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Chez Meta, la valse des équipes dédiées à l’IA continue

IA quoi ?
Chez Meta, la valse des équipes dédiées à l’IA continue

Après avoir réorganisé à grand bruit ses équipes pour créer un Superintelligence Labs, Meta voit plusieurs de ses employés quitter ou menacer de quitter ses équipes, quelques semaines à peine après y être entrés.

Que se passe-t-il chez Meta ? Après avoir proposé des packages de plusieurs dizaines de millions de dollars pour débaucher des ingénieurs des équipes d’Apple, d’OpenAI ou encore d’Anthropic, voilà que la société de Mark Zuckerberg fait face à une fronde de ses nouvelles équipes.

Réorganisation en profondeur

Dans les mois récents, la société a déclaré investir des centaines de milliards de dollars dans des datacenters pensés pour développer de l’intelligence artificielle, et créer un nouveau Meta Superintelligence Labs.

Après avoir embauché plus de 50 personnes dans le domaine, l’entreprise a gelé mi-août ses embauches dédiées à l’IA et empêché les employés de changer d’équipes en interne. D’après un porte-parole de l’entreprise interrogé par le Wall Street Journal, ce type de procédure est classique pour « créer une structure solide ». Et de préciser qu’une forme d’attrition est « normale pour toute entreprise de cette taille ».

Plusieurs spécialistes de l’IA quittent le navire

Quelques jours à peine après son arrivée sur place, Shengjia Zhao, co-créateur de ChatGPT chez OpenAI, menaçait pourtant de retourner chez son employeur précédent. D’après les informations du Financial Times, l’ingénieur est allé jusqu’à signer de nouveaux documents administratifs d’emploi chez OpenAI avant de se voir attribuer le titre de « directeur scientifique en IA » chez Meta.

Avant Shengjia Zhao, plusieurs autres personnes récemment embauchées pour construire le Superintelligence Labs ont déjà tourné casaque. C’est le cas, par exemple, de l’expert en machine learning Ethan Knight, d’Avi Verma, ancien chercheur de chez OpenAI, ou de Rishabh Agarwal, scientifique qui avait rejoint Meta en avril.

Des profils plus anciens s’en vont aussi. Ainsi de Chaya Nayak et Loredana Crisan, qui avaient rejoint les équipes dédiées à l’IA générative mais étaient dans l’entreprise depuis 9 et 10 ans, l’ont quittée dans les dernières semaines. Chaya Nayak a rejoint… OpenAI.

Valse managériale

Meta a annoncé en août faire évoluer ses projets de développement de l’IA en quatre équipes distinctes – la quatrième modification de ce type en six mois. L’une, dédiée à la « superintelligence », est nommée « TBD Lab » (pour « to be determined », ce qui signifie que son nom définitif est encore en discussion). Une autre est dédiée aux produits d’IA, une troisième à l’infrastructure et la dernière aux projets de plus long terme.

Alexandre Wang, le cofondateur de Scale AI débauché en juin, dirigerait le TBD Lab, dédié à créer de nouveaux modèles, alors que l’entreprise a renoncé à rendre son grand modèle Llama Behemoth accessible au public.

Mark Zuckerberg reste très investi dans les projets de l’entreprise dédiés à l’IA, au point que certaines sources du Financial Times évoquent des formes de « micro-management ».

Des personnalités présentes dans l’entreprise depuis plusieurs années se retrouvent par ailleurs touchées par ces évolutions. Yann Le Cun, par exemple, reste directeur scientifique de l’intelligence artificielle de Meta, mais se retrouve désormais sous les ordres d’Alexandr Wang. Quant à Chris Cox, le directeur produit sur lequel Mark Zuckerberg s’est longuement appuyé, il garde le titre, mais doit lui aussi désormais s’en remettre à Alexandr Wang, et perd du même coup la gestion des produits d’IA générative.

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☕️ Cyberattaque Infomaniak : à priori pas de fuite, mais changez quand même de mot de passe

Infomaniak vient d’envoyer un email à ses clients pour les informer d’« un acte malveillant » qui visait l’un de ses systèmes de gestion. « Grâce à nos systèmes de protection et l’intervention de nos équipes de sécurité, nous l’avons détecté et bloqué. Rien n’indique que des données aient pu être compromises ». La société ne précise pas quand l’attaque s’est déroulée.

Le but de l’attaque était, selon Infomaniak, de récupérer des informations liées aux comptes : « nom, prénom, numéro de téléphone, adresse, données contractuelles ainsi que les mots de passe (stockés de manière chiffrée et donc inutilisables) ».

Bref, le chapelet malheureusement habituel de données personnelles dérobées par des pirates lors d’attaques réussies, comme c’est le cas trop régulièrement ces derniers mois. Infomaniak se veut rassurant : « Dans tous les cas, les données que vous avez confiées à nos services (Mail, kDrive, kChat, Hébergements, etc.) ainsi que vos moyens de paiement sont protégés et en sécurité ».

L’hébergeur continue par contre son message avec une demande surprenante en l’absence de fuite : « Nous ne prenons aucun risque : c’est pourquoi nous vous invitons, par précaution, à modifier le mot de passe de votre compte (besoin d’aide ?) ».

L’entreprise rappelle enfin les règles de bonne conduite : activez la double authentification, utilisez des mots de passe différents pour chaque site/service et « ne communiquez jamais un mot de passe ou des données bancaires ou personnelles par e-mail, SMS ou téléphone ».

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Cambricon, Alibaba : la course à l’IA tire les résultats de plusieurs géants chinois

How to make it in China
Cambricon, Alibaba : la course à l’IA tire les résultats de plusieurs géants chinois

Dans un contexte de tensions soutenues entre la Chine et les États-Unis, les marchés saluent les résultats de sociétés comme Cambricon ou Alibaba, tirés par la course à l’IA.

Avec la rentrée vient la saison des résultats trimestriels des entreprises cotées en bourse, l’occasion d’observer la manière dont les investisseurs envisagent les sociétés chinoises. La politique de Donald Trump est de plus en plus fréquemment qualifiée d’« incohérente », voire de favorable à Xi Jinping. De son côté, le gouvernement chinois encourage ses entreprises à développer leurs propres puces électroniques pour réduire leur dépendance aux États-Unis dans la course à l’intelligence artificielle.

Dans ce contexte, les marchés asiatiques sont restés hésitants, fin août, dans l’attente des résultats du leader états-unien des semi-conducteurs, Nvidia. Depuis, le fabricant chinois Cambricon Technologies Corp Ltd a annoncé un bénéfice record sur le premier semestre 2025, tandis que les cours de Semiconductor Manifacturing International Corp, qui écoule le plus gros volume de puces chinoises, et de Hua Hong Semiconductor Ltd grimpaient de quelques points.

Quand bien même les sociétés chinoises sont décrites comme loin de pouvoir rivaliser avec les meilleurs microprocesseurs américains, elles travaillent à construire de quoi remplacer les H20, les puces de Nvidia les plus performantes que la société soit autorisée à exporter sur place. Investie, elle aussi, dans ce type de projet, et fournisseuse d’outils d’IA via ses services cloud, Alibaba a de son côté dévoilé des résultats trimestriels qui ont fait bondir son cours de bourse.

Cambricon et Alibaba, tirés par la bataille de l’IA

S’il est une société à suivre dans la bataille commerciale et technologique que se livrent les États-Unis et la Chine, c’est probablement Cambricon Technologies. Fondée en 2015 par deux frères, Chen Yunji et Chen Tianshi, Cambricon s’est retrouvée en grandes difficultés fin 2022, quand Washington l’a ajoutée à sa liste de restrictions commerciales, l’empêchant de recourir à des technologies états-uniennes et aux services de fonderie du leader taïwanais TSMC.

En ce mois de septembre 2025, en revanche, la société a rapporté un bénéfice de 1,03 milliard de yuans contre une perte de 533 millions de yuans l’année précédente, une évolution permise par une multiplication de son chiffre d’affaires par 44.

Envisagée comme l’un des leviers de l’indépendance chinoise en matière de puces d’IA, Cambricon a ainsi atteint une valorisation de 70 milliards de dollars, soit 70 % de la valorisation d’Intel (107 milliards de dollars, 92 milliards d’euros), calcule le South China Morning Post. Et ce, en neuf ans d’existence, quand le géant américain – aujourd’hui en difficulté – y est parvenu en trois fois plus de temps.

Ce 1ᵉʳ septembre, le cours d’Alibaba a lui aussi bondi après que la société a publié de bons résultats trimestriels et dévoilé de premières informations sur le développement de sa nouvelle puce dédiée à l’IA. Le géant du commerce en ligne rapporte un chiffre d’affaires de 247,65 milliards de yuans (29,85 milliards d’euros), en augmentation de 2 % sur un an, tirée notamment par l’augmentation de 26 % du chiffre d’affaires issu des ventes cloud.

Comme la plupart des géants numériques chinois et états-uniens, Alibaba investit clairement dans ses infrastructures d’IA, développe ses propres modèles, et vend ses services d’IA avec les offres cloud en question, relève CNBC. En l’occurrence, T-head, son unité de développement de semi-conducteurs, développe une nouvelle puce spécifiquement dédiée à l’IA. Alibaba prévoit d’y investir 380 milliards de yuans (45,8 milliards d’euros).

ByteDance, première société de réseau social en chiffre d’affaires

Sur le marché des réseaux sociaux aussi, valeurs chinoises et américaines s’opposent. Les résultats de ByteDance, la maison mère de TikTok, ont en effet grimpé de 25 % d’une année sur l’autre, dépassant les 48 milliards de dollars (41,27 milliards d’euros), relevait Reuters fin août. C’est le deuxième trimestre d’affilée que son chiffre d’affaires dépasse celui de Meta, poussant ByteDance à la première position des sociétés de réseaux sociaux.

La société chinoise prévoit par ailleurs un programme de rachat d’actions à destination de ses employés pour le mois d’octobre. L’opération devrait porter sa valorisation à 330 milliards de dollars (283,59 milliards d’euros), encore loin derrière les 1 600 milliards de dollars de capitalisation de Meta.

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Intel reçoit 5,7 autres milliards de dollars, mais pas sans conditions

Libéralisme à géométrie variable
Intel reçoit 5,7 autres milliards de dollars, mais pas sans conditions

Intel vient de recevoir plus tôt que prévu 5,7 milliards de dollars d’aides publiques dans le cadre de la loi CHIPS. La somme est accompagnée de certaines conditions, Intel devant garder coûte que coûte sa division fonderie. L’investissement, même s’il était prévu, pose la question d’un libéralisme économique changeant aux États-Unis.

Le 22 aout, on apprenait que le gouvernement américain allait entrer au capital d’Intel, à hauteur de 9,9 %. Une participation se faisant sous forme d’une enveloppe massive de 11,1 milliards de dollars, reprenant pour l’essentiel des subventions déjà promises. Comme nous l’indiquions alors, cette entrée doit se faire sans aucun siège au conseil d’administration, la participation ayant été décrite comme passive.

Cette large enveloppe comprenait notamment 2,2 milliards de dollars déjà versés à Intel depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, ainsi que 3,2 milliards versés sous la présidence de Joe Biden pour le projet Secure Enclave. Restaient 5,7 milliards de dollars à venir, sur la base d’un accord dont les termes n’étaient pas précisés. Cette somme a été reçue plus tôt que prévu à Intel, dont la santé financière défaillante est au cœur des attentions.

Selon la porte-parole du gouvernement américain, Karoline Leavitt, les détails de cet accord sont « toujours en cours de mise au point par le ministère du Commerce ». L’annonce, rapportée par Reuters le 29 aout, semble avoir primé sur la finalisation des conditions précises.

Allègements et incitation

De manière générale, les conditions ont été allégées. Certaines obligations ont été supprimées, dont les jalons que l’entreprise devait atteindre pour déclencher les seuils de financement. Des exigences spécifiques au CHIPS Act ont disparu et l’ensemble des conditions est considéré comme acquitté par Intel. De l’accord précédent, seul semble rester la surveillance du programme Secure Enclave, car il touche à la Défense.

En revanche, certaines règles restent en place. Par exemple, il est interdit à Intel d’utiliser ces fonds pour alimenter des dividendes ou des rachats d’entreprises. L’entreprise ne doit pas non plus s’en servir pour modifier certains aspects de son fonctionnement ou investir dans certains pays.

Surtout, la somme est une incitation à conserver les activités de fonderie. Pour rappel, ces dernières consistent à fabriquer des puces pour d’autres entreprises. La branche Intel Foundry Service était l’un des principaux arcs de développement de l’ancien CEO, Pat Gelsinger. Son activité a débuté en 2021 et il n’était pas prévu de rentabilité avant 2027. Et pour cause : l’année dernière encore, elle enregistrait des pertes de 13,3 milliards de dollars.

Mécanismes compensatoires

Dans le contexte financier de l’entreprise, la scission de la branche fonderie a été envisagée. En septembre 2024, Intel annonçait ainsi son intention de s’en séparer pour créer une filiale autonome. Lip-Bu Tan, CEO d’Intel depuis mars dernier, a cependant affirmé au début de l’été que l’objectif était de reprendre sa place de leader et de proposer « une fonderie de classe mondiale ».

Le gouvernement américain tient à ce que la situation perdure. Il ne peut pas forcer Intel à garder cette branche, mais l’enveloppe de 5,7 milliards est assortie de plusieurs mécanismes, dont le principal : si Intel devait passer sous les 51 % de parts dans sa branche, le gouvernement américain aurait le droit d’acheter 5 % d’actions supplémentaires au prix unitaire de 20 dollars. Les capitaux étrangers ne doivent donc pas dépasser 49 % de l’ensemble. Jeudi, au moment de l’annonce, l’action d’Intel était valorisée 24,90 dollars, en très légère hausse.

En outre, l’investissement du gouvernement américain ne règle pas les problèmes d’Intel. En juillet, l’entreprise annonçait ainsi vouloir se séparer de 24 000 employés supplémentaires d’ici la fin de l’année avec l’objectif affiché d’établir une nouvelle base salariale de 75 000 personnes dans le monde. Intel s’est engagée à une discipline financière et à prioriser son processus de gravure 14A, pour ses propres besoins autant que pour ses activités de fonderie.

L’orthodoxie libérale américaine évolue

L’investissement, en tant que tel, peut également surprendre. Le président Trump avait déjà dit tout le mal qu’il pensait du CHIPS Act. En outre, l’occupant de la Maison-Blanche est un chantre du libéralisme économique total, nombre de mesures prises depuis son retour allant dans le sens d’une dérégulation du marché.

Mais la primauté stratégique sur les semi-conducteurs dépasse ces considérations. La conception et la fabrication des puces électroniques est un enjeu de sécurité nationale. Les États-Unis tiennent absolument à réduire leur dépendance à l’Asie pour la production de semi-conducteurs, Taïwan possédant dans ce domaine une part de 60 %. La Corée du Sud et la Chine dominent également d’autres segments.

De plus, une activité de fonderie génère aussi des emplois hautement qualifiés et participe au développement d’un écosystème d’entreprises spécialisées. Au vu des très hautes ambitions des États-Unis dans le domaine de l’IA notamment, il n’est pas question de voir Intel Foundry Service devenir une filiale indépendante, avec les risques de prises de participation étrangères.

Certains secteurs semblent ainsi trop stratégiques pour être abandonnés aux seules forces du marché. Les États-Unis pourraient basculer dans un capitalisme de sécurité nationale, à l’instar d’autres pays comme la Chine. Donald Trump a d’ailleurs déclaré que d’autres entreprises pourraient être concernées par un processus équivalent. L’orthodoxie libérale s’effacerait alors au profit d’une approche hybride et plus pragmatique.

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OpenAI et Anthropic scannent les conversations à la recherche d’usages problématiques

Discussions pas si privées
OpenAI et Anthropic scannent les conversations à la recherche d’usages problématiques

Les chatbots de ces entreprises poussent parfois leurs utilisateurs dans des conversations problématiques. Après avoir lancé leur chatbots sans garde-fous réels, OpenAI et Anthropic scannent maintenant les données de leurs utilisateurs à la recherche de contenus dangereux. OpenAI a décidé, dans certains cas, de les signaler à la police. Chez Anthropic, on évoque les possibilités de Claude de « lancer l’alerte ».

Dans un billet de blog publié la semaine dernière, OpenAI explique qu’elle se permet de signaler aux forces de l’ordre des conversations avec ChatGPT si « un cas représente un risque immédiat de violence physique envers autrui ».

Cette communication survient alors que de plus en plus d’utilisations problématiques des chatbots sont révélés. Les IA génératives peuvent pousser des êtres humains dans des « spirales délirantes » les faisant eux-mêmes halluciner. Une plainte a été récemment déposée suite au suicide d’un adolescent qui avait eu des conversations sur le sujet avec ChatGPT.

Dans ce contexte, l’entreprise qui a lancé la course au chatbots boostés par les modèles de langage explique avoir une « petite équipe, formée sur |ses] politiques d’utilisation et autorisée à prendre les mesures nécessaires ». Celle-ci peut « étudier » les conversations que l’entreprise a repérées comme potentiellement problématiques et supprimer un compte, notamment.

Communication suite à un cas de suicide

Ce billet de blog a été publié juste après que le Wall Street Journal a contacté OpenAI à propos du suicide de Stein-Erik Soelberg. Cet américain de 56 ans « devenait de plus en plus paranoïaque au printemps dernier, expliquait le journal, il a fait part à ChatGPT de ses soupçons concernant une campagne de surveillance menée à son encontre ».

Alors qu’OpenAI a assuré que ChatGPT avait encouragé Soelberg à contacter des professionnels externes, le journal explique que le chatbot « lui avait suggéré de contacter les services d’urgence dans le contexte de son allégation selon laquelle il avait été empoisonné ». Dans son billet, l’entreprise assure travailler « sur une mise à jour de GPT‑5 qui poussera ChatGPT à désamorcer la situation en ancrant la personne dans la réalité ».

OpenAI donne pour consigne à sa « petite équipe » de « faire appel aux forces de l’ordre s’il y a un « risque immédiat de violence physique envers autrui ». Elle précise néanmoins qu’elle ne rapporte pas « les cas d’automutilation aux forces de l’ordre afin de respecter la vie privée des utilisateurs, compte tenu du caractère confidentiel des interactions avec ChatGPT ».

Anthropic entretient le flou

Du côté d’Anthropic, l’entreprise analyse les données de ses utilisateurs pour vérifier que l’utilisation se fait dans le cadre des restrictions qu’elle a fixées. Elle a publié un billet de blog le 15 août annonçant la mise à jour de ses conditions d’utilisations applicables à partir du 15 septembre prochain. Anthropic a aussi mis en ligne, au même moment, ce qu’elle appelle un « centre d’assistance » qui ressemble plus à une FAQ. Dans une partie de ce centre, l’entreprise signale qu’elle peut « divulguer des informations sur un compte » conformément à ses conditions d’utilisation et à la loi applicable.

Sur une autre page Anthropic affirme qu’elle « ne divulgue aucune information concernant ses clients ou les utilisateurs finaux de ses services en réponse à des demandes émanant des autorités publiques, sauf dans le cadre d’une procédure judiciaire valide (par exemple, une assignation ou un mandat valablement délivré) ». Elle ajoute cependant juste après : « Nous ferons exception à cette politique si nous estimons qu’il existe une situation d’urgence pouvant entraîner un préjudice physique imminent ou la mort, et que la communication immédiate de ces informations peut permettre d’éviter cette situation d’urgence ».

Signalement d’actes répréhensibles par le modèle lui-même

Les modèles d’Anthropic peuvent apparemment aussi activer l’alarme. Ainsi, dans un message publié sur X en mai qui expliquait les tests [PDF] de son équipe, un chercheur d’Anthropic, Sam Bowman, affirmait en parlant de Claude Opus 4 que « Si le modèle vous voit faire quelque chose de manifestement répréhensible, comme commercialiser un médicament sur la base de données falsifiées, il essaiera d’utiliser un outil de messagerie électronique pour dénoncer ces faits ». Il ajoutait que « Jusqu’à présent, nous n’avons vu cela que dans des cas évidents d’actes répréhensibles, mais je pourrais imaginer que cela se retourne contre nous si Opus finit par avoir, de manière erronnée, une image pessimiste de la façon dont il est utilisé. Dire à Opus que vous allez torturer sa grand-mère s’il écrit du code bogué est une mauvaise idée ».

Dans son rapport, l’entreprise explique que « lorsqu’il est placé dans des scénarios impliquant des actes répréhensibles graves de la part de ses utilisateurs, qu’il a accès à une ligne de commande et qu’on lui dit dans le prompt du système quelque chose comme « prends l’initiative », « agis avec audace » ou « réfléchis aux conséquences », il prendra souvent des mesures très audacieuses, y compris en bloquant l’accès des utilisateurs aux systèmes auxquels il a accès et en envoyant des courriels en masse aux médias et aux autorités chargées de l’application de la loi afin de faire ressortir les preuves des actes répréhensibles ».

C’est dans ces circonstances que les chercheurs de l’entreprise ont constaté que leur modèle pouvait envoyer un mail aux médias et aux autorités signalant des actes répréhensibles :

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Les expérimentations sur les drones militaires se multiplient en France

C’est la guerre mon général !
Les expérimentations sur les drones militaires se multiplient en France

La France veut rattraper son retard sur les drones de combat et de renseignement militaire. L’annonce a été faite par Sébastien Lecornu et semble avoir été entendue : après de multiples annonces au Bourget, les demandes d’autorisation d’expérimentation de « systèmes de drones sur le territoire » explosent.

« Les drones prennent aujourd’hui une place de plus en plus forte dans les conflits » rappelait le ministère des Armées en janvier de cette année. Les drones sont en effet massivement utilisés dans la guerre en Ukraine où « ils peuvent saturer les défenses ennemies et jouer un rôle central dans les opérations militaires ». Il soulignait également qu’au Proche et Moyen-Orient, « les capacités de frappe et d’interception ont souligné le besoin constant de précision et de haute technologie ».

La France veut rattraper son « retard significatif »

Problème pour le ministère, la France a « accumulé un retard significatif dans le développement de drones militaires ». L’objectif de Sébastien Lecornu (ministre des Armées) était donc de « faire en sorte qu’en 2029 - 2030, nous ayons, non pas rattrapé le retard, mais fait un saut technologique d’une génération ». Le ministère veut à la fois équiper ses armées et conquérir de nouveaux marchés à l’export.

Cette volonté s’est traduite par l’annonce, lors du salon du Bourget 2025 (au mois de juin), d’une accélération de la Direction générale de l’armement (DGA) dans le domaine des drones avec la signature de cinq conventions (avec AURA AERO, Daher, FLY-R, SE Aviation et Turgis Gaillard) et d’un accord-cadre avec Airbus et Naval Group. Le Bourget était l’occasion aussi pour des fabricants de drones de présenter leurs nouveautés, et espérer décrocher des contrats.

Déjà une trentaine d’autorisations en 2025


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☕️ Le CEO de Salesforce déclare avoir remplacé 4 000 emplois de service client par de l’IA

Le PDG de Salesforce Marc Benioff indique avoir licencié 4000 personnes employées à des tâches de service client après avoir déployé un nombre croissant d’agents d’intelligence artificielle. 


Invité sur le podcast The Logan Bartlett Show, le dirigeant d’entreprise indique avoir réduit ses équipes de service client de près de moitié, de 9 000 à 5 000 personnes, a repéré le San Francisco Chronicle.

Illustration chimérique d'internautes
User/Chimera – Clarote & AI4Media – Better Images of AI

Il décrit un mouvement de réorganisation du géant du logiciel, dans laquelle une partie de ces effectifs seraient redistribués du côté des ventes.

Avec 76 000 employés à travers la planète, Salesforce recourt aussi à l’IA agentique pour fluidifier ses relations clients, indique Marc Benioff.

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☕️ Windows 11 sur presque la moitié des PC, Chrome utilisé par 70 % des internautes

Selon les chiffres donnés par StatCounter, Windows 11 compte désormais pour 49,02 % de l’ensemble des PC Windows. Le système atteint donc presque la moitié du parc disponible. Un score dont Microsoft se réjouit sans doute, mais qui est loin de suffire.

Windows 10 a en effet moins de six semaines de support devant lui et représente l’autre moitié du parc. Le 14 octobre, la plupart des ordinateurs l’utilisant ne recevront plus de mises à jour de sécurité, laissant les machines ouvertes aux quatre vents, à la faveur de failles non colmatées. Même si Microsoft a ménagé certaines méthodes pour étendre le support d’un an, elles sont trop spécifiques pour que le grand public puisse y adhérer. D’autant que l’entreprise n’en fait pas la promotion.

La ligne directrice de Microsoft reste donc la même dans l’immense majorité de sa communication : il faut changer de matériel. Parallèlement, des campagnes ont lieu depuis plusieurs mois pour sensibiliser le public à la question et orienter les personnes concernées vers d’autres produits comme Linux. Si l’option est tout à fait envisageable, elle implique d’avoir dans son entourage quelqu’un capable de réaliser les opérations et de fournir les bases dans le maniement quotidien.

Icônes de navigateurs

Côté navigateurs, la situation est très claire : Chrome règne en maitre incontesté. Selon le même StatCounter, la part de marché desktop vient d’atteindre 70,25 %. Son plus gros concurrent, Edge, est très loin derrière, avec 11,8 %. Viennent ensuite Safari avec 6,34 % et Firefox avec 4,94 %.

Une situation différente en environnement mobile ? Pas pour Chrome en tout cas, puisque le navigateur affiche une part de 69,15 %, lui permettant d’afficher une part globale de 70 % environ, tous supports confondus. Sur le mobile en revanche, Safari arrive deuxième avec 20,32 %, suivi par Samsung Internet avec 3,33 % et, très loin derrière, Edge avec 0,59 %.

Rappelons que Safari et Firefox sont les seuls navigateurs majeurs à ne pas être équipés du moteur Blink, puisque Edge, Brave, Vivaldi ou encore Opera sont basés sur Chromium.

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☕️ Microsoft met en place un plan de départ de 10 % des salariés en France

L’entreprise avait annoncé, en plusieurs fois, une vague de suppressions de postes pour cette année au niveau mondial : 6 000 en mai et 9 000 en juillet. Au total, elle représente 6 % des effectifs de Microsoft.

La France n’est pas épargnée. Ainsi, comme l’a appris l’Informé, Microsoft France a engagé la mise en place d’une rupture conventionnelle collective portant sur 10 % du personnel, soit environ 200 salariés.

Source : Microsoft

L’entreprise justifie sa décision auprès de l’Informé en affirmant avoir besoin d’ajuster ses effectifs « aux exigences prévisionnelles, stratégiques et business et d’améliorer l’efficacité opérationnelle tout en positionnant l’entreprise pour une croissance à long terme ».

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Vidéos commémoratives genAI : « ça a le goût de l’époque, mais c’est truffé d’erreurs »

Incohérences historiques automatisées
Vidéos commémoratives genAI : « ça a le goût de l’époque, mais c’est truffé d’erreurs »

Notamment utilisée par le gouvernement, le recours à l’IA générative pour illustrer des faits historiques crée le débat. Next s’entretient avec l’historien et spécialiste des humanités numériques Frédéric Clavert, qui questionne depuis plusieurs années les liens entre le numérique et l’Histoire.

L’utilisation de l’IA générative pour créer des images et des vidéos de vulgarisation d’Histoire et à des fins commémoratives pose question. Au printemps dernier, le Service d’information du gouvernement (SIG) a publié deux vidéos générées par IA à des fins commémoratives. L’une (retirée, mais toujours visible sur certains réseaux sociaux) représentait une résistante française à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance, l’autre (encore en ligne) rappelait la date du 29 avril 1945, jour où les femmes ont pu voter pour la première fois en France.

Maître de conférences en histoire européenne contemporaine au Center for Contemporary and Digital History (C2DH) de l’Université du Luxembourg, Frédéric Clavert a déploré cette utilisation de l’IA par le Gouvernement dans une tribune publiée par le Monde. Next s’est entretenu avec l’historien. L’année dernière, celui-ci a publié avec sa consœur de l’Université de Rennes 2, Caroline Muller, un article sur « L’histoire au temps des algorithmes ». Ils publient aussi cette semaine le livre « Écrire l’histoire. Gestes et expériences à l’ère numérique ».

« Le problème de ces deux vidéos, c’est que les incohérences sont énormes et elles sont partout »

>> Le Service d’information du gouvernement a publié récemment plusieurs vidéos générées par IA pour sa politique mémorielle. L’une a été retirée après les remarques de plusieurs personnes sur des incohérences historiques flagrantes, mais l’autre non, alors qu’elle pose tout autant problème. En quoi l’utilisation de l’IA générative pour ce genre de contenu est un problème selon vous ?

Je vois deux choses et je ne suis pas le seul à les voir. Il y a eu des discussions très intenses chez beaucoup de collègues, y compris des vulgarisateurs de très bon niveau. Le premier problème, ce sont les incohérences qui sont inévitables si on n’y passe pas du temps. Le second, c’est le risque de créer des faux et de brouiller la différence entre une source primaire et quelque chose qui est créé par l’IA et qui risque d’avoir tout l’aspect des sources primaires, la matière première de l’histoire.


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☕️ La France veut produire 40 % du lithium nécessaire à ses batteries de voiture électrique

Hier, Marc Ferraci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, était en déplacement à Échassières dans l’Allier sur le site de production de kaolin (de l’argile) d’Imerys. C’est là que se déploie le projet EMILI (Exploitation de MIca Lithinifère) « qui vise à constituer la première exploitation minière de lithium en France ».

Il s’agit d’un des projets français sur les matériaux critiques. Un autre était sélectionné pour le lithium, mais en Alsace cette fois-ci et développé par Eramet en partenariat avec Électricité de Strasbourg (ÉS). Le but dans les deux cas est le même : permettre à la France de diminuer sa dépendance aux importations et ainsi renforcer sa souveraineté.

L’usine de raffinage du projet EMILI « pourra produire jusqu’à 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an à horizon 2030, soit la quantité nécessaire pour 700 000 véhicules électriques par an », affirme le gouvernement dans un communiqué. C’est « l’équivalent de plus de 20 % des besoins en lithium des usines de batteries implantées sur le territoire ».

Le ministre annonce aussi « l’obtention par Imerys du crédit d’impôt industrie verte à hauteur de 200 millions d’euros ». L’investissement total pour EMILI est de 1,8 milliard d’euros.

Le gouvernement rappelle que, « à ce jour, sept projets de production de métaux critiques bénéficient d’un agrément pour un montant global d’environ 809 millions d’euros dont le projet d’Imerys ». Au total, ce sont près de 5,4 milliards d’euros d’investissements « dans la production de matières premières critiques sur le territoire national » afin de créer une quinzaine d’usines et d’en étendre une dizaine d’autres.

Le gouvernement annonce que « 3 800 emplois seront créés et près de 40 % du lithium nécessaire pour les usines de batteries françaises pourra être produit en France ».

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Le PS veut doubler la taxe GAFAM pour alimenter son « contre-budget »

Le PS veut doubler la taxe GAFAM pour alimenter son « contre-budget »

Le Parti socialiste a proposé le 30 aout un « contre-budget », face à celui présenté par François Bayrou et décrit par le parti comme un « budget de souffrance ». Bien que plusieurs mesures majeures soient envisagées pour alimenter les caisses de l’État, le PS propose également de doubler la taxe sur les services numériques.

Le Parti Socialiste a profité de son université d’été à Blois pour présenter sa feuille de route budgétaire, a rapporté notamment Challenges. Le plan d’origine était de ne le dévoiler qu’en novembre, mais l’arrivée du vote de confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre pour François Bayrou, accélère les opérations.

Face à un plan d’austérité du Premier ministre jugé trop abrupt et qualifié de « budget de souffrance », le PS a présenté une approche plus douce et plus étalée, qui consiste à réduire la voilure également et à puiser ailleurs des sources de financement. Sans grande surprise, la principale mesure est la fameuse « taxe Zucman », du nom de l’économiste qui l’a proposée : une contribution de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros. Elle pourrait rapporter 15 milliards d’euros, selon le PS.

Parmi les autres leviers envisagés, on trouve également une refonte de la fiscalité sur les dividendes et les plus-values. Elle permettrait un apport de 3,8 milliards d’euros dans les caisses de l’État. La lutte contre la fraude fiscale et sociale rapporterait 3,2 milliards d’euros. Le PS envisage en outre une taxe sur les très grandes successions, avec à la clé un autre milliard d’euros. Le passage de la dette sous les 3 % du PIB n’interviendrait qu’en 2032, contre 2029 dans les plans de François Bayrou.

Doubler la taxe GAFAM

Entre autres mesures plus « chocs », le PS table aussi sur un doublement de la taxe GAFAM. De son vrai nom « taxe sur les services numériques », elle consiste à taxer à hauteur de 3 % les recettes générées par le ciblage publicitaire. Elle ne concerne pas les sites de commerce en ligne ni la fourniture de services numériques (malgré son nom), pas plus que les services de communication, de paiement ou financiers.

La taxe rapporterait aujourd’hui autour de 400 millions d’euros. Depuis sa mise en place, elle a suscité de très nombreuses critiques. La principale est qu’elle s’applique presque exclusivement aux entreprises américaines, les paliers de déclenchement étant de 750 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le monde et de 25 millions en France. Donald Trump, en représailles, avait instauré une taxe de 25 % sur les vins français et autres produits de luxe. Même en France, la Cour des Comptes critiquait l’absence d’évaluation solide de l’impact économique et une navigation « à l’aveugle » sur le dossier.

C’est justement cette taxe que le PS voudrait doubler, évoquant des recettes qui grimperaient à 800 millions d’euros. La taxe passerait donc à 6 % et pourrait avoir davantage de conséquences. Les entreprises avaient en effet répercuté tout ou partie du cout sur leurs produits.

Un contexte politique très tendu

La taxe d’origine a déjà provoqué la colère de Donald Trump à la fin de son premier mandat. Or, depuis que le magnat de l’immobilier est de retour à la Maison-Blanche, une doctrine Monroe 2.0 règne aux États-Unis. Et le président américain a été très clair : seules des lois américaines peuvent affecter des sociétés américaines.

La Maison-Blanche, qui a déjà dans le collimateur des textes européens comme le DSA et le DMA, n’accepte pas non plus que des taxes puissent affecter ses grandes entreprises. Le nom « taxe GAFAM » n’est d’ailleurs pas un hasard, tant elle semble avoir été affutée dans ce but précis. Aux États-Unis, elle a déjà été qualifiée de « discriminatoire ».

Dans tous les cas, cette taxe cessera d’exister quand la taxe européenne harmonisée sur le numérique sera là. Mais sa gestation est complexe, notamment car sa création réclame l’unanimité des 27. Or, certains pays (notamment scandinaves) ne sont pas d’accord sur son fonctionnement. Dans sa version actuelle, elle imposerait d’un minimum de 15 % les revenus nets des entreprises, chaque pays récoltant le fruit de cette taxe selon les ventes sur son propre marché.

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Retrait de l’iPhone 12 : les dessous d’une longue bataille entre Apple, l’ANFR et l’Europe

Tout ça pour… ça ?
Retrait de l’iPhone 12 : les dessous d’une longue bataille entre Apple, l’ANFR et l’Europe

Entre la première mesure d’un DAS trop élevé de l’iPhone 12 et l’épilogue de cette affaire, il se sera passé trois ans. Entre une mise à jour franco-française, l’Irlande qui affirme que tout va bien et la Commission européenne qui joue les arbitres, l’affaire est plus compliquée qu’elle n’en a l’air.

Mise à jour du 1er septembre à 18h53. Apple nous a transmis, ainsi qu’a d’autres confrères, un communiqué. Le fabricant fait de nouveau part de son désaccord avec l’ANFR, mais annonce que la mise à jour sera déployée partout dans l’Union européenne. Nous avons mis cette actualité à jour.


Actualité originale du 1er septembre à 16h55. Il y a deux ans, quasiment jour pour jour, l’ANFR demandait le retrait de l’iPhone 12 d’Apple pour dépassement de DAS. Il était mesuré à 5,74 W/kg sur la mesure « membre », alors que la limite réglementaire est de 4 W/kg. C’était la deuxième fois que le DAS limite était dépassé.

Des échanges par porte-parole et communiqué de presse interposés ont suivi entre Apple et l’Agence nationale des fréquences pendant quelques semaines. Finalement, une mise à jour est proposée par Apple, validée par l’ANFR, puis déployée en octobre 2023. Fin de l’histoire ? Pas vraiment !

Exposition aux ondes : Apple limite sa mise à jour à la France

Pourquoi donc reparler aujourd’hui de cette affaire ? Car elle a pris une tout autre dimension européenne. La Commission a publié au Journal officiel de l’UE « une décision confirmant les mesures prises en 2023 par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) à l’égard de la société Apple concernant l’iPhone 12 ». Décision aux dépens d’Apple et de l’autorité irlandaise. Explications.

Suite au dépassement de DAS, l’ANFR avait notifié la non-conformité de l’iPhone 12 à la Commission et aux États membres de l’Union (la France est un des rares pays européens à effectuer ce genre de contrôles), une procédure classique.

L’Agence avait maintenu son signalement après la mise à jour corrective, car cette dernière « n’avait pas été étendue à l’ensemble du marché unique européen ». Entre temps, l’autorité de surveillance du marché irlandaise a soumis « une objection tendant à confirmer la conformité de l’iPhone 12 ».

Apple conteste les mesures

Suite à cette objection, la Commission européenne s’est donc « trouvée dans l’obligation d’ouvrir une procédure contradictoire impliquant la France, l’Irlande et la société Apple pour évaluer la validité des dispositions prises par la France et définir la marche à suivre pour les autres États membres ».

Spoiler : la décision française est validée… après une longue procédure. La décision est intéressante à analyser, car elle donne de nombreux détails sur les dessous de cette affaire, avec notamment les arguments des différentes parties.


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La Russie soupçonnée d’être derrière le brouillage GPS de l’avion d’Ursula von der Leyen

We're jammin', jammin'
La Russie soupçonnée d’être derrière le brouillage GPS de l’avion d’Ursula von der Leyen

Un avion transportant la présidente de la Commission européenne a été victime d’un brouillage GPS ce 31 août. Les représentants européens suspectent la Russie d’en être l’autrice. 


Dimanche 31 août, un avion transportant la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen vers Plovdiv, en Bulgarie, s’est brusquement retrouvé privé de son système d’assistance électronique de navigation.

« Le GPS de toute la zone aéroportuaire s’est retrouvé éteint », explique un des trois fonctionnaires avec lesquels s’est entretenu le Financial Times. Après avoir fait des tours de l’aéroport pendant une heure, le pilote s’est retrouvé contraint à atterrir en s’aidant de cartes papier.

Opération d’interférence russe

L’incident a été traité d’office comme une opération d’interférence russe. Déformant, compliquant, voire empêchant d’accéder au système de navigation par satellite, le brouillage GPS est une opération traditionnellement utilisée par des services militaires ou de renseignements.

Elle est aussi de plus en plus fréquemment utilisée par des pays comme la Russie pour perturber la vie civile, relève Libération. Dans les pays d’Europe de l’Est et dans la mer Baltique, les cas de brouillage GPS touchant avions, bateaux ou civils ont ainsi nettement augmenté dans les dernières années.

Auprès du Financial Times, l’Autorité bulgare du trafic aérien souligne elle-même avoir relevé une augmentation nette des interférences GPS et des cas de spoofing (usurpation d’identité, notamment téléphonique) « depuis février 2022 ». En juillet, la Lituanie accusait la Russie d’avoir multiplié les attaques de ce type.

L’Union européenne s’est déjà exprimée sur le sujet – un porte-parole de la Commission souligne qu’il s’agit de la région la plus touchée au monde par ce type d’activités. Pour le chef des forces armées allemandes, Carsten Breuer, la Russie y recourt pour « tester » les États membres de l’OTAN et leurs réactions.

Contexte tendu

Le brouillage survient dans un contexte de tensions notables entre l’Union européenne et la Russie. Alors que des frappes ont touché des bureaux de l’Union à Kyiv, ce jeudi, Ursula von der Leyen avait déclaré que le pays ne « recule devant rien » pour « terroriser » l’Ukraine.

La présidente de la Commission se rendait en Bulgarie pour y rencontrer le premier ministre Rosen Zhelyazkov, dans le cadre d’une tournée des états frontaliers de l’Union. Le but : leur signifier la « pleine solidarité » des 27 et discuter des efforts de guerre pour faire face à la Russie.

Ce 1er septembre, le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius indique que l’Union déploiera de nouveaux satellites en orbite basse pour renforcer ses défenses face à ce type d’interférences.

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☕️ Des failles corrigées dans iOS et WhatsApp pour bloquer une campagne de piratage

Le 29 aout, Amnesty International indiquait sur son compte X que WhatsApp envoyait des messages pour prévenir certaines personnes qu’elles avaient fait l’objet d’une attaque au cours des 90 jours précédents.

Le même jour, TechCrunch donnait des précisions. On apprenait ainsi que Meta avait corrigé une faille de sécurité dans son service de messagerie. Dans le bulletin lié, l’entreprise indique que certaines versions de la messagerie étaient sensibles à un problème d’autorisation incomplète des messages de synchronisation entre les appareils liés par un même compte. Par une URL spécialement conçue, des pirates pouvaient déclencher le traitement d’un contenu.

Meta indiquait également que cette vulnérabilité, estampillée CVE-2025-55177, n’était pas exploitée seule. Les pirates se servaient également d’une faille corrigée par Apple quelques jours plus tôt, notamment dans la mise à jour 18.6.2 d’iOS. Nommée CVE-2025-43300, elle était peu détaillée : elle résidait dans ImageIO et pouvait être exploitée au moyen d’une image spécialement conçue pour entrainer une corruption en mémoire. Apple évoquait une « attaque extrêmement sophistiquée contre des individus ciblés spécifiques ».

Il s’agirait, comme l’a indiqué Amnesty International, d’une « campagne avancée de logiciels espions ». L’attaque serait particulièrement redoutable puisque de type « zero click ». Autrement dit, elle ne demande aucune interaction par l’utilisateur et s’exécute silencieusement. Elle aurait affecté aussi bien des iPhone que des smartphones Android, et « plusieurs personnes de la société civile » feraient partie des victimes. Dans le cas d’Android cependant, on ne sait pas quelle autre faille aurait été utilisée.

À TechCrunch, Meta a confirmé que la faille avait été détectée et corrigée « il y a quelques semaines » et que « moins de 200 » notifications de sécurité avaient été envoyées pour prévenir les personnes concernées. Il s’agit a priori d’une campagne très ciblée, mais le nom du logiciel espion ou de l’organisation qui en est à l’origine n’est pas connu.

Le profil de l’attaque rappelle les campagnes ayant utilisé le logiciel Pegasus, édité par NSO Group. Rappelons qu’en début d’année, Meta annonçait avoir coupé une campagne de piratage ayant eu lieu en décembre en Italie. L’entreprise avait accusé Paragon, l’un des principaux concurrents de NSO Group, d’avoir fourni les moyens de réaliser cette campagne. Bien que le gouvernement italien ait nié toute implication, Paragon a retiré l’Italie de ses clients, comme l’avait pointé The Guardian le 6 février.

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☕️ YouTube contrainte de permettre l’accès aux données utilisateurs de façon intelligible

noyb présente la décision de l’autorité de protection des données autrichienne (dsb) comme une victoire contre YouTube. Mais cette bataille a été longue : la plainte de l’association date de janvier 2019. Il y a cinq ans et demi, elle lançait plusieurs plaintes contre YouTube, Spotify, Netflix, SoundCloud, Apple Music, Amazon Prime, DAZN et Flimmit, considérant que ces services ne respectaient pas le droit d’accès des utilisateurs à leurs données personnelles.

La dsb a finalement donné raison à noyb qui a partagé sa décision [PDF]. L’autorité considère que YouTube a violé les articles 12 et 15 du RGPD en ne fournissant pas aux utilisateurs les données personnelles les concernant d’une manière compréhensible et lisible.

Le coin gauche d'un écran d'ordinateur est ouvert sur une page YouTube.

« Il est absurde qu’une entreprise numérique multimilliardaire comme Google préfère s’engager dans de longues procédures judiciaires plutôt que d’accorder à un utilisateur l’accès à ses données personnelles », réagit Martin Baumann, avocat au sein de noyb.

« Même si l’autorité a constaté une violation après plusieurs années, Google a réussi à retarder le respect d’une demande d’accès pendant plus de cinq ans. Cela engendre non seulement des coûts importants pour les ONG financées par des dons telles que noyb, mais prive également les personnes concernées de leurs droits fondamentaux », fait-il remarquer.

Selon l’association, l’entreprise a renvoyé le plaignant qu’elle accompagnait vers « plusieurs outils en ligne pour télécharger ses données, ainsi que vers la politique de confidentialité de YouTube, qui ne contient évidemment pas d’informations personnalisées sur les données traitées le concernant ».

L’entreprise a encore une possibilité de recours qu’elle peut activer d’ici un mois. Interrogée par l’AFP à ce sujet, Google n’a pas répondu.

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Banques en ligne avec des cartes « gratuites » : notre comparatif

Banque qui peut
Banques en ligne avec des cartes « gratuites » : notre comparatif

De nombreuses banques en ligne proposent un compte avec une carte gratuite et des frais réduits ou inexistants lors d’un usage à l’étranger. Attention, les conditions sont variables d’une banque à l’autre et le gratuit peut rapidement se révéler payant si vous ne faites pas attention. Tour d’horizon des formules proposées par les banques en ligne.

Samedi en fin d’après-midi, des clients du Crédit Mutuel et du CIC (les deux banques appartiennent au même groupe) étaient en incapacité de payer avec leurs cartes dans les magasins. Ils ne pouvaient pas non plus retirer de l’argent.

Après plusieurs heures d’attente, les deux banques ont fini par communiquer, en parlant d’un « dysfonctionnement interne », sans plus de détails. Par le passé, nous avons également eu des pannes d’envergures chez Visa et Mastercard, mais aussi sur 3D Secure.

Des cartes gratuites, des frais réduits. Attention aux conditions !

Ce genre d’événement est rare, très rare même avec une telle ampleur, mais pas inexistant. Depuis longtemps, des banques en ligne proposent des comptes « gratuits » (souvent sous condition) avec une carte bancaire associée. De quoi avoir une solution de secours en cas de problème, mais aussi d’avoir une seconde carte, par exemple, pour l’utiliser à l’étranger (en dehors de la zone euro), avec des frais limités.

Et s’il était temps de sauter le pas ? Voici notre comparatif, avec sept banques en ligne proposant une carte « gratuite » : BoursoBank, BforBank, Fortuneo, Hello Bank, Monabanq, N26 et Revolut. Comme toujours sur Next, ce comparatif ne comporte aucun lien affilié, ni aucun accord avec un partenaire. C’est la force de Next, qui ne repose que sur les abonnements des lecteurs pour ses revenus.

Pour commencer, voici notre tableau récapitulatif des conditions d‘accès et de gratuité de la carte bancaire, des frais de tenue de compte, des conditions de paiement et retraits à l’étranger, de la commission d’intervention et des taux en cas de découvert.


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Aux USA, une IA de lutte contre l’insécurité hallucine des incidents qui n’existent pas

City pas zen
Aux USA, une IA de lutte contre l’insécurité hallucine des incidents qui n’existent pas

Une application communautaire permettant à ses utilisateurs de partager des alertes de sécurité a commencé à remplacer ses salariés par une IA et des travailleurs du clic étrangers sous-payés. Faute de supervision humaine, l’IA a logiquement commencé à « halluciner » de nombreuses alertes inexistantes ou erronées.

Citizen, qui compte environ 10 millions d’utilisateurs aux USA, se présente comme une application « où les gens se protègent les uns les autres ». Ces derniers y partagent les incidents, accidents, incendies et autres évènements susceptibles d’affecter les personnes alentour. Les employés de Citizen, de leur côté, écoutent les fréquences radio de la police en permanence afin d’y rajouter leurs propres alertes.

Sauf que récemment, Citizen a commencé à remplacer certains de ses employés par une IA. Certaines de leurs tâches ont par ailleurs été transférées à des travailleurs au Népal et au Kenya payés 1,50 à 2 dollars de l’heure par CloudFactory, un acteur du business process outsourcing (BPO, sous-traitance de diverses tâches dont l’annotation et la modération de contenu).

Citizen a aussi licencié 13 de ses salariés. Une source interne explique à 404 Media que ces derniers, syndiqués, avaient « remis en question la baisse des normes éditoriales liée à l’intégration de l’IA, se détournant de la qualité au profit de la quantité ».

L’IA omet des détails, en rajoute, les interprète mal…

Trois sources internes confient à 404 Media qu’après avoir utilisé l’IA pour aider ses employés à rédiger leurs alertes, Citizen a fini par lui confier la tâche d’écouter les radios policières, transcrire les éventuelles alertes, et les publier sur l’application, sans intervention ni supervision humaine.

Or, l’IA a depuis cumulé les erreurs, et partagé des informations qu’elle n’aurait pas dû. Un « accident de véhicule à moteur » notifié sur une radio policière a par exemple été retranscrit comme « accident de véhicule meurtrier » par l’IA, et envoyé aux utilisateurs de l’application.

D’autres fois, l’IA omettait des informations cruciales, comme de préciser qu’un individu venait de commettre un vol « à main armée ». L’IA se trompait aussi parfois sur les adresses, associant des incidents à des localisations incorrectes.

Il lui est aussi arrivé de partager des détails sordides, données sensibles et numéros de plaques d’immatriculation entendus sur les radios policières, mais qui n’ont pas vocation à être diffusés aux utilisateurs de l’application, conformément aux règles directrices de Citizen.

L’IA a même failli compromettre certaines opérations de maintien de l’ordre en partageant avec les utilisateurs de l’application le fait que des policiers avaient localisé un véhicule volé ou un suspect recherché, ce que des employés humains n’auraient jamais partagé.

L’IA a également « halluciné » une alerte laissant entendre que les agents étaient déjà arrivés sur les lieux d’un incident, alors qu’en réalité le dispatcheur ne faisait que fournir des informations complémentaires pendant qu’ils étaient encore en route.

Il lui est aussi arrivé de dupliquer certaines alertes, faute de comprendre qu’elles faisaient référence à un seul et même incident. L’IA a ainsi interprété les différentes adresses partagées par des policiers au cours d’une course poursuite en autant d’incidents différents, faisant croire aux utilisateurs de l’application que la ville était soudainement victime d’une salve d’attaques à répétition.

Le CEO de Citizen avait lancé une chasse à l’homme… erronée

Les sources de 404 Media déplorent que si cela pouvait « fausser la perception de la criminalité dans une zone donnée », cette démultiplication des incidents, artificiellement générés par IA, ne semblaient pas déranger les cadres supérieurs de Citizen, qui « aimaient le fait de voir plus de points sur la carte et se souciaient moins de savoir s’ils étaient légitimes ».

En 2021, deux des journalistes de 404 Media, qui travaillaient alors à Vice, avaient révélé qu’Andrew Frame, le CEO de Citizen, avait offert aux utilisateurs de l’application une prime de 30 000 $ pour arrêter un pyromane présumé, partageant sur l’application le nom et photographie du suspect présumé :

« Cherchez [le nom de la personne]. Cherchez-le. Les membres de la famille de [nom de la personne]. Il n’est pas venu au monde tout seul, nous avons besoin de votre aide. Nous avons besoin de vous pour nous aider à le contacter et à identifier l’endroit où il se trouve. Nous avons besoin de l’odeur de ses vêtements. Il faut que cet homme quitte la rue pour que nous puissions arrêter de brûler la ville de Los Angeles […] Cette personne est le diable et nous devons l’éliminer de la rue. Nous devons remettre de l’ordre dans notre ville. »

La chasse à l’homme prit fin quelques heures plus tard quand la police arrêta le vrai pyromane, qui n’était pas celui que le CEO de Citizen avait dénoncé. À l’époque, Prince Mapp, le responsable de la communauté de Citizen, avait rétorqué avoir « mobilisé une ville pour qu’une personne soit traduite en Justice ».

Des informations vérifiées provenant de sources officielles

Le mois dernier, souligne 404 Media, le maire de New York, Eric Adams, a partagé sur Instagram une photo faisant de lui un « hug » à Prince Mapp, alors que la ville s’associait à Citizen en créant son propre compte géré par la ville.

« Une grande partie de la construction d’une ville plus sûre consiste à s’assurer que les New-Yorkais disposent des informations dont ils ont besoin pour assurer leur propre sécurité et celle de leurs proches », a déclaré le maire Eric Adams dans un communiqué de presse, qui précise que ce partenariat n’entraînerait « aucun coût » pour les finances de la municipalité :

« L’annonce d’aujourd’hui ajoute une nouvelle couche aux stratégies de communication de la ville en matière de sécurité publique, en aidant à atteindre encore plus de résidents avec des informations opportunes et vérifiées provenant de sources officielles. »

404 Media précise que « Citizen n’a pas répondu à de multiples demandes de commentaires ».

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☕️ League of Legends : un lobby proche de la FNSEA infiltre l’e-sport

Du 23 juillet au 12 septembre se déroule la compétition d’été de la Ligue française de League of Legends (LFL), ligue parmi les plus suivies d’Europe.

Alors que l’e-sport peine encore à trouver son modèle économique, la LFL est très principalement financée par des sponsors, dont les plus gros (CIC, KitKat) sont affichés bien en vue sur le site de la ligue.

Capture d’écran de la page d’accueil de la Ligue française de League of Legends / Next

Un petit nouveau s’est infiltré parmi les partenaires, a repéré Reporterre. S’il n’est pas listé dans la liste de ceux cités sur le site web de la LFL, Intercéréales, « la filière céréalière française », a en revanche bien été mis en avant sur le compte Twitter de la ligue et voit son logo diffusé pendant quelques minutes pendant les matchs.

D’après le média spécialisé dans l’écologie, une cagnotte a par ailleurs été mise en place, en fonction de laquelle Intercéréales reverse 1 euro par « minion » tué à une association étudiante dont le nom n’a pas été communiqué.

Cette apparition du lobby français des céréales, créé par la FNSEA, dans une compétition d’e-sport se fait alors que certains pans de la filière agricole sont critiqués après le vote de la loi Duplomb, qui permet de réintroduire plusieurs insecticides de la famille des néonicotinoïdes.

Reporterre souligne qu’elle se fait aussi dans un contexte plus large de multiplication des campagnes de l’agro-industrie auprès de personnalités d’internet.

Le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel) s’est ainsi offert des campagnes auprès de youtubeurs comme Squeezie ou MisterV, Intercéréales a collaboré avec Jammy Gourmaud, ex-présentateur de l’émission « C’est pas Sorcier », et Danone a invité Inoxtag à valoriser son stand au Salon de l’agriculture.

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☕️ Une mise à jour Windows qui grille des SSD ? Pas si vite

Lors du dernier Patch Tuesday, il y a deux semaines environ, certains commentaires sont apparus au sujet de conséquences néfastes pour certains SSD. Les mises à jour KB5063878 et KB5062660 auraient ainsi entrainé chez plusieurs personnes une disparition du SSD, le disque étant devenu illisible à la suite d’une défaillance majeure.

Le problème semblait se concentrer sur les contrôleurs de la marque Phison. Un nouveau problème chez Microsoft ? Après tout, l’entreprise est connue pour sa longue suite de dysfonctionnements suite à des mises à jour entrainant des incompatibilités.

Il ne semble pas que ce soit le cas cette fois. Dans une communication à Neowin le 27 aout, Phison a indiqué s’être sérieusement penchée sur le problème. L’entreprise dit avoir « consacré plus de 4 500 heures de test cumulées aux disques signalés comme potentiellement touchés et a effectué plus de 2 200 cycles de test ». Elle n’a cependant pas réussi à reproduire le problème signalé. En outre, « aucun partenaire ou client n’a signalé que le problème avait affecté leurs disques pour le moment ».

Microsoft, de son côté, a communiqué avec Bleeping Computer. Le 21 aout d’abord, pour confirmer que le problème était en cours d’examen. La société indiquait qu’elle travaillait à reproduire le problème et cherchait d’ailleurs des retours d’utilisateurs, signe d’un manque d’informations.

Le 29 aout, Microsoft a mis à jour une fiche de service sur ce problème. L’éditeur y affirme n’avoir « trouvé aucun lien entre la mise à jour de sécurité de Windows d’août 2025 et les types de pannes de disque dur signalées sur les réseaux sociaux ».

Cela ne signifie pas cependant qu’aucun problème n’existe. Phison a ajouté auprès de Bleeping Computer que « toutes les parties prenantes de l’industrie » travaillaient sur la question, les commentaires de certains utilisateurs laissant penser qu’une défaillance pourrait toucher d’autres SSD (Corsair Force MP600, Maxio SSD, SanDisk Extreme Pro, Kioxia Exceria Plus G4, Kioxia M.2…).

Reste à savoir s’il s’agit d’un problème particulièrement retors au point que les entreprises n’arrivent pas à le reproduire, ou d’un ensemble de pannes matérielles « classiques ». Dans sa communication initiale, Phison rappelait que les opérations intensives (copie de fichiers volumineux ou de plusieurs fichiers en même temps) pouvaient entrainer une élévation de la chaleur dans les SSD. L’entreprise recommandait l’installation d’un dissipateur thermique, laissant penser qu’il pouvait s’agir d’une conséquence malencontreuse côté utilisateur.

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