Mozilla vient de dégainer coup sur coup Thunderbird 135 et la première bêta de Firefox 136. Un renouvellement rapide pour le client e-mail, puisque la dernière version date de la semaine dernière. Firefox 136 s’annonce de son côté comme une version importante.
Le rythme est très rapide pour Thunderbird. Alors que la version 134 est sortie le 27 janvier, la 135 est apparue hier soir. Comme la précédente, il ne s’agit pas d’une version mise en avant, le site ne proposant par défaut que la mouture ESR (Extended Support Release), actuellement estampillée 128.6.0.
La 135, elle, est simplement une « Release » que l’on peut récupérer depuis cette page, en modifiant le canal de distribution dans les menus. L’équipe de développement ne la recommande pas, la considérant presque comme une préversion. À moins de vouloir spécifiquement certaines nouveautés, il est conseillé de rester sur le canal ESR.
Nombreuses corrections, améliorations et binaires XZ
Mais qu’apporte cette version 135 ? Pour l’essentiel une longue liste de corrections et de petites améliorations. Il semble que Thunderbird 134 ait amené bon nombre de problèmes, corrigés dans cette révision, comme on peut le voir dans les notes de version.
Dans les améliorations, commençons par noter l’utilisation de XZ pour les binaires Linux. Comme pour Firefox, les gains sont notables sur la compression et surtout les performances lors de l’installation et de la mise à jour.
Thunderbird 135 permet également de spécifier un cookieStoreId lors de la création d’un espace, d’ignorer les sous-clés ou signatures non prises en charge lors de l’importation de clés OpenPGP conformes, ou encore d’utiliser le même code OAuth2 que le courrier pour les carnets d’adresses et des calendriers CardDAV.
Firefox 136 : accélération vidéo et onglets verticaux
Ainsi, sur Linux, Firefox 136 sait exploiter les GPU AMD pour le décodage matériel. Un support attendu de longue date. Autre arrivée, cette fois sur macOS : le décodage matériel pour les contenus HEVC. Là encore, Firefox rattrape la concurrence.
Firefox 136 introduit également pour la première fois les onglets verticaux, ici aussi une promesse de longue date. Ils ne sont pas activés par défaut. Pour les utiliser, il faut se rendre dans les paramètres du navigateur, onglet Général et chercher la ligne « Browser Layout ». La section n’est pas encore traduite. Il suffit ensuite de cliquer sur « Vertical tabs » et de regarder l’interface du navigateur évoluer, la barre latérale étant forcément activée dans ce cas.
Le fonctionnement est, dans les grandes lignes, identique aux autres navigateurs proposant cette disposition. Cet affichage peut notamment avoir un grand intérêt sur les ordinateurs portables, où la place verticale peut vite manquer. On gagne alors en surface d’affichage et en confort de lecture. On note cependant qu’en thème sombre, la barre d’adresse, très sombre, se confond pratiquement avec le bord de la fenêtre. Cela rend les déplacements de cette dernière hasardeux si l’on ne fait pas attention où l’on clique.
Et un peu sous le capot aussi
Firefox 136 renforce également son comportement HTTPS-First, ajoute la même compression LZMA sur le binaire macOS que pour Linux, désactive les bannières de cookies par défaut en navigation privée, ajoute une option pour afficher les termes de recherche sur les pages de résultats, ou encore ajoute le support de Codemirror 6 pour les développeurs.
Signalons aussi une évolution sous le capot pour la version macOS. Un nouveau mécanisme permet de déplacer certaines tâches en arrière-plan vers des cœurs moins puissants de la puce. Ces cœurs étant plus économes en énergie, la navigation devrait consommer moins et donc permettre une utilisation nomade plus longue.
Dans la nuit du 16 au 17 janvier dernier, SpaceX a raté son septième lancement test de Starship avec le propulseur Super Heavy. Perdant le contrôle du deuxième étage de sa fusée, l’entreprise d’Elon Musk n’a pas pu empêcher l’explosion de sa fusée dont des débris ont atterri sur les Îles Britanniques habitées de Turques-et-Caïques.
« Le succès est incertain, mais le divertissement est garanti ! » twittait Elon Musk alors que la fusée Starship avait échoué son septième lancement de test. SpaceX a perdu le contrôle du deuxième étage de sa fusée très rapidement alors que l’objectif de la mission était, entre autres, de tester une « mise à jour en bloc » de celui-ci.
Si le CEO de SpaceX qualifie cette explosion de « divertissement », ce n’est sans doute pas le mot qu’auraient choisi les habitants des îles de Turques-et-Caïques.
Aucun blessé, mais de nombreux débris
Ce territoire britannique d’outre-mer des Caraïbes situé au sud-est des Bahamas a vu de très près l’explosion du deuxième étage de StarShip. Et comme l’explique CNN, même si on ne dénombre aucun blessé, ses habitants doivent maintenant faire face aux retombées des débris.
Interrogée par nos confrères, Lori Kaine, une résidente de l’île, affirme n’avoir « jamais vu de telles couleurs dans le ciel », mais depuis, elle ramasse des débris de la fusée. Elle a retrouvé un câble dans son allée, des tuiles hexagonales brisées sur la chaussée (sans doute des éléments du bouclier thermique comme le suppose CNN). Elle a aussi retrouvé la plage à côté de chez elle, jonchée de débris.
Selon Alizee Zimmermann, responsable de l’association de protection des récifs Turks and Caicos Reef Fund, des épaves ont été retrouvées sur toutes les plages de la ville de Providenciales, mais aussi sur celles de Caïques du Sud et de l’Ouest. Elle a expliqué à CNN qu’ « il y a des débris aussi petits qu’un tiers d’ongle et aussi gros qu’une voiture éparpillés un peu partout ».
Alizee Zimmermann espère une évaluation officielle incluant des tests sur les eaux et une réflexion sur l’utilisation de drones pour chasser les gros débris en mer qui pourraient avoir un impact sur les écosystèmes sensibles.
Collecte et sécurisation des débris organisées par les autorités
Le 17 janvier dernier, la Federal Aviation Administration a « demandé à SpaceX de mener une enquête sur la perte du véhicule Starship lors des opérations de lancement le 16 janvier ». L’autorité américaine ajoutait qu’ « aucun dommage corporel n’a été signalé, et la FAA travaille avec SpaceX et les autorités compétentes pour confirmer les rapports faisant état de dommages matériels sur les îles Turques-et-Caïques ».
Selon le journal local Turks and Caicos Weekly News, le gouvernement des Turques-et-Caïques organise la collecte et la sécurisation des débris tombés au sol, en collaboration avec les autorités américaines et britanniques. Et une équipe de l’Air Accidents Investigation Branch (AAIB), l’organisme britannique chargé des enquêtes sur les accidents aériens, est au sol et travaille avec des représentants de SpaceX pour mettre en œuvre leur récupération.
La FAA toujours sur le coup, malgré l’investiture de Donald Trump
Samedi 1ᵉʳ février, ArsTechnica a interrogé la FAA sur le sujet. Selon nos confrères, l’autorité américaine n’a pas changé d’avis sur sa demande d’enquête alors qu’entre temps, Donald Trump a été officiellement investi et Elon Musk est très actif à la tête du DOGE.
Un porte-parole a répondu à ArsTechnica : « La FAA a demandé à SpaceX de mener une enquête sur l’accident du Starship Super Heavy Flight 7 sous la supervision de la FAA. Sur la base des conclusions de l’enquête concernant les causes profondes et les actions correctives, la FAA peut exiger d’une entreprise qu’elle modifie sa licence ».
Rappelons que SpaceX n’est pas la seule à avoir une gestion hasardeuse d’éventuels débris de fusées. Depuis des années, certaines fusées chinoises sont lancées sans préoccupation des dégâts, comme en 2020, quand des débris de la fusée Long March 5B seraient tombés en Afrique. Ou encore, en 2022, lorsque le premier étage d’une même fusée s’est désintégré dans l’atmosphère au-dessus de l’océan Indien.
Quid des responsabilités ?
Rappelons enfin que la Convention de 1972 sur la responsabilité internationale pour les dommages causés par les objets spatiaux a été ratifiée par plusieurs pays, sous l’égide des Nations Unies.
Dans son article II, elle prévoit qu’un « État de lancement a la responsabilité absolue de verser réparation pour le dommage causé par son objet spatial à la surface de la Terre ou aux aéronefs en vol ».
Dans son article I, elle prend soin de définir les termes utilisés. « Dommage » désigne ainsi « la perte de vies humaines, les lésions corporelles ou autres atteintes à la santé, ou la perte de biens d’État ou de personnes, physiques ou morales, ou de biens d’organisations internationales intergouvernementales, ou les dommages causés auxdits biens », tandis que « lancement » correspond aussi bien à un lancement réussi qu’à une tentative (échouée).
Récemment, le projet FreeDesktop.org a annoncé avoir besoin d’un nouvel hébergeur en urgence. Equinix, chez qui le projet était stocké, a mis fin au stockage gracieux qu’il fournissait depuis plus de cinq ans. La société veut en effet se débarrasser de ses offres bare metal et n’octroie donc plus de crédits gratuits dans ce domaine.
FreeDesktop.org n’est pas le seul projet touché par cette décision. La distribution Alpine Linux se cherche également un nouvel hébergeur, pour les mêmes raisons.
« Nous sommes profondément reconnaissants à Equinix Metal (anciennement Packet.net) pour leur soutien de longue date, qui a été essentiel à l’écosystème d’Alpine Linux. Cependant, avec l’abandon par Equinix de son service d’hébergement bare metal, ce soutien critique prendra bientôt fin. Leurs contributions ont été inestimables, et nous les remercions d’avoir aidé Alpine Linux à rester fiable et efficace », indique le projet dans un billet.
De quoi cette distribution, axée sur la sécurité, a-t-elle besoin ? D’une bande passante de 800 To par mois, de deux serveurs (chacun avec 50 Go d’espace disque et 16 Go de RAM au minimum) agissant comme des runners d’intégration continue pour les architectures x86_64 et x86, ainsi que d’une « development box », un serveur dédié à l’environnement de développement pour les contributeurs et mainteneurs.
Alpine cherche un espace de collocation et des serveurs bare metal près des Pays-Bas. Si ce n’est vraiment pas possible, l’équipe peut envisager des machines virtuelles.
À Ars Technica, Carlo Landmeter, membre du conseil d’Alphine, a indiqué que la distribution « est devenue populaire sans que la plupart des utilisateurs le sachent ». Actuellement, la situation provoque l’arrivée de quelques dons. Plusieurs entreprises auraient tendu la main, mais il ne s’agirait encore que d’un « début », selon Landmeter.
Nos confrères ont mis à jour leur article. Après la publication de la version d’origine, ils indiquent avoir été contactés par Jason Donenfeld, fondateur de WireGuard. Le célèbre client VPN se cherche lui aussi un nouvel hébergement… pour les mêmes raisons. Il est à la recherche de dons et d’offres d’hébergement.
L’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures met en garde contre quatre failles déjà corrigées, mais encore activement exploitées. Deux remontent à 2018 et soulèvent l’éternelle question des mises à jour.
Outre-Atlantique, la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) vient d’ajouter quatre failles de sécurité à son catalogue Known Exploited Vulnerabilities (KEV). Il s’agit donc de failles pour lesquelles l’Agence de cybersécurité a des « preuves d’une exploitation active », avec les dangers que cela comporte.
Les voici, avec leur score CVSS (Système commun de notation des vulnérabilités) permettant de juger du niveau de gravité sur 10 :
CVE-2024-29059 (CVSS de 7.5) : vulnérabilité dans le framework Microsoft .NET
CVE-2018-9276 (CVSS de 7.2) : vulnérabilité dans Paessler PRTG Network Monitor
CVE-2018-19410 (CVSS de 9,8) : vulnérabilité dans Paessler PRTG Network Monitor
Deux failles de… 2018
Si vous avez l’habitude des numérotations CVE (Common Vulnerabilities and Exposures), vous avez certainement compris que les deux premières failles datent de l’année dernière (septembre et mars respectivement), tandis que les deux autres ont déjà près de sept ans.
Malgré leur grand âge, « ces vulnérabilités sont des vecteurs d’attaque fréquents pour les pirates et posent des risques importants de cybersécurité », rappelle la CISA. L’Agence laisse jusqu’au 25 février aux entités de la Federal Civilian Executive Branch (FCEB) pour se mettre à jour. Mais c’est aussi un rappel important pour tout un chacun. Le CISA ne donne par contre aucun détail sur la manière dont elles sont exploitées.
Depuis le début de cette année, 19 failles ont été ajoutées au catalogue Known Exploited Vulnerabilities. La liste complète compte plus de 1 200 failles dont l’exploitation était donc avérée au moment de leur ajout au KEV. La première remonte à 2021.
Hearbleed : 10 ans plus tard, toujours des serveurs vulnérables
Y voir arriver des failles plus de six ans après leur découverte et surtout six ans après la publication des mises à jour est inquiétant. Cela prouve, s’il en était besoin, que des règles aussi élémentaires qu’appliquer des mises à jour ne sont pas toujours respectées.
Il y a quelques mois, lors d’un audit de sécurité, l’entreprise Securitum expliquait avoir trouvé deux serveurs publiquement accessibles encore vulnérables à cette brèche béante de sécurité. Elle permet pour rappel d’accéder à des données stockées dans la mémoire du serveur. Dix ans plus tard, des serveurs sont donc toujours vulnérables.
On parle là d’une faille qui a fait les gros titres pendant des jours, alors on imagine malheureusement bien ce qui peut arriver avec d’autres vulnérabilités, ayant moins de visibilité.
L’édition 2024 était, sans aucune surprise, marquée par l’intelligence artificielle à toutes les sauces, notamment avec Copilot. Cette année devrait être dans la même lignée.
Pour le moment, Microsoft n’a donné aucun détails supplémentaires.
Depuis quelques jours, l’Ademe est au centre d’une tempête. Elle travaillerait sur une tarification progressive des forfaits téléphonique en fonction de la quantité de data fournie. Elle aurait même envisagé de légiférer. C’est pourtant faux.
Même si la source n’est pas toujours indiquée, tout est parti d’un article du Parisien sur le « grand bluff des opérateurs sur les forfaits mobiles ». Le sujet portait sur la quantité toujours plus importante de data fournie dans les forfaits et la guerre des prix entre les opérateurs. L’article rappelait pourtant les derniers chiffres de l’Arcep : la consommation moyenne de data en France est de 17 Go par mois. À quoi pouvaient donc bien servir les forfaits de plusieurs centaines de gigaoctets ?
Les usages varient bien sûr, mais le problème était ailleurs. « L’Ademe va donc plancher sur la tarification progressive des forfaits pour, in fine, envisager un projet de loi », indiquait le Parisien. Une phrase légèrement modifiée par la suite, pour devenir : « L’Ademe va donc plancher sur la tarification progressive et, si les résultats sont pertinents, un projet de loi pourrait être envisagé ».
La polémique a enflé rapidement. Le 2 février, même Xavier Niel a réagi sur X. Citant un tweet de Frandroid qui assurait qu’un « projet de loi se prépare », il indiquait simplement « Non ».
« Nous rassemblons des données »
Nous avons contacté Roland Marion, directeur de l’économie circulaire à l’Ademe. Interrogé sur l’idée d’un projet de loi, il se montre très clair : « Non, c’est faux. L’Ademe n’a pas ce pouvoir. Nous rassemblons des données, nous éditons des rapports, parfois avec l’Arcep. Mais nous ne pouvons pas proposer de lois. Nous mettons simplement à disposition les données recueillies. Les politiques peuvent venir y piocher ».
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie ne travaille-t-elle pas sur une tarification progressive des forfaits ? « Oui et non », nous répond Roland Marion. « Nous réfléchissons à ce sujet comme nous le faisons sur d’autres. À une époque par exemple, nous réfléchissions à une tarification progressive de l’électricité en fonction des usages. La discussion a permis de voir que ce n’était pas possible ».
Et dans le cas des forfaits mobiles ? « Nous y réfléchissons. C’est une discussion ouverte, un sujet d’étude. Mais nous savons déjà que les usages peuvent varier largement. Quelqu’un qui a un forfait 150 Go ne signifie pas qu’il va forcément les utiliser. Peut-être que cette personne a un gros forfait parce que c’est son seul moyen d’accéder à internet ».
Des propos en écho à ceux de Sylvain Waserman, PDG de l’Ademe et ancien vice-président de l’Assemblée nationale pendant presque cinq ans (il connait donc bien le parcours législatif). Il s’est exprimé sur LinkedIn, rappelant les trois missions de l’Agence : « L’Ademe mène des études et recherches, publie des avis techniques, propose des guides de sensibilisation à destination du grand public avec des trucs et astuces ». Plus loin, il conclut, agacé : « À bon entendeur ! Décidément, il ne nous sera rien épargné, mais on le savait déjà… ».
Des sujets plus pressants
Comme nous l’a indiqué Roland Marion, il existe des marges de manœuvre beaucoup plus importantes sur le numérique pour réduire l’empreinte carbone. « La data cellulaire, effectivement, moins on en consomme, mieux c’est. Notre recommandation, que nous répétons depuis des années, est de basculer sur une connexion Wi-Fi dès que possible. Son impact sur l’environnement est dix fois moins important qu’une connexion cellulaire », explique le responsable.
« Mais notre action sur le numérique se concentre surtout sur les recommandations liées à la fabrication des terminaux et les datacenters », ajoute-t-il. « On parle beaucoup d’IA aussi maintenant. On tente d’expliquer que son utilisation a un impact environnemental conséquent et qu’il vaut mieux, quand c’est possible, l’éviter ».
Mozilla vient de publier Firefox 135, la dernière révision de son navigateur vedette. Comme prévu, cette nouvelle mouture signe la disparition du bouton lié au signal Do Not Track DNT).
« Si vous souhaitez demander aux sites Web de respecter votre vie privée, vous pouvez utiliser le paramètre « Demander aux sites Web de ne pas vendre ni partager mes données ». Cette option s’appuie sur le contrôle global de confidentialité (GPC) », précise à ce sujet la fondation Mozilla.
Comme le réglage lié à DNT dans les versions précédentes, l’option Global Privacy Control se trouve dans les paramètres de vie privée de Firefox. Apparue dans Firefox 120, elle fonctionne comme un mécanisme « Ne pas vendre » et se veut juridiquement contraignante pour les sites, alors que le DNT était simplement volontaire.
Firefox 135 est l’occasion pour Mozilla de déployer plus largement la version rafraichie de la page d’accueil qui s’affiche à l’ouverture d’un nouvel onglet. Proposée aux États-Unis et au Canada à partir de Firefox 134, elle est désormais censée s’afficher dans toutes les régions où Firefox propose la suggestion d’articles, dont la France.
La fonctionnalité fait cependant l’objet d’un déploiement progressif, ce qui peut expliquer que la nouvelle mise en page ne soit pas immédiatement visible chez tous les internautes. Elle introduit notamment un logo repositionné à gauche, pour mieux valoriser le champ de recherche, et des suggestions d’articles sur quatre colonnes.
L’option « Copier le lien sans pistage », introduite elle aussi avec Firefox 120, se voit renommée « Copier le lien nettoyé » pour plus de clarté. Son fonctionnement (supprimer les paramètres de suivi publicitaire ou d’attribution du clic de l’URL du lien) est cependant inchangé.
Comme prévu, Firefox passe au format XZ pour les binaires Linux, préféré au BZ2 en raison de meilleures performances.
Firefox 135 inaugure aussi la prise en charge du chinois simplifié, du japonais et du coréen pour les langues source de son module de traduction, tandis qu’il est désormais possible de traduire le contenu d’une page vers le russe. Mozilla accélère par ailleurs le déploiement de la fonctionnalité de remplissage automatique des informations de carte de paiement, ainsi que celui de son interface dédiée à l’utilisation d’un chatbot IA.
Introduite avec Firefox 133, cette dernière permet pour mémoire de se connecter à un chatbot (ChatGPT, Claude, Gemini, Le Chat, etc.) et de le garder sous les yeux grâce à l’intégration dans un panneau latéral du navigateur.
Sur le plan de la sécurité, Firefox 135 introduit de nouvelles protections contre les abus liés à l’API dédiée à l’historique de navigation, et corrige douze failles, d’une gravité qui s’échelonne de « modérée » à « élevée ».
Le téléchargement est comme toujours proposé depuis le site de Mozilla, tandis que la mise à jour peut s’obtenir sans attendre le déploiement automatique à partir de l’onglet À propos des paramètres.
En plein renforcement de ses liens avec l’administration états-unienne, OpenAI a annoncé sa participation à un « programme de sécurité nucléaire ».
Open AI a conclu un accord avec les Laboratoires Nationaux du département de l’Énergie des États-Unis pour utiliser ses modèles d’intelligence artificielle (IA) dans un « programme détaillé de sécurité nucléaire ». En pratique, rapporte CNBC, 15 000 scientifiques travaillant au sein de l’une de ces institutions auront accès aux modèles o1 du constructeur.
Directeur d’Open AI, Sam Altman a expliqué lors d’un événement organisé à Washington et intitulé « Construire pour gagner : économie de l’IA », que le partenariat permettrait de se « concentrer sur la réduction des risques d’une guerre nucléaire et sur la sécurisation de matériel et d’armes nucléaires partout sur la planète ».
Domaine sensible pour modèle halluciné
Fuites de données sensibles, production de fausses informations assenées dans des formulations pleines d’aplomb, voire textes sans queues ni têtes… Le projet soulève de nombreuses questions dans la mesure où les modèles d’OpenAI ont démontré de nombreuses failles au fil des mois.
Des ordinateurs dédiés à la défense nationale, connectés à ce que certains présentent comme de nouvelles formes d’intelligence… Comme l’ironise Futurism, cela ressemble fort au scénario de Terminator. Mais au-delà des cauchemars de science-fiction, le partenariat tout juste annoncé s’inscrit dans un travail de long terme d’OpenAI pour renforcer ses liens avec le gouvernement des États-Unis.
Le 28 janvier, OpenAI rendait ainsi publique la plateforme ChatGPT Gov, un service mettant l’accent sur la cybersécurité pour faciliter l’accès des agences gouvernementales à ses produits. Une semaine plus tôt, la société faisait aussi partie des leaders du projet à 500 milliards de dollars Stargate, annoncé en grande pompe par le nouveau Président du pays… et suscitant rapidement l’ire du patron de xAI Elon Musk.
Nouvelle levée de fonds
Plus largement, l’entreprise tisse des liens avec des gouvernements répartis partout sur la planète, de l’armée israélienne à l’État japonais. Softbank et OpenAI organisaient en effet ce 3 février un événement réunissant plus de 500 sociétés japonaises représentantes de toutes sortes d’industrie. Le but, selon Nikkei : créer ensemble l’infrastructure d’IA du pays.
Softbank est très proche des intérêts d’OpenAI : il en est aussi financeur. Le 30 janvier, le Wall Street Journal rapportait le projet d’un nouveau tour de financement de 30 milliards de dollars mené par la holding japonaise. L’opération porterait la valorisation d’OpenAI, qui n’a pas prévu d’être rentable avant 2029, à 300 milliards de dollars.
Des chercheurs de Google ont découvert à l’automne dernier une faille dans les processeurs EPYC d’AMD, des générations Zen 1 à 4 (séries 7001 à 9004). Elle a été communiquée à AMD le 25 septembre, provoquant l’émission de correctifs le 17 décembre. Les détails de la faille, assez limités, n’ont été publiés qu’hier avec les chercheurs, suite à un accord avec AMD.
Pour exploiter la faille, il faut disposer des privilèges d’administrateur local sur un serveur, donc au ring 0 depuis l’extérieur d’une machine virtuelle. Il est alors possible de charger des correctifs malveillants du microcode dans le ou les processeurs concernés.
Droit de regard sur les machines virtuelles
« Cette vulnérabilité pourrait être utilisée par un adversaire pour compromettre des charges de travail informatiques confidentielles protégées par la dernière version d’AMD Secure Encrypted Virtualization, SEV-SNP ou pour compromettre la Dynamic Root of Trust Measurement », indiquent les chercheurs.
Bien que l’exploitation requière des privilèges locaux importants, la sévérité de la faille est considérée comme haute (score CVSS 3.1 de 7,2 sur 10). Son exploitation peut, en effet, conduire à l’installation de logiciels malveillants obtenant des capacités de visibilité dans les machines virtuelles, dont une partie de la sécurité repose sur le tandem matériel SEV-SNP au sein des processeurs.
Mauvaise vérification
SEV, pour Secure Encrypted Virtualization, est une technologie cruciale chez AMD. Elle génère une clé unique de chiffrement pour chaque machine virtuelle. Elle permet d’isoler les machines et l’hyperviseur les uns des autres.
SNP, pour Secure Nested Paging (pagination imbriquée sécurisée), ajoute des fonctions pour contrôler l’intégrité de la mémoire, renforçant encore l’isolation des machines virtuelles et devant les protéger d’attaques basées sur l’hyperviseur. Les deux technologies renforcent également les protections contre les attaques par canal latéral.
La vulnérabilité signalée par les chercheurs permet de jeter à bas ces défenses. Estampillée CVE-2024-56161, la faille réside dans l’utilisation d’une fonction de hachage non sécurisée pour valider les signatures dans les mises à jour du microcode. De là, un pirate peut faire passer des vessies pour des lanternes. Les machines virtuelles chiffrées perdent alors leur intégrité selon le code envoyé dans les processeurs.
La mise à jour déployée depuis décembre
Dans son bulletin, AMD indique qu’une mesure d’atténuation a été fournie pour la faille. Elle passe par une mise à jour du microcode et demande donc un arrêt du serveur, même si certains processeurs sont capables d’un chargement à chaud.
Il faut également déployer une nouvelle version du firmware SEV sur certaines plateformes, afin qu’elles puissent prendre en compte l’attestation SEV-SNP. Cette dernière permet à une instance de prouver son identité et son état. Une mise à jour du BIOS et un redémarrage du système sont nécessaires pour permettre l’attestation de l’atténuation. « Un invité confidentiel peut vérifier que l’atténuation a été activée sur la plate-forme cible grâce au rapport d’attestation SEV-SNP », précise AMD.
Les chercheurs (Josh Eads, Kristoffer Janke, Eduardo Nava, Tavis Ormandy et Matteo Rizzo) ont été remerciés par AMD. Ils notent cependant qu’ils ont fait une exception à la règle habituelle de révélation des failles de sécurité chez Google, notamment la période de 90 jours. Il s’est écoulé en effet 131 jours entre la publication des premières informations et la communication à AMD, et 45 jours depuis la diffusion des correctifs.
Pour les mêmes raisons, et compte tenu « de l’importance de la chaine d’approvisionnement et de la coordination nécessaire pour résoudre ce problème », aucun détail supplémentaire ne sera donné avant le 5 mars.
Précisons enfin que ce n’est pas la première fois qu’une faille de sécurité touche SEV ou SNP chez AMD. En 2023, une attaque baptisée CacheWarp avait nécessité également une mise à jour du microcode. Exploitée, elle pouvait permettre l’infiltration d’un code malveillant dans les machines virtuelles chiffrées.
Ni Google ni AMD ne parlent du cas des processeurs Epyc de 5ᵉ génération, avec l’architecture Zen 5.
OpenAI a annoncé une nouvelle fonctionnalité dans ChatGPT dont le nom est deep research. Celle-ci doit permettre à ses utilisateurs d’obtenir une synthèse de centaines de sources en ligne dans un rapport compréhensible. L’entreprise signale elle-même que son système peut « parfois halluciner des faits dans les réponses ou faire des déductions erronées ».
Toujours plus profond. En tout cas, le nom de la nouvelle fonctionnalité insérée dans ChatGPT par OpenAI, Deep research, semble être une réaction à l’arrivée tonitruante de DeepSeek sur le marché grand public de l’IA générative.
L’entreprise de Sam Altman a donc annoncé la disponibilité de Deep research pour les utilisateurs Pro de ChatGPT. Ceux qui ont un compte Plus ou Team devraient y avoir accès prochainement.
Selon l’entreprise, cette fonctionnalité permet de « trouver, analyser et synthétiser des centaines de sources en ligne pour créer un rapport complet au niveau d’un analyste de recherche ». OpenAI explique qu’elle utilise une version de son modèle o3 qui devrait sortir bientôt et qui est « optimisé pour la navigation sur le web et l’analyse de données, il s’appuie sur le raisonnement pour rechercher, interpréter et analyser des quantités massives de textes, d’images et de PDF sur Internet, en pivotant si nécessaire en réaction aux informations qu’il rencontre ».
Une réponse après 5 à 30 minutes
Pour l’utiliser, les utilisateurs Pro ont juste à appuyer sur le bouton « Deep research »… et attendre de 5 à 30 minutes avant d’avoir leur réponse. Une notification leur est envoyée lorsque le résultat est disponible.
Pour les experts même si le système hallucine parfois, selon OpenAI
OpenAI présente son outil comme étant créé pour « les personnes qui effectuent un travail intensif dans des domaines tels que la finance, la science, la politique et l’ingénierie et qui ont besoin de recherches approfondies, précises et fiables ».
Pourtant, l’entreprise explique dans la partie « Limitations » de son billet que son nouvel outil « peut parfois halluciner des faits dans les réponses ou faire des déductions incorrectes », même si elle affirme (sans publier aucun chiffre) que Deep research hallucinerait « à un taux nettement inférieur à celui des modèles existants de ChatGPT ».
OpenAI explique aussi que Deep research peut avoir « des difficultés à distinguer les informations faisant autorité des rumeurs et montre actuellement des faiblesses dans l’étalonnage de la confiance, ne parvenant souvent pas à exprimer l’incertitude de manière précise ». Bref, il reste à espérer que les experts en finance, en recherche en politique ou en ingénierie qui l’utilisent feront une vérification du rapport que la fonctionnalité leur renvoie.
De manière moins dangereuse, OpenAI suggère aussi que Deep research « peut également s’avérer utile pour les acheteurs avisés qui recherchent des recommandations hyper personnalisées pour des achats qui nécessitent généralement des recherches approfondies, comme les voitures, les appareils électroménagers et les meubles ». Sam Altman a publié un message en ce sens, il avait étonnement besoin d’acheter une vieille voiture au Japon quand la fonctionnalité est sortie.
100 requêtes par mois maximum
L’entreprise limite actuellement l’utilisation de Deep research a 100 requêtes par mois pour les utilisateurs Pro. OpenAI explique qu’elle est « très gourmande en calcul » sans s’appesantir plus sur le sujet.
D’autre part, OpenAI explique avoir rendu disponible la version « mini » de son modèle o3. Cette version est la première que peuvent utiliser ses clients dans ChatGPT et via son API. L’entreprise avait annoncé le modèle o3 en décembre dernier sans que personne puisse s’en servir. Elle affirme que son modèle est plus puissant et plus rapide que les précédents « tout en conservant le faible coût et la latence réduite d’o1-mini ».
La Commission passe en mode « détective holistique »
Les plateformes d’e-commerce Temu et Shein sont plus que jamais dans le collimateur de la Commission européenne et d’associations de consommateurs. Temu est déjà sous le coup d’une procédure formelle, Shein devrait suivre demain. La Commission prépare de son côté un projet avec une approche holistique sur les grandes plateformes de commerce en ligne.
Depuis plusieurs mois, différentes instances européennes s’intéressent de près à la plateforme d’ecommerce Temu. Le BEUC (bureau européen des unions de consommateurs) tirait la sonnette d’alarme en mai dernier, affirmant que Temu « ne protège pas les consommateurs en enfreignant le Digital Services Act ».
Temu sous pression, la Commission européenne enquête
Fin octobre, la Commission européenne ouvrait une « procédure formelle à l’encontre de Temu au titre de la législation sur les services numériques » (DSA). Elle enquête sur des domaines « liés à la vente de produits illicites, à la conception potentiellement addictive du service, aux systèmes utilisés pour recommander des achats aux utilisateurs, ainsi qu’à l’accès aux données pour les chercheurs ».
Le BEUC est revenu à la charge cette semaine, dénonçant « des trous béants dans la sécurité des produits vendus sur Temu ». En cause, des « petites pièces de jouets pour enfants et de produits pour bébés trop facilement détachables pouvant provoquer une suffocation », des listes d’ingrédients incorrects dans les cosmétiques, des « radiateurs électriques extrêmement dangereux », etc.
« Un point d’entrée pour des produits illégaux »
Pour Agustín Reyna (directeur général du BEUC), Temu est « un point d’entrée pour des produits illégaux qui n’ont pas leur place sur nos marchés ». Le Bureau européen des unions de consommateurs demande donc à la Commission de terminer son enquête au plus vite et « de prendre des mesures dissuasives et efficaces contre Temu dans l’intérêt des consommateurs et des entreprises » qui respectent les règles de l’Union.
Le BEUC demande aussi la mise en place d’un « plan d’action ambitieux et vaste pour l’e-commerce visant à résoudre les problèmes auxquels les consommateurs sont confrontés sur les marketplaces, y compris des règles claires en matière de responsabilité ». La Commission devrait le présenter demain, nous allons y revenir.
Une enquête devrait aussi s’ouvrir contre Shein
Une autre plateforme est dans le collimateur de la Commission européenne : Shein. Selon l’AFP, « l’UE s’apprête à ouvrir une enquête contre la plateforme chinoise ». L’annonce devrait être faite demain selon deux sources de nos confrères.
« Shein est considéré comme un emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix. Mais l’entreprise a promis de collaborer avec toutes les parties prenantes pour répondre aux préoccupations exprimées », rappelle l’AFP.
Shein (comme Temu) est pour rappel une très grande plateforme au titre du règlement sur les services numériques (DSA). Elle compte « plus de 45 millions d’utilisateurs réguliers par mois dans l’Union européenne », selon ses propres chiffres transmis à la Commission en avril 2024.
La Commission européenne passerait en mode « holistique »
Selon Euractiv, la Commission européenne devrait « adopter une approche « holistique » à l’égard de Temu et Shein ». Le projet, consulté par nos confrères et qui devrait être publié demain, prévoirait des « modifications structurelles des règles douanières de l’UE, l’application de la législation européenne existante en matière de protection des consommateurs et l’adoption de règles environnementales ».
Sur les questions douanières, la Commission souhaiterait « fournir des ressources supplémentaires aux autorités douanières nationales afin qu’elles puissent examiner les petits envois ». L’intelligence artificielle devrait aussi être utilisée afin de vérifier les envois de marchandises, avec la mise en place d’une « nouvelle autorité de l’UE pour traiter les données douanières dans le cadre d’un système informatique unique », toujours selon le projet consulté par Euractiv.
La montée en puissance de Temu et Shein en Europe
Pour se rendre compte de la montée en puissance de Temu et Shein, on peut se tourner vers… La Poste. Plus précisément, l’audition de Philippe Wahl (PDG de la Poste depuis 2013) par la Commission des affaires économiques.
Il y parlait de la « montée des plateformes chinoises Temu et Shein, qui représentent 22 % de nos colis en Europe. C’était moins de 5 % il y a cinq ans, 1 % de plus qu’Amazon qui est […] le premier client mais aussi le premier concurrent de la Poste ». Amazon, Shein et Temu représentent ainsi 43 % des colis acheminés par la Poste en Europe.
Dans un communiqué, la CNIL explique que sa formation restreinte a prononcé une amende de 40 000 euros à une société intervenant dans le secteur immobilier.
Elle « avait installé sur les ordinateurs de certains de ses salariés un logiciel de suivi de leur activité dans le cadre du télétravail » via le logiciel Time Doctor. Elle « avait également recours à un système de vidéosurveillance dans ses locaux [aussi bien espace de travail que de pause, ndlr] pour la prévention des atteintes aux biens (vols) ».
La CNIL a procédé à des contrôles suite à des plaintes. Le résultat est accablant : « la société filmait en permanence ses salariés, en captant l’image et le son, […] mesurait leur temps de travail et évaluait leur performance de manière très précise par le biais du logiciel installé sur leurs ordinateurs ».
Concernant la mesure du temps de travail, « le logiciel détectait automatiquement, tout au long de la journée, si le salarié n’effectuait aucune frappe sur le clavier ou mouvement de souris sur une durée paramétrée de 3 à 15 minutes. Ces temps « d’inactivité » comptabilisés, à défaut d’être justifiés par les salariés ou rattrapés, pouvaient faire l’objet d’une retenue sur salaire par la société ».
La Commission rappelle que ne pas utiliser son ordinateur peut aussi correspondre à du temps de travail effectif, avec des réunions ou appels téléphoniques par exemple. « Un tel dispositif ne permet pas un décompte fiable des heures de travail, contrairement à sa finalité annoncée. En outre, l’atteinte portée par le dispositif, ainsi paramétré, aux droits des salariés était, en tout état de cause, disproportionnée. Par conséquent, ces traitements ne reposent sur aucune base légale ».
La condamnation a été rendue publique, notamment afin de faire passer le message et « d’informer toute personne soumise à de tels dispositifs ». Compte tenu de sa petite taille et du retrait immédiat du logiciel lors du contrôle, le nom de la société n’a pas été dévoilé. Quant à l’amende, elle est jugée par la CNIL « dissuasive mais proportionnée ».
La délibération avec les explications et justifications de l’entreprise se trouve par là.
Opera lance à nouveau un navigateur. Nommé Air, il vient occuper un créneau très particulier, que l’éditeur commençait à explorer avec son navigateur classique : le bien-être. Opera Air se targue d’être ainsi le premier butineur orienté pleine conscience et se dote d’outils dans cette optique.
Si les anciens d’Opera ont créé Vivaldi quand l’ancien navigateur a été totalement remanié pour passer sur une base Chromium, l’éditeur ne peut pas être accusé de se tourner les pouces. Le navigateur classique s’est à nouveau doté d’un nombre croissant d’outils, Opera ayant très vite investi dans le champ de l’IA avec sa propre Aria. Parallèlement, la société a lancé Opera GX, dédié aux joueurs, avec de nombreux réglages pour régler finement les ressources consommées.
Opera Air est le petit nouveau. Il s’agit, dans les grandes lignes, d’une version modifiée d’Opera (classique) pour lui faire adopter une interface présentée comme plus reposante et des outils orientés pleine conscience.
Des Boosts et des sons
Les deux fonctions phares d’Opera Air sont opposées. La première – et la plus visible – est le panneau des Boosts. « Élevez votre état mental avec des battements binauraux. Stimulez différentes ondes cérébrales grâce à la musique et au son », s’enthousiasme ainsi Opera. C’est quoi ce bazar ?
Un Boost est un ensemble de trois sons : une fréquence plus ou moins grave, un son et une musique. La fréquence sert de support et est à rapprocher des (très) nombreuses vidéos que l’on trouve sur YouTube pour « doper la concentration », faciliter l’endormissement, etc. La fréquence diffère selon l’effet souhaité. Le son change également selon le Boost choisi. Il peut s’agir de gouttes de pluie, de vent, de vagues, du crépitement du feu, dans la majorité des sons « naturels ». La musique, enfin, fournit un accompagnement sans accrocher l’attention. Sans parole, elle est à rapprocher du type de piste que nous évoquions dans notre article sur les faux artistes dans Spotify.
Opera Air propose une vingtaine de Boosts. Ils portent des noms évocateurs tels que « Stimulation de la Créativité », « Calme concentré », « Soulagement du stress », « Pensée analytique » ou encore « Concentration maximale ». Chacun joue sur les trois paramètres évoqués plus haut. Quand un Boost est lancé, il dure 30 minutes. On peut le contrôler depuis l’icône de fleur dans la barre latérale. Notez que l’on peut faire varier le volume de chaque élément selon les préférences. Même chose pour le temps, que l’on peut faire baisser à 15 min ou au contraire l’étendre en boucle infinie.
L’idée est intéressante et plaira sans doute à une partie des internautes. L’efficacité de ces ambiances – surtout des sons binauraux – dépendra de chaque personne, car elle n’a pas été vraiment prouvée scientifiquement, comme l’ont rappelé diversessources ces dernières années.
L’ensemble reste assez sympathique pour être utilisé dans la navigation quotidienne, selon les goûts. À noter qu’Opera Air recommande fortement d’utiliser un casque pour l’écoute des Boosts. Ces derniers fonctionnent même quand le navigateur est en arrière-plan.
Invitations à la pause
L’autre grande fonction d’Opera Air, ce sont les invitations à faire une pause. Le navigateur recommande en effet de faire une halte toutes les 60 à 90 min. Par défaut, une notification va apparaître toutes les 60 min pour vous y encourager. Ce temps peut être modifié pour un intervalle compris entre 45 et 180 min.
Quand la notification apparait ou que l’on veut faire soi-même une pause en cliquant sur les trois petits traits parallèles dans la barre latérale (sous la fleur des Boosts), un panneau s’ouvre. On peut choisir entre quatre activités, chacune avec son descriptif. : respiration, exercice du cou, méditation et examen complet du corps.
Chaque activité dispose de quatre variantes selon l’effet que l’on veut obtenir ou le temps dont on dispose. Elle est également accompagnée d’une voix (choix entre Emma et Alex) pour guider l’internaute, mais disponible uniquement en anglais (des sous-titres sont automatiquement affichés). L’activité s’interrompt automatiquement dès que le navigateur n’est plus au premier plan, invitant alors à reprendre lorsque l’on est de retour. Le temps de l’activité va de 3 à 15 min selon ce que l’on a choisi.
Là encore, sans être révolutionnaire, l’idée est sympathique. Elle devrait plaire aux personnes ne sachant pas s’arrêter, le navigateur intervenant pour rappeler l’importance des pauses. Si la fonction invite volontiers à la pleine conscience, elle parlera moins aux internautes qui préfèrent se lever régulièrement pour faire quelques exercices et se dégourdir les jambes. Mais rien n’empêche d’alterner.
Contrairement aux Boosts, Opera Air ne fait pas de recommandation particulière sur le port d’un casque.
Et le reste ?
Il s’agit des deux plus grandes fonctions d’Opera Air. Si elles ne vous tentent pas, il vaut mieux passer votre chemin.
À moins que l’interface, rendue assez minimaliste, vous interpelle. Les thèmes fournis s’orientent vers le verre givré, teinté selon l’image de fond choisie. On reste cependant sur les grands classiques d’Opera en matière de disposition des éléments, avec l’éternelle barre latérale à gauche pour épingler des fonctions (messageries, réseaux sociaux, téléchargements, historique, favoris, extensions…).
Alors oui, Opera Air affiche également chaque jour une nouvelle citation orientée vers le bien-être et la relaxation (« On ne peut pas arrêter les vagues, mais on peut apprendre à surfer » aujourd’hui), mais ce n’est pas ça qui devrait convaincre si les Boosts et les pauses ne vous attirent pas. Autant utiliser la version classique d’Opera, qui possède déjà toutes les autres fonctions. À noter d’ailleurs que dans le canal Dev, Opera teste l’intégration de Discord, Slack et Bluesky dans la barre latérale, de même qu’un nouveau lecteur de musique et plusieurs nouveaux thèmes dynamiques.
Le navigateur vient tout juste d’être rendu disponible. Bien que la page mentionne « Accès anticipé », il s’agit d’une version stable, nous a assuré Opera. Sur Mac, nous avons tout de même rencontré des ralentissements importants au premier lancement, avec un taux d’occupation très important pendant la configuration initiale. Une fois le navigateur redémarré, tout allait bien. Sur Windows, pas de problème majeur rencontré.
Précisons enfin que si vous installez Opera Air, pensez à cliquer sur « Avancé ». Opera a la fâcheuse habitude d’activer par défaut différentes options de télémétrie et de traitements liés à personnalisation des publicités.
AltStore, éditeur d’un store applicatif non officiel dont l’accès est possible sur iPhone en Europe en raison du DMA, s’est félicité lundi du lancement de Hot Tub, une application présentée comme « la première app porno au monde approuvée par Apple ». La marque américaine n’a que fort peu goûté le raccourci, qu’elle estime mensonger.
« L’iPhone fête ses 18 ans cette année, ce qui signifie qu’il est enfin assez vieux pour accueillir des applications plus ~matures~… », se réjouit le compte Mastodon dédié à AltStore, avant d’annoncer la sortie de « Hot Tub par c1d3r, la première application pornographique au monde approuvée par Apple ».
Une app porno sur iPhone… uniquement en Europe
L’annonce a de quoi surprendre. Depuis 2008 et l’ouverture de l’iPhone aux applications tierces (via la création de l’App Store), Apple a toujours prôné et appliqué un refus strict des logiciels ou contenus à caractère pornographique. Steve Jobs écrivait même en 2010, dans un échange de mails qui avait défrayé la chronique, que l’iPad, lancé cette année-là, devait aider à se « libérer du porno ».
En Europe, les velléités de contrôle de l’entreprise américaine sur l’environnement logiciel de l’iPhone se heurtent toutefois au Digital Markets Act (DMA). Cette réglementation européenne, entrée en vigueur le 6 mars 2024, ambitionne pour mémoire de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles des géants du numérique.
Sur le terrain précis du mobile, le DMA impose notamment à Apple d’autoriser la distribution de magasins applicatifs alternatifs à son App Store. Or ces magasins alternatifs sont libres d’avoir une approche différente en matière d’accès aux contenus ou applications pornographiques.
Apple ne disparait cependant pas totalement de l’équation. La distribution d’une application sur un store non officiel suppose en effet de passer par un processus de validation orchestré par Apple. Cette étape, dite de « notarisation », vise notamment à certifier que le logiciel ne présente aucun risque de sécurité majeur. Le processus et les guidelines associées, bien documentés, sont toutefois nettement moins contraignants que la validation d’une application destinée à l’App Store.
C’est vraisemblablement parce que Hot Tub a passé avec succès ce processus de notarisation qu’AltStore se permet de qualifier l’application de « approuvée par Apple ».
« Pour tout le reste, il y a toujours l’Internet ouvert »
L’entreprise américaine estime de son côté le raccourci mensonger, et maintient sa position historique sur l’accès au porno via ses stores applicatifs. « Nous sommes profondément préoccupés par les risques de sécurité que les applications pornographiques hardcore de ce type créent pour les utilisateurs de l’UE, en particulier les enfants. Cette application et d’autres similaires vont saper la confiance des consommateurs dans un écosystème que nous avons travaillé depuis plus de dix ans pour en faire le meilleur au monde », écrit Apple dans un communiqué envoyé à quelques médias américains.
La critique vis-à-vis de la politique européenne n’est pas dissimulée. Face à ces demandes, Apple se retranche historiquement derrière un principe qu’elle rappelle dès l’introduction de ses guidelines de validation pour l’App Store.
« Pour tout le reste, il y a toujours l’Internet ouvert. Si le modèle et les directives de l’App Store ou les marchés d’applications alternatifs et la notarisation pour les applications iOS et iPadOS ne conviennent pas à votre application ou à votre idée commerciale, ce n’est pas grave, nous proposons également Safari pour une expérience Web exceptionnelle ».
De son côté, l’éditeur de Hot Tub savoure le succès de son coup médiatique. Sur sa page d’accueil, il se targue ainsi de reprises par des médias de premier plan… oubliant de préciser qu’aucun de ces médias ne s’intéresse au contenu de son application.
Donald Trump a déclaré lundi 3 février vouloir négocier un « accord » avec l’Ukraine pour que celle-ci lui fournisse une « garantie » sur l’obtention de terres rares en échange de l’aide des États-Unis.
En octobre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déjà proposé aux partenaires du pays de s’entendre sur une « exploitation commune des ressources stratégiques » de l’Ukraine.
Parmi elles, d’après Le Figaro, de l’uranium, du titane, du lithium et du graphite.
Swift est le langage star d’Apple. Il a pris le relai d’Objective-C en tant que voie royale pour créer des applications sur les plateformes iOS, macOS et les autres. Le langage est open source (licence Apache 2.0) depuis plusieurs années maintenant. Désormais, il est rejoint par son « moteur de construction » (build engine), Swift Build.
Cette ouverture du code (également sous licence Apache 2.0) a été annoncée par le développeur Owen Voorhees de chez Apple le 1ᵉʳ février. Il y indique que le langage « continue de gagner en popularité », s’étendant vers un nombre croissant de form factors et de systèmes d’exploitation (Swift peut notamment être utilisé sur Linux et Windows).
Swift Build est le moteur utilisé par l’environnement de développement Xcode et Swift Playgrounds pour la construction des projets. Plus précisément, il réalise l’étape préparatoire avant la compilation, avec notamment la construction des dépendances. Il s’agit donc d’une pièce importante de l’édifice.
Comme l’indique Apple dans son billet, Swift Build peut être utilisé aussi bien avec Xcode qu’avec Swift Package Manager, donnant alors le même résultat. Un changement significatif, car Swift Package Manager avait jusqu’ici son propre moteur. « Sur les plateformes Apple, le fait d’avoir deux façons différentes de construire des paquets a également conduit à la confusion des utilisateurs lorsque le comportement des deux implémentations ne correspondait pas », indique Owen Voorhees.
Swift Build est donc proposé comme solution alternative. Apple assure que ce « changement devrait être transparent pour les utilisateurs et maintenir une compatibilité totale avec tous les paquets existants tout en offrant une expérience multiplateforme cohérente ».
WhatsApp a accusé l’entreprise israélienne Paragon d’avoir ciblé environ 90 de ses utilisateurs, dont des journalistes et d’autres membres de la société civile. L’attaque aurait été interrompue en décembre 2024.
La messagerie de Meta a expliqué à TechCrunch vendredi qu’elle a réussi à interrompre en décembre 2024 une campagne de piratage de son application visant environ 90 utilisateurs.
WhatsApp accuse Paragon d’être responsable de cette attaque. L’entreprise américaine a expliqué à nos confrères avoir envoyé une lettre de mise en demeure à l’entreprise israélienne, qui, en 2023, séduisait les États-Unis.
Considérée comme l’un des principaux concurrents de NSO, connue pour son logiciel espion Pegasus, Paragon a d’ailleurs été rachetée en décembre dernier par le Fonds d’investissement américain AE Industrial Partners, selon le journal israélien Haaretz. En octobre dernier, Wired révélait que l’entreprise avait signé un contrat de 2 millions de dollars avec les services d’immigration et douaniers américains.
« Nous avons contacté directement les personnes qui selon nous ont été touchées. C’est l’exemple le plus récent du fait que les entreprises de logiciels espion doivent être responsables de leurs actes illégaux. WhatsApp continuera de protéger la capacité des personnes à communiquer en privé », a déclaré à TechCrunch la représentante de WhatsApp Zade Alsawah.
Comme l’explique le Guardian, l’identité des auteurs de l’attaque n’est pas claire. Comme pour Pegasus, les clients de Paragon sont souvent des gouvernements, et WhatsApp explique ne pas avoir été capable de trouver qui ils sont.
Le journaliste d’investigation italien Francesco Cancellato, qui a enquêté sur les jeunes fascistes qui militent dans le parti d’extrême droite de la première ministre Giorgia Meloni, fait partie des personnes ciblées par le logiciel espion de Paragon, ajoute le Guardian.
Suite à l’élection de Donald Trump, Elon Musk a pris les rênes de son fameux service de « l’efficacité gouvernementale » nommé DOGE. Le milliardaire utilise ce statut pour mettre la main sur les systèmes informatiques de différentes agences, comme celui des ressources humaines des employés fédéraux américains. Le nouveau gouvernement a continué la purge des sites internet des agences gouvernementales. Des données sur le VIH sont supprimées et une agence de santé a demandé à des chercheurs de rétracter certains articles scientifiques.
Elon Musk a rapidement transformé la commission DOGE à laquelle il a été nommé par Donald Trump, officiellement chargée de « l’efficacité gouvernementale », en un outil pour mettre la main sur les différentes agences de l’État fédéral américain, de leurs systèmes informatiques et des informations qu’elles publient.
Selon le New York Times, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, aurait donné l’accès au système de paiement fédéral à des représentants du service d’Elon Musk vendredi 31 janvier. « Elon Musk et l’équipe qu’il dirige disposent ainsi d’un outil puissant pour surveiller et potentiellement limiter les dépenses gouvernementales », commente le journal.
Nos confrères expliquent que, plus tôt dans la semaine, un employé du Trésor a refusé de donner l’accès à ce système qui gère l’argent au nom de l’ensemble du gouvernement fédéral. Mais il aurait été mis en congé puis « soudainement en retraite dès vendredi après le conflit ».
Les proches d’Elon Musk auraient obtenu des accréditations pour l’accès au système de paiement, mais ne pourraient pas encore agir. « Aucun paiement gouvernemental n‘[aurait] été bloqué », selon des sources du journal.
Les ressources humaines fédérales rapidement prises en main
Le DOGE se serait déjà installé dans d’autres services. Selon l’agence de presse Reuters, il aurait pris la main sur l’outil informatique de l’Office of Personnel Management (OPM, l’agence des ressources humaines des employés fédéraux américains). Des fonctionnaires de cette agence ont perdu leur accès à certains systèmes de données du ministère.
Un de ces systèmes est « une vaste base de données appelée « Enterprise Human Resources Integration », qui contient les dates de naissance, les numéros de sécurité sociale, les évaluations, les adresses personnelles, les niveaux de rémunération et l’ancienneté des fonctionnaires », explique l’agence de presse.
Une source a expliqué à Reuters qu’une équipe d’Elon Musk a pris le contrôle de l’OPM le jour de l’entrée en fonction de Donald Trump. Elle s’est installée à l’étage du siège de l’agence « réservé au directeur et accessible seulement avec un badge spécifique ». Comme lors du rachat de Twitter en 2022, cette équipe aurait même installé des lits dans ces bureaux.
Selon le Washington Post, Elon Musk a personnellement visité les bureaux de l’OPM vendredi 24 janvier. Il aurait placé à des postes de direction de l’agence plusieurs de ses proches collaborateurs, « notamment Anthony Armstrong, qui a aidé M. Musk à acheter Twitter, Brian Bjelde, qui a dirigé les ressources humaines de SpaceX, l’entreprise de M. Musk, et Amanda Scales, qui a travaillé dans l’entreprise d’intelligence artificielle de M. Musk, xAI », affirme le journal américain.
Un autre proche d’Elon Musk, Thomas Shedd, a pris la tête des Technology Transformation Services (TTS), une agence chargée de la maintenance d’une grande partie de l’infrastructure informatique du gouvernement américain. Il a notamment travaillé pendant huit ans en tant qu’ingénieur chez Tesla.
Les services informatique fédéraux sous surveillance du DOGE
Selon Wired, son arrivée a plongé l’agence dans le désarroi. Thomas Shedd a engagé une remise en question du travail des employés de TTS en les convoquant à des réunions pour évoquer « leurs plus grandes « victoires » et les « obstacles » les plus importants qui les empêchent de travailler de manière aussi efficace que possible », comme l’avait fait Elon Musk lors du rachat de Twitter.
Alors que certains s’attendaient à rencontrer Thomas Shedd, des réunions à distance se seraient passées avec de « parfaits inconnus – certains assez jeunes – qui n’avaient pas d’adresse électronique officielle du gouvernement et qui ont été réticents à s’identifier ». Ils utilisaient des adresses Gmail, explique le média américain.
Thomas Shedd se serait excusé pour les invitations vagues et l’ajout au processus de personnes avec des adresses Gmail en assumant « la responsabilité des actions de chacun d’entre eux lors des appels » et de leur accréditation.
Wired explique que les TTS ont régulièrement des projets avec d’autres agences gouvernementales, avec des données externes faisant l’objet d’accords de confidentialité. Pour cette raison, les fonctionnaires des TTS étaient peu enclins à partager leur travail avec des personnes non accréditées.
Comme d’autres agences, les TTS ont suivi les consignes du gouvernement de Donald Trump demandant d’arrêter les politiques de « Diversité, équité et inclusion » (DEI). Selon Wired, l’agence a mis fin à une série de réunions sur la diversité et au canal #g-diversity du Slack de l’agence.
Wired a repéré plus généralement que de jeunes ingénieurs avec peu d’expérience forment l’équipe d’Elon Musk chargée de reprendre en main les agences fédérales américaines. Deux d’entre eux, encore récemment étudiants, feraient partie des « experts » envoyés à l’OPM. Un autre, tout juste étudiant, aurait participé aux réunions de certains employés des TTS. Un quatrième, Luke Farritor, est le lauréat du concours qui a permis de déchiffrer une toute petite partie (5 %) d’un seul rouleau de papyrus d’Herculanum.
Les purges dans les données publiées sur internet continuent
Pendant ce temps-là, les purges dans les données et sites internet des agences américaines, redoutées par des chercheurs et des militants (et dont nous parlions déjà la semaine dernière), continuent.
Wired explique que des sites comme USAID.gov, ForeignAssistance.gov (de nouveau disponible au moment où nous publions), NeglectedDiseases.gov et ChildrenInAdversity.gov ont été mis hors ligne. Nos confrères se sont aperçus qu’au moins sept sites liés à USAID (l’Agence des États-Unis pour le développement international) ont été supprimés en deux heures samedi après-midi. Cette agence a particulièrement été ciblée par Elon Musk pendant ce week-end. Selon lui, explique CNN, Donald Trump est d’accord pour dire que cette agence doit être « fermée ». Son financement est actuellement gelé et ses employés mis en congé.
La virologue de l’université de Saskatchewan, Angela Rasmussen, a déclaré à la revue scientifique Science : « Je savais que les choses allaient mal tourner, mais je ne pensais pas qu’elles allaient être aussi graves ». Elle a ajouté : « c’est comme une apocalypse de données ».
En jeu, les informations publiées par le réseau de Centres de contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC). Plusieurs pages web du CDC contenant les termes LGBTQ ont été supprimées.
« Toutes les données relatives au VIH ont disparu. Normalement, il y a un menu pour les professionnels de la santé », mais il a disparu, a expliqué Angela Rasmussen à Science.
Selon Science, l’un des sites dépubliés concerne une enquête importante sur les comportements à risque des jeunes recueillant notamment des données sur les jeunes LGBTQ. Le site inaccessible actuellement a encore été archivé mercredi par Internet Archive.
D’autres données étaient sur le site data.cdc.gov. L’agence a d’abord dépublié vendredi 31 janvier l’entièreté du site pour se conformer au décret signé par Donald Trump contre les informations sur le genre. Elle l’a ensuite remis en ligne en affichant en haut un bandeau : « Le site web du CDC est en cours de modification pour se conformer aux décrets du président Trump ».
Selon la newsletter du média spécialisé Inside Medecine, le CDC a demandé à ses chercheurs d’interrompre ou de rétracter toute publication d’articles de recherche en cours de publication pour que l’institution vérifie qu’ « aucun terme interdit » n’y figure.
Sont traqués par l’agence les termes « Genre, transgenre, personne enceinte, personnes enceintes, LGBT, transsexuel, non binaire, assigné masculin à la naissance, assigné féminin à la naissance, biologiquement masculin, biologiquement féminin », selon un email envoyé aux employés du CDC qu’a pu se procurer Inside Medecine.
Science explique que le National Institutes of Health (NIH) a aussi supprimé des pages web et annulé des programmes pour favoriser la diversité dans le domaine de la recherche biomédicale. Rappelons que le NIH a une place importante dans la gestion d’outils de la recherche biomédicale mondiale. Par exemple, le National Center for Biotechnology Information, qui dépend du NIH, gère des bases de données comme PubMed, principal moteur de recherche d’articles médicaux et de biologie, ou encore GenBank, une base de séquences nucléotidiques et de leurs traductions protéiques.
Dans un billet de blog, le journaliste Garrett Graff publie une dépêche qu’il aurait pu écrire si les derniers événements s’étaient passés ailleurs qu’aux États-Unis. Celle-ci commence par :
« Ce qui avait commencé jeudi comme une purge politique des services de sécurité intérieure s’est transformé vendredi en un véritable coup d’État, les unités techniques d’élite alignées sur l’oligarque des médias Elon Musk s’étant emparées des systèmes clés du Trésor national, bloquant l’accès extérieur aux dossiers du personnel fédéral et mettant hors ligne les réseaux de communication du gouvernement ».
Six mois après l’annonce du projet, le rapprochement entre Outbrain et Teads rentre dans sa phase opérationnelle. Lundi, les deux sociétés ont annoncé leur fusion. Elle donne naissance à une « plateforme publicitaire multicanale », qui a géré sur l’année fiscale 2024 l’équivalent de 1,7 milliard de dollars d’investissements publicitaires. Techniquement, l’opération prend la forme d’un rachat de Teads par Outbrain, mais c’est bien sous le nom Teads (le nom signifiant Technology for Advertising) qu’opèrera la nouvelle entité.
La transaction, initialement annoncée à l’été 2024, avait été autorisée mi-décembre par l’Autorité de la concurrence française. Elle valorise Teads aux alentours de 900 millions de dollars, dont 625 millions de dollars en cash, et le solde sous forme d’actions Outbrain. Altice, en tant qu’ancien actionnaire principal de Teads, disposera de deux des dix sièges du futur conseil d’administration de la société fusionnée.
« L’entreprise réunira deux des ensembles de données contextuelles et d’intérêt les plus riches de l’Internet ouvert, alimentant un moteur de prédiction d’IA avancé pour optimiser les résultats des annonceurs », se réjouissent les deux sociétés dans un communiqué. Ensemble, elles revendiquent un accès direct à l’environnement de 10 000 médias dans le monde, un taux de pénétration de 96 % sur la population des internautes américains ainsi qu’une présence significative dans le monde de la TV connectée, via des accords avec 4 grands OEMS et de nombreux éditeurs d’application de diffusion vidéo.
Sur le volet technique, Teads indique disposer, via ses clients et partenaires, d’un Omnichannel Graph capable d’analyser le contenu et les données d’audience de 130 000 articles par minute et 500 000 heures de programmes vidéo par mois.
Publicité contextuelle
Beaucoup d’internautes ne connaissent pas le nom de ces deux entreprises, alors qu’ils consomment quotidiennement leurs produits phare. Teads, société franco-luxembourgeoise rachetée en 2017 par Altice pour 285 millions d’euros, fonctionne pour mémoire à la fois comme une régie publicitaire (elle vend des emplacements publicitaires à des marques) et comme l’éditeur d’une solution technique permettant d’automatiser l’ajout de publicités au début d’une vidéo (préroll), mais aussi l’intégration contextualisée de vidéos dans un article ou une page Web donnée.
Outbrain, née pour sa part en Israël avant d’installer son siège aux États-Unis, propose pour sa part des modules de recommandation de contenus capables de prendre en compte des éléments de personnalisation ou de contextualisation. Sa solution équipe de nombreux médias francophones, chez qui elle suggère, en pied d’article, des contenus mêlant articles connexes et publicités. Outbrain a racheté en 2019 l’un de ses concurrents directs, Ligatus, et projeté une fusion avec Taboola, qui a finalement capoté en 2020.
Exemple d’intégration Outbrain sous un article de presse