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☕️ Nintendo et The Pokemon Company poursuivent le développeur de Palworld en justice

Nintendo et The Pokemon Company poursuivent le développeur de Palworld en justice

Nintendo et The Pokemon Company attaquent Pocketpair, le développeur du jeu Palworld, en justice.

Lancé en accès anticipé en janvier 2024, Palworld ne s’était pas caché de ses similarités avec la franchise culte – au point de se retrouver fréquemment décrit comme un jeu de « Pokémon avec des flingues ».

En à peine trois jours, le jeu s’était écoulé à plus de 5 millions de copies… et the Pokémon Company n’avait pas tardé à annoncer qu’il enquêterait sur la potentielle violation de propriété intellectuelle.

Ce 19 septembre, Nintendo indique poursuivre ses créateurs pour violation de multiples brevets, sans donner plus de détails.

☕️ Mobilisation chez Thales Alenia Space, qui prévoit la suppression de 980 postes

Mobilisation chez Thales Alenia Space, qui prévoit la suppression de 980 postes

700 salariés de Thales Alenia Space se sont réunis à l’entrée de son usine toulousaine le 17 septembre, à l’appel d’une intersyndicale FO, CFE-CGC, CFDT et CGT. En cause : un plan social « inédit », aux yeux d’un technicien syndiqué à Force ouvrière et présent dans l’entreprise depuis 1996.

De 2023 à 2025, la coentreprise détenue majoritairement par Thales et à 33 % par Leonardo prévoit de supprimer 1 237 emplois en Europe, dont 980 en France.

Le siège social de la branche française, à Toulouse, est directement concerné : sur 2 700 emplois, 650 devraient être supprimés, rapporte Le Monde. À Cannes, 330 postes sur 1 800 devraient être supprimés.

Auprès du Monde, l’entreprise indique prévoir de redéployer les personnes concernées ailleurs chez Thales, mais la promesse ne convainc pas : pour Cécile Larue, une ingénieure système interrogée par le quotidien, « l’entreprise liquide les compétences ».

Pour justifier le plan, l’entreprise indique que les commandes sont en baisse sur le marché des satellites de communication géostationnaires civils, et ajoute que les satellites de nouvelle génération, numériques et reconfigurables en orbite, nécessitent moins de main-d’œuvre.

Si le secrétaire adjoint CFDT au conseil social et économique (CSE) de Toulouse admet les difficultés de l’entreprise, il explique que la révolution technique en cours « implique des coûts » et qualifie la période de « moment-clé ». L’intersyndicale appelle donc à une réorganisation en interne et argumente en faveur de la captation de nouveaux marchés, dont le service après-vente et la maintenance.

☕️ Data centers : inquiet pour ses ressources en eau, le Chili freine un projet de Google

Data centers : inquiet pour ses ressources en eau, le Chili freine un projet de Google

Une cour chilienne a partiellement tranché en faveur des défenseurs de l’environnement le 17 septembre : l’instance oblige Google à reprendre sa candidature pour la construction d’un data center à 200 millions de dollars dans la ville de Santiago. 


L’entreprise avait reçu en 2020 une autorisation pour son projet de Data Center de Cerrillos, mais la population locale s’est battue contre, rapporte Semafor, argumentant que la construction viendrait aggraver les effets des sécheresses en utilisant de l’eau destinée aux habitants.

Une précédente passe d’armes devant la justice avait permis d’apprendre que le data center nécessiterait 7,6 millions de litres d’eau par jour.

Le géant numérique a ensuite déclaré qu’il modifierait ses plans pour adopter un système de climatisation à l’air. La promesse n’a pas suffi à convaincre la cour, qui lui intime de revoir son estimation des coûts environnementaux du projet.

☕️ Sept administrateurs de 23andMe démissionnent

Sept administrateurs de 23andMe démissionnent

Rendue publique début 2021, la société de biotechnologie 23andMe a vu sa capitalisation réduire sans cesse depuis.

En cause : un intérêt décroissant dans les kits de tests génétique, son principal produit, et la fuite des données de 6,9 millions de ses utilisateurs, volées par des hackers.

Pour faire face, un board d’administrateurs indépendants a été constitué en mars 2024, board auquel la fondatrice de 23andMe Anne Wojcicki a soumis en juillet une proposition pour rendre la société privée à nouveau. 


L’offre a été refusée, et les sept directeurs viennent de démissionner, regrettant de n’avoir toujours pas reçu de proposition convaincante – et ne pas être convaincus qu’une telle offre serait un jour formulée.

☕️ Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025

Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025

Pour s’étendre en dehors de l’Europe, la fintech londonienne Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025.

Le projet est dans les cartons depuis longtemps : la néobanque a tenté de prendre pied dans le pays, qui compte près de 1,5 milliard d’habitants dès 2021.
 Mais la banque centrale du pays n’a approuvé ses offres de cartes prépayées et de portefeuille numérique qu’au début de l’année 2024, indique le Financial Times.

Depuis, l’entreprise a testé ses offres auprès des 4 000 employés environ qu’elle compte en Inde et réalise les derniers tests et débugs de son application pour un lancement en début d’année prochaine.

Le pays est traité comme un axe critique de diversification géographique pour Revolut : en 2023, elle réalisait 90 % de son chiffre d’affaires en Europe.

Donald Trump s’apprête à lancer sa plateforme crypto World Liberty Financial

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Donald Trump s’apprête à lancer sa plateforme crypto World Liberty Financial

Donald Trump doit lancer ce 16 septembre au soir sa plateforme de crédits et de prêts décentralisés, qui émettra sa propre cryptomonnaie, le WLFI.

Le candidat républicain l’avait promis en juillet, à l’occasion de la Bitcoin Conférence de Nashville : il s’apprêtait à lancer son propre projet dans l’écosystème des crypto-actifs. Ce sera chose officiellement faite ce soir, lorsqu’il présentera World Liberty Financial dans un « Space » (une discussion audio grand public) sur X, depuis sa résidence de Mar-A-Lago.

« Nous nous lançons dans le futur avec la crypto et laissons les banques lentes et dépassées derrière nous », indique le candidat républicain dans une bande-annonce de la discussion, préparée par Rug Radio et publiée sur le réseau social propriété d’Elon Musk.

Un projet lié à la plateforme hackée Dough Finance

Parmi les détails déjà connus : World Liberty Financial doit être une plateforme de crédits et de prêts décentralisés. Elle émettra sa propre cryptomonnaie, le WLFI.

Pour créer cette entité, dont CoinDesk a pu consulter des extraits du livre blanc, Donald Trump s’est entouré de membres d’une autre plateforme, Dough Finance. Hackée en juillet, cette dernière a perdu 2 millions de dollars.

Outre quatre anciens de Dough Finance, World Liberty Financial projet réunit les trois fils du candidat, Eric et Donald Jr comme « ambassadeurs du web3 », et Barron, 18 ans, comme « visionnaire DeFi » (pour finance décentralisée). Tous promeuvent la future plateforme sur leurs réseaux sociaux respectifs.

Le monde de la crypto, un réservoir de votes ?

La position de Donald Trump sur les crypto actifs a largement évolué au fil des années. Lui qui a par le passé moqué la crédibilité du Bitcoin compte désormais parmi ses promesses de campagne celle de faire des États-Unis la « capitale mondiale des cryptomonnaies ». Son colistier JD Vance est lui-même un ardent défenseur du secteur.

L’ex-président a d’ailleurs vendu à plusieurs reprises des NFT. Entre autres contreparties, leurs acheteurs pouvaient se voir invités à un cocktail ou un dîner avec le candidat républicain. Parmi les raisons de ce revirement, l’importance financière du monde des crypto-actifs : d’après l’ONG Citizens United, qui œuvre à rendre le financement de la vie politique plus transparent, 48 % des fonds versés par des entreprises aux campagnes républicaine et démocrate sont issues du secteur des crypto actifs en 2024.

Par ailleurs, selon la Federal Reserve (la banque centrale des États-Unis), 7 % des citoyens états-uniens détiennent des crypto-actifs. Lors d’un scrutin qui pourrait se jouer à quelques milliers de voix, toutes les niches électorales peuvent être utiles.

☕️ Microsoft parle de réparer le climat, mais vend ses IA au secteur des énergies fossiles

Microsoft compte sur l’intelligence artificielle pour aider à résoudre la « crise planétaire » face à laquelle nous nous trouvons. 
C’est du moins le sens du rapport qu’elle a publié fin 2023.

En même temps qu’elle soigne son image de leader de l’innovation climatique, cela dit, l’entreprise vend ses technologies d’IA au secteur des énergies fossiles.

Selon the Atlantic, l’entreprise a par exemple approché ExxonMobil, Schlumberger, Shell ou encore Chevron pour leur vendre des outils destinés à faciliter la recherche de nouvelles réserves de gaz et de pétrole et pour maximiser leur production.

Alors qu’elle annonçait, en 2020, œuvrer pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, l’entreprise est devenue de plus en plus discrète sur ces partenariats.

En interne, pourtant, elle continuait de travailler à les développer – des documents de l’entreprise évaluant les opportunités de ce secteur entre 35 et 75 milliards de dollars annuels. Elle considère aussi que le développement de l’intelligence artificielle permettrait, à terme, de compenser les émissions de gaz à effet de serre ainsi réalisées. Un raisonnement qui n’a rien d’évident lorsqu’il est rapporté à l’impact environnemental croissant provoqué par le boom de l’IA.

Des employés de la société ont même demandé que cette dernière amende ses « principes pour une IA responsable » pour y intégrer les enjeux environnementaux. Sans succès.

Le double discours de Microsoft est tel qu’il a poussé certains employés à se plaindre auprès de la Securities and Exchange Commission, le gendarme financier des États-Unis. Certains de ces ingénieurs, dont l’ancien directeur environnemental Lucas Joppa ou la spécialiste de la soutenabilité des data centers Holly Alpine, ont de leur côté quitté la société.

Auprès de The Atlantic, cette dernière estime que le fond du problème réside dans le soutien que la société technologique apporte à l’extraction de combustibles fossiles, alors qu’elle pourrait aider les entreprises concernées à opérer leur transition vers des énergies propres.

Alors que Microsoft prévoit de verser des centaines de milliards de dollars dans la construction de supercalculateurs nécessaires au fonctionnement des prochaines générations d’IA générative (un projet qui demanderait autant d’énergie que quatre millions de foyers américains), Lucas Joppa pointe de son côté le paradoxe de ce nouveau champ technologique : « Ce doit être la somme la plus importante que nous ayons jamais dépensée en un minimum de temps pour quelque chose que nous ne comprenons pas du tout. »

☕️ Bluesky dépasse les 10 millions d’utilisateurs

Porté par la suspension de X au Brésil, Bluesky a dépassé le 15 septembre le cap des 10 millions d’utilisateurs.

If you're reading this, you're one of the first 10 million users on Bluesky! Se você está lendo isso, você é um dos primeiros 10 milhões de usuários do Bluesky!

[image or embed]

— Bluesky (@bsky.app) 15 septembre 2024 à 21:25

En dix mois, le réseau social décentralisé, imaginé par le créateur de Twitter Jack Dorsey en 2019 (alors qu’il était encore à la tête du réseau à l’oiseau bleu), aura donc engrangé huit millions de nouveaux adeptes.

Un bond de 400 % par rapport aux deux millions d’utilisateurs séduits dans sa première année d’opération. On ignore de quel type d’utilisateurs il s’agit. La route est encore longue face aux 175 millions d’utilisateurs mensuels actifs de Threads et des 250 millions d’utilisateurs quotidiens actifs sur X.

Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Civil vs Pénal
Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Le tribunal de Saint-Denis de la Réunion a condamné les parents de deux jeunes filles à verser des dommages et intérêts à leur enseignante, victime de la diffusion de photomontages en ligne. L’avocat Alexandre Archambault détaille auprès de Next les enseignements à tirer de cette affaire.

Dans une école de La Réunion, fin 2023, des élèves ont pris des photos de leur professeure à l’insu de cette dernière, s’en sont servi pour créer des montages obscènes, puis les ont diffusés dans l’école et sur les réseaux sociaux. Alertée par le professeur principal, l’enseignante a porté plainte au civil.

Comme le rappelle Vie publique, « les affaires civiles concernent les rapports juridiques entre personnes privées ». Le pénal de son côté « fait référence à la défense des valeurs, normes et comportements jugés essentiels – par la loi – au bon fonctionnement de la société ».

À la mi-août, le tribunal de Saint-Denis de la Réunion a condamné les parents de deux élèves, mineures, à verser 1 500 euros à la plaignante en réparation de son préjudice moral, et 800 euros au titre des frais non compris dans les dépens. Next en a discuté avec Alexandre Archambault, avocat spécialisé en droit du numérique, qui souligne l’efficacité de ce type de procédures.

Quelle est la différence de traitement des cas de cyberharcèlement selon qu’on porte plainte au civil ou au pénal ?

La problématique du cyberharcèlement, initialement, est un enjeu de vie privée, qui est protégée par l’article 9 du code civil. Au fil des années, on l’a pénalisée, ce qui est justifié pour les cas les plus graves. Mais pour les victimes, cela participe au côté déceptif des procédures, dans la mesure où, au pénal, il faut prouver l’intention de nuire. Comme beaucoup d’affaires sont liées à de la bêtise, et que cette dernière ne constitue pas un délit en soi, elles aboutissent souvent à des relaxes.

En revanche, ça n’est pas parce qu’il n’est pas possible de montrer une intention de nuire au sens du droit pénal que vous n’avez pas engagé votre responsabilité en participant à du cyberharcèlement. Quantité de personnalités l’ont compris depuis longtemps et s’en servent pour faire supprimer des articles, des publications sur les réseaux sociaux, même des retweets ou des likes. Mais les citoyens le savent peut-être moins, c’est en cela que l’affaire jugée à Saint-Denis de la Réunion a une belle portée pédagogique.

Quels en sont les éléments les plus importants ?

Porter plainte au civil, comme l’a fait cette enseignante, a plusieurs avantages : lorsqu’on est bien conseillé, cela permet de maîtriser la procédure. Ça permet aussi d’obtenir l’identification des harceleurs au bout de quelques semaines – dans certaines affaires, Twitter a ainsi dû identifier plus de 600 internautes ayant retweeté un doxxing, Google faire remonter l’identification de comptes Gmail, Instagram et Wikipedia ont aussi dû opérer des identifications…

Évidemment, chaque fois, les éléments communicables sont très circonscrits – on ne parle bien que d’identification, certainement pas de géolocalisation, de contenus des mails ou autre. Mais si je compare avec des affaires très médiatiques portées au pénal, comme les harcèlements de la chanteuse Hoshi ou de la dirigeante d’agence d’influenceurs Magali Berdah, pour les victimes, ça n’a rien à voir. Dans le cas d’Hoshi, entre la plainte et la première condamnation, ce sont quasiment trente-six mois qui se sont écoulés. Alors qu’ici, en moins d’un an, vous avez l’identification, l’assignation, le procès au printemps, la condamnation à l’été.

Dans cette affaire, ce sont les parents qui ont été condamnés à verser des dommages et intérêts…

Il me semble que c’est un autre enseignement important, notamment pour le domaine de l’éducation, puisque dans énormément de cas, les auteurs de cyberharcèlement sont mineurs. Du point de vue pénal, la justice des mineurs fonctionne un peu différemment de celle des majeurs : un auteur mineur est présumé un peu moins responsable qu’un majeur. Aux yeux du droit civil, en revanche, on reste parfaitement responsable, même si cela se traduit indirectement par l’implication des deux parents (même s’ils sont séparés, en application de l’article 1242 du Code civil).

Le droit civil permet aussi de s’intéresser aux usages et aux règles de bonnes pratiques : dans le cadre scolaire, cela peut signifier qu’on se penche sur le règlement intérieur d’un lycée, d’un collège, d’une université, pour déterminer si celui-ci a été enfreint.

Cette décision aurait une valeur pédagogique spécifique sur les recours possibles ?

Si cette décision me paraît importante, c’est qu’elle permet de montrer au milieu scolaire qu’il n’y a pas de fatalité – d’autant qu’un fonctionnaire, comme cette enseignante, a droit à la protection fonctionnelle. Par ailleurs, dans ce cas précis, la condamnation a été prononcée au bénéfice d’une enseignante, mais ça pourrait tout à fait fonctionner pour des élèves victimes de ce type de montage.

Pour les auteurs de cyberharcèlement, le message est évident : tout ce que vous faites, écrivez, publiez, « deepfakez » en ligne engage votre responsabilité pour de très longues années. Au civil, à compter de la consolidation du préjudice, la durée de la prescription est de dix ans, et de vingt s’il s’agit d’agressions sexuelles commises contre un mineur.

Pour les victimes, cette condamnation permet de sortir de la spirale de discours qui laissent entendre que ça ne sert à rien de porter plainte : non, c’est utile. Mais pour ce que je qualifierais de « délinquance du quotidien », ça montre aussi que le pénal n’est pas forcément la piste à privilégier. Si le but est d’obtenir une reconnaissance rapide du préjudice, opter pour le civil peut être la meilleure piste à suivre.

Si on s’intéresse au problème émergent des deepfakes pornographiques, lorsqu’il est opéré à un niveau industriel, un angle pénal peut avoir du sens. Mais dans la majorité des cas, on risque de voir d’anciens petits-amis manipuler des images de leur ex, ce qui sera perçu comme de la bêtise au pénal, surtout si ce sont des primo-délinquants, et n’aboutira donc qu’à des relaxes ou des peines légères. Si on privilégiait la voie civile, au contraire, il serait bien plus simple de montrer qu’il y a préjudice.

Pour se faire conseiller, d’ailleurs, il ne faut vraiment pas hésiter à pousser la porte des mairies ou des associations ou des permanences des Barreaux, qui sauront mettre en relation avec des juristes au fait de ces questions.

Surtout, cette affaire rappelle l’impérieuse nécessité de faire de la sensibilisation, auprès de tout le monde – dans notre affaire, après tout, des filles ont participé à la création et à la diffusion des photomontages. C’est une décision utile pour sensibiliser dans les milieux scolaire, les milieux sportifs, partout où il y a situation d’autorité, mais c’est plus large que ça : ça rappelle aussi la responsabilité des parents, donc le besoin de faire de discuter de ces questions au sein des familles.

Quand vous offrez un scooter ou une voiture à votre enfant, vous lui faites d’abord passer le code de la route. Dans le monde numérique, ça devrait être pareil.


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☕️ Royaume-Uni : Amazon compte investir près de 10 milliards d’euros dans le cloud

18 milliards d’euros en Allemagne, 15,7 milliards en Espagne, 1,2 milliard en France… Amazon continue sur sa lancée européenne et annonce cette fois-ci vouloir investir 8 milliards de livres (9,5 milliards d’euros) dans le cloud, sur cinq ans, au Royaume-Uni. 


Le projet doit « soutenir environ 14 000 emplois », selon l’entreprise – qui opérera par l’intermédiaire d’Amazon Web Services (AWS) – et servir à construire, gérer et maintenir plusieurs centres de données.

Le groupe emploie déjà 75 000 personnes dans le pays, sur plus d’une centaine de sites.

☕️ Pornhub a bloqué le mot-clé « dormir », sans lien apparent avec le procès de Mazan

En français, en anglais, en thaï ou en turc, sur X, sur Instagram et ailleurs, nombreuses sont les personnes qui ont repéré ces derniers jours le blocage du mot-clé « dormir » (« sleep » ou « sleeping » en anglais), et fait le lien avec le procès des viols de Mazan, au cours duquel 51 personnes sont jugées pour viols aggravés.

Lorsqu’un internaute cherche de tels mots-clés, Pornhub renvoie le message : « Votre recherche pourrait être liée à des contenus sexuels illégaux, incluant des images intimes non consensuelles ou des abus sexuels liés aux images ».

Pour autant, le blocage a débuté plus tôt que le procès, ouvert ce 2 septembre. Libération a ainsi repéré que des redditeurs évoquaient le sujet dès 2022 ou 2023, sans message spécifique accompagnant le blocage à l’époque.

Dès 2019, le site indiquait par ailleurs que ce type de mot-clé, comme beaucoup d’autres, était interdit dans les vidéos pour les créateurs qui souhaitaient les commercialiser. Sa politique de modération reste cependant évasive, dans la mesure où les blocages restent relativement simples à contourner grâce à des synonymes.

Pornhub indique simplement qu’en cas de présence « d’un élément lié au sommeil (…), la personne doit se réveiller dans un délai raisonnable à compter du début de tout acte sexuel, et le consentement doit être exprimé clairement par cette personne ».

Comme le souligne Libération, le fait d’entamer un acte sexuel avec une personne endormie correspond pourtant directement à la définition de l’agression sexuelle ou du viol, dans la mesure où la personne ne peut exprimer son consentement en amont de l’acte.

Publicité en ligne : nouveau procès antitrust pour Google

Et un, et deux, et trois monopoles
Publicité en ligne : nouveau procès antitrust pour Google

Un nouveau procès s’est ouvert le 9 septembre contre Google, accusée de pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la publicité en ligne.

Condamnée début août pour avoir illégalement construit un monopole dans le domaine de la recherche en ligne, Google affronte depuis le 9 septembre un procès pour pratiques anticoncurrentielles.

Cette fois, le géant numérique se retrouve devant un tribunal de l’État de Virginie pour répondre de ses pratiques sur le marché de la publicité en ligne. En jeu : un potentiel démantèlement de son système publicitaire.

Pour le ministère de la Justice des États-Unis, Google a la mainmise sur le marché de l’ad tech

« Au cours des quinze dernières années, Google a construit et conservé des positions de monopole se renforçant mutuellement via différents outils de technologies publicitaires » indique la plainte (.pdf) du ministère de la Justice des États-Unis (Department of Justice, DOJ).

« La tactique de Google a consisté en une variété de comportements grâce auquel l’entreprise a – souvent secrètement – exercé son pouvoir de marché dans divers outils d’ad tech, de manière à saper les tentatives des éditeurs, des annonceurs et de ses rivaux d’introduire plus de concurrence dans les transactions de publicité numérique. »

Selon la plainte, l’un des résultats de ces manœuvres est que Google « garde au moins trente centimes – et parfois beaucoup plus – de chaque dollar qui s’échange entre publicitaires et éditeurs via des outils d’ad tech de Google ». Les répercussions pour les autres acteurs sont évidentes, argumente le DOJ : les « créateurs de sites web gagnent moins, et les publicitaires paient plus ».

En amont de l’ouverture du procès, Google a publié un article de blog dans lequel il déclare qu’un verdict en faveur du DOJ nuirait aux petites entreprises. L’entreprise argumente par ailleurs que ses prix en matière publicitaires sont « en réalité plus faibles que ceux de la moyenne de l’industrie ».

Précédentes condamnations

« Un monopole, c’est déjà suffisamment grave. Mais ce que nous avons ici, c’est un trio de monopoles », a par ailleurs souligné l’avocate du ministère de la Justice des États-Unis à l’ouverture du procès.

Et pour cause. Début août, le juge fédéral Amit Mehta a rendu un autre verdict : en maintenant son monopole dans le domaine de la recherche en ligne, Google enfreint les règles états-uniennes de protection de la concurrence.

L’entreprise a aussi enfreint les règles en termes de publicité liée à la recherche, a estimé le juge. L’accord passé entre Apple et Google a été particulièrement scruté à l’occasion de ce procès. 


Les éventuelles sanctions – qui peuvent, là encore, aller jusqu’à obliger Google de vendre une partie de ses activités – doivent être prises dans de prochaines étapes légales. L’entreprise a fait appel.

Fin 2023, Google a aussi perdu son procès contre Epic. La justice avait alors conclu à des pratiques monopolistiques sur le Play Store d’Android — un verdict très différent de celui prononcé dans l’affaire opposant Epic à Apple. Mi-août 2024, la justice a prévenu qu’elle obligerait Google à opérer de profonds changements dans le fonctionnement de son Play Store.

☕️ Australie : une loi doit fixer l’âge minimum pour utiliser les réseaux sociaux entre 14 et 16 ans

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a annoncé le 10 septembre qu’un projet de loi devrait fixer l’âge minimal d’usage des réseaux sociaux entre 14 et 16 ans.

Qualifiant ces services de « fléau » pour les jeunes, M. Albanese a indiqué qu’un test de vérification d’âge lors de l’accès au site doit être mené avant que le texte n’entre en vigueur.

Si l’opposition se déclare favorable au texte, les spécialistes ne sont pas convaincus par l’utilité d’une telle limite d’âge, relève Le Monde. Par ailleurs, les technologies permettant de vérifier l’âge ne sont pour le moment pas fiables.

Une loi similaire, fixant l’âge minimal à 13 ans, a été approuvée par le Sénat des États-Unis. Elle doit désormais être votée par la Chambre des représentants.

En France, le président Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans.

☕️ WhatsApp : un bug permet de passer outre l’option « View Once »

Application de messagerie chiffrée de bout-en-bout la plus populaire, WhatsApp permet à ses plus de deux milliards d’utilisateurs d’envoyer des images et des sons qui disparaissent juste après avoir été lus.

Un bug dans la version desktop de l’application permet cela dit de contourner la fonctionnalité nommée « View Once », lancée en 2021 et disponible sur les versions Android et iOS de l’application.

Plus précisément, ce dysfonctionnement repéré par le chercheur en cybersécurité Tala Be’ery permet aux récipiendaires mal intentionnés d’afficher et de sauvegarder les éléments qui leur sont envoyés. 


Théoriquement, lorsqu’ils reçoivent un message « View Once », les utilisateurs de l’application desktop devraient recevoir une notification les informant qu’ils ne peuvent l’ouvrir que depuis un téléphone.

En précaution supplémentaire, WhatsApp empêche les captures et enregistrements d’écran au moment de l’affichage d’un « View Once » sur ses applications Android et iOS.

Auprès de TechCrunch, Meta a indiqué travailler à des mises à jour permettant d’utiliser View Once sur le web. Et d’encourager « les utilisateurs à n’envoyer des messages en View Once qu’à des personnes qu’ils connaissent, et en lesquelles ils ont confiance ».

☕️ États-Unis : des agents du service de renseignement russe inculpés pour des cyberattaques contre l’Ukraine

Le ministère états-unien de la Justice a annoncé poursuivre cinq agents du renseignement russe et un civil pour avoir préparé une cyberattaque contre l’Ukraine et ses alliés.

Dans un acte d’accusation révisé publié le 5 septembre, le Département de la Justice indique que ces six hackers s’étaient lancés dans des « opérations cyber de grande échelle » dès 2020, soit deux ans avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le document précise qu’outre viser le pays d’Europe centrale, les accusés ont ciblé les systèmes de 25 autres États membres de l’OTAN pour y trouver des vulnérabilités.

La première version de l’acte d’accusation, publiée en juin 2024, ne ciblait qu’une seule personne : Amin Stigal, rappelle Reuters.

La version actuelle y ajoute les noms de Yuriy Denisov, Vladislav Borovkov, Denis Denisenko, Dmitry Goloshubov et Nikolay Korchagin.

☕️ 17 ans de prison pour avoir monté un réseau mondial de sextorsion

Un prédateur se faisant passer pour un célèbre youtubeur a été condamné à 17 ans de prison en Australie pour avoir forcé des centaines de jeunes filles à travers la planète à réaliser des actes sexuels face caméras, rapportait la BBC fin août.

Les autorités australiennes ont qualifié l’affaire de l’un des « pire cas de sextorsion » de l’histoire.

De fait, l’homme a plaidé coupable à 119 accusations liées aux agressions de 286 personnes localisées dans 20 pays, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Japon.

Deux tiers des victimes avaient moins de seize ans.

Se faisant passer pour un youtubeur de 15 ans, l’homme engageait la conversation avec des internautes dont la liste d’amis était publique. Il les embarquait ensuite dans des discussions autour de fantasmes sexuels, dont il manipulait le contenu pour donner l’impression que ses victimes y avaient consenti et activement participé. Ce contenu lui permettait ensuite de les faire chanter.

Adepte des forums misogynes d’ « incels », l’homme a plusieurs fois invité d’autres personnes à regarder les images en question. Dans un cas, jusqu’à 98 les ont regardées en livestream. Une pratique qui multiplie les traumatismes vécus par les victimes, souligne la spécialiste de la cybersécurité Rayna Stambolyiska dans sa newsletter.

L’auteur des faits a été arrêté en 2020, après qu’Interpol et des enquêteurs états-uniens avaient contacté les autorités australiennes.

☕️ Corée du Sud : Telegram supprime des contenus pornographiques à la demande des autorités

L’annonce est rare de la part de Telegram.

Alors que la Corée du Sud essuie une vague de deepfakes pornographiques visant principalement des écolières et des étudiantes, la plateforme sociale et de messagerie a supprimé certains contenus sur requête de la Commission coréenne des normes de communication (KCSC en anglais), d’après l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Une décision prise alors que son dirigeant est poursuivi en France, notamment pour son manque de collaboration avec la justice.

Au total, Telegram aurait supprimé 25 publications sur plusieurs milliers, « présenté ses excuses pour avoir mal communiqué sur la question », et fourni une adresse mail spécifique pour de futures communications avec le régulateur des médias, indique Yonhap, citée par l’AFP.

☕️ L’IA générative ferait pire que les humains dans les tâches de résumé

Selon des tests réalisés pour l’autorité australienne de régulation des entreprises, la Securities and Investments Commission (ASIC), l’intelligence artificielle produit de moins bons résultats que les humains dans toutes les tâches de résumé. Au point que ces technologies pourraient créer du travail supplémentaire plutôt qu’en enlever.

L’expérimentation a été réalisée par Amazon, en s’appuyant sur des documents soumis à un comité parlementaire lors d’une enquête sur les entreprises d’audit et de conseil. Selon Crickey, il s’agissait d’abord de tester plusieurs modèles, de sélectionner le plus prometteur, puis de soumettre à ce dernier cinq des réponses fournies au Parlement australien.

L’expérience s’est portée sur le modèle de Meta Llama2-70 B, auquel a été soumis la requête de résumer les interventions, en s’attachant à repérer les mentions et les recommandations de l’ASIC, les références à d’autres régulations, et d’inclure une page de référence et de contexte.

En parallèle, dix membres de l’ASIC de divers degrés de séniorité ont rempli la même tâche.

Puis une équipe de contrôle a examiné en aveugle les résumés ainsi produits, en les évaluant autant sur leur cohérence, leur longueur, leurs références à l’ASIC, à d’autres régulations, et l’identification des recommandations essentielles. Cette dernière équipe n’avait pas été informée que certains des documents avaient été produits par un modèle génératif.

Les examinateurs ont conclu que les textes produits en interne, par des humains, étaient meilleurs que ceux produits par le modèle génératif sur tous les critères. En moyenne, les premiers ont obtenu 81 % des points de la grille d’évaluation, contre 47 % pour les productions par IA.

Parmi les principaux défauts de ces dernières, le modèle peine à produire de la nuance et du contexte, inclut des informations inutiles, en oublie d’autres plus importantes, et tend à se focaliser sur des sujets auxiliaires.

Trois des cinq examinateurs ont déclaré avoir deviné durant l’exercice qu’ils se penchaient sur des textes produits par IA. Et de souligner leur inquiétude que l’usage de telles machines ne crée du travail supplémentaire, puisqu’elle nécessiterait de fact-checker les textes produits en les comparant précisément aux documents initiaux.

Parmi les limitations soulignées par le rapport de l’ASIC à sa propre expérimentation, le modèle choisi avait entre temps été dépassé par d’autres, qui pourraient se montrer plus efficaces sur ce type de tâche. Par ailleurs, Amazon avait amélioré les résultats en affinant ses requêtes, ce qui laisse la possibilité que des progrès supplémentaires soient possibles en travaillant encore sur le prompt.

Le rapport conclut néanmoins sur l’importance de considérer l’IA générative comme un outil pour augmenter, et non remplacer, les tâches réalisées par des humains.

☕️ La CNIL néerlandaise inflige une amende de 290 millions d’euros à Uber

L’Autoriteit Persoonsgegevens (AP), l’agence hollandaise de la protection des données, a été très occupée cet été.

Outre l’amende de 30,5 millions d’euros tout juste prononcée contre Clearview AI, l’autorité en a infligé une de 290 millions d’euros à Uber pour avoir transféré les données personnelles des conducteurs européens vers des serveurs installées aux États-Unis, une « violation sérieuse » du règlement général pour la protection des données (RGPD).

Parmi les documents concernés, des papiers d’identités, des licences de taxis et des données de géolocalisation.

L’AP a indiqué avoir entamé son enquête après que 170 conducteurs français se sont plaints auprès de la Ligue des Droits de l’Homme, qui a ensuite porté plainte auprès de la CNIL.

Cette dernière a ensuite partagé le dossier avec l’AP, dans la mesure où le siège européen d’Uber est situé aux Pays-Bas.

Uber a qualifié l’amende de « complètement injustifiée », rapporte la BBC. Il s’agit de la troisième amende infligée par l’AP à Uber, après une amende de 600 000 euros en 2018, et une seconde de 10 millions d’euros en 2023.

☕️ Les discussions des jeunes joueurs du Real Madrid illustrent la problématique du revenge porn

En septembre 2023, quatre joueurs du Real Madrid, issus de l’équipe de réserve et du centre de formation du club madrilène, étaient arrêtés pour la diffusion d’une vidéo à caractère sexuel d’une jeune fille mineure.

En pratique, les quatre hommes âgés de 20 à 21 ans se sont retrouvés dans un club des îles Canaries avec deux jeunes filles, l’une de 16 ans, l’autre de 18. Sans leur demander leur accord, ils ont filmé des rapports sexuels consentis, puis ont diffusé la vidéo « largement », selon El Confidencial.

Un an plus tard, le média espagnol diffuse une partie des messages échangés entre les quatre hommes et en dehors de leur cercle.

Ces derniers permettent de constater que Juan Rodriguez Lima, qui a commencé par partager la vidéo dans un groupe WhatsApp de 12 personnes, était parfaitement conscient de l’âge de la plus jeune. Au fil d’autres discussions, outre insulter les jeunes filles, il a répété à plusieurs reprises que la plus jeune « n’avait pas fêté ses 17 ans » ou « était une « 06 » » (pour 2006, son année de naissance).

Dans divers cas, les quatre hommes ont partagé les vidéos dans des discussions directes avec des ami(e)s, se vantant souvent du traitement qu’ils avaient fait subir aux jeunes filles, et notamment de les avoir frappées.

À l’exception d’un homme se déclarant mal à l’aise et de deux femmes se déclarant « flippées » au milieu de leurs rires, rares ont été les interlocuteurs des joueurs qui leur ont reproché leur comportement, même quand l’un d’eux s’est targué de ne jamais utiliser de préservatif.

Dans la plupart des cas, les messages se sont concentrés sur la critique ou l’insulte des jeunes filles concernées.

De fait, les échanges illustrent autant la banalité de la misogynie que la difficile considération accordée aux victimes de diffusion non consentie d’images à caractère sexuel, quand bien même l’effet de ces diffusions est largement documenté.

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