☕️ TikTok : les risques pour la santé mentale des enfants pointés par Amnesty International
Dans un rapport publié ce mardi 21 octobre, l’antenne française d’Amnesty International montre de nouveau les risques pour les enfants de « doomscroller » des vidéos sur le réseau social.
Après une commission d’enquête de l’Assemblée nationale récemment, la plainte de 14 États américains l’année dernière, ou encore l’enquête de nos confrères belges de la RTBF, l’ONG dénonce les « risques systémiques que [le modèle de TikTok] fait courir aux enfants et aux jeunes ».
L’ONG a mené deux expériences montrant les dérives de l’algorithme qui pousserait les adolescents vers le visionnage de vidéos sur la tristesse et la santé mentale.

D’une part, en regardant les propositions de l’onglet « Pour toi » après avoir regardé ce genre de vidéos pendant quelque temps sur des profils. « Le fait de regarder ces vidéos a ensuite entraîné une multiplication rapide des contenus sur la tristesse et la santé mentale. Dans les 15 à 20 minutes après le début de l’expérience, les trois fils contenaient presque exclusivement des vidéos sur la santé mentale, dont jusqu’à la moitié sur des contenus tristes et dépressifs », explique l’ONG.
D’autre part, en faisant la même expérience, mais automatiquement, pour avoir plus de données : l’organisation a constaté les mêmes effets, mais de manière moins importante.
Comme on peut s’en douter pour un algorithme qui ne se baserait que sur la similarité des contenus, « plus un·e utilisateur·rice manifeste un intérêt pour des contenus potentiellement nocifs, plus il/elle reçoit de recommandations en ce sens », explique Amnesty International. Le problème ici est que ce genre de contenus est nocif pour la santé, notamment des adolescents, et qu’ils incitent à l’automutilation ou au suicide.
Dans le média La Croix, Stéphanie Mistre, dont la fille s’est suicidée à 15 ans, fustige une plateforme « obnubilée par ses profits ».
Dans ses conclusions, Amnesty International pousse la Commission européenne à « veiller que le Règlement sur les services numériques soit rigoureusement appliqué » et « inclure sans délai » ses conclusions à l’enquête en cours sur les possibles violations par TikTok de ses obligations au titre du DSA.
L’ONG demande en parallèle aux États membres de l’Union européenne, et en particulier à la France, de « faire en sorte que les droits des mineur·e·s soient respectés et protégés » et « faire le nécessaire pour que l’accès aux infrastructures et services numériques incontournables (comme TikTok et d’autres plateformes de réseaux sociaux) et leur utilisation ne soient pas subordonnés à une surveillance énéralisée des tilisateurs et utilisatrices ».