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☕️ Spotify augmente ses tarifs en France pour répercuter la taxe streaming

Logo Spotify avec notes de musique

Spotify avait prévenu que la taxe streaming, votée plus tôt dans l’année, serait répercutée sur les abonnements. L’entreprise expliquait alors qu’elle n’avait pas le choix, car la rentabilité de son service était en danger.

La taxe entraine une ponction de 1,2 % sur le chiffre d’affaires pour alimenter les caisses du CNM, le Centre national de la musique. Celui-ci « commande des études sur l’industrie musicale française, et fournit des subventions financières aux maisons de disques et à l’industrie du spectacle vivant ».

« Bien que Spotify ait travaillé dur pour trouver des solutions alternatives, le gouvernement français a finalement décidé d’imposer cette taxe de 1,2 % à tous les services de streaming musical. Spotify s’engage à défendre les artistes et continuera à reverser près des deux tiers de ses revenus aux ayants droit (soit plusieurs centaines de millions d’euros en France en 2023). À l’avenir, les augmentations supplémentaires de la taxe CNM seront reflétées dans nos plans tarifaires en France et nous continuerons à exhorter le gouvernement à trouver des moyens alternatifs pour ce financement », explique Spotify dans l’email actuellement envoyé aux abonnés.

Alors qu’on pouvait s’attendre à au moins 1 euro de plus, il n’en est rien. L’abonnement Premium passe ainsi de 10,99 à 11,12 euros, soit 13 centimes de plus. De même, l’offre Duo évolue de 14,99 à 15,17 euros (18 centimes de plus), l’offre Famille de 17,99 à 18,21 euros (22 centimes de plus) et l’offre étudiante de 5,99 à 6,06 euros (7 centimes de plus).

L’évolution tarifaire se fait donc en douceur. Elle sera répercutée dès la fin du mois en cours pour les personnes abonnées.

☕️ xAI lève 6 milliards de dollars pour commercialiser ses premiers produits

xAI, startup fondée par Elon Musk pour participer activement à la course à l’intelligence artificielle, vient de clore avec succès une levée de fonds. 6 milliards de dollars ont été collectés. Valor Equity Partners, Vy Capital, Andreessen Horowitz, Sequoia Capital, Fidelity, Prince Alwaleed Bin Talal et Kingdom Holding sont cités comme participants.

La nouvelle levée de fonds porte la valeur de xAI à 24 milliards de dollars. Dans son billet d’annonce, xAI explique que cet argent servira à « commercialiser les premiers produits de xAI, à mettre en place une infrastructure avancée et à accélérer la recherche et le développement de technologies futures ». L’entreprise souhaite clairement se faire une place parmi les « grands » du secteur, dont OpenAI (donc Microsoft) et Google.

Toujours dans le communiqué, xAI dit se concentrer sur le développement de « systèmes d’IA avancés qui sont véridiques, compétents et maximalement bénéfiques pour l’ensemble de l’humanité ». Sa mission est de « comprendre la nature de l’univers », ajoute l’entreprise. Message renforcé par Elon Musk.

xAI dit en outre recruter pour de nombreux postes et « personnes talentueuses prêtes à rejoindre une petite équipe dont l’objectif est d’avoir un impact significatif sur l’avenir de l’humanité ».

Elon Musk, en réaction à l’annonce sur le compte X officiel, a indiqué que « d’autres annonces arriveront dans les semaines qui viennent ».

☕️ Le Comité national d’éthique du numérique est un tantinet rétréci, mais pérennisé

Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé

Créé en 2019, le Comité national pilote d’éthique du numérique (CNPEN) devient Comité consultatif national d’éthique du numérique (CCNEN). Il est pérennisé pendant cinq ans, relève l’AFP.

Un décret gouvernemental publié ce samedi 25 mai, jour de clôture du salon VivaTech, précise qu’il sera « composé de vingt membres outre son président », contre 25 jusqu’à ce jour.

Y figureront un membre du Conseil d’État et un membre de la Cour de cassation, sept personnalités qualifiées choisies en raison de leur compétence et de leur intérêt pour les enjeux d’éthique du numérique proposée par les ministres chargés du numérique, de la sécurité intérieure, de la recherche, du travail, de la santé, de la culture et de l’éducation nationale.

Y siègeront également six personnalités appartenant aux secteurs de la recherche scientifique et dotées d’une expertise particulière sur des sujets numériques, dont un membre de l’Académie des sciences et de celle des technologies, un représentant de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA), du CNRS, de France Universités et de la Conférence des grandes écoles.

Seront aussi désignées trois personnalités qualifiées choisies en raison de leur compétence et de leur intérêt pour les enjeux d’éthique, dont un membre du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (C.C.N.E.), un membre de la CNIL et un membre du Conseil national du numérique (CNNum).

Enfin, deux personnalités qualifiées issues de la société civile seront choisies par le président du Conseil économique, social et environnemental « en raison de sa connaissance de l’entreprise, de l’industrie et du monde du travail », et par le Défenseur des droits « en raison de son action dans le domaine de la protection des droits des personnes dans le numérique ».

Leur mission sera de « contribuer à la réflexion sur les enjeux d’éthique soulevés par les avancées des sciences, des technologies, des usages et des innovations dans le domaine du numérique et leurs différents impacts, notamment sociaux, économiques, environnementaux, individuels ou éducatifs », « en toute indépendance », et plus particulièrement :

  1. De formuler des recommandations ou des avis à destination des autorités publiques visant à promouvoir le développement d’une éthique du numérique ;
  2. D’animer ou d’organiser des évènements publics, débats ou ateliers de sensibilisation aux problématiques relatives à l’éthique du numérique notamment à destination des autorités publiques ;
  3. De contribuer aux réflexions internationales en matière d’éthique du numérique, notamment en développant les échanges avec les entités de pays étrangers conduisant des missions similaires.

Le mandat du président, nommé par le chef de l’État, ainsi que celui de ses membres, est d’une durée de trois ans, renouvelable une fois, précise l’AFP.

Le décret précise que le comité peut être saisi par le Président de la République, le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, le président du Sénat ou un membre du Gouvernement, ainsi que par un établissement d’enseignement supérieur, un établissement public ou une fondation reconnue d’utilité publique, « sous réserve qu’ils aient pour activité principale la recherche, le développement technologique ou la promotion du numérique », et qu’il « peut également se saisir de questions posées par toute autre personne ou par un ou plusieurs de ses membres ».

☕️ Des éditeurs remplacent leurs traducteurs par des IA

GeoComix

« Il n’y a aucune raison que l’édition vive dans une réserve alors que l’intelligence artificielle finira par être utilisée dans tous les secteurs », explique au Figaro Renaud Lefebvre, directeur général du syndicat national de l’édition (SNE).

« Le téléphone a commencé à moins sonner, puis les deux maisons avec qui j’ai l’habitude de travailler m’ont tout simplement annoncé qu’elles préféraient se tourner vers des solutions d’intelligence artificielle, faute de moyens », confie de son côté Capucine, traductrice de livres pratiques, d’ouvrages de développement personnel et de biographies de stars.

« C’est la deuxième maison en quatre mois qui me propose des contrats au rabais, en troquant mon statut d’auteur pour celui de prestataire de services », témoigne un autre traducteur : « On me demande désormais d’éditer à la marge des textes, qui ont préalablement été traduits par une machine ».

« Dans les traductions littéraires, l’utilisation de l’intelligence artificielle n’est pas envisageable », tempère Anne Michel, à la tête du département étranger chez Albin Michel, qui note que « Dans les contrats rédigés par les maisons d’édition anglo-saxonnes, il est désormais demandé très spécifiquement, depuis plus de six mois, que les traductions soient faites par des humains et non par la machine ».

A contrario, des éditeurs de BD, mangas et webtoons se tournent désormais vers GeoComix/ComixSuite, une start-up française qui développe depuis 8 ans « une Intelligence Artificielle unique capable d’extraire et d’analyser tous les éléments présents sur une page de bande dessinée », de sorte d’automatiser la traduction et la réécriture des légendes dans plusieurs langues.

Une société britannique, DeepZen, « promet de son côté aux éditeurs de diviser par dix le temps de production d’un livre audio, et par quatre le coût de conception ». Le Figaro relève qu’Audible « propose déjà plus de 40 000 livres audio dont les voix sont générées par IA », et que le deuxième groupe d’édition du monde, HarperCollins, vient de son côté d’officialiser un partenariat avec la start-up de clonage de voix, ElevenLabs, afin d’élargir son catalogue de livres audio en langues étrangères à coût réduit.

« Nous sommes dans un moment pivot. C’est inévitable que des emplois soient décimés dans les prochains mois », explique au Figaro Stephan Kalb, membre du bureau de l’association professionnelle LESVOIX qui, avec le Syndicat Français des Artistes interprètes (SFA), a lancé une pétition en janvier, Pour un doublage créé par des humains pour des humains, qui affiche plus de 120 000 signatures :

« Nous risquons d’être parmi les premier·es à être remplacé·es, à très court terme par les outils de l’intelligence artificielle générative (IAG), capables de traduire, cloner, synthétiser des textes, des voix, des interprétations et des émotions avec une similitude étonnante. Nous sommes en première ligne car le traitement des données vocales nécessite moins de puissance de calcul que l’image. »

☕️ Constellation Kuiper : désorbitage pour Protoflight, Amazon prépare la suite

Kuiper est le nom de la constellation de satellites d’Amazon, qui doit concurrencer Starlink de SpaceX. Après des déboires avec les lanceurs, les deux premiers prototypes – Kuipersat-1 et Kuipersat-2 – ont finalement décollé en octobre dernier, à bord d’une fusée Atlas V.

Un mois plus tard, l’entreprise affirmait que tous les systèmes fonctionnent normalement : « Amazon confirme un taux de réussite de 100 % pour la mission du projet Kuiper Protoflight », le nom de code pour la phase de test avec les deux prototypes.

« La dernière étape de notre mission Protoflight est la désorbitation de Kuipersat-1 et Kuipersat-2 », ajoute la société. Lors des prochains mois, Amazon utilisera les systèmes de propulsion des satellites afin d’exécuter une série de manœuvres.

« Combinées à la traînée naturelle de l’atmosphère terrestre, ces manœuvres abaisseront progressivement les satellites à une altitude d’environ 350 km ». Après quoi, ils se désintégreront lors de la rentrée atmosphérique.

Au sol, la suite des événements se prépare avec la fabrication de satellites et l’installation des segments au sol dans plusieurs pays à travers le monde.

Il y a deux ans, Amazon signait un contrat historique avec Arianespace pour lancer ses satellites, avec pas moins de 18 vols. La société prévoyait alors « jusqu’à 83 lancements de charges lourdes avec Arianespace, Blue Origin et United Launch Alliance, fournissant la capacité de déployer la majorité de notre constellation initiale de 3 236 satellites ».

☕️ Les « innovations » de l’intelligence artificielle à l’Urssaf : des chatbots

Ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave présentait le 24 mai à Toulouse les innovations de l’Urssaf en matière d’usage de systèmes d’intelligence artificielle.


En pratique, « 2 voicebots, 9 chatbots et 3 livechats qui ont d’ores et déjà été déployés à travers 15 caisses régionales, pour améliorer la rapidité et la qualité de réponse aux usagers », et la volonté d’aller plus loin que ces premières expérimentations grâce à l’IA générative, qui « apporte de nouvelles perspectives pour améliorer les services aux usagers ».

En 2023, à travers la France, 4,8 millions d’usagers auraient ainsi interagi avec les chatbots de l’Urssaf. Damien Ientile, directeur général de l’Urssaf, a par ailleurs souligné le test d’un robot de classification des mails, pour orienter « des e-mails et formulaires des usagers vers les équipes compétentes afin d’accélérer les délais de traitement ».

Thomas Cazenave a par ailleurs annoncé un déploiement d’outils d’IA par l’Urssaf partout en France à horizon 2027, assurant que ceci s’intégrait dans le « projet de simplification du pays voulu par le président de la République », et non dans un but d’économies.

Interrogée par Ouest-France, la secrétaire nationale de la fédération CFDT Protection Sociale Travail et Emploi appelle à l’information, la formation et la consultation des salariés sur le sujet. Elle souligne aussi que les résultats des tests menés au sein de certaines Urssaf sont mitigés, avec des réponses « souvent à côté de la plaque ».

☕️ La vidéosurveillance algorithmique sera aussi expérimentée à Roland Garros

Après avoir testé la vidéosurveillance algorithmique lors des concerts de Taylor Swift, la RATP utilise de nouveau ce dispositif encadré par la loi « Jeux Olympiques » dans le cadre de Roland Garros.

Un arrêté de la préfecture daté du vendredi 24 mai (pdf) a été repéré par le bot Mastodon « Attrap’Surveillance » de la Quadrature du Net.

Celui-ci prévoit l’autorisation donnée à la RATP de mettre en œuvre l’outil de traitement algorithmique dénommé « Cityvision » développé par la société Wintics entre le 26 mai, 8h et le 10 juin, 8h « à l’occasion du tournoi international de tennis de Roland Garros ».

Les stations concernées sont Boulogne Jean-Jaurès, Porte d’Auteuil, Michel-Ange Molitor, Michel-Ange Auteuil, Porte de Saint-Cloud, Odéon, Franklin Roosevelt, Havre-Caumartin et République.

Un second arrêté autorise la SNCF à connecter 33 caméras des gares de Javel et du Pont de Garigliano au système « Cityvision » de Wintics.

Le dispositif est testé pour détecter les intrusions en zone interdite au public ou sensible, les mouvements de foule dans des zones à risques, les densités anormalement élevées et la présence d’un bagage abandonnée.

Contrairement à la SNCF, qui la mentionne déjà sur sa page consacrée à l’« Expérimentation vidéo augmentée JOP 2024 », la RATP n’a pas encore signalé cette expérimentation sur sa page de Politique générale de confidentialité, ce qu’elle avait pourtant fait pour l’expérimentation lors des concerts de Taylor Swift.

La holding du « plus jeune milliardaire de France » placée en liquidation judiciaire

Hubside.down
Un magasin Hubside.Store

Les 17 sociétés du groupe Indexia de Sadri Fegaier, souvent présenté comme « plus jeune milliardaire de France », employaient 400 personnes. Il avait déjà été condamné pour « pratiques commerciales trompeuses » par la DGCCRF et la CNIL.

« La justice a finalement condamné l’une des plus grosses arnaques à la consommation de ces dernières années, une affaire de ventes abusives qui a fait des milliers de victimes », résume Libération.

Le tribunal de commerce de Paris vient en effet de prononcer la liquidation judiciaire de 17 sociétés du groupe Indexia de Sadri Fegaier, spécialisé dans les assurances pour téléphones et les services liés aux produits multimédia, précise Le Dauphiné :

« Criblées de dettes, massivement accusées d’escroquerie (le groupe, spécialisé dans l’assurance affinitaire, était devenu le champion des prélèvements indus, impossibles à stopper). »

Des « pratiques commerciales trompeuses »

Une fin d’activité qui intervient un mois après celle de la Sfam, l’entité historique du groupe, relève La Tribune :

« De quoi enterrer un peu plus les espoirs des milliers de clients victimes de prélèvements abusifs sur leur compte bancaire de se voir rembourser les sommes ponctionnées sans leur accord. Les conséquences seront aussi sociales puisque des centaines de salariés des sites de l’entreprise réclamaient le paiement de leurs salaires. »

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), saisie de nombreuses « alertes répétées de clients se plaignant de méthodes de souscription douteuses, avec des prélèvements non désirés et répétés », rappelle Libération, avait en effet « conclut à des pratiques commerciales trompeuses » :

« Le groupe doit également répondre d’un système mis en place pour limiter les résiliations. Les montants, encore plus importants que dans l’affaire de la Sfam, pouvaient atteindre plusieurs milliers d’euros par client en quelques mois. »

Les « nombreux signalements » de consommateurs dénonçant des prélèvements indus avaient conduit la DGCCRF à ouvrir « une deuxième enquête » pour « pratiques commerciales trompeuses ».

Deux condamnations de la CNIL

La CNIL l’avait également condamné, ces derniers mois, à deux amendes de 310 000 et 525 000 euros « pour avoir utilisé à des fins de prospection commerciale des données fournies par des courtiers en données, sans s’assurer que les personnes concernées avaient valablement consenti à être démarchées ».

« En parallèle de la mise en liquidation de ces entités, Sadri Fegaier, 44 ans, et plusieurs sociétés de son empire doivent être jugés en correctionnelle à l’automne pour pratiques commerciales trompeuses », relève La Tribune :

« De nouvelles investigations ont amené au renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de Sadri Fegaier et de six de ses sociétés. Une audience aura lieu le 12 septembre prochain au civil, mais les chances pour les victimes d’être remboursées paraissent minces. »

Un procès à venir, 400 employés sur le carreau

Sadri Fegaier et plusieurs sociétés de son empire seront également jugés en correctionnelle à l’automne, précise l’AFP. Il devra répondre de deux chefs d’accusation, résume France Bleu : pratiques commerciales trompeuses et obstacle à l’exercice des fonctions de constatation des infractions au code de la consommation, « c’est-à-dire entrave à l’enquête de la répression des fraudes ».

« On peut dire que c’est une page qui se tourne. Cette réussite, cette comète qu’était Indexia vient de s’écraser », explique à France Bleu Nicolas Zeimetz, délégué CFDT de la SFAM Roanne, présent à l’audience :

« « Quand le business-plan d’une entreprise repose sur une escroquerie, ça ne peut pas fonctionner » ; ce sont les mots très forts prononcés par Madame la procureure, qui a établi un lien entre le sort des salariés qui se retrouvent le bec dans l’eau et celui des clients, qu’on peut appeler des victimes, qui restent clairement sur le carreau. »

« Les clients ont deux mois à compter de la publication de la liquidation au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc) pour déclarer leur créance (et espérer un remboursement, au moins) », explique l’avocate qui représente de nombreuses victimes.

France Bleu estime qu’ « environ 400 employés » sont directement concernés par les liquidations judiciaires des 17 entités du groupe Indexia. Son site web indique désormais un message d’erreur « 502 Bad gateway », celui d’Hubside une « Error 503: Service Unavailable » :

« Pour améliorer la qualité de service, votre site est temporairement inaccessible.
Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous invitons à revenir plus tard.
»

☕️ Sur iOS, Apple réserve le développement des moteurs tiers aux sociétés européennes

logo apple

Depuis l’arrivée d’iOS 17.4, Apple permet l’utilisation d’un moteur de rendu autre que Safari pour les utilisateurs européens. Un changement majeur pour les navigateurs Chromium, tout comme pour Firefox. Tout ce petit monde s’entraine depuis longtemps avec des versions internes de leur moteur adaptées à iOS et iPadOS.

On savait déjà que cette capacité serait réservée aux utilisateurs européens, avec des appareils situés physiquement dans l’Union. On découvre maintenant que cette barrière va plus loin, puisqu’elle empêche les développeurs de travailler sur la question s’ils ne sont pas eux-mêmes au sein de l’Union.

C’est l’information révélée par The Register, expliquant le blocage géographique pour les équipes de développement. Il leur est par exemple impossible de tester une préversion interne du navigateur pensé pour l’Europe si l’appareil de test n’y est pas lui-même.

« En empêchant les ingénieurs du monde entier de travailler sur leurs vrais navigateurs, à moins qu’ils ne soient physiquement situés dans l’UE, Apple les empêche d’être compétitifs ou peut-être même d’être livrés sur iOS. C’est clairement absurde, cela n’a aucune justification raisonnable et ne peut être décrit que comme une conformité malveillante », a indiqué Alex Moore, directeur d’Open Web Advocacy, à The Register.

Seuls Opera et Vivaldi ne semblent pas concernés, les bureaux étant dans l’espace économique européen. Google, Microsoft et Mozilla sont en revanche impactés.

☕️ ICQ fermera ses portes le 26 juin, « I’ll be back » annonce le compte X

C’est via un message placardé en gros sur son site que la messagerie annonce la fin à venir, le 26 juin. « Vous pouvez discuter avec des amis dans VK Messenger, et avec des collègues de VK WorkSpace », est-il indiqué.

ICQ a pour rappel été lancé en 1996 (deux ans avant la création de Google, huit ans avant Facebook) et veut dire « I Seek You » (je te cherche). La messagerie est tombée dans le giron d’AOL en 1998. Dans les années 2000, la concurrence est arrivée en force, avec Skype et Windows Live Messenger.

Pour certains, ICQ est encore synonyme d’UIN (User Identification Numbers) qui permet de s’identifier. En 2010, AOL revend ICQ à Digital Sky Technologies, devenue mail.ru.

Sur X, le compte officiel publie plusieurs GIF de Terminator avec le fameux message « I’ll be back » (« je reviendrai » dans la langue de Molière), sans plus de précision.

Firefox prépare une révision de ses onglets, avec regroupement et organisation verticale

Source : la commu
Logo de Firefox

Mozilla travaille sur plusieurs améliorations attendues de longue date pour Firefox, dont une nouvelle gestion des onglets, avec notamment une organisation verticale. Le navigateur n’échappera pas aux sirènes de l’intelligence artificielle, mais l’éditeur compte l’utiliser de manière locale et ciblée.

Firefox est en perte de vitesse. Sa part de marché baisse constamment depuis des années. Si l’on en croit les chiffres de StatCounter pour une utilisation sur des ordinateurs de bureau (desktop), le navigateur de Mozilla ne compte actuellement que pour 6,73 % des visites. Edge, de Microsoft, est pratiquement au double. Et tout ce petit monde reste très loin du roi de la catégorie : Chrome et ses 65,65 %. Toutes plateformes confondues, la part de Firefox s’effondre à 2,88 %.

On sait depuis un bon moment maintenant que Mozilla doit réagir. La fondation est très impliquée sur la scène de la vie privée et le navigateur fait déjà figure de membre à part dans le paysage. Mais l’éditeur sait aussi que les internautes attendent plus d’un navigateur : des fonctions et des performances toujours meilleures. Et ce, même si Firefox n’apparait pas plus lent que les autres à l’utilisation, différence qui ressort pourtant nettement dans les benchmarks.

Le 21 mai, Mozilla a ainsi publié une note pour prévenir de plusieurs fonctions en cours de développement et qui arriveront dans l’année qui vient. La plupart sont centrées sur la productivité et sont issues du vote de la communauté pour les fonctions les plus demandées.

Des onglets, de la personnalisation, des menus

La gestion des onglets est probablement l’un des chantiers prioritaires. Comparé à presque tous les autres navigateurs, Firefox dispose de peu d’outils. Il ne sait notamment pas les regrouper et leur affecter des thématiques.

Mozilla confirme que le regroupement d’onglets est bel et bien prévu. L’éditeur ne donne cependant aucune précision sur son fonctionnement. On sait aussi que l’organisation verticale des onglets est au programme, de même qu’une barre latérale. Ces deux dernières fonctions sont actuellement en test dans le canal Nightly. Le 15 avril, Mozilla indiquait qu’elles étaient encore à l’état de prototypes.

Avec les améliorations pour les onglets, Mozilla ajoutera – enfin ! – une vraie gestion des profils. Elle « vous aidera à séparer vos navigations scolaire, professionnelle et personnelle, tout en les rendant facilement accessibles », indique l’éditeur. Là encore, les profils existent chez la concurrence depuis longtemps. Mozilla aurait cependant une carte à jouer en intégrant la possibilité de protéger ces profils par des mots de passe ou des codes PIN.

Mozilla promet également une révision des menus, estimés trop encombrés aujourd’hui. Les nouveaux menus donneront la priorité aux actions principales, ce qui est toujours la promesse dans ce genre de cas. Même genre de révision pour les paramètres de confidentialité, que Mozilla veut rendre plus intuitifs.

Plus anecdotique, on pourra davantage personnaliser le fond d’écran des nouveaux onglets.

De l’IA, oui, mais façon Mozilla

L’éditeur évoque les performances, mais simplement pour parler de leur amélioration continue. La fondation rappelle au passage qu’elle a intégré le projet Interop, qui réunit tous les principaux éditeurs de navigateurs pour gommer les différences de rendu.

Elle a cependant plus à dire sur l’intelligence artificielle. Elle rappelle que des fonctions comme l’édition de PDF ou la traduction n’ont pas besoin, dans Firefox, de contacter des serveurs. Mozilla dit vouloir garder la même approche pour toutes les fonctions, y compris celles alimentées par l’IA. Elle indique d’ailleurs qu’il s’agit d’une demande forte des utilisateurs.

Quelles que soient les futures fonctions de Firefox dopées à l’IA, elles s’exécuteront sur la base de modèles locaux. La fondation donne un seul exemple : la génération d’un texte alternatif pour les images insérées dans les PDF. Ce texte rendra les documents « plus accessibles aux utilisateurs malvoyants et aux personnes souffrant de troubles de l’apprentissage. Le texte alt est ensuite traité sur votre appareil et enregistré localement au lieu d’être stocké dans des services en nuage, ce qui garantit que les améliorations de ce type sont effectuées dans le respect de votre vie privée ».

De quoi mieux se battre ?

Il est certain que des fonctions supplémentaires ne seront pas de trop. Mais il restera difficile de lutter contre les trois mastodontes du secteur que sont Chrome, Safari et Edge. Et pour cause : Chrome est proposé systématiquement par le moteur de recherche le plus utilisé au monde, les deux autres sont intégrées aux systèmes d’exploitation de leur éditeur.

Nous suivrons ces ajouts de près, une bonne partie de la rédaction se servant quotidiennement de Firefox.

☕️ Espace : en plus de l’ESA, 12 pays signent la Charte Zéro Débris

Espace et pollution : illustration parodiant une scène du film E.T avec un camion poubelle

En novembre dernier, l’Agence spatiale européenne dévoilait « la première Charte Zéro Débris au monde ». Aujourd’hui, l’Agence annonce que douze nations l’ont signé, « renforçant ainsi leur engagement en faveur de la durabilité à long terme des activités humaines en orbite terrestre ».

C’est la première fois que des pays souscrivent au niveau national, en plus de l’Agence qui l’a déjà signé en tant qu’Organisation internationale (OIG) : l’Autriche, la Belgique, Chypre, l’Estonie, l’Allemagne, la Lituanie, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, la Suède et le Royaume-Uni. La France est absente.

L’ESA ajoute que « plus de 100 organisations ont promis d’adhérer elles aussi à cette initiative dirigée par la communauté spatiale au cours des prochains mois ». Des partenaires industriels et universitaires ainsi que des ONG devraient aussi signer la charte début juin lors d’un salon aéronautique.

Rappelons que la question des débris présente un risque important pour les satellites en orbite (qu’ils soient privés ou publics) s’ils devaient se multiplier de manière importante. Par exemple, « un flocon de peinture ou un petit fragment de métal pas plus grand que quelques millièmes de millimètre de diamètre » a causé un éclat sur une des vitres de la Cupola de la Station spatiale internationale (ISS).

☕️ Atari rachète la marque et 200 jeux… Intellivision

Voilà une brève qui ne devrait pas trop parler aux plus jeunes, et qui donnera un coup de vieux aux autres. Dans la fin des années 70 et les années 80, Atari et Mattel se livraient une guerre dans le domaine des consoles de jeux, souvent qualifiée de première guerre des consoles.

Atari venait de sortir sa console Atari 2600, Mattel répondait peu de temps après avec l’Intellivision, un mot valise pour Intelligent Television. « Unir Atari et Intellivision après 45 ans met fin à la plus longue guerre des consoles de l’histoire », explique Atari dans son communiqué.

L’accord porte sur « les droits de plus de 200 titres du portefeuille Intellivision et des marques commerciales Intellivision ». Phil Adam, CEO d’Intellivision Entertainment, affirme être convaincu qu’Atari sera « un gardien responsable de la marque Intellivision ».

« C’était une opportunité très rare de réunir d’anciens concurrents et de rassembler les fans d’Atari, d’Intellivision et de l’âge d’or du jeu vidéo », a déclaré Wade Rosen, président-directeur général d’Atari.

Et pour sceller ce rachat, Atari annonce… de nouveaux t-shirts Intellivision (cachez votre joie). Vous en voulez plus ? D’autres « vêtements et objets de collection » vont arriver, sans plus de détails.

☕️ Droits voisins : X devra répondre aux demandes de transparence publicitaire des médias français

Logo de Twitter et de X

Saisi par une dizaine de médias, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné jeudi en référé à l’ex-Twitter de leur fournir, « dans un délai de deux mois », une série de données commerciales permettant d’évaluer les revenus que le réseau social tire de leurs contenus, rapporte l’AFP.

Le juge des référés ordonne à X de communiquer aux médias demandeurs le nombre de vues et le taux de clics sur leurs publications, le nombre moyen d’engagements (retweets, citations, réponses, j’aime, partages…), ainsi que « les revenus publicitaires générés en France sur X » en lien avec ces publications, selon le jugement dont l’AFP a eu copie.

X se voit aussi demander la description du fonctionnement de ses algorithmes conduisant à afficher les publications. Ces données, « qui devront rester confidentielles entre les parties », sont en effet nécessaires pour une « évaluation transparente » de la rémunération que les médias estiment due au titre des droits voisins.

Les groupes Le Monde (Le Monde, Télérama, Courrier International, Le Huffington Post, Malesherbes Publications et L’Obs), Le Figaro et Les Échos-Le Parisien, suivis par l’Agence France-Presse, avaient en effet assigné en référé X et sa filiale française, qui refusaient de négocier.

« Lorsqu’on achète 44 milliards de dollars un réseau social », comme l’a fait Elon Musk en promettant d’en faire « la source d’information la plus fiable », « venir soutenir qu’on n’utilise pas les contenus journalistiques, c’est extraordinaire », a plaidé Me Alexandre Limbour, conseil des éditeurs de presse.

L’avocate de X, Me Isabelle Leroux, a de son côté soutenu que le réseau social n’était « pas assujetti » au droit voisin, car il reposait « sur ce que postent les utilisateurs ». Elle regrette que X soit ainsi « mis au pilori », en rappelant que son activité « n’est pas celle de Google ou Facebook ».

☕️ Divorce entre Samsung et iFixit

En mars 2022, iFixit annonçait un partenariat avec Samsung pour fournir à ses clients un programme « d’auto-réparation » de leurs smartphones Galaxy. « Nous travaillons avec Samsung pour améliorer leur guide de réparation et leurs offres de pièces de rechange », expliquait alors le CEO d’iFixit.

iFixit : « Nous sommes déçus »

Deux ans plus tard, c’est la fin et Samsung en prend pour son grade : « malgré tous nos efforts, nous n’avons pas été en mesure de tenir cette promesse. En essayant de construire cet écosystème, nous avons constamment été confrontés à des obstacles qui nous ont fait douter de l’engagement de Samsung à rendre la réparation plus accessible ». « Nous sommes déçus, mais nous ne nous excuserons pas pour notre optimisme initial », ajoute l’entreprise.

En cause, des quantités de pièces insuffisantes et des tarifs trop élevés : « Le prix des pièces était si élevé que de nombreux consommateurs ont choisi de remplacer leurs appareils plutôt que de les réparer ». Résultat des courses : « À partir de juin 2024, iFixit ne sera plus le distributeur tiers désigné de pièces et d’outils de Samsung ».

iFixit ne supprimera aucun guide et continuera d’en proposer de nouveaux, comme il le fait avec n’importe quel autre fabricant. Le site continuera de vendre des pièces détachées, comme c’était déjà le cas avant le partenariat.

Les « drôles » de contrats entre Samsung et les réparateurs indépendants

Le même jour que l’annonce du divorce entre Samsung et iFixit, 404 Media revient sur la relation entre Samsung et les réparateurs indépendants. Dans un article intitulé « Samsung exige des ateliers de réparation indépendants qu’ils partagent les données des clients et dénoncent les personnes qui utilisent des pièces de rechange », nos confrères dépeignent un climat malsain.

En plus de transmettre des données personnelles des clients à Samsung, les réparateurs indépendants doivent « « démonter immédiatement » les appareils dont les pièces « n’ont pas été achetées à Samsung » », ajoutent nos confrères. C’est en tout cas ce qu’il en ressort d’un contrat entre Samsung et un réparateur indépendant.

Samsung et la réparation des smartphones, c’est une drôle d’histoire…

Windows Recall : une surveillance locale et isolée, mais…

Local recall
Entrepôt avec des milliers de cartons

Mise à jour du 24 mai 2024 à 10h55 : Microsoft a mis à jour sa fiche technique sur Recall. La compatibilité avec les navigateurs ne s’étendait qu’à ceux basés sur Chromium. Dans la nouvelle version, Firefox est maintenant mentionné comme pris en charge.

Recall est une fonction de Windows 11 présentée avec les PC Copilot+. Chargée d’enregistrer tout ce qui se passe sur l’ordinateur pour le régurgiter en cas de recherche, la fonction pose de nombreuses questions, notamment sur la vie privée. Microsoft a apporté plusieurs éclairages.

Lundi, Microsoft a officialisé les PC Copilot+. Une nouvelle génération de machines, toutes équipées de Snapdragon X Plus ou Elite, avec 16 ou 32 Go de RAM et au moins 256 Go de stockage (SSD PCIe 4.0). Ces ordinateurs ont tous Windows 11 (pour Arm) et des fonctions dédiées, conçues pour exploiter le NPU des SoC de Qualcomm, dont la puissance indiquée est de 45 TOPS (on ne connait pas la précision).

Parmi les fonctions présentées, Recall est celle qui a clairement retenu le plus l’attention. Elle a pour mission de surveiller (difficile de le dire autrement) tout ce qui se passe sur l’ordinateur. Elle prend régulièrement des clichés de l’écran pour en analyser le contenu. Dès lors, en passant par la recherche, on peut lancer une requête en langage naturel pour retrouver une information, un document sur lequel on a travaillé, une vidéo ou à peu près n’importe quoi d’autre.

Certaines informations avaient été données (et indiquées dans notre article sur la conférence Build 2024), mais on en sait désormais plus sur le fonctionnement, ses limites et surtout ses contrôles de sécurité.

Un fonctionnement local

Lors de la Build, Microsoft a précisé quelques détails sur le fonctionnement. Ils sont désormais repris dans une fiche technique. On sait ainsi que Recall n’est censé fonctionner que localement. En d’autres termes, il n’y a pas communication avec les serveurs, les informations étant enregistrées sur le stockage local. Microsoft affirme qu’aucune information n’est jamais envoyée à ses serveurs. L’entreprise ajoute qu’elle n’a aucune visibilité sur les données et ne peut pas s’en servir. Quand Recall est occupé à faire des captures, une icône apparaît à droite de la barre des tâches, dans la zone de notification (systray). Il n’est pas précisé ce qui se passera en cas de remplacement de la machine ou de réinstallation complète de Windows. L’historique de Recall prend au moins 25 Go et jusqu’à 150 Go pour un disque de 1 To. Ce stockage doit permettre de garder en mémoire l’activité des trois derniers mois. On imagine mal une synchronisation avec OneDrive ou un autre service en ligne. Il est donc probable que les informations soient perdues en cas de gros problème. Précision importante : le stockage des informations se fait par compte utilisateur. Un compte ne peut pas accéder aux informations d’un autre, à moins d’avoir explicitement les droits pour le faire, comme avec le reste des informations. L’ensemble est basé sur plusieurs SLM (petits modèles de langage) exécutés localement. On ne connait pas (encore ?) le détail de ces modèles, si ce n’est qu’on y retrouve au moins un représentant de la famille Phi-3. Microsoft a présenté plusieurs nouveaux modèles pendant sa conférence Build, ainsi que l’API Phi Silica pour les exploiter sous Windows 11. La question de la consommation entrainée par Recall n’est pas abordée.

Ce que voit Recall

Il est plus simple de dire que Recall voit tout, en dehors de quelques exceptions. Toute information visible à l’écran peut faire l’objet d’une analyse, à moins qu’il ne s’agisse d’un flux vidéo protégé par un DRM. Auquel cas, Windows signalera à Recall qu’il s’agit d’un contenu protégé et la capture n’intègrera pas l’image du flux. Si l’on part du principe que Recall enregistre tout et peut retrouver n’importe quel type d’information, la question de la vie privée est prégnante. Microsoft précise que sa fonction ne modère pas les contenus. Si vous avez tapé un mot de passe dans un champ non masqué, celui-ci apparaîtra dans les captures. En mode navigation privée, Recall ne récolte pas d’informations et ne prend pas de capture des pages web. Dans la note technique, il est précisé qu'Edge, Firefox et l'ensemble des navigateurs basés sur Chromium sont compatibles.

Du contrôle et des filtres

Venons-en à la partie qui nous intéresse. Microsoft indique qu’au premier lancement d’un PC Copilot+, l’utilisateur est informé de l’existence de Recall et se voit proposer d’aller en voir les options. En cas d’acceptation, Paramètres s’ouvre sur une nouvelle section. Microsoft précise que l’on peut arrêter l’enregistrement des captures à tout moment. Il s’agit du premier réglage sur la capture. Auquel cas, Recall s’arrête et l’utilisateur – a priori – n’en entend plus parler. On parle donc bien d'un opt-out. Pour les personnes intéressées par la fonction, il est possible d’en moduler le fonctionnement grâce aux filtres. Ces derniers permettent d’interdire à Recall les captures dans un certain contexte, des applications spécifiques ou des sites web. Là encore, l'ensemble des navigateurs paraissent compatibles. Dans la version précédente de la note, Microsoft n'évoquait que ceux basés sur Chromium. Les filtres fonctionnent comme une liste noire. On aurait aimé la possibilité de créer une liste blanche, pour pointer au contraire les applications pour lesquelles on souhaite spécifiquement que Recall fonctionne, éliminant tout le reste. Microsoft ajoute que les entreprises pourront également gérer la fonction via une politique de groupe.

Le grand livre des secrets

Recall n’est plus si mystérieux, son fonctionnement étant globalement expliqué. Pour quiconque cherche un outil – apparemment puissant – de recherche d’informations pour s’y retrouver dans la masse de ses activités, la fonction pourrait être le Graal. Son avantage tient dans les captures. Comme le montrent les exemples fournis par Microsoft, elles ont deux gros avantages : elles donnent du contexte aux résultats de la recherche et sont indépendantes du type de stockage utilisé. Ouvrir des documents depuis le cloud n’empêchera donc pas d’en référencer les informations, par exemple quand on se sert de OneDrive en mode Fichiers à la demande (les données ne sont téléchargées que lorsqu’on en a besoin). Mais en dépit des garde-fous mis en place par Microsoft, la question de la vie privée reste au premier plan. Que les données ne quittent jamais l’ordinateur et soient indépendantes pour chaque compte constitue plus une approche élémentaire qu’une réelle réponse. Dans l’absolu, on reste face à une fonction capable de régurgiter toute activité d’une personne, surtout si les réglages n’ont pas été changés. On peut littéralement plonger dans la vie d’une personne. Et c’est d’autant plus simple que – magie de l’intelligence artificielle générative – l’on peut interroger cette base de données en langage naturel. Ce qui accroit la nécessité de verrouiller sa session dès que l’on quitte son ordinateur. Dans le cadre d’une machine partagée, par exemple dans une famille, on trouve souvent un unique compte pour toutes les opérations. Là aussi, ce fonctionnement peut poser problème. Finalement, la question de la sécurité ne pointe pas tant vers les mesures techniques mises en place. Microsoft semble avoir réfléchi au sujet. Elle pointe plutôt sur l’existence même de cette masse d’informations, qui transformera tout accès physique par un tiers en bombe potentielle pour la vie privée.

Le Conseil d’État ne suspend pas le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie

Le blocage du blocage est resté bloqué
TikTok

La décision était attendue pour cette semaine, elle vient de tomber : le juge des référés du Conseil d’État ne suspend pas le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie. Cela n’exclut pas un traitement de l’affaire sur le fonds (ce qui prendra certainement plusieurs mois) par la suite.

La décision du gouvernement de bloquer TikTok en Nouvelle-Calédonie était attaquée en justice par des associations et des particuliers. La Quadrature du Net estimait en effet que c’est « un coup inédit et particulièrement grave à la liberté d’expression en ligne, que ni le contexte local ni la toxicité de la plateforme ne peuvent justifier dans un État de droit ».

Pas de « conséquences immédiates et concrètes »

Dans son communiqué, le Conseil d’État rappelle que cette décision a été prise « en raison de l’utilisation de ce réseau social dans le cadre des violences en cours » avec de « très graves troubles à l’ordre public (attaques et destructions de bâtiments publics, d’infrastructures et de commerces, avec un bilan humain très lourd) », ayant entrainé la déclaration de l’état d’urgence.

Il ne détaille pas davantage les « utilisations » qui en sont faites (messagerie, propagande, désinformation… il y a plusieurs pistes). C’est pourtant une question importante, à laquelle le gouvernement n’a pas apporté de réponse.

« Je ne peux pas démontrer combien d’émeutes n’ont pas eu lieu en raison du blocage de TikTok, personne ne soutient que ça va suffire à mettre un terme aux violences, c’est un élément parmi d’autres du retour au calme », plaidait Aurélie Bretonneau, secrétaire générale adjointe du gouvernement.

Comme nous l’expliquions hier, Viginum a bien constaté des manœuvres de désinformation, mais sur deux autres réseaux sociaux, non bloqués : X et Facebook.

Quoi qu’il en soit, le juge des référés du Conseil d’État a décidé de ne pas suspendre « le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie ». Pour justifier sa décision, il explique que « les requérants n’apportent pas d’éléments pour démontrer que ce blocage a des conséquences immédiates et concrètes sur leur situation et leurs intérêts ». Or, c’est une « condition d’urgence » nécessaire pour que le juge des référés puisse intervenir.

Pas de jugement sur le fond

Le Conseil d’État balaye ainsi d’un revers de la main les arguments des plaignants, qui expliquaient « qu’on se trouverait dans une hypothèse où l’atteinte aux libertés est suffisamment grave pour que soit reconnue une présomption d’urgence, c’est-à-dire où l’urgence n’aurait pas besoin d’être démontrée ».

Comme l’explique Nicolas Hervieu sur X, cette décision « n’exclut pas qu’à l’occasion d’un recours au fond, le Conseil d’État annule la décision de blocage. Mais pas avant plusieurs mois… ».

Le @Conseil_Etat esquive tout débat sur la légalité car :
– Le blocage serait d'une ampleur limitée
– Le @gouvernementFR se serait engagé à y mettre fin "dans de très brefs délais".

Résultat : Aucun juge n'intervient face à une mesure sans précédent & sans aucune base légale… pic.twitter.com/BWOfGIJnoa

— Nicolas Hervieu (@N_Hervieu) May 23, 2024

Le paradoxe TikTok, seul réseau social concerné

Pour justifier sa décision, le juge des référés ajoute que les autres réseaux sociaux et médias ne sont pas bloqués en Nouvelle-Calédonie. De plus, bloquer TikTok « vise à contribuer au rétablissement de la sécurité sur l’archipel ». Le Conseil d’État ajoute que le gouvernement s’est « engagé à lever immédiatement ce blocage dès que les troubles auront cessé ».

« Aucun juge n’intervient face à une mesure sans précédent & sans aucune base légale… », ajoute Nicolas Hervieu. « Sans se prononcer sur la légalité (pourtant très douteuse…), le juge estime qu’il n’y a pas urgence », résume-t-il.

Il s’étonne d’ailleurs d’un paradoxe : « Pour le gouvernement, Tiktok créait une menace si grave qu’il a dû agir en urgence & sans loi au nom des « circonstances exceptionnelles » », tandis que « pour le Conseil d’Etat, bloquer Tiktok serait si indolore qu’il n’y pas d’urgence pour un juge… »

Nouvelle-Calédonie vs Union européenne

Comme nous l’avons déjà expliqué, un tel blocage serait plus difficile à mettre en place en métropole, car l’Union européenne viendrait s’inviter de force.

En effet, la Nouvelle-Calédonie (comme la Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, les Terres australes et antarctiques françaises, Wallis-et-Futuna et Saint-Barthélemy) sont des pays et des territoires d’outre-mer (PTOM). À ce titre, ils « ne sont pas intégrés à l’Union européenne » et ne tombent donc pas sous le coup du droit de l’Union.

Or l’Union avait déjà fait savoir que « des troubles à l’ordre public dans un seul État ne peuvent fonder de blocage VLOP » (pour Very Large Online Platform), et TikTok est justement une de ces « Très grandes plateformes en ligne ».

☕️ Loi SREN : l’Arcep hérite de deux nouvelles missions

La loi SREN (Sécuriser et réguler l’espace numérique) a été adoptée en France en avril, mais le Conseil constitutionnel est passé par là. Il y a quelques jours, les sages ont censuré le délit d’outrage en ligne et quatre cavaliers législatifs.

La loi a ensuite été promulguée le 21 mai, avec l’ensemble des dispositions restantes, dont celle de l’Arcep. Le lendemain, l’Autorité a publié un communiqué pour revenir sur les deux missions dont elle hérite via cette loi :

« D’une part sur le marché de l’informatique en nuage (cloud), en anticipation du règlement européen sur les données (Data Act), et d’autre part sur les prestataires de services d’intermédiation de données, en application du règlement européen sur la gouvernance des données (« Data Governance Act »).
Dans ce cadre, l’Autorité ouvre ce jour un guichet permettant aux prestataires de services d’intermédiation de données de notifier leur activité et de demander l’attribution du label correspondant, reconnu dans l’ensemble de l’Union européenne. ».

L’Autorité publie deux fiches pratiques. La première sur comment se notifier comme prestataire de services d’intermédiation de données. La seconde sur comment demander une labellisation en tant que prestataire de services.

Vie Publique rappelle que « la loi comporte plusieurs mesures : encadrement des frais de transfert de données et de migration, plafonnement à un an des crédits cloud (avoirs commerciaux), obligation pour les services cloud d’être interopérables… ». Le site ajoute que l’adaptation du Data Governance Act (le second point) est traitée par l’Arcep et la CNIL.

« La loi instaure enfin un réseau national de coordination de la régulation des services numériques. Composé de l’ensemble des autorités administratives compétentes (Arcom, CNIL, Arcep …) et des principaux services de l’État (DGCCRF, Pharos…), il sera chargé de partager des informations et de collaborer dans le champ des régulations du numérique », précise enfin Vie Publique.

Numérique en Afrique : « Nos conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne »

Dj@ngo Unch@ined

97 travailleurs Kényans cosignent une lettre ouverte demandant au président des États-Unis, Joe Biden, de mettre fin « aux conditions de travail qui s’apparentent à de l’esclavage moderne » dans l’industrie du numérique.

Alors que le président Kényan William Ruto entame la première visite officielle d’un leader africain aux États-Unis en plus de 15 ans, des travailleurs kényans du secteur du numérique en profitent pour interpeler le président américain.

Ils travaillent tous pour des entreprises états-uniennes comme Facebook, ScaleAI ou OpenAI via des sous-traitants, soit en tant que modérateurs de contenus, soit en étiquetant des données pour l’entrainement des modèles d’intelligence artificielle.

La Maison-Blanche explique dans son communiqué de presse annonçant l’accueil de William Ruto, que « les dirigeants discuteront des moyens de renforcer notre coopération dans des domaines tels que les relations entre les peuples, le commerce et l’investissement, l’innovation technologique, le climat et l’énergie propre, la santé et la sécurité ».

Cette centaine de travailleurs expliquent que ce sont « des questions dans lesquelles notre force de travail est directement et personnellement concernée ».

Exploitation et maltraitance systématique

Dans cette lettre ouverte publiée sur le site de l’ONG britannique Foxglove, qui « lutte pour rendre la technologie équitable pour tous », ils dénoncent le fait que « les grandes entreprises américaines du secteur des technologies maltraitent et exploitent systématiquement les travailleurs africains ».

Ils précisent qu’ « au Kenya, ces entreprises américaines sapent le droit du travail local, le système judiciaire du pays et violent les normes internationales du travail ». « Nos conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne » dénoncent-ils.

Il y a un an, certains travailleurs de ce secteur au Kenya ont créé un syndicat, peu de temps après la publication d’une enquête du magazine américain Time qui révélait que les travailleurs kényans ayant entraîné ChatGPT pour qu’il soit plus éthique avaient été payés moins de 2 dollars de l’heure.

Cela fait suite aussi à la plainte d’un groupe de ces travailleurs contre Meta et son sous-traitant Sama.

Pour ces travailleurs, « toute discussion commerciale entre les États-Unis et le Kenya doit tenir compte de ces abus et garantir la protection des droits de tous les travailleurs ».

Demande d’un engagement du gouvernement Biden

Ils demandent donc au gouvernement de Joe Biden de s’engager à travailler avec les employés des grandes entreprises de la Tech au Kenya. Ils réclament que le gouvernement américain veille à ce que les partenariats à venir comprennent des dispositions pour que les entreprises de son pays se conforment aux réglementations internationales du travail et qu’il empêche le démantèlement des syndicats.

Ces travailleurs kényans revendiquent aussi la possibilité que « les entreprises américaines du secteur des grandes technologies puissent être tenues responsables devant les tribunaux américains pour leurs opérations illégales à l’étranger, en particulier en ce qui concerne les droits humains et les violations du droit du travail ».

Enfin, ils demandent à ce que le « respect fondamental de la constitution et de la souveraineté du Kenya » soit au cœur des négociations entre les deux pays.

« Nous ne devrions pas avoir à sacrifier notre santé, notre bien-être et, malheureusement, dans certains cas, notre vie pour les marges bénéficiaires de Big Tech. Nous vous demandons instamment de prendre des mesures et d’examiner attentivement nos demandes dans le cadre de ces discussions et au-delà », concluent-ils.

Observer des meurtres et des viols, pour moins de 2 $ de l’heure

Kauna Malgwi, du comité directeur de l’Union africaine des modérateurs de contenu, a déclaré : « Tout le monde veut voir plus d’emplois au Kenya – mais pas à n’importe quel prix. Tout ce que nous demandons, c’est un travail digne, équitablement rémunéré, sûr et sécurisé. »

« Notre travail consiste à observer des meurtres et des décapitations, des abus et des viols d’enfants, de la pornographie et de la bestialité, souvent plus de 8 heures par jour. Beaucoup d’entre nous font ce travail pour moins de 2 dollars de l’heure.

Ces entreprises ne nous fournissent pas les soins de santé mentale nécessaires pour assurer notre sécurité. En conséquence, beaucoup d’entre nous vivent et travaillent avec le trouble de stress post-traumatique (SSPT). Nous n’avons pas été prévenus des horreurs des travaux avant de commencer. »

Leur lettre ouverte a également été approuvée par le Dr Willy Mutunga, ancien juge en chef du Kenya et éminent défenseur des droits de l’homme, précise l’ONG.

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