Pour une fois, un des géants de l’IA générative communique sur l’impact environnemental de ses modèles. Mais cette communication n’aidera pas à comprendre réellement cet impact, tellement Google donne peu d’informations pertinentes sur les conséquences globales de Gemini sur l’environnement.
Google cherche à jouer la transparence au sujet de l’impact environnemental de Gemini en diffusant des chiffres sur la part la moins consommatrice des IA générative, à savoir la consommation médiane d’une requête sur leurs applications IA Gemini.
Selon les chercheurs de l’entreprise, la consommation médiane d’une requête sur leurs applications IA Gemini pour générer du texte serait de 0,24Wh, ce qui correspondrait à l’équivalent de 0,03 g d’émission de CO₂. Ils s’empressent de préciser que c’est « un chiffre nettement inférieur à de nombreuses estimations publiques » et que c’est moins que « regarder neuf secondes de télévision ». Ils ajoutent que cette même requête consommerait « cinq gouttes d’eau (0,26 ml) ».
Des efforts de sobriété importants sur un an selon les chercheurs de Google
L’entreprise a publié ce jeudi 21 aout un billet de blog ainsi que ce qu’elle appelle un « papier technique » [PDF] qui reprend tous les codes de présentation de l’édition d’un article scientifique sans pour autant être publié dans une revue scientifique ni même mis en ligne sur un serveur de prépublication comme arXiv (tiers qui ont des protocoles pour assurer le suivi d’éventuelles modifications, ainsi qu’une pérennité de la mise en ligne).
Selon ces travaux internes, la consommation lors d’une requête texte de ce type proviendrait principalement des TPU utilisé par les serveurs de Google, 0,14 Wh, soit 58 % des 0,24Wh. 0,06 Wh, soit (25 %) seraient dépensés par le processeur et la mémoire vive de l’appareil de l’utilisateur. Le reste viendrait des machines en veille et de la consommation autre des serveurs (chacun contribuant à hauteur de 0,02 Wh). Ces estimations sont inférieures à celles des études précédentes.
Ils affirment que les efforts de leur entreprise ont permis « de réduire de 33 fois la consommation d’énergie et de 44 fois l’empreinte carbone pour la requête textuelle médiane de Gemini Apps sur une période d’un an ».
Une transparence très faible
Si Google donne un peu plus d’informations qu’avant, cette transparence n’est qu’apparente. Elle l’est en tout cas moins que l’exercice auquel s’est livré Mistral le mois dernier qui, sans publier d’article scientifique, a travaillé avec deux organismes tiers (l’agence Carbone 4 et l’ADEME) pour évaluer l’impact entier de son modèle Large 2, de la conception à l’utilisation.
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Publiée le 19 août dernier, la dernière version en date de Firefox, numérotée 142, introduit une petite fonctionnalité que d’aucuns connaissent déjà sur iOS et d’autres environnements : la prévisualisation des liens.
Deux raccourcis sont proposés pour activer cette fenêtre de prévisualisation qui va donc donner un aperçu sommaire (titre, image et extrait d’environ 120 caractères du début du texte) de la page vers laquelle pointe un lien hypertexte. On peut soit choisir de faire un clic prolongé sur le lien (environ une seconde), soit opter pour un appui sur la touche Maj en même temps que le survol du lien à la souris.
Comme souvent chez Mozilla, cette fonctionnalité baptisée Link Preview fait l’objet d’un déploiement progressif, limité pour l’instant aux machines disposant d’au moins 3 Go de mémoire vive. Si votre navigateur est à jour, allez sur la page about:config, saisissez « browser.ml.linkPreview.enabled » dans le champ de recherche, et basculez la valeur sur True.
La prévisualisation permet d’avoir un aperçu sommaire de la page cible
Dans le mode « Strict » du module de protection contre le pistage publicitaire, Firefox 142 introduit par ailleurs une fonction qui autorise le navigateur « à appliquer automatiquement les exceptions nécessaires pour éviter tout dysfonctionnement majeur des sites web ». Activée par défaut, elle s’accompagne d’un second niveau plus permissif, qui autorise les exceptions nécessaires pour « corriger des problèmes mineurs et pour rendre accessibles des fonctionnalités pratiques ».
La fonctionnalité de regroupement des onglets introduite au printemps évolue quant à elle légèrement pour simplement laisser apparaître le dernier onglet actif quand l’enveloppe est refermée, plutôt que de simplement afficher le titre et une marque de couleur. Aucun changement n’est en revanche signalé quant aux fonctions de suggestion automatique dont certains utilisateurs s’étaient plaints début août.
La solution documentaire Acrobat disposait déjà d’un assistant IA (facturé en option), mais il manquait une intégration plus poussée pour remettre le logiciel dédié au PDF d’Adobe sur le devant de la scène. C’est désormais chose faite, avec le lancement d’une nouvelle offre enrichie, évidemment sur abonnement, baptisée Adobe Acrobat Studio.
Annoncée le 19 août dernier et disponible dès à présent (uniquement en anglais pour l’instant), elle s’interface bien sûr avec l’ensemble des outils d’Adobe, reprend le large éventail des fonctionnalités déjà existantes, et en introduit de nouvelles.
La plus emblématique consiste en un module baptisé PDF Spaces, qui doit permettre à l’utilisateur de centraliser l’ensemble de ses documents PDF pour en interroger et en faire évoluer le contenu à l’aide de hubs conversationnels, nourris à la fois par des modèles de langage et par du collaboratif.
« Les individus et les équipes peuvent interagir avec leurs fichiers à l’aide d’agents IA pour découvrir des informations, acquérir des recommandations, générer des idées, valider les réponses avec des citations précises et ajouter des notes qu’ils peuvent revoir à tout moment », illustre l’éditeur.
Adobe décrit notamment comment les agents IA peuvent, au sein de PDF Spaces, se voir attribuer un rôle, comme « instructeur », « analyste » ou « artiste », censé moduler la tonalité et la portée de leurs réponses. L’utilisateur a par ailleurs la possibilité de créer son propre profil d’agent.
Acrobat Studio est facturé 24,99 dollars par mois pour les particuliers et 29,99 dollars par mois pour les équipes. L’assistant IA général et la fonction PDF Spaces sont quant à elles offertes jusqu’au 1er septembre, mais facturées en supplément au-delà.
La fonction PDF Space offre une porte d’entrée en langage naturel vers la bibliothèque de PDF de l’utilisateur – crédit Adobe
Une étude du laboratoire dédié à l’IA décentralisée du MIT conclut que 95% des projets internes d’IA générative menés à des fins productives en entreprise n’engendrent aucun impact visible sur le résultat d’exploitation. La plupart des projets échoueraient en raison d’une intégration trop fragile aux processus internes, d’un manque d’apprentissage contextuel ou d’un défaut d’adéquation avec les besoins réels de l’entreprise… et ce alors que les LLM généralistes s’installent durablement dans les usages individuels.
Les projets d’IA générative menés au plus proche des métiers ne sont pas nécessairement ceux qui fonctionnent le mieux. En réalité, ils seraient même particulièrement peu productifs, estime une étude (accès sur formulaire, mais archivée) réalisée par les chercheurs du MIT Media Lab impliqués dans le projet NANDA (Networked Agents and Decentralized AI).
Basée sur l’analyse de plus de 300 projets d’IA exposés publiquement, 52 entretiens structurés avec des parties prenantes et un sondage conduit auprès de 153 décideurs, elle conclut en effet que seuls 5 % des projets d’IA générative menés en interne ou adossés à des solutions métier se traduisent par un bénéfice opérationnel, qu’il s’agisse de chiffre d’affaires incrémental ou de réduction des coûts. À l’inverse, 95 % des projets ne délivreraient aucun résultat tangible.
95 % de projets en échec
Ce premier constat se double d’un deuxième enseignement : l’étude indique ainsi que si les investissements des entreprises en matière d’IA générative peuvent être estimés à une fourchette comprise entre 30 et 40 milliards de dollars (aux États-Unis), il n’y a finalement que très peu d’entreprises qui achèvent de réels projets en interne.
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La Direction interministérielle du numérique compte élargir le nombre de ministères et administrations bénéficiaires de son programme d’incubation de « Start-ups d’État » beta.gouv.fr. L’objectif poursuivi est qu’à terme l’ensemble des projets numériques de l’État « soient conçus et opérés au même standard que ceux des acteurs privés les plus performants du numérique ».
Les Services du Premier ministre viennent de lancer un appel d’offres en vue de la « réalisation de services numériques en mode produit agile piloté par l’impact » pour le compte de la Direction interministérielle du numérique (DINUM). D’un montant « maximal » de 495 millions d’euros, le marché est estimé à 195 millions d’euros.
L’accord-cadre interministériel vise à faciliter l’adoption de « l’approche produit » au sein des administrations publiques, dont l’objectif « est simple : créer des services qui répondent mieux aux besoins des utilisateurs ».
« Dans une démarche d’ouverture et afin d’accélérer cette transformation des modes de conception de services numériques au sein de l’État », le marché vise aussi à étendre son périmètre en incluant non seulement les services numériques d’ores et déjà inscrits dans le cadre du programme beta.gouv.fr, mais également ceux de ministères ou d’opérateurs « engagés dans une démarche produit sans pour autant être rattachés à des incubateurs du réseau beta.gouv.fr ».
Le nombre de ministères et administrations bénéficiaires passe ainsi de 24 à 31, dont une université et une agence régionale. Une comparaison avec le précédent appel d’offres, datant de 2021, montre qu’ont par exemple, été rajoutés à la liste des bénéficiaires le ministère des Sports, la Cour des Comptes, le service d’information du gouvernement (SIG), la préfecture de Police de Paris, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l’agence nationale des titres sécurités (ANTS), la Haute autorité de santé (HAS), l’office français de la biodiversité (OFB), l’université Clermont-Auvergne et l’agence de l’Eau Seine Normandie.
Le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) précise que les marchés subséquents à l’accord-cadre « sont exécutés, suivis et pilotés par chaque bénéficiaire », mais que la DINUM « assure un rôle de coordination générale, de consolidation des retours d’expérience et d’appui ponctuel aux bénéficiaires ».
Exiger des mesures d’impact plutôt qu’une approche « solutionniste »
Le cahier des charges rappelle que la DINUM avait rendue publique, en mars 2023, une feuille deroute du numérique de l’État, « dont la priorité est d’engager une mutation profonde des organisations publiques pour initier et conduire dans la durée les projets numériques de l’État ». Elle comporte cela dit trois autres « priorités » :
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Certains scammeurs profitent d’Overviews, la génération automatique de résumés proposée par Google, pour piéger ses utilisateurs en leur donnant des fausses informations de contact. Ainsi, des internautes tombent dans leurs bras en croyant appeler les services clients des entreprises qu’ils veulent contacter.
Pour arnaquer des personnes que vous ne connaissez pas, quoi de mieux que de pouvoir modifier les informations qu’elles utilisent pour contacter les services clients d’entreprises avec qui elles ont affaire ?
Depuis des années, Google a habitué les internautes à ne plus passer par des services comme les Pages Jaunes pour trouver le contact des entreprises. Une simple recherche sur l’outil phare de l’entreprise permet soit de trouver la page de contact de l’entreprise, soit même d’afficher directement ses coordonnées en dessus des résultats de recherche.
De malins scammeurs semblent avoir profité de l’intégration dans le moteur de recherche d’Overviews, l’outil qui génère un résumé automatique en haut de chaque résultat de recherche sur Google, pour détourner cette utilisation et arnaquer ces utilisateurs du moteur de recherche. Rappelons que si cette fonctionnalité est disponible dans plus de 200 pays dont 8 pays de l’Union européenne, elle ne l’est pas encore en France.
Overviews reprend des infos sans faire de tri
L’entrepreneur Alex Rivlin a expliqué au Washington Post mais aussi dans une vidéo publiée sur Facebook comment il s’est fait avoir en voulant contacter le service client de la compagnie de croisière Royal Caribbean.
Rivlin explique dans sa vidéo qu’il est, pourtant, plutôt prudent sur le web : « Je ne clique pas sur les liens, je ne donne pas d’informations personnelles par téléphone et je vérifie toujours tout. Mais je me suis quand même fait piéger par une arnaque très sophistiquée, qui a commencé par ce qui semblait être un numéro de téléphone légitime de Royal Caribbean, que j’ai trouvé sur Google ».
Il explique que ce numéro était mis en avant par le résumé généré par Overviews, en haut des résultats du moteur de recherche pour la requête « royal carribean customer service phone number 24 hours usa ».
Capture d’écran de la vidéo publiée par Alex Rivlin
Il a appelé ce numéro et a été berné par une personne se faisant passer pour un employé de la Royal Carribean. Celle-ci a répondu aux questions qu’il se posait sur le prix d’une navette entre le port et la ville où il allait. Elle a ensuite proposé de ne pas lui faire payer le prix de cette navette en le faisant payer 768 dollars pour ce qu’il pensait être son voyage.
Après avoir repéré le nom étrange de l’entreprise sur ses comptes puis deux débits suspect, l’entrepreneur a finalement compris qu’il s’était fait avoir et a fait opposition sur ces paiements.
Le Washington Post explique que les scammeurs utilisent les sites d’avis en ligne et forums pour diffuser les numéros derrière lesquels ils se cachent et faire croire qu’ils permettent de contacter les services clients des entreprises. Ainsi, les IA comme celles de Google qui sont en permanence à la chasse d’informations se font berner. Overviews n’est d’ailleurs pas le seul outil boosté à l’IA à se faire avoir : notre consœur a pu retrouver le même faux numéro de téléphone dans ChatGPT attribué à d’autres entreprises comme Princess Cruises ou Disney.
Overviews berné par des techniques datant d’il y a 30 ans
Digital Trends a pu constater un autre exemple en testant la recherche du numéro de téléphone du service client de l’entreprise indienne de livraison de repas Swiggy. Le cas de l’arnaque par un scammeur d’une personne âgée indienne avait déjà été relatée par l’Indian Times en 2024. L’entreprise affirme sur une page : « Nous ne disposons d’aucune ligne téléphonique officielle pour le service clientèle. Méfiez-vous des faux numéros ». Mais Digital Trends explique que si le mode IA de Google indique que Swiggy renvoie « principalement » les utilisateurs vers les applications pour résoudre le problème, l’outil ajoute que « certaines sources mentionnent ces numéros comme options de contact du service clientèle de Swiggy » suivi de trois numéros. Digital Trends ne dit pas que ces numéros sont ceux d’arnaqueurs, mais notre confrère montre que la fonction AI Overviews va chercher des numéros qui ne sont pas adéquats.
En répétant un nombre de fois important, un même numéro sur des pages web différentes, les scammeurs peuvent réussir à les insérer facilement dans les réponses des outils d’IA générative.
« Manipuler ces nouveaux moteurs de réponse à l’aide de techniques datant d’il y a 30 ans revient à tirer sur des cibles faciles », estime Mike Blumenthal, analyste chez Near Media, une société spécialisée dans l’étude du comportement des consommateurs en matière de recherche, interrogé par le Washington Post.
Celui-ci a fait réagir Google. L’entreprise a répondu que les résumés IA d’Overviews et les résultats de recherche Web sont efficaces pour diriger les utilisateurs vers les informations officielles du service client pour les types de recherches courants tout en affirmant avoir « pris des mesures » concernant les numéros signalés par notre consœur. Du côté d’OpenAI, l’entreprise explique que beaucoup de pages qui contenaient le numéro problématique ont été supprimées et que les informations relayées par ChatGPT pouvait prendre du temps à être mise à jour « après la suppression du contenu abusif à la source ».
Mike Blumenthal a fait remarquer au Washington Post que Google avait des informations vérifiées sur les entreprises via son Knowledge Graph et que l’entreprise ferait mieux de renvoyer vers celle-ci lorsqu’une recherche sert à trouver des informations de contact.
Le moteur de recherche allemand à but non lucratif Ecosia se propose pour assurer la gestion du navigateur Chrome en lieu et place de Google, dans le cadre du procès antitrust qui doit décider d’un éventuel démantèlement des activités de la firme américaine.
La justice américaine pourrait-elle décider de confier Chrome, le navigateur Web le plus utilisé au monde, à un petit moteur de recherche allemand dont les revenus servent à planter des arbres ? C’est l’hypothèse soutenue par Ecosia : l’entreprise à but non lucratif vient en effet de soumettre une proposition en ce sens au juge Amit Mehta, qui pilote le procès opposant le ministère de la Justice des États-Unis à Google, pour abus de position dominante.
La proposition n’a pas été rendue publique, mais c’est l’agence Reuters qui s’en est fait l’écho, jeudi. Selon cette dernière, Ecosia propose d’assurer la gérance de Chrome pour une durée de dix ans. L’entreprise allemande serait responsable du navigateur, mais ce dernier resterait la propriété de Google. La firme de Mountain View recevrait par ailleurs une compensation financière en échange de ce transfert.
Une reprise gratuite, pour rendre service
Christian Kroll, CEO d’Ecosia, a livré quelques détails supplémentaires à Techcrunch. D’après lui, Chrome aurait la capacité de générer l’équivalent de 1000 milliards de dollars de chiffre d’affaires au cours des dix prochaines années. La valorisation du navigateur, s’il devait être vendu aux enchères, se chiffrerait alors en centaines de milliards de dollars. Une enveloppe telle que seule une grande entreprise de la tech pourrait prétendre au rachat, ce qui conduirait, d’une façon ou d’une autre, à reproduire une situation d’abus de position dominante.
D’où cette idée de reprendre Chrome gratuitement. Christian Kroll évoque le schéma suivant. Google transfère la gestion de Chrome à Ecosia, qui s’engage si nécessaire à conserver les employés associés. La firme de Mountain View conserve la propriété intellectuelle de Chrome, et profite d’une compensation financière fixée à 40 % des revenus générés par le navigateur, soit, dans l’hypothèse avancée des revenus à dix ans, 400 milliards de dollars. Google reste par ailleurs le moteur de recherche par défaut.
Ecosia de son côté mettrait à profit les 60 % restants – 600 milliards de dollars, pour financer des projets à vocation écologique, conformément à sa mission première. D’après Techcrunch, l’entreprise allemande aurait illustré sa proposition de quelques exemples, tels que planter des arbres (sa marque de fabrique), soutenir des projets d’agroforesterie, ou investir dans des technologies d’IA « vertes ».
Un navigateur très convoité
Le juge Mehta sera-t-il séduit par cette proposition disons… peu conventionnelle ? Google s’y soumettrait-il de bonne grâce ? L’hypothèse parait peu plausible, précisément pour les raisons qu’invoque Ecosia : du fait de sa place de numéro un, Chrome est un actif à la valeur particulièrement élevée, et le logiciel suscite d’ailleurs déjà d’autres convoitises.
Mi-août, c’est un acteur de l’IA qui s’est positionné : la startup IA Perplexity a en effet fait parvenir à Google une offre de rachat de Chrome pour 34,5 milliards de dollars (soit le double de sa propre valorisation). Toujours dans l’IA, OpenAI n’a pas formalisé publiquement d’offre de rachat, mais l’entreprise dirigée par Sam Altman ne cache pas son ambition d’éditer, un jour, un navigateur sous-tendu par ses grands modèles de langage. Au printemps, l’entreprise avait d’ailleurs confirmé une marque d’intérêt lors d’une audition dans le cadre du procès de Google.
Face à ces candidats plus ou moins déclarés, Christian Kroll fait miroiter une valorisation nettement supérieure et un modèle de revenus partagés que Google connait bien.
Rappelons que la justice américaine a condamné Google pour abus de position dominante en août dernier. Bien que contestée par l’entreprise, cette décision a ouvert un nouveau temps judiciaire, au cours duquel le juge Amit Mehta cherche à évaluer les mesures correctives envisagées pour mettre fin à cette situation. Le démantèlement du triptyque recherche en ligne / publicité / navigateur Web fait partie des options envisagées, et le département de la Justice se déclarait encore au printemps favorable à une vente de Chrome.
Après trois semaines d’audience en avril, le juge Amit Mehta devait rendre son verdict quant aux mesures correctives au mois d’août. Une échéance imminente qui motive sans doute les communications opportunistes.
Les clients concernés n’ont probablement pas fait « Waaoh » en ouvrant l’email : Auchan a en effet informé jeudi une partie de ses clients d’une fuite des données personnelles « associées à votre compte de fidélité ». L’enseigne du groupe Mulliez ne précise pas les causes de l’incident, mais indique avoir été « victime d’une cyberattaque ».
« Cette attaque a entraîné un accès non autorisé à certaines données personnelles associées à votre compte de fidélité : civilité, statut client professionnel, nom, prénom, adresses email et postale, numéro de téléphone, numéro de la carte fidélité. Vos données bancaires, mot de passe et code PIN ne sont pas concernés. »
Auchan affirme en suivant que toutes les mesures nécessaires ont été prises afin de circonscrire l’incident et que la CNIL a dûment été notifiée. L’enseigne adresse enfin à ses clients le traditionnel message de prudence, quant à l’utilisation frauduleuse qui pourrait être faite de ces informations personnelles.
« Nous regrettons sincèrement cette atteinte à la confidentialité de vos informations et nous vous invitons à rester attentif à votre cagnotte fidélité », conclut-elle. Auchan affirme à l’AFP que « quelques centaines de milliers » de clients sont concernés par cette attaque.
Le distributeur avait déjà été victime d’une attaque similaire en novembre dernier. À l’époque, il évoquait 500 000 clients touchés, sur un périmètre de données personnelles similaire.
Capture d’écran de l’email d’information envoyé par Auchan à ses clients le 21 août
Google a dévoilé mercredi sa gamme Pixel 10, qui inaugure un nouveau processeur Tensor 5 et embarque, sans surprise, une large panoplie d’outils et de fonctions dopés à l’IA. La nouvelle Pixel Watch 4 affiche quant à elle des ambitions en matière de réparabilité et de connectivité satellite.
Dans le sillage d’Android 16, dont le déploiement a commencé en juin, Google a comme prévu dévoilé mercredi 20 août ses nouveautés annuelles en matière de téléphonie mobile, avec en fer de lance, la gamme des téléphones Pixel 10. Cette année, elle se décline en quatre appareils, les Pixel 10, Pixel 10 Pro, Pixel 10 Pro XL et Pixel 10 Pro Fold.
Nouveaux coloris pour les Pixel 10
Vus de l’extérieur, Google inaugure de nouveaux coloris, et élargit légèrement le bloc photo arrière du Pixel 10, afin d’y intégrer un troisième capteur photo (un téléobjectif), mais pour le reste, les nouveaux venus n’affichent pas de grande différence par rapport à leurs prédécesseurs sortis en 2024, les Pixel 9. À un détail près tout de même : les Pixel 10 font l’impasse sur la carte SIM physique et donc sur le tiroir associé. Une eSIM sera donc indispensable pour les exploiter.
Les Pixel 10 et 10 Pro restent articulés autour d’une dalle 6,3 pouces en OLED ou OLED LTPO, contre 6,8 pouces pour le 10 Pro XL avec une définition et une luminosité supérieures ainsi qu’un affichage adaptatif de 1 à 120 Hz sur les versions Pro. Le corps est toujours en aluminium recyclé, avec une protection d’écran confiée à un verre Gorilla Glass Victus 2. La nouveauté n’est pas visible à l’œil nu, mais les Pixel 10 sont compatibles avec la norme de recharge sans fil Qi 2, à 15W sur les versions 10 / Pro et 25W sur le modèle XL.
Dimensions et principaux paramètres de l’affichage de la gamme Pixel 10
Le Pixel 10 Pro Fold adopte quant à lui un écran pliant offrant l’équivalent d’un écran 6,4 pouces en dalle extérieure, et un écran intérieur de 8 pouces affichant 2076 x 2152 pixels à 373 ppp.
Tensor G5 sous le capot
Du point de vue matériel, la principale nouveauté consiste à l’introduction d’un processeur Tensor de cinquième génération, toujours développé par Google et désormais gravé en 3 nm par TSMC, alors que les versions précédentes sortaient des fonderies de Samsung. Google ne détaille pas ses choix architecturaux, mais revendique 34 % de performances CPU en plus par rapport au Tensor G4 du Pixel 9, et surtout 60 % de gain au niveau du TPU (Tensor Processing Unit), le sigle qui désigne les circuits intégrés spécifiques aux applications (ASIC) dédiés au traitement des tâches de type machine learning et inférence.
Le Tensor G5, accompagné de 12 (Pixel 10) à 16 (Pixel 10 Pro / XL) Go de mémoire vive, embarque par ailleurs un nouveau moteur de traitement de l’image qui sous-tend un zoom numérique 100x. Il est également accompagné d’une puce dédiée à la sécurité, la Titan M2, qui pourra notamment servir à l’intégration des Content Credentials (métadonnées qui visent à créditer de façon sécurisée l’auteur d’un cliché) élaborés par la Coalition for Content Provenance and Authenticity (C2PA), mais permettent aussi de graver dans le marbre numérique l’éventualité d’un recours à l’IA générative.
IA à tous les étages
Le Tensor G5 est logiquement mis à profit pour l’intégration de nouvelles fonctions d’IA, et il bénéficie de ce fait de la première intégration native de Gemini Nano, le plus petit des modèles de la famille de Google dévoilé en mai dernier, qui a principalement vocation à être exécuté en local. L’entreprise affirme que Nano dans sa version dotée de 4 milliards de paramètres fonctionne 2,6x plus rapidement sur Tensor G5 que sur la version précédente sur les applications maison faisant appel à l’IA telle que Pixel Screenshots ou Pixel Recorder. La fenêtre d’entrée serait de 32 000 jetons (tokens), contre 12 000 sur les Pixel 9.
Outre les nombreuses « assistances » opérées par Gemini telle que la traduction à la volée des appels téléphoniques (qui serait donc opérée en local, sans traitement distant), c’est dans la photo que Google décline le plus à loisir ses capacités en matière d’IA, avec une large palette de modes et de fonctionnalités chargées d’améliorer, d’optimiser ou de corriger automatiquement les photos et vidéos.
À partir de 899 euros
La gamme est lancée en précommande, avec des livraisons prévues à partir du 28 août et sept ans de mises à jour garantis, à partir de 899 euros pour le Pixel 10, 1099 euros pour le Pixel 10 Pro, 1299 euros pour le 10 Pro XL et 1899 euros pour le 10 Pro Fold.
La gamme 2024 reste quant à elle au catalogue, mais baisse de prix. Le Pixel 9 passe ainsi de 899 euros à 799 euros, tandis que le Pixel 9 Pro XL, lancé à 1199 euros, est désormais affiché à 1099 euros.
Pixel Watch 4 : plus facile à démonter
Google renouvelle dans le même temps sa montre connectée avec l’annonce de la Pixel Watch 4, toujours déclinée en deux diamètres de 41 et 45 mm, avec un nouveau verre légèrement bombé censé renforcer l’impression d’espace à l’écran.
Motorisée par une puce Qualcomm Snapdragon W5 Gen 2 assistée d’un coprocesseur Cortex M55, elle inaugure une fonctionnalité SOS Pixel Watch d’appel par satellite, incluse pendant deux ans sans frais après l’achat.
Elle promet, selon Google, une autonomie en hausse de 25% par rapport à la génération précédente (respectivement 30 heures en 41 mm et 40 heures en 45 mm), ainsi qu’une recharge 25% plus rapide, ne nécessitant que 15 minutes pour passer de 0 à 50% de batterie.
Outre l’utilisation d’aluminium recyclé (par opposition à des matériaux tels que le titane dont sont friands des concurrents comme Apple et Samsung), Google met en avant un nouvel argument vertueux avec cette Pixel Watch 4 : sa batterie et son écran sont désormais remplaçables en cas de panne ou de casse. La montre est lancée à 399 euros.
Google avance l’argument de la réparabilité (partielle) pour sa nouvelle montre connectée
La Chine a créé un nouveau visa pour attirer les jeunes professionnels scientifiques ou des technologies.
Destiné à entrer en vigueur au premier octobre, ce nouveau « visa K », qui viendra s’ajouter aux visas existants, doit permettre de « promouvoir la coopération et les échanges internationaux entre les jeunes professionnels de ce secteur ».
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Les candidats doivent avoir obtenu un diplôme de niveau licence ou plus dans les champs des sciences, des technologies, de l’ingénierie ou des mathématiques (STIM).
Le visa sera aussi accessible pour des professionnels engagés dans des activités d’éducation ou de recherche au sein d’universités spécialisées dans ces différents domaines.
Avec 10,9 % des achats d’habillement réalisés en seconde main en France, le recours à Vinted, Leboncoin ou Etsy est devenu une véritable habitude chez les Français.
Mais comme l’a remarqué l’influenceur Johan Reboul (@lejeuneengage), de nombreux usagers de Vinted recourent désormais à de l’IA pour acheter des vêtements neufs sur des sites d’ultra fast-fashion comme Temu, Shein ou AliExpress, puis les revendre plus chers, en les faisant passer pour de la seconde main déjà portée.
FranceInfo a fait le test : une robe en tulle vendue à 39,90 euros sur Vinted a été retrouvée proposée à 15 euros, neuve, sur Temu.
Comment se rendre compte de la supercherie ? En se rendant sur les profils de vendeurs, pour commencer. Johan Reboul a eu la puce à l’oreille en constatant que chaque photo présentait des vêtements portés par une personne différente. L’aspect stéréotypé, aussi, notamment du côté des femmes, souvent minces, blanches, à forte poitrine, voire reprenant sans cesse la même pose, une main proche des cheveux.
Alors que le dropshipping est très encadré en France, Johan Reboul considère que faire passer un produit neuf pour de la seconde main relève d’une « tromperie du consommateur ».
Auprès de France Info, l’historienne et spécialiste de l’habillement Audrey Millet évoque un cas de « blanchiment textile », qui souligne que le « seul objectif » de l’ultra fast-fashion consiste à « surproduire et survendre ».
Après avoir examiné des documents provenant d’archives publiques étasuniennes, Amnesty International s’inquiète de l’utilisation de deux logiciels de Babel Street et de Palantir par le gouvernement étasunien pour surveiller les étrangers, notamment concernant leurs propos en défense de la Palestine.
Le gouvernement étasunien utilise maintenant deux logiciels, Babel X et Immigration OS pour surveiller les propos des étrangers et les traquer, selon Amnesty International. L’ONG a analysé des documents provenant d’archives publiques du Département de la sécurité intérieure étasunien et des documents d’évaluation des achats et de la politique de confidentialité « précédemment divulgué ».
Ces deux outils de surveillance automatisés assistés par intelligence artificielle, selon l’enquête de l’ONG, « peuvent réaliser des reconnaissances de schémas et automatiser l’analyse des données grâce à des algorithmes ». Ils « rassemblent des données provenant de diverses sources publiques et privées, dont plusieurs bases de données gouvernementales », explique Amnesty.
Selon l’étude de documents du Département américain de la Sécurité intérieure (DHS), du Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) et du Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) qu’elle a récoltés (documents d’achats, de leur évaluation, contrats, réponses en vertu de la loi sur la liberté de l’information aux précédentes demandes d’autres organisations…), l’ONG explique que « le gouvernement américain s’en sert pour tracer les personnes migrantes, réfugiées et demandeuses d’asile ». Elle ajoute que « le risque est au final élevé qu’ils soient utilisés dans le cadre du programme « Catch and Revoke » (« Attraper et révoquer ») », ce système voulu par le Secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio pour traquer les étudiants étrangers qui porteraient des propos étiquetés comme « pro-hamas » en vue de révoquer leurs visas.
Les deux logiciels auraient « des capacités automatisées qui permettent un suivi, une surveillance et une évaluation de masse constants, souvent dans le but de cibler les citoyens non américains ».
Immigration OS, l’outil d’assistance à l’expulsion de Palantir
Immigration OS est un logiciel vendu au gouvernement étasunien par l’entreprise de Peter Thiel, Palantir. Le Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) a signé un contrat de 30 millions de dollars avec elle en avril pour suivre ce qu’elle appelle les « auto-expulsions » et « identifier les cas d’expulsions prioritaires, en particulier en cas de visa expiré », explique l’ONG.
Le logiciel serait en fait une nouvelle version d’un système de l’ICE appelé « système intégré de gestion des dossiers » (ICM), utilisé par l’ICE depuis 2014 et déjà développé par Palantir.
Citant un document de l’administration, Amnesty explique que l’ICM permet de « créer un dossier électronique qui organise et relie tous les dossiers et documents associés à une enquête particulière [en lien avec l’immigration], afin qu’ils soient facilement accessibles depuis un emplacement unique. Il permet également au personnel de relier les dossiers à plusieurs enquêtes afin d’établir des liens entre les affaires et donne accès à un large éventail de données personnelles provenant des agences et des forces de l’ordre américaines ».
Immigration OS doit, selon les documents ajouter une « gestion de l’immigration de bout en bout, de l’identification au renvoi, en mettant l’accent sur l’efficacité de l’expulsion ». Le logiciel est censé aussi rationaliser « la sélection et l’arrestation des individus en fonction des priorités de l’ICE, en se concentrant sur les organisations criminelles transnationales, les criminels violents et les visas expirés ». Enfin, il surveille donc en temps réel les « auto-expulsions » et doit contribuer « à guider les politiques et l’allocation des ressources » en s’intégrant aux systèmes d’établissement des priorités de l’ICE.
L’ONG met en avant « qu’Immigration OS automatise un processus déjà très faillible et n’ayant pas de comptes à rendre, qui a des antécédents en matière de non-respect de la procédure régulière et des droits humains, ce qui le rend encore plus opaque et le renforce ».
Amnesty confirme ici les informations sorties en avril dernier par 404 Media. Nos confrères révélaient un message du CTO de Palantir, Akash Jain, sur le Slack interne de l’entreprise. Celui-ci affirmait : « Au cours des dernières semaines, nous avons testé en prototype un nouvel ensemble d’intégrations de données et de flux de travail avec l’ICE », ajoutant : « L’accent mis par le nouveau gouvernement sur l’exploitation des données pour piloter les opérations de maintien de l’ordre accélère ces initiatives ».
Babel X, utilisé pour surveiller les réseaux sociaux des étrangers
Côté Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) étasunien, c’est sur Babel X qu’on se repose. Et ce, depuis 2019 selon Amnesty. Babel Street, l’entreprise qui le développe est prestataire de plusieurs agences américaines et utilise les données récoltées par des data brokers.
Le logiciel de Babel Street stocke des données comme le nom, l’adresse e-mail ou le numéro de téléphone, mais aussi les adresses IP, l’historique professionnel des personnes ainsi que les identifiants uniques générés par les agences de publicité sur Internet.
« Babel X permet une surveillance étendue de divers groupes, comme les citoyens américains et non américains, ainsi que les résidents permanents, mais est spécifiquement assigné à la surveillance des réfugiés et demandeurs d’asile, comme le révèle l’analyse du seuil de confidentialité du CBP pour Babel X », explique l’ONG. Elle ajoute qu’ « en automatisant à la fois le signalement et l’extraction de quantités massives de données, de manière permanente, sur les individus signalés, Babel X risque de les rendre suspects par défaut et de les exposer au risque de révocation de visa, de détention et d’expulsion ».
Amnesty International explique aussi que « les technologies probabilistes employées pour tirer des déductions sur les intentions des individus présentent d’importantes marges d’erreur et s’avèrent souvent discriminatoires et biaisées ; elles peuvent conduire à présenter à tort des contenus propalestiniens comme antisémites ».
Entrepreneure britannique engagée dans la défense de la place des femmes dans l’industrie technologique, philanthrope, Dame Stephanie Shirley est décédée à 91 ans.
Il faut quelquefois faire preuve de créativité pour se créer une place dans l’écosystème technologique. Dans les années 1960, Stephanie Shirley s’est faite appeler Steve pour que ses interlocuteurs la prennent au sérieux. Décédée le 9 août 2025 en Angleterre, à l’âge de 91 ans, cette informaticienne et femme d’affaires a été une précurseuse de la défense de la place des femmes dans l’industrie numérique.
En 1962, alors que les femmes britanniques ne pouvaient ni travailler à la Bourse ni conduire de bus, et que les françaises n’avaient toujours pas accès à des comptes bancaires, Stephanie Shirley créait sa société de programmation logicielle, Freelance Programmers.
Freelance, flexible and free programmers
À Dortmund, en 1933, Stephanie Shirley naît sous le nom de Vera Buchthal. Fuyant le régime nazi vers l’Autriche, Vera et sa sœur aînée Renate sont placées dans un train pour Londres depuis Vienne. Ensemble, elles feront partie des 10 000 enfants principalement Juifs sauvés des territoires nazis par ce système de Kindertransport (transport d’enfants).
Si leurs parents sont parvenus à les rejoindre, leur relation est restée endommagée par la guerre, et Vera s’est surtout liée avec sa famille adoptive. À 18 ans, celle qui remercie régulièrement son pays d’adoption de lui avoir donné « une vie qui valait d’être sauvée » prend la citoyenneté britannique et le nom de Stephanie Brook.
Alors qu’elle montre des aptitudes pour les mathématiques, l’école de filles qu’elle fréquente ne lui permet pas de les étudier plus avant. Elle obtient donc une bourse pour assister aux cours dispensés à l’école de garçons locale. Au fil des ans, elle obtient un diplôme de mathématiques puis passe dix-huit mois à construire un ordinateur pour une petite société britannique.
Lassée de se heurter à l’indifférence pour ses propositions, Stephanie Shirley lance en 1962 sa propre activité, dans son salon. Sa mise de départ s’élève à 6 livres, soit l’équivalent de 113 livres (130 euros) aujourd’hui. Son projet, novateur pour l’époque : permettre à des femmes qui avaient quitté l’industrie au moment de leur mariage ou de la naissance de leur premier enfant de reprendre le travail, comme elle l’explique dans une conférence TED de 2015.
Pour ce faire, Stéphanie Shirley leur permet de travailler de chez elle et à temps partiel. « Avez-vous accès à un téléphone ? », demande-t-elle à chacune des aspirantes programmeuses qui candidatent pour la rejoindre.
Du côté des clients, elle facture au forfait. Et lorsque Freelance Programmers est renommé F International, puis F1 (avant de devenir Xansa), le F n’évoque plus simplement le fait d’être Freelance, mais aussi la flexibilité, et la liberté (freedom), rapporte le New-York Times.
Steve, le pied dans la porte
Tout n’est pas simple pour autant. « À l’époque, les logiciels étaient cédés gratuitement avec le hardware », raconte-t-elle sur la scène de sa conférence TED. Au-delà du défi économique, quantité de ses propositions d’affaires, signées Stephanie Shirley, ne reçoivent aucune réponse. Lorsque son mari Derek Shirley, qu’elle a épousé en 1959, lui suggère de signer Steve au lieu de Stephanie, les potentiels clients lui accordent de plus en plus régulièrement des entretiens, et ne réalisent leur méprise que le jour J.
L’astuce fonctionne suffisamment pour pousser l’entrepreneure à recruter de plus en plus régulièrement. Sur ses 300 premiers employés, 297 sont des femmes. Ensemble, ces équipes construiront les logiciels dédiés à la boîte noire des avions Concorde, des produits dédiés à la planification horaire de bus et de trains de marchandises, et d’autres protocoles logiciels dont certains seront finalement adoptés par l’OTAN.
En 1975, une nouvelle loi anti-discrimination pousse Stephanie Shirley à employer autant d’hommes que de femmes. 16 ans plus tard, alors qu’elle restructure son entreprise, elle déclare avoir cédé un quart des parts de la société à ses employés et permis à 70 d’entre elles de devenir millionnaires. En 1996, rapporte the Guardian, alors que l’entreprise est cotée en bourse, elle se retrouve elle-même suffisamment fortunée pour se lancer une collection d’art – qu’elle cédera plus tard à des œuvres de charité – et se lancer dans la philanthropie.
En 2000, Stephanie Shirley est nommée Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique (l’équivalent de Chevalier Commandeur chez les hommes). Elle évoquait ouvertement les difficultés de son mari et elle à s’occuper de leur fils Giles, né en 1960, autiste et victimes de crises handicapantes d’épilepsie. Ce dernier est décédé à l’âge de 35 ans.
Après sa retraite, l’entrepreneure a dédié une large part de son temps à diverses œuvres caritatives. Sur son site web, Stephanie Shirley indique avoir donné près de 70 millions de livres à des causes liées à l’autisme ou à l’informatique.
De ses propres mots, Dame Stephanie Shirley est de la génération qui s’est battue pour permettre aux femmes de travailler et d’obtenir des salaires égaux à ceux de leurs collègues masculins. Dans l’industrie technologique comme dans le monde de l’entrepreneuriat, il reste du chemin à parcourir : dans les années récentes, les témoignages de femmes qui découvrent être brusquement mieux traitées lorsque, par erreur ou par calcul, elles se mettent à signer leurs mails du nom d’un collègue masculin ou d’un fictionnel « Keith Mann », continuent de faire surface.
Après le décès en direct de Raphaël Graven, connu en ligne sous le nom de Jean Pormanove, ou JP, l’Arcom indique avoir pris contact avec l’Office Anti-cybercriminalité (OFAC) et plusieurs homologues européens, dont son alter ego allemand (la BNetzA).
Saisi par la Ligue des Droits de l’Homme, le régulateur a été informé le 19 août par la Commission européenne de la désignation d’un représentant légal de kick.com en Europe, à Malte.
L’Arcom l’a sollicité pour « obtenir des informations détaillées sur les moyens dédiés par le service à la modération francophone, ainsi que sur le cas spécifique de la chaîne « Jeanpormanove » : signalements ou plaintes reçus, mesures prises contre des contenus potentiellement illégaux, etc », indique-t-elle dans son communiqué.
Installée en Australie, kick.com est classé « service intermédiaire » au regard du règlement européen sur les services numériques (digital services act, DSA), dans la mesure où elle compte moins de 45 millions de visiteurs mensuels au sein de l’Union Européenne.
Dans les douze jours qui ont précédé son décès, Raphaël Graven a subi de multiples sévices, menaçant à plusieurs reprises d’aller à l’hôpital ou d’appeler la police, en vain.
Une enquête a été ouverte à Nice, et la Justice a requis une autopsie.
Lancée à l’automne 2024, l’offre 5G+ Home d’Orange évolue vers une box compatible avec le Wi-Fi 7. Pour l’occasion, l’opérateur augmente les débits autorisés sur son réseau mobile : il annonce ainsi jusqu’à 1,5 Gb/s en téléchargement et jusqu’à 250 Mb/s dans le sens montant.
La nouvelle box et l’augmentation des débits n’occasionnent aucun surcoût pour les nouveaux clients : l’offre est toujours facturée 42,99 euros par mois, sans engagement, avec 29 euros de frais d’activation, pour des clients « sous couverture 5G en 3,5GHz ».
Outre le Wi-Fi 7 (sur deux bandes, 2,4 GHz et 5 GHz, avec une diffusion grâce à quatre antennes internes, et la certification de la Wi-Fi Alliance), la « Flybox 5G+ Home » améliore sa dotation en matière de connectique physique, puisqu’elle dispose désormais de trois ports Ethernet (contre un auparavant).
La box en question est la dernière itération de la Flybox de Nokia, référence 3TG03997 et baptisée commercialement « Flybox 3 – 5G+ ».
La nouvelle Flybox passe au Wi-Fi 7
Les box 5G représentent pour mémoire la proposition commerciale des opérateurs aux utilisateurs dont le domicile ou les locaux professionnels ne se prêtent pas au très haut débit physique assuré par la fibre. Orange, SFR, Free et Bouygues disposent d’une offre dédiée, et tous sont passés à la 5G en 2024.
Sur le marché grand public, SFR a récemment intégré la télévision à son offre, via un nouveau forfait baptisé « SFR Box 5G avec TV », fourni avec un décodeur dédié. Free dispose quant à lui d’une box 5G compatible Wi-Fi 7 depuis décembre 2024.
Mozilla a précisé la nature de l’offre optionnelle de services Thunderbird Pro, censée prolonger bientôt l’expérience offerte par le client logiciel Thunderbird. Trois fonctionnalités principales sont en cours de développement, toutes en open source : un webmail, un outil de gestion des rendez-vous et un module d’échange de fichiers.
Comment imposer durablement un vénérable client lourd, quand tous les plus grands noms du secteur capitalisent sur la messagerie en ligne ? Mozilla a choisi d’embrasser la tendance en dévoilant, en avril dernier, un bouquet de services en cours de développement, censé prolonger et enrichir l’expérience offerte par le logiciel gratuit et open source Thunderbird. La fondation a livré le 19 août un point d’étape sur la mise au point de cette offre optionnelle, baptisée Thunderbird Pro. Elle précise à cette occasion l’avancement des trois premiers services en cours de développement, dont le code est consultable sur GitHub.
Un email en thundermail.com hébergé en Allemagne
La première brique de cette offre se devait logiquement d’être un serveur de messagerie, qui sera baptisé Thundermail, et proposera la création d’adresses en @thundermail.com ou @tb.pro, pour ceux qui ne souhaiteraient pas utiliser leur propre domaine. Au lancement, le serveur prendra en charge IMAP, SMTP et JMAP. Il fonctionnera bien sûr avec Thunderbird, mais aussi avec d’autres clients de messagerie.
Mozilla précise à cette occasion que les premiers serveurs de messagerie seront bien hébergés en Allemagne, mais que d’autres emplacements suivront. Au printemps, elle se contentait de parler d’un hébergement dans l’Union européenne, sans plus de précision.
Synchronisation des montres avec Appointment
Le bouquet devrait également intégrer une fonctionnalité basée sur Appointment, sur laquelle Mozilla travaillait bien avant l’annonce de Thunderbird Pro. L’outil, dédié à l’envoi d’invitations et à la planification de rendez-vous, en ligne ou in real life, devait initialement voir le jour comme une webapp à part entière. Sur ce point, Mozilla semble avoir fait marche arrière.
« Sur la feuille de route actuelle, nous intégrons étroitement Appointment dans l’application Thunderbird via la fenêtre de rédaction, permettant aux utilisateurs d’insérer des liens de planification sans quitter le flux de travail de messagerie », indique Ryan Sipes, directeur de Thunderbird.
Outre ce choix lié à l’interface, le développement d’Appointment semble marqué par deux difficultés particulières : d’un côté, la capacité à gérer des canaux de rendez-vous multiples (un appel téléphonique, une visio sur Zoom ou tout autre logiciel concurrent), et de l’autre, la faculté d’organiser des rendez-vous de groupe. Sur ce point, Thunderbird indique participer aux discussions relatives à de possibles futurs standard comme VPOLL mais n’avance pas encore de réponse définitive.
De Filelink à Send
Le troisième service, Send, se présente quant à lui comme un prolongement de Filelink, l’outil via lequel Mozilla propose d’interfacer ses logiciels avec les services de stockage en ligne courants. Cette fois, l’idée serait de s’affranchir des outils commerciaux comme Google Drive ou OneDrive, avec un stockage opéré directement par la fondation.
« Les utilisateurs Pro bénéficieront de 500 Go de stockage dès le départ, sans limite de taille de fichier individuelle, uniquement limités par leur quota total. Nous prévoyons la prise en charge des téléchargements fragmentés et du chiffrement pour garantir la fiabilité et la protection des données », précise à ce niveau Ryan Sipes.
Un calendrier encore flou
À ce stade, le responsable se garde bien de donner la moindre indication liée au prix ou à la date de lancement de l’offre Thunderbird Pro, mais il rappelle que ces services entraînent des coûts de fonctionnement, et qu’il est donc logique que le bouquet soit payant, sans remettre en cause la gratuité basée sur le don de Thunderbird. « Le fait de les facturer permet de garantir que les utilisateurs qui profitent de ces outils contribuent à couvrir leur coût, au lieu que ce soient les donateurs qui paient la facture », indique Ryan Sipes.
Bien qu’initialement prévu dans le bouquet de lancement, l’assistant IA en cours de développement chez Mozilla a quant à lui été sorti de la feuille de route, au moins temporairement. « Cette initiative est une entreprise de plus grande envergure, car nous nous assurons de respecter la confidentialité des utilisateurs et de garantir que les fonctionnalités incluses correspondent réellement aux attentes », justifie le responsable, qui promet la publication prochaine d’une feuille de route globale dessinant les perspectives des principaux produits Thunderbird, qu’il s’agisse du client traditionnel, de la version mobile, ou de ces services commercialisés sous l’étiquette Pro.
Ces derniers mois, Sony s’était contenté de pratiquer des hausses de prix sur les marchés européen, australien et néo-zélandais, une façon sans doute de rester compétitif face à son grand rival Xbox, sur les terres natales de ce dernier, mais les États-Unis ne sont désormais plus épargnés. Le constructeur japonais a en effet annoncé une hausse de prix pour les trois principales éditions de sa console.
« Comme de nombreuses entreprises mondiales, nous continuons de faire face à un environnement économique difficile. Par conséquent, nous avons pris la décision difficile d’augmenter le prix de vente conseillé des consoles PlayStation 5 aux États-Unis à compter du 21 août », indique sobrement le constructeur, dont les consoles sont désormais vendues aux prix publics conseillés suivants, correspondant à une hausse généralisée de 50 dollars :
PlayStation 5 : 549,99 dollars
PlayStation 5 Digital Edition : 499,99 dollars
PlayStation 5 Pro : 749,99 dollars
Le prix des accessoires officiels Sony reste cependant inchangé.
Depuis quelques années, les outils médicaux utilisés en endoscopie sont souvent boostés à l’IA. Celle-ci permet indubitablement d’augmenter, à court terme, la détection de patients à risque de cancers colorectaux. Mais une nouvelle étude montre qu’à l’utilisation de ces outils, les médecins, même très aguerris, perdent peu à peu leur propre compétence à les déceler sans IA.
Les techniques de détection d’images par l’IA ont permis une amélioration des détections par endoscopie digestive de patients à risque de cancers colorectaux. Mais est-ce que l’adoption de ces outils n’a pas été trop rapide ? Car il semble que les médecins qui les utilisent perdent l’habitude de les détecter. Mais après tout, si l’IA fait le job, les médecins ont-ils besoin de savoir détecter un polype qui signe ce genre de risque ?
L’endoscopie digestive est une technique médicale qui consiste, comme l’écrivent [PDF] les ingénieures biomédicales Pauline Miens, Cléa Vanlerberghe, Magali Carret, Sophie Deloingce et le médecin Thierry Ponchon, « à explorer la lumière du tube digestif par les orifices naturels ».
Un taux de détection qui augmente avec l’IA
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Dans le septième épisode d’Écosystème, Louise Vialard détaille les enjeux d’une politique de numérique responsable à l’échelle du territoire nantais.
En France, 94 % des ménages avaient accès à internet en 2024 et 8 personnes sur dix s’y connectaient chaque jour. Dans ce contexte, le gouvernement fait depuis plusieurs années de la transition numérique un élément essentiel, aussi bien à l’activité économique qu’à la vie démocratique.
Cela se traduit dans des projets comme Albert, l’IA du gouvernement, le programme « Osons l’IA », qui vise à pousser l’adoption d’intelligence artificielle dans tous les secteurs économiques, mais aussi, sur le temps long, aux vastes processus de dématérialisation des services publics.
Chargée de déploiement du programme Alt Impact de l’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, et élue écologiste à la métropole de Nantes, où elle est déléguée à l’e-citoyenneté, au numérique responsable et à l’open data, Louise Vialard raconte les problématiques rencontrées sur le terrain, alors que sa ville cherche à déployer une politique de numérique responsable et soucieux de ses impacts environnementaux.
« Mon mandat a commencé en 2020, en plein Covid et débats autour de la 5G », expliquait-elle à Next en décembre 2024. « Le numérique était donc très débattu, ce qui nous a permis de le poser en sujet de politique publique, plutôt que comme une pure question de rationalisation du parc informatique et du service support de la ville ».
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Fin 2023, le parquet antiterroriste découvrait que plus de la moitié des personnes mises en cause dans des procédures terroristes, majoritairement djihadistes, avaient moins de 18 ans. Fin 2024, les services de renseignement anglo-saxons et Europol tiraient la sonnette d’alarme au sujet de la radicalisation extrémiste d’adolescents, majoritairement d’ultra-droite et/ou sataniste. Une enquête de Libération indique que les services de renseignement russes recourent, eux aussi, de plus en plus à des ados « jetables ».
« Plus de la moitié des mis en cause dans des procédures terroristes depuis janvier 2023 ont moins de 18 ans », révélait une enquête de RTL fin 2023. Dix jeunes de 14 à 18 ans avaient en effet été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle depuis début 2023, d’après le parquet national antiterroriste (PNAT).
« La jihadosphère connaît un dynamisme certain depuis un an et demi, notamment la jihadosphère russophone qui touche plus particulièrement les jeunes d’origine tchétchène en France », expliquait à RTL une source au sein des services de renseignement.
Une radicalisation qui serait le fait de « gamins qui se montent la tête sur Internet », expliquait Alexandra Hawryliszyn, avocate de l’un d’entre eux, qui se disait « stupéfaite » par le niveau d’embrigadement numérique de son client :
« Ce que j’ai découvert dans ce dossier, c’est qu’ils sont approchés aussi par le biais de jeux en ligne. Ils se mettent en scène comme des terroristes où ils doivent tuer le maximum de Juifs, relate l’avocate. Il n’y a rien de pire que l’ignorance [des ados] combinée à la haine, ça peut être terrible. »
Une « sonnette d’alarme au niveau mondial au sujet des risques encourus par nos enfants »
Fin 2024, trois documents, émanant des services de renseignement et des polices antiterroristes anglo-saxons, ainsi que d’Europol, tiraient, eux aussi, la sonnette d’alarme au sujet du nombre croissant de jeunes et d’adolescents (auto-)radicalisés sur Internet. Ils pointaient spécialement du doigt la « gamification » offerte par les plateformes et les « bulles de filtres » des réseaux sociaux et messageries sécurisées.
« Pour la première fois depuis sa création pendant la Seconde Guerre mondiale », soulignait son communiqué, l’alliance des « Five Eyes » (qui réunit les services de renseignement états-uniens, britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais) rendait public un document conjoint, qualifié de « sonnette d’alarme au niveau mondial au sujet des risques encourus par nos enfants ».
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