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☕ L’interdiction des smartphones au collĂšge devrait ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  la rentrĂ©e

Cette fois c’est la bonne ? InterpellĂ©e par le sĂ©nateur LR François Bonhomme mercredi, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a annoncĂ© qu’elle souhaitait que la « pause numĂ©rique Â» – l’interdiction pour les Ă©lĂšves d’utiliser leur smartphone au sein de l’établissement – soit « gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  tous les collĂšges Ă  la prochaine rentrĂ©e Â».

« Cette mesure est essentielle, Ă  la fois en termes de bien-ĂȘtre et de rĂ©ussite de nos Ă©lĂšves Â», a fait valoir la ministre, en rappelant que la pause numĂ©rique faisait dĂ©jĂ  l’objet d’une expĂ©rimentation dans une centaine de collĂšges depuis la rentrĂ©e 2024. « Tous les retours sont trĂšs positifs, notamment sur l’amĂ©lioration du climat scolaire, ou sur le large soutien dont elle bĂ©nĂ©ficie de la part des parents et des professeurs Â», affirme-t-elle. À ce stade, aucun bilan officiel de l’expĂ©rimentation n’a toutefois Ă©tĂ© rendu public.

Au SĂ©nat, Élisabeth Borne annonce la gĂ©nĂ©ralisation de l’interdiction du smartphone Ă  tous les collĂšges – capture d’écran Public SĂ©nat

Élisabeth Borne n’a pas prĂ©cisĂ© par quel levier l’instauration de cette interdiction deviendrait effective Ă  l’échelle nationale. La loi prĂ©voit en effet depuis 2018 l’interdiction du portable Ă  l’école et au collĂšge, mais elle n’a jamais Ă©tĂ© appliquĂ©e.

« Pour la gĂ©nĂ©ralisation Ă  la rentrĂ©e prochaine, je souhaite que les modalitĂ©s de mise en Ɠuvre soient laissĂ©es Ă  l’apprĂ©ciation des chefs d’établissement, en lien avec les conseils dĂ©partementaux Â», a encore indiquĂ© la ministre. Selon elle, les solutions retenues, « casiers Â» ou « pochettes Â», reprĂ©senteraient soit un coĂ»t nul, soit une enveloppe de l’ordre de quelques milliers d’euros par Ă©tablissement.

« L’interdiction porte sur l’utilisation des tĂ©lĂ©phones mobiles et de tout autre Ă©quipement terminal de communications Ă©lectroniques (tablette ou montre connectĂ©e, par exemple) dans l’enceinte des Ă©coles et des collĂšges Â», rappelle le ministĂšre de l’Éducation nationale. La mesure suppose une modification du rĂšglement intĂ©rieur de l’établissement, ainsi que celle de la charte des rĂšgles de civilitĂ© du collĂ©gien.

La « pause numĂ©rique Â» et son test initiĂ© Ă  la rentrĂ©e 2024 font suite Ă  la remise d’un rapport chargĂ© d’évaluer l’impact de l’exposition des jeunes aux Ă©crans, commanditĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique. PubliĂ© le 30 avril 2024, il suggĂ©rait, entre autres propositions, de « renforcer l’application de l’interdiction des tĂ©lĂ©phones au collĂšge, et systĂ©matiser dans chaque lycĂ©e un cadre partagĂ© sur la place et l’usage des tĂ©lĂ©phones dans la vie de l’établissement Â».

Shein sous la menace d’une amende de 150 millions d’euros par la CNIL

Shein sous la menace d’une amende de 150 millions d’euros par la CNIL

La plateforme d’e-commerce d’origine chinoise pourrait Ă©coper d’une amende de 150 millions d’euros pour sa mauvaise politique de gestion des cookies si la CNIL suit les prĂ©conisations faites dans un rapport interne. Ce montant serait important, mais il est Ă  rapporter aux 3 milliards d’euros qu’auraient dĂ©pensĂ©s les français chez Shein ces 12 derniers mois.

Shein fait l’objet d’une enquĂȘte de la CNIL et pourrait se voir infliger une amende importante par l’autoritĂ©. Alors que celle-ci a effectuĂ© plusieurs contrĂŽles de la plateforme d’e-commerce en aout 2023, un rapport interne conclurait, selon l’InformĂ©, Ă  la prĂ©conisation, en l’état, d’une sanction de 150 millions d’euros et d’une astreinte quotidienne de 100 000 euros. Le rapport viserait « une gestion des cookies non conforme Ă  la lĂ©gislation en vigueur Â».

Des dizaines de cookies dĂ©posĂ©s avant mĂȘme l’affichage du bandeau de consentement

Le rapport reprocherait Ă  Shein.com le dĂ©pĂŽt de plusieurs dizaines de traqueurs avant mĂȘme l’affichage du bandeau de consentement des cookies, de cookies aprĂšs refus et le flou des informations donnĂ©es lors de la demande de consentement.

Ce document ne reflĂšte pas la dĂ©cision dĂ©finitive de la CNIL et l’entreprise peut encore plaider sa cause devant l’autoritĂ© avant que celle-ci prenne sa dĂ©cision. À l’InformĂ©, l’entreprise explique avoir un « Ă©change actif avec la CNIL afin de garantir notre conformitĂ© et de rĂ©pondre de maniĂšre rigoureuse Ă  ses attentes. Le rapport s’inscrit dans le cadre de ce dialogue en cours ». L’entreprise explique avoir transmis sa rĂ©ponse.

Rappelons que ce n’est pas le seul sujet sur lequel Shein a des problĂšmes. L’UE a ouvert en fĂ©vrier une enquĂȘte, car elle la soupçonne de non-respect des rĂšgles de protection des consommateurs.

L’Europe prĂ©voyait de faire des modifications structurelles des rĂšgles douaniĂšres de l’Union.

Des plateformes d’e-commerce chinoises difficiles Ă  gĂ©rer suite Ă  la guerre commerciale lancĂ©e par Donald Trump

Mais suite au dĂ©clenchement de la guerre commerciale lancĂ©e par Donald Trump, elle pourrait aussi prendre des mesures d’urgence. En effet, l’Europe pourrait devenir un marchĂ© plus important pour Shein, suite aux droits de douane infligĂ©s par les États-Unis aux imports chinois. Shein et Temu ont Ă©coulĂ© 46 milliards de dollars de produits aux États-Unis en 2024, selon la banque Nomura, explique Le Parisien.

Du cĂŽtĂ© français, selon l’entreprise d’étude de marchĂ© Circana citĂ©e par les Echos, les internautes ont dĂ©pensĂ© 3 milliards d’euros chez Shein et 1,8 milliard chez Temu lors des douze derniers mois.

Les plateformes ne viseraient pas la submersion de l’Europe par des produits envoyĂ©s jusqu’ici aux États-Unis. Elles chercheraient cependant Ă  profiter du besoin en dĂ©bouchĂ©s des industriels chinois, qui pourraient se retrouver avec de larges stocks d’invendus, au risque de devoir baisser leurs prix. « Les plateformes pourraient tirer profit de cette situation, non pas pour baisser leurs prix qui sont dĂ©jĂ  bas, mais pour reconstituer leurs marges et investir dans le marketing et le lobbying pour consolider leur place en Europe face aux menaces rĂ©glementaires et douaniĂšres Â», affirme le consultant commerce et consommation FrĂ©dĂ©ric Boublil Ă  nos confrĂšres.

La Commission europĂ©enne s’inquiĂšte de voir une augmentation soudaine de ces achats sur les plateformes chinoises. Mais elle est tiraillĂ©e entre le choix de rĂ©agir directement sur le sujet ou de prendre le sujet des imports chinois dans sa globalitĂ©, selon les Echos.

IA : mais que se passe-t-il chez Apple ?

Bruit intérieur
IA : mais que se passe-t-il chez Apple ?

Apple a lancĂ© rĂ©cemment en Europe toute sa panoplie de services dopĂ©s Ă  l’IA. Le bouquet, nommĂ© Apple Intelligence (pour jouer avec l’appellation « AI Â»), a cependant du mal Ă  dĂ©clencher rĂ©ellement l’enthousiasme. La situation de Siri est pire : une promesse non tenue. En interne, malgrĂ© les remaniements, il n’y aurait pas de panique.

L’intelligence artificielle a eu chez Apple un dĂ©part tardif. Alors que le monde s’enflammait dĂ©jĂ  pour l’IA gĂ©nĂ©rative, aucune annonce ne provenait de Cupertino. La firme est pourtant scrutĂ©e de prĂšs, notamment pour les nouveaux usages : sa maniĂšre de faire est soigneusement Ă©tudiĂ©e, tout aurĂ©olĂ©e par sa rĂ©putation de rĂ©flĂ©chir posĂ©ment avant tout lancement de produit ou intĂ©gration d’une technologie.

Vitesse et précipitation

Pourtant, tout ce qui touche Ă  l’IA semble avoir Ă©tĂ© fait dans la prĂ©cipitation chez Apple. Le constat est manifeste : une prĂ©sentation trĂšs soignĂ©e en juin 2024 durant la prĂ©sentation d’iOS 18 et macOS 15, mais rien Ă  l’arrivĂ©e des versions finales pour les deux systĂšmes. Il a fallu attendre les rĂ©visions « .1 Â» pour les premiĂšres fonctions, et uniquement aux États-Unis. Les versions .2 et .3 ont enrichi progressivement la dotation, jusqu’à ce qu’iOS 18.4 et macOS 15.4 cochent toutes les cases. Elles ont donnĂ© le top dĂ©part en Europe Ă©galement, oĂč les utilisateurs ont reçu la totalitĂ© des fonctions annoncĂ©es.

Toutes ? Non, car une fonction a rĂ©sistĂ© : Siri. La dĂ©monstration faite en juin dernier, puis alimentĂ©e par une publicitĂ© dans les mois suivants, avait donnĂ© de grands espoirs. AprĂšs tout, si l’IA montre constamment son potentiel sur des actions prĂ©cises et rĂ©barbatives, on cherche encore l’assistant pratique au quotidien, capable de rĂ©agir sur tout ce qui se passe au sein du systĂšme. C’est pourtant ce qu’annonçait Apple pour son nouveau « Siri conversationnel Â».

L’iPhone 16e lancĂ© rĂ©cemment

Autre signe de prĂ©cipitation : la compatibilitĂ© trĂšs limitĂ©e d’Apple Intelligence Ă  son annonce. CĂŽtĂ© tĂ©lĂ©phone, seul l’iPhone 15 Pro pouvait le prendre en charge, depuis Ă©tĂ© rejoint par la gamme 16 (y compris le 16e lancĂ© rĂ©cemment). Pour les iPad et les Mac, et en simplifiant un peu, il faut une puce M. Pourquoi ces configurations ? En dehors de la puissance minimale des puces, surtout pour des questions de mĂ©moire vive : Apple Intelligence rĂ©clame au moins 8 Go. La firme payait sa pingrerie des derniĂšres annĂ©es, en promouvant activement des services que peu de personnes pouvaient utiliser.

Perte de crédibilité

Le temps qu’Apple prĂ©sente ses fonctions et les rende rĂ©ellement disponibles, le monde avait dĂ©jĂ  changĂ©. Tous les outils prĂ©sents ont dĂ©jĂ  un air dĂ©passĂ©, surtout quand on compare les performances des modĂšles rĂ©cents – notamment Gemini 2.5 Pro pour le texte, GPT-4o pour les images – Ă  ce qu’Apple propose. Pour l’instant, la seule ouverture proposĂ©e est vers ChatGPT, mais on s’attend Ă  ce que d’autres soient annoncĂ©es Ă  la WWDC en juin.

Le vrai problĂšme d’Apple, c’est Siri. La firme a prĂ©sentĂ© ce qui ressemblait Ă  l’assistant « intelligent Â» que tout le monde (ou presque) pourrait rĂȘver d’avoir. Mais cette annonce ne reposait sur rien. Au point qu’aux États-Unis, un recours collectif a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© devant un tribunal californien pour publicitĂ© mensongĂšre. SurrĂ©action ? Pas selon les plaignants, qui dĂ©clarent s’ĂȘtre basĂ©s sur les annonces et la publicitĂ© d’Apple pour renouveler leur matĂ©riel et ĂȘtre sĂ»rs d’avoir la fonction quand elle serait disponible. Mais elle ne l’est pas.

Le mois de mars aura Ă©tĂ© calamiteux pour Apple. Au dĂ©but du mois, les premiĂšres rumeurs insistantes sont apparues sur un calendrier largement revu et un nouveau Siri trĂšs en retard. Mark Gurman (Bloomberg), souvent trĂšs bien renseignĂ© sur les activitĂ©s de la pomme, indiquait alors qu’il faudrait attendre au minimum iOS 19 Ă  l’automne 2026, voire iOS 20 en 2027. Environ deux semaines plus tard, il remettait le couvert, critiquant cette fois ouvertement l’entreprise pour n’avoir pas su mener sa barque. Selon lui, soit l’entreprise croyait y arriver et avait gravement sous-estimĂ© l’ampleur des travaux, soit elle savait qu’elle n’y arriverait pas et avait menti. « Vaporware Â» : le mot est lĂąchĂ©.

TrĂšs en retard ou seulement en retard ?

Selon un article du New York Times publiĂ© ce matin, Apple prĂ©voirait bien un lancement du nouveau Siri pour cet automne. Il arriverait donc dans le sillage d’iOS 19, pour lequel les rumeurs Ă©voquent un vaste renouvellement de l’interface, basĂ© sur les travaux de visionOS. Par « automne Â», on peut entendre la version finale d’iOS 19 ou l’une des premiĂšres mises Ă  jour intermĂ©diaires (iOS 19.1, 19.2
).

Le New York Times dit avoir discutĂ© avec trois personnes « ayant connaissance de ces projets Â». Selon elles, certains dirigeants « ne pensent pas que ce retard soit un problĂšme parce qu’aucun des rivaux d’Apple, comme Google et Meta, n’a encore compris ce qu’est l’IA Â». Apple estimerait en interne qu’il reste du temps pour « bien faire les choses Â».

À condition d’en avoir les moyens. L’article relĂšve ainsi plusieurs problĂšmes importants. D’une part, le manque de GPU modernes et performants. Apple aurait entrainĂ© ses modĂšles IA sur du matĂ©riel ĂągĂ© de plus de cinq ans et en quantitĂ© limitĂ©e (50 000).

Des luttes intestines auraient miné le développement

Tim Cook, CEO de l’entreprise, aurait approuvĂ© le doublement du budget de l’équipe concernĂ©e, mais le feu vert aurait Ă©tĂ© stoppĂ© par Luca Maestri, directeur financier de l’entreprise. Instruction aurait alors Ă©tĂ© donnĂ©e de travailler sur l’efficacitĂ©. Le manque de GPU aurait toutefois poussĂ© l’équipe Ă  nĂ©gocier de la puissance de calcul auprĂšs de Google et Amazon, Apple Ă©prouvant Ă©galement des difficultĂ©s Ă  se procurer des GPU NVIDIA, dont la demande a explosĂ©.

D’autre part, les querelles internes auraient durement impactĂ© le cycle de dĂ©veloppement des produits. Le New York Times Ă©voque en particulier une guerre entre Robby Walker, qui supervisait Siri, et SĂ©bastien Marineau-Mes, un cadre supĂ©rieur de l’équipe logicielle, pour obtenir la gestion de certains projets.

Enfin, Apple aurait tout simplement les mĂȘmes problĂšmes que n’importe quelle autre grande entreprise, dont la fuite des talents. Le management ferait face Ă  des Ă©quipes composĂ©es d’anciens cadres et de jeunes recrues. Pour ne rien arranger, les sources du new York Times ont Ă©voquĂ© un Tim Cook hĂ©sitant Ă  « donner des directives claires et directes sur le dĂ©veloppement des produits Â». Le New York Times n’est d’ailleurs pas le seul Ă  relater les dĂ©boires d’Apple. Hier, The Information revenait lui aussi sur la maniĂšre dont Apple avait « ratĂ© la transformation de l’IA de Siri Â».

☕ Google licencie plusieurs centaines de personnes dans sa division Platforms & Devices

AprÚs le plan de départs volontaires révélé fin janvier, Google prend des mesures plus contraignantes pour réduire les effectifs au sein de sa division Platforms & Devices. The Information révÚle en effet que plusieurs centaines de licenciements ont été réalisés, sans donner plus de détails quant à la nature des postes ou des équipes concernés.

« Depuis que nous avons combinĂ© les Ă©quipes des plateformes et des appareils l’annĂ©e derniĂšre, nous nous sommes attachĂ©s Ă  devenir plus agiles et Ă  fonctionner plus efficacement, ce qui a impliquĂ© de procĂ©der Ă  quelques suppressions d’emplois en plus du programme de dĂ©part volontaire que nous avons proposĂ© en janvier Â», a reconnu un porte-parole de Google, citĂ© par The Information.

CrĂ©Ă©e en avril 2024, Platforms & Devices rassemble au sein d’une seule et mĂȘme division l’ensemble des Ă©quipes chargĂ©es des produits liĂ©s Ă  Android (y compris ses variantes pour Auto, TV, Wear et XR), Chrome, ChromeOS, Google Photos, Google One, Pixel, Fitbit et Nest. Un an plus tard, le rapprochement se traduit donc par un effort de rationalisation.

HÄkan Dahlström (CC 2.0)

Les opérateurs européens appellent à une meilleure protection des cùbles sous-marins

Bien, mais peut mieux faire
Les opérateurs européens appellent à une meilleure protection des cùbles sous-marins

La rĂ©ponse collective est-elle Ă  la hauteur des risques soulevĂ©s par les rĂ©cents sabotages de cĂąbles sous-marins en mer Baltique ? Les principaux opĂ©rateurs europĂ©ens appellent la Commission europĂ©enne, le Royaume Uni et l’OTAN Ă  mettre en place une gouvernance, une surveillance et des protections adaptĂ©es Ă  ces infrastructures critiques.

Un seul cĂąble vous manque et tout est dĂ©peuplĂ©. Quelques mois aprĂšs les ruptures de cĂąbles qui ont dĂ©frayĂ© la chronique en mer Baltique et en mer du Nord, les opĂ©rateurs montent au crĂ©neau. Jeudi, ils ont interpellĂ© l’Europe, l’OTAN et le Royaume-Uni, dans une lettre ouverte qui appelle Ă  considĂ©rer plus sĂ©rieusement les enjeux associĂ©s aux cĂąbles sous-marins, mais aussi Ă  les associer plus Ă©troitement aux politiques Ă  venir.

Une coopération étendue

« Nous exhortons les dĂ©cideurs de l’UE/EEE, du Royaume-Uni et de l’OTAN Ă  collaborer Ă©troitement avec les acteurs du secteur (
). Des approches harmonisĂ©es doivent ĂȘtre Ă©laborĂ©es pour l’écosystĂšme des cĂąbles sous-marins, visant Ă  aligner les objectifs de sĂ©curitĂ© sur la faisabilitĂ© opĂ©rationnelle et sur un modĂšle Ă©conomique viable Â», appellent les signataires. Au nombre de neuf, ils sont opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms (Orange, Vodafone, Telefonica, Proximus Global, Telenor), opĂ©rateurs de cĂąbles sous-marins (Alcatel Submarine Networks, Sparkle) ou Ă©quipementiers (NKT).

Pour garantir plus efficacement la sĂ©curitĂ© des cĂąbles, il conviendrait selon eux de favoriser l’échange d’informations et de renseignements, mais aussi de mettre en place des initiatives croisĂ©es en matiĂšre de surveillance et de contrĂŽle des infrastructures, en impliquant « toutes les parties prenantes concernĂ©es pour rechercher des solutions collectives et durables Â».

Ils demandent enfin que cette logique de coopĂ©ration soit soutenue par des fonds. « Il est essentiel d’investir dans des technologies de pointe pour dĂ©tecter et diminuer les dommages causĂ©s aux cĂąbles sous-marins. Ces efforts devraient ĂȘtre soutenus par des instruments de financement tels que le MIE ou le Fonds europĂ©en de la dĂ©fense Â».

Un plan européen déjà sur les rails

Le MĂ©canisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), Ă©galement appelĂ© Connecting Europe Facility (CEF) est pour mĂ©moire le dispositif par l’intermĂ©diaire duquel la Commission europĂ©enne soutient l’investissement dans les projets d’infrastructure, qu’il s’agisse de transport, d’énergie ou de numĂ©rique.

Or l’exĂ©cutif europĂ©en a dĂ©jĂ  prĂ©vu de mobiliser le MIE au profit des cĂąbles sous-marins. Le sujet a mĂȘme donnĂ© lieu Ă  la crĂ©ation d’un plan dĂ©diĂ©, le « EU Action Plan on Cable Security Â», prĂ©sentĂ© officiellement le 21 fĂ©vrier dernier, et d’ores et dĂ©jĂ  dotĂ© de crĂ©dits prĂ©visionnels.

La Commission europĂ©enne envisage ainsi de consacrer 540 millions d’euros entre 2025 et 2027 Ă  des projets d’infrastructures numĂ©riques, « en donnant la prioritĂ© aux projets de cĂąbles stratĂ©giques d’intĂ©rĂȘt europĂ©en Â».

Entre autres mesures associĂ©es, elle affiche par ailleurs la volontĂ© de renforcer les exigences de sĂ©curitĂ© et les analyses de risques, privilĂ©gier le dĂ©ploiement de cĂąbles dits intelligents (dotĂ©s par exemple de capteurs permettant d’identifier plus rapidement l’emplacement d’une coupure) et amĂ©liorer les capacitĂ©s de rĂ©ponse aprĂšs incident. Elle affiche enfin la volontĂ©, plus politique cette fois, de mettre en Ɠuvre des sanctions et des mesures diplomatiques « Ă  l’encontre des acteurs hostiles et de la « flotte fantĂŽme Â» Â», en coordination avec les États membres, et en « conjuguant Â» ses efforts Ă  ceux de l’OTAN.

Une rĂ©ponse nĂ©cessaire
 mais pas suffisante ?

Bien, mais peut mieux faire, commentent en substance les opĂ©rateurs. « Les instruments des autoritĂ©s britanniques et de l’OTAN pourraient renforcer la dynamique s’ils Ă©taient coordonnĂ©s efficacement Â», font-ils par exemple valoir, avant de souligner que les enjeux exigent une politique d’investissement nettement plus soutenue.

« Il est donc primordial de confirmer et d’augmenter le budget allouĂ© au numĂ©rique, y compris le MIE, dans le futur cadre financier pluriannuel, dĂ©clarent les signataires. ParallĂšlement, le dĂ©veloppement de voies supplĂ©mentaires, terrestres et sous-marines, renforcera la redondance et rĂ©duira la vulnĂ©rabilitĂ© aux points de dĂ©faillance uniques. Ces aspects de rĂ©silience devraient ĂȘtre renforcĂ©s dans les objectifs du MIE. Â»

En novembre dernier, deux cĂąbles, reliant respectivement la Lituanie Ă  la SuĂšde et la Finlande Ă  l’Allemagne, avaient subi des avaries. Le ministre de la DĂ©fense allemand avait qualifiĂ© l’acte de « sabotage Â». Le 25 dĂ©cembre 2024, le cĂąble Ă©lectrique EstLink 2 et quatre cĂąbles de tĂ©lĂ©communications reliant la Finlande et l’Estonie avaient aussi Ă©tĂ© endommagĂ©s. Fin janvier, une nouvelle coupure est intervenue en mer Baltique dans les eaux territoriales suĂ©doises.

Les États-Unis traquent les propos des Ă©tudiants Ă©trangers pour rĂ©voquer leurs visas

Les États-Unis traquent les propos des Ă©tudiants Ă©trangers pour rĂ©voquer leurs visas

Marco Rubio a Ă©voquĂ© l’idĂ©e le mois dernier. Mais un systĂšme d’analyse des rĂ©seaux sociaux est dĂ©jĂ  en place et traque les propos de 1,5 million d’étudiants Ă©trangers Ă  la recherche de raison de rĂ©voquer leurs visas. Le systĂšme a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© sous l’administration de Joe Biden.

Une Ă©quipe spĂ©ciale du DĂ©partement de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure des États-Unis (DHS) utilise un des outils pour analyser les messages postĂ©s par les Ă©tudiants Ă©trangers, explique NBC.

Le mois dernier, le secrĂ©taire d’État des États-Unis, Marco Rubio, affirmait vouloir mettre en place un systĂšme appelĂ© « Catch and Revoke Â» pour traquer les Ă©tudiants Ă©trangers qui porteraient des propos Ă©tiquetĂ©s comme « pro-hamas Â» en vue de rĂ©voquer leurs visas.

Selon des sources de NBC, un outil d’analyse de donnĂ©es est dĂ©jĂ  en place au sein du DHS pour « passer au crible l’historique des mĂ©dias sociaux des quelque 1,5 million d’étudiants Ă©trangers qui Ă©tudient aux États-Unis afin de trouver des motifs potentiels de rĂ©vocation de leur visa Â». Une recherche est aussi effectuĂ©e par cette agence pour vĂ©rifier si ces Ă©tudiants ont fait l’objet d’une inculpation ou d’une condamnation pĂ©nale, affirment ces mĂȘmes sources.

L’utilisation d’un outil dĂ©veloppĂ© sous Joe Biden

Mais cet outil aurait Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© alors que Joe Biden Ă©tait encore au pouvoir, explique NBC, selon une responsable du DHS de l’époque. « Nous ne visions pas les activitĂ©s ou les discours politiques. Nous ne les examinions que s’ils incitaient Ă  la violence », a-t-il justifiĂ© auprĂšs du mĂ©dia amĂ©ricain.

Le rĂ©gime de Donald Trump a indiquĂ© mercredi scruter les mĂ©dias sociaux des Ă©trangers qui demandent le statut de rĂ©sident permanent lĂ©gal, les Ă©tudiants Ă©trangers et les Ă©trangers affiliĂ©s Ă  des Ă©tablissements d’enseignement. Il recherche tout propos considĂ©rĂ© comme antisĂ©mite en vue de refuser leurs demandes d’immigration.

« En surveillant les dĂ©tenteurs de visas et de cartes vertes et en les ciblant sur la seule base de leur expression protĂ©gĂ©e, l’administration passe d’un engagement de l’AmĂ©rique en faveur d’un discours libre et ouvert Ă  la peur et au silence. Malheureusement, cette hostilitĂ© semble ĂȘtre l’objectif de l’administration Â», a dĂ©clarĂ© la Foundation for Individual Rights and Expression, association de dĂ©fense de la libertĂ© d’expression sur les campus amĂ©ricains.

La mise en place d’un nouveau maccarthysme dĂ©noncĂ©e

Axios fait remarquer que, lors de la campagne prĂ©sidentielle amĂ©ricaine l’annĂ©e derniĂšre, les crĂ©ateurs du Projet 2025, qui soutenaient Donald Trump, avaient aussi prĂ©vu un projet de ce type. NommĂ© « Project Esther Â», il prĂ©voyait « d’utiliser les remarques anti-israĂ©liennes comme motif d’expulsion des dĂ©tenteurs de visas d’étudiant et de cartes vertes », explique le mĂ©dia amĂ©ricain. Il donnait des arguments juridiques pour le mettre en place.

Axios souligne que l’antisĂ©mitisme des conservateurs n’est pas visĂ©. Le mĂ©dia rappelle qu’Elon Musk, qui avait une carte verte avant de devenir citoyen amĂ©ricain en 2022, a fait plusieurs saluts nazis lors de l’investiture de Donald Trump, soutient le parti d’extrĂȘme droite allemand AfD et, en 2023, a rĂ©pondu « vous avez dit la vĂ©ritĂ© » Ă  un message antisĂ©mite sur son rĂ©seau social. Ces deux messages sont toujours en ligne sur X.

« L’esprit de Joseph McCarthy [voir Maccarthysme] est bien vivant dans l’administration Trump, qui a passĂ© des mois Ă  qualifier malhonnĂȘtement d’antisĂ©mites les critiques lĂ©gitimes des crimes de guerre du gouvernement israĂ©lien Ă  Gaza, Ă  mener des chasses aux sorciĂšres dans les collĂšges amĂ©ricains et Ă  menacer les droits Ă  la libertĂ© d’expression des immigrĂ©s Â», a dĂ©clarĂ© Edward Ahmed Mitchell, directeur national adjoint du Conseil des relations amĂ©ricano-islamiques, dans un communiquĂ© obtenu par NBC.

Microsoft retente sa chance avec sa fonction Recall, cette fois pour de bon

L'enfer en est pavé
Microsoft retente sa chance avec sa fonction Recall, cette fois pour de bon

L’histoire de Recall est parsemĂ©e d’embuches. AprĂšs l’avoir prĂ©sentĂ©e en juin 2024, Microsoft a dĂ» revoir rapidement sa copie, tant la levĂ©e de boucliers et les critiques ont Ă©tĂ© massives. Au terme de nombreux mois de travaux, l’éditeur semble cependant prĂȘt Ă  retenter le coup. La fonction est en cours de dĂ©ploiement dans les prĂ©versions de Windows 11.

Rarement une fonction de Microsoft n’aura autant gĂ©nĂ©rĂ© de peurs et de critiques. Recall partait pourtant d’une bonne intention : permettre de retrouver n’importe quel document, page web, application, etc. en le dĂ©crivant. Un moteur de recherche universel pour toutes les activitĂ©s sur le PC.

Cette fonction, prĂ©vue uniquement pour les PC Copilot+, s’appuyait sur des petits modĂšles pour analyser les images. Car Recall est basĂ©e sur des captures prises Ă  intervalles rĂ©guliers, analysĂ©es par des IA pour en extraire les informations et les stocker dans sa rĂ©serve. De fait, la fonction est gourmande, son catalogue pouvant occuper plusieurs dizaines de Go sur le disque. On peut toutefois modifier l’espace allouĂ© par dĂ©faut.

DĂ©luge de critiques : une fonction mal pensĂ©e

Rapidement, il est apparu que la maniĂšre dont Microsoft s’y Ă©tait prise Ă©tait plus que problĂ©matique. La sociĂ©tĂ© semblait s’ĂȘtre prĂ©cipitĂ©e, au point d’en oublier les inĂ©vitables questions de sĂ©curitĂ© qui allaient poindre. On parlait pourtant d’une fonction capable d’analyser tout ce qui se passait Ă  l’écran, y compris des informations trĂšs personnelles et sensibles.

Les critiques Ă©taient Ă  la fois sĂ©curitaires et philosophiques. Le plus gros problĂšme Ă©tait l’absence presque complĂšte de protection pour les donnĂ©es stockĂ©es dans le catalogue. Facilement accessibles, elles pouvaient rĂ©vĂ©ler toute la vie numĂ©rique de la personne. Elles Ă©taient Ă©galement accessibles depuis les autres comptes prĂ©sents sur le mĂȘme ordinateur, pratiquement en clair.

Dans les semaines ayant suivi la disponibilitĂ© de la premiĂšre prĂ©version, les dĂ©couvertes se sont succĂ©dĂ©. Surtout, une critique est devenue particuliĂšrement assourdissante : l’outil, pensĂ© pour rendre service, pouvait ĂȘtre facilement dĂ©tournĂ© comme instrument de pistage et d’espionnage.

Microsoft, rapidement cernĂ©e par l’incendie, a commencĂ© par effectuer de petits changements. Mais l’entreprise a rĂ©alisĂ© en quelques semaines qu’il lui fallait tout reprendre depuis zĂ©ro, car la confiance Ă©tait sĂ©rieusement Ă©rodĂ©e. Or, il s’agissait de l’une des fonctions phares prĂ©vues pour l’intelligence artificielle sur les PC Copilot+. La crise risquait de faire tache d’huile et d’affecter les ventes de ces machines, qui venaient tout juste d’ĂȘtre dĂ©voilĂ©es.

La société a donc retiré la préversion de sa fonction et est repartie à sa planche à dessin.

OĂč en est-on ?

La nouvelle prĂ©version en cours de dĂ©ploiement tient compte des nombreux travaux rĂ©alisĂ©s depuis l’annĂ©e derniĂšre. La mouture n’a semble-t-il plus grand-chose Ă  voir avec la premiĂšre. La finalitĂ© n’a pas changĂ©, mais son architecture est trĂšs diffĂ©rente. Notamment parce que de nombreux contrĂŽles ont Ă©tĂ© mis en place, dont le chiffrement systĂ©matique des donnĂ©es (chaque capture a sa propre clĂ© de chiffrement), le lien avec le compte utilisĂ© et l’inaccessibilitĂ© depuis les autres comptes.

Toutes ces barriÚres, si elles sont bienvenues, auraient dû figurer dÚs le cahier des charges, tant la fonction était amenée à manipuler des données sensibles, dont les mots de passe et les informations bancaires.

Microsoft a Ă©galement revu sa copie sur bon nombre d’autres aspects. Recall, tel qu’il est envisagĂ© dĂ©sormais, rĂ©clamera l’autorisation explicite de l’utilisateur pour ĂȘtre activĂ© durant la premiĂšre configuration de l’ordinateur. En outre, il peut ĂȘtre dĂ©sactivĂ© n’importe quand et mĂȘme ĂȘtre dĂ©sinstallĂ©. L’authentification via Windows Hello est devenue obligatoire pour accĂ©der aux donnĂ©es de Recall.

Tous les traitements ayant lieu sur les captures sont en outre rĂ©alisĂ©s dans une machine virtuelle, au sein d’une enclave sĂ©curisĂ©e dont le chiffrement est assurĂ© par la puce TPM (dans tous les cas prĂ©sente sur les PC Copilot+). Toutes les fonctions liĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© doivent d’ailleurs ĂȘtre activĂ©es : BitLocker, Device Encryption, sĂ©curitĂ© et intĂ©gritĂ© du code basĂ©es sur l’hyperviseur, Measured Boot et System Guard Secure Launch (si l’intĂ©gritĂ© de la chaine de dĂ©marrage n’est pas complĂšte, les clĂ©s de sĂ©curitĂ© sont bloquĂ©es) et protection DMA du noyau. La dĂ©sactivation d’une de ces options rendra Recall inaccessible.

Enfin, Microsoft a rendu le rĂ©glage de sa fonction plus souple. Par dĂ©faut, toute fenĂȘtre de navigation privĂ©e dĂ©tectĂ©e bloque la prise de captures d’écran. On peut ajouter sa liste d’applications et pages web Ă  ne pas surveiller, rĂ©gler la durĂ©e de conservation des donnĂ©es, ou encore vider l’historique d’une application. Recall est en outre censĂ© mieux dĂ©tecter les informations trĂšs sensibles comme les mots de passe, identifiants nationaux et autres numĂ©ros de cartes bancaires pour les flouter sur les captures. Microsoft parle cependant de « rĂ©duction Â» des risques et des informations pourraient quand mĂȘme se retrouver dans la base de donnĂ©es. Celle-ci est d’ailleurs locale et aucune transmission n’a lieu avec les serveurs, affirme Microsoft, qui insiste sur l’aspect local des traitements.

Microsoft retente sa chance

On savait depuis quelques mois que la fonction était sur le chemin du retour. La copie ayant été largement revue, elle avait été distribuée en novembre à certains testeurs sur les PC Copilot+ alimentés par les puces Snapdragon X. Le test avait été étendu en décembre aux configurations AMD et Intel compatibles.

Le dĂ©ploiement, qui a commencĂ© jeudi soir, concerne cette fois l’intĂ©gralitĂ© des personnes utilisant le canal Release Preview de Windows 11. Ce canal permet un dernier test d’une mise Ă  jour avant son dĂ©ploiement effectif sur les versions stables. ThĂ©oriquement, toute personne inscrite Ă  ce canal et disposant d’une configuration compatible (Copilot+ Snapdragon, AMD ou Intel) devrait avoir Recall aprĂšs avoir installĂ© la mise Ă  jour du systĂšme (via Windows Update).

Depuis la fin de l’annĂ©e derniĂšre, on ne sait pas exactement ce que Microsoft a fait sur sa fonction. On imagine qu’il s’agissait surtout de finition, mais l’entreprise estime dans tous les cas qu’elle est enfin prĂȘte pour le grand spectacle. Et cette fois, pas question de la prĂ©senter comme prĂ©version sur un systĂšme en bĂȘta : elle va ĂȘtre dĂ©ployĂ©e dans les semaines qui viennent sur l’ensemble des Windows 11 concernĂ©s.

L’un des avis les plus argumentĂ©s sur Recall est sans doute celui du journaliste Tom Warren de The Verge. En dĂ©cembre, aprĂšs avoir passĂ© plusieurs semaines Ă  l’utiliser, il s’est dit Ă  la fois « effrayĂ© et impressionnĂ© Â» par la fonction. Il indique avoir pris peur initialement, car toutes les pages web visitĂ©es, tous les messages Ă©changĂ©s sur Slack Ă©taient prĂ©sents dans les captures. Il indique pourtant que la configuration est simple et que l’on peut aisĂ©ment exclure des applications et supprimer leur historique. Il a fini par ĂȘtre impressionnĂ© par les capacitĂ©s de recherche et l’aspect instantanĂ© des rĂ©sultats, Ă  partir d’informations parfois trĂšs fragmentaires ou vaguement contextuelles.

Le dĂ©ploiement devrait concerner Ă©galement l’Europe, donc la France, oĂč la fonction s’appellera manifestement « Retrouver Â».

☕ Linux Mint va prendre en charge les expressions rĂ©guliĂšres pour la recherche de fichiers

AprĂšs une version 22.1 en janvier, l’équipe de dĂ©veloppement de Linux Mint prĂ©pare la suite, dont une version 7 pour LMDE, Linux Mint Debian Edition. Celle-ci supportera pleinement les installations de type OEM, permettant en fait une prĂ©-installation du systĂšme. Au premier lancement, l’utilisateur est alors invitĂ© Ă  configurer la machine, avec crĂ©ation de compte et ainsi de suite.

Linux Mint va Ă©galement prendre en charge les expressions rĂ©guliĂšres pour la recherche de fichiers dans Nemo. Comme on peut le voir dans ce commit sur le dĂ©pĂŽt GitHub du projet, l’équipe prĂ©voit d’ajouter un interrupteur pour les utiliser dans le champ de recherche.

Les expressions rĂ©guliĂšres peuvent ĂȘtre comparĂ©es Ă  des formules, permettant d’afficher dans le cas prĂ©sent tous les fichiers dont les noms correspondent Ă  des critĂšres. La fiche WikipĂ©dia permet de comprendre le fonctionnement. Nemo sera Ă©galement capable d’indiquer quand les expressions ne sont pas valides.

Le support de Wayland dans Cinnamon va en outre ĂȘtre amĂ©liorĂ©. ClĂ©ment Lefebvre, dĂ©veloppeur principal de la distribution, « espĂšre Â» que la prochaine version de Linux Mint supportera ainsi les dispositions de claviers et les mĂ©thodes d’entrĂ©es. Cette prise en charge est actuellement fonctionnelle, mais n’est pas considĂ©rĂ©e comme prĂȘte. Elle engendre notamment des incompatibilitĂ©s avec certains toolkits et les langues asiatiques.

Enfin, sous le capot, Lefebvre indique que Cinnamon JavaScript (CJS), l’interprĂ©teur JavaScript utilisĂ© dans l’environnement, aligne dĂ©sormais ses versions avec celles du moteur SpiderMonkey de Mozilla, qu’il utilise. Le changement devrait permettre des mises Ă  jour plus frĂ©quentes, une intĂ©gration plus rapide des amĂ©liorations dans le moteur JavaScript et le support des versions multiples sans devoir attendre les nouvelles moutures de la distribution.

La prochaine mouture, justement, sera la 22.2. Elle devrait ĂȘtre disponible cet Ă©tĂ©, probablement en juillet. Comme nous l’indiquions il y a un mois, on y trouvera un menu principal redessinĂ©, avec des noms affichĂ©s intĂ©gralement dans la zone latĂ©rale, la prĂ©sence du nom d’utilisateur et de l’avatar, ou encore la prĂ©sence des dossiers courants.

☕ Un plan de dĂ©parts volontaires de 2 800 salariĂ©s chez STMicroelectronics

L’entreprise de semi-conducteurs europĂ©enne a annoncĂ© ce jeudi 10 avril un « plan de transformation Â» prĂ©voyant 2 800 dĂ©parts volontaires sur trois ans Ă  l’échelle mondiale, explique le journal Les Echos.

L’entreprise prĂ©voit de recentrer ses investissements sur des plaques de silicium de plus grande taille (300 mm) afin d’amĂ©liorer l’efficacitĂ© des chaĂźnes de production, notamment Ă  Crolles (IsĂšre) et Agrate (Lombardie), note le quotidien Ă©conomique.

Le PDG Jean-Marc ChĂ©ry se justifie dans un communiquĂ© : « en nous concentrant sur des infrastructures de fabrication de pointe et sur les technologies mainstream, nous continuerons Ă  tirer parti de tous nos sites existants, avec des missions redĂ©finies pour certains d’entre eux afin de soutenir leurs succĂšs Ă  long terme ».

InterrogĂ© par le journal, le reprĂ©sentant syndical CFDT Yan Meroth alerte : « Avec l’attrition naturelle, on arrive Ă  un chiffre de 5.000 Ă  10.000 dĂ©parts en trois ans. De tels niveaux posent la question de la continuitĂ© de l’activitĂ© dans les prochaines annĂ©es Â».

L’entreprise dĂ©taille son plan : « au cours des trois prochaines annĂ©es, la rĂ©organisation de l’empreinte industrielle de ST permettra de concevoir et de renforcer les Ă©cosystĂšmes complĂ©mentaires de ST : en France autour des technologies numĂ©riques, en Italie autour des technologies analogiques et de puissance et Ă  Singapour autour des technologies matures ».

La direction affirme notamment que « l’usine de Crolles (France) de 300 mm sera consolidĂ©e en tant que cƓur de l’écosystĂšme des produits numĂ©riques de ST Â». Celle de 200 mm du mĂȘme site doit ĂȘtre convertie « pour prendre en charge la fabrication de gros volumes et les technologies d’advance packaging, en hĂ©bergeant des activitĂ©s qui n’existent pas aujourd’hui en Europe Â».

Quel est le niveau d’exposition aux ondes à votre adresse ? L’ANFR propose un simulateur

Pas de carton rouge pour simulation, seulement des jaunes
Quel est le niveau d’exposition aux ondes à votre adresse ? L’ANFR propose un simulateur

Vous avez envie de connaitre le niveau d’exposition aux ondes de votre domicile, de votre lieu de travail ou de n’importe quelle adresse en France ? L’Agence nationale des frĂ©quences propose des niveaux simulĂ©s sur Cartoradio.

L’Agence nationale des frĂ©quences (ANFR) permet depuis des annĂ©es Ă  tout un chacun de faire mesurer par des experts le niveau d’exposition aux ondes. C’est un dispositif gratuit, que nous avons dĂ©jĂ  longuement dĂ©taillĂ©. Les mesures sont ensuite publiĂ©es sur le site cartoradio permettant Ă  tout le monde de les consulter.

L‘Agence apporte une attention particuliĂšre aux points atypiques qui, sans dĂ©passer le seuil rĂ©glementaire – entre 28 et 87 V/m suivant les frĂ©quences et mĂȘme 36 Ă  61 V/m pour la seule tĂ©lĂ©phonie mobile –, sont largement au-dessus des autres mesures. Pour l’ANFR, un point atypique dĂ©passe 6 V/m. En 2023, il y en avait 92 en France, dont 70 concernaient des nouveaux lieux.

Les niveaux simulés partout en France

L’ANFR propose dĂ©sormais « des cartes de niveaux simulĂ©s de l’exposition aux champs Ă©lectromagnĂ©tiques Â», lĂ  encore via sa plateforme Cartoradio.fr, mais aussi sur son application mobile OpenBarres (Android – iOS). « Ces cartes Ă  vocation pĂ©dagogique permettent de visualiser l’exposition crĂ©Ă©e Ă  l’extĂ©rieur des bĂątiments par les stations de tĂ©lĂ©phonie mobile sur le territoire mĂ©tropolitain Â». Comme toujours en pareille situation, les calculs sont thĂ©oriques et seules les mesures sur le terrain permettent d’avoir un niveau rĂ©el.

En voici un exemple au niveau de La Rochelle :

130 milliards de points calculés par mois

L’Agence prĂ©voit d’actualiser sa carte tous les mois afin de tenir compte de l’évolution des rĂ©seaux et des dĂ©ploiements des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie mobile. Ce sont ainsi plus de « 130 milliards de points Â» qui sont calculĂ©s Ă  chaque fois.

« Ces cartes sont issues de calculs modĂ©lisant la propagation des ondes dans un environnement en trois dimensions intĂ©grant les donnĂ©es des bases cartographiques de l’IGN (sol et bĂątiments) ainsi que des caractĂ©ristiques des stations de tĂ©lĂ©phonie mobile situĂ©es en extĂ©rieur et autorisĂ©es par l’ANFR. Les couleurs permettent d’estimer le niveau de champ Ă©lectrique calculĂ© Ă  1,5 m au-dessus du sol, exprimĂ© en Volt par mĂštre (V/m) Â», explique l’Agence.

Uniquement les antennes et les niveaux en extérieur

Dans la foire aux questions, on apprend que les mesures ne concernent que les extĂ©rieurs et qu’à ce titre « les stations implantĂ©es en intĂ©rieur (couloirs ou quais des mĂ©tros, gares, centres commerciaux, parkings, centres de confĂ©rences, etc.) Â» ne sont pas prises en compte pour les simulations. Ces stations peuvent nĂ©anmoins figurer dans Cartoradio au niveau de la liste des sites radioĂ©lectriques.

Pas moins de 11 couleurs diffĂ©rentes permettent de voir l’estimation du niveau d’exposition. On dĂ©bute avec du violet foncĂ© pour les points entre 0 et 0,4 V/m (mĂ©diane nationale des mesures effectuĂ©es jusqu’en 2023). Les couleurs intermĂ©diaires tirent vers le vert Ă  mesure que le niveau augmente pour arriver sur du jaune Ă  partir de 12 V/m et du orange au-dessus de 24 V/m (mais toujours en dessous de la limite lĂ©gale). Les zones en jaune et en orange sont, sans surprise, gĂ©nĂ©ralement situĂ©es Ă  proximitĂ© des antennes.

Les simulations != du monde rĂ©el

Les simulations ne permettent pas non plus de dĂ©finir des points atypiques, puisque seule des mesures sur place permettent une telle qualification. NĂ©anmoins, « lorsqu’un niveau Ă©levĂ© apparaĂźt dans les simulations, l’ANFR rĂ©alise une mesure de terrain pour disposer de la valeur rĂ©elle d’exposition Â».

Sur Cartoradio, les mesures en conditions rĂ©elles sont indiquĂ©es par des ronds violets avec un chiffre dedans (indiquant le nombre de mesures). Cliquez dessus pour accĂ©der au(x) rapport(s) et voir le niveau global d’exposition relevĂ© par des mesures sur site. Vous pouvez Ă©videmment afficher les mesures d’expositions aux ondes et les simulations sur une mĂȘme carte afin de comparer les rĂ©sultats. C’est le cas dans notre exemple ci-dessous :

Cette simulation est l’occasion pour l’Agence de rappeler un point important : « Il existe toujours autour de chaque antenne un pĂ©rimĂštre de quelques mĂštres oĂč les niveaux d’exposition dĂ©passent les valeurs limites Â».

On parle d’un « pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© Â» qui est gĂ©nĂ©ralement dĂ©limitĂ© « par une chaĂźne qui matĂ©rialise une zone interdite Â». Pour les antennes sur les pylĂŽnes, la zone de sĂ©curitĂ© est par nature inaccessible. « Ces pĂ©rimĂštres de sĂ©curitĂ©, qui ne sont pas des lieux accessibles au public, ne figurent pas sur ces cartes de simulation Â».

Enfin, l’Agence nationale des frĂ©quences invite toute personne souhaitant signaler une « anomalie Â» au sens large (antenne qui n’apparait pas sur la carte, mal positionnĂ©e
) Ă  se manifester via ce formulaire.

☕ La solution de Free pour le problĂšme de Wi-Fi avec un HDD USB 3 : passer en USB 2.0

Cela fait maintenant plus d’un an que des utilisateurs de Freebox Ultra font Ă©tat de problĂšmes avec le Wi-Fi lorsqu’un disque dur externe (ou une clĂ©) est branchĂ© sur leur Freebox. Plus prĂ©cisĂ©ment, c’est la bande des 2,4 GHz qui est fortement perturbĂ©e, comme l’expliquait Numerama en fĂ©vrier 2024.

Hier, Free a mis en ligne une mise Ă  jour 4.9.2 du boitier Server de ses Freebox RĂ©volution, Pop, Delta et Ultra. Il suffit comme toujours de redĂ©marrer sa box pour l’installer. Il y a quatre corrections de bugs, dont celui affectant la dĂ©couverte de la Freebox dans le rĂ©seau local de Windows.

Freebox Ultra démontée
Freebox Ultra démontée

Mais il y a surtout une nouveautĂ© pour les personnes concernĂ©es par le bug que nous venons d’évoquer : « la possibilitĂ© de dĂ©sactiver l’USB3 sur certaines Freebox via Freeboxos Â». Le problĂšme serait ainsi corrigĂ©, explique Free : « l’USB3 fonctionne Ă  une frĂ©quence qui se trouve dans la plage d’opĂ©ration du Wi-Fi 2.4 GHz. C’est pourquoi certains appareils en USB3 peuvent perturber ou complĂštement empĂȘcher l’utilisation de celui-ci Â».

Le fournisseur d’accĂšs ajoute que « les pĂ©riphĂ©riques USB (comme les disques durs) continueront de fonctionner mais en USB2 Â». Un petit lot de consolation, car la bande passante thĂ©orique en USB2 est de 480 Mb/s, soit 60 Mo/s, mais en pratique on est toujours largement en dessous.

☕ Windows 11 : vers un menu DĂ©marrer enfin pratique ?

Dans notre dossier sur l’histoire de Windows 11, nous rappelions l’une des principales critiques adressĂ©es au systĂšme : sa rigiditĂ©. C’est particuliĂšrement vrai avec le menu DĂ©marrer et la barre des tĂąches. Or, Microsoft expĂ©rimente un nouveau menu, qui devrait rĂ©pondre Ă  une partie des critiques, mĂȘme si on approche des quatre ans d’existence pour le systĂšme (oui, dĂ©jĂ ).

Le nouveau menu a Ă©tĂ© repĂ©rĂ© par phantomofearth, qui a publiĂ© sur Bluesky une vidĂ©o de dĂ©monstration. On y voit un menu DĂ©marrer plus grand et organisĂ© diffĂ©remment, la seconde moitiĂ© Ă©tant occupĂ©e par des dossiers d’applications.

Surtout, ce nouveau menu semble nettement plus personnalisable, avec une volontĂ© de tout afficher dans un seul espace. Toutes les recommandations peuvent enfin ĂȘtre dĂ©sactivĂ©es, aussi bien les documents frĂ©quemment utilisĂ©s que les applications nouvellement installĂ©es ou semblant pertinentes sur l’instant.

Par dĂ©faut, ce nouveau menu n’affiche que deux lignes d’élĂ©ments Ă©pinglĂ©s, mĂȘme si elles sont plus grandes, avec un bouton pour afficher le reste. Dans les options, on peut toutefois choisir de toujours afficher la liste complĂšte.

Dans les options, on trouve aussi quelques nouveautĂ©s pour la barre des tĂąches. On ne peut toujours pas la placer sur les autres bords de l’écran, mais un rĂ©glage permet de forcer l’affichage de toutes les applications en bas Ă  droite. Actuellement, au-delĂ  d’un certain nombre, elles sont rassemblĂ©es dans un tiroir qu’il faut systĂ©matiquement ouvrir.

Pour les personnes testant actuellement la derniĂšre prĂ©version du canal Beta ou Dev, on peut activer ce nouveau menu en se servant de VivoTool, dont nous avions parlĂ©. La rĂ©fĂ©rence de la fonction est 49402389, mais il faut que 4922133 et 47205210 soient Ă©galement activĂ©es, si ce n’est pas dĂ©jĂ  fait. Selon l’auteur, 48433719 peut ĂȘtre nĂ©cessaire si l’ensemble ne fonctionne pas.

IA chez Google : des annonces, des annonces, mais quelle stratégie ?

M. Anderson, surpris de me voir ?
IA chez Google : des annonces, des annonces, mais quelle stratégie ?

Google a ouvert hier soir sa confĂ©rence Next Cloud 25. L’entreprise avait pris le train de l’IA avec un peu de retard, mais semble aujourd’hui Ă  nouveau sur les rails. Elle dispose dĂ©sormais d’une offre complĂšte et structurĂ©e et compte faire savoir qu’elle est prĂȘte pour « l’ùre de l’infĂ©rence Â», avec un accent mis sur les agents.

Pour l’édition 2025 de la confĂ©rence Cloud Next, l’entreprise avait de quoi ĂȘtre plus sereine que l’annĂ©e derniĂšre. La situation de Google a Ă©tĂ© assez complexe jusqu’à prĂ©sent, donnant l’impression que la firme courait systĂ©matiquement aprĂšs Microsoft. En un an pourtant, la donne a quelque peu changĂ© et Google peut se targuer d’avoir rejoint les hautes sphĂšres avec les performances de son Gemini 2.5 Pro. Ce dernier est d’ailleurs disponible depuis peu pour Deep Research chez les personnes abonnĂ©es Ă  Gemini Advanced.

La confĂ©rence est cependant lĂ  pour montrer aux entreprises et dĂ©veloppeurs indĂ©pendants que Google est un acteur plus que crĂ©dible dans le domaine de l’IA, et plus particuliĂšrement dans celui des agents. Ces derniers, fonctionnant comme des modules autonomes et indĂ©pendants capables de rĂ©aliser des missions, sont dĂ©sormais au cƓur de la stratĂ©gie du gĂ©ant de la recherche, qui se rĂȘve champion de l’IA.

Agents : la grande offensive

Une partie des annonces Ă  la Google Cloud Next 25 Ă©tait liĂ©e au matĂ©riel, avec notamment l’annonce de son nouveau TPU Ironwood. Nous avons dĂ©taillĂ© hier soir les progrĂšs rĂ©alisĂ©s par Google, mĂȘme si la firme s’est servie de gros chiffres qui, sans prĂ©cision, ne veulent pas dire grand-chose pour l’instant.

En revanche, autour des agents, les annonces sont nombreuses, particuliĂšrement les systĂšmes multi-agents, qui semblent ĂȘtre dĂ©sormais au cƓur de la stratĂ©gie de Google. On commence par une sĂ©rie d’amĂ©liorations pour Agentspace, service lancĂ© l’annĂ©e derniĂšre pour simplifier la crĂ©ation d’agents par les utilisateurs finaux. Par exemple, l’intĂ©gration avec Chrome Enterprise, permettant l’utilisation d’Agentspace depuis la barre de recherche.

Surtout, Google lance plusieurs services pour fluidifier encore un peu la crĂ©ation d’agents. Agent Gallery permet ainsi de parcourir et adopter les modules disponibles. La galerie fonctionne comme une place de marchĂ©, les agents pouvant ĂȘtre construits par Google, des sociĂ©tĂ©s partenaires ou mĂȘme d’autres employĂ©s. Agent Designer est de son cĂŽtĂ© une interface no-code pour crĂ©er des agents, Ă  partir de modĂšles et avec possibilitĂ© de connecter le tout aux donnĂ©es de l’entreprise.

On continue avec AI Agent Marketplace, qui est cette fois une vraie place de marchĂ©. Contrairement Ă  la Gallery, les sociĂ©tĂ©s tierces pourront proposer leurs propres agents et Ă©ventuellement les facturer. Enfin, un agent Deep Research est disponible en version finale, avec les mĂȘmes missions d’exploration des sujets et de synthĂšse de rapports, tandis qu’un agent Idea Generation, se destine au dĂ©veloppement et Ă  l’évaluation des idĂ©es.

Tout ce qui touche Ă  Gemini et Ă  Agentspace sera bientĂŽt disponible sur Google Distributed Cloud.

Et du cĂŽtĂ© dĂ©veloppeurs ?

Si Agentspace vise les utilisateurs finaux, Google avait aussi des annonces pour les dĂ©veloppeurs, en particulier Vertex AI Agent Builder. Le nom ne reprĂ©sente pas tout Ă  fait ce que fait le service. S’il s’agit bien de construire des agents, c’est aussi une plateforme d’orchestration pour les systĂšmes multi-agents. Google glisse au passage que la plateforme Vertex AI a vu son utilisation multipliĂ©e par 20 au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e.

Agent Builder table sur l’existant et vient se prĂ©senter comme une piĂšce manquante du puzzle. Il met l’accent sur les frameworks open source et peut bien sĂ»r se connecter aux donnĂ©es de l’entreprise, y compris avec des sources comme BigQuery et AlloyDB. Les agents peuvent ĂȘtre construits sur du stockage NetApp existant, sans duplication de donnĂ©es et Google fournit une centaine de connecteurs pour des applications d’entreprise. Agent Builder intĂšgre Ă©galement Agent Garden, une rĂ©serve de modĂšles, exemples, outils et autres composants prĂȘts Ă  l’emploi. Sont aussi prĂ©sentes des capacitĂ©s de dĂ©bogage, de traçage et d’optimisation.

Google a prĂ©sentĂ© dans la foulĂ©e son propre framework open source, l’Agent Development Kit (licence Apache 2.0). Il n’est pour l’instant prĂ©vu que pour Python, mais d’autres langages seront supportĂ©s plus tard. Google affirme que l’ADK permet de crĂ©er un agent en moins de 100 lignes de code, mais encore faut-il savoir de quel type d’agent on parle. L’ADK joue lui aussi la carte de l’ouverture avec la possibilitĂ© de se connecter Ă  Google Search, des moteurs RAG, tous les outils Google Cloud, tous les outils conformes MCP (Model Context Protocol) ou encore Ă  des outils tiers comme LangChain, CrewAI et GenAI Toolbox for Databases. Lui aussi intĂšgre l’Agent Garden.

Un runtime dĂ©diĂ© et un protocole pour l’interopĂ©rabilitĂ©

Si vous en avez assez des agents, ce n’est pas fini. Google a en effet un runtime dĂ©diĂ© pour les agents en production. NommĂ© simplement Agent Engine, un moteur entiĂšrement gĂ©rĂ© intĂ©grant la galaxie Vertex AI. Il doit servir Ă  dĂ©ployer, gĂ©rer et mettre Ă  l’échelle les agents construits avec l’ADK ou d’autres frameworks comme LangGraph et Crew AI. Il intĂšgre Ă©galement des outils pour l’évaluation des performances, la surveillance et le traçage des comportements.

Mais c’est surtout le nouveau protocole Agent2Agent (A2A) qui rĂ©sume le mieux la stratĂ©gie de Google. Ce protocole ouvert (lui aussi sous licence Apache 2.0) a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© avec une cinquantaine de partenaires, dont Atlassian, Box, Cohere, Intuit, Langchain, MongoDB, PayPal, Salesforce, SAP, ServiceNow, UKG, Workday, ou encore des cabinets de conseil comme McKinsey.

A2A permet aux agents d’exposer leurs capacitĂ©s, de nĂ©gocier les modalitĂ©s de collaboration avant d’interagir puis d’établir une communication sĂ©curisĂ©e aprĂšs accord. Google le prĂ©sente comme le complĂ©ment naturel du protocole MCP, qui lui a Ă©tĂ© pensĂ© pour la connexion des modĂšles aux outils et donnĂ©es (OpenAI le comparait rĂ©cemment Ă  un hub USB pour l’IA). On pourrait Ă©galement comparer A2A Ă  Matter. Sans surprise, Agentspace et tous les autres produits annoncĂ©s prennent en charge A2A.

Une sĂ©rie d’agents prĂȘts Ă  l’emploi

Si Google a largement orientĂ© sa confĂ©rence sur la facilitĂ© Ă  crĂ©er des agents, la firme avait les siens propres Ă  mettre en avant, notamment deux dĂ©diĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ©. Alert Triage est ainsi chargĂ© d’enquĂȘter sur les alertes, d’analyser le contexte et de fournir une conclusion. Malware Analysis fait ce que son nom annonce : analyser le code potentiellement malveillant. Il peut lancer des scripts de dĂ©sobfuscation et prĂ©sente un rapport. Tous deux font partie de la plateforme Google Unified Security.

On trouve Ă©galement tout une sĂ©rie d’agents pour les donnĂ©es. Google en propose ainsi pour la crĂ©ation de catalogues, la gĂ©nĂ©ration de mĂ©tadonnĂ©es et de pipelines, le maintien de la qualitĂ©, pour servir de partenaire de codage dans les notebooks ou encore l’analyse conversationnelle dans Looker.

CĂŽtĂ© dĂ©veloppement, Gemini Code Assist dispose dĂ©sormais d’agents pouvant dĂ©composer les requĂȘtes faites en langage naturel en solutions Ă  Ă©tapes et fichiers multiples. Une interface de type Kanban permet d’interagir avec les agents et de surveiller leur travail. Des intĂ©grations sont en outre possible avec Atlassian, Sentry et Sneak.

Google propose aussi des agents pour l’engagement client, notamment la Customer Engagement Suite. On y retrouve des outils pour crĂ©er des agents virtuels, donc en interface directe avec la clientĂšle. Les points mis en avant sont trĂšs semblables Ă  ceux rĂ©cemment abordĂ©s par Amazon Web Services pour son modĂšle Nova Sonic : voix plus humaines, support de la vidĂ©o en streaming, comprĂ©hension des Ă©motions pour adapter la conversation, etc.

Gemini 2.5 Flash entre en piste

Alors que Gemini 2.5 Pro Experimental vient d’arriver dans Deep Search avec, selon Google, des gains trĂšs significatifs sur les rĂ©sultats d’analyse, l’éditeur lance la version Flash de son modĂšle. On reste sur un modĂšle de « raisonnement Â», mais il propose une solution plus efficace – donc moins onĂ©reuse – au dĂ©triment de la prĂ©cision.

Google met en avant un calcul « dynamique et contrĂŽlable Â», avec la possibilitĂ© pour les dĂ©veloppeurs d’ajuster le temps de traitement en fonction de la complexitĂ© des requĂȘtes. La sociĂ©tĂ© affirme que le nouveau modĂšle est idĂ©al pour les applications Ă  haut volume et fonctionnant en temps rĂ©el, notamment le service client et l’analyse de documents.

On a en outre appris que les modÚles Gemini seront bientÎt proposés sur la solution sur site Google Distributed Cloud. La firme indique à ce sujet que les clients ayant des exigences strictes en matiÚre de sécurité pourront profiter des derniers apports de ses modÚles.

Des doutes planent toujours sur la stratégie de Google

Les annonces prĂ©sentent un visage stratĂ©gique cohĂ©rent, avec de nombreux produits conçus pour fonctionner ensemble, Ă  l’instar de ce que Microsoft sur Azure ou Amazon Web Services. Pour autant, on peut Ă©mettre les mĂȘmes doutes.

Google a ainsi beau fournir une multitude d’outils et services pour avancer sa vision d’un monde fonctionnant avec de multiples agents, les entreprises doivent avancer avec prĂ©caution. Le dĂ©ploiement, la gestion, la surveillance et surtout l’optimisation d’un tel systĂšme demandent une planification soignĂ©e. C’est un dĂ©fi opĂ©rationnel majeur, dans le sens oĂč l’on ne peut pas transiter d’une traite vers un tel Ă©cosystĂšme sans en mesurer les risques, notamment parce que le TCO (coĂ»t total de possession) peut ĂȘtre difficile Ă  Ă©valuer.

Outre les questions classiques de bĂ©nĂ©fice attendu et d’enfermement dans un seul Ă©cosystĂšme, la facilitation mise en avant par Google pose aussi question. ParticuliĂšrement Agentspace, que la firme imagine entre toutes les mains. Or, si crĂ©er des agents devient trĂšs simple, les risques liĂ©s sont toujours lĂ , surtout s’ils sont connectĂ©s aux donnĂ©es de l’entreprise. Il est possible de faire fuiter par mĂ©garde des informations, surtout avec l’arrivĂ©e d’A2A. Une entreprise pourrait se retrouver avec tout un lot d’agents plus ou moins bien pensĂ©s, qui nĂ©cessiteront tous du temps de calcul, avec les frais que cela suppose.

Il est difficile pour l’instant de savoir si la vision de Google correspond Ă  une vraie demande, tant l’éditeur semble vouloir induire une envie de changement. Encore faut-il que les avantages soient clairs et que les clients s’y retrouvent. Au-delĂ  de l’enthousiasme affichĂ© par Google et des travaux et coĂ»ts engendrĂ©s, la question du retour sur investissement reste centrale. Elle s’accompagne d’ailleurs d’autres interrogations sur la fiabilitĂ© de l’ensemble, la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es, voire l’impact social d’un tel chantier.

☕ #LIDD CSS Clicker, le jeu incrĂ©mental qui n’aimait pas JavaScript

Avec un site mis en ligne un 1er avril, on aurait pu croire Ă  une blague. Mais non, CSS Clicker est parfaitement fonctionnel, et se propose de vous faire perdre votre temps, oui, mais sans recourir Ă  JavaScript !

Le principe ? CSS Clicker est ce que l’on appelle un jeu incrĂ©mental : un compteur tourne et l’on peut contribuer Ă  accĂ©lĂ©rer sa rotation en cliquant, cliquant, cliquant. Le fait d’atteindre des paliers dĂ©bloque des options qui, ici, permettent de construire pas Ă  pas un vĂ©ritable site Web.

Glisser dĂ©poser, lecteur audio, Ă©dition en direct, menus d’options
 tout est Ă©crit en HTML et CSS !

Design, navigation, livre d’or, intertitres, logos vintage, tous les Ă©lĂ©ments sont rĂ©unis pour crĂ©er un ensemble de pages relativement abouti, avec mĂȘme quelques widgets venus d’un autre temps, comme un lecteur Winamp intĂ©grĂ© (et fonctionnel).

Le concept, popularisĂ© par des jeux tels que Cookie Clicker, ou la cĂ©lĂšbre usine Ă  trombone, se double ici d’un tour de force technique : comme son nom l’indique, CSS Clicker ne s’appuie que sur des feuilles de style (CSS) pour toutes ses interactions, or celles-ci sont nombreuses !

« C’est un jeu purement CSS, ce qui signifie qu’il n’exĂ©cute ni JavaScript ni code cĂŽtĂ© serveur Â», prĂ©cise Rebane2001, qui signe le jeu. « Je voulais crĂ©er quelque chose en CSS qui ressemble Ă  un jeu complet, voilĂ  le rĂ©sultat. De plus, je dĂ©teste quand les gens insistent sur le fait que HTML/CSS ne sont pas des langages de programmation, car c’est souvent fait pour dĂ©valoriser certains groupes de personnes Â», dĂ©taille la FAQ.

Le projet est hébergé sur Github. Et le jeu est à découvrir via ce lien.

Dans la série Les lecteurs de Next ont du talent
 crédit @Fdorin

L’UE a un plan pour devenir « le continent de l’IA »

Reste à ce qu'il se déroule sans accroc
L’UE a un plan pour devenir « le continent de l’IA »

La Commission europĂ©enne a prĂ©sentĂ© ce mercredi 9 avril son « plan d’action pour le continent de l’IA Â» qui a pour objectif de pousser l’Europe Ă  devenir un leader mondial de l’intelligence artificielle. Cinq axes sont mis en avant : plus d’infrastructures sur le continent, l’accĂšs Ă  des donnĂ©es massives et de haute qualitĂ©, un encouragement Ă  l’adoption de l’IA partout, des formations encore plus tournĂ©es vers le sujet et une simplification de la rĂ©gulation.

La Commission europĂ©enne a adoptĂ© la vision des industriels du secteur : l’Europe doit combler l’écart qui s’est creusĂ© entre les leaders de l’IA, les États-Unis et la Chine d’un cĂŽtĂ© et le Vieux continent de l’autre.

La Commissaire Ă  la souverainetĂ© technologique, Henna Virkkunen, a prĂ©sentĂ© son « AI Continent Action Plan Â», ce mercredi 9 avril. Le texte [PDF] affirme que « la course mondiale au leadership dans le domaine de l’IA est loin d’ĂȘtre terminĂ©e Â» et affiche l’espoir de faire de l’Union EuropĂ©enne « un continent leader en matiĂšre d’IA Â».

Pour cela, la Commission veut accĂ©lĂ©rer et intensifier ses efforts dans cinq domaines clĂ©s : les infrastructures sur le sol europĂ©en pouvant proposer une puissance de calcul massive, la gestion de donnĂ©es de qualitĂ© Ă  l’échelle europĂ©enne, l’adoption de la technologie partout, la formation Ă  l’IA et la simplification de la lĂ©gislation.

Des projets d’usines d’IA et de gigafactories sur tout le continent

Concernant les infrastructures, la Commission affirme vouloir renforcer sur son sol le rĂ©seau de ce qu’elle appelle des « usines d’IA Â» (AI factories, en anglais), qu’elle dĂ©finit comme des « Ă©cosystĂšmes dynamiques qui favorisent l’innovation, la collaboration et le dĂ©veloppement dans le domaine de l’IA » qui « intĂšgrent des superordinateurs optimisĂ©s pour l’IA, de grandes ressources de donnĂ©es, des installations de programmation et de formation, ainsi que du capital humain pour crĂ©er des modĂšles et des applications d’IA de pointe ».

13 projets d’ « usines d’IA Â» ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour ĂȘtre financĂ©s. Par exemple, l’un d’eux est basĂ© en France, l’AI2F. Celui-ci rassemble un consortium gĂ©rĂ© par le GENCI, en collaboration avec l’AMIAD, le CEA, le Cines, le CNRS, France UniversitĂ©s, Inria, la French Tech, Station F, et HubFranceIA. Il est censĂ© s’appuyer sur le supercalculateur Alice Recoque qui doit mobiliser Ă  lui seul un budget de 542 millions d’euros sur cinq ans et doit ĂȘtre pourvu d’au moins 15 000 GPU. Mais, annoncĂ© en 2023 pour une ouverture fin 2025, celui-ci, n’ouvrira pas avant fin 2026, selon les informations de Capital.

Pour la Commission, ces 13 projets ont vocation Ă  jouer un rĂŽle central dans l’avancement des applications de l’IA dans de nombreux secteurs stratĂ©giques :

Rappelons que la communautĂ© scientifique n’est pas unanime sur le rĂŽle prĂ©pondĂ©rant de l’IA dans les dĂ©couvertes scientifiques futures. Certains argumentent mĂȘme qu’elle pourrait faire « plus de mal que de bien ».

Au-delĂ  de ce rĂ©seau d’ « usines d’IA Â», la Commission veut mettre en place ce qu’elle appelle des « gigafactories Â», des infrastructures Ă  visĂ©es plurielles de l’ordre de 100 000 GPU. En fĂ©vrier dernier, elle dĂ©voilait dĂ©jĂ  sa volontĂ© de former un investissement public-privĂ© susceptible d’atteindre 200 milliards d’euros nommĂ© InvestAI (dont 20 milliards d’euros venant d’un nouveau fonds europĂ©en). Cinq « gigafactories Â» devraient en profiter, prĂ©cise maintenant la Commission.

Des textes pour mettre en place un Ă©cosystĂšme favorable

Du cĂŽtĂ© textes lĂ©gaux pour favoriser l’implantation d’infrastructures, la Commission prĂ©voit l’adoption de « la loi sur le dĂ©veloppement du cloud et de l’IA Â» fin 2025 ou dĂ©but 2026. Elle doit « crĂ©er les conditions adĂ©quates pour que l’UE encourage les grands investissements dans le cloud et les capacitĂ©s de pĂ©riphĂ©rie Â».

Une « feuille de route stratĂ©gique pour la numĂ©risation et l’IA dans le secteur de l’énergie Â» doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e en 2026. Elle devra « proposer des mesures visant Ă  faciliter l’intĂ©gration durable des centres de donnĂ©es dans le systĂšme Ă©nergĂ©tique et Ă  traiter d’autres questions liĂ©es Ă  l’énergie rĂ©sultant du dĂ©ploiement Ă  grande Ă©chelle des centres de donnĂ©es dans l’UE, telles que l’optimisation du rĂ©seau Ă©lectrique, l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique dans les bĂątiments et l’industrie et la flexibilitĂ© du cĂŽtĂ© de la demande ».

La Commission veut aussi aider Ă  l’amĂ©lioration des donnĂ©es que pourront utiliser les entreprises europĂ©ennes du secteur. Elle veut « amĂ©liorer l’interopĂ©rabilitĂ© et la disponibilitĂ© des donnĂ©es dans tous les secteurs, afin de rĂ©pondre Ă  la pĂ©nurie de donnĂ©es solides et de haute qualitĂ© pour l’entraĂźnement et la validation des modĂšles d’IA Â» et prĂ©voit de mettre en place une stratĂ©gie de l’Union pour les donnĂ©es fin 2025 aprĂšs avoir consultĂ© les entreprises sur leurs besoins.

Un simple centre d’assistance pour aider à se conformer à l’AI Act

Celles-ci, via leurs diffĂ©rents lobbys, attendaient de ce plan la simplification de la lĂ©gislation mise en place au sein de l’Union europĂ©enne et notamment celle de l’AI Act. La Commission propose comme « premiĂšre Ă©tape Â», la crĂ©ation d’un « centre d’assistance Â» (AI Act Service Desk) au sein du bureau de l’IA de l’UE, « pour aider les entreprises Ă  se conformer Ă  l’AI Act. Il servira de point de contact central et de plaque tournante pour les informations et les conseils relatifs Â» Ă  cette loi.

Selon Contexte, les lobbys du secteur jugent que le plan alloue une maigre place Ă  la simplification. « Le niveau d’ambition doit ĂȘtre plus Ă©levĂ© Â» car « l’incertitude juridique continue de peser lourdement sur les dĂ©veloppeurs et dĂ©ployeurs d’IA Â», affirme par exemple Boniface de Champris du lobby de la tech amĂ©ricaine CCIA Ă  nos confrĂšres.

« La course mondiale Ă  l’IA est loin d’ĂȘtre terminĂ©e, Il est temps d’agir Â», lance de son cĂŽtĂ© Henna Virkkunen. « Le prĂ©sent plan d’action dĂ©crit les domaines clĂ©s dans lesquels les efforts doivent ĂȘtre intensifiĂ©s pour faire de l’Europe un continent de pointe en matiĂšre d’intelligence artificielle. Nous travaillons Ă  un avenir oĂč l’innovation technologique fait progresser l’industrie et les services publics, apportant des avantages concrets Ă  nos citoyens et Ă  nos entreprises grĂące Ă  une IA digne de confiance Â», ajoute la Commissaire Ă  la souverainetĂ© technologique.

Livebox S et 7 v2 d’Orange : Wi-Fi 7, hausse des dĂ©bits et
 frais de mise en service

49 euros de frais de mise en service en « cadeau »
Livebox S et 7 v2 d’Orange : Wi-Fi 7, hausse des dĂ©bits et
 frais de mise en service

Orange lance deux nouvelles box : les Livebox 7 v2 et Livebox S. Elles proposent du Wi-Fi 7 (mais sur deux bandes seulement), avec une empreinte Ă©cologique revue Ă  la baisse. Orange en profite Ă©videmment pour revoir ses forfaits. Nous sommes par contre toujours sans nouvelle du nouveau systĂšme d’exploitation prplOS.

AprĂšs Free le mardi, c’est au tour d’Orange d’annoncer ses nouveautĂ©s ce jeudi. Chacun reste donc fidĂšle Ă  ses habitudes. C’était un secret de polichinelle : Orange passe (enfin) aussi au Wi-Fi 7, avec deux box : la Livebox 7 « v2 Â» et une nouvelle Livebox S.

Deux box certifiées Wi-Fi 7, mais sans la bande des 6 GHz

Elles sont toutes les deux certifiées par la Wi-Fi Alliance (ici et là), contrairement aux Freebox, attaquées par Bouygues Telecom en justice. Ne reste donc que SFR à ne pas encore avoir sauté le pas du Wi-Fi 7, du moins en France, car Altice propose déjà des Box en Wi-Fi 7 ailleurs en Europe.

Point commun des deux nouvelles box d’Orange : elles ne prennent en charge que les bandes 2,4 et 5 GHz, laissant de cĂŽtĂ© celle des 6 GHz (du Wi-Fi 6E). Dommage, car celle-ci est gĂ©nĂ©ralement bien moins utilisĂ©e et permet donc d’éviter les encombrements sur les ondes. Ils sont surtout prĂ©sents dans les zones trĂšs denses. Dans les immeubles parisiens vous captez certainement des dizaines de Wi-Fi (la bande 6 GHz est alors bien utile), tandis qu’à la campagne, vous ĂȘtes parfois seul au monde.

Livebox 7 : 10 GbE et Wi-Fi intelligent

Hormis le passage au Wi-Fi 7, la nouvelle Livebox 7 ne semble pas avoir eu droit Ă  d’autres changements importants. On retrouve toujours un port 10 Gb/s Ethernet et quatre ports Ă  1 Gb/s, avec de l’USB 3.x et deux prises RJ11.

Orange met en avant un Wi-Fi intelligent sur la Livebox 7, « qui dĂ©sactive automatiquement le 5 GHz quand il n’est pas indispensable pour rĂ©duire la consommation Ă©lectrique jusqu’à 30 % Â». Elle n’intĂšgre pas de ventilateur, sa coque est en plastique recyclĂ© et son Ă©cran basse consommation. Cette box permet toujours des dĂ©bits symĂ©triques de 8 Gb/s.

Livebox S : 2 Gb/s et recyclage des blocs d’alimentation

La Livebox S est une version d’entrĂ©e de gamme, avec du Wi-Fi 7 donc. Elle vient franchement jouer sur les platebandes de la Freebox Pop (Ă©galement en Wi-Fi 7 depuis plus d’un an). Les dĂ©bits sont de 2 Gb/s en tĂ©lĂ©chargement et 800 Mb/s en upload.

Quatre ports Ethernet Ă  1 Gb/s sont prĂ©sents, exit donc le multi-GIG. Le 2 Gb/s doit se lire sous la forme de 2x 1 Gb/s. Orange met aussi en avant une Ă©coconception, avec notamment une « rĂ©utilisation des blocs d’alimentation Â» des Livebox 5.

Écoconception amĂ©liorĂ©e, prplOS aux abonnĂ©s absents

Orange met en avant son Ă©coconception : « Ces nombreuses initiatives permettent Ă  Orange de rĂ©duire l’empreinte carbone des deux nouvelles Livebox sur l’ensemble de leur cycle de vie de 8% pour la nouvelle Livebox 7 par rapport Ă  l’ancien modĂšle [et de] 14% pour la Livebox S par rapport Ă  la Livebox 5 ».

Orange ne dit par contre un mot sur son nouveau systĂšme d’exploitation prpl (purple) prĂ©sentĂ© lors des OpenTech 2024 : « prĂ©sent au cƓur des derniers modĂšles de Livebox. Celui-ci favorise l’installation des services au sein du rĂ©seau local des particuliers et rend les box internet beaucoup plus Ă©volutives, stables et sĂ©curisĂ©es Â». prplOS est prĂ©sentĂ© comme « un systĂšme d’exploitation open source lĂ©ger et sĂ©curisĂ© pour les passerelles rĂ©sidentielles (ou box internet) Â».

Toujours cinq forfaits Livebox, de 1 Ă  8 Gb/s

Du cĂŽtĂ© des forfaits, Orange propose toujours cinq offres : la SĂ©rie SpĂ©ciale Just Livebox Fibre en Livebox 5 (comme La BoĂźte Sosh), les SĂ©rie SpĂ©ciale Livebox Fibre et Livebox Fibre en Livebox S, enfin les Livebox Up Fibre et Livebox Max Fibre avec une Livebox 7 v2.

Qui dit nouvelle Livebox, dit changement sur les forfaits. Il serait plus juste de parler d’ajustement d’ailleurs. Juste Livebox prend du galon avec 1 Gb/s en tĂ©lĂ©chargement et 700 Mb/s en upload, le plaçant au niveau de l‘offre SpĂ©ciale Fibre.

Sur le reste de la gamme aussi, il y a des hausses de dĂ©bits : Livebox Fibre passe Ă  2 Gb/s et 800 Mb/s, Livebox Up Ă  8 Gb/s symĂ©trique tandis que Livebox Max reste Ă  8 Gb/s symĂ©trique, soit le maximum proposĂ© par l’opĂ©rateur.

Voici un rĂ©sumé des anciennes offres (Ă  gauche) et des nouvelles (Ă  droite) :

Statu-quo sur les tarifs
 hors promotions et hors « frais Â»

Au niveau des tarifs par contre, c’est plus compliquĂ©. Les prix hors promotions restent exactement les mĂȘmes. Orange affirme d’ailleurs qu’avec sa « Nouvelle Livebox 7, les offres triple play Livebox Up Fibre et Livebox Max Fibre s’enrichissent, sans aucune augmentation du prix mensuel Â». Pas si vite.

Tout d’abord, une nouveautĂ© sur les frais fixes avec l’apparition de « frais de mise en service : 49 euros Â», alors qu’il n’y en avait pas auparavant.

L’engagement est toujours d’un an sur toutes les offres Livebox. Ensuite, l’opĂ©rateur supprime les deux mois offerts sur l’ensemble de sa gamme.

Pour « compenser Â», les rĂ©ductions sont plus agressives et sur 12 mois au lieu de 6 mois auparavant
 exception faite de la sĂ©rie SpĂ©ciale Just Livebox Fibre (toujours en Livebox 5 et Wi-Fi 5). Elle garde son prix de 33,99 euros par mois avec une promotion de 19,99 euros par mois pendant un an au lieu de 28,99 euros par mois pendant six mois.

Voici un rĂ©sumĂ© des tarifs et des principales options :

5 nouvelles chaines, Paramount+ prend la place de HBO Max

Orange annonce enfin que « le DĂ©codeur TV 6, lancĂ© en 2024, est dĂ©sormais disponible sur l’offre Livebox Up Fibre en plus de l’offre Livebox Max Fibre Â». Enfin, toujours sur la partie multimĂ©dia, Orange offre cinq nouvelles chaĂźnes Ă  tous ses clients : RTL9, MCM, E !, RFM, M6 Music.

Paramount+ prend la place de HBO Max dans la liste des plateformes de streaming avec 5 euros de remise par mois avec l’offre Livebox Max (c’est aussi le cas de Disney + et Netflix).

Avec Copilot Autofix, GitHub part Ă  la chasse de vos secrets

Un ptit (Auto)fix ?
Avec Copilot Autofix, GitHub part Ă  la chasse de vos secrets

GitHub a annoncĂ© plusieurs amĂ©liorations et changements importants. Parmi les ajouts, un renforcement de la fonction Copilot Autofix, au centre de campagnes de sĂ©curitĂ© dĂ©sormais poussĂ©es par l’entreprise. Sur Windows, Copilot reçoit Ă©galement deux fonctions attendues.

Ces derniers jours, GitHub a annoncĂ© plusieurs Ă©volutions significatives, et certaines nĂ©cessiteront de payer. On commence avec la sĂ©curitĂ©, pour laquelle l’entreprise avait prĂ©parĂ© le terrain. Il y a une semaine, elle communiquait ainsi sur les 39 millions de secrets que son service Secret Scanning avait trouvĂ©s jusqu’à prĂ©sent. L’outil sert Ă  analyser le code pour y trouver des clĂ©s d’API, mots de passe, jetons et autres informations ne devant pas se retrouver devant les yeux des utilisateurs.

Sécurité en services détachés

GitHub indiquait alors qu’en dĂ©pit des amĂ©liorations continuelles sur la sĂ©curitĂ©, le dĂ©sir de productivitĂ© et de confort prendraient le dessus. Par commoditĂ©, des secrets peuvent ainsi fuiter pendant les commits. L’autre source de fuite selon GitHub rĂ©side dans l’historique git, qui peut rĂ©vĂ©ler accidentellement des informations sensibles dans le dĂ©pĂŽt.

En consĂ©quence, GitHub a annoncĂ© hier soir plusieurs changements. Le plus important est la disponibilitĂ© des services Secret Protection et Code Security en produits autonomes. Selon l’entreprise, leur disponibilitĂ© limitĂ©e aux abonnements les plus onĂ©reux Ă©tait un frein pour nombre d’entreprises. En outre, une fonction d’évaluation gratuite des risques est proposĂ©e pour tous les dĂ©pĂŽts GitHub, basĂ©e sur l’organisation et les Ă©ventuels secrets rĂ©vĂ©lĂ©s. Cette recherche de secrets a Ă©galement Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e dans Copilot pour les donnĂ©es non structurĂ©es (comme les mots de passe) et renforcĂ©e dans l’analyse des pushs.

GitHub pousse vers des campagnes de sécurité

La sociĂ©tĂ©, filiale de Microsoft, pousse depuis vers une hausse de la sĂ©curitĂ© du code et des dĂ©pĂŽts associĂ©s. Hier soir, elle a mĂȘme appelĂ© Ă  des campagnes de sĂ©curitĂ©, destinĂ©es Ă  tous les clients disposant d’une offre Advanced Security ou Code Security. Elles avaient Ă©tĂ© lancĂ©es en prĂ©version l’annĂ©e derniĂšre. Objectif : rĂ©duire la dette de sĂ©curitĂ©.

Les campagnes doivent permettre aux Ă©quipes produits et sĂ©curitĂ© de mieux communiquer. La direction est donnĂ©e par l’équipe de sĂ©curitĂ©, qui dĂ©finit les risques Ă  traiter en prioritĂ©. Ce rĂ©fĂ©rentiel sert de cadre Ă  la campagne et peut ĂȘtre accompagnĂ© d’un modĂšle prĂ©dĂ©fini, comme le Top 10 des types de failles par MITRE. GitHub remonte Ă©galement des statistiques, sur lesquelles l’équipe peut s’appuyer.

AprĂšs quoi, la campagne est lancĂ©e avec un calendrier. Les dĂ©veloppeurs concernĂ©s reçoivent une notification, selon le contexte (place dans l’équipe, section du projet, etc.). Les tĂąches dĂ©volues peuvent se traiter comme « n’importe quel autre travail de fonctionnalitĂ© Â». À ceci prĂšs que l’assistant Copilot Autofix fait partie intĂ©grante du processus. Il commence alors Ă  suggĂ©rer des corrections pour l’ensemble des alertes de la campagne, accompagnĂ©es d’un « texte personnalisĂ© Â». Chaque campagne a au moins un ou une responsable pour faciliter les Ă©changes avec l’équipe produit.

Par rapport Ă  la prĂ©version lancĂ©e l’annĂ©e derniĂšre, les campagnes ont plusieurs nouvelles fonctions. L’équipe de sĂ©curitĂ© peut notamment itĂ©rer sur la portĂ©e des campagnes et les enregistrer sous forme de campagnes provisoires, avant leur lancement effectif. Les responsables peuvent aussi crĂ©er automatiquement des enjeux dans les dĂ©pĂŽts Ă  partir des alertes prĂ©sentes dans la campagne. Surtout, ils ont maintenant accĂšs Ă  des statistiques agrĂ©gĂ©es reflĂ©tant la progression gĂ©nĂ©rale de toutes les campagnes, en cours ou passĂ©es.

Copilot : des agents partout

GitHub a annoncé il y a quelques jours plusieurs améliorations aussi pour son Copilot, tout particuliÚrement sur les agents, notamment la disponibilité en version stable du Mode Agent, qui avait été présenté en février.

On note aussi le lancement d’une prĂ©version pour Model Context Protocol (MCP), conçu pour complĂ©ter le Mode Agent avec du contexte et des capacitĂ©s, Ă  la maniĂšre d’un hub oĂč viennent se brancher des aides externes, explique GitHub. L’entreprise fournit une liste de serveurs MCP, permettant au Mode Agent de gagner en fonctions comme la recherche Ă  travers des dĂ©pĂŽts multiples, dans l’idĂ©e de le transformer en aide de camp.

Un nouveau forfait Pro+ avec des requĂȘtes premium

GitHub Copilot dispose en outre dĂ©sormais des modĂšles Claude 3.5, 3.7 Sonnet et 3.7 Sonnet Thinking d’Anthropic, Gemini 2.0 Flash de Google et o3-mini d’OpenAI pour les dĂ©veloppeurs disposant d’un abonnement payant.

Pour compenser l’arrivĂ©e des nouveaux modĂšles et outils, l’entreprise impose quelques limites. Toutes les tĂąches et actions faisant appel aux derniers modĂšles ajoutĂ©s, comme Claude 3.7 Sonnet, sont soumises Ă  un plafond de « requĂȘtes premium Â». Le nombre de requĂȘtes disponibles dĂ©pend de la formule d’abonnement : 300 pour Pro et Business, 1 000 pour Enterprise. Ces rĂ©serves seront appliquĂ©es respectivement les 5, 12 et 19 mai.

GitHub prĂ©cise que ces limites ne s’appliquent qu’aux nouveaux modĂšles. Pour les personnes se servant de l’actuel GPT-4o, rien ne change. En outre, un nouveau forfait Pro+ est proposĂ© avec 1 500 requĂȘtes premium pour 39 dollars par mois. Il sera nĂ©cessaire pour accĂ©der aux « meilleures modĂšles, comme GPT-4.5 Â». Enfin, il est possible d’acheter des requĂȘtes premium supplĂ©mentaires Ă  raison de 0,04 dollar l’unitĂ© quand la rĂ©serve est Ă©puisĂ©e.

Copilot devient plus intéressant sur Windows

Si Microsoft a dĂ©clinĂ© son Copilot pour presque tous les usages, l’assistant n’a jusqu’à prĂ©sent pas marquĂ© les esprits sur Windows, oĂč ses capacitĂ©s pourraient pourtant faire quelques Ă©tincelles.

Plusieurs amĂ©liorations sont dĂ©sormais disponibles sur l’ensemble des canaux de prĂ©version pour Windows, via une mise Ă  jour de l’application par le Microsoft Store. Toutefois, ces fonctions ne sont accessibles qu’aux États-Unis pour l’instant.

La premiĂšre est une recherche dĂ©taillĂ©e pour les fichiers. Le type de recherche que l’on attend sans doute d’un systĂšme moderne aujourd’hui. Les requĂȘtes peuvent se faire en langage naturel, par exemple « Peux-tu retrouver mon CV ? Â» ou « Ouvre le document de planification de voyage sur lequel je travaillais la semaine derniĂšre Â». La plupart des types de fichiers sont pris en charge, dont les .docx, .xlsx, .pptx, .txt, .pdf et .json.

L’autre fonction, Copilot Vision, permet en thĂ©orie Ă  l’assistant de venir donner un coup de main dans n’importe quelle application tierce. Depuis Copilot, on commence par cliquer sur l’icĂŽne reprĂ©sentant une paire de lunettes, puis on sĂ©lectionne la fenĂȘtre d’application ou du navigateur sur laquelle on veut pouvoir agir. AprĂšs quoi, on rĂ©dige sa demande dans Copilot, l’assistant effectuant l’opĂ©ration sur la base des renseignements prĂ©sents dans l’application surveillĂ©e.

Trump a-t-il commis le plus grand dĂ©lit d’initiĂ© de tous les temps ?

Buy the dip
Trump a-t-il commis le plus grand dĂ©lit d’initiĂ© de tous les temps ?

Sans crier gare, Donald Trump a annoncĂ© mercredi la suspension des droits de douane dits rĂ©ciproques qu’il venait de mettre en Ɠuvre contre des dizaines de pays, entraĂźnant l’envol immĂ©diat de tous les indices boursiers amĂ©ricains. ProblĂšme : le prĂ©sident des États-Unis avait incitĂ©, quatre heures plus tĂŽt, ses abonnĂ©s Ă  acheter des actions


+ 12 % pour le Nasdaq, l’indice de rĂ©fĂ©rence de la bourse amĂ©ricaine.+ 15 % pour Apple.+ 18 % pour NVIDIA.+ 22,7 % pour Tesla, etc. AprĂšs plusieurs jours d’une extrĂȘme volatilitĂ© sur les marchĂ©s, Donald Trump peut se targuer d’avoir relancĂ© la machine : mercredi soir, le prĂ©sident des États-Unis a en effet annoncĂ© la suspension immĂ©diate, pour 90 jours, des droits de douane dits rĂ©ciproques, qu’il avait plus ou moins arbitrairement dĂ©crĂ©tĂ©s une semaine plus tĂŽt.

C’est, une fois de plus, via les rĂ©seaux sociaux que Donald Trump a formulĂ© son annonce. Dans un long message publiĂ© sur son propre rĂ©seau, Truth, il partage sa satisfaction d’avoir Ă©tĂ© contactĂ© par des dizaines de pays engagĂ©s dans une recherche de nĂ©gociation avec les États-Unis. Il signale le maintien d’une taxe plancher de 10 % pour tous les pays du monde, et enfonce le clou avec la Chine, annonçant que les droits de douane exceptionnels allaient dĂ©sormais monter Ă  125 %.

Sur les marchĂ©s financiers amĂ©ricains, le soulagement est immĂ©diat. Bien sĂ»r, il ne s’agit que d’une suspension, bien sĂ»r le conflit commercial avec la Chine risque de s’intensifier, mais la double menace d’une Ă©conomie amĂ©ricaine paralysĂ©e et d’une rĂ©cession imminente s’éloigne un peu. ImmĂ©diatement, les investisseurs retrouvent le chemin du bouton achat, soit par regain de confiance, soit par volontĂ© de jouer le rebond, c’est-Ă -dire de profiter d’un mouvement de hausse soudain pour enregistrer une plus-value rapide.

Difficile de savoir si l’effet de consolidation sera durable
 mais en attendant, ceux qui se sont positionnĂ©s au bon moment ont pu engranger des fortunes, et d’aucuns estiment que Donald Trump pourrait les y avoir aidĂ©s.

« C’est un bon moment pour acheter !!! Â»

L’annonce de Donald Trump a pris le monde par surprise. Howard Lutnick, secrĂ©taire au commerce, affirme sur X qu’il Ă©tait aux cĂŽtĂ©s du prĂ©sident quand ce dernier a rĂ©digĂ© son message, soulignant implicitement le caractĂšre spontanĂ© de la dĂ©cision. D’autres s’inquiĂštent toutefois de messages publiĂ©s quelques heures plus tĂŽt par Donald Trump.

« THIS IS A GREAT TIME TO BUY!!! DJT Â», s’est exclamĂ© ce dernier, mercredi Ă  15h37 (heure de Paris, soit 9h37 sur la cĂŽte Est, sept minutes aprĂšs l’ouverture des marchĂ©s boursiers de Wall Street), quatre heures avant l’annonce de sa volte-face sur les droits de douane.

À premiĂšre vue, le message ne dĂ©tonne pas particuliĂšrement au milieu du flux parfois dĂ©cousu des publications de Donald Trump sur son rĂ©seau social. Il se dĂ©marque toutefois par l’usage de ces trois points d’exclamation, ou par la signature DJT, qui correspond au symbole boursier de la holding du prĂ©sident, Trump Media & Technology Group. Il a largement suffi pour que beaucoup d’internautes rĂ©agissent, sur les rĂ©seaux sociaux, en criant au dĂ©lit d’initiĂ©.

« Constitue un dĂ©lit d’initiĂ© le fait, en toute connaissance de cause et pour une personne disposant d’une information privilĂ©giĂ©e, d’en faire un usage en rĂ©alisant, pour elle-mĂȘme ou pour autrui, soit directement, soit indirectement, une ou plusieurs opĂ©rations ou en annulant ou en modifiant un ou plusieurs ordres passĂ©s sur l’émetteur ou l’instrument financier concernĂ© par cette information privilĂ©giĂ©e Â», rappelle Dalloz.

TrĂšs vite, des observateurs dĂ©cĂšlent des mouvements suspects sur des produits financiers complexes (des options d’achat), qui permettent de parier sur la hausse (ou la baisse) d’un cours en bourse, en ajoutant un effet de levier significatif Ă  la transaction. D’autres remarquent que la trĂšs MAGA Marjorie Taylor Greene, reprĂ©sentante de la GĂ©orgie au CongrĂšs amĂ©ricain, a procĂ©dĂ© (PDF) Ă  de nombreux achats en bourse le 4 avril dernier.

Pas de quoi, Ă  ce stade, Ă©tayer une accusation de dĂ©lit d’initiĂ© ou, pour ĂȘtre plus prĂ©cis, de manipulation de marchĂ©, mais la question risque de se poser en des termes plus officiels.

Plusieurs reprĂ©sentants des deux chambres du Parlement Ă©tats-unien ont en effet d’ores et dĂ©jĂ  appelĂ© Ă  l’ouverture d’une enquĂȘte. C’est le cas par exemple du sĂ©nateur dĂ©mocrate de Californie Adam Schiff. « Qui, au sein de l’administration, Ă©tait au courant du dernier revirement de Trump sur les droits de douane ? Quelqu’un a-t-il achetĂ© ou vendu des actions, et en a-t-il tirĂ© profit aux dĂ©pens du public ? J’écris Ă  la Maison-Blanche : le public a le droit de savoir Â», s’inquiĂšte-t-il sur Bluesky.

Pendant ce temps, Ă  Vera Cruz

Un autre politique s’en est Ă©mu mercredi, dans une sĂ©quence qui fera date. Jamieson Greer, reprĂ©sentant pour le commerce extĂ©rieur de la Maison-Blanche depuis le 26 fĂ©vrier dernier, passait en effet une audition devant le House Ways and Means Committee, la commission en charge des affaires fiscales de la Chambre des reprĂ©sentants, prĂ©cisĂ©ment au moment oĂč Donald Trump annonçait la suspension des droits de douane.

Et le sĂ©nateur dĂ©mocrate Steven Horsford, qui prĂ©side ladite commission, n’a pas mĂ©nagĂ© ses remarques quand l’information est tombĂ©e : « On dirait que votre patron vient de vous couper l’herbe sous le pied et de suspendre les droits de douane, les impĂŽts sur le peuple amĂ©ricain. Il n’y a aucune stratĂ©gie. Vous venez de l’apprendre il y a trois secondes, assis ici, on vous a vu
 Â», a-t-il dĂ©clarĂ©, avant d’à son tour faire part de ses soupçons.

« Si c’était un plan, si cela a toujours Ă©tĂ© le plan, comment pourrait-on dire qu’il ne s’agit pas de manipulation de marchĂ© ? Â» a demandĂ© Horsford. « Ce n’est pas une manipulation de marchĂ©, Monsieur Â», a rĂ©pondu Greer. « Ce n’est pas une stratĂ©gie Â», a ajoutĂ© Horsford. « Nous essayons de repenser le systĂšme commercial mondial Â», s’est finalement dĂ©fendu le (soi-disant ?) chargĂ© du commerce extĂ©rieur.

Ce nouveau rebondissement boursier intervient deux jours aprĂšs la diffusion d’une fake news, qui avait provoquĂ© une envolĂ©e soudaine des marchĂ©s boursiers. Elle concernait dĂ©jĂ  l’hypothĂšse d’une suspension des taxes pour 90 jours.

Il rappelle aussi d’autres suspicions de malversations, liĂ©es notamment Ă  l’univers des cryptomonnaies. L’annonce selon laquelle la Maison-Blanche allait lancer la crĂ©ation d’une rĂ©serve stratĂ©gique de bitcoins, dĂ©but mars, avait ainsi permis Ă  une « baleine Â» (un gros investisseur) de rĂ©aliser un coup particuliĂšrement lucratif.

Avec Nova Sonic, Amazon a enfin un modùle d’IA pour le traitement vocal

Don't Call Me Baby
Avec Nova Sonic, Amazon a enfin un modùle d’IA pour le traitement vocal

Amazon a prĂ©sentĂ© hier soir un nouveau venu dans sa famille de modĂšles d’IA gĂ©nĂ©rative Nova. NommĂ© Sonic, il est spĂ©cialisĂ© dans le speech-to-speech et se veut idĂ©al pour les bots dĂ©diĂ©s Ă  la relation client.

Amazon renforce et complĂšte actuellement sa gamme Nova. On a ainsi vu rĂ©cemment la version 1.1 de Nova Reel, destinĂ©e Ă  la gĂ©nĂ©ration de vidĂ©os pouvant aller jusqu’à 2 minutes. Nova Sonic, le nouveau venu, est un modĂšle destinĂ© Ă  l’audio, plus prĂ©cisĂ©ment dans la catĂ©gorie speech-to-speech. Il est donc conçu pour donner des rĂ©ponses vocales Ă  des invites tout aussi vocales.

Destinations chatbots et streaming

Sans surprise, le modĂšle Sonic est fait avant tout pour les interfaces permettant les discussions Ă  haute voix. C’est la rĂ©ponse d’Amazon au Voice Mode de ChatGPT et autres technologies Ă©quivalentes. L’entreprise sait d’ailleurs qu’elle arrive assez tard sur ce marchĂ©. Elle dĂ©clenche donc une guerre des prix, avec une tarification agressive, environ 80 % moins chĂšre que l’équivalent dans GPT-4o, en tout cas selon Amazon.

Amazon qualifie son Nova Sonic de modĂšle vocal « le plus rentable Â» du marchĂ©. Il serait Ă©galement le plus rapide, avec une latence moyenne perçue de 1,09 seconde, contre 1,18 pour GPT-4o. Ces performances lui ouvrent – comme son concurrent – les portes d’une utilisation en direct sur du streaming.

Capter l’attention l’intention

Et si vous vous en doutiez, Sonic est bien le modÚle utilisé par Amazon dans son assistant Alexa+ lancé récemment.

Selon l’entreprise, Sonic est particuliĂšrement douĂ© pour « comprendre Â» l’intention des utilisateurs. Il examine notamment les pauses et interruptions de l’interlocuteur et tĂąche de rĂ©pondre « au moment opportun Â». En d’autres termes, Nova Sonic tente de prendre en compte la prosodie et le sentiment, comme on peut le voir dans la dĂ©monstration ci-dessous.

Selon Amazon cependant, la plus grande force de Nova Sonic est son agilitĂ© au sein d’un environnement hĂ©tĂ©rogĂšne. Il achemine ainsi les demandes vers diffĂ©rentes API, lui permettant d’aller chercher des informations sur internet, d’analyser des sources de donnĂ©es propriĂ©taires et mĂȘme d’agir dans d’autres applications.

Permission de marmonner

Sonic serait Ă©galement douĂ© dans sa gestion des erreurs de reconnaissance vocale. Dans le benchmark Multilingual LibriSpeech, le taux d’erreur rencontrĂ© serait de seulement 4,2 % pour l’anglais, le français, l’italien, l’allemand et l’espagnol. Cette prĂ©cision le rendrait performant dans des situations de faible articulation, d’environnement bruyant ou mĂȘme de « marmonnement Â». Ces performances seraient atteintes grĂące Ă  l’union des capacitĂ©s de comprĂ©hension et de gĂ©nĂ©ration en un seul modĂšle.

Nova Sonic est disponible depuis Amazon Bedrock, mais uniquement en anglais pour l’instant. Le modĂšle sait gĂ©nĂ©rer une transcription texte Ă  des fins de dĂ©veloppement. La fenĂȘtre de contexte est de 300 000 jetons et une connexion peut durer 8 minutes, Ă  raison de 20 connexions concurrentes par client Ă  la fois. En revanche, cette disponibilitĂ© est limitĂ©e pour l’instant Ă  l’anglais (accents anglais et amĂ©ricain inclus), et pour la seule rĂ©gion US East.

Enfin, Amazon parle d’IA « responsable Â», avec des protections incluses pour la modĂ©ration de contenu et l’ajout de filigranes (watermarks).

☕ Airbnb condamnĂ©e Ă  verser plus de 8 millions d’euros Ă  l’üle d’OlĂ©ron

Oléron a gagné son procÚs en appel contre la plateforme de location Airbnb.

Mardi 8 avril, la cour d’appel de Poitiers a confirmĂ© les jugements rendus en 2023 et 2024 par le tribunal judiciaire de La Rochelle et augmentĂ© le montant de ses condamnations au titre de manquements au versement de 7 410 taxes de sĂ©jour Ă  5 millions d’euros pour l’annĂ©e 2021 et 3,5 millions d’euros pour 2022, prĂ©cise Sud-Ouest.

Phare de Chassiron, Saint-Denis d’OlĂ©ron / Lucas Gallone

La Cour d’Appel a estimĂ© le « manquement (
) d’autant plus grave que le recouvrement de la taxe de sĂ©jour reprĂ©sente une part non nĂ©gligeable du budget de la CommunautĂ© de Communes de l’üle d’OlĂ©ron pour financer les dĂ©penses liĂ©es Ă  l’afflux de touristes sur la pĂ©riode estivale. Â»

D’aprĂšs l’AFP, Airbnb envisage un nouveau recours, jugeant les amendes « disproportionnĂ©es Â». L’üle d’OlĂ©ron reste en procĂ©dures avec deux autres plateformes : Booking et Leboncoin.

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