ© Paint.NET.

Cette version 3.0 apporte notamment une vaste modernisation de l’interface, surtout sous Linux. Le passage Ă  GTK4 et libadwaita (GNOME) permet de s’aligner avec les derniĂšres Ă©volutions UI/UX des distributions rĂ©centes.

Au menu Ă©galement, une longue liste de changements et amĂ©liorations pour les effets et filtres. Plusieurs sont nouveaux, comme Dithering, Dents, Diagramme de VoronoĂŻ, Vignette, Plume, Alignement ou encore Contour. Pinta 3.0 prend aussi en charge les gradients personnalisables dans les effets Fractale et Nuages, le choix du type de tuile ou encore le comportement des bordures dans l’effet RĂ©flexion.

Parmi les autres apports, citons une nouvelle grille personnalisable de canevas, le support des complĂ©ments et du format .ppm, une option SĂ©lection dĂ©calĂ©e, la possibilitĂ© d’ajuster la taille du pinceau et les paramĂštres de largeur de ligne, un mode rĂ©Ă©chantillonnage du plus proche voisin, une nouvelle boite de sĂ©lection des couleurs, un bouton « Reseed Â» pour l’option de bruit alĂ©atoire sur plusieurs effets, ou encore la prise en charge de prĂ©Ă©dition pour l’outil Texte.

Pinta 3.0 propose en outre des amĂ©liorations spĂ©cifiques Ă  chaque plateforme, notamment Windows. L’application modernise ainsi sa base de code et rĂ©clame dĂ©sormais .NET 8 pour fonctionner et ajoute le support de WebP. Sur macOS, l’installeur est dĂ©sormais en ARM64 pour les machines Apple Silicon. L’outil « Nouvelle capture d’écran Â» invoque l’outil systĂšme en fonction de la plateforme : XDG sur Linux et l’outil intĂ©grĂ© sur macOS. Ce fonctionnement n’est pas encore supportĂ© sur Windows (qui a pourtant son propre outil).

La nouvelle version majeure peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©e depuis le site officiel ou son dĂ©pĂŽt GitHub. Pour les personnes cherchant une alternative plus simple Ă  GIMP, Pinta vaut certainement le coup d’Ɠil. Il est davantage un concurrent de Krita.

DRAM+, Cache+ : une mémoire hybride pour remplacer SRAM, DRAM et NAND

L’Highlander de la mĂ©moire
DRAM+, Cache+ : une mémoire hybride pour remplacer SRAM, DRAM et NAND

L’oxyde d’hafnium pourrait servir Ă  crĂ©er de la mĂ©moire non volatile qui viendrait remplacer Ă  la fois la SRAM (mĂ©moire cache), la DRAM (mĂ©moire vive) et la NAND (stockage SSD). C’est en tout cas la piste explorĂ©e activement par deux sociĂ©tĂ©s allemandes, qui veulent au passage relocaliser la production en Allemagne.

Au dĂ©but du mois, deux sociĂ©tĂ©s allemandes, Neumonda et Ferroelectric Memory Company (FMC), ont annoncĂ© collaborer pour dĂ©velopper, produire et commercialiser de la DRAM non volatile. Le but ? « Rien de moins que ramener la conception et la fabrication de mĂ©moires semi-conducteurs en Allemagne Â», explique le communiquĂ©.

La DRAM, kĂ©sako ?

DRAM signifie, pour rappel, Dynamic Random-Access Memory ou mĂ©moire dynamique Ă  accĂšs alĂ©atoire. Vous la connaissez trĂšs certainement puisqu’elle est au cƓur de la mĂ©moire vive dans les ordinateurs. La mĂ©moire EDO (pour les plus anciens), SDRAM et les diffĂ©rentes gĂ©nĂ©rations de DDR SDRAM sont des types de DRAM.

Elle a l’avantage d’ĂȘtre rapide, de proposer une densitĂ© Ă©levĂ©e, d’ĂȘtre relativement abordable avec une faible consommation Ă©nergĂ©tique. ProblĂšme, la mĂ©moire s’efface lorsque la machine est Ă©teinte. Raison d’ailleurs pour laquelle nous parlons de mĂ©moire volatile.

L’oxyde d’hafnium et ses propriĂ©tĂ©s ferroĂ©lectriques


Il reste 88% de l'article à découvrir.
Vous devez ĂȘtre abonné‹e pour lire la suite de cet article.
DĂ©jĂ  abonné‹e ? GĂ©nĂ©rez une clĂ© RSS dans votre profil.

☕ Des consultations publiques pour l’implantation de datacenters dans le Val-de-Marne

En fĂ©vrier dernier, Emmanuel Macron annonçait « 109 milliards d’euros Â» d’investissements, publics et privĂ©s rĂ©unis, « dans les prochaines annĂ©es Â» se concentrant notamment sur la crĂ©ation de data centers.

Quatre projets pourraient s’implanter dans le Val-de-Marne et des consultations publiques commencent Ă  ĂȘtre ouvertes dans le cadre de demandes d’autorisation environnementale.

Ainsi, comme l’explique Actu.fr, celui imaginĂ© Ă  cheval sur les communes de Sucy-en-Brie et Bonneuil-sur-Marne demande l’avis des riverains depuis le 10 mars dernier. Cette consultation prendra fin le 10 juin Ă  minuit. Les habitants des 2 villes, mais aussi ceux de Boissy-Saint-LĂ©ger, de Limeil-BrĂ©vannes, de Saint-Maur-des-FossĂ©s, de ChenneviĂšres-sur-Marne, d’Ormesson-sur-Marne, de Valenton, de CrĂ©teil et de Noiseau peuvent donner leur avis.

Plus rĂ©cemment, Actu.fr note qu’un autre projet, situĂ© Ă  Rungis, a ouvert la sienne le 2 avril dernier. Celle-ci sera fermĂ©e le 3 juillet Ă  minuit. Les habitants de cette ville mais aussi ceux de Villeneuve-le-Roi, Orly, Thiais, Chevilly-Larue et Fresnes dans le Val-de-Marne, Wissous, Paray-Vieille-Poste, Morangis, Athis-Mons et Antony ont la possibilitĂ© d’y participer.

#Flock : la météo rit du complot

Montagnes russes au fond du Grand Canyon
#Flock : la météo rit du complot

Ah mes chers amis, l’heure est-elle Ă  la prise de tempĂ©rature Ă  l’aide d’un baromĂštre ? Celui des bourses est fĂ©brile au moindre postillon, la fiĂšvre orangeĂątre se rĂ©pand plus vite qu’un tweet. Les fouilles au corps ne servent Ă  rien tant les personnes s’en sont mis plein. Le coup est gros comme une baleine, pas besoin d’IA pour le calculer de loin ou de prĂšs, et ce n’est pas le rĂȘve d’avoir un iphone 100% US qui justifiera le move. Comme dirait tout bon politique qui ne respecte rien : plus c’est gros, plus ça passe. Sauf pour quelques-uns qui feraient mieux de se faire tout petits. Allez, bon weekend ! 🙂


Il reste 81% de l'article à découvrir.
Vous devez ĂȘtre abonné‹e pour lire la suite de cet article.
DĂ©jĂ  abonné‹e ? GĂ©nĂ©rez une clĂ© RSS dans votre profil.

☕ L’interdiction des smartphones au collĂšge devrait ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  la rentrĂ©e

Cette fois c’est la bonne ? InterpellĂ©e par le sĂ©nateur LR François Bonhomme mercredi, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a annoncĂ© qu’elle souhaitait que la « pause numĂ©rique Â» – l’interdiction pour les Ă©lĂšves d’utiliser leur smartphone au sein de l’établissement – soit « gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  tous les collĂšges Ă  la prochaine rentrĂ©e Â».

« Cette mesure est essentielle, Ă  la fois en termes de bien-ĂȘtre et de rĂ©ussite de nos Ă©lĂšves Â», a fait valoir la ministre, en rappelant que la pause numĂ©rique faisait dĂ©jĂ  l’objet d’une expĂ©rimentation dans une centaine de collĂšges depuis la rentrĂ©e 2024. « Tous les retours sont trĂšs positifs, notamment sur l’amĂ©lioration du climat scolaire, ou sur le large soutien dont elle bĂ©nĂ©ficie de la part des parents et des professeurs Â», affirme-t-elle. À ce stade, aucun bilan officiel de l’expĂ©rimentation n’a toutefois Ă©tĂ© rendu public.

Au SĂ©nat, Élisabeth Borne annonce la gĂ©nĂ©ralisation de l’interdiction du smartphone Ă  tous les collĂšges – capture d’écran Public SĂ©nat

Élisabeth Borne n’a pas prĂ©cisĂ© par quel levier l’instauration de cette interdiction deviendrait effective Ă  l’échelle nationale. La loi prĂ©voit en effet depuis 2018 l’interdiction du portable Ă  l’école et au collĂšge, mais elle n’a jamais Ă©tĂ© appliquĂ©e.

« Pour la gĂ©nĂ©ralisation Ă  la rentrĂ©e prochaine, je souhaite que les modalitĂ©s de mise en Ɠuvre soient laissĂ©es Ă  l’apprĂ©ciation des chefs d’établissement, en lien avec les conseils dĂ©partementaux Â», a encore indiquĂ© la ministre. Selon elle, les solutions retenues, « casiers Â» ou « pochettes Â», reprĂ©senteraient soit un coĂ»t nul, soit une enveloppe de l’ordre de quelques milliers d’euros par Ă©tablissement.

« L’interdiction porte sur l’utilisation des tĂ©lĂ©phones mobiles et de tout autre Ă©quipement terminal de communications Ă©lectroniques (tablette ou montre connectĂ©e, par exemple) dans l’enceinte des Ă©coles et des collĂšges Â», rappelle le ministĂšre de l’Éducation nationale. La mesure suppose une modification du rĂšglement intĂ©rieur de l’établissement, ainsi que celle de la charte des rĂšgles de civilitĂ© du collĂ©gien.

La « pause numĂ©rique Â» et son test initiĂ© Ă  la rentrĂ©e 2024 font suite Ă  la remise d’un rapport chargĂ© d’évaluer l’impact de l’exposition des jeunes aux Ă©crans, commanditĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique. PubliĂ© le 30 avril 2024, il suggĂ©rait, entre autres propositions, de « renforcer l’application de l’interdiction des tĂ©lĂ©phones au collĂšge, et systĂ©matiser dans chaque lycĂ©e un cadre partagĂ© sur la place et l’usage des tĂ©lĂ©phones dans la vie de l’établissement Â».

Shein sous la menace d’une amende de 150 millions d’euros par la CNIL

Shein sous la menace d’une amende de 150 millions d’euros par la CNIL

La plateforme d’e-commerce d’origine chinoise pourrait Ă©coper d’une amende de 150 millions d’euros pour sa mauvaise politique de gestion des cookies si la CNIL suit les prĂ©conisations faites dans un rapport interne. Ce montant serait important, mais il est Ă  rapporter aux 3 milliards d’euros qu’auraient dĂ©pensĂ©s les français chez Shein ces 12 derniers mois.

Shein fait l’objet d’une enquĂȘte de la CNIL et pourrait se voir infliger une amende importante par l’autoritĂ©. Alors que celle-ci a effectuĂ© plusieurs contrĂŽles de la plateforme d’e-commerce en aout 2023, un rapport interne conclurait, selon l’InformĂ©, Ă  la prĂ©conisation, en l’état, d’une sanction de 150 millions d’euros et d’une astreinte quotidienne de 100 000 euros. Le rapport viserait « une gestion des cookies non conforme Ă  la lĂ©gislation en vigueur Â».

Des dizaines de cookies dĂ©posĂ©s avant mĂȘme l’affichage du bandeau de consentement

Le rapport reprocherait Ă  Shein.com le dĂ©pĂŽt de plusieurs dizaines de traqueurs avant mĂȘme l’affichage du bandeau de consentement des cookies, de cookies aprĂšs refus et le flou des informations donnĂ©es lors de la demande de consentement.

Ce document ne reflĂšte pas la dĂ©cision dĂ©finitive de la CNIL et l’entreprise peut encore plaider sa cause devant l’autoritĂ© avant que celle-ci prenne sa dĂ©cision. À l’InformĂ©, l’entreprise explique avoir un « Ă©change actif avec la CNIL afin de garantir notre conformitĂ© et de rĂ©pondre de maniĂšre rigoureuse Ă  ses attentes. Le rapport s’inscrit dans le cadre de ce dialogue en cours ». L’entreprise explique avoir transmis sa rĂ©ponse.

Rappelons que ce n’est pas le seul sujet sur lequel Shein a des problĂšmes. L’UE a ouvert en fĂ©vrier une enquĂȘte, car elle la soupçonne de non-respect des rĂšgles de protection des consommateurs.

L’Europe prĂ©voyait de faire des modifications structurelles des rĂšgles douaniĂšres de l’Union.

Des plateformes d’e-commerce chinoises difficiles Ă  gĂ©rer suite Ă  la guerre commerciale lancĂ©e par Donald Trump

Mais suite au dĂ©clenchement de la guerre commerciale lancĂ©e par Donald Trump, elle pourrait aussi prendre des mesures d’urgence. En effet, l’Europe pourrait devenir un marchĂ© plus important pour Shein, suite aux droits de douane infligĂ©s par les États-Unis aux imports chinois. Shein et Temu ont Ă©coulĂ© 46 milliards de dollars de produits aux États-Unis en 2024, selon la banque Nomura, explique Le Parisien.

Du cĂŽtĂ© français, selon l’entreprise d’étude de marchĂ© Circana citĂ©e par les Echos, les internautes ont dĂ©pensĂ© 3 milliards d’euros chez Shein et 1,8 milliard chez Temu lors des douze derniers mois.

Les plateformes ne viseraient pas la submersion de l’Europe par des produits envoyĂ©s jusqu’ici aux États-Unis. Elles chercheraient cependant Ă  profiter du besoin en dĂ©bouchĂ©s des industriels chinois, qui pourraient se retrouver avec de larges stocks d’invendus, au risque de devoir baisser leurs prix. « Les plateformes pourraient tirer profit de cette situation, non pas pour baisser leurs prix qui sont dĂ©jĂ  bas, mais pour reconstituer leurs marges et investir dans le marketing et le lobbying pour consolider leur place en Europe face aux menaces rĂ©glementaires et douaniĂšres Â», affirme le consultant commerce et consommation FrĂ©dĂ©ric Boublil Ă  nos confrĂšres.

La Commission europĂ©enne s’inquiĂšte de voir une augmentation soudaine de ces achats sur les plateformes chinoises. Mais elle est tiraillĂ©e entre le choix de rĂ©agir directement sur le sujet ou de prendre le sujet des imports chinois dans sa globalitĂ©, selon les Echos.

IA : mais que se passe-t-il chez Apple ?

Bruit intérieur
IA : mais que se passe-t-il chez Apple ?

Apple a lancĂ© rĂ©cemment en Europe toute sa panoplie de services dopĂ©s Ă  l’IA. Le bouquet, nommĂ© Apple Intelligence (pour jouer avec l’appellation « AI Â»), a cependant du mal Ă  dĂ©clencher rĂ©ellement l’enthousiasme. La situation de Siri est pire : une promesse non tenue. En interne, malgrĂ© les remaniements, il n’y aurait pas de panique.

L’intelligence artificielle a eu chez Apple un dĂ©part tardif. Alors que le monde s’enflammait dĂ©jĂ  pour l’IA gĂ©nĂ©rative, aucune annonce ne provenait de Cupertino. La firme est pourtant scrutĂ©e de prĂšs, notamment pour les nouveaux usages : sa maniĂšre de faire est soigneusement Ă©tudiĂ©e, tout aurĂ©olĂ©e par sa rĂ©putation de rĂ©flĂ©chir posĂ©ment avant tout lancement de produit ou intĂ©gration d’une technologie.

Vitesse et précipitation

Pourtant, tout ce qui touche Ă  l’IA semble avoir Ă©tĂ© fait dans la prĂ©cipitation chez Apple. Le constat est manifeste : une prĂ©sentation trĂšs soignĂ©e en juin 2024 durant la prĂ©sentation d’iOS 18 et macOS 15, mais rien Ă  l’arrivĂ©e des versions finales pour les deux systĂšmes. Il a fallu attendre les rĂ©visions « .1 Â» pour les premiĂšres fonctions, et uniquement aux États-Unis. Les versions .2 et .3 ont enrichi progressivement la dotation, jusqu’à ce qu’iOS 18.4 et macOS 15.4 cochent toutes les cases. Elles ont donnĂ© le top dĂ©part en Europe Ă©galement, oĂč les utilisateurs ont reçu la totalitĂ© des fonctions annoncĂ©es.

Toutes ? Non, car une fonction a rĂ©sistĂ© : Siri. La dĂ©monstration faite en juin dernier, puis alimentĂ©e par une publicitĂ© dans les mois suivants, avait donnĂ© de grands espoirs. AprĂšs tout, si l’IA montre constamment son potentiel sur des actions prĂ©cises et rĂ©barbatives, on cherche encore l’assistant pratique au quotidien, capable de rĂ©agir sur tout ce qui se passe au sein du systĂšme. C’est pourtant ce qu’annonçait Apple pour son nouveau « Siri conversationnel Â».

L’iPhone 16e lancĂ© rĂ©cemment

Autre signe de prĂ©cipitation : la compatibilitĂ© trĂšs limitĂ©e d’Apple Intelligence Ă  son annonce. CĂŽtĂ© tĂ©lĂ©phone, seul l’iPhone 15 Pro pouvait le prendre en charge, depuis rejoint par la gamme 16 (y compris le 16e lancĂ© rĂ©cemment). Pour les iPad et les Mac, et en simplifiant un peu, il faut une puce M. Pourquoi ces configurations ? En dehors de la puissance minimale des puces, surtout pour des questions de mĂ©moire vive : Apple Intelligence rĂ©clame au moins 8 Go. La firme payait sa pingrerie des derniĂšres annĂ©es, en promouvant activement des services que peu de personnes pouvaient utiliser.

Perte de crédibilité

Le temps qu’Apple prĂ©sente ses fonctions et les rende rĂ©ellement disponibles, le monde avait dĂ©jĂ  changĂ©. Tous les outils prĂ©sents ont dĂ©jĂ  un air dĂ©passĂ©, surtout quand on compare les performances des modĂšles rĂ©cents – notamment Gemini 2.5 Pro pour le texte, GPT-4o pour les images – Ă  ce qu’Apple propose. Pour l’instant, la seule ouverture proposĂ©e est vers ChatGPT, mais on s’attend Ă  ce que d’autres soient annoncĂ©es Ă  la WWDC en juin.

Le vrai problĂšme d’Apple, c’est Siri. La firme a prĂ©sentĂ© ce qui ressemblait Ă  l’assistant « intelligent Â» que tout le monde (ou presque) pourrait rĂȘver d’avoir. Mais cette annonce ne reposait sur rien. Au point qu’aux États-Unis, un recours collectif a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© devant un tribunal californien pour publicitĂ© mensongĂšre. SurrĂ©action ? Pas selon les plaignants, qui dĂ©clarent s’ĂȘtre basĂ©s sur les annonces et la publicitĂ© d’Apple pour renouveler leur matĂ©riel et ĂȘtre sĂ»rs d’avoir la fonction quand elle serait disponible. Mais elle ne l’est pas.

Le mois de mars aura Ă©tĂ© calamiteux pour Apple. Au dĂ©but du mois, les premiĂšres rumeurs insistantes sont apparues sur un calendrier largement revu et un nouveau Siri trĂšs en retard. Mark Gurman (Bloomberg), souvent trĂšs bien renseignĂ© sur les activitĂ©s de la pomme, indiquait alors qu’il faudrait attendre au minimum iOS 19 Ă  l’automne 2026, voire iOS 20 en 2027. Environ deux semaines plus tard, il remettait le couvert, critiquant cette fois ouvertement l’entreprise pour n’avoir pas su mener sa barque. Selon lui, soit l’entreprise croyait y arriver et avait gravement sous-estimĂ© l’ampleur des travaux, soit elle savait qu’elle n’y arriverait pas et avait menti. « Vaporware Â» : le mot est lĂąchĂ©.

TrĂšs en retard ou seulement en retard ?

Selon un article du New York Times publiĂ© ce matin, Apple prĂ©voirait bien un lancement du nouveau Siri pour cet automne. Il arriverait donc dans le sillage d’iOS 19, pour lequel les rumeurs Ă©voquent un vaste renouvellement de l’interface, basĂ© sur les travaux de visionOS. Par « automne Â», on peut entendre la version finale d’iOS 19 ou l’une des premiĂšres mises Ă  jour intermĂ©diaires (iOS 19.1, 19.2
).

Le New York Times dit avoir discutĂ© avec trois personnes « ayant connaissance de ces projets Â». Selon elles, certains dirigeants « ne pensent pas que ce retard soit un problĂšme parce qu’aucun des rivaux d’Apple, comme Google et Meta, n’a encore compris ce qu’est l’IA Â». Apple estimerait en interne qu’il reste du temps pour « bien faire les choses Â».

À condition d’en avoir les moyens. L’article relĂšve ainsi plusieurs problĂšmes importants. D’une part, le manque de GPU modernes et performants. Apple aurait entrainĂ© ses modĂšles IA sur du matĂ©riel ĂągĂ© de plus de cinq ans et en quantitĂ© limitĂ©e (50 000).

Des luttes intestines auraient miné le développement

Tim Cook, CEO de l’entreprise, aurait approuvĂ© le doublement du budget de l’équipe concernĂ©e, mais le feu vert aurait Ă©tĂ© stoppĂ© par Luca Maestri, directeur financier de l’entreprise. Instruction aurait alors Ă©tĂ© donnĂ©e de travailler sur l’efficacitĂ©. Le manque de GPU aurait toutefois poussĂ© l’équipe Ă  nĂ©gocier de la puissance de calcul auprĂšs de Google et Amazon, Apple Ă©prouvant Ă©galement des difficultĂ©s Ă  se procurer des GPU NVIDIA, dont la demande a explosĂ©.

D’autre part, les querelles internes auraient durement impactĂ© le cycle de dĂ©veloppement des produits. Le New York Times Ă©voque en particulier une guerre entre Robby Walker, qui supervisait Siri, et SĂ©bastien Marineau-Mes, un cadre supĂ©rieur de l’équipe logicielle, pour obtenir la gestion de certains projets.

Enfin, Apple aurait tout simplement les mĂȘmes problĂšmes que n’importe quelle autre grande entreprise, dont la fuite des talents. Le management ferait face Ă  des Ă©quipes composĂ©es d’anciens cadres et de jeunes recrues. Pour ne rien arranger, les sources du new York Times ont Ă©voquĂ© un Tim Cook hĂ©sitant Ă  « donner des directives claires et directes sur le dĂ©veloppement des produits Â». Le New York Times n’est d’ailleurs pas le seul Ă  relater les dĂ©boires d’Apple. Hier, The Information revenait lui aussi sur la maniĂšre dont Apple avait « ratĂ© la transformation de l’IA de Siri Â».

☕ Google licencie plusieurs centaines de personnes dans sa division Platforms & Devices

AprÚs le plan de départs volontaires révélé fin janvier, Google prend des mesures plus contraignantes pour réduire les effectifs au sein de sa division Platforms & Devices. The Information révÚle en effet que plusieurs centaines de licenciements ont été réalisés, sans donner plus de détails quant à la nature des postes ou des équipes concernés.

« Depuis que nous avons combinĂ© les Ă©quipes des plateformes et des appareils l’annĂ©e derniĂšre, nous nous sommes attachĂ©s Ă  devenir plus agiles et Ă  fonctionner plus efficacement, ce qui a impliquĂ© de procĂ©der Ă  quelques suppressions d’emplois en plus du programme de dĂ©part volontaire que nous avons proposĂ© en janvier Â», a reconnu un porte-parole de Google, citĂ© par The Information.

CrĂ©Ă©e en avril 2024, Platforms & Devices rassemble au sein d’une seule et mĂȘme division l’ensemble des Ă©quipes chargĂ©es des produits liĂ©s Ă  Android (y compris ses variantes pour Auto, TV, Wear et XR), Chrome, ChromeOS, Google Photos, Google One, Pixel, Fitbit et Nest. Un an plus tard, le rapprochement se traduit donc par un effort de rationalisation.

HÄkan Dahlström (CC 2.0)

Les opérateurs européens appellent à une meilleure protection des cùbles sous-marins

Bien, mais peut mieux faire
Les opérateurs européens appellent à une meilleure protection des cùbles sous-marins

La rĂ©ponse collective est-elle Ă  la hauteur des risques soulevĂ©s par les rĂ©cents sabotages de cĂąbles sous-marins en mer Baltique ? Les principaux opĂ©rateurs europĂ©ens appellent la Commission europĂ©enne, le Royaume Uni et l’OTAN Ă  mettre en place une gouvernance, une surveillance et des protections adaptĂ©es Ă  ces infrastructures critiques.

Un seul cĂąble vous manque et tout est dĂ©peuplĂ©. Quelques mois aprĂšs les ruptures de cĂąbles qui ont dĂ©frayĂ© la chronique en mer Baltique et en mer du Nord, les opĂ©rateurs montent au crĂ©neau. Jeudi, ils ont interpellĂ© l’Europe, l’OTAN et le Royaume-Uni, dans une lettre ouverte qui appelle Ă  considĂ©rer plus sĂ©rieusement les enjeux associĂ©s aux cĂąbles sous-marins, mais aussi Ă  les associer plus Ă©troitement aux politiques Ă  venir.

Une coopération étendue

« Nous exhortons les dĂ©cideurs de l’UE/EEE, du Royaume-Uni et de l’OTAN Ă  collaborer Ă©troitement avec les acteurs du secteur (
). Des approches harmonisĂ©es doivent ĂȘtre Ă©laborĂ©es pour l’écosystĂšme des cĂąbles sous-marins, visant Ă  aligner les objectifs de sĂ©curitĂ© sur la faisabilitĂ© opĂ©rationnelle et sur un modĂšle Ă©conomique viable Â», appellent les signataires. Au nombre de neuf, ils sont opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms (Orange, Vodafone, Telefonica, Proximus Global, Telenor), opĂ©rateurs de cĂąbles sous-marins (Alcatel Submarine Networks, Sparkle) ou Ă©quipementiers (NKT).

Pour garantir plus efficacement la sĂ©curitĂ© des cĂąbles, il conviendrait selon eux de favoriser l’échange d’informations et de renseignements, mais aussi de mettre en place des initiatives croisĂ©es en matiĂšre de surveillance et de contrĂŽle des infrastructures, en impliquant « toutes les parties prenantes concernĂ©es pour rechercher des solutions collectives et durables Â».

Ils demandent enfin que cette logique de coopĂ©ration soit soutenue par des fonds. « Il est essentiel d’investir dans des technologies de pointe pour dĂ©tecter et diminuer les dommages causĂ©s aux cĂąbles sous-marins. Ces efforts devraient ĂȘtre soutenus par des instruments de financement tels que le MIE ou le Fonds europĂ©en de la dĂ©fense Â».

Un plan européen déjà sur les rails

Le MĂ©canisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), Ă©galement appelĂ© Connecting Europe Facility (CEF) est pour mĂ©moire le dispositif par l’intermĂ©diaire duquel la Commission europĂ©enne soutient l’investissement dans les projets d’infrastructure, qu’il s’agisse de transport, d’énergie ou de numĂ©rique.

Or l’exĂ©cutif europĂ©en a dĂ©jĂ  prĂ©vu de mobiliser le MIE au profit des cĂąbles sous-marins. Le sujet a mĂȘme donnĂ© lieu Ă  la crĂ©ation d’un plan dĂ©diĂ©, le « EU Action Plan on Cable Security Â», prĂ©sentĂ© officiellement le 21 fĂ©vrier dernier, et d’ores et dĂ©jĂ  dotĂ© de crĂ©dits prĂ©visionnels.

La Commission europĂ©enne envisage ainsi de consacrer 540 millions d’euros entre 2025 et 2027 Ă  des projets d’infrastructures numĂ©riques, « en donnant la prioritĂ© aux projets de cĂąbles stratĂ©giques d’intĂ©rĂȘt europĂ©en Â».

Entre autres mesures associĂ©es, elle affiche par ailleurs la volontĂ© de renforcer les exigences de sĂ©curitĂ© et les analyses de risques, privilĂ©gier le dĂ©ploiement de cĂąbles dits intelligents (dotĂ©s par exemple de capteurs permettant d’identifier plus rapidement l’emplacement d’une coupure) et amĂ©liorer les capacitĂ©s de rĂ©ponse aprĂšs incident. Elle affiche enfin la volontĂ©, plus politique cette fois, de mettre en Ɠuvre des sanctions et des mesures diplomatiques « Ă  l’encontre des acteurs hostiles et de la « flotte fantĂŽme Â» Â», en coordination avec les États membres, et en « conjuguant Â» ses efforts Ă  ceux de l’OTAN.

Une rĂ©ponse nĂ©cessaire
 mais pas suffisante ?

Bien, mais peut mieux faire, commentent en substance les opĂ©rateurs. « Les instruments des autoritĂ©s britanniques et de l’OTAN pourraient renforcer la dynamique s’ils Ă©taient coordonnĂ©s efficacement Â», font-ils par exemple valoir, avant de souligner que les enjeux exigent une politique d’investissement nettement plus soutenue.

« Il est donc primordial de confirmer et d’augmenter le budget allouĂ© au numĂ©rique, y compris le MIE, dans le futur cadre financier pluriannuel, dĂ©clarent les signataires. ParallĂšlement, le dĂ©veloppement de voies supplĂ©mentaires, terrestres et sous-marines, renforcera la redondance et rĂ©duira la vulnĂ©rabilitĂ© aux points de dĂ©faillance uniques. Ces aspects de rĂ©silience devraient ĂȘtre renforcĂ©s dans les objectifs du MIE. Â»

En novembre dernier, deux cĂąbles, reliant respectivement la Lituanie Ă  la SuĂšde et la Finlande Ă  l’Allemagne, avaient subi des avaries. Le ministre de la DĂ©fense allemand avait qualifiĂ© l’acte de « sabotage Â». Le 25 dĂ©cembre 2024, le cĂąble Ă©lectrique EstLink 2 et quatre cĂąbles de tĂ©lĂ©communications reliant la Finlande et l’Estonie avaient aussi Ă©tĂ© endommagĂ©s. Fin janvier, une nouvelle coupure est intervenue en mer Baltique dans les eaux territoriales suĂ©doises.

Les États-Unis traquent les propos des Ă©tudiants Ă©trangers pour rĂ©voquer leurs visas

Les États-Unis traquent les propos des Ă©tudiants Ă©trangers pour rĂ©voquer leurs visas

Marco Rubio a Ă©voquĂ© l’idĂ©e le mois dernier. Mais un systĂšme d’analyse des rĂ©seaux sociaux est dĂ©jĂ  en place et traque les propos de 1,5 million d’étudiants Ă©trangers Ă  la recherche de raison de rĂ©voquer leurs visas. Le systĂšme a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© sous l’administration de Joe Biden.

Une Ă©quipe spĂ©ciale du DĂ©partement de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure des États-Unis (DHS) utilise un des outils pour analyser les messages postĂ©s par les Ă©tudiants Ă©trangers, explique NBC.

Le mois dernier, le secrĂ©taire d’État des États-Unis, Marco Rubio, affirmait vouloir mettre en place un systĂšme appelĂ© « Catch and Revoke Â» pour traquer les Ă©tudiants Ă©trangers qui porteraient des propos Ă©tiquetĂ©s comme « pro-hamas Â» en vue de rĂ©voquer leurs visas.

Selon des sources de NBC, un outil d’analyse de donnĂ©es est dĂ©jĂ  en place au sein du DHS pour « passer au crible l’historique des mĂ©dias sociaux des quelque 1,5 million d’étudiants Ă©trangers qui Ă©tudient aux États-Unis afin de trouver des motifs potentiels de rĂ©vocation de leur visa Â». Une recherche est aussi effectuĂ©e par cette agence pour vĂ©rifier si ces Ă©tudiants ont fait l’objet d’une inculpation ou d’une condamnation pĂ©nale, affirment ces mĂȘmes sources.

L’utilisation d’un outil dĂ©veloppĂ© sous Joe Biden

Mais cet outil aurait Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© alors que Joe Biden Ă©tait encore au pouvoir, explique NBC, selon une responsable du DHS de l’époque. « Nous ne visions pas les activitĂ©s ou les discours politiques. Nous ne les examinions que s’ils incitaient Ă  la violence », a-t-il justifiĂ© auprĂšs du mĂ©dia amĂ©ricain.

Le rĂ©gime de Donald Trump a indiquĂ© mercredi scruter les mĂ©dias sociaux des Ă©trangers qui demandent le statut de rĂ©sident permanent lĂ©gal, les Ă©tudiants Ă©trangers et les Ă©trangers affiliĂ©s Ă  des Ă©tablissements d’enseignement. Il recherche tout propos considĂ©rĂ© comme antisĂ©mite en vue de refuser leurs demandes d’immigration.

« En surveillant les dĂ©tenteurs de visas et de cartes vertes et en les ciblant sur la seule base de leur expression protĂ©gĂ©e, l’administration passe d’un engagement de l’AmĂ©rique en faveur d’un discours libre et ouvert Ă  la peur et au silence. Malheureusement, cette hostilitĂ© semble ĂȘtre l’objectif de l’administration Â», a dĂ©clarĂ© la Foundation for Individual Rights and Expression, association de dĂ©fense de la libertĂ© d’expression sur les campus amĂ©ricains.

La mise en place d’un nouveau maccarthysme dĂ©noncĂ©e

Axios fait remarquer que, lors de la campagne prĂ©sidentielle amĂ©ricaine l’annĂ©e derniĂšre, les crĂ©ateurs du Projet 2025, qui soutenaient Donald Trump, avaient aussi prĂ©vu un projet de ce type. NommĂ© « Project Esther Â», il prĂ©voyait « d’utiliser les remarques anti-israĂ©liennes comme motif d’expulsion des dĂ©tenteurs de visas d’étudiant et de cartes vertes », explique le mĂ©dia amĂ©ricain. Il donnait des arguments juridiques pour le mettre en place.

Axios souligne que l’antisĂ©mitisme des conservateurs n’est pas visĂ©. Le mĂ©dia rappelle qu’Elon Musk, qui avait une carte verte avant de devenir citoyen amĂ©ricain en 2022, a fait plusieurs saluts nazis lors de l’investiture de Donald Trump, soutient le parti d’extrĂȘme droite allemand AfD et, en 2023, a rĂ©pondu « vous avez dit la vĂ©ritĂ© » Ă  un message antisĂ©mite sur son rĂ©seau social. Ces deux messages sont toujours en ligne sur X.

« L’esprit de Joseph McCarthy [voir Maccarthysme] est bien vivant dans l’administration Trump, qui a passĂ© des mois Ă  qualifier malhonnĂȘtement d’antisĂ©mites les critiques lĂ©gitimes des crimes de guerre du gouvernement israĂ©lien Ă  Gaza, Ă  mener des chasses aux sorciĂšres dans les collĂšges amĂ©ricains et Ă  menacer les droits Ă  la libertĂ© d’expression des immigrĂ©s Â», a dĂ©clarĂ© Edward Ahmed Mitchell, directeur national adjoint du Conseil des relations amĂ©ricano-islamiques, dans un communiquĂ© obtenu par NBC.

Microsoft retente sa chance avec sa fonction Recall, cette fois pour de bon

L'enfer en est pavé
Microsoft retente sa chance avec sa fonction Recall, cette fois pour de bon

L’histoire de Recall est parsemĂ©e d’embuches. AprĂšs l’avoir prĂ©sentĂ©e en juin 2024, Microsoft a dĂ» revoir rapidement sa copie, tant la levĂ©e de boucliers et les critiques ont Ă©tĂ© massives. Au terme de nombreux mois de travaux, l’éditeur semble cependant prĂȘt Ă  retenter le coup. La fonction est en cours de dĂ©ploiement dans les prĂ©versions de Windows 11.

Rarement une fonction de Microsoft n’aura autant gĂ©nĂ©rĂ© de peurs et de critiques. Recall partait pourtant d’une bonne intention : permettre de retrouver n’importe quel document, page web, application, etc. en le dĂ©crivant. Un moteur de recherche universel pour toutes les activitĂ©s sur le PC.

Cette fonction, prĂ©vue uniquement pour les PC Copilot+, s’appuyait sur des petits modĂšles pour analyser les images. Car Recall est basĂ©e sur des captures prises Ă  intervalles rĂ©guliers, analysĂ©es par des IA pour en extraire les informations et les stocker dans sa rĂ©serve. De fait, la fonction est gourmande, son catalogue pouvant occuper plusieurs dizaines de Go sur le disque. On peut toutefois modifier l’espace allouĂ© par dĂ©faut.

DĂ©luge de critiques : une fonction mal pensĂ©e

Rapidement, il est apparu que la maniĂšre dont Microsoft s’y Ă©tait prise Ă©tait plus que problĂ©matique. La sociĂ©tĂ© semblait s’ĂȘtre prĂ©cipitĂ©e, au point d’en oublier les inĂ©vitables questions de sĂ©curitĂ© qui allaient poindre. On parlait pourtant d’une fonction capable d’analyser tout ce qui se passait Ă  l’écran, y compris des informations trĂšs personnelles et sensibles.

Les critiques Ă©taient Ă  la fois sĂ©curitaires et philosophiques. Le plus gros problĂšme Ă©tait l’absence presque complĂšte de protection pour les donnĂ©es stockĂ©es dans le catalogue. Facilement accessibles, elles pouvaient rĂ©vĂ©ler toute la vie numĂ©rique de la personne. Elles Ă©taient Ă©galement accessibles depuis les autres comptes prĂ©sents sur le mĂȘme ordinateur, pratiquement en clair.

Dans les semaines ayant suivi la disponibilitĂ© de la premiĂšre prĂ©version, les dĂ©couvertes se sont succĂ©dĂ©. Surtout, une critique est devenue particuliĂšrement assourdissante : l’outil, pensĂ© pour rendre service, pouvait ĂȘtre facilement dĂ©tournĂ© comme instrument de pistage et d’espionnage.

Microsoft, rapidement cernĂ©e par l’incendie, a commencĂ© par effectuer de petits changements. Mais l’entreprise a rĂ©alisĂ© en quelques semaines qu’il lui fallait tout reprendre depuis zĂ©ro, car la confiance Ă©tait sĂ©rieusement Ă©rodĂ©e. Or, il s’agissait de l’une des fonctions phares prĂ©vues pour l’intelligence artificielle sur les PC Copilot+. La crise risquait de faire tache d’huile et d’affecter les ventes de ces machines, qui venaient tout juste d’ĂȘtre dĂ©voilĂ©es.

La société a donc retiré la préversion de sa fonction et est repartie à sa planche à dessin.

OĂč en est-on ?

La nouvelle prĂ©version en cours de dĂ©ploiement tient compte des nombreux travaux rĂ©alisĂ©s depuis l’annĂ©e derniĂšre. La mouture n’a semble-t-il plus grand-chose Ă  voir avec la premiĂšre. La finalitĂ© n’a pas changĂ©, mais son architecture est trĂšs diffĂ©rente. Notamment parce que de nombreux contrĂŽles ont Ă©tĂ© mis en place, dont le chiffrement systĂ©matique des donnĂ©es (chaque capture a sa propre clĂ© de chiffrement), le lien avec le compte utilisĂ© et l’inaccessibilitĂ© depuis les autres comptes.

Toutes ces barriÚres, si elles sont bienvenues, auraient dû figurer dÚs le cahier des charges, tant la fonction était amenée à manipuler des données sensibles, dont les mots de passe et les informations bancaires.

Microsoft a Ă©galement revu sa copie sur bon nombre d’autres aspects. Recall, tel qu’il est envisagĂ© dĂ©sormais, rĂ©clamera l’autorisation explicite de l’utilisateur pour ĂȘtre activĂ© durant la premiĂšre configuration de l’ordinateur. En outre, il peut ĂȘtre dĂ©sactivĂ© n’importe quand et mĂȘme ĂȘtre dĂ©sinstallĂ©. L’authentification via Windows Hello est devenue obligatoire pour accĂ©der aux donnĂ©es de Recall.

Tous les traitements ayant lieu sur les captures sont en outre rĂ©alisĂ©s dans une machine virtuelle, au sein d’une enclave sĂ©curisĂ©e dont le chiffrement est assurĂ© par la puce TPM (dans tous les cas prĂ©sente sur les PC Copilot+). Toutes les fonctions liĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© doivent d’ailleurs ĂȘtre activĂ©es : BitLocker, Device Encryption, sĂ©curitĂ© et intĂ©gritĂ© du code basĂ©es sur l’hyperviseur, Measured Boot et System Guard Secure Launch (si l’intĂ©gritĂ© de la chaine de dĂ©marrage n’est pas complĂšte, les clĂ©s de sĂ©curitĂ© sont bloquĂ©es) et protection DMA du noyau. La dĂ©sactivation d’une de ces options rendra Recall inaccessible.

Enfin, Microsoft a rendu le rĂ©glage de sa fonction plus souple. Par dĂ©faut, toute fenĂȘtre de navigation privĂ©e dĂ©tectĂ©e bloque la prise de captures d’écran. On peut ajouter sa liste d’applications et pages web Ă  ne pas surveiller, rĂ©gler la durĂ©e de conservation des donnĂ©es, ou encore vider l’historique d’une application. Recall est en outre censĂ© mieux dĂ©tecter les informations trĂšs sensibles comme les mots de passe, identifiants nationaux et autres numĂ©ros de cartes bancaires pour les flouter sur les captures. Microsoft parle cependant de « rĂ©duction Â» des risques et des informations pourraient quand mĂȘme se retrouver dans la base de donnĂ©es. Celle-ci est d’ailleurs locale et aucune transmission n’a lieu avec les serveurs, affirme Microsoft, qui insiste sur l’aspect local des traitements.

Microsoft retente sa chance

On savait depuis quelques mois que la fonction était sur le chemin du retour. La copie ayant été largement revue, elle avait été distribuée en novembre à certains testeurs sur les PC Copilot+ alimentés par les puces Snapdragon X. Le test avait été étendu en décembre aux configurations AMD et Intel compatibles.

Le dĂ©ploiement, qui a commencĂ© jeudi soir, concerne cette fois l’intĂ©gralitĂ© des personnes utilisant le canal Release Preview de Windows 11. Ce canal permet un dernier test d’une mise Ă  jour avant son dĂ©ploiement effectif sur les versions stables. ThĂ©oriquement, toute personne inscrite Ă  ce canal et disposant d’une configuration compatible (Copilot+ Snapdragon, AMD ou Intel) devrait avoir Recall aprĂšs avoir installĂ© la mise Ă  jour du systĂšme (via Windows Update).

Depuis la fin de l’annĂ©e derniĂšre, on ne sait pas exactement ce que Microsoft a fait sur sa fonction. On imagine qu’il s’agissait surtout de finition, mais l’entreprise estime dans tous les cas qu’elle est enfin prĂȘte pour le grand spectacle. Et cette fois, pas question de la prĂ©senter comme prĂ©version sur un systĂšme en bĂȘta : elle va ĂȘtre dĂ©ployĂ©e dans les semaines qui viennent sur l’ensemble des Windows 11 concernĂ©s.

L’un des avis les plus argumentĂ©s sur Recall est sans doute celui du journaliste Tom Warren de The Verge. En dĂ©cembre, aprĂšs avoir passĂ© plusieurs semaines Ă  l’utiliser, il s’est dit Ă  la fois « effrayĂ© et impressionnĂ© Â» par la fonction. Il indique avoir pris peur initialement, car toutes les pages web visitĂ©es, tous les messages Ă©changĂ©s sur Slack Ă©taient prĂ©sents dans les captures. Il indique pourtant que la configuration est simple et que l’on peut aisĂ©ment exclure des applications et supprimer leur historique. Il a fini par ĂȘtre impressionnĂ© par les capacitĂ©s de recherche et l’aspect instantanĂ© des rĂ©sultats, Ă  partir d’informations parfois trĂšs fragmentaires ou vaguement contextuelles.

Le dĂ©ploiement devrait concerner Ă©galement l’Europe, donc la France, oĂč la fonction s’appellera manifestement « Retrouver Â».

☕ Linux Mint va prendre en charge les expressions rĂ©guliĂšres pour la recherche de fichiers

AprĂšs une version 22.1 en janvier, l’équipe de dĂ©veloppement de Linux Mint prĂ©pare la suite, dont une version 7 pour LMDE, Linux Mint Debian Edition. Celle-ci supportera pleinement les installations de type OEM, permettant en fait une prĂ©-installation du systĂšme. Au premier lancement, l’utilisateur est alors invitĂ© Ă  configurer la machine, avec crĂ©ation de compte et ainsi de suite.

Linux Mint va Ă©galement prendre en charge les expressions rĂ©guliĂšres pour la recherche de fichiers dans Nemo. Comme on peut le voir dans ce commit sur le dĂ©pĂŽt GitHub du projet, l’équipe prĂ©voit d’ajouter un interrupteur pour les utiliser dans le champ de recherche.

Les expressions rĂ©guliĂšres peuvent ĂȘtre comparĂ©es Ă  des formules, permettant d’afficher dans le cas prĂ©sent tous les fichiers dont les noms correspondent Ă  des critĂšres. La fiche WikipĂ©dia permet de comprendre le fonctionnement. Nemo sera Ă©galement capable d’indiquer quand les expressions ne sont pas valides.

Le support de Wayland dans Cinnamon va en outre ĂȘtre amĂ©liorĂ©. ClĂ©ment Lefebvre, dĂ©veloppeur principal de la distribution, « espĂšre Â» que la prochaine version de Linux Mint supportera ainsi les dispositions de claviers et les mĂ©thodes d’entrĂ©es. Cette prise en charge est actuellement fonctionnelle, mais n’est pas considĂ©rĂ©e comme prĂȘte. Elle engendre notamment des incompatibilitĂ©s avec certains toolkits et les langues asiatiques.

Enfin, sous le capot, Lefebvre indique que Cinnamon JavaScript (CJS), l’interprĂ©teur JavaScript utilisĂ© dans l’environnement, aligne dĂ©sormais ses versions avec celles du moteur SpiderMonkey de Mozilla, qu’il utilise. Le changement devrait permettre des mises Ă  jour plus frĂ©quentes, une intĂ©gration plus rapide des amĂ©liorations dans le moteur JavaScript et le support des versions multiples sans devoir attendre les nouvelles moutures de la distribution.

La prochaine mouture, justement, sera la 22.2. Elle devrait ĂȘtre disponible cet Ă©tĂ©, probablement en juillet. Comme nous l’indiquions il y a un mois, on y trouvera un menu principal redessinĂ©, avec des noms affichĂ©s intĂ©gralement dans la zone latĂ©rale, la prĂ©sence du nom d’utilisateur et de l’avatar, ou encore la prĂ©sence des dossiers courants.

☕ Un plan de dĂ©parts volontaires de 2 800 salariĂ©s chez STMicroelectronics

L’entreprise de semi-conducteurs europĂ©enne a annoncĂ© ce jeudi 10 avril un « plan de transformation Â» prĂ©voyant 2 800 dĂ©parts volontaires sur trois ans Ă  l’échelle mondiale, explique le journal Les Echos.

L’entreprise prĂ©voit de recentrer ses investissements sur des plaques de silicium de plus grande taille (300 mm) afin d’amĂ©liorer l’efficacitĂ© des chaĂźnes de production, notamment Ă  Crolles (IsĂšre) et Agrate (Lombardie), note le quotidien Ă©conomique.

Le PDG Jean-Marc ChĂ©ry se justifie dans un communiquĂ© : « en nous concentrant sur des infrastructures de fabrication de pointe et sur les technologies mainstream, nous continuerons Ă  tirer parti de tous nos sites existants, avec des missions redĂ©finies pour certains d’entre eux afin de soutenir leurs succĂšs Ă  long terme ».

InterrogĂ© par le journal, le reprĂ©sentant syndical CFDT Yan Meroth alerte : « Avec l’attrition naturelle, on arrive Ă  un chiffre de 5.000 Ă  10.000 dĂ©parts en trois ans. De tels niveaux posent la question de la continuitĂ© de l’activitĂ© dans les prochaines annĂ©es Â».

L’entreprise dĂ©taille son plan : « au cours des trois prochaines annĂ©es, la rĂ©organisation de l’empreinte industrielle de ST permettra de concevoir et de renforcer les Ă©cosystĂšmes complĂ©mentaires de ST : en France autour des technologies numĂ©riques, en Italie autour des technologies analogiques et de puissance et Ă  Singapour autour des technologies matures ».

La direction affirme notamment que « l’usine de Crolles (France) de 300 mm sera consolidĂ©e en tant que cƓur de l’écosystĂšme des produits numĂ©riques de ST Â». Celle de 200 mm du mĂȘme site doit ĂȘtre convertie « pour prendre en charge la fabrication de gros volumes et les technologies d’advance packaging, en hĂ©bergeant des activitĂ©s qui n’existent pas aujourd’hui en Europe Â».

La consommation des data centers devrait doubler d’ici 2030

nrj
La consommation des data centers devrait doubler d’ici 2030

L’Agence internationale de l’énergie (IEA) prĂ©voit que la consommation d’électricitĂ© des data centers dans le monde double d’ici 2030. L’organisation rappelle pour autant que les data centers reprĂ©sentaient environ 1,5 % de la consommation mondiale d’électricitĂ© en 2024. De son cĂŽtĂ©, le co-fondateur de Google, Eric Schmidt Ă©voque une demande d’énergie de cette industrie qui va passer de 3 % Ă  99 % de la production totale.

Dans son rapport qu’elle vient tout juste de publier, l’Agence internationale de l’énergie (IEA) rappelle que les data centers « reprĂ©sentaient environ 1,5 % de la consommation mondiale d’électricitĂ© en 2024, soit 415 tĂ©rawattheures (TWh) ». L’utilisation de la climatisation dans le monde est un problĂšme encore plus important, par exemple.

La consommation des data centers pour l’IA multipliĂ©e par 4

Elle prĂ©voit que, « dans le scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence, la consommation d’électricitĂ© des data centers atteindra environ 945 TWh d’ici 2030, soit plus du double par rapport au niveau de 2024 ». Comme l’explique le Guardian, l’IEA estime que « l’IA est le principal moteur de cette croissance » puisque l’énergie des seuls data centers dĂ©diĂ©s Ă  l’IA devrait plus que quadrupler.

Actuellement, explique l’IEA dans son rapport, « un data center orientĂ© IA consomme autant d’électricitĂ© que 100 000 mĂ©nages, mais les plus grands qui sont en construction aujourd’hui consommeront 20 fois plus ».

« L’efficacitĂ© matĂ©rielle et logicielle des modĂšles d’IA s’amĂ©liore rapidement Â», explique l’agence. « En conditions de test », elle estime que « l’interrogation d’un modĂšle d’IA nĂ©cessite actuellement environ 2 wattheures pour la gĂ©nĂ©ration de langage, au moins le double pour les grands modĂšles de raisonnement comme DeepSeek-R1, et environ 25 fois plus pour la gĂ©nĂ©ration d’une courte vidĂ©o Â».

L’agence reconnait que « la mise en Ɠuvre dans le monde rĂ©el peut ĂȘtre plus efficace Â» mais elle dĂ©plore le manque de transparence des industriels du secteur : « le manque de donnĂ©es sur la consommation d’énergie des modĂšles commerciaux empĂȘche l’évaluation Â».


Il reste 56% de l'article à découvrir.
Vous devez ĂȘtre abonné‹e pour lire la suite de cet article.
DĂ©jĂ  abonné‹e ? GĂ©nĂ©rez une clĂ© RSS dans votre profil.

Quel est le niveau d’exposition aux ondes à votre adresse ? L’ANFR propose un simulateur

Pas de carton rouge pour simulation, seulement des jaunes
Quel est le niveau d’exposition aux ondes à votre adresse ? L’ANFR propose un simulateur

Vous avez envie de connaitre le niveau d’exposition aux ondes de votre domicile, de votre lieu de travail ou de n’importe quelle adresse en France ? L’Agence nationale des frĂ©quences propose des niveaux simulĂ©s sur Cartoradio.

L’Agence nationale des frĂ©quences (ANFR) permet depuis des annĂ©es Ă  tout un chacun de faire mesurer par des experts le niveau d’exposition aux ondes. C’est un dispositif gratuit, que nous avons dĂ©jĂ  longuement dĂ©taillĂ©. Les mesures sont ensuite publiĂ©es sur le site cartoradio permettant Ă  tout le monde de les consulter.

L‘Agence apporte une attention particuliĂšre aux points atypiques qui, sans dĂ©passer le seuil rĂ©glementaire – entre 28 et 87 V/m suivant les frĂ©quences et mĂȘme 36 Ă  61 V/m pour la seule tĂ©lĂ©phonie mobile –, sont largement au-dessus des autres mesures. Pour l’ANFR, un point atypique dĂ©passe 6 V/m. En 2023, il y en avait 92 en France, dont 70 concernaient des nouveaux lieux.

Les niveaux simulés partout en France

L’ANFR propose dĂ©sormais « des cartes de niveaux simulĂ©s de l’exposition aux champs Ă©lectromagnĂ©tiques Â», lĂ  encore via sa plateforme Cartoradio.fr, mais aussi sur son application mobile OpenBarres (Android – iOS). « Ces cartes Ă  vocation pĂ©dagogique permettent de visualiser l’exposition crĂ©Ă©e Ă  l’extĂ©rieur des bĂątiments par les stations de tĂ©lĂ©phonie mobile sur le territoire mĂ©tropolitain Â». Comme toujours en pareille situation, les calculs sont thĂ©oriques et seules les mesures sur le terrain permettent d’avoir un niveau rĂ©el.

En voici un exemple au niveau de La Rochelle :

130 milliards de points calculés par mois

L’Agence prĂ©voit d’actualiser sa carte tous les mois afin de tenir compte de l’évolution des rĂ©seaux et des dĂ©ploiements des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie mobile. Ce sont ainsi plus de « 130 milliards de points Â» qui sont calculĂ©s Ă  chaque fois.

« Ces cartes sont issues de calculs modĂ©lisant la propagation des ondes dans un environnement en trois dimensions intĂ©grant les donnĂ©es des bases cartographiques de l’IGN (sol et bĂątiments) ainsi que des caractĂ©ristiques des stations de tĂ©lĂ©phonie mobile situĂ©es en extĂ©rieur et autorisĂ©es par l’ANFR. Les couleurs permettent d’estimer le niveau de champ Ă©lectrique calculĂ© Ă  1,5 m au-dessus du sol, exprimĂ© en Volt par mĂštre (V/m) Â», explique l’Agence.

Uniquement les antennes et les niveaux en extérieur

Dans la foire aux questions, on apprend que les mesures ne concernent que les extĂ©rieurs et qu’à ce titre « les stations implantĂ©es en intĂ©rieur (couloirs ou quais des mĂ©tros, gares, centres commerciaux, parkings, centres de confĂ©rences, etc.) Â» ne sont pas prises en compte pour les simulations. Ces stations peuvent nĂ©anmoins figurer dans Cartoradio au niveau de la liste des sites radioĂ©lectriques.

Pas moins de 11 couleurs diffĂ©rentes permettent de voir l’estimation du niveau d’exposition. On dĂ©bute avec du violet foncĂ© pour les points entre 0 et 0,4 V/m (mĂ©diane nationale des mesures effectuĂ©es jusqu’en 2023). Les couleurs intermĂ©diaires tirent vers le vert Ă  mesure que le niveau augmente pour arriver sur du jaune Ă  partir de 12 V/m et du orange au-dessus de 24 V/m (mais toujours en dessous de la limite lĂ©gale). Les zones en jaune et en orange sont, sans surprise, gĂ©nĂ©ralement situĂ©es Ă  proximitĂ© des antennes.

Les simulations != du monde rĂ©el

Les simulations ne permettent pas non plus de dĂ©finir des points atypiques, puisque seule des mesures sur place permettent une telle qualification. NĂ©anmoins, « lorsqu’un niveau Ă©levĂ© apparaĂźt dans les simulations, l’ANFR rĂ©alise une mesure de terrain pour disposer de la valeur rĂ©elle d’exposition Â».

Sur Cartoradio, les mesures en conditions rĂ©elles sont indiquĂ©es par des ronds violets avec un chiffre dedans (indiquant le nombre de mesures). Cliquez dessus pour accĂ©der au(x) rapport(s) et voir le niveau global d’exposition relevĂ© par des mesures sur site. Vous pouvez Ă©videmment afficher les mesures d’expositions aux ondes et les simulations sur une mĂȘme carte afin de comparer les rĂ©sultats. C’est le cas dans notre exemple ci-dessous :

Cette simulation est l’occasion pour l’Agence de rappeler un point important : « Il existe toujours autour de chaque antenne un pĂ©rimĂštre de quelques mĂštres oĂč les niveaux d’exposition dĂ©passent les valeurs limites Â».

On parle d’un « pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© Â» qui est gĂ©nĂ©ralement dĂ©limitĂ© « par une chaĂźne qui matĂ©rialise une zone interdite Â». Pour les antennes sur les pylĂŽnes, la zone de sĂ©curitĂ© est par nature inaccessible. « Ces pĂ©rimĂštres de sĂ©curitĂ©, qui ne sont pas des lieux accessibles au public, ne figurent pas sur ces cartes de simulation Â».

Enfin, l’Agence nationale des frĂ©quences invite toute personne souhaitant signaler une « anomalie Â» au sens large (antenne qui n’apparait pas sur la carte, mal positionnĂ©e
) Ă  se manifester via ce formulaire.

☕ La solution de Free pour le problĂšme de Wi-Fi avec un HDD USB 3 : passer en USB 2.0

Cela fait maintenant plus d’un an que des utilisateurs de Freebox Ultra font Ă©tat de problĂšmes avec le Wi-Fi lorsqu’un disque dur externe (ou une clĂ©) est branchĂ© sur leur Freebox. Plus prĂ©cisĂ©ment, c’est la bande des 2,4 GHz qui est fortement perturbĂ©e, comme l’expliquait Numerama en fĂ©vrier 2024.

Hier, Free a mis en ligne une mise Ă  jour 4.9.2 du boitier Server de ses Freebox RĂ©volution, Pop, Delta et Ultra. Il suffit comme toujours de redĂ©marrer sa box pour l’installer. Il y a quatre corrections de bugs, dont celui affectant la dĂ©couverte de la Freebox dans le rĂ©seau local de Windows.

Freebox Ultra démontée
Freebox Ultra démontée

Mais il y a surtout une nouveautĂ© pour les personnes concernĂ©es par le bug que nous venons d’évoquer : « la possibilitĂ© de dĂ©sactiver l’USB3 sur certaines Freebox via Freeboxos Â». Le problĂšme serait ainsi corrigĂ©, explique Free : « l’USB3 fonctionne Ă  une frĂ©quence qui se trouve dans la plage d’opĂ©ration du Wi-Fi 2.4 GHz. C’est pourquoi certains appareils en USB3 peuvent perturber ou complĂštement empĂȘcher l’utilisation de celui-ci Â».

Le fournisseur d’accĂšs ajoute que « les pĂ©riphĂ©riques USB (comme les disques durs) continueront de fonctionner mais en USB2 Â». Un petit lot de consolation, car la bande passante thĂ©orique en USB2 est de 480 Mb/s, soit 60 Mo/s, mais en pratique on est toujours largement en dessous.

IA chez Google : des annonces, des annonces, mais quelle stratégie ?

M. Anderson, surpris de me voir ?
IA chez Google : des annonces, des annonces, mais quelle stratégie ?

Google a ouvert hier soir sa confĂ©rence Next Cloud 25. L’entreprise avait pris le train de l’IA avec un peu de retard, mais semble aujourd’hui Ă  nouveau sur les rails. Elle dispose dĂ©sormais d’une offre complĂšte et structurĂ©e et compte faire savoir qu’elle est prĂȘte pour « l’ùre de l’infĂ©rence Â», avec un accent mis sur les agents.

Pour l’édition 2025 de la confĂ©rence Cloud Next, l’entreprise avait de quoi ĂȘtre plus sereine que l’annĂ©e derniĂšre. La situation de Google a Ă©tĂ© assez complexe jusqu’à prĂ©sent, donnant l’impression que la firme courait systĂ©matiquement aprĂšs Microsoft. En un an pourtant, la donne a quelque peu changĂ© et Google peut se targuer d’avoir rejoint les hautes sphĂšres avec les performances de son Gemini 2.5 Pro. Ce dernier est d’ailleurs disponible depuis peu pour Deep Research chez les personnes abonnĂ©es Ă  Gemini Advanced.

La confĂ©rence est cependant lĂ  pour montrer aux entreprises et dĂ©veloppeurs indĂ©pendants que Google est un acteur plus que crĂ©dible dans le domaine de l’IA, et plus particuliĂšrement dans celui des agents. Ces derniers, fonctionnant comme des modules autonomes et indĂ©pendants capables de rĂ©aliser des missions, sont dĂ©sormais au cƓur de la stratĂ©gie du gĂ©ant de la recherche, qui se rĂȘve champion de l’IA.

Agents : la grande offensive

Une partie des annonces Ă  la Google Cloud Next 25 Ă©tait liĂ©e au matĂ©riel, avec notamment l’annonce de son nouveau TPU Ironwood. Nous avons dĂ©taillĂ© hier soir les progrĂšs rĂ©alisĂ©s par Google, mĂȘme si la firme s’est servie de gros chiffres qui, sans prĂ©cision, ne veulent pas dire grand-chose pour l’instant.

En revanche, autour des agents, les annonces sont nombreuses, particuliĂšrement les systĂšmes multi-agents, qui semblent ĂȘtre dĂ©sormais au cƓur de la stratĂ©gie de Google. On commence par une sĂ©rie d’amĂ©liorations pour Agentspace, service lancĂ© l’annĂ©e derniĂšre pour simplifier la crĂ©ation d’agents par les utilisateurs finaux. Par exemple, l’intĂ©gration avec Chrome Enterprise, permettant l’utilisation d’Agentspace depuis la barre de recherche.

Surtout, Google lance plusieurs services pour fluidifier encore un peu la crĂ©ation d’agents. Agent Gallery permet ainsi de parcourir et adopter les modules disponibles. La galerie fonctionne comme une place de marchĂ©, les agents pouvant ĂȘtre construits par Google, des sociĂ©tĂ©s partenaires ou mĂȘme d’autres employĂ©s. Agent Designer est de son cĂŽtĂ© une interface no-code pour crĂ©er des agents, Ă  partir de modĂšles et avec possibilitĂ© de connecter le tout aux donnĂ©es de l’entreprise.

On continue avec AI Agent Marketplace, qui est cette fois une vraie place de marchĂ©. Contrairement Ă  la Gallery, les sociĂ©tĂ©s tierces pourront proposer leurs propres agents et Ă©ventuellement les facturer. Enfin, un agent Deep Research est disponible en version finale, avec les mĂȘmes missions d’exploration des sujets et de synthĂšse de rapports, tandis qu’un agent Idea Generation, se destine au dĂ©veloppement et Ă  l’évaluation des idĂ©es.

Tout ce qui touche Ă  Gemini et Ă  Agentspace sera bientĂŽt disponible sur Google Distributed Cloud.

Et du cĂŽtĂ© dĂ©veloppeurs ?

Si Agentspace vise les utilisateurs finaux, Google avait aussi des annonces pour les dĂ©veloppeurs, en particulier Vertex AI Agent Builder. Le nom ne reprĂ©sente pas tout Ă  fait ce que fait le service. S’il s’agit bien de construire des agents, c’est aussi une plateforme d’orchestration pour les systĂšmes multi-agents. Google glisse au passage que la plateforme Vertex AI a vu son utilisation multipliĂ©e par 20 au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e.

Agent Builder table sur l’existant et vient se prĂ©senter comme une piĂšce manquante du puzzle. Il met l’accent sur les frameworks open source et peut bien sĂ»r se connecter aux donnĂ©es de l’entreprise, y compris avec des sources comme BigQuery et AlloyDB. Les agents peuvent ĂȘtre construits sur du stockage NetApp existant, sans duplication de donnĂ©es et Google fournit une centaine de connecteurs pour des applications d’entreprise. Agent Builder intĂšgre Ă©galement Agent Garden, une rĂ©serve de modĂšles, exemples, outils et autres composants prĂȘts Ă  l’emploi. Sont aussi prĂ©sentes des capacitĂ©s de dĂ©bogage, de traçage et d’optimisation.

Google a prĂ©sentĂ© dans la foulĂ©e son propre framework open source, l’Agent Development Kit (licence Apache 2.0). Il n’est pour l’instant prĂ©vu que pour Python, mais d’autres langages seront supportĂ©s plus tard. Google affirme que l’ADK permet de crĂ©er un agent en moins de 100 lignes de code, mais encore faut-il savoir de quel type d’agent on parle. L’ADK joue lui aussi la carte de l’ouverture avec la possibilitĂ© de se connecter Ă  Google Search, des moteurs RAG, tous les outils Google Cloud, tous les outils conformes MCP (Model Context Protocol) ou encore Ă  des outils tiers comme LangChain, CrewAI et GenAI Toolbox for Databases. Lui aussi intĂšgre l’Agent Garden.

Un runtime dĂ©diĂ© et un protocole pour l’interopĂ©rabilitĂ©

Si vous en avez assez des agents, ce n’est pas fini. Google a en effet un runtime dĂ©diĂ© pour les agents en production. NommĂ© simplement Agent Engine, un moteur entiĂšrement gĂ©rĂ© intĂ©grant la galaxie Vertex AI. Il doit servir Ă  dĂ©ployer, gĂ©rer et mettre Ă  l’échelle les agents construits avec l’ADK ou d’autres frameworks comme LangGraph et Crew AI. Il intĂšgre Ă©galement des outils pour l’évaluation des performances, la surveillance et le traçage des comportements.

Mais c’est surtout le nouveau protocole Agent2Agent (A2A) qui rĂ©sume le mieux la stratĂ©gie de Google. Ce protocole ouvert (lui aussi sous licence Apache 2.0) a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© avec une cinquantaine de partenaires, dont Atlassian, Box, Cohere, Intuit, Langchain, MongoDB, PayPal, Salesforce, SAP, ServiceNow, UKG, Workday, ou encore des cabinets de conseil comme McKinsey.

A2A permet aux agents d’exposer leurs capacitĂ©s, de nĂ©gocier les modalitĂ©s de collaboration avant d’interagir puis d’établir une communication sĂ©curisĂ©e aprĂšs accord. Google le prĂ©sente comme le complĂ©ment naturel du protocole MCP, qui lui a Ă©tĂ© pensĂ© pour la connexion des modĂšles aux outils et donnĂ©es (OpenAI le comparait rĂ©cemment Ă  un hub USB pour l’IA). On pourrait Ă©galement comparer A2A Ă  Matter. Sans surprise, Agentspace et tous les autres produits annoncĂ©s prennent en charge A2A.

Une sĂ©rie d’agents prĂȘts Ă  l’emploi

Si Google a largement orientĂ© sa confĂ©rence sur la facilitĂ© Ă  crĂ©er des agents, la firme avait les siens propres Ă  mettre en avant, notamment deux dĂ©diĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ©. Alert Triage est ainsi chargĂ© d’enquĂȘter sur les alertes, d’analyser le contexte et de fournir une conclusion. Malware Analysis fait ce que son nom annonce : analyser le code potentiellement malveillant. Il peut lancer des scripts de dĂ©sobfuscation et prĂ©sente un rapport. Tous deux font partie de la plateforme Google Unified Security.

On trouve Ă©galement tout une sĂ©rie d’agents pour les donnĂ©es. Google en propose ainsi pour la crĂ©ation de catalogues, la gĂ©nĂ©ration de mĂ©tadonnĂ©es et de pipelines, le maintien de la qualitĂ©, pour servir de partenaire de codage dans les notebooks ou encore l’analyse conversationnelle dans Looker.

CĂŽtĂ© dĂ©veloppement, Gemini Code Assist dispose dĂ©sormais d’agents pouvant dĂ©composer les requĂȘtes faites en langage naturel en solutions Ă  Ă©tapes et fichiers multiples. Une interface de type Kanban permet d’interagir avec les agents et de surveiller leur travail. Des intĂ©grations sont en outre possible avec Atlassian, Sentry et Sneak.

Google propose aussi des agents pour l’engagement client, notamment la Customer Engagement Suite. On y retrouve des outils pour crĂ©er des agents virtuels, donc en interface directe avec la clientĂšle. Les points mis en avant sont trĂšs semblables Ă  ceux rĂ©cemment abordĂ©s par Amazon Web Services pour son modĂšle Nova Sonic : voix plus humaines, support de la vidĂ©o en streaming, comprĂ©hension des Ă©motions pour adapter la conversation, etc.

Gemini 2.5 Flash entre en piste

Alors que Gemini 2.5 Pro Experimental vient d’arriver dans Deep Search avec, selon Google, des gains trĂšs significatifs sur les rĂ©sultats d’analyse, l’éditeur lance la version Flash de son modĂšle. On reste sur un modĂšle de « raisonnement Â», mais il propose une solution plus efficace – donc moins onĂ©reuse – au dĂ©triment de la prĂ©cision.

Google met en avant un calcul « dynamique et contrĂŽlable Â», avec la possibilitĂ© pour les dĂ©veloppeurs d’ajuster le temps de traitement en fonction de la complexitĂ© des requĂȘtes. La sociĂ©tĂ© affirme que le nouveau modĂšle est idĂ©al pour les applications Ă  haut volume et fonctionnant en temps rĂ©el, notamment le service client et l’analyse de documents.

On a en outre appris que les modÚles Gemini seront bientÎt proposés sur la solution sur site Google Distributed Cloud. La firme indique à ce sujet que les clients ayant des exigences strictes en matiÚre de sécurité pourront profiter des derniers apports de ses modÚles.

Des doutes planent toujours sur la stratégie de Google

Les annonces prĂ©sentent un visage stratĂ©gique cohĂ©rent, avec de nombreux produits conçus pour fonctionner ensemble, Ă  l’instar de ce que Microsoft sur Azure ou Amazon Web Services. Pour autant, on peut Ă©mettre les mĂȘmes doutes.

Google a ainsi beau fournir une multitude d’outils et services pour avancer sa vision d’un monde fonctionnant avec de multiples agents, les entreprises doivent avancer avec prĂ©caution. Le dĂ©ploiement, la gestion, la surveillance et surtout l’optimisation d’un tel systĂšme demandent une planification soignĂ©e. C’est un dĂ©fi opĂ©rationnel majeur, dans le sens oĂč l’on ne peut pas transiter d’une traite vers un tel Ă©cosystĂšme sans en mesurer les risques, notamment parce que le TCO (coĂ»t total de possession) peut ĂȘtre difficile Ă  Ă©valuer.

Outre les questions classiques de bĂ©nĂ©fice attendu et d’enfermement dans un seul Ă©cosystĂšme, la facilitation mise en avant par Google pose aussi question. ParticuliĂšrement Agentspace, que la firme imagine entre toutes les mains. Or, si crĂ©er des agents devient trĂšs simple, les risques liĂ©s sont toujours lĂ , surtout s’ils sont connectĂ©s aux donnĂ©es de l’entreprise. Il est possible de faire fuiter par mĂ©garde des informations, surtout avec l’arrivĂ©e d’A2A. Une entreprise pourrait se retrouver avec tout un lot d’agents plus ou moins bien pensĂ©s, qui nĂ©cessiteront tous du temps de calcul, avec les frais que cela suppose.

Il est difficile pour l’instant de savoir si la vision de Google correspond Ă  une vraie demande, tant l’éditeur semble vouloir induire une envie de changement. Encore faut-il que les avantages soient clairs et que les clients s’y retrouvent. Au-delĂ  de l’enthousiasme affichĂ© par Google et des travaux et coĂ»ts engendrĂ©s, la question du retour sur investissement reste centrale. Elle s’accompagne d’ailleurs d’autres interrogations sur la fiabilitĂ© de l’ensemble, la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es, voire l’impact social d’un tel chantier.

☕ #LIDD CSS Clicker, le jeu incrĂ©mental qui n’aimait pas JavaScript

Avec un site mis en ligne un 1er avril, on aurait pu croire Ă  une blague. Mais non, CSS Clicker est parfaitement fonctionnel, et se propose de vous faire perdre votre temps, oui, mais sans recourir Ă  JavaScript !

Le principe ? CSS Clicker est ce que l’on appelle un jeu incrĂ©mental : un compteur tourne et l’on peut contribuer Ă  accĂ©lĂ©rer sa rotation en cliquant, cliquant, cliquant. Le fait d’atteindre des paliers dĂ©bloque des options qui, ici, permettent de construire pas Ă  pas un vĂ©ritable site Web.

Glisser dĂ©poser, lecteur audio, Ă©dition en direct, menus d’options
 tout est Ă©crit en HTML et CSS !

Design, navigation, livre d’or, intertitres, logos vintage, tous les Ă©lĂ©ments sont rĂ©unis pour crĂ©er un ensemble de pages relativement abouti, avec mĂȘme quelques widgets venus d’un autre temps, comme un lecteur Winamp intĂ©grĂ© (et fonctionnel).

Le concept, popularisĂ© par des jeux tels que Cookie Clicker, ou la cĂ©lĂšbre usine Ă  trombone, se double ici d’un tour de force technique : comme son nom l’indique, CSS Clicker ne s’appuie que sur des feuilles de style (CSS) pour toutes ses interactions, or celles-ci sont nombreuses !

« C’est un jeu purement CSS, ce qui signifie qu’il n’exĂ©cute ni JavaScript ni code cĂŽtĂ© serveur Â», prĂ©cise Rebane2001, qui signe le jeu. « Je voulais crĂ©er quelque chose en CSS qui ressemble Ă  un jeu complet, voilĂ  le rĂ©sultat. De plus, je dĂ©teste quand les gens insistent sur le fait que HTML/CSS ne sont pas des langages de programmation, car c’est souvent fait pour dĂ©valoriser certains groupes de personnes Â», dĂ©taille la FAQ.

Le projet est hébergé sur Github. Et le jeu est à découvrir via ce lien.

Dans la série Les lecteurs de Next ont du talent
 crédit @Fdorin

L’UE a un plan pour devenir « le continent de l’IA »

Reste à ce qu'il se déroule sans accroc
L’UE a un plan pour devenir « le continent de l’IA »

La Commission europĂ©enne a prĂ©sentĂ© ce mercredi 9 avril son « plan d’action pour le continent de l’IA Â» qui a pour objectif de pousser l’Europe Ă  devenir un leader mondial de l’intelligence artificielle. Cinq axes sont mis en avant : plus d’infrastructures sur le continent, l’accĂšs Ă  des donnĂ©es massives et de haute qualitĂ©, un encouragement Ă  l’adoption de l’IA partout, des formations encore plus tournĂ©es vers le sujet et une simplification de la rĂ©gulation.

La Commission europĂ©enne a adoptĂ© la vision des industriels du secteur : l’Europe doit combler l’écart qui s’est creusĂ© entre les leaders de l’IA, les États-Unis et la Chine d’un cĂŽtĂ© et le Vieux continent de l’autre.

La Commissaire Ă  la souverainetĂ© technologique, Henna Virkkunen, a prĂ©sentĂ© son « AI Continent Action Plan Â», ce mercredi 9 avril. Le texte [PDF] affirme que « la course mondiale au leadership dans le domaine de l’IA est loin d’ĂȘtre terminĂ©e Â» et affiche l’espoir de faire de l’Union EuropĂ©enne « un continent leader en matiĂšre d’IA Â».

Pour cela, la Commission veut accĂ©lĂ©rer et intensifier ses efforts dans cinq domaines clĂ©s : les infrastructures sur le sol europĂ©en pouvant proposer une puissance de calcul massive, la gestion de donnĂ©es de qualitĂ© Ă  l’échelle europĂ©enne, l’adoption de la technologie partout, la formation Ă  l’IA et la simplification de la lĂ©gislation.

Des projets d’usines d’IA et de gigafactories sur tout le continent

Concernant les infrastructures, la Commission affirme vouloir renforcer sur son sol le rĂ©seau de ce qu’elle appelle des « usines d’IA Â» (AI factories, en anglais), qu’elle dĂ©finit comme des « Ă©cosystĂšmes dynamiques qui favorisent l’innovation, la collaboration et le dĂ©veloppement dans le domaine de l’IA » qui « intĂšgrent des superordinateurs optimisĂ©s pour l’IA, de grandes ressources de donnĂ©es, des installations de programmation et de formation, ainsi que du capital humain pour crĂ©er des modĂšles et des applications d’IA de pointe ».

13 projets d’ « usines d’IA Â» ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour ĂȘtre financĂ©s. Par exemple, l’un d’eux est basĂ© en France, l’AI2F. Celui-ci rassemble un consortium gĂ©rĂ© par le GENCI, en collaboration avec l’AMIAD, le CEA, le Cines, le CNRS, France UniversitĂ©s, Inria, la French Tech, Station F, et HubFranceIA. Il est censĂ© s’appuyer sur le supercalculateur Alice Recoque qui doit mobiliser Ă  lui seul un budget de 542 millions d’euros sur cinq ans et doit ĂȘtre pourvu d’au moins 15 000 GPU. Mais, annoncĂ© en 2023 pour une ouverture fin 2025, celui-ci, n’ouvrira pas avant fin 2026, selon les informations de Capital.

Pour la Commission, ces 13 projets ont vocation Ă  jouer un rĂŽle central dans l’avancement des applications de l’IA dans de nombreux secteurs stratĂ©giques :

Rappelons que la communautĂ© scientifique n’est pas unanime sur le rĂŽle prĂ©pondĂ©rant de l’IA dans les dĂ©couvertes scientifiques futures. Certains argumentent mĂȘme qu’elle pourrait faire « plus de mal que de bien ».

Au-delĂ  de ce rĂ©seau d’ « usines d’IA Â», la Commission veut mettre en place ce qu’elle appelle des « gigafactories Â», des infrastructures Ă  visĂ©es plurielles de l’ordre de 100 000 GPU. En fĂ©vrier dernier, elle dĂ©voilait dĂ©jĂ  sa volontĂ© de former un investissement public-privĂ© susceptible d’atteindre 200 milliards d’euros nommĂ© InvestAI (dont 20 milliards d’euros venant d’un nouveau fonds europĂ©en). Cinq « gigafactories Â» devraient en profiter, prĂ©cise maintenant la Commission.

Des textes pour mettre en place un Ă©cosystĂšme favorable

Du cĂŽtĂ© textes lĂ©gaux pour favoriser l’implantation d’infrastructures, la Commission prĂ©voit l’adoption de « la loi sur le dĂ©veloppement du cloud et de l’IA Â» fin 2025 ou dĂ©but 2026. Elle doit « crĂ©er les conditions adĂ©quates pour que l’UE encourage les grands investissements dans le cloud et les capacitĂ©s de pĂ©riphĂ©rie Â».

Une « feuille de route stratĂ©gique pour la numĂ©risation et l’IA dans le secteur de l’énergie Â» doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e en 2026. Elle devra « proposer des mesures visant Ă  faciliter l’intĂ©gration durable des centres de donnĂ©es dans le systĂšme Ă©nergĂ©tique et Ă  traiter d’autres questions liĂ©es Ă  l’énergie rĂ©sultant du dĂ©ploiement Ă  grande Ă©chelle des centres de donnĂ©es dans l’UE, telles que l’optimisation du rĂ©seau Ă©lectrique, l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique dans les bĂątiments et l’industrie et la flexibilitĂ© du cĂŽtĂ© de la demande ».

La Commission veut aussi aider Ă  l’amĂ©lioration des donnĂ©es que pourront utiliser les entreprises europĂ©ennes du secteur. Elle veut « amĂ©liorer l’interopĂ©rabilitĂ© et la disponibilitĂ© des donnĂ©es dans tous les secteurs, afin de rĂ©pondre Ă  la pĂ©nurie de donnĂ©es solides et de haute qualitĂ© pour l’entraĂźnement et la validation des modĂšles d’IA Â» et prĂ©voit de mettre en place une stratĂ©gie de l’Union pour les donnĂ©es fin 2025 aprĂšs avoir consultĂ© les entreprises sur leurs besoins.

Un simple centre d’assistance pour aider à se conformer à l’AI Act

Celles-ci, via leurs diffĂ©rents lobbys, attendaient de ce plan la simplification de la lĂ©gislation mise en place au sein de l’Union europĂ©enne et notamment celle de l’AI Act. La Commission propose comme « premiĂšre Ă©tape Â», la crĂ©ation d’un « centre d’assistance Â» (AI Act Service Desk) au sein du bureau de l’IA de l’UE, « pour aider les entreprises Ă  se conformer Ă  l’AI Act. Il servira de point de contact central et de plaque tournante pour les informations et les conseils relatifs Â» Ă  cette loi.

Selon Contexte, les lobbys du secteur jugent que le plan alloue une maigre place Ă  la simplification. « Le niveau d’ambition doit ĂȘtre plus Ă©levĂ© Â» car « l’incertitude juridique continue de peser lourdement sur les dĂ©veloppeurs et dĂ©ployeurs d’IA Â», affirme par exemple Boniface de Champris du lobby de la tech amĂ©ricaine CCIA Ă  nos confrĂšres.

« La course mondiale Ă  l’IA est loin d’ĂȘtre terminĂ©e, Il est temps d’agir Â», lance de son cĂŽtĂ© Henna Virkkunen. « Le prĂ©sent plan d’action dĂ©crit les domaines clĂ©s dans lesquels les efforts doivent ĂȘtre intensifiĂ©s pour faire de l’Europe un continent de pointe en matiĂšre d’intelligence artificielle. Nous travaillons Ă  un avenir oĂč l’innovation technologique fait progresser l’industrie et les services publics, apportant des avantages concrets Ă  nos citoyens et Ă  nos entreprises grĂące Ă  une IA digne de confiance Â», ajoute la Commissaire Ă  la souverainetĂ© technologique.

❌