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☕️ Firefox 142 inaugure la prévisualisation des liens

Publiée le 19 août dernier, la dernière version en date de Firefox, numérotée 142, introduit une petite fonctionnalité que d’aucuns connaissent déjà sur iOS et d’autres environnements : la prévisualisation des liens.

Deux raccourcis sont proposés pour activer cette fenêtre de prévisualisation qui va donc donner un aperçu sommaire (titre, image et extrait d’environ 120 caractères du début du texte) de la page vers laquelle pointe un lien hypertexte. On peut soit choisir de faire un clic prolongé sur le lien (environ une seconde), soit opter pour un appui sur la touche Maj en même temps que le survol du lien à la souris.

Comme souvent chez Mozilla, cette fonctionnalité baptisée Link Preview fait l’objet d’un déploiement progressif, limité pour l’instant aux machines disposant d’au moins 3 Go de mémoire vive. Si votre navigateur est à jour, allez sur la page about:config, saisissez « browser.ml.linkPreview.enabled » dans le champ de recherche, et basculez la valeur sur True.

La prévisualisation permet d’avoir un aperçu sommaire de la page cible

Dans le mode « Strict » du module de protection contre le pistage publicitaire, Firefox 142 introduit par ailleurs une fonction qui autorise le navigateur « à appliquer automatiquement les exceptions nécessaires pour éviter tout dysfonctionnement majeur des sites web ». Activée par défaut, elle s’accompagne d’un second niveau plus permissif, qui autorise les exceptions nécessaires pour « corriger des problèmes mineurs et pour rendre accessibles des fonctionnalités pratiques ».

La fonctionnalité de regroupement des onglets introduite au printemps évolue quant à elle légèrement pour simplement laisser apparaître le dernier onglet actif quand l’enveloppe est refermée, plutôt que de simplement afficher le titre et une marque de couleur. Aucun changement n’est en revanche signalé quant aux fonctions de suggestion automatique dont certains utilisateurs s’étaient plaints début août.

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☕️ Adobe lance Acrobat Studio, une offre sur abonnement qui veut doper le PDF à l’IA

La solution documentaire Acrobat disposait déjà d’un assistant IA (facturé en option), mais il manquait une intégration plus poussée pour remettre le logiciel dédié au PDF d’Adobe sur le devant de la scène. C’est désormais chose faite, avec le lancement d’une nouvelle offre enrichie, évidemment sur abonnement, baptisée Adobe Acrobat Studio.

Annoncée le 19 août dernier et disponible dès à présent (uniquement en anglais pour l’instant), elle s’interface bien sûr avec l’ensemble des outils d’Adobe, reprend le large éventail des fonctionnalités déjà existantes, et en introduit de nouvelles.

La plus emblématique consiste en un module baptisé PDF Spaces, qui doit permettre à l’utilisateur de centraliser l’ensemble de ses documents PDF pour en interroger et en faire évoluer le contenu à l’aide de hubs conversationnels, nourris à la fois par des modèles de langage et par du collaboratif.

« Les individus et les équipes peuvent interagir avec leurs fichiers à l’aide d’agents IA pour découvrir des informations, acquérir des recommandations, générer des idées, valider les réponses avec des citations précises et ajouter des notes qu’ils peuvent revoir à tout moment », illustre l’éditeur.

Adobe décrit notamment comment les agents IA peuvent, au sein de PDF Spaces, se voir attribuer un rôle, comme « instructeur », « analyste » ou « artiste », censé moduler la tonalité et la portée de leurs réponses. L’utilisateur a par ailleurs la possibilité de créer son propre profil d’agent.

Acrobat Studio est facturé 24,99 dollars par mois pour les particuliers et 29,99 dollars par mois pour les équipes. L’assistant IA général et la fonction PDF Spaces sont quant à elles offertes jusqu’au 1er septembre, mais facturées en supplément au-delà.

La fonction PDF Space offre une porte d’entrée en langage naturel vers la bibliothèque de PDF de l’utilisateur – crédit Adobe
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Quand les scammeurs utilisent les résumés générés par IA de Google pour leurs arnaques

Arnaques assistées par IA
Quand les scammeurs utilisent les résumés générés par IA de Google pour leurs arnaques

Certains scammeurs profitent d’Overviews, la génération automatique de résumés proposée par Google, pour piéger ses utilisateurs en leur donnant des fausses informations de contact. Ainsi, des internautes tombent dans leurs bras en croyant appeler les services clients des entreprises qu’ils veulent contacter.

Pour arnaquer des personnes que vous ne connaissez pas, quoi de mieux que de pouvoir modifier les informations qu’elles utilisent pour contacter les services clients d’entreprises avec qui elles ont affaire ?

Depuis des années, Google a habitué les internautes à ne plus passer par des services comme les Pages Jaunes pour trouver le contact des entreprises. Une simple recherche sur l’outil phare de l’entreprise permet soit de trouver la page de contact de l’entreprise, soit même d’afficher directement ses coordonnées en dessus des résultats de recherche.

De malins scammeurs semblent avoir profité de l’intégration dans le moteur de recherche d’Overviews, l’outil qui génère un résumé automatique en haut de chaque résultat de recherche sur Google, pour détourner cette utilisation et arnaquer ces utilisateurs du moteur de recherche. Rappelons que si cette fonctionnalité est disponible dans plus de 200 pays dont 8 pays de l’Union européenne, elle ne l’est pas encore en France.

Overviews reprend des infos sans faire de tri

L’entrepreneur Alex Rivlin a expliqué au Washington Post mais aussi dans une vidéo publiée sur Facebook comment il s’est fait avoir en voulant contacter le service client de la compagnie de croisière Royal Caribbean.

Rivlin explique dans sa vidéo qu’il est, pourtant, plutôt prudent sur le web : « Je ne clique pas sur les liens, je ne donne pas d’informations personnelles par téléphone et je vérifie toujours tout. Mais je me suis quand même fait piéger par une arnaque très sophistiquée, qui a commencé par ce qui semblait être un numéro de téléphone légitime de Royal Caribbean, que j’ai trouvé sur Google ».

Il explique que ce numéro était mis en avant par le résumé généré par Overviews, en haut des résultats du moteur de recherche pour la requête « royal carribean customer service phone number 24 hours usa ».

Capture d’écran de la vidéo publiée par Alex Rivlin

Il a appelé ce numéro et a été berné par une personne se faisant passer pour un employé de la Royal Carribean. Celle-ci a répondu aux questions qu’il se posait sur le prix d’une navette entre le port et la ville où il allait. Elle a ensuite proposé de ne pas lui faire payer le prix de cette navette en le faisant payer 768 dollars pour ce qu’il pensait être son voyage.

Après avoir repéré le nom étrange de l’entreprise sur ses comptes puis deux débits suspect, l’entrepreneur a finalement compris qu’il s’était fait avoir et a fait opposition sur ces paiements.

Le Washington Post explique que les scammeurs utilisent les sites d’avis en ligne et forums pour diffuser les numéros derrière lesquels ils se cachent et faire croire qu’ils permettent de contacter les services clients des entreprises. Ainsi, les IA comme celles de Google qui sont en permanence à la chasse d’informations se font berner. Overviews n’est d’ailleurs pas le seul outil boosté à l’IA à se faire avoir : notre consœur a pu retrouver le même faux numéro de téléphone dans ChatGPT attribué à d’autres entreprises comme Princess Cruises ou Disney.

Overviews berné par des techniques datant d’il y a 30 ans

Digital Trends a pu constater un autre exemple en testant la recherche du numéro de téléphone du service client de l’entreprise indienne de livraison de repas Swiggy. Le cas de l’arnaque par un scammeur d’une personne âgée indienne avait déjà été relatée par l’Indian Times en 2024. L’entreprise affirme sur une page : « Nous ne disposons d’aucune ligne téléphonique officielle pour le service clientèle. Méfiez-vous des faux numéros ». Mais Digital Trends explique que si le mode IA de Google indique que Swiggy renvoie « principalement » les utilisateurs vers les applications pour résoudre le problème, l’outil ajoute que « certaines sources mentionnent ces numéros comme options de contact du service clientèle de Swiggy » suivi de trois numéros. Digital Trends ne dit pas que ces numéros sont ceux d’arnaqueurs, mais notre confrère montre que la fonction AI Overviews va chercher des numéros qui ne sont pas adéquats.

En répétant un nombre de fois important, un même numéro sur des pages web différentes, les scammeurs peuvent réussir à les insérer facilement dans les réponses des outils d’IA générative.

« Manipuler ces nouveaux moteurs de réponse à l’aide de techniques datant d’il y a 30 ans revient à tirer sur des cibles faciles », estime Mike Blumenthal, analyste chez Near Media, une société spécialisée dans l’étude du comportement des consommateurs en matière de recherche, interrogé par le Washington Post.

Celui-ci a fait réagir Google. L’entreprise a répondu que les résumés IA d’Overviews et les résultats de recherche Web sont efficaces pour diriger les utilisateurs vers les informations officielles du service client pour les types de recherches courants tout en affirmant avoir « pris des mesures » concernant les numéros signalés par notre consœur. Du côté d’OpenAI, l’entreprise explique que beaucoup de pages qui contenaient le numéro problématique ont été supprimées et que les informations relayées par ChatGPT pouvait prendre du temps à être mise à jour « après la suppression du contenu abusif à la source ».

Mike Blumenthal a fait remarquer au Washington Post que Google avait des informations vérifiées sur les entreprises via son Knowledge Graph et que l’entreprise ferait mieux de renvoyer vers celle-ci lorsqu’une recherche sert à trouver des informations de contact.

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Ecosia propose que la justice lui transfère le contrôle de Chrome

Juste pour rendre service
Ecosia propose que la justice lui transfère le contrôle de Chrome

Le moteur de recherche allemand à but non lucratif Ecosia se propose pour assurer la gestion du navigateur Chrome en lieu et place de Google, dans le cadre du procès antitrust qui doit décider d’un éventuel démantèlement des activités de la firme américaine.

La justice américaine pourrait-elle décider de confier Chrome, le navigateur Web le plus utilisé au monde, à un petit moteur de recherche allemand dont les revenus servent à planter des arbres ? C’est l’hypothèse soutenue par Ecosia : l’entreprise à but non lucratif vient en effet de soumettre une proposition en ce sens au juge Amit Mehta, qui pilote le procès opposant le ministère de la Justice des États-Unis à Google, pour abus de position dominante.

La proposition n’a pas été rendue publique, mais c’est l’agence Reuters qui s’en est fait l’écho, jeudi. Selon cette dernière, Ecosia propose d’assurer la gérance de Chrome pour une durée de dix ans. L’entreprise allemande serait responsable du navigateur, mais ce dernier resterait la propriété de Google. La firme de Mountain View recevrait par ailleurs une compensation financière en échange de ce transfert.

Une reprise gratuite, pour rendre service

Christian Kroll, CEO d’Ecosia, a livré quelques détails supplémentaires à Techcrunch. D’après lui, Chrome aurait la capacité de générer l’équivalent de 1000 milliards de dollars de chiffre d’affaires au cours des dix prochaines années. La valorisation du navigateur, s’il devait être vendu aux enchères, se chiffrerait alors en centaines de milliards de dollars. Une enveloppe telle que seule une grande entreprise de la tech pourrait prétendre au rachat, ce qui conduirait, d’une façon ou d’une autre, à reproduire une situation d’abus de position dominante.

D’où cette idée de reprendre Chrome gratuitement. Christian Kroll évoque le schéma suivant. Google transfère la gestion de Chrome à Ecosia, qui s’engage si nécessaire à conserver les employés associés. La firme de Mountain View conserve la propriété intellectuelle de Chrome, et profite d’une compensation financière fixée à 40 % des revenus générés par le navigateur, soit, dans l’hypothèse avancée des revenus à dix ans, 400 milliards de dollars. Google reste par ailleurs le moteur de recherche par défaut.

Ecosia de son côté mettrait à profit les 60 % restants – 600 milliards de dollars, pour financer des projets à vocation écologique, conformément à sa mission première. D’après Techcrunch, l’entreprise allemande aurait illustré sa proposition de quelques exemples, tels que planter des arbres (sa marque de fabrique), soutenir des projets d’agroforesterie, ou investir dans des technologies d’IA « vertes ».

Un navigateur très convoité

Le juge Mehta sera-t-il séduit par cette proposition disons… peu conventionnelle ? Google s’y soumettrait-il de bonne grâce ? L’hypothèse parait peu plausible, précisément pour les raisons qu’invoque Ecosia : du fait de sa place de numéro un, Chrome est un actif à la valeur particulièrement élevée, et le logiciel suscite d’ailleurs déjà d’autres convoitises.

Mi-août, c’est un acteur de l’IA qui s’est positionné : la startup IA Perplexity a en effet fait parvenir à Google une offre de rachat de Chrome pour 34,5 milliards de dollars (soit le double de sa propre valorisation). Toujours dans l’IA, OpenAI n’a pas formalisé publiquement d’offre de rachat, mais l’entreprise dirigée par Sam Altman ne cache pas son ambition d’éditer, un jour, un navigateur sous-tendu par ses grands modèles de langage. Au printemps, l’entreprise avait d’ailleurs confirmé une marque d’intérêt lors d’une audition dans le cadre du procès de Google.

Face à ces candidats plus ou moins déclarés, Christian Kroll fait miroiter une valorisation nettement supérieure et un modèle de revenus partagés que Google connait bien.

Rappelons que la justice américaine a condamné Google pour abus de position dominante en août dernier. Bien que contestée par l’entreprise, cette décision a ouvert un nouveau temps judiciaire, au cours duquel le juge Amit Mehta cherche à évaluer les mesures correctives envisagées pour mettre fin à cette situation. Le démantèlement du triptyque recherche en ligne / publicité / navigateur Web fait partie des options envisagées, et le département de la Justice se déclarait encore au printemps favorable à une vente de Chrome.

Après trois semaines d’audience en avril, le juge Amit Mehta devait rendre son verdict quant aux mesures correctives au mois d’août. Une échéance imminente qui motive sans doute les communications opportunistes.

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☕️ Fuite de données chez Auchan, des centaines de milliers de clients concernés

Les clients concernés n’ont probablement pas fait « Waaoh » en ouvrant l’email : Auchan a en effet informé jeudi une partie de ses clients d’une fuite des données personnelles « associées à votre compte de fidélité ». L’enseigne du groupe Mulliez ne précise pas les causes de l’incident, mais indique avoir été « victime d’une cyberattaque ».

« Cette attaque a entraîné un accès non autorisé à certaines données personnelles associées à votre compte de fidélité : civilité, statut client professionnel, nom, prénom, adresses email et postale, numéro de téléphone, numéro de la carte fidélité. Vos données bancaires, mot de passe et code PIN ne sont pas concernés. »

Auchan affirme en suivant que toutes les mesures nécessaires ont été prises afin de circonscrire l’incident et que la CNIL a dûment été notifiée. L’enseigne adresse enfin à ses clients le traditionnel message de prudence, quant à l’utilisation frauduleuse qui pourrait être faite de ces informations personnelles.

« Nous regrettons sincèrement cette atteinte à la confidentialité de vos informations et nous vous invitons à rester attentif à votre cagnotte fidélité », conclut-elle. Auchan affirme à l’AFP que « quelques centaines de milliers » de clients sont concernés par cette attaque.

Le distributeur avait déjà été victime d’une attaque similaire en novembre dernier. À l’époque, il évoquait 500 000 clients touchés, sur un périmètre de données personnelles similaire.

Capture d’écran de l’email d’information envoyé par Auchan à ses clients le 21 août

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Pixel 10 et Pixel Watch 4 : Google met ses gammes à jour

Pixel Perfect
Pixel 10 et Pixel Watch 4 : Google met ses gammes à jour

Google a dévoilé mercredi sa gamme Pixel 10, qui inaugure un nouveau processeur Tensor 5 et embarque, sans surprise, une large panoplie d’outils et de fonctions dopés à l’IA. La nouvelle Pixel Watch 4 affiche quant à elle des ambitions en matière de réparabilité et de connectivité satellite.

Dans le sillage d’Android 16, dont le déploiement a commencé en juin, Google a comme prévu dévoilé mercredi 20 août ses nouveautés annuelles en matière de téléphonie mobile, avec en fer de lance, la gamme des téléphones Pixel 10. Cette année, elle se décline en quatre appareils, les Pixel 10, Pixel 10 Pro, Pixel 10 Pro XL et Pixel 10 Pro Fold.

Nouveaux coloris pour les Pixel 10

Vus de l’extérieur, Google inaugure de nouveaux coloris, et élargit légèrement le bloc photo arrière du Pixel 10, afin d’y intégrer un troisième capteur photo (un téléobjectif), mais pour le reste, les nouveaux venus n’affichent pas de grande différence par rapport à leurs prédécesseurs sortis en 2024, les Pixel 9. À un détail près tout de même : les Pixel 10 font l’impasse sur la carte SIM physique et donc sur le tiroir associé. Une eSIM sera donc indispensable pour les exploiter.

Les Pixel 10 et 10 Pro restent articulés autour d’une dalle 6,3 pouces en OLED ou OLED LTPO, contre 6,8 pouces pour le 10 Pro XL avec une définition et une luminosité supérieures ainsi qu’un affichage adaptatif de 1 à 120 Hz sur les versions Pro. Le corps est toujours en aluminium recyclé, avec une protection d’écran confiée à un verre Gorilla Glass Victus 2. La nouveauté n’est pas visible à l’œil nu, mais les Pixel 10 sont compatibles avec la norme de recharge sans fil Qi 2, à 15W sur les versions 10 / Pro et 25W sur le modèle XL.

Dimensions et principaux paramètres de l’affichage de la gamme Pixel 10

Le Pixel 10 Pro Fold adopte quant à lui un écran pliant offrant l’équivalent d’un écran 6,4 pouces en dalle extérieure, et un écran intérieur de 8 pouces affichant 2076 x 2152 pixels à 373 ppp.

Tensor G5 sous le capot

Du point de vue matériel, la principale nouveauté consiste à l’introduction d’un processeur Tensor de cinquième génération, toujours développé par Google et désormais gravé en 3 nm par TSMC, alors que les versions précédentes sortaient des fonderies de Samsung. Google ne détaille pas ses choix architecturaux, mais revendique 34 % de performances CPU en plus par rapport au Tensor G4 du Pixel 9, et surtout 60 % de gain au niveau du TPU (Tensor Processing Unit), le sigle qui désigne les circuits intégrés spécifiques aux applications (ASIC) dédiés au traitement des tâches de type machine learning et inférence.

Le Tensor G5, accompagné de 12 (Pixel 10) à 16 (Pixel 10 Pro / XL) Go de mémoire vive, embarque par ailleurs un nouveau moteur de traitement de l’image qui sous-tend un zoom numérique 100x. Il est également accompagné d’une puce dédiée à la sécurité, la Titan M2, qui pourra notamment servir à l’intégration des Content Credentials (métadonnées qui visent à créditer de façon sécurisée l’auteur d’un cliché) élaborés par la Coalition for Content Provenance and Authenticity (C2PA), mais permettent aussi de graver dans le marbre numérique l’éventualité d’un recours à l’IA générative.

IA à tous les étages

Le Tensor G5 est logiquement mis à profit pour l’intégration de nouvelles fonctions d’IA, et il bénéficie de ce fait de la première intégration native de Gemini Nano, le plus petit des modèles de la famille de Google dévoilé en mai dernier, qui a principalement vocation à être exécuté en local. L’entreprise affirme que Nano dans sa version dotée de 4 milliards de paramètres fonctionne 2,6x plus rapidement sur Tensor G5 que sur la version précédente sur les applications maison faisant appel à l’IA telle que Pixel Screenshots ou Pixel Recorder. La fenêtre d’entrée serait de 32 000 jetons (tokens), contre 12 000 sur les Pixel 9.

Outre les nombreuses « assistances » opérées par Gemini telle que la traduction à la volée des appels téléphoniques (qui serait donc opérée en local, sans traitement distant), c’est dans la photo que Google décline le plus à loisir ses capacités en matière d’IA, avec une large palette de modes et de fonctionnalités chargées d’améliorer, d’optimiser ou de corriger automatiquement les photos et vidéos.

À partir de 899 euros

La gamme est lancée en précommande, avec des livraisons prévues à partir du 28 août et sept ans de mises à jour garantis, à partir de 899 euros pour le Pixel 10, 1099 euros pour le Pixel 10 Pro, 1299 euros pour le 10 Pro XL et 1899 euros pour le 10 Pro Fold.

La gamme 2024 reste quant à elle au catalogue, mais baisse de prix. Le Pixel 9 passe ainsi de 899 euros à 799 euros, tandis que le Pixel 9 Pro XL, lancé à 1199 euros, est désormais affiché à 1099 euros.

Pixel Watch 4 : plus facile à démonter

Google renouvelle dans le même temps sa montre connectée avec l’annonce de la Pixel Watch 4, toujours déclinée en deux diamètres de 41 et 45 mm, avec un nouveau verre légèrement bombé censé renforcer l’impression d’espace à l’écran.

Motorisée par une puce Qualcomm Snapdragon W5 Gen 2 assistée d’un coprocesseur Cortex M55, elle inaugure une fonctionnalité SOS Pixel Watch d’appel par satellite, incluse pendant deux ans sans frais après l’achat.

Elle promet, selon Google, une autonomie en hausse de 25% par rapport à la génération précédente (respectivement 30 heures en 41 mm et 40 heures en 45 mm), ainsi qu’une recharge 25% plus rapide, ne nécessitant que 15 minutes pour passer de 0 à 50% de batterie.

Outre l’utilisation d’aluminium recyclé (par opposition à des matériaux tels que le titane dont sont friands des concurrents comme Apple et Samsung), Google met en avant un nouvel argument vertueux avec cette Pixel Watch 4 : sa batterie et son écran sont désormais remplaçables en cas de panne ou de casse. La montre est lancée à 399 euros.

Google avance l’argument de la réparabilité (partielle) pour sa nouvelle montre connectée

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☕️ La Chine crée un visa pour les jeunes professionnels des sciences et des technologies


La Chine a créé un nouveau visa pour attirer les jeunes professionnels scientifiques ou des technologies. 


Destiné à entrer en vigueur au premier octobre, ce nouveau « visa K », qui viendra s’ajouter aux visas existants, doit permettre de « promouvoir la coopération et les échanges internationaux entre les jeunes professionnels de ce secteur ».

Kayla-Kozlowski-Unsplash

Les candidats doivent avoir obtenu un diplôme de niveau licence ou plus dans les champs des sciences, des technologies, de l’ingénierie ou des mathématiques (STIM).

Le visa sera aussi accessible pour des professionnels engagés dans des activités d’éducation ou de recherche au sein d’universités spécialisées dans ces différents domaines.

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☕️ Arnaques en ligne : l’IA générative utilisée pour booster l’ultra fast-fashion

Avec 10,9 % des achats d’habillement réalisés en seconde main en France, le recours à Vinted, Leboncoin ou Etsy est devenu une véritable habitude chez les Français.

Mais comme l’a remarqué l’influenceur Johan Reboul (@lejeuneengage), de nombreux usagers de Vinted recourent désormais à de l’IA pour acheter des vêtements neufs sur des sites d’ultra fast-fashion comme Temu, Shein ou AliExpress, puis les revendre plus chers, en les faisant passer pour de la seconde main déjà portée.

FranceInfo a fait le test : une robe en tulle vendue à 39,90 euros sur Vinted a été retrouvée proposée à 15 euros, neuve, sur Temu.

Arnaque aux comptes Vinted

Comment se rendre compte de la supercherie ? En se rendant sur les profils de vendeurs, pour commencer. Johan Reboul a eu la puce à l’oreille en constatant que chaque photo présentait des vêtements portés par une personne différente. 
L’aspect stéréotypé, aussi, notamment du côté des femmes, souvent minces, blanches, à forte poitrine, voire reprenant sans cesse la même pose, une main proche des cheveux.

Alors que le dropshipping est très encadré en France, Johan Reboul considère que faire passer un produit neuf pour de la seconde main relève d’une « tromperie du consommateur ».

Auprès de France Info, l’historienne et spécialiste de l’habillement Audrey Millet évoque un cas de « blanchiment textile », qui souligne que le « seul objectif » de l’ultra fast-fashion consiste à « surproduire et survendre ».

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États-Unis : Amnesty dénonce l’utilisation de logiciels de surveillance des étrangers

Traque automatisée
États-Unis : Amnesty dénonce l’utilisation de logiciels de surveillance des étrangers

Après avoir examiné des documents provenant d’archives publiques étasuniennes, Amnesty International s’inquiète de l’utilisation de deux logiciels de Babel Street et de Palantir par le gouvernement étasunien pour surveiller les étrangers, notamment concernant leurs propos en défense de la Palestine.

Le gouvernement étasunien utilise maintenant deux logiciels, Babel X et Immigration OS pour surveiller les propos des étrangers et les traquer, selon Amnesty International. L’ONG a analysé des documents provenant d’archives publiques du Département de la sécurité intérieure étasunien et des documents d’évaluation des achats et de la politique de confidentialité « précédemment divulgué ».

Ces deux outils de surveillance automatisés assistés par intelligence artificielle, selon l’enquête de l’ONG, « peuvent réaliser des reconnaissances de schémas et automatiser l’analyse des données grâce à des algorithmes ». Ils « rassemblent des données provenant de diverses sources publiques et privées, dont plusieurs bases de données gouvernementales », explique Amnesty.

Selon l’étude de documents du Département américain de la Sécurité intérieure (DHS), du Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) et du Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) qu’elle a récoltés (documents d’achats, de leur évaluation, contrats, réponses en vertu de la loi sur la liberté de l’information aux précédentes demandes d’autres organisations…), l’ONG explique que « le gouvernement américain s’en sert pour tracer les personnes migrantes, réfugiées et demandeuses d’asile ». Elle ajoute que « le risque est au final élevé qu’ils soient utilisés dans le cadre du programme « Catch and Revoke » (« Attraper et révoquer ») », ce système voulu par le Secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio pour traquer les étudiants étrangers qui porteraient des propos étiquetés comme « pro-hamas » en vue de révoquer leurs visas.

Les deux logiciels auraient « des capacités automatisées qui permettent un suivi, une surveillance et une évaluation de masse constants, souvent dans le but de cibler les citoyens non américains ».

Immigration OS, l’outil d’assistance à l’expulsion de Palantir

Immigration OS est un logiciel vendu au gouvernement étasunien par l’entreprise de Peter Thiel, Palantir. Le Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) a signé un contrat de 30 millions de dollars avec elle en avril pour suivre ce qu’elle appelle les « auto-expulsions » et « identifier les cas d’expulsions prioritaires, en particulier en cas de visa expiré », explique l’ONG.

Le logiciel serait en fait une nouvelle version d’un système de l’ICE appelé « système intégré de gestion des dossiers » (ICM), utilisé par l’ICE depuis 2014 et déjà développé par Palantir.

Citant un document de l’administration, Amnesty explique que l’ICM permet de « créer un dossier électronique qui organise et relie tous les dossiers et documents associés à une enquête particulière [en lien avec l’immigration], afin qu’ils soient facilement accessibles depuis un emplacement unique. Il permet également au personnel de relier les dossiers à plusieurs enquêtes afin d’établir des liens entre les affaires et donne accès à un large éventail de données personnelles provenant des agences et des forces de l’ordre américaines ».

Immigration OS doit, selon les documents ajouter une « gestion de l’immigration de bout en bout, de l’identification au renvoi, en mettant l’accent sur l’efficacité de l’expulsion ». Le logiciel est censé aussi rationaliser « la sélection et l’arrestation des individus en fonction des priorités de l’ICE, en se concentrant sur les organisations criminelles transnationales, les criminels violents et les visas expirés ». Enfin, il surveille donc en temps réel les « auto-expulsions » et doit contribuer « à guider les politiques et l’allocation des ressources » en s’intégrant aux systèmes d’établissement des priorités de l’ICE.

L’ONG met en avant « qu’Immigration OS automatise un processus déjà très faillible et n’ayant pas de comptes à rendre, qui a des antécédents en matière de non-respect de la procédure régulière et des droits humains, ce qui le rend encore plus opaque et le renforce ».

Amnesty confirme ici les informations sorties en avril dernier par 404 Media. Nos confrères révélaient un message du CTO de Palantir, Akash Jain, sur le Slack interne de l’entreprise. Celui-ci affirmait : « Au cours des dernières semaines, nous avons testé en prototype un nouvel ensemble d’intégrations de données et de flux de travail avec l’ICE », ajoutant : « L’accent mis par le nouveau gouvernement sur l’exploitation des données pour piloter les opérations de maintien de l’ordre accélère ces initiatives ».

Babel X, utilisé pour surveiller les réseaux sociaux des étrangers

Côté Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) étasunien, c’est sur Babel X qu’on se repose. Et ce, depuis 2019 selon Amnesty. Babel Street, l’entreprise qui le développe est prestataire de plusieurs agences américaines et utilise les données récoltées par des data brokers.

Le logiciel de Babel Street stocke des données comme le nom, l’adresse e-mail ou le numéro de téléphone, mais aussi les adresses IP, l’historique professionnel des personnes ainsi que les identifiants uniques générés par les agences de publicité sur Internet.

« Babel X permet une surveillance étendue de divers groupes, comme les citoyens américains et non américains, ainsi que les résidents permanents, mais est spécifiquement assigné à la surveillance des réfugiés et demandeurs d’asile, comme le révèle l’analyse du seuil de confidentialité du CBP pour Babel X », explique l’ONG. Elle ajoute qu’ « en automatisant à la fois le signalement et l’extraction de quantités massives de données, de manière permanente, sur les individus signalés, Babel X risque de les rendre suspects par défaut et de les exposer au risque de révocation de visa, de détention et d’expulsion ».

Amnesty International explique aussi que « les technologies probabilistes employées pour tirer des déductions sur les intentions des individus présentent d’importantes marges d’erreur et s’avèrent souvent discriminatoires et biaisées ; elles peuvent conduire à présenter à tort des contenus propalestiniens comme antisémites ».

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Pionnière de la défense des femmes dans la tech, Dame Stephanie Shirley décède à 91 ans

Dame Steve
Pionnière de la défense des femmes dans la tech, Dame Stephanie Shirley décède à 91 ans

Entrepreneure britannique engagée dans la défense de la place des femmes dans l’industrie technologique, philanthrope, Dame Stephanie Shirley est décédée à 91 ans.

Il faut quelquefois faire preuve de créativité pour se créer une place dans l’écosystème technologique. Dans les années 1960, Stephanie Shirley s’est faite appeler Steve pour que ses interlocuteurs la prennent au sérieux. Décédée le 9 août 2025 en Angleterre, à l’âge de 91 ans, cette informaticienne et femme d’affaires a été une précurseuse de la défense de la place des femmes dans l’industrie numérique.

En 1962, alors que les femmes britanniques ne pouvaient ni travailler à la Bourse ni conduire de bus, et que les françaises n’avaient toujours pas accès à des comptes bancaires, Stephanie Shirley créait sa société de programmation logicielle, Freelance Programmers.

Freelance, flexible and free programmers

À Dortmund, en 1933, Stephanie Shirley naît sous le nom de Vera Buchthal. Fuyant le régime nazi vers l’Autriche, Vera et sa sœur aînée Renate sont placées dans un train pour Londres depuis Vienne. Ensemble, elles feront partie des 10 000 enfants principalement Juifs sauvés des territoires nazis par ce système de Kindertransport (transport d’enfants).

Si leurs parents sont parvenus à les rejoindre, leur relation est restée endommagée par la guerre, et Vera s’est surtout liée avec sa famille adoptive. À 18 ans, celle qui remercie régulièrement son pays d’adoption de lui avoir donné « une vie qui valait d’être sauvée » prend la citoyenneté britannique et le nom de Stephanie Brook.

Alors qu’elle montre des aptitudes pour les mathématiques, l’école de filles qu’elle fréquente ne lui permet pas de les étudier plus avant. Elle obtient donc une bourse pour assister aux cours dispensés à l’école de garçons locale. Au fil des ans, elle obtient un diplôme de mathématiques puis passe dix-huit mois à construire un ordinateur pour une petite société britannique.

Lassée de se heurter à l’indifférence pour ses propositions, Stephanie Shirley lance en 1962 sa propre activité, dans son salon. Sa mise de départ s’élève à 6 livres, soit l’équivalent de 113 livres (130 euros) aujourd’hui. Son projet, novateur pour l’époque : permettre à des femmes qui avaient quitté l’industrie au moment de leur mariage ou de la naissance de leur premier enfant de reprendre le travail, comme elle l’explique dans une conférence TED de 2015.

Pour ce faire, Stéphanie Shirley leur permet de travailler de chez elle et à temps partiel. « Avez-vous accès à un téléphone ? », demande-t-elle à chacune des aspirantes programmeuses qui candidatent pour la rejoindre.

Du côté des clients, elle facture au forfait. Et lorsque Freelance Programmers est renommé F International, puis F1 (avant de devenir Xansa), le F n’évoque plus simplement le fait d’être Freelance, mais aussi la flexibilité, et la liberté (freedom), rapporte le New-York Times.

Steve, le pied dans la porte

Tout n’est pas simple pour autant. « À l’époque, les logiciels étaient cédés gratuitement avec le hardware », raconte-t-elle sur la scène de sa conférence TED. Au-delà du défi économique, quantité de ses propositions d’affaires, signées Stephanie Shirley, ne reçoivent aucune réponse. Lorsque son mari Derek Shirley, qu’elle a épousé en 1959, lui suggère de signer Steve au lieu de Stephanie, les potentiels clients lui accordent de plus en plus régulièrement des entretiens, et ne réalisent leur méprise que le jour J.

L’astuce fonctionne suffisamment pour pousser l’entrepreneure à recruter de plus en plus régulièrement. Sur ses 300 premiers employés, 297 sont des femmes. Ensemble, ces équipes construiront les logiciels dédiés à la boîte noire des avions Concorde, des produits dédiés à la planification horaire de bus et de trains de marchandises, et d’autres protocoles logiciels dont certains seront finalement adoptés par l’OTAN.

En 1975, une nouvelle loi anti-discrimination pousse Stephanie Shirley à employer autant d’hommes que de femmes. 16 ans plus tard, alors qu’elle restructure son entreprise, elle déclare avoir cédé un quart des parts de la société à ses employés et permis à 70 d’entre elles de devenir millionnaires. En 1996, rapporte the Guardian, alors que l’entreprise est cotée en bourse, elle se retrouve elle-même suffisamment fortunée pour se lancer une collection d’art – qu’elle cédera plus tard à des œuvres de charité – et se lancer dans la philanthropie.

En 2000, Stephanie Shirley est nommée Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique (l’équivalent de Chevalier Commandeur chez les hommes). Elle évoquait ouvertement les difficultés de son mari et elle à s’occuper de leur fils Giles, né en 1960, autiste et victimes de crises handicapantes d’épilepsie. Ce dernier est décédé à l’âge de 35 ans.

Après sa retraite, l’entrepreneure a dédié une large part de son temps à diverses œuvres caritatives. Sur son site web, Stephanie Shirley indique avoir donné près de 70 millions de livres à des causes liées à l’autisme ou à l’informatique.

De ses propres mots, Dame Stephanie Shirley est de la génération qui s’est battue pour permettre aux femmes de travailler et d’obtenir des salaires égaux à ceux de leurs collègues masculins. Dans l’industrie technologique comme dans le monde de l’entrepreneuriat, il reste du chemin à parcourir : dans les années récentes, les témoignages de femmes qui découvrent être brusquement mieux traitées lorsque, par erreur ou par calcul, elles se mettent à signer leurs mails du nom d’un collègue masculin ou d’un fictionnel « Keith Mann », continuent de faire surface.

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☕️ L’Arcom s’est rapprochée d’homologues européens pour demander des comptes à kick.com

Après le décès en direct de Raphaël Graven, connu en ligne sous le nom de Jean Pormanove, ou JP, l’Arcom indique avoir pris contact avec l’Office Anti-cybercriminalité (OFAC) et plusieurs homologues européens, dont son alter ego allemand (la BNetzA).

Saisi par la Ligue des Droits de l’Homme, le régulateur a été informé le 19 août par la Commission européenne de la désignation d’un représentant légal de kick.com en Europe, à Malte.

L’Arcom l’a sollicité pour « obtenir des informations détaillées sur les moyens dédiés par le service à la modération francophone, ainsi que sur le cas spécifique de la chaîne « Jeanpormanove » : signalements ou plaintes reçus, mesures prises contre des contenus potentiellement illégaux, etc », indique-t-elle dans son communiqué.


Installée en Australie, kick.com est classé « service intermédiaire » au regard du règlement européen sur les services numériques (digital services act, DSA), dans la mesure où elle compte moins de 45 millions de visiteurs mensuels au sein de l’Union Européenne.

Dans les douze jours qui ont précédé son décès, Raphaël Graven a subi de multiples sévices, menaçant à plusieurs reprises d’aller à l’hôpital ou d’appeler la police, en vain.

Une enquête a été ouverte à Nice, et la Justice a requis une autopsie.

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☕️ Orange passe la Flybox de son offre 5G+ Home au Wi-Fi 7

Lancée à l’automne 2024, l’offre 5G+ Home d’Orange évolue vers une box compatible avec le Wi-Fi 7. Pour l’occasion, l’opérateur augmente les débits autorisés sur son réseau mobile : il annonce ainsi jusqu’à 1,5 Gb/s en téléchargement et jusqu’à 250 Mb/s dans le sens montant.

La nouvelle box et l’augmentation des débits n’occasionnent aucun surcoût pour les nouveaux clients : l’offre est toujours facturée 42,99 euros par mois, sans engagement, avec 29 euros de frais d’activation, pour des clients « sous couverture 5G en 3,5GHz ».

Outre le Wi-Fi 7 (sur deux bandes, 2,4 GHz et 5 GHz, avec une diffusion grâce à quatre antennes internes, et la certification de la Wi-Fi Alliance), la « Flybox 5G+ Home » améliore sa dotation en matière de connectique physique, puisqu’elle dispose désormais de trois ports Ethernet (contre un auparavant).

La box en question est la dernière itération de la Flybox de Nokia, référence 3TG03997 et baptisée commercialement « Flybox 3 – 5G+ ».

Flybox Orange
La nouvelle Flybox passe au Wi-Fi 7

Les box 5G représentent pour mémoire la proposition commerciale des opérateurs aux utilisateurs dont le domicile ou les locaux professionnels ne se prêtent pas au très haut débit physique assuré par la fibre. Orange, SFR, Free et Bouygues disposent d’une offre dédiée, et tous sont passés à la 5G en 2024.

Sur le marché grand public, SFR a récemment intégré la télévision à son offre, via un nouveau forfait baptisé « SFR Box 5G avec TV », fourni avec un décodeur dédié. Free dispose quant à lui d’une box 5G compatible Wi-Fi 7 depuis décembre 2024.

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L’offre de services Thunderbird Pro se précise avec webmail, invitations et envoi de fichiers

Yeah, it's alright, we're doin' fine
L’offre de services Thunderbird Pro se précise avec webmail, invitations et envoi de fichiers

Mozilla a précisé la nature de l’offre optionnelle de services Thunderbird Pro, censée prolonger bientôt l’expérience offerte par le client logiciel Thunderbird. Trois fonctionnalités principales sont en cours de développement, toutes en open source : un webmail, un outil de gestion des rendez-vous et un module d’échange de fichiers.

Comment imposer durablement un vénérable client lourd, quand tous les plus grands noms du secteur capitalisent sur la messagerie en ligne ? Mozilla a choisi d’embrasser la tendance en dévoilant, en avril dernier, un bouquet de services en cours de développement, censé prolonger et enrichir l’expérience offerte par le logiciel gratuit et open source Thunderbird. La fondation a livré le 19 août un point d’étape sur la mise au point de cette offre optionnelle, baptisée Thunderbird Pro. Elle précise à cette occasion l’avancement des trois premiers services en cours de développement, dont le code est consultable sur GitHub.

Un email en thundermail.com hébergé en Allemagne

La première brique de cette offre se devait logiquement d’être un serveur de messagerie, qui sera baptisé Thundermail, et proposera la création d’adresses en @thundermail.com ou @tb.pro, pour ceux qui ne souhaiteraient pas utiliser leur propre domaine. Au lancement, le serveur prendra en charge IMAP, SMTP et JMAP. Il fonctionnera bien sûr avec Thunderbird, mais aussi avec d’autres clients de messagerie.

Mozilla précise à cette occasion que les premiers serveurs de messagerie seront bien hébergés en Allemagne, mais que d’autres emplacements suivront. Au printemps, elle se contentait de parler d’un hébergement dans l’Union européenne, sans plus de précision.

Synchronisation des montres avec Appointment

Le bouquet devrait également intégrer une fonctionnalité basée sur Appointment, sur laquelle Mozilla travaillait bien avant l’annonce de Thunderbird Pro. L’outil, dédié à l’envoi d’invitations et à la planification de rendez-vous, en ligne ou in real life, devait initialement voir le jour comme une webapp à part entière. Sur ce point, Mozilla semble avoir fait marche arrière.

« Sur la feuille de route actuelle, nous intégrons étroitement Appointment dans l’application Thunderbird via la fenêtre de rédaction, permettant aux utilisateurs d’insérer des liens de planification sans quitter le flux de travail de messagerie », indique Ryan Sipes, directeur de Thunderbird.

Outre ce choix lié à l’interface, le développement d’Appointment semble marqué par deux difficultés particulières : d’un côté, la capacité à gérer des canaux de rendez-vous multiples (un appel téléphonique, une visio sur Zoom ou tout autre logiciel concurrent), et de l’autre, la faculté d’organiser des rendez-vous de groupe. Sur ce point, Thunderbird indique participer aux discussions relatives à de possibles futurs standard comme VPOLL mais n’avance pas encore de réponse définitive.

De Filelink à Send

Le troisième service, Send, se présente quant à lui comme un prolongement de Filelink, l’outil via lequel Mozilla propose d’interfacer ses logiciels avec les services de stockage en ligne courants. Cette fois, l’idée serait de s’affranchir des outils commerciaux comme Google Drive ou OneDrive, avec un stockage opéré directement par la fondation.

« Les utilisateurs Pro bénéficieront de 500 Go de stockage dès le départ, sans limite de taille de fichier individuelle, uniquement limités par leur quota total. Nous prévoyons la prise en charge des téléchargements fragmentés et du chiffrement pour garantir la fiabilité et la protection des données », précise à ce niveau Ryan Sipes.

Un calendrier encore flou

À ce stade, le responsable se garde bien de donner la moindre indication liée au prix ou à la date de lancement de l’offre Thunderbird Pro, mais il rappelle que ces services entraînent des coûts de fonctionnement, et qu’il est donc logique que le bouquet soit payant, sans remettre en cause la gratuité basée sur le don de Thunderbird. « Le fait de les facturer permet de garantir que les utilisateurs qui profitent de ces outils contribuent à couvrir leur coût, au lieu que ce soient les donateurs qui paient la facture », indique Ryan Sipes.

Bien qu’initialement prévu dans le bouquet de lancement, l’assistant IA en cours de développement chez Mozilla a quant à lui été sorti de la feuille de route, au moins temporairement. « Cette initiative est une entreprise de plus grande envergure, car nous nous assurons de respecter la confidentialité des utilisateurs et de garantir que les fonctionnalités incluses correspondent réellement aux attentes », justifie le responsable, qui promet la publication prochaine d’une feuille de route globale dessinant les perspectives des principaux produits Thunderbird, qu’il s’agisse du client traditionnel, de la version mobile, ou de ces services commercialisés sous l’étiquette Pro.

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☕️ Sony augmente les prix de la PS5 aux États-Unis

Ces derniers mois, Sony s’était contenté de pratiquer des hausses de prix sur les marchés européen, australien et néo-zélandais, une façon sans doute de rester compétitif face à son grand rival Xbox, sur les terres natales de ce dernier, mais les États-Unis ne sont désormais plus épargnés. Le constructeur japonais a en effet annoncé une hausse de prix pour les trois principales éditions de sa console.

PlayStation 5 slim en version classique et Digital

« Comme de nombreuses entreprises mondiales, nous continuons de faire face à un environnement économique difficile. Par conséquent, nous avons pris la décision difficile d’augmenter le prix de vente conseillé des consoles PlayStation 5 aux États-Unis à compter du 21 août », indique sobrement le constructeur, dont les consoles sont désormais vendues aux prix publics conseillés suivants, correspondant à une hausse généralisée de 50 dollars :

  • PlayStation 5 : 549,99 dollars
  • PlayStation 5 Digital Edition : 499,99 dollars
  • PlayStation 5 Pro : 749,99 dollars

Le prix des accessoires officiels Sony reste cependant inchangé.

Rappelons qu’en Europe, Sony et Microsoft ont tour à tour procédé à des hausses de prix, dans des proportions similaires, au printemps dernier.

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Dans sa quête de la superintelligence, Meta réorganise (encore) son département IA

Bubble Bobble
Dans sa quête de la superintelligence, Meta réorganise (encore) son département IA

Meta a annoncé en interne la réorganisation de son récent département dédié à l’IA autour de quatre équipes distinctes. Ce mouvement, qui suit la récente acquisition de Scale AI pour près de 14 milliards de dollars, intervient alors que le groupe de Mark Zuckerberg a lancé une véritable chasse aux talents… qu’il conviendrait donc désormais d’exploiter au mieux.

Tout à sa volonté de remporter la course à l’intelligence artificielle, Mark Zuckerberg a-t-il enfin trouvé la recette idéale ? Après des mois de dépenses effrénées, la direction de Meta a envoyé mardi 19 août une note interne informant les employés du groupe d’une réorganisation du département dédié à l’IA. Baptisé Meta Superintelligence Labs, ce dernier n’a pourtant été installé que très récemment, au début de l’été.

Quatre piliers dans la course à l’IA

Révélé par Bloomberg, ce mémo est signé par Alexandr Wang, l’ancien dirigeant de Scale AI, dont Meta a pris le contrôle cet été en échange de 14,3 milliards de dollars, entraînant dans la foulée une saignée au niveau des effectifs de ce spécialiste de l’annotation de données.

Devenu Chief AI Officer, soit patron du Meta Superintelligence Labs, ce dernier annonce donc une réorganisation autour de quatre pôles. D’abord, une équipe en charge des produits commerciaux et de la recherche appliquée (confiée à Nat Friedman, CEO de GitHub jusqu’en 2021). Ensuite, une branche MSL Infra, chargée de tous les projets d’infrastructure, auxquels Meta prévoit désormais de consacrer la bagatelle de 72 milliards de dépenses d’investissement en 2025.

Arrivent ensuite un pôle baptisé FAIR, pour Fundamental AI Research, et un dernier Lab, pour l’instant désigné sous le sigle TBD (To be determined, soit nom à déterminer), qui serait piloté directement par Alexandr Wang, et aurait a priori vocation à piloter les prochaines générations de modèles d’IA. « La superintelligence arrive, et pour la prendre au sérieux, nous devons nous organiser autour des domaines clés qui seront essentiels pour l’atteindre », explique Alexandr Wang dans son mémo, d’après les propos rapportés par Bloomberg.

Des Labs enfin en ordre de marche ?

D’après le New York Times, qui cite des personnes proches du dossier sous couvert de confidentialité, la réorganisation en cours pourrait entraîner des suppressions de poste ou des mobilités internes au sein d’une équipe dont les effectifs se comptent désormais en milliers, mais réduire la voilure ne serait pas la priorité numéro un. Pour Zuckerberg, l’objectif serait de mettre, enfin, son Meta Superintelligence Labs dans une configuration optimale, un prérequis concurrentiel indispensable au vu de l’actualité du secteur.

Cette réorganisation serait la quatrième opérée en six mois, selon le décompte fait par The Information. Il faut dire qu’entre temps, Meta a non seulement pris le contrôle de Scale AI, mais aussi lancé une guerre des recrutements en matière d’IA, allant jusqu’à proposer des packages à huit, voire neuf chiffres aux talents les plus en vue officiant chez ses concurrents directs.

Reste à mettre ces onéreuses recrues au diapason du projet de Meta, et c’est donc au mystérieux TBD Lab que devrait incomber la mission. Plus tôt en août, un autre mémo interne signé par Wang, dévoilé cette fois par le Wall Street Journal, révélait que ce dernier avait vocation à capitaliser sur les travaux des autres branches du Meta Superintelligence Labs pour accélérer le développement des modèles amenés à succéder aux actuels Llama, et ainsi poursuivre le rêve, encore réaffirmé fin juillet par Zuckerberg, d’une « superintelligence personnelle », soit une IA qui « nous connaît en profondeur, comprend nos objectifs et peut nous aider à les atteindre ».

Meta en fait-il trop ?

Si les atermoiements du groupe en matière d’organisation s’expliquent par l’actualité récente, ils contribuent sans doute à l’émergence d’une forme nouvelle de méfiance de la part des marchés vis-à-vis de l’IA. La frénésie de Zuckerberg en la matière rappelle bien sûr son obsession d’un temps pour le métavers, qui avait entraîné des milliards de dollars dans la fameuse division Reality Labs, avant que celle-ci ne soit brutalement fermée, conduisant au licenciement de la plupart de ses salariés.

L’aventure des Reality Labs ne se solde pas par un bilan nul : elle sous-tend par exemple les travaux actuels de Meta autour des lunettes de réalité virtuelle, qui constituent d’ailleurs pour Zuckerberg l’un des débouchés naturels de la superintelligence. Elle laisse cependant augurer, aux yeux de certains commentateurs, une forme de bulle autour de l’IA, dont les difficultés organisationnelles de Meta pourraient être un symptôme supplémentaire.

À Wall Street, les valeurs de la tech tutoient des sommets : NVIDIA a franchi la barre des 4 000 milliards de dollars de capitalisation et les GAFAM dopent le S&P500 (indice des 500 plus grandes sociétés cotées américaines) qui n’a jamais été aussi haut. Mais le Financial Times listait, mardi, quelques phénomènes susceptibles de troubler la croissance générale du marché, à l’occasion d’une journée marquée par le recul des principales actions du secteur.

À commencer par une déclaration de Sam Altman, selon qui l’engouement des investisseurs pour l’IA se révélait parfois excessif. « Je pense que certains investisseurs risquent de perdre beaucoup d’argent, et je ne veux pas minimiser cela, c’est dommage. Il y aura des périodes d’exubérance irrationnelle. Mais dans l’ensemble, la valeur pour la société sera énorme », aurait ainsi déclaré le patron d’OpenAI.

Toujours d’après le Financial Times, les traders auraient aussi marqué le pas, mardi, en raison de la publication d’une étude menée par le NANDA, le laboratoire dédié à l’IA décentralisée du MIT. Ce document, accessible après validation d’un formulaire (ou par ici) et que nous n’avons pas (encore) analysé en détail, affirmerait que 95 % des sociétés américaines ayant lancé des projets en matière d’IA n’auraient à ce stade obtenu aucun retour sur investissement, en partie parce qu’ils auraient du mal à dépasser la phase de prototypage et donc à faire l’objet d’une intégration en bonne et due forme dans les processus de l’entreprise.

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Comment Axel Springer a relancé sa bataille contre Adblock Plus via le droit d’auteur

Le droit d'auteur a ses raisons que la raison ignore
Comment Axel Springer a relancé sa bataille contre Adblock Plus via le droit d’auteur

L’éditeur allemand s’est lancé dans une guerre contre les bloqueurs de publicité il y a plus de 10 ans. Après deux déconvenues, Axel Springer a remporté une bataille devant la Cour fédérale de justice allemande en arguant que ses sites web sont des logiciels protégés par le droit d’auteur.

L’éditeur de presse allemand Axel Springer est, depuis plus de 10 ans, un des pourfendeurs les plus tenaces des bloqueurs de publicité comme Adblock Plus. Il pourrait finalement réussir à les faire interdire en Allemagne, même si ce n’est pas encore fait, grâce à une récente décision de la Cour fédérale de justice allemande.

Une guerre juridique qui a plus de 10 ans

Dès 2014, Axel Springer décidait, avec d’autres entreprises de presse allemandes, de poursuivre Eyeo, l’éditeur de l’extension pour navigateur Adblock Plus, devant la justice, lui reprochant le parasitisme de son modèle économique. En effet, Eyeo propose aux entreprises d’intégrer, moyennant finance, une liste blanche qui laisse passer les publicités de ces entreprises jugées « acceptables ». Si ce modèle économique est critiquable, la justice allemande a jugé en 2018 qu’Adblock Plus n’interdit pas le financement par la publicité et qu’il n’y avait pas de preuve que l’extension suffise à « perturber le modèle économique de fourniture de contenu gratuit sur Internet ».

Elle estimait, par contre, « raisonnable pour [l’éditeur de presse], compte tenu du droit fondamental à la liberté de la presse, de contrecarrer les effets négatifs de l’utilisation du programme en prenant les mesures défensives possibles ». Elle donnait même comme exemple « le blocage des utilisateurs qui ne souhaitent pas renoncer à utiliser un bloqueur de publicité ».

Axel Springer n’avait pas attendu cette suggestion de la justice. Dès 2015, le groupe était l’un des premiers à bloquer les lecteurs qui utilisaient ce genre d’extension. La pratique est maintenant courante sur les sites de presse (mais pas sur Next).

L’histoire juridique aurait pu s’arrêter là : les deux parties ont le droit de se bloquer l’une et l’autre engendrant une boucle infinie de jeu du chat et de la souris entre l’éditeur cherchant à bloquer le bloqueur et celui-ci à contourner les blocages.

Le droit d’auteur sur les logiciels comme nouvelle arme d’Axel Springer

Mais Axel Springer n’était pas de cet avis. Ses avocats ont vu un autre moyen d’attaquer Adblock Plus. Le problème n’était plus le parasitisme économique de Eyeo. En 2019, Axel Springer l’attaquait sur un motif de violation du droit d’auteur, comme l’expliquait le média allemand Heise.

Le conseiller juridique d’Axel Springer, Claas-Hendrik Soehring, affirmait à Heise que « les bloqueurs de publicité modifient les codes de programmation des sites web et interfèrent ainsi directement avec l’offre légalement protégée des éditeurs ». Ainsi, l’éditeur de presse ne s’appuyait pas sur le droit d’auteur des textes de ses journalistes. Il arguait que ses sites de presse étaient des logiciels protégés par le droit d’auteur allemand et que les bloqueurs de pubs n’avaient tout simplement pas l’autorisation de les modifier.

Comme le rappelle TorrentFreak, la loi allemande sur le droit d’auteur considère que « les programmes informatiques sont protégés lorsqu’ils constituent des œuvres individuelles au sens où ils sont le résultat de la création intellectuelle propre de leur auteur. Aucun autre critère, notamment qualitatif ou esthétique, ne doit être appliqué pour déterminer leur aptitude à être protégés ».

Eyeo, rejetait cet argument, le qualifiant de « presque absurde » et indiquant qu’ « il ne faut pas être un expert en informatique pour comprendre qu’il est impossible de modifier quoi que ce soit sur les serveurs de Springer à l’aide d’un plugin côté navigateur ».

Et en 2022, la justice allemande se rangeait du côté de l’éditeur d’Adblock Plus, jugeant que son extension ne fait qu’accéder au fichier des sites de Springer et que le parsing du HTML qu’effectuent les navigateurs et l’extension qui bloque les pubs n’est en rien un viol du droit d’auteur. En appel en 2023 devant la Cour d’appel régionale de Hambourg, Springer a de nouveau perdu, le juge estimant que l’utilisation d’un bloqueur de publicité lors de la consultation de sites web ne constitue pas une reproduction non autorisée.

Pas assez argumenté pour la Cour fédérale de justice allemande

Mais fin juillet dernier, la Cour fédérale de justice allemande saisie par Axel Springer a relancé la bataille, comme l’explique Heise. Si celle-ci ne permet pas au groupe de presse de crier victoire, elle remet en cause la décision de la Cour d’appel prise en 2023. Selon la Cour fédérale, celle-ci n’est pas suffisamment motivée et n’avait pas assez analysé les arguments d’Axel Springer. Selon Heise, l’éditeur argue que l’arborescence DOM générée par le navigateur à partir du code HTML lors du rendu d’un site web et les structures CSS constituaient des formes d’expression de la programmation propre à la personne qui développe et étaient donc protégées par le droit d’auteur. La cour d’appel va donc devoir se repencher sur le fonctionnement d’un navigateur pour décider si les bloqueurs de publicité comme Adblock Plus violent le droit d’auteur des sites web.

Cette décision inquiète la fondation Mozilla, pour laquelle « la liberté, la confidentialité et la sécurité des utilisateurs sont menacées ». « Il existe de nombreuses raisons, outre le blocage des publicités, pour lesquelles les utilisateurs peuvent souhaiter que leur navigateur ou une extension de navigateur modifie une page web. Il peut s’agir de modifications visant à améliorer l’accessibilité, à évaluer l’accessibilité ou à protéger la vie privée », explique la fondation qui gère le navigateur Firefox. « La conséquence exacte de cette dernière évolution reste encore incertaine », ajoute Mozilla qui espère « que les tribunaux parviennent finalement à la même conclusion raisonnable et autorisent les utilisateurs à installer des bloqueurs de publicités ».

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☕️ Justin Sun, le crypto-milliardaire et fondateur de Tron qui voulait rester discret

Justin Sun a porté plainte le 11 août contre Bloomberg.

Fondateur de la plateforme blockchain Tron et de l’entreprise du même nom, émettrice de la cryptomonnaie TRX, le crypto-milliardaire avait initialement approuvé la publication de son statut de multimilliardaire.

Mais il pourrait ne pas avoir apprécié les révélations du média financier sur la structuration de ses biens. Justin Sun possède 63 % des TRX en circulation, une concentration que l’ingénieure Molly White rapproche de celle constatée du côté de Sam Bankman-Fried, en 2022, lorsqu’il était devenu évident que son empire crypto avait été construit sur le jeton émis par sa propre entreprise FTX.

Bloomberg a par ailleurs révélé qu’il était propriétaire de l’exchange HTX (anciennement Huobi), un statut que Justin Sun refusait jusque-là, arguant régulièrement qu’il n’en était que simple conseiller.
D’après Molly White, l’entrepreneur est un habitué du procédé : il a nié être propriétaire d’autres sociétés dans lesquelles il est très actif, dont Poloniex, BiT Global et Techteryx.

Justin Sun déclara porter plainte en raison d’inquiétudes pour sa vie privée. Sa fortune est pourtant loin d’être secrète : on l’a notamment vu se porter acquéreur d’une banane scotchée sur un mur, œuvre de l’artiste italien Maurizio Catalan, pour 6,2 millions de dollars, puis manger ostensiblement le fruit devant les caméras.

Figure controversée du milieu des cryptoactifs, Justin Sun est accusé d’avoir copié directement différents projets crypto (dont Ethereum pour lancer Tron).

En mars 2024, le régulateur boursier américain (la SEC) le poursuivait pour distribution illégale de cryptoactifs et manipulation des cours. En février 2025, l’entrepreneur et l’institution travaillaient à une résolution de l’affaire, que ce soit par un accord à l’amiable ou par un non-lieu.

Une piste étonnante, mais concomitante au soin que porte désormais Justin Sun à son image : celui-ci a introduit Tron en bourse, et obtenu un poste de conseiller auprès de l’une des sociétés de cryptos de Donald Trump.

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☕️ Au siège de Microsoft, des employés manifestent contre les contrats passés avec Israël

Au siège de Microsoft, ce 19 août, une cinquantaine d’employés et ex-employés de Microsoft ont organisé une manifestation de protestation contre les nouvelles révélations sur la manière dont l’armée israélienne recourt aux puissances de calcul et au stockage d’Azure pour ses opérations à Gaza et en Cisjordanie.

Au milieu des tentes et des hommages artistiques aux victimes du conflit, notamment aux enfants palestiniens, les manifestants ont installé un large panneau invitant les dirigeants de Microsoft à « rejoindre la table des négociations », et à mettre fin aux partenariats de l’entreprise avec l’armée israélienne.

Auprès de The Verge, les manifestants déclarent prévoir d’occuper l’endroit jusqu’à ce qu’ils en soient exclus par la force.

L’opération fait suite à une série de manifestations cherchant à demander des comptes aux dirigeants de Microsoft.

En avril, un ingénieur du département dédié à l’intelligence artificielle avait ainsi interrompu un discours du directeur exécutif de l’IA Mustafa Suleyman pour appeler à empêcher l’armée israélienne de recourir aux produits d’IA de Microsoft. Le même jour, un ingénieur avait interrompu un discours du directeur exécutif de Microsoft, Satya Nadella, avec un appel similaire. Les deux ont été rapidement licenciés.

Un mois plus tard, plusieurs employés ont déclaré que leurs emails contenant les mots « Palestine », « Gaza », « genocide », « apartheid » ou « IOF [forces d’occupations israélienne, ndlr] off Azure » se retrouvaient bloqués par Microsoft Outlook. Ceux comportant le mot « Israël » ne seraient pas filtrés.

Dans un document à destination de leurs collègues, des personnes solidaires de la Palestine et des dirigeants de Microsoft, les membres du groupe No Azure for Apartheid appellent les employés de la société « partout dans le monde » à « prendre la parole, quitter le travail, manifester et faire grève ».

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Palantir profite à fond de l’élection de Donald Trump

L'œil de Sauron
Palantir profite à fond de l’élection de Donald Trump

En quelques mois, Palantir a multiplié sa valorisation en bourse, jusqu’à rejoindre le club fermé des sociétés les mieux cotées des États-Unis. Retour sur les activités de ce spécialiste discret de l’analyse de données au service des gouvernements, de leurs armées, mais aussi de la traque des populations immigrées aux États-Unis.

Que se passe-t-il avec Palantir ? En juillet, la société cofondée en 2003 par le libertarien Peter Thiel et initialement financée par In-Q-Tel, le fonds de la CIA, rejoignait le club des 20 entreprises les plus valorisées des États-Unis. En dépassant les 375 milliards de dollars, le fournisseur de logiciels d’analyses de données avait fait plus que doubler sa valorisation sur les marchés en une seule année, soulignait CNBC.

Début août, la valeur des actions de Palantir avait grimpé de 2 500 % par rapport à son entrée en bourse de 2021, relevait Bloomberg. Mais c’est surtout depuis l’élection de Donald Trump que le cours de son action PLTR a véritablement explosé au Nasdaq, avec une progression encore plus forte que celle de Nvidia.

Pourtant, quelques mois plus tôt, une dizaine d’ex-employés appelaient à « résister » à la tendance selon laquelle les grandes entreprises de la tech comme Palantir participaient activement à la poussée autoritaire visible aux États-Unis et dans d’autres pays du monde. De même, mi-juin, des démocrates appelaient le patron de la société Alex Karp à faire la transparence sur les contrats liant Palantir à diverses agences états-uniennes.

Des activités qui gardent une aura de mystère

En pratique, l’entreprise est avant tout connue pour deux produits : Gotham et Foundry. Initialement nommée Palantir Government, Gotham est utilisée aux États-Unis, mais aussi au Royaume-Uni ou encore en France, au moins depuis 2015. Pensée pour des enjeux de sécurité nationale ou de lutte contre le terrorisme, cette plateforme intègre divers outils d’accès à des bases de données variées (dates, images, positions géographiques, etc) et un moteur de recherche puissant, présenté comme capable de trouver très simplement des informations sur un individu.

Foundry est un autre dispositif pensé pour le secteur commercial. Là encore, il s’agit de permettre une gestion et des analyses poussées de données variées. Pour déployer de l’IA au sein de ces services, l’entreprise a aussi conçu d’autres produits (comme Apollo et AIP), et conclu des accords avec des fournisseurs comme Microsoft. Palantir est par ailleurs derrière le Maven Smart System, un logiciel de génération de carte tactique initialement construit aux côtés du gouvernement des États-Unis.

Si ces premières pistes aident théoriquement à comprendre le secteur d’activité de Palantir, Wired remarquait début août que les propres employés ou ex-employés de la société peinent à décrire plus précisément ce que fait Palantir. Difficile pour eux, par exemple, d’identifier des concurrents directs, quand bien même la plupart de leurs descriptions, y compris celle d’une « plomberie extravagante pour gérer des données », pourrait correspondre aux activités de quantité d’autres sociétés de software as a service à destination d’un marché professionnel.

D’après le média états-unien, la spécificité de Palantir repose peut-être dans sa stratégie marketing, qui consiste à vendre une solution d’apparence magique à des problèmes complexes, à destination d’utilisateurs non techniciens. Son propre patron Alex Karp recourt volontiers à des propos militaires, déclarant acceptable, « quand c’est nécessaire, de faire peur aux ennemis, et dans certains cas, de les tuer ». Sa clientèle, essentiellement composée de gouvernements de sociétés du Fortune 500, joue aussi avec cette aura de mystère.

Trump en faveur du mélange de données

Le boom récent de Palantir s’explique aussi en partie par les projets politiques de Donald Trump. En mars, ce dernier signait un décret demandant aux agences états-uniennes de partager leurs données, un projet qui avait tout de suite alerté sur les risques de surveillance accrus qu’il pourrait lui fournir. Si le président des États-Unis s’est peu exprimé sur le sujet, il est rapidement apparu que Palantir avait été sollicitée pour mener le projet à bien.

De janvier à mai 2025, la société a reçu plus de 113 millions de financements pour des contrats fédéraux, relevait alors le New-York Times, en partie issus de nouveaux accords conclus avec le ministère de la sécurité intérieure et le Pentagone. La société a par ailleurs remporté un contrat de 795 millions de dollars avec le ministère de la Défense – ce qui porte ses dépenses passées et futures envers l’entreprise à 1,66 milliard de dollars.

Outre ces différentes entités dédiées aux activités militaires et de forces de l’ordre, Palantir étendait ses liens avec l’agence en charge de la Sécurité sociale et l’Internal Revenue Service (IRS), l’organe dédié à la gestion des impôts.

Quant à Foundry, il est désormais déployé dans plusieurs de ces agences, avec le but évident de mêler les données collectées par les différents services du gouvernement fédéral sur sa population.

Employés et représentants politiques inquiets

Début mai, alors que le DOGE se tournait vers Palantir pour opérer ces réunions de données, d’anciens salariés publiaient une lettre ouverte à destination des employés de la Silicon Valley. Celle-ci était titrée « Le nettoyage de la comté », en référence à la Terre du Milieu d’où viennent les Hobbits héros du Seigneur des Anneaux (dans l’œuvre de J.R.R. Tolkien, un palantír est une « pierre de vision », un globe qui permet d’observer des lieux distants dans le temps ou l’espace). Les anciens employés y déploraient que les dirigeants de Palantir aient « abandonné les idéaux de la création » de l’entreprise.

Citant de multiples menaces contre la démocratie – collecte de données relative à des enfants immigrés, ciblage de journalistes, coupure de financement de programmes scientifiques, etc. –, ils soulignaient que « les big tech, dont Palantir, sont complices de ce mouvement, normalisant l’autoritarisme sous le couvert d’une « révolution » menée par les oligarques », et appelaient à « résister à cette tendance ».

Le 18 juin, des sénateurs démocrates adressaient donc à Alex Karp, le PDG de Palantir, une lettre demandant des comptes sur la réalité des différents contrats passés depuis la ré-accession de Trump à la tête des États-Unis. Les élus cherchaient avant tout à revenir sur le contrat conclu avec l’IRS.

Alex Karp, lui, reste idéologiquement très proche de Peter Thiel, et ardemment convaincu d’une supposée supériorité morale de l’Occident. Comme lui, il considère l’industrie technologique et l’intelligence artificielle en mesure de mieux gérer différents défis collectifs que les gouvernements. Un logiciel antidémocratique qui facilite d’autant la fourniture du logiciel Falcon, initialement déployé à l’époque de Barack Obama, pour aider les activités des services de l’immigration états-uniens et leur traque des sans-papiers.

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☕️ QNAP teste l’intégration du Model Context Protocol à ses NAS

Partir à la recherche d’un fichier perdu en langage naturel, ou commander à la voix une modification de certains paramètres ? C’est la promesse que porte le constructeur taïwanais QNAP, avec le lancement d’un programme de test dédié à l’intégration du Model Context Protocol (MCP) à ses serveurs de stockage en réseau (NAS).

« Tom doit souvent contrôler l’état du stockage NAS. Maintenant, il entre simplement dans Claude Desktop : « Ai-je assez de stockage sur mon NAS ? Montre-moi un graphique de l’utilisation du disque. » MCP Assistant renvoie instantanément un résumé visuel – sans avoir à chercher à partir du tableau de bord », illustre QNAP sur la page dédiée à cette fonctionnalité.

Claude Desktop sait ici interagir avec le NAS de l’utilisateur

Model Context Protocol (MCP), lancé fin 2024 par Anthropic (éditeur des modèles de langage Claude) se veut pour mémoire un standard ouvert, capable de fournir une interface universelle entre un environnement informatique (logiciel, serveur, service) et un LLM. Chez QNAP, ce connecteur MCP doit donc permettre de relier le serveur à un LLM, pour faire émerger de nouvelles possibilités d’interaction ou d’automatisation.

« Le choix du MCP n’est pas anodin. Soutenu par un écosystème grandissant — Claude Desktop, Visual Studio Code, n8n et d’autres outils l’ont déjà intégré —, le protocole devient un point d’ancrage pour les agents IA capables d’interagir avec des systèmes existants. En s’y associant dès maintenant, QNAP se place dans la mouvance de l’IA contextuelle et ouverte, où les modèles d’IA ne se contentent plus de répondre à des questions, mais exécutent réellement des tâches », affirme le constructeur.

QNAP résume le fonctionnement de son MCP Assistant

Son « MCP Assistant », disponible en version bêta, fait appel à une authentification basée soit sur un jeton, soit sur une clé, suivant le service connecté. Il propose par ailleurs des contrôles d’autorisation au niveau des fonctionnalités et un mode lecture seule, indique QNAP.

Proposé sur les machines équipées de QTS 5.2 ou version ultérieure, le MCP Assistant prend pour l’instant en charge les hôtes Claude Desktop, Copilot, Cline et Cherry Studio. Un tutoriel est disponible pour accompagner l’installation.

En mai dernier, QNAP avait lancé un module dédié à la haute disponibilité, là aussi en bêta.

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