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Les autorités ont-elles réussi à compromettre l’anonymat sur Tor ?

Faut répondre oui ou non… alors forcément çà dépend ça dépasse
Les autorités ont-elles réussi à compromettre l’anonymat sur Tor ?

Une enquête réalisée par le média allemand Panorama lève le voile sur la façon dont les autorités ont réussi, entre 2019 et 2021 et au prix d’efforts inédits, à identifier les administrateurs et certains membres d’un site Web pédopornographique dont les accès transitaient pourtant par Tor. S’ils admettent que certaines questions restent en suspens, les responsables du projet assurent que l’anonymat est toujours garanti sur le réseau décentralisé.

« Enquêtes sur le darknet : les forces de l’ordre sapent l’anonymat de Tor », a titré mercredi le média allemand Panorama, cellule d’investigation politique du géant audiovisuel NDR. L’article, doublé de formats TV et largement relayé outre-Rhin, lève une partie du voile sur la façon dont les autorités allemandes ont réussi à identifier, puis arrêter, en décembre 2022, un certain Andreas G., accusé d’avoir administré le forum de contenus pédopornographiques Boystown. Ce dernier n’était pourtant accessible qu’au travers du réseau décentralisé Tor, conçu pour garantir l’anonymat de ses utilisateurs. Cette promesse de confidentialité a-t-elle vraiment été rompue et, si oui, comment ?

Une identification basée sur des méthodes statistiques

Daniel Moßbrucker et Robert Bongen, les auteurs de cette enquête, indiquent avoir eu accès à une partie des documents confidentiels liés à ce dossier. Ils n’en révèlent pas la teneur technique exacte, mais expliquent que les autorités se sont appuyés sur une méthode statistique d’analyses temporelles (« timing analyses ») pour parvenir à leurs fins.

Rappelons qu’en simplifiant, le fonctionnement de Tor repose sur des serveurs intermédiaires, baptisés nœuds (nodes) ou relais, par lesquels transitent, de façon dynamique et chiffrée, les échanges entre un internaute et un serveur distant. Ce sont ces rebonds, de serveur en serveur, qui garantissent l’anonymat de l’utilisateur, puisque son adresse IP n’est connue que du premier relais auquel il se connecte, en sachant que le réseau Tor se compose aujourd’hui d’environ 8 000 relais opérés par la communauté. Les différentes couches de chiffrement garantissent quant à elles la confidentialité des échanges.

D’après Panorama, les autorités allemandes auraient réussi à « surveiller », parfois « pendant des années », certains de ces relais. Les ont-elles infiltrés, ou opérés directement ? L’enquête ne le dit pas. Cet accès a cependant ouvert une voie nouvelle : la possibilité de suivre certains échanges au travers des relais surveillés, en corrélant la taille des paquets échangés sur le réseau à leur heure de transmission. C’est cette technique, dont les détails précis n’ont pas été rendus publics, qui aurait permis aux forces de police de déterminer le point d’entrée d’Andreas G. sur le réseau, en suivant certains des messages échangés par ce dernier sur le client P2P Ricochet.

Des liens avec Liberty Lane ou KAX17 ?

Contactée par les auteurs de l’enquête avant publication, l’équipe du projet Tor affirme ne pas avoir eu accès aux éventuels détails techniques obtenus par ces derniers dans le cadre de leurs investigations. Ses discussions internes montrent néanmoins que les allégations sont prises très au sérieux, en partie parce qu’elles font resurgir des soupçons, formulés en début d’année suite à la publication d’un document classé confidentiel sur Reddit.

Issu du bureau d’enquêtes du Département de la sécurité intérieure américain, il évoque une opération conjointe du FBI et de son homologue britannique, la NCA, avec le concours de forces allemandes et brésiliennes, visant à « désanonymiser » les utilisateurs de certains réseaux de pédocriminalité opérant par l’intermédiaire de Tor. Nom de code ? Liberty Lane.

Les éventuels résultats de l’opération n’ont pas été rendus publics, mais des internautes ont réussi à mettre en lumière des recoupements entre plusieurs procédures judiciaires liées à des accusations de pédocriminalité. Les documents associés révèlent que dans la plupart de ces affaires, le FBI a réussi à obtenir l’adresse IP de l’accusé grâce au concours d’une « autorité étrangère », dont l’identité et les méthodes ne sont pas précisées.

Pour Boystown comme pour Liberty Lane, les identifications supposément réalisées via Tor seraient intervenues entre 2019 et 2021. Une période qui rappellera peut-être un autre incident aux spécialistes du réseau décentralisé : la mise en lumière, fin 2021, d’une vaste tentative de corruption du réseau Tor à l’aide de relais.

Les signes avant-coureurs en avaient été découverts par Nusenu, un participant au projet Tor, qui a d’ailleurs largement documenté le phénomène, surnommé KAX17, pendant deux ans sur son blog. À l’époque, la rumeur évoquait une initiative lancée par le gouvernement allemand, sans que l’hypothèse ait jamais été publiquement confirmée. Les journalistes de Panorama ne font pas ce lien dans leur article.

Une surveillance exceptionnelle

La presse allemande illustre un autre aspect exceptionnel de l’enquête liée à Boystown, via Tor. tagesschau.de, le portail central d’informations d’ARD, révèle ainsi que fin 2020, le tribunal de Francfort a prononcé une mesure de surveillance inédite, à la demande de la police criminelle fédérale. L’opérateur Telefónica a ainsi été enjoint de surveiller, pendant trois mois, les connexions à l’échelle de ses 43 millions de clients allemands (sous la marque O2), afin de signaler aux autorités toute connexion en direction d’un serveur précis : le point d’entrée supposément utilisé par Andreas G. pour se connecter au réseau Tor. Tagesschau souligne au passage que cette technique, dite IP Catching, a été mise en œuvre sans aucune « base légale explicite ».

« Il s’agit d’une démarche bien intentionnée, mais très créative, des autorités chargées de l’enquête, dans laquelle différents motifs d’intervention du Code de procédure pénale ont été joyeusement rassemblées, ce qui, dans sa forme concrète, a au moins épuisé les limites de ce qui était légalement autorisé », commente pour Tagesschau Dominik Brodowski, un professeur en criminologie de l’université de la Sarre.

Le volet technique lié à Tor a-t-il lui aussi dépassé ces limites ? Pour être efficace dans un laps de temps raisonnable, la technique d’analyse de la taille des paquets suppose en effet que les autorités allemandes aient réussi à infiltrer un volume significatif de serveurs. À défaut, les probabilités qu’un message du suspect passe par l’un des relais surveillés s’effondrent.

De la santé du réseau Tor

L’équipe du projet a choisi de répondre publiquement à la question que pose cette enquête : l’anonymat est-il toujours garanti sur Tor ? Elle rappelle l’introduction, dès 2018, du composant Vanguards, qui vise à limiter les possibilités en matière d’analyse de trafic, et souligne que l’application de messagerie instantanée décentralisée Ricochet, une alternative moderne à TorChat et Tor Messenger, qui aurait été utilisée pour désanonymiser Andreas G., a depuis été mise à jour et intègre justement ce composant, dans sa version actuelle (Ricochet-refresh, fork du client historique).

Reste une question structurelle : le réseau est-il assez vaste, et assez distribué, pour limiter tout risque de surveillance ? Fin 2023, le projet Tor avait révélé avoir procédé à un grand ménage au sein de son architecture distribuée, ayant conduit à la suppression de milliers de relais qualifiés de suspects.

« L’équipe en charge de la santé du réseau a implémenté des processus visant à identifier les grands ensembles de relais susceptibles d’être gérés par des opérateurs uniques ou mal intentionnés », rappelle aujourd’hui le projet Tor. Qui réaffirme sa conviction selon laquelle Tor est aussi anonyme et performant qu’il ne l’a jamais été. Et en appelle pour finir à sa communauté : « Nous encourageons ceux qui le peuvent à se porter volontaires et à contribuer, en bande passante et en relais, pour développer et diversifier le réseau Tor ».

IA : Meta et Spotify fustigent l’Europe et sa « structure réglementaire fragmentée »

Il y a la bonne Europe et la mauvaise Europe
IA : Meta et Spotify fustigent l’Europe et sa « structure réglementaire fragmentée »

Dans une lettre ouverte, des dizaines d’entreprises, menées par Meta, ont lancé une charge contre l’Union européenne. Dans ce plaidoyer, elles réclament un cadre juridique clair pour ne pas entraver l’innovation. Meta, à la tête de la colonne, oppose régulation et innovation, dans une ambiance tendue entre l’Europe et les grandes sociétés américaines.

La lettre, publiée hier, réunit un lot d’entreprises, d’institutions diverses et de chercheurs. On y retrouve ainsi Nabla, CampusAI, SAP, Spotify, Criteo, Kornia AI, Essilor Luxottica, Bineric AI, Prada, Pirelli, ou encore les universités de Milan et de Harvard.

Le groupe, mené par Meta et Spotify – régulièrement associées dans le domaine de l’intelligence artificielle – dit craindre que l’Europe rate le coche de l’intelligence artificielle, laisse filer des milliards d’euros d’investissements et accentue son retard technologique.

Une Europe « moins compétitive et moins innovante »

« La réalité est que l’Europe est devenue moins compétitive et moins innovante par rapport à d’autres régions et qu’elle risque maintenant de prendre encore plus de retard dans l’ère de l’IA en raison de décisions réglementaires incohérentes », déclarent-ils. Pourquoi ? À cause de « l’absence de règles cohérentes ».

En conséquence, l’Europe pourrait selon les signataires « passer à côté de deux pierres angulaires de l’innovation en matière d’IA » : l’évolution des modèles ouverts et les modèles multimodaux. « La différence entre les modèles textuels et les modèles multimodaux est comparable à la différence entre un seul sens et les cinq sens », affirme la lettre ouverte. Un seul exemple est donné : Llama, « modèle ouvert d’avant-garde », développé par Meta.

Or, ces modèles peuvent aussi bien stimuler la recherche scientifique et la productivité qu’ajouter des « centaines de milliards d’euros à l’économie européenne ». Les auteurs en veulent pour preuve les améliorations permises dans la recherche médicale et la préservation des langues. La lettre mentionne des exemples provenant de HuggingFace, qui n’est pas signataire de la lettre ouverte.

Sans ces modèles et les outils qui les accompagnent, « le développement de l’IA se fera ailleurs, privant les Européens des avancées technologiques dont bénéficient les États-Unis, la Chine et l’Inde », prévient la lettre.

Éléments de langage

Toujours selon les signataires, la grande force de l’Union européenne dans le domaine réside dans son marché unique et son « corpus réglementaire commun Mais la prise de décision réglementaire serait, « devenue fragmentée et imprévisible, tandis que les interventions des autorités européennes de protection des données ont créé une énorme incertitude quant aux types de données qui peuvent être utilisées pour former des modèles d’IA ».

Le risque ? Multiple selon la lettre. D’abord, selon des études non citées, l’IA générative pourrait accroitre le PIB mondial de 10 %. Les citoyens européens pourraient « être privés de cette croissance ». Tout ce qui touche à la prochaine génération d’IA en source ouverte, ainsi que les produits et services qui l’en découleront, ne prendraient alors pas en compte « les connaissances, la culture ou les langues européennes ».

L’Union européenne risque également de passer à côté d’autres innovations, « comme l’assistant d’IA Meta, qui est en passe de devenir l’assistant d’IA le plus utilisé au monde d’ici à la fin de l’année ». Une menace à peine voilée. Yann LeCun, qui dirige la recherche en IA chez Meta, l’a également pointé sur X. Parlant de Llama, il a indiqué : « La prochaine version sera multimodale et comprendra les informations visuelles. Cependant, Meta ne diffusera pas cette version dans l’UE en raison de restrictions réglementaires concernant l’utilisation de contenus affichés publiquement par des utilisateurs de l’UE ».

Aussi, les signataires espèrent que les régulateurs européens se reprendront. « Nous avons besoin de décisions harmonisées, cohérentes, rapides et claires dans le cadre des règlements de l’UE sur les données, qui permettent d’utiliser les données européennes dans la formation à l’IA au profit des Européens », ajoutent-ils, projetant un éclairage plus cru sur leurs intentions.

Une opposition franche entre innovation et régulation

La lettre est problématique à plus d’un titre. Elle ambitionne de faire craindre l’immense opportunité ratée d’investissements capables de mettre l’Europe au même niveau que les États-Unis, la Chine ou l’Inde. Elle brosse un portrait mortifère : l’Union européenne est en train de rater sa chance, à cause de régulations trop lourdes. Un bourbier dans lequel se débattraient les entreprises, qui cherchent à innover et à faire bénéficier les citoyens européens de ces nouvelles technologies. Curieusement d’ailleurs, l’AI Act n’est jamais évoqué.

Cette lettre ouverte, qui semble essentiellement avoir été écrite par Meta, n’est pas sans rappeler les communications d’Apple contre le DMA. L’émotion et la crainte plutôt que des données et statistiques précises. Des éléments de langage souvent efficaces, mais qui masquent mal les ambitions d’une grande entreprise américaine face à l’Europe. Apple a par exemple déclaré que le retard de son bouquet de fonctions en IA en Europe était dû à sa législation.

Qu’il s’agisse de Meta, Microsoft, Apple, Amazon ou Google, la course à l’IA est devenu le mètre-étalon du progrès technologique. Même si Apple n’a pris le train qu’avec beaucoup de retard – et s’est retrouvée en partie coincée par le manque de mémoire vive dans ses produits – elle est, comme les autres, lancée dans une vaste course. Or, toutes ces entreprises sont très friandes de données et le réservoir européen leur est en grande partie fermé, notamment à cause du RGPD.

Meta a fait l’expérience de ce règlement, puisqu’elle a été condamnée plusieurs fois pour l’avoir enfreint : 390 millions d’euros en janvier 2023, 1,2 milliard d’euros quatre mois plus tard. L’entreprise de Mark Zuckerberg n’apprécie sans doute pas non plus le DMA, puisque ses formules « payer ou accepter » sont incompatibles aussi bien avec la loi sur les marchés numériques qu’avec le RGPD. Meta a également été forcée de mettre en pause son projet d’entrainer ses IA avec les données de ses utilisateurs européens.

Les compères Meta et Spotify

Il n’est pas surprenant de voir Meta et Spotify main dans la main dans cette lettre ouverte. Les entreprises sont très proches sur les questions d’intelligence artificielle depuis plusieurs années.

L’arrivée de cette lettre ouverte n’est d’ailleurs pas une surprise. Le 23 aout, Spotify et Meta avaient publié un communiqué allant déjà dans ce sens. Tous les éléments de langage étaient déjà en place. Mark Zuckerberg et Daniel Ek (CEO de Spotify) expliquaient ainsi pourquoi, selon eux, l’Europe devait adopter l’IA open source : « elle risque de prendre du retard en raison d’une réglementation incohérente et complexe ».

On retrouvait également la « structure réglementaire fragmentée », « des réglementations qui se chevauchent » et « des conseils incohérents sur la manière de s’y conformer ». Spotify allait jusqu’à évoquer une « aversion au risque » pour caractériser l’attitude européenne.

Un discours cohérent, mais double. Car les deux chefs d’entreprise se sont rejoints dans un autre domaine : leur guerre commune contre Apple. Et quand la firme de Cupertino a commencé à se plaindre du cadre européen et à présenter ses adaptations, Daniel Ek et Mark Zuckerberg ont critiqué son attitude face au DMA et sa « mauvaise foi », notamment les conditions financières proposées. Spotify, très impliquée auprès de la Commission européenne pour tout ce qui touche à Apple, n’hésitait alors pas à qualifier « d’extorsion » les propositions de la pomme.

Aucun problème en Europe ?

Au vu des éléments abordés par Spotify, il n’est pas impossible que le géant suédois du streaming veuille tout simplement utiliser les modèles multimodaux de Meta pour ses propres besoins. Une alliance technologique qui lui permettrait de garder sa première place, les recommandations musicales étant un facteur clé de fidélisation.

Pour autant, si toutes ces communications semblent aller surtout dans le sens de Meta, les problèmes pointés sont-ils illusoires ? Pas tout à fait. D’un côté, le RGPD pose différents problèmes depuis son adoption, car il existe des différences d’interprétation en fonction des pays membres. L’harmonisation n’est pas totale. De l’autre, un DMA encore jeune et une Europe soucieuse de montrer qu’elle a désormais suffisamment d’outils pour imposer ses propres volontés.

Rien n’empêche Meta et Spotify de pointer les carences observées dans le cadre juridique européen, mais les deux entreprises sont plus silencieuses quand il est à leur avantage.

☕️ La grogne monte contre VMware (Broadcom) : AT&T, Orange et Thales vont en justice

La grogne monte contre VMware (Broadcom) : AT&T, Orange et Thales vont en justice

Le début de cette histoire remonte à mai 2022, quand Broadcom rachète VMware pour 61 milliards de dollars. Un investissement qu’il faut visiblement rentabiliser au plus vite pour Broadcom, qui passe à l’offensive avec une réorganisation complète des gammes et des hausses importantes de tarifs.

Comme nous l’avons récemment détaillé, AT&T a décidé de contre-attaquer et de déposer une plainte pour que VMware honore ses contrats signés avant son rachat, sans même réclamer de dommages et intérêts.

Thales était aussi passée à l’offensive, comme l’expliquait en août L’Informé. Les reproches sont les mêmes que ceux d’AT&T : de nouvelles offres tarifaires imposées, alors que la société « avait signé un contrat en 2022 avec VMware valide jusqu’en mars 2025 à des conditions différentes ».

Thales avait saisi le tribunal de commerce de Paris en référé pour que l’ancienne offre reste applicable. Toujours selon nos confrères, la société a obtenu gain de cause. Le jugement sur le fond est attendu pour la fin de l’année.

Toujours selon L’Informé, c’est maintenant au tour d’Orange d’assigner « en référé devant le tribunal de commerce de Paris l’éditeur de logiciel ». L’affaire est toujours en cours. Orange « accuse le groupe américain de rupture brutale des relations commerciales », selon nos confrères.

En avril, le Cigref (avec Beltug en Belgique, CIO Platform Nederland aux Pays-Bas et Voice en Allemagne) était déjà monté au créneau pour condamner « fermement le comportement de Broadcom sur le marché ». L’association, qui regroupe de grandes entreprises françaises, appelait « la Commission européenne à prendre les mesures qui s’imposent ».

Le Cigref ne mâchait pas ses mots : « Il est indispensable en effet d’empêcher la ponction financière exorbitante, illégitime et stérile que Broadcom s’apprête à commettre au détriment de l’économie européenne, et de dissuader d’autres fournisseurs de s’engager à l’avenir dans des comportements aussi peu éthiques que ceux de Broadcom ».

☕️ Bleu annonce 12 partenaires et devrait déposer son dossier SecNumCloud à la fin de l’année

Bleu annonce 12 partenaires et devrait déposer son dossier SecNumCloud à la fin de l’année

Au début de l’année, Orange et Capgemini lançaient officiellement leur « cloud de confiance », basé sur Microsoft Azure et 365. La présentation du projet avait été faite en mai 2021, avec l’ambition de proposer « la suite de collaboration et de productivité Microsoft 365 et des services Microsoft Azure, dans un « cloud de confiance » ». Comprendre par là une offre labellisée SecNumCloud par l’ANSSI.

Il y a quelques jours, Bleu a annoncé ses « 12 premiers partenaires de services » : Accenture, Avanade, Capgemini, Cellenza, Claranet, Computacenter, Exakis Nelite groupe Magellan, Experteam, Orange Business, SCC, Sopra Steria, Wavestone. Si on enlève Orange et Capgemini à l’origine du projet, on arrive à 10 nouveaux partenaires.

Ces 12 entreprises vont accompagner les clients de Bleu « vers son futur cloud de confiance, dans le cadre du programme « Départ Lancé » ». Le but est de préparer le passage au « cloud de confiance » quand l’offre sera prête, probablement dans au moins un an.

Sur LinkedIn, Bleu donne quelques précisions sur l’avancement de son projet de certification SecNumCloud. L’entreprise vise « un dépôt de [son] dossier J0 prévu d’ici à la fin de l’année ». Ce jalon 0 est une première étape, mais n’est que le début de l’aventure.

S3NS, un autre « cloud de confiance » mené par Thales et Google, vise lui aussi la certification SecNumCloud. La coentreprise annonce avoir validé « sans réserve » le jalon 0 (ou j0) en juillet de cette année.

Nous expliquions alors que cette étape signifie uniquement que « le commanditaire constitue un dossier de demande de qualification conforme […] qu’il transmet à l’ANSSI, qui désigne alors un chargé de qualification ».

Ce jalon 0 est franchi pour l’ANSSI « lorsque l’ensemble des critères d’acceptation de la demande de qualification […] sont respectés ». Il ne s’agit pas encore pour l’Agence de mettre les mains dans le « cambouis ». Le formulaire se trouve par ici.

Il y a ensuite les jalons J1 (acceptation de la stratégie d’évaluation), J2 (acceptation des travaux d’évaluation) et J3 (décision de qualification) avant de terminer la procédure. Avec le j0 validé en juillet 2024, S3NS prévoit « une qualification à l’été 2025 ». Si on applique ce calendrier à Bleu, l’offre pourrait arriver fin 2025, si les exigences de l’ANSSI sont validées.

☕️ Nouveau tour de table pour l’assurance santé Alan, valorisée 4 milliards d’euros

L’assurance santé en ligne Alan a annoncé (pdf) vendredi avoir bouclé un nouveau tour de table de 173 millions d’euros pour financer son développement.

Cette levée de fonds associe les investisseurs historiques de la néo-assurance, parmi lesquels les fonds OTPP, Temasek, Coatue, Lakesta, à un nouvel entrant : Belfius, groupe de banque-assurance détenu par l’État fédéral belge.

Outre un apport massif d’argent frais, Alan, qui revendique aujourd’hui 23.000 entreprises clientes et 650.000 utilisateurs finaux entre la France, l’Espagne et la Belgique, bénéficiera ainsi d’un partenaire de poids pour se développer sur ce dernier marché. Belfius y revendique en effet 450 agences, et 3,8 millions de clients, particuliers ou entreprises.

Alan, fondée en 2016, est une habituée des levées de fonds records : en avril 2021, l’entreprise avait atteint le statut symbolique de licorne (startup valorisée au moins 1 milliard d’euros) à l’issue d’un tour de table à 185 millions d’euros. Un an plus tard, elle avait à nouveau levé 183 millions d’euros.

L’opération annoncée vendredi porte désormais la valorisation de l’entreprise à 4 milliards d’euros, indique Alan, qui révèle par ailleurs tabler sur environ 450 millions d’euros de chiffre d’affaires pour son exercice 2024.

La banque belge Belfius avait par ailleurs participé à la levée de fonds de 600 millions d’euros réalisée par Mistral AI en juin dernier.

Depuis 2022, Alan développe également une offre de soins de santé

☕️ LinkedIn entraine ses IA avec les données de ses utilisateurs, mais pas en Europe

LinkedIn entraine ses IA avec les données de ses utilisateurs, mais pas en Europe

Sans informer ses utilisateurs avant, LinkedIn a ajouté un paramètre de configuration des profils lui permettant d’entrainer ses IA génératives sur leurs données. Plusieurs utilisateurs l’ont remarqué et ont signalé, comme ici, que cette option était en « opt-out » (l’autorisation est donnée par défaut).

LinkedIn a publié un billet de blog mercredi 18 septembre pour « clarifier certaines pratiques couvertes par [leur] politique de confidentialité ». Il détaille les mises à jour qui prendront effet le 20 novembre et qui doivent donc « clarifier comment [LinkedIn utilise] les informations que vous partagez avec [l’entreprise] pour développer les produits et services de LinkedIn et de ses affiliés, y compris en entrainant des modèles d’IA utilisés pour la génération de contenu (« IA générative ») et par le biais de mesures de sécurité et de sûreté ».

L’entreprise n’entend pas changer son système d’accord tacite de ses utilisateurs et indique leur « offrir une option d’opt-out ».

Elle précise cependant que, « pour l’instant », elle n’a pas activé l’entrainement de ses IA génératives sur les données des membres de l’Espace économique européen, de la Suisse et du Royaume-Uni. Ces utilisateurs ne verront donc pas ce paramètre « jusqu’à nouvelle information ».

☕️ Google synchronise enfin les clés d’accès (passkeys) sur tous les appareils

La gestion des clés d’accès est un élément crucial de leur succès. Devant à terme remplacer les mots de passe, elles sont considérées comme plus sécurisées et plus simples à utiliser. Mais leur disponibilité est un point essentiel et toutes les questions ne sont pas encore réglées, notamment tout ce qui touche à leur passation d’un éditeur à un autre.

Chez Google, on se décide enfin à les synchroniser sur l’ensemble des appareils à travers Chrome. Le navigateur gère en effet les clés d’accès depuis longtemps, mais on ne pouvait les enregistrer dans le Gestionnaire de mots de passe que sur Android.

L’ajout de clés d’accès peut maintenant se faire depuis Windows, macOS, Linux et Android. ChromeOS est également compatible, mais seulement en bêta pour l’instant. Dès qu’une clé a été entrée, le gestionnaire la synchronise aux autres appareils.

Enfin, Google ajoute un code PIN pour protéger le Gestionnaire de mots de passe dans Chrome, sur toutes les plateformes. Sur Android, l’identification biométrique reste privilégiée.

☕️ Sur Linux, Vivaldi sera aussi distribué en Snap

Jon von Tetzchner, fondateur et CEO de l’entreprise, annonce dans un billet que le navigateur sera dorénavant distribué sous forme de paquet snap, en plus de ceux existant en DEB et RPM.

« Linux a toujours été un écosystème diversifié, avec de nombreuses distributions répondant à différents besoins, préférences et cas d’utilisation. Cependant, cette diversité s’accompagne souvent du défi d’assurer la compatibilité des logiciels et la facilité d’installation entre les différentes distributions. C’est là que Snap intervient », explique von Tetzchner.

Le fondateur, ancien d’Opera, rappelle que les snap s’exécutent en environnement bac à sable, apportant une couche supplémentaire de sécurité. Mais ce qui intéresse Vivaldi, c’est surtout qu’une fois le snap créé, il peut être distribué tel quel à toutes les distributions prenant le format en charge, Ubuntu en tête. Vivaldi a d’ailleurs intégré le dépôt principal Snapcraft.io.

Les utilisateurs ont-ils intérêt à passer par ce nouveau paquet ? Question de choix personnel, car les fonctions sont les mêmes. Le format snap est pratique, mais est contesté.

Des distributions comme Linux Mint, bien que basées sur Ubuntu, n’intègrent pas le support et ne permettent même pas de l’installer facilement. Mozilla, après avoir distribué Firefox en snap pendant des années, a provoqué une vague de soulagement en proposant aussi un paquet DEB.

☕️ OpenAI embauche Leah Belsky, une ancienne responsable de Coursera

OpenAI embauche Leah Belsky, une ancienne responsable de Coursera

L’entreprise de Sam Altman a, semble-t-il, l’ambition de pousser encore un peu plus l’adoption de l’IA générative dans le secteur de l’éducation. Elle vient d’embaucher Leah Belsky, qui a travaillé au sein de Coursera pendant neuf ans jusqu’à devenir Chief revenue officer. Celle-ci prend la tête d’une nouvelle équipe d’OpenAI consacrée à l’éducation qui doit proposer ses produits à un plus grand nombre d’écoles et de salles de classe, explique Bloomberg.

Selon le média américain, elle devra renforcer les liens entre OpenAI, les enseignants et les élèves et étudiants « de l’ensemble du cursus scolaire maternelle-primaire-secondaire, de l’enseignement supérieur et de la formation continue ». Leah Belsky devra aussi partager les retours des universitaires avec les équipes chargées des produits, de la politique, du marketing et gérer les partenariats avec le monde académique.

☕️ #LIDD : le bullshitron, ou le paroxysme de l’IA disruptive

#LIDD : le bullshitron, ou le paroxysme de l’IA disruptive

On connaissait déjà le Pipotron, mais bien évidemment l’intelligence artificielle est venue disrupter le domaine. Vous manquez d’inspiration pour excuse ou répondre à un email ? Voici le bullshitron : « Brille en réunion, épate tes boss, fait le Grand Sot », on apprécie le jeu de mot !

Un exemple (bon j’ai peut-être poussé le bouchon un peu trop loin) :

« En redéfinissant les paradigmes du future-proofing par une intégration native de l’IA quantique et des systèmes cyberphysiques autonomes, on déclenche une synergie infinie entre l’edge AI et la cryptographie homomorphique. L’idée, c’est d’opérer une fractalisation des processus métier via des interfaces neuronales directes, pour générer des micro-écosystèmes dynamiques en réalité hyper-augmentée. Le tout va s’intégrer dans une boucle de feedback bio-cybernétique optimisée par des jumeaux numériques réticulaires fonctionnant en mode full-stack neural ».

Le bullshitron est une application sur ChatGPT et nécessite un compte pour l’utiliser. Sur ce, je vous laisse car c’est bientôt l’heure du « break stratégique pour recharger les batteries et revenir avec une perspective renouvelée. Une bonne gestion du work-life balance est un levier sous-exploité pour optimiser notre productivité », bref le week-end.

☕️ #LIDD : une conférence sur « les évolutions rapides des technologies utilisées au quotidien »

#LIDD : une conférence sur « les évolutions rapides des technologies utilisées au quotidien »

L’université de Lausanne a mis en ligne une vidéo sur YouTube d’une petite heure baptisée « Technologies d’hier et d’aujourd’hui », avec Thomas Souvignet, vice-directeur de l’École des Sciences Criminelles à l’Université de Lausanne (UNIL).

Cette conférence « a pour but de faire découvrir aux participants les évolutions rapides des technologies utilisées au quotidien. L’atelier transgénérationnel a permis aux participants de redécouvrir divers objets technologiques, avec des mises en œuvre pratiques pour les plus audacieux. Enfin, un parallèle a été établi entre ces découvertes et les pratiques des spécialistes en investigation numérique ».

☕️ RED by SFR informe ses clients d’une nouvelle fuite, avec une ribambelle de données

La semaine dernière était classée noire au niveau des fuites de données : Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe) ainsi que l’Assurance retraite. Après une petite accalmie, les affaires reprennent chez RED by SFR, la marque « low cost » de SFR.

Un email a été envoyé aux clients concernés : « Le 3 septembre dernier, SFR a détecté un incident de sécurité portant sur un outil de gestion de commandes de ses clients. Cet incident a entrainé un accès externe non autorisé à des données personnelles vous concernant ».

Bonjour @SFR,

Quelles sont les mesures que vous avez mises en place ?
"Exclusivement des données suivantes" y'a TOUTES mes données perso dedans ! Votre communication est lacunaire. #DataProtection #rgpd @CNIL pic.twitter.com/ESyj8p421Q

— rBarrat (@Davtux) September 19, 2024

La marque au carré rouge joue du sarcasme (enfin, on espère…) en expliquant que le périmètre concerne « exclusivement des données suivantes », comme si c’était une bonne nouvelle : nom, prénom, coordonnées, données contractuelles (type de forfait, contenu de la commande), IBAN, numéro d’identification du smartphone et de la carte SIM… excusez du peu.

SFR affirme qu’aucune autre donnée n’est concernée, comme le mot de passe, le « détail de vos appels et le contenu de vos SMS ». Encore heureux ! On se demanderait bien pourquoi un « outil de gestion de commandes » des clients aurait accès à de telles informations personnelles.

L’incident est clos, les « procédures d’authentification pour toute demande de modification de coordonnées de contact » ont été renforcées. La CNIL a été informée, comme la loi l’y oblige. Une plainte a aussi été déposée, affirme la société.

Selon l’expert en cybersécurité SaxX. sur X, cette fuite pourrait être celle révélée le 4 septembre. La chronologie des faits pourrait correspondre en tout cas. Le pirate revendiquait le vol des données de 50 000 clients, un chiffre à confirmer. Nous avons évidemment contacté Altice France afin de savoir combien de clients étaient concernés, que ce soit chez RED by SFR ou chez SFR en direct le cas échéant, mais sans réponse pour l’instant.

Toujours selon SaxX., qui écume les forums spécialisés, « 1,4 million de données de SFR » auraient été mises en vente en juillet de cette année.

☕️ DMA : l’Europe veut guider Apple vers une meilleure interopérabilité

Décidément, la Commission européenne a du travail avec Apple. Dans un récent communiqué, elle annonce l’ouverture de deux procédures de spécification, en vue « d’aider Apple à se conformer à ses obligations en matière d’interopérabilité », en vertu du DMA.

L’article 8, paragraphe 2 de la loi sur les marchés numériques permet à la Commission de préciser les mesures qu’un contrôleur d’accès (« gatekeeper ») doit appliquer pour « assurer le respect effectif des obligations substantielles du DMA ». En l’occurrence, la Commission veut aider Apple à mettre en œuvre certains changements liés à l’interopérabilité d’iOS et iPadOS.

La première procédure porte sur la connectivité d’iOS, plus spécifiquement les caractéristiques et fonctionnalités utilisées « pour et par les appareils connectés ». Ces derniers comprennent les montres connectées, les écouteurs et autres casques de réalité virtuelle. La Commission compte donc intervenir pour préciser un certain nombre de points, notamment tout ce qui touche aux notifications, à l’appairage des produits et leur connectivité.

L’autre procédure « porte sur le processus mis en place par Apple pour traiter les demandes d’interopérabilité soumises par les développeurs et les tiers pour iOS et iPadOS ». La Commission veut s’assurer que ce processus est « transparent, rapide et équitable ». Objectif : que les développeurs concernés sachent où ils mettent les pieds.

La Commission se donne six mois pour préparer ses observations et instructions. Au terme de ce délai, elle publiera un rapport préliminaire pour exposer ses conclusions et mesures envisagées, afin que les tiers concernés puissent faire remonter leurs observations.

« Aujourd’hui, c’est la première fois que nous utilisons les procédures de spécification dans le cadre du DMA pour guider Apple vers le respect effectif de ses obligations en matière d’interopérabilité par le biais d’un dialogue constructif », a indiqué Margrethe Vestager, commissaire chargée de la concurrence. « Ce processus apportera de la clarté aux développeurs, aux tiers et à Apple ».

Microsoft, Blackrock et Abu Dhabi veulent mobiliser 100 milliards de dollars pour l’IA

Microsoft, Blackrock et Abu Dhabi veulent mobiliser 100 milliards de dollars pour l’IA

Microsoft, BlackRock et MGX, fonds d’investissement adossé aux Émirats arabes unis, ont annoncé mardi le lancement d’une initiative commune, « GAIIP », destinée à financer les infrastructures informatiques et énergétiques dédiées à l’intelligence artificielle. Les trois partenaires prévoient de réunir 30 milliards de capitaux propres, pour mobiliser jusqu’à 100 milliards de dollars à destination de projets essentiellement localisés sur le sol américain.

Mardi, Microsoft et son compatriote BlackRock, premier gestionnaire d’actifs financiers au monde, ont annoncé le lancement d’une initiative conjointe avec GMX, l’un des fonds souverain des Émirats arabes. Les trois sociétés s’associent autour d’un nouveau véhicule financier dédié à l’investissement dans les centres de données, et dans l’ensemble des infrastructures nécessaires à leur fonctionnement.

Baptisé GAIIP, pour Global AI Infrastructure Investment Partnership, ce fonds, ouvert à de nouveaux partenaires, ambitionne d’atteindre rapidement une enveloppe de 30 milliards de dollars. Chacun des trois fondateurs y participe directement, dans des proportions qui n’ont pas été précisées.

30 milliards pour en mobiliser 100

Pourquoi un tel véhicule, alors que Microsoft et tous les grands acteurs du cloud ou de l’informatique investissent déjà lourdement en nom propre ? À plus forte raison quand il existe des fonds spécialisés tels que l’américain Global Infrastructure Partners (100 milliards de dollars d’encours), dont BlackRock bouclera bientôt l’acquisition ? « Les investissements nécessaires à l’infrastructure dédiée à l’IA et aux nouvelles sources d’énergie pour l’alimenter dépassent les moyens financiers d’une entreprise ou d’un gouvernement », répond Brad Smith, président de Microsoft, dans un communiqué conjoint.

Pour les trois partenaires, les 30 milliards de dollars visés par le fonds GAIIP permettront, avec le concours de la dette bancaire, des subventions et des investissements extérieurs, de mobiliser jusqu’à 100 milliards de dollars autour des sujets IA. Une manne dont la dimension stratégique et géopolitique est clairement assumée. « Ces investissements dans les infrastructures seront principalement réalisés aux États-Unis, alimentant l’innovation en matière d’IA et la croissance économique, et le reste sera investi dans les pays partenaires des États-Unis », indiquent les fondateurs.

S’ils sont fléchés sur le plan géographique, les investissements se veulent agnostiques sur le plan technologique, au service d’une « architecture ouverte et d’un large écosystème ». Si son nom n’est pas (encore ?) cité au rang des investisseurs, NVIDIA s’affiche par ailleurs, sans surprise, en soutien de la démarche.

Alors que le Chili s’inquiète des conséquences sur l’approvisionnement en eau d’un projet de centre de données porté par Google, et que la grogne monte dans certains États américains quant à la concurrence que font peser ces infrastructures sur l’alimentation électrique générale, les fondateurs du fonds GAIIP ne précisent pas leur stratégie en matière d’énergies, avançant simplement des investissements dans des projets « durables ».

Course à l’armement

Cette nouvelle initiative illustre les deux volets, financiers et géopolitiques, de la course à l’armement qui anime le marché des infrastructures informatiques. D’un côté, les investissements et les opérations de concentration se multiplient, aux États-Unis comme dans le reste du monde. Rien qu’en 2024, Microsoft a annoncé des enveloppes qui se comptent en milliards de dollars pour des projets de centres de données répartis dans une dizaine de pays à la surface du globe. Amazon, qui n’a de cesse d’étendre ses capacités aux États-Unis, vient de chiffrer à près de 10 milliards d’euros ses futurs projets au Royaume-Uni. Equinix, poids lourd de location, affiche quant à lui la bagatelle de 54 projets « majeurs » en cours de construction dans 24 pays différents.

Une frénésie qui ne concerne d’ailleurs pas que les acteurs américains. Iliad, maison mère de l’opérateur Free, a ainsi dévoilé au printemps dernier un plan d’investissement à hauteur de 2,5 milliards d’euros sur dix ans pour ses centres de données européens. « La mobilisation de capitaux privés pour construire l’infrastructure nécessaire à l’IA ouvrira une opportunité d’investissement à long terme de plusieurs milliers de milliards de dollars », veut croire Larry Fink, CEO de BlackRock.

Quelle force de frappe pour l’Europe ?

Si le rythme des investissements s’intensifie, c’est aussi parce que le contexte est particulièrement favorable aux soutiens étatiques. Aux États-Unis, où le Chips Act, loi en faveur de la souveraineté dans la production de semi-conducteurs, vient par exemple de jouer un rôle non négligeable dans les récentes orientations stratégiques du géant Intel, au détriment du propre Chips Act européen. La France cultive elle aussi soigneusement son attractivité en la matière, et n’hésite pas à mettre la main au porte-monnaie pour fédérer des projets d’infrastructures informatiques. En mai dernier, Microsoft a ainsi annoncé 4 milliards d’euros d’investissement « au service de l’intelligence artificielle » dans l’Hexagone, qui n’auraient pas été validés sans un geste de soutien significatif.

Dans ce contexte, de quelle force de frappe se dotera l’Europe ? La position en la matière de la Commission européenne, qui vient tout juste d’installer ses nouveaux commissaires, est particulièrement attendue. À plus forte raison quand le récent rapport Draghi sur l’avenir de la compétitivité européenne pointe du doigt le retard pris par le Vieux continent en matière de cloud, faute d’investissements suffisamment « massifs et continus ».

☕️ Le CERN va expulser des centaines de chercheurs affiliés à des institutions russes fin novembre

Le CERN va expulser des centaines de chercheurs affiliés à des institutions russes fin novembre

Comme l’explique la revue Nature, le CERN se prépare à expulser les chercheurs affiliés à des institutions russes le 30 novembre. Pour continuer à travailler avec le centre de recherche européen, ces scientifiques doivent trouver une affiliation qui ne soit pas en lien avec la Russie.

L’institution de recherche européenne avait déjà décidé, dès mars 2022 de suspendre le statut d’observateur de la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine. Mais des accords de coopération étaient encore en cours. Le CERN avait déjà prévenu qu’il ne les renouvellerait pas.

Mais Nature explique que la relation du CERN avec la Russie est plus compliquée puisque l’organisation européenne « continuera de travailler avec des scientifiques basés en Russie dans le cadre d’un accord avec le Joint Institute for Nuclear Research (JINR), un centre intergouvernemental situé à Dubna, près de Moscou ». Et cet accord n’est pas le même que celui signé avec la Russie. La revue scientifique raconte que cette décision de continuer de travailler avec le JINR et donc de respecter la date de fin de cet accord divise les chercheurs de l’institution.

Pour le chercheur Borys Grynyov, qui représente l’Ukraine au conseil du CERN, c’est une « grave erreur ». Mais la revue rappelle que le CERN est aussi un symbole de coopération scientifique important, puisqu’il a commencé à collaborer avec l’URSS en 1955 et que de nombreux chercheurs russes ont utilisé le Grand collisionneur de hadrons (LHC).

Les vidéos TikTok ont de réelles conséquences sur l’image qu’ont les femmes d’elles-mêmes

TikTok Mirror
Les vidéos TikTok ont de réelles conséquences sur l’image qu’ont les femmes d’elles-mêmes

Des chercheuses australiennes ont montré récemment dans un article scientifique que les femmes exposées aux vidéos de TikTok perdent de l’estime pour leur propre corps. Elles expliquent que les vidéos du mouvement pro-anorexie profitent particulièrement de l’algorithme de recommandation « Pour vous » de l’application.

TikTok est souvent critiqué à propos de la toxicité des contenus poussés par ses algorithmes. Les chercheuses de l’Université australienne de Charles Sturt Madison Blackburn et Rachel Hogg ont voulu étudier les conséquences d’une exposition aux vidéos du mouvement « pro-ana » (mouvement qui promeut des régimes extrêmes, l’exercice physique excessif et incite à s’imposer des troubles du comportement alimentaire) qui circulent allègrement sur le réseau social de ByteDance.

Leur article, publié début août dans la revue scientifique PLOS One, conclut à un effet réel des vidéos « pro-ana » sur l’estime des femmes pour leurs propres corps et l’internalisation des standards de beauté. Mais il constate aussi, dans une moindre mesure, que les femmes exposées aux autres vidéos publiées sur TikTok subissent aussi ces problèmes.

TikTok, un réseau où se développent plus facilement les contenus « pro-ana »

Le mouvement « pro-ana », qui s’est développé dans les années 2000, n’a pas eu besoin de l’existence de TikTok pour connaître un certain succès, mais la plateforme de vidéos est maintenant une de ses cibles particulières. « Contrairement à d’autres plateformes de médias sociaux qui présentent implicitement des idéaux corporels, TikTok contient des contenus explicites sur les troubles de l’alimentation », expliquent les chercheuses. Shannon Herrick, Laura Hallward et Lindsay Duncan, trois chercheuses canadiennes, faisaient déjà ce constat fin 2020.

Les chercheuses pointent une autre particularité de TikTok : la page « Pour Vous » est encore plus mise en avant sur l’application de ByteDance et elle met en avant des contenus de tout un chacun. « La page d’exploration d’Instagram continue de mettre l’accent sur la culture d’influence établie et de promouvoir les comptes de personnalités publiques ou d’influenceurs très suivis », expliquent-elles.

Mais elles ajoutent qu’ « à l’inverse, l’algorithme unique de TikTok rend la découverte de contenu équitable, car le contenu de n’importe quel utilisateur a le potentiel d’atteindre un vaste public, indépendamment du nombre de followers ou du statut de célébrité ». Ce qui permet à des comptes « pro-ana » d’influencer beaucoup d’utilisateurs sans être très suivis, même si la plateforme fait des efforts pour censurer les contenus de ce genre.

Exposées pendant 7 à 8 minutes

Elles ont étudié le comportement de 273 utilisatrices de TikTok âgées de 18 à 28 ans (principalement australiennes) réparties en deux : un groupe expérimental et un groupe témoin.

Les membres des deux groupes ont été exposées à un tunnel de vidéos TikTok de 7 à 8 minutes. Les femmes du groupe expérimental ont visionné une compilation de vidéos TikTok contenant des messages explicites sur les troubles de l’alimentation, tels que des jeunes femmes restreignant leur alimentation, faisant de l’humour sur leur comportement alimentaire désordonné, se privant de nourriture et donnant des conseils pour perdre du poids, comme manger des glaçons et mâcher du chewing-gum pour calmer la faim. Les membres du groupe témoin, elles, ont visionné des vidéos TikTok « normales ».

Un effet significatif, même pour le groupe témoin

Résultat, les femmes du groupe expérimental se sont déclarées nettement moins satisfaites de leur image corporelle après avoir été exposées au contenu TikTok pro-ana. Ces effets sont aussi visibles et statistiquement significatifs lorsqu’on compare ce ressenti à celui des femmes qui ont regardé le contenu de contrôle. Mais, comme le soulignent les chercheuses, « il est intéressant de noter que les femmes du groupe de contrôle ont également signalé une diminution statistiquement significative de leur satisfaction à l’égard de leur image corporelle après avoir regardé le contenu neutre de TikTok ».

Les chercheuses expliquent que, sur TikTok les vidéos sont généralement cadrées de manière à ce que le corps entier du sujet soit visible contrairement à ce qu’on voit sur Instagram, en particulier dans les vidéos de danse et dans les contenus #GymTok.

Elles font l’hypothèse que TikTok peut fournir plus de stimulus liés au corps « même lorsque l’intention du contenu n’est pas liée à l’image du corps ou à la #fitspiration (contenus liés au fitness). Elles ajoutent qu’ « il est important de noter que l’algorithme de TikTok fonctionne de telle manière que les personnes qui recherchent activement des contenus positifs pour le corps peuvent également être exposés à des contenus néfastes liés au corps, tels que le body checking, un type de contenu compétitif et d’autosurveillance dans lequel les utilisateurs sont encouragés à tester leur poids en essayant de boire dans un verre d’eau pendant que leur bras entoure la taille d’un autre utilisateur ».

Interrogée par le média PsyPost, Rachel Hogg a déclaré : « j’ai été surprise de constater que la « dose » de moins de 10 minutes de visionnage de contenus TikTok de comportements désordonnés était suffisante pour avoir un effet ».

La chercheuse explique aussi que l’étude excluait toute personne ayant reçu un diagnostic de trouble alimentaire passé ou présent, il ne faut donc pas en tenir compte pour tirer des conclusions sur des populations cliniques. Les autrices de l’étude sont aussi bien conscientes que leur travail n’a évalué que l’impact à court terme des vidéos TikTok en ne mesurant que les changements dans la perception par les femmes de leur corps et l’intériorisation des normes de beauté qu’immédiatement après le visionnage des vidéos.

☕️ Nintendo et The Pokemon Company poursuivent le développeur de Palworld en justice

Nintendo et The Pokemon Company poursuivent le développeur de Palworld en justice

Nintendo et The Pokemon Company attaquent Pocketpair, le développeur du jeu Palworld, en justice.

Lancé en accès anticipé en janvier 2024, Palworld ne s’était pas caché de ses similarités avec la franchise culte – au point de se retrouver fréquemment décrit comme un jeu de « Pokémon avec des flingues ».

En à peine trois jours, le jeu s’était écoulé à plus de 5 millions de copies… et the Pokémon Company n’avait pas tardé à annoncer qu’il enquêterait sur la potentielle violation de propriété intellectuelle.

Ce 19 septembre, Nintendo indique poursuivre ses créateurs pour violation de multiples brevets, sans donner plus de détails.

☕️ iOS 18 : un drôle de plantage pour Messages

iOS 18 : un drôle de plantage pour Messages

C’est un drôle de bug, aussi spécifique que désagréable quand il intervient. Sur iOS 18, il est en effet possible de faire planter l’application Messages quand, dans une conversation de groupe, une personne partage un cadran d’Apple Watch. Dès qu’une autre personne cherche à répondre directement à ce message, l’application plante.

Non seulement ce plantage intervient pour la personne ayant répondu au partage du cadran, mais elle le fait chez tous les participants de la conversation.

Un bug d’autant plus pénible que pour l’instant, la seule méthode pour ne plus y avoir à faire est de redémarrer l’appareil, ouvrir Messages et supprimer la conversation. Une solution loin d’être idéale, puisque cela signifie la perte de toutes les informations, photos et vidéos qui avaient été éventuellement partagées.

9to5mac, qui rapporte le problème, indique que le problème est en partie présent sur les dernières bêtas d’iOS/iPadOS 18.1 et macOS 15.1. Il s’agit donc d’un problème qu’Apple n’avait pas encore vu. La firme ne s’est pas exprimée sur le sujet, mais on imagine qu’un correctif devrait rapidement arriver.

☕️ Sur Discord, les appels audio et vidéo passent au chiffrement de bout en bout

La plateforme d’échange a annoncé mardi soir un changement important dans ses communications audio et vidéo : elles sont désormais chiffrées de bout en bout. Cette nouveauté est en cours de déploiement.

« Aujourd’hui, nous allons commencer à migrer la voix et la vidéo dans les DM, les DM de groupe, les canaux vocaux et les flux Go Live pour utiliser l’E2EE [End-to-End Encryption, ndlr]. Vous pourrez confirmer que les appels sont chiffrés de bout en bout et procéder à la vérification des autres participants à ces appels », explique Discord.

La société a développé un protocole spécifique. Nommé DAVE, elle en a publié le livre blanc sur GitHub, de même que les bibliothèques ayant servi à l’implémentation. Ces dernières sont d’ailleurs sous licence MIT, question de transparence selon Discord.

L’entreprise dit également s’être appuyée sur les audits réalisés par la société de sécurité indépendante Trail of Bits. Elle publie d’ailleurs leurs résultats pour l’examen de la conception et de sa mise en œuvre. Discord explique nombre de ses choix techniques, notamment l’utilisation du standard Messaging Layer Security (MLS).

S’agit-il d’une étape vers un chiffrement de bout en bout pour l’intégralité de la plateforme ? Non, indique Discord, pour des raisons de modération. Les conversations textuelles sur les salons ou par messagerie directe resteront sur leur chiffrement classique.

« La sécurité est indissociable de notre produit et de nos politiques. Alors que l’audio et la vidéo seront chiffrés de bout en bout, les messages sur Discord continueront à suivre notre approche de modération du contenu », indique Discord.

5G StandAlone : Orange « répond » à Free avec sa 5G+ home

En quatre lettres : S.E.U.M
5G StandAlone : Orange « répond » à Free avec sa 5G+ home

Il ne s’est même pas passé 12 h pour qu’Orange réponde à Free sur l’arrivée de la 5G SA pour les clients. Si Free la propose à ses clients mobiles sur la bande des 3,5 GHz au niveau national, Orange se limite aux box 5G, avec une nouvelle offre « 5G+ home » qui sera lancée le 10 octobre.

Hier, Free revendiquait être le « 1ᵉʳ opérateur à proposer la 5G SA à l’échelle nationale », avec quelques précisions tout de même : cela ne concerne que la 5G sur la bande de fréquence 3,5 GHz (Free déploie massivement son réseau 5G dans les 700 Mhz) et il faut activer une option dans son interface client. La 5G SA (StandAlone) peut fonctionner seule, tandis que la 5G NSA (Non StandAlone) nécessite un cœur de réseau 4G. Depuis 2020, les opérateurs proposent de la 5G NSA, dont le nom commercial est pour tous les opérateurs 5G.

De la 5G à toutes les sauces : 5G NSA, 5G SA, 5G+, 5G-

Nous expliquions hier que d’autres opérateurs pourraient rapidement se lancer, notamment Orange qui a déjà fait plusieurs expérimentations et qui avait donné rendez-vous en 2024. L’attente ne fut pas longue puisque le jour même, l’opérateur historique annonce son offre « 5G+ home ». Le communiqué a été publié en début de soirée si l’on en croit le compte X du Service Presse Orange (19h31).

Avant d’entrer dans le vif du sujet, Orange commence par rappeler qu’elle « a eu l’occasion d’utiliser massivement son réseau 5G SA – nommé réseau 5G+ – et de développer son savoir-faire, dans des conditions hors du commun et inédites, pendant les Jeux Olympiques ».

C’était à prévoir, Orange a décidé d’appeler « 5G+ » la 5G SA, c’est-à-dire la 5G capable de fonctionner seule, sans 4G. En 4G aussi la 4G+ existe, mais ce n’est pas la même chose : « La 4G+ est une évolution du réseau 4G qui permet d’agréger 2 ou 3 bandes de fréquence et ainsi d’améliorer les débits descendants », explique Orange.

On apprécie que Free reste sur le terme 5G SA, qui a le mérite d’être factuel. Pour rappel, des évolutions de la 5G sont actées, avec la 5G Advanced (ou 5.5G) déjà validée par la 3GPP. Pour reprendre la remarque de brupala sur l’annonce de la 5G SA de Free, « c’est plutôt la 5G actuelle qui est de la 5G- ». Nous expliquions en effet que certains en profiteraient certainement pour parler de « 5G+», plus vendeuse.

Les promesses d’Orange sur la 5G SA ou « 5G+ »

Toujours selon Orange, la 5G SA a permis « des débits importants et stables dans le sens remontant, indispensables au transport des images en haute définition, des temps de latences garantis ultra faibles pour un envoi quasi en temps réel de ces images, et les bénéfices d’une sécurisation supérieure intrinsèque à la technologie ».

Des avantages déjà mis en avant par les opérateurs avec l’arrivée de la 5G de base (5G NSA, sur un cœur de réseau 4G vous suivez ?). Ce n’est pas la première fois que les opérateurs dénigrent les générations précédentes pour vanter leurs nouveautés.

« Orange lancera une nouvelle offre « 5G+ home » le 10 octobre. L’offre 5G+ Home rendra l’expérience internet à la maison plus fluide et plus performante, que ce soit pour partager, en simultané, la connexion avec toute la famille, regarder la TV ou jouer en ligne ». Bref, la même promesse à chaque nouvelle offre ou presque.

De la 5G SA uniquement pour les box 5G

Il faut encore attendre trois semaines pour le lancement de la 5G+, et uniquement à la maison. En effet, les offres « Home » de l’opérateur correspondent aux 4G/5G Box, utilisées à la place d’une connexion fibre ou xDSL sur le fixe. Rien n’est précisé concernant la mise en place de la 5G SA pour les clients mobiles.

Les conditions et petites lignes de l’offre ne sont pas encore disponibles pour comparer cette 5G+ Home à la 5G Home et 4G Home, proposées respectivement à 42,99 et 38,99 euros par mois. Sur les débits, Orange annonce jusqu’à 300 Mbit/s en 4G+ et jusqu’à 1 Gb/s en 5G, en téléchargement dans les deux cas. Aucune précision sur l’upload. Pour rappel, la 5G SA doit, selon Orange, permettre « des débits importants et stables dans le sens remontant ».

3,5 GHz vs 700 MHz : round 2

Nous avons ensuite droit à l’habituel discours d’Orange sur son réseau et ses choix techniques : « La 5G+ s’appuiera ainsi sur le plus grand réseau 5G en 3,5 GHz de France, soit 10 401 sites opérationnels [contre 6 950 sites pour Free, ndlr], Orange ayant fait le choix, dès le lancement de la 5G, d’investir massivement dans le 3,5 GHz pour répondre à l’exigence des nouveaux usages. La 5G d’Orange, qui couvre désormais 70 % de la population métropolitaine ».

Free pour rappel déploie massivement dans les 700 MHz, permettant de couvrir plus largement (95 % de la population au dernier décompte). Les débits sont moins élevés puisqu’il y a moins de spectres et donc de bande passante disponible. Nous avons déjà longuement détaillé les différences entre les deux approches.

Rendez-vous en 2025 pour la suite

Orange en profite enfin pour envoyer un message à son cœur de cible pour sa 5G SA, les professionnels : « L’une des promesses de la 5G+ est aussi de proposer des services différenciés, en particulier pour le B2B. Les clients Entreprise peuvent dès à présent commencer à tester la 5G+ et bénéficier d’un service mobile différencié premium : avec un meilleur accès au réseau, des débits préservés, la priorisation de leur flux mobile. C’est fort de cette expérience avec les entreprises qu’Orange prépare d’autres offres à venir, sur le marché grand-public comme B2B, en 2025 ». Rendez-vous donc l’année prochaine.

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