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Ce que les cités-états des leaders de la tech disent du moment politique

C'est moi Simba, c'est moi le roi
Ce que les cités-états des leaders de la tech disent du moment politique

La Silicon Valley conservatrice veut remplacer l’État. Des projets de cités-états d’apparence anecdotique à l’influence de la tech dans le gouvernement états-unien actuel, un fil idéologique permet d’éclairer le moment politique.

À Boca Chica, au Texas, une nouvelle ville est née début mai. Son nom ? Starbase. Sa surface ? Quatre kilomètres carrés. Son maire ? Un dirigeant d’entreprise, plutôt : le vice-président de SpaceX, Bobby Peden, élu à 97,7 % des 283 voix exprimées.

Car Starbase est une ville d’un genre particulier. Rêvée par Elon Musk au moins depuis 2021, la ville a été construite sur le site de son entreprise d’astronautique. Elle s’inscrit dans une mouvance plus large, populaire dans certains milieux technophiles ou proches des milieux des cryptoactifs, de création de cités, voire d’États indépendants, aux marges des cadres légaux préexistants.

Derrière ces projets ? De nombreux hommes implantés dans ou liés à l’écosystème de la Silicon Valley. Parmi eux : l’investisseur et désormais éminence grise du gouvernement des États-Unis Peter Thiel, l’influenceur des cryptoactifs Balaji Srinavasan, ou encore le penseur de la « néoréaction » Curtis Yarvin. Leurs utopies de villes indépendantes se sont multipliées au fil de la décennie.

En 2021, Balaji Srinavasan, par ailleurs investisseur et promoteur du concept d’État-réseau, citait Starbase aux côtés de Prospéra, créée et contestée au Honduras ; de Culdesac, une communauté dédiée au travail à distance installée en Arizona ; ou encore de Praxis, cette start-up qui cherche à implanter une ville libertarienne au Groenland.


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☕️ EA annonce la fermeture des serveurs d’Anthem pour le 12 janvier 2026

Sorti en 2019, l’action-RPG coopératif en monde ouvert Anthem, disponible sur PS4, Xbox One et PC, n’est plus jouable que pour environ six mois. Son éditeur, EA, a en effet annoncé la mise hors service des serveurs dédiés à ce jeu exclusivement en ligne. « Après mûre réflexion, nous allons mettre fin à Anthem le 12 janvier 2026 ».

Le titre et les devises premium qui constituent la monnaie d’échange pour acquérir des objets en jeu restent accessibles jusqu’à cette date. Il sera par ailleurs toujours possible d’installer le titre, s’il a été ajouté à la bibliothèque d’un compte EA, jusqu’au 12 janvier. En revanche, l’obtention du jeu, via les formules d’abonnement d’EA, n’est possible que jusqu’au 15 août 2025.

Dans sa note d’information, EA rappelle qu’Anthem a été conçu comme un jeu exclusivement dédié au multijoueur en ligne, « donc une fois les serveurs hors ligne, le jeu ne sera plus jouable ».

Alors que la division jeux vidéo de Microsoft est traversée par une nouvelle vague de licenciements, EA prend par ailleurs soin de préciser que l’arrêt programmé d’Anthem « n’a entraîné aucune suppression de postes » au sein de Bioware, le studio responsable de la création du jeu.

Hasard du calendrier, cette annonce intervient alors que la pétition européenne Stop Killing Games, qui vise à mobiliser l’exécutif européen autour des obligations des éditeurs de jeux vidéo en matière de maintenance et de pérennité des titres qu’ils éditent, vient de franchir le seuil cible du million de signatures.

Anthem et son multi coopératif tireront leur révérence le 12 janvier 2026

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L’appel d’offres pour copier le Health Data Hub vers une solution « intercalaire » est lancé

For it is the truth that health is the wealth of wealth
L’appel d’offres pour copier le Health Data Hub vers une solution « intercalaire » est lancé

L’appel d’offres qui vise à préparer la migration de la Plateforme des données de santé (autrement appelée Health Data Hub) vers un hébergement autre que Microsoft Azure a été lancé. Le marché prévoit une enveloppe de 6,2 millions d’euros sur quatre ans pour mettre en place cette solution qualifiée d’intercalaire, capable d’accueillir une copie de la base principale du Système national des données de santé (SNDS).

Chose promise, chose due ? Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, a annoncé mardi le lancement imminent de l’appel d’offres dédié à la sélection d’un hébergeur autre que Microsoft pour la Plateforme des données de santé, ou Health Data Hub (on parle indifféremment de PDS ou de HDH).

Jeudi, le marché public correspondant a bien été publié : il dessine les contours de la fameuse « solution intercalaire », chargée d’offrir une forme de tuilage entre l’hébergement actuel, opéré par Microsoft Azure, et une future infrastructure souveraine…

Une solution intercalaire ?

« L’intelligence artificielle en santé porte des perspectives immenses pour mieux soigner. Mais elle ne pourra tenir ses promesses qu’en protégeant les données sensibles qui la nourrissent. La migration de la Plateforme Des Données de Santé (Health Data Hub) vers un hébergement souverain constitue une avancée décisive », a déclaré mardi Clara Chappaz, citée dans un communiqué du ministère de la Santé.

Ce dernier, publié mardi, indique que la « plateforme des données de santé a lancé ce jour un appel d’offres pour l’hébergement souverain de la copie du Système National des Données de Santé (SNDS) ».

Officiellement, il s’agit donc d’une promesse tenue. La ministre du Numérique avait en effet affirmé, en séance à l’Assemblée nationale le 8 avril dernier, que la Plateforme des données de santé, ou Health Data Hub, serait bientôt migrée vers un « hébergeur sécurisé ». Cinq semaines plus tard, la promesse a été renouvelée et précisée par Stéphanie Combes, directrice de la Plateforme des données de santé, lors de son audition devant la commission sénatoriale dédiée à la commande publique.

Face aux sénateurs, Stéphanie Combes a d’abord rappelé que la loi SREN de 2024, qui dispose que les données d’une « sensibilité particulière », dont les données de santé, soient hébergées sur une infrastructure garantissant la protection contre d’éventuelles ingérences étrangères, attendait encore son décret d’application.

« L’idée consiste à anticiper en hébergeant une copie de la base principale du SNDS – aujourd’hui maintenue par l’Assurance maladie – dans une solution souveraine placée sous la maîtrise directe du HDH », expliquait-elle alors. D’où cette idée d’une solution intercalaire, entre la base principale du SNDS, aujourd’hui opérée par la Cnam, et le HDH, chargé de faire le pont avec les projets nécessitant l’accès à ces données de santé.

Ingestion, pseudonymisation, extraction

Le règlement du marché public précise l’ambition. « Cette solution vise à doter la PDS d’une infrastructure autonome, capable de recevoir une copie de la base principale du SNDS afin de lui permettre de réaliser des extractions, ciblages et appariements de manière plus fluide et de décharger la CNAM de cette activité ».

Dans le détail, la solution intercalaire doit notamment permettre de gérer le flux entrant des données provenant du SNDS, puis leur pseudonymisation et la validation de leur conformité. Ensuite, elle a vocation à permettre la « réalisation d’extractions et de ciblages de données pour des projets de recherche précis », mais aussi le transfert des jeux de données vers des environnements tiers, répondant aux exigences de sécurité du SNDS. Enfin, la plateforme doit permettre de gérer les accès et habilitations, imports et exports de données, etc.

À ce stade, aucune information précise n’est donnée quant aux exigences particulières en matière d’infrastructures ou d’environnements logiciels. La PDS réserve en effet le cahier des clauses techniques particulières (CCTP), document qui présente habituellement tous ses aspects, aux candidats qui auront franchi le premier tour de sélection et signé un accord de confidentialité ou NDA (non disclosure agreement).

L’exposé des critères pris en compte dans l’évaluation des candidats donne toutefois quelques éléments d’éclairage. Les prestataires qui proposent leurs services seront par exemple évalués sur leur maîtrise technique quant à « l’hébergement et l’exploitation d’une base Oracle massive (par ex. plus de 100 To et plusieurs centaines de tables) associée à un système de requêtage des données sur SAS ».

Ce critère de compétence technique, qui représente 35% de la note finale, est mis au même niveau que celui de la prise en compte des exigences liées à la conformité, le candidat devant démontrer son expérience dans la « mise en œuvre de solutions répondant aux exigences du référentiel du SNDS et, s’il s’appuie sur de l’hébergement cloud, dans la mise en œuvre de solutions qualifiées SecNumCloud 3.2 ».

10% de la note portent par ailleurs sur la capacité à « réaliser une prestation de reprise de données massives depuis des fichiers plats vers une base de données de données relationnelles de type Oracle composée d’environ 2000 tables avec 700 structures différentes ».

Une souveraineté implicite

La publication, fin avril, du premier contrat de filière dédié au numérique de confiance rappelle la sensibilité des questions de préférence nationale ou européenne dans la commande publique, puisque la souveraineté ne peut officiellement constituer un critère de sélection dans les marchés publics.

Pour Stéphanie Combes, si Microsoft avait finalement été retenu en 2019, c’est parce que, en dépit de rencontres avec une dizaine d’acteurs, « seule la solution proposée par Microsoft répondait à l’ensemble des prérequis ».

Cette fois, les travaux préparatoires à l’appel d’offres devraient permettre à des acteurs alternatifs de se positionner, et si le dossier a tant traîné, c’est selon elle parce que l’offre n’était pas encore au niveau, même en 2024. « Une dernière étude indépendante de la Dinum a été menée courant 2024. L’ensemble de ces études a confirmé que les offres alternatives restaient pour le moment insuffisantes au regard des exigences de sécurité ».

Les travaux préliminaires à la publication de l’appel d’offres, menés début 2025 auprès de « 10 à 15 acteurs », auraient cependant montré des progrès significatifs. Bleu (Orange, Capgemini et Microsoft) et S3ns (Thales et Google), tous deux candidats à la certification SecNumCloud, étaient-ils du nombre ?

Quel hébergement cible

En attendant la sélection du prestataire chargé de réaliser cette solution intercalaire, et en admettant que les enjeux de souveraineté confirment la nécessité de quitter Microsoft, la question de l’hébergement cible du HDH reste ouverte.

« Un groupe de travail réunissant la DINUM, la PDS, la DNS, et l’ANSSI, avec l’appui d’Inria, et en lien avec les offreurs de cloud de confiance sera mis en place afin d’affiner les besoins de la PDS en services cloud et de définir les exigences minimales permettant un hébergement sur une offre qualifiée SecNumCloud. Cette solution permettra d’héberger tous les services de la PDS, appelée « la solution cible » », indique (PDF) un dossier de presse du ministère de la Santé.

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☕️ Qsync 6.0 bêta : QNAP ajoute la sauvegarde à son application de synchronisation

Le fabricant de NAS présente cette nouvelle mouture comme une « mise à niveau majeure » de son application. En plus de la synchronisation entre un NAS et des appareils numériques, cette version propose des « fonctionnalités de sauvegarde avancée de fichiers et dossiers ».

Cette application supporte « la sauvegarde multi-version et la récupération instantanée. […] Les utilisateurs peuvent configurer de manière flexible des sauvegardes en temps réel, planifiées ou manuelles ». Pour télécharger Qsync 6.0 bêta, c’est par là.

Dans Qsync 6.0, la sauvegarde depuis des appareils Windows est possible, mais il faudra encore attendre pour avoir le client macOS. De plus, « la sauvegarde de fichiers Qsync n’est actuellement pas prise en charge sur les systèmes d’exploitation QuTS hero ou QuTScloud ». Il faut avoir Qsync Central 5.0 minimum sur son NAS.

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☕️ En 2026, la PlayStation 5 Pro profitera d’un FSR 4 maison

FSR, pour FidelityFX Super Resolution, est la version AMD du DLSS de NVIDIA, des solutions de mise à l’échelle. La quatrième version de FSR a été annoncée en mars, en même temps que les Radeon RX 9070 et 9070 XT. Le fabricant précisait alors que cette technologie serait « disponible exclusivement sur les cartes graphiques AMD Radeon RX Série 9000 ».

Dans une interview accordée à Tom’s Guide, Mark Cerny (architecte en chef des consoles PlayStation 5 et 5 Pro) parlait de l’avenir du PSSR (PlayStation Spectral Super Resolution), la fonction d’upscaling maison exclusivement disponible sur les consoles PS5 Pro.

Ce projet porte le nom de code : Amethyst, « un partenariat pluriannuel entre AMD et Sony qui a débuté en 2023 », indiquent nos confrères. Sony apporte sa connaissance du monde des consoles et des jeux vidéo, AMD celui des GPU. « Les deux sociétés peuvent utiliser librement les résultats de la collaboration dans leur propre travail, comme AMD l’a déjà fait en publiant FSR 4 », explique Tom’s Guide.

L’algorithme co-développé par les deux partenaires « a donc déjà été publié par AMD sous la forme de FSR 4 sur PC. Et nous sommes en train de le mettre en œuvre sur PS5, il sortira l’année prochaine sur PS5 Pro », explique Mark Cerny

Le responsable insiste sur un point : « Il ne s’agit pas d’une version limitée de l’algorithme […] C’est la version complète de la Super Résolution que nous sortirons sur PS5 Pro ». À voir maintenant quand la mise à jour sera effectivement déployée et les résultats qu’elle proposera.

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Pour son procès contre OpenAI, le New York Times va analyser les logs supprimés de ChatGPT

Pour son procès contre OpenAI, le New York Times va analyser les logs supprimés de ChatGPT

Dans l’affaire opposant le journal étasunien à l’entreprise d’IA générative, le New-York Times a obtenu la possibilité d’analyser tous les logs de ChatGPT afin de trouver d’éventuelles preuves de violation de copyright.

Aux États-Unis, le procès intenté par le New-York Times contre OpenAI pour violation de copyright continue depuis la plainte déposée en décembre 2023.

Le journal va finalement pouvoir fouiller dans les logs du Chatbot d’OpenAI à la recherche de preuves de violation du copyright des articles publiés sur son site, selon ArsTechnica.

En mai, le juge en charge de l’affaire a ordonné à OpenAI de préserver « tous les journaux de sorties qui devraient normalement être supprimés » et ce « jusqu’à nouvel ordre de la Cour ». Cela concerne toutes les données que l’entreprise d’IA générative supprime d’habitude, « que ces données soient supprimées à la demande d’un utilisateur ou en raison de « nombreuses lois et réglementations sur la protection de la vie privée » qui pourraient exiger qu’OpenAI le fasse », précisait-il.

L’entreprise avait publié un billet affirmant que cette décision allait « fondamentalement à l’encontre des engagements que [elle a] pris envers [ses] utilisateurs en matière de protection de la vie privée. Elle abandonne des normes de longue date en matière de respect de la vie privée ».

Un dilemme pour OpenAI

Si officiellement, OpenAI veut « continuer de se battre », la seule possibilité de contrer cette demande aurait de faibles chances d’aboutir, selon ArsTechnica. Le problème de l’entreprise d’IA générative est d’être prise dans un dilemme : soit elle continue la bataille et garde pendant longtemps des données qu’elle considère sensibles, soit elle laisse le journal accéder à certaines données de ses utilisateurs.

Pour autant, le New-York Times ne pourra pas accéder à l’entièreté de la base de données d’OpenAI. Les deux entreprises vont devoir se mettre d’accord sur un processus pour que le journal accède à certaines données qui lui permettent d’illustrer des cas manifestes d’infraction au copyright. Ainsi, l’équipe juridique du média devrait par exemple pouvoir faire des recherches sur certains mots clés ou certaines informations. De même, les données resteront sur les serveurs d’OpenAI et seront anonymisées.

À la recherche de preuves de concurrence déloyale

Rappelons que la plainte du New York Times concerne l’utilisation par OpenAI et Microsoft de millions de ses articles pour entraîner leur famille de grands modèles de langage (Large language models, LLM) GPT utilisée par ChatGPT, Bing Chat et Copilot. Elle accuse les entreprises de lui faire ainsi une concurrence déloyale en renvoyant les contenus de ses articles à leurs utilisateurs.

Le journal cherche donc dans les logs des preuves que le chatbot d’OpenAI est utilisé massivement pour accéder aux contenus dont il a le copyright. Toute cette histoire autour de l’accès aux journaux d’OpenAI pourrait permettre au New York Times d’argumenter contre la logique du fair use.

Celui-ci peut tenir face aux accusations d’utilisation de contenus copyrightés, comme le montrent deux décisions de la justice étasunienne récentes. Mais dans l’un de ces cas, l’un des juges a expliqué qu’à ses yeux, la concurrence déloyale pouvait être un argument « potentiellement gagnant ».

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[MàJ] Shein enchaine les amendes avec un doublé de la DGCCRF

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[MàJ] Shein enchaine les amendes avec un doublé de la DGCCRF

Shein vient d’accepter de payer 40 millions d’euros suite à une enquête de la Répression des fraudes qui avait conclu que l’entreprise avait mis en place des pratiques commerciales trompeuses. D’autres enquêtes sont en cours.

Mise à jour du 4 juillet à 8h00. Shein a écopé d’une seconde amende de la DGCCRF : 1,098 million d’euros pour une « information défaillante sur la qualité environnementale des produits ».


À l’automne 2022, Bruno Le Maire – qui était alors ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique – saisissait la DGCCRF « pour lui demander d’enquêter sur les dérives de la fast fashion et en particulier Shein ».

L’enquête s’est déroulée sur une petite année, entre le 1ᵉʳ octobre 2022 et le 31 août 2023. Les résultats étaient attendus pour l’automne 2024. C’est finalement avec du retard que cette affaire se termine, par une sanction de 40 millions d’euros. « Il s’agit d’un montant record pour ce type d’infraction », précise Le Monde.

11 % des réductions étaient… des augmentations

L’enquête de la répression des fraudes (DGCCRF) « a révélé la mise en œuvre par la société Infinite Style E-commerce LTD (ISEL), responsable des ventes des produits de la marque Shein, de pratiques commerciales trompeuses à l’égard des consommateurs sur la réalité des réductions de prix accordées et sur la portée des engagements concernant les allégations environnementales ».

Le premier point concerne des manquements par rapport à la réglementation sur les promotions, qui doivent se baser sur prix le plus bas pratiqué pendant les 30 jours qui précèdent. « En ne tenant pas compte des promotions précédentes ou en majorant parfois certains prix avant de leur appliquer une réduction, Shein a contrevenu à ces dispositions ».

Le résultat de l’enquête est sans appel : « 57 % des annonces vérifiées par le Service National des Enquêtes (SNE) de la DGCCRF n’offraient aucune baisse de prix, 19 % une baisse moins importante qu’annoncée et 11 % étaient en réalité des augmentations de prix ». Cela ne laisse donc que 13 % des annonces correctes.

Shein, une entreprise responsable ? La DGCCRF attend les preuves

Second point, l’écoconception. Le modèle économique de Shein (comme ses concurrents de la Fast Fashion), repose sur une offre plus qu’abondante de vêtements à bas prix. Afin de séduire des clients, la société a tenté de faire passer des vessies pour des lanternes sur des questions environnementales.

Problème, Shein « n’a pas été en mesure de justifier les allégations environnementales présentes sur son site Internet, notamment le message par lequel elle se présentait comme une entreprise responsable, qui limiterait son impact environnemental en diminuant de 25 % ses émissions de gaz à effets de serre ».

Suite à cette enquête, et avec l’accord de la procureure de la République de Paris, une procédure de transaction a été mise en place : « Une amende d’un montant de 40 millions d’euros a été proposée à la société ISEL pour pratiques commerciales trompeuses, qui l’a acceptée ». Sur ce sujet, la DGCCRF rappelle qu’elle a récemment mis en ligne une fiche pratique sur les allégations environnementales.

À l’AFP, la société de fast fashion affirme avoir « mis en œuvre sans délai les actions correctives nécessaires, achevées dans un délai de deux mois » après la notification de la DGCCRF. Depuis plus d’un an, « l’ensemble des points soulevés […] a donc été traité ».

Information sur la qualité environnementale : seconde amende

Quelques heures plus tard, la DGCCRF réalisait un doublé avec une seconde sanction, cette fois-ci pour « une information défaillante sur la qualité environnementale des produits qui génèrent des déchets et qu’elle commercialise en France ». En cause, l’absence d’information sur la présence de microfibres plastiques dans ses produits, pourtant obligatoire depuis le 1ᵉʳ janvier 2023.

« Cette information, exprimée sous la forme de la mention « rejette des microfibres plastiques dans l’environnement lors du lavage », doit être mise à disposition du consommateur dès lors que la proportion de fibres synthétiques dans le produit est supérieure à 50 % », explique la répression des fraudes.

Shein n’a pas respecté cette obligation sur 732 produits, selon l’enquête de la DGCCRF. Cette dernière a donc sanctionné la société Infinite Styles Ecommerce Limited d’une amende administrative de 1,098 million d’euros.

Commission européenne et associations se plaignent aussi

Ce n’est pas tout, Shein est aussi dans le viseur d’autres institutions. Le site d’e-commerce est pour rappel classé comme une très grande plateforme au titre du DSA. Au début de l’année, l’Europe ouvrait une enquête officielle contre Shein, soupçonnée de ne pas respecter le droit européen sur la protection des consommateurs.

Fin mai 2025, la Commission européenne et le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC) demandaient « instamment à Shein de respecter la législation de l’UE » et de fournir des réponses à leurs questions.

Les griefs étaient nombreux : fausses remises, ventes sous pression (fausses dates limites d’achats par exemple), informations manquantes, incorrectes et trompeuses, promesses trompeuses sur la durabilité, coordonnées de contacts cachées (les consommateurs ne peuvent pas facilement contacter Shein pour des questions ou des plaintes), etc.

Il y a quelques jours, c’était au tour de l’organisation BEUC de porter plainte contre Shein auprès de la Commission européenne. En cause, l’utilisation de dark patterns sur son site.

Deux associations, enfin, ont signalé à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique « de possibles irrégularités dans les déclarations de lobbying du géant chinois de la mode en ligne ». Dans la ligne de mire, trois personnalités politiques françaises : Christophe Castaner, ex-ministre de l’Intérieur et désormais conseiller de Shein sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE), Nicole Guedj (ancienne secrétaire d’État) et Bernard Spitz (ancien dirigeant du Medef).

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☕️ #LIDD : un cimetière pour toutes vos échéances…

Vous avez une ou plusieurs échéances totalement périmées et vous ne savez pas quoi en faire ? Deadlines Work est fait pour vous.

Le site propose trois rappels importants : la Loi de Hofstadter (Temps = Estimation ×∞), la Règle 90 - 90 (90 % du code représentent les premiers 90 % du temps de développement, les 10 % restants les autres 90 % du temps de développement, ces 180 % expliquant pourquoi les projets prennent souvent plus de temps que prévu) et l’erreur de planification avec l’espoir qui reste toujours supérieur à l’expérience, conduisant à des échéances intenables.

Vous pouvez maintenant rendre hommage à vos échéances et allumer une bougie commémorative en leur honneur. Un mur de la honte donne quelques exemples : « Ça ne devrait prendre que quelques heures… », « Le client comprendra si on lui explique les défis techniques », « On corrigera les bugs après le lancement », etc.

Et vous, quelles échéances avez-vous honteusement laissé mourir et lesquelles méritent d’être placées au cimetière ?

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Let’s Encrypt teste un certificat gratuit pour les adresses IP

Vous prendrez bien un petit café avec cette actualité ?
Let’s Encrypt teste un certificat gratuit pour les adresses IP

Let’s Encrypt teste auprès de ses clients un nouveau service : la délivrance de certificats TLS/SSL attribués non pas à un nom de domaine, mais à une adresse IP. Plusieurs autorités de certification la proposaient déjà, mais le service de Let’s Encrypt, qui devrait être déployé plus largement d’ici à la fin de l’année, présente l’intérêt d’être gratuit…

Let’s Encrypt a annoncé mardi l’émission de son premier certificat associé à une adresse IP. Une page de test permet de confirmer l’efficacité du dispositif : le navigateur accède directement à une adresse IPv6 et pourtant, la connexion se fait bien en HTTPS, ce qui confirme la détection d’un certificat valide.

En plus de l’adresse IP, on remarque dans les détails du certificat qu’il est aussi valable pour les noms de domaine, ici abad.cafe. Let’s Encrypt ne parle que d’IPv6 dans ses exemples, mais rien ne devrait empêcher les certificats de fonctionner avec des IPv4, à confirmer lorsque la fonctionnalité sera disponible.

L’autorité, placée pour mémoire sous le contrôle de l’Internet Security Research Group (ISRG), indique que cette nouvelle fonctionnalité est pour l’instant proposée à une sélection de clients dans son environnement de simulation (staging).

Pourquoi certifier une adresse IP ?

Dans les usages du quotidien, l’internaute lambda réalise sa navigation courante au moyen d’URL, qui reposent sur des noms de domaine, puis sur des résolveurs DNS chargés de faire le pont entre ces derniers et l’adresse réseau de la machine que l’on souhaite contacter. Dit autrement : pour lire Next, j’entre le domaine next.ink dans mon navigateur, et non l’adresse IP du serveur qui héberge le site.

L’utilisation des noms de domaine présentent de multiples avantages, à commencer par celui de constituer un référentiel permanent, là où l’adresse IP d’une machine peut changer. Si le serveur qui héberge Next migre vers une nouvelle infrastructure, son adresse IP changera, mais le site restera accessible via l’adresse next.ink.

« Étant donné que les adresses IP peuvent changer si facilement, le sentiment de « propriété » que l’on peut avoir à leur égard – ou qu’une autorité de certification peut être en mesure d’attester – a tendance à être plus faible que pour un nom de domaine », estime de ce fait Let’s Encrypt. Dans la pratique, la plupart des certifications TLS/SSL, qui servent pour mémoire à garantir le chiffrement des échanges entre le client (votre navigateur) et le serveur, portent donc sur des noms de domaine.

Il existe toutefois plusieurs cas de figure dans lesquels l’internaute peut avoir besoin d’utiliser directement une adresse IP… le plus évident d’entre eux étant d’offrir la possibilité de se connecter à un serveur Web de façon sécurisée sans avoir à acheter un nom de domaine.

Entre autres scénarios, Let’s Encrypt évoque l’accès distant à des appareils domestiques de type NAS ou domotique – qui soulève la problématique de l’adresse IP dynamique chez certains fournisseurs d’accès à Internet, ou l’établissement d’une session éphémère à une infrastructure distante, à des fins d’administration de serveur par exemple.

Bien que ces usages puissent être considérés comme relevant d’une niche, la demande d’une certification des adresses IP est formulée auprès de Let’s Encrypt depuis au moins 2017, remarque The Register. Et la question se pose depuis nettement plus longtemps, comme en témoignent ces échanges de 2010

Plusieurs autorités de certification se sont d’ailleurs déjà positionnées sur le sujet, mais leurs offres sont payantes, là où Let’s Encrypt propose un service gratuit.

Adaptations techniques

Pour profiter de ces certificats d’adresses IP, il faudra toutefois patienter, puisque Let’s Encrypt évoque une disponibilité en production « courant 2025 ». « Avant cette disponibilité générale, nous pourrions autoriser l’émission de listes pour un nombre limité de partenaires susceptibles de nous faire part de leurs retours », précise l’autorité.

Let’s Encrypt justifie notamment ce délai par la nécessité de laisser le temps nécessaire aux éditeurs de logiciels pour adapter leurs clients à cette évolution, mais souhaite également faire d’une pierre deux coups. La disponibilité générale des certificats pour adresses IP devrait ainsi intervenir en même temps qu’un autre changement majeur, préparé de longue date : le passage à des certificats « courts », dont la durée de vie sera limitée à six jours.

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CC signals : Creative Commons propose un cadre pour l’utilisation des contenus par les IA

Creative Commons 2.0
CC signals : Creative Commons propose un cadre pour l’utilisation des contenus par les IA

L’association derrière les licences Creative Commons se lance dans les débats sur l’utilisation des contenus par les IA. Elle propose ce qu’elle appelle rien de moins qu’un « nouveau contrat social à l’ère de l’IA » : les CC Signals.

Creative Commons a récemment lancé un cadre pour permettre aux auteurs et autrices de contenus, que ça soit des images, des vidéos ou du texte, de spécifier comment ceux-ci peuvent être réutilisés par des machines, par exemple lors de l’entrainement de modèles d’IA générative.

Les licences Creative Commons sont devenues, au cours des années, une institution dans le paysage de l’internet. Les artistes comme les chercheurs ou les entreprises les ont adoptées. Mais elles ont été conçues dans un monde dans lequel les modèles de langage n’existaient pas.

Certaines entreprises d’IA générative n’ont pas hésité à entrainer leurs modèles en utilisant notamment des contenus sous la licence Creative Commons by-sa comme ceux de Wikipédia. Celle-ci pose pourtant des conditions pour la réutilisation des œuvres : l’attribution et le partage dans les mêmes conditions, même lorsqu’il s’agit d’une transformation.

Mais Creative Commons s’est bien rendu compte que les licences n’étaient pas l’outil approprié pour indiquer aux éventuels réutilisateurs ce que les auteurs les autorisent ou pas à faire de leurs contenus.

Quatre signaux pour affirmer les conditions de réutilisation par les machines

L’association a donc lancé un nouveau chantier : les CC Signals. La semaine dernière, elle y consacrait un billet de blog, qui explique notamment que « fondés sur les mêmes principes que ceux qui ont donné naissance aux licences CC et aux dizaines de milliards d’œuvres sous licence ouverte en ligne, les CC signals permettront aux détenteurs d’ensembles de données d’indiquer leurs préférences quant à la manière dont leur contenu peut être réutilisé par des machines, sur la base d’un ensemble d’options limitées mais significatives, façonnées dans l’intérêt du public ».

Elle affirme que ce cadre est destiné à être à la fois un outil technique mais aussi légal, et une proposition sociale : « un appel à un nouveau pacte entre ceux qui partagent les données et ceux qui les utilisent pour entrainer des modèles d’IA ».

Pour l’instant, ce « nouveau pacte social » n’en est qu’à ses débuts. Dans son TL;DR, l’association admet que « c’est un défi extrêmement complexe et les enjeux sont énormes ». Dans son rapport [PDF] sur le sujet, elle détaille quatre ce qu’elle appelle des « signal elements » qu’elle a « conçus pour refléter les éléments essentiels du thème général de la réciprocité ». Ces éléments sont l’équivalent des conditions des licences Creative Commons :

Crédit : vous devez donner le crédit approprié en fonction de la méthode, des moyens et du contexte de votre utilisation.

Contribution directe : vous devez apporter un soutien financier ou en nature à la partie déclarante pour le développement et l’entretien des contenus, sur la base d’une évaluation de bonne foi tenant compte de votre utilisation des contenus et de vos moyens financiers.

Contribution à l’écosystème : vous devez apporter une aide financière ou en nature à l’écosystème dont vous bénéficiez, sur la base d’une évaluation de bonne foi tenant compte de l’utilisation que vous faites des contenus et de vos moyens financiers.

Ouverture : le système d’IA utilisé doit être ouvert. Par exemple, les systèmes d’IA doivent satisfaire à la classe II du cadre d’ouverture des modèles (MOF), à la classe I du MOF ou à la définition de l’IA à source ouverte (OSAID).

Implémentation dans les fichiers robots.txt et les headers HTTP

L’association indique que tout cela reste encore au stade de brouillon et n’est donc pas gravé dans le marbre. Concernant la contribution directe, elle précise que l’idée des CC signals ne doit pas être vue comme un outil sur lequel faire reposer un modèle économique « ni même comme un moyen de récupérer les coûts de manière fiable ».

Sur la contribution à l’écosystème, elle souligne que, « bien que la formulation initiale soit très ouverte, [elle espère et attend] que des normes, des bonnes pratiques et même de nouvelles structures collectives se développent autour de cette notion dans différents secteurs et pour différents types de réutilisations ».

Comme pour les licences, les signaux CC peuvent être combinés. Pour l’instant, l’association a imaginé quatre combinaisons possibles :

  • Crédit
  • Crédit + contribution directe
  • Crédit + contribution à l’écosystème
  • Crédit + ouverture

Pour l’implémentation, Creative Commons a partagé ses réflexions sur GitHub. Pour l’instant, l’idée serait d’insérer les signaux dans le fichier robots.txt et dans l’en-tête HTTP Content-Usage.

Dans le robots.txt, on pourrait avoir une déclaration du genre :

User-Agent: *
Content-Usage: ai=n;exceptions=cc-cr
Allow: /

Et le header HTTP pourrait ressembler à :

200 OK
Date: Mon, 09 Jun 2025 12:42:03 UTC
Content-Type: text/plain
Content-Usage: genai=n;exceptions=cc-cr-ec

Pas besoin de signal Creative Commons si on ne veut pas du tout partager avec les IA

Dans son billet, l’association se disait ouverte aux critiques. Une semaine après, celles-ci semblent avoir été massives, puisqu’elle a publié un billet de mise à jour pour faire le point. Les griefs porteraient notamment sur le fait que Creative Commons mette le pied dans la gestion de l’utilisation des contenus par les entreprises d’IA.

Dans son nouveau billet, l’association s’est sentie obligée de préciser qu’elle pense « que les pratiques actuelles des entreprises d’IA constituent une menace pour l’avenir des biens communs ». « Ce sentiment ne nous surprend pas » affirme l’association, « nous le ressentons également. En fait, c’est la raison pour laquelle nous réalisons ce projet ».

Elle ajoute que « de nombreux créateurs et communautés de la connaissance se sentent trahis par la manière dont l’IA est développée et déployée. Le résultat est que les gens se tournent, à juste titre, vers la fermeture ». Et commente : « à terme, nous craignons que les gens ne veuillent plus du tout partager publiquement ».

Elle précise donc que « les créateurs qui souhaitent sortir totalement de la réutilisation par les machines n’ont pas besoin d’utiliser un signal CC. Les signaux CC sont destinés à ceux qui veulent continuer à partager, mais avec certaines conditions ».

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☕️ L’Arcom ordonne le blocage de 19 sites de médias russes

Dans un communiqué, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) indique être intervenu « auprès de plusieurs sites pour faire cesser la diffusion de contenus issus de chaînes russes sous sanctions européennes ».

L’Autorité ordonne ainsi « de faire bloquer et déréférencer 19 sites officiels de médias russes soumis à des sanctions directes ou indirectes et de mettre en demeure un site de streaming et trois plateformes en ligne russes de cesser de diffuser des contenus de médias russes sanctionnés ». Le détail de la liste n’est pas précisé.

Matriochka version Flock

Le régulateur a aussi « décidé d’adresser des lettres d’observations à cinq sites de streaming diffusant des contenus sous sanction et hébergés en dehors de la Russie ». Il affirme enfin qu’il « continuera de mettre en œuvre tous les moyens dont il dispose pour faire cesser la diffusion en France des médias russes visés par des sanctions européennes, ainsi que la reprise de leurs contenus par des plateformes en ligne accessibles en France ».

Il y a quelques semaines, l’Arcom mettait en demeure Eutelsat d’arrêter la diffusion des chaînes russes STS et Kanal 5, appartenant toutes les deux à la société russe JSC National Media Group. Rappelons enfin que, dès le 2 mars 2022, l’Autorité avait mis fin à la diffusion de la chaîne RT (Russia Today) France suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.

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☕️ Airbus, Total, ASML, Mistral : 48 dirigeants européens appellent à suspendre l’AI Act

Les dirigeants de 48 des plus grandes entreprises européennes ont cosigné une lettre ouverte intitulée #StopTheClock à destination de la commission européenne, pour l’exhorter à « proposer une suspension de deux ans à l’AI Act avant que certaines de ses obligations clés n’entrent en vigueur ».

Près du quart des signataires sont des dirigeants français, au nombre desquels les PDG d’ASML, société hollandaise essentielle à la fabrication de semi-conducteurs, et de Carrefour, les DG de Dassault Systèmes, Airbus et TotalEnergies, le Président de Publicis, ainsi que les patrons de l’éditeur de logiciels Mirakl et de la start-up Mistral AI.

Leur lettre ouverte souligne que « les partisans actuels de l’initiative EU AI Champions représentent plus de 110 organisations, plus de 3 000 milliards de dollars en capitalisation boursière et plus de 3,7 millions d’emplois en Europe, et cette liste ne cesse de s’allonger ».

IA Act

Dans les dernières phases de débats du texte, la France avait activement œuvré à réduire la portée de l’AI Act.

Le texte européen a par ailleurs été soumis à une intense pression de la part du lobbying états-unien ces derniers mois, relève Politico, alors que Donald Trump minimise toute obligation pesant sur les promoteurs de l’IA dans son propre pays.

Les dirigeants européens demandent une pause sur les obligations concernant les modèles d’IA généralistes et sur les systèmes classifiés à haut risque. Celle-ci enverrait selon eux le signal « que l’Europe prend au sérieux son programme de simplification et de compétitivité ».

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Comment l’Europe veut devenir le champion du quantique, au sens large

Guerlain n’est même pas partenaire…
Comment l’Europe veut devenir le champion du quantique, au sens large

D’ici à 2030, la Commission européenne veut faire de l’Europe « un leader dans le domaine quantique ». Il est évidemment question d’informatique, mais pas seulement. Bien d’autres domaines sont visés : santé, communication, exploration terrestre, espace…

L’informatique quantique est l’objet de nombreuses attentes et craintes, mais aussi de fantasmes. Nous pourrions résumer cette nouvelle ère de l’informatique ainsi : exploiter les propriétés quantiques des particules pour créer des qubits à la place des bits. Nous avons consacré tout un dossier à ce sujet.

Les bits quantiques sont là, mais il faut passer à l’échelle


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☕️ Amazon Prime Video distribue désormais les contenus et chaînes de France TV

L’audiovisuel public s’est trouvé un nouveau canal de distribution : la plateforme Prime Video de l’américain Amazon. À compter du 3 juillet, cette dernière offre en effet à ses abonnés « l’accès à l’intégralité de l’offre france.tv – première plateforme de streaming gratuit en France avec les directs des chaînes (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Info), les programmes en preview et en replay ainsi que les contenus exclusifs », indiquent les deux groupes.

« Avec ce mode de distribution inédit, notre groupe franchit une étape historique pour renforcer la visibilité de son offre de service public, et ainsi permettre à tous les publics de retrouver et découvrir la richesse unique de france.tv sur de nouveaux environnements », se réjouit Delphine Ernotte-Cunci, PDG de France Télévisions, dans un communiqué. Les chaînes du groupe disposeront d’un emplacement dédié (un « corner ») sur la page d’accueil du service de streaming d’Amazon, au même titre que ses autres partenaires tels que MGM, Paramount ou OCS.

L’accord se concrétise par une disponibilité immédiate

L’arrivée d’émissions de flux, fournies par un acteur de la télévision linéaire, constitue une première pour Amazon Prime Video en France. Cette annonce intervient quelques jours seulement après que TF1 et Netflix ont dévoilé un accord de distribution similaire, dont la mise en œuvre n’interviendra toutefois qu’à l’été 2026.

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☕️ Les chercheurs pourront bientôt accéder aux données des très grandes plateformes

La Commission européenne vient de mettre en ligne le portail d’accès aux données du DSA qui permet aux chercheurs de demander un accès aux données des très grandes plateformes en ligne.

En effet, l’article 40 du règlement sur les services numériques (DSA) adopté fin 2022 prévoit un mécanisme permettant aux chercheurs d’accéder aux données des plateformes comme X, Google, TikTok, l’App Store qui sont listées par la Commission.

IA Act

La Commission a adopté ce 2 juillet l’acte délégué qui précise les modalités permettant aux chercheurs d’y accéder. Ils pourront analyser l’impact de ces plateformes sur leurs utilisateurs et sur les débats au sein de l’Union européenne, par exemple. Ce texte permet de palier la fermeture des api gratuites que proposaient il y a quelques années des plateformes comme Twitter tout en élargissant le spectre d’analyse à toutes les très grandes plateformes.

L’acte délégué adopté prévoit que les chercheurs demandent un agrément sur le portail d’accès aux données du DSA. Cette demande sera évaluée par l’un des coordonnateurs des services numériques. En France, c’est l’Arcom qui a été désigné comme tel.

Dans un communiqué, celle-ci affirme qu’elle « entend œuvrer à la pleine appropriation de ce nouveau mécanisme par les chercheurs ».

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Prometheus et Themis : l’Europe avance sur les fusées réutilisables

Vingt fois sur le pas de tir remettez votre lanceur…
Prometheus et Themis : l’Europe avance sur les fusées réutilisables

Alors que SpaceX et d’autres acteurs du New Space misent depuis longtemps sur le réutilisable pour les premiers étages des fusées, l’Europe est à la traine, même si des projets sont en préparation depuis des années. Deux d’entre eux viennent de passer des étapes importantes : le moteur Prometheus et le démonstrateur Themis.

Cela fait maintenant près de huit ans que l’Europe travaille sur des lanceurs réutilisables, afin de concurrencer des fusées telles que les Falcon 9 de SpaceX. Deux projets avancent en parallèle : le moteur réutilisable Prometheus et le démonstrateur Themis qui doit déblayer la route pour les fusées Ariane de prochaines générations (on parle parfois d’Ariane Next).

Prometheus a fait vrombir ses turbines pour la première fois il y a un an avec un allumage pendant 12 secondes du moteur. Le 20 juin 2025, ArianeGroup annonce avoir réussi avec succès « un essai comprenant quatre démarrages successifs sur son banc d’essai à Vernon ». Une étape importante pour la suite du programme.

L’Europe assume une prise de risque relativement importante

« Cette capacité de redémarrage d’un moteur à poussée variable ré-utilisable de classe 100 tonnes, comme Prometheus, est unique en Europe », affirme ArianeGroup. L’entreprise vante au passage l’agilité de son projet en mode « test and learn » et assume « une prise de risque relativement importante dans le but d’accélérer l’apprentissage ». Cette méthode est à la base du fonctionnement de SpaceX, qui n’hésite même pas à tester certaines procédures sur des vols commerciaux (comme les premiers retours des premiers étages).

Prometheus est un acronyme pour Precursor Reusable Oxygen METHan cost Effective Engine. Comme son nom l’indique, il vise aussi à réduire les coûts. Le moteur utilise pour cela des ergols liquides (méthane et oxygène) : « Le méthane permet une combustion propre et simplifie la manutention, pour permettre la réutilisation et réduire le coût des opérations au sol avant et après le vol ». Par rapport au moteur Vulcain de l’étage central de l’ancien lanceur Ariane 5, le coût de fabrication serait divisé par un facteur dix, affirmait il y a quelques années ArianeGroup.

Themis, un démonstrateur du futur premier étage Ariane

Un moteur, c’est bien, mais une fusée réutilisable, c’est mieux. Pour y arriver, le projet Themis a été lancé sous la forme d’un démonstrateur. Ce projet a été validé lors de la Conférence Ministérielle de l’ESA Space 19 +.

Il s’agit d’un étage principal réutilisable développé en partenariat avec l’Agence spatiale européenne. Pour le CNES, il s’agit de « prototyper un futur premier étage Ariane, bas coût et réutilisable ». Themis mesure 28 mètres de hauteur pour 3,5 mètres de diamètre et une masse sèche de 30 tonnes.

Il est arrivé au centre spatial SSC Esrange en Suède, « où il est prévu de procéder aux premiers essais de réutilisation en Europe dans le cadre du projet SALTO [acronyme de reuSable strAtegic space Launcher Technologies & Operations, ndlr], qui fait partie du programme de travail sur la recherche et l’innovation spatiales (R&I), de l’Union européenne ».

ArianeGroup explique que le démonstrateur va être mis en configuration de vol, puis érigé sur son pas de tir. Il entamera « au cours des prochaines semaines les premières étapes de la campagne d’essais, les « essais combinés », qui conduiront à la réalisation d’un premier essai en vol à basse altitude dans le cadre du programme SALTO ».

En 2025, les premiers vols verticaux pour Themis

Cette année, sont prévus les premiers vols verticaux à basse altitude, depuis la base de Kiruna en Suède, selon le CNES. Le projet est donc largement en retard sur le calendrier qui prévoyait les premiers vols verticaux – ou « hops » – en 2021, avant de les repousser à 2023, alors qu’ils sont maintenant attendus pour 2025. À l’époque, un essai complet en vol était prévu pour 2025, avec en prime une récupération sur une base maritime.

Ces tests seront importants, car ils permettront de rassembler un maximum de données « pour vérifier le comportement des éléments du lanceur, et apprendre progressivement à maitriser l’ensemble des opérations liées à la réutilisation ».

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☕️ Microsoft prévoit 9 000 nouveaux licenciements, soit 4 % de son effectif

Microsoft a confirmé mercredi au Seattle Times qu’un nouveau tour de vis se préparait au sein de ses équipes. L’entreprise affiche son intention de se séparer d’un maximum de 4 % de ses effectifs, soit environ 9 000 personnes, sans préciser comment ces coupes franches allaient se répartir entre les différentes unités business et implantations géographiques.

Il semblerait tout de même que la division jeu vidéo soit concernée au premier chef, avec des réductions d’effectifs envisagées dans plusieurs studios du groupe. King, éditeur de Candy Crush, tombé dans le giron de Microsoft suite au rachat d’Activision Blizzard, devrait par exemple se séparer d’environ 200 personnes, soit 10 % de ses équipes.

Un courrier adressé aux salariés par Phil Spencer, patron de la division Xbox, illustre la justification avancée par Microsoft : diminuer au maximum les couches intermédiaires de management quand elles ne sont pas indispensables, et réduire les effectifs sur les sujets les moins stratégiques, pour concentrer les efforts sur les projets considérés comme les plus porteurs.

Microsoft, qui compte environ 228 000 employés dans le monde, multiplie les vagues de départ depuis deux ans. En mai, l’entreprise avait déjà entrepris de faire sortir quelque 6 000 personnes. En 2024, l’éditeur avait déjà procédé à des réductions d’effectifs au sein des branches HoloLens et Azure, ainsi que dans sa division jeux vidéo. Début 2023, Satya Nadella avait annoncé un plan de départ visant 10 000 postes.

Microsoft a publié le 30 avril dernier ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice fiscal 2025, clos au 31 mars. L’entreprise fait état d’un chiffre d’affaires de 70,1 milliards de dollars, en hausse de 13 % sur un an, et d’un résultat net de 25,8 milliards de dollars sur le trimestre.

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☕️ Peter Thiel, Palmer Luckey et plusieurs milliardaires de la tech créent la banque Erebor

La faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) a laissé un vide, dans l’écosystème de la Silicon Valley, pourquoi ne pas la remplacer par une autre banque dont le nom serait plus fun… au hasard, en le tirant des écrits de J.R.R. Tolkien ? 


C’est peu ou prou le raisonnement que semblent avoir suivi Palmer Luckey, le cofondateur de la société de technologies militaires Anduril, soutenu par le Founders Fund de Peter Thiel. 


Ce dernier est connu pour avoir lancé de multiples projets nommés d’après l’œuvre de l’auteur du Seigneur des Anneaux (Palantir, Anduril, les fonds Valar Ventures, Narya Capital et Mithril Capital, les holdings Rivendell One et Lembas Capital, etc…). 
En l’occurrence, la nouvelle banque serait nommée Erebor, comme la Montagne Solitaire de la Terre du Milieu.


Elle aurait pour mission, comme la SVB jusqu’en 2023, de financer start-ups et acteurs des cryptoactifs. 
Le projet est aussi soutenu par le cofondateur de Palantir et fondateur de la société de capital-risque 8VC Joe Lonsdale. 


Pendant la campagne présidentielle, Palmer Luckey et Joe Lonsdale ont été de gros soutiens financiers pour Donald Trump, souligne le Financial Times. 


En préparation depuis la chute de la SVB, leur projet viendrait soutenir un écosystème dans lequel le président des États-Unis est désormais très investi. 


Erebor sera dirigée par deux CEO : Jacob Hirschman, un ancien du groupe crypto Circle, et Owen Rapaport, co-fondateur de la société Aer Compliance. La présidence devrait par ailleurs être assumée par l’ancien vice-président de la SVB, Mike Hagedorn.

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Harcèlement : les trois anciens cadres d’Ubisoft condamnés, jusqu’à trois ans avec sursis

Harcèlement : les trois anciens cadres d’Ubisoft condamnés, jusqu’à trois ans avec sursis

Accusés de harcèlement moral et sexuel et pour l’un, de tentative d’agression sexuelle, trois anciens cadres d’Ubisoft ont été condamnés mercredi par le tribunal de Bobigny à des peines allant jusqu’à trois ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende. Lors de leur procès, les prévenus s’étaient retranchés derrière l’idée d’une culture d’entreprise dont ils n’auraient pas été directement responsables.

Le tribunal de Bobigny a rendu mercredi son délibéré dans le procès des trois anciens cadres et dirigeants d’Ubisoft accusés de harcèlement moral et sexuel à l’encontre de plusieurs personnes de leurs équipes. Il a finalement suivi les réquisitions du parquet en ce qui concerne le principal protagoniste de l’affaire.

D’après l’AFP, qui rapporte ce verdict, c’est en effet Thomas François, vice-président du service éditorial, qui a été condamné à la peine la plus lourde, à savoir trois ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende, pour harcèlement moral, harcèlement sexuel et tentative d’agression sexuelle.

Des réquisitions suivies

Les faits incriminés se sont produits entre 2012 et 2020, date à laquelle l’éditeur de jeu vidéo a procédé à son licenciement pour faute grave, après que les accusations de harcèlement répété mené à l’encontre de ses équipes eurent été rendues publiques, notamment par l’intermédiaire d’une enquête de Libération. A l’époque, une vingtaine de témoins rapportaient l’ambiance délétère entretenue par Thomas François, à base de supposées blagues en forme d’humiliations.

Lors du procès, début juin, l’intéressé avait minimisé les humiliations en question, expliquant par exemple qu’il n’avait pas compris la gêne de l’intéressée lorsqu’il avait ligoté l’une de ses collaboratrices à une chaise avant de la mettre dans l’ascenseur.

Son supérieur Serge Hascoët, directeur créatif d’Ubisoft de 2000 à 2020 et donc numéro deux de l’éditeur derrière Yves Guillemot jusqu’à sa démission, a quant à lui été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d’amende pour complicité de harcèlement moral. Les nombreux témoignages apportés au procès appuyaient l’hypothèse selon laquelle il aurait laissé son protégé sévir à sa guise.

Le procès a également mis en lumière comment Hascoët profitait de sa position pour faire réaliser à ses subalternes des tâches servant ses besoins personnels et non la bonne marche de l’entreprise. « Hascoët s’est défendu en affirmant qu’il n’avait aucun souvenir de tous ces événements, qu’il n’avait rien vu des agissements de Tommy François, qu’il ne pensait pas à mal », rapporte à son sujet Libération.

Le troisième accusé, Guillaume Patrux, ancien game director du projet AGOS: A Game Of Space, a quant à lui été condamné à 12 mois de prison avec sursis et à 10 000 euros d’amende « pour son comportement violent et intimidant à l’égard de la petite équipe où il travaillait ».

« No comment » de la direction

En tant que personne morale, Ubisoft n’a fait l’objet d’aucune poursuite à ce stade, tout comme son équipe dirigeante actuelle. Une absence soulignée par la défense des trois prévenus. « Si on veut être cohérent avec l’idée que le harcèlement soit systémique, il faut que tout le monde soit présent à la barre », avait par exemple plaidé Jean-Guillaume Le Mintier, l’avocat de Serge Hascoët.

En attendant, l’éditeur fait profil bas, dans sa communication officielle, sur cette affaire. Rappelons que ce procès intervient alors que l’entreprise basée à Montreuil a lancé un plan de restructuration stratégique qui prévoit le transfert d’une partie de ses activités à une nouvelle filiale codétenue avec le géant chinois Tencent, actionnaire historique du groupe. Ubisoft, qui a fermé plusieurs studios au cours des derniers mois, affronte par ailleurs un climat social tendu depuis la fin 2024 sur fond de réduction des latitudes offertes à ses salariés en matière de télétravail.

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☕️ Lancement réussi pour le satellite MTG-S1 et la mission Copernicus Sentinel-4

Un satellite, deux missions. « Confirmation du déploiement des panneaux solaires du satellite MTG-S1, lancé plus tôt ce soir depuis la Floride. Ce lancement marque le début de deux missions clés d’observation de la Terre : MTG-S1, qui fournira des données améliorées pour les prévisions météorologiques et la détection des tempêtes, Copernicus Sentinel-4, qui améliorera la surveillance de la qualité de l’air en Europe », a annoncé l’Agence spatiale européenne dans la nuit de mardi à mercredi sur X. Le lancement a été réalisé mardi 1er juillet au soir depuis Cap Canaveral, avec un décollage exécuté à 23h04, heure de Paris, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX.

Ce lancement permet à l’Europe de se doter de deux nouveaux instruments de mesure à des fins d’analyse ou de prévision climatique. Le satellite Meteosat troisième génération (MTG) embarque en effet un sondeur infrarouge que l’ESA présente comme « le premier instrument européen de sondage hyperspectral en orbite géostationnaire ». Ce dernier devrait permettre de réaliser « un profil de température et d’humidité à différentes altitudes au-dessus de l’Europe toutes les 30 minutes », mais aussi de recueillir toutes les 60 minutes des données relatives à la présence de polluants tels que les aérosols, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre dans l’atmosphère.

Un satellite pour deux missions d’observation de l’atmosphère – crédit Eumetsat

« Le sondeur infrarouge du MTG-S1 analysera près de 2 000 longueurs d’onde infrarouges thermiques toutes les 30 minutes afin d’établir des profils verticaux de température, d’humidité et de traces de gaz. Ces données seront cruciales pour détecter les phénomènes météorologiques convectifs à évolution rapide, en révélant des variations soudaines d’instabilité, d’humidité ou de vent, avant même la formation des nuages », promet Eumetsat, l’organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques.

Le satellite embarque par ailleurs un second instrument, complémentaire du premier, dans le cadre de la mission Sentinel-4. Cette fois il s’agit d’un spectromètre imageur ultraviolet, visible et proche infrarouge (UVN), qui se concentrera sur l’Europe et le nord de l’Afrique, pour mesurer « la pollution toutes les 60 minutes avec un niveau de détail et de précision qui transformera notre façon de prédire la qualité de l’air à travers l’Europe ». Capable de travailler sur les mêmes molécules que le sondeur infrarouge du MTG-S1, il contribuera à en enrichir les données, et nourrira le service de surveillance de la qualité de l’air Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS).

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