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Electroscope #4 : des robots, de l’IA et du carburant propre

Chaque lundi, Les Électrons Libres vous propose un tour d’horizon des nouvelles électrisantes qui secouent le monde de la tech et œuvrent en faveur d’un progrès à même de changer votre quotidien.

Nabla Bio (JAM-2) et Chai Discovery (Chai-2) : L’IA au service de la conception de traitements médicaux

Et si l’IA générative permettait de concevoir les médicaments de demain ? Nous sommes peut-être à l’aube de la fin de la « loterie médicale ». Jusqu’à présent, trouver un nouveau médicament ressemblait à une partie de fléchettes jouée dans le noir. On testait des milliers de molécules en espérant toucher une cible, un processus lent, ruineux et souvent voué à l’échec. L’arrivée simultanée des modèles IA JAM-2 et Chai-2 promet de changer radicalement la donne.

JAM-2 de la startup Nabla Bio fonctionne comme une usine qui livre directement des anticorps efficaces et stables à vitesse fulgurante. Le modèle excelle sur les protéines GPCR, des interrupteurs cellulaires qui régulent tension, humeur, douleur et inflammation et s’avéraient jusque-là presque impossible à cibler. L’espoir : générer des anticorps contre les cancers (en visant des cellules tumorales spécifiques), les maladies auto-immunes (spondylarthrite, polyarthrite, psoriasis, sclérose en plaques), les infections, et à terme l’obésité, le diabète ou les douleurs chroniques.

De son côté, Chai-2, le dernier modèle d’IA développé par Chai Discovery, représente une avancée majeure dans la conception de novo (c’est-à-dire entièrement à partir de zéro) d’anticorps et de protéines thérapeutiques. Il excelle sur les cancers ultra-ciblés, capable de distinguer des mutations tumorales au niveau d’un seul acide aminé pour créer des thérapies personnalisées. Sa précision lui permet aussi d’activer des mécanismes de défense naturels du corps plutôt que simplement les bloquer.

L’un offre rapidité et faisabilité industrielle, l’autre une finesse fonctionnelle inédite. Ensemble, ils transforment la découverte de traitements en discipline d’ingénierie prévisible, ouvrant la voie à des maladies jugées jusqu’ici hors de portée.

Physical Intelligence π*0.6 : Le robot qui apprend de ses échecs

Demain, des robots s’occuperont du lave-vaisselle, du linge, du rangement. Mais un robot qui réussit une tâche en démo, c’est banal ! Un robot qui enchaîne pendant des heures sans commettre d’erreurs et qui apprend de ses propres erreurs comme un apprenti humain, c’est autre chose. C’est l’innovation du nouveau modèle π*0.6 de la startup Physical Intelligence : une IA robotique qui ne se contente pas d’imiter, mais qui se corrige.

Le secret ? Un algorithme de renforcement baptisé RECAP. Il regarde des heures d’enregistrements et distingue les actions réussies de celles qui ratent – la tasse posée à côté de la machine, la languette du carton manquée. π*0.6 garde ces erreurs en mémoire et annote chaque geste : « ça t’a rapproché du but » ou « ça t’a éloigné ».

Les résultats parlent d’eux-mêmes : 13 heures d’affilée à servir des cafés, des heures à plier du linge sans planter. Sur les tâches complexes, le taux de réussite double. Soutenue par Jeff Bezos et CapitalG (Google), Physical Intelligence vient de lever 600 millions de dollars, atteignant une valorisation de 5,6 milliards pour développer le cerveau universel des robots.

Zoox : Un robotaxi dans une voiture conçue pour ça dès le départ

Pour les habitants de San Francisco, l’arrivée, le 18 novembre, du nouveau robotaxi de Zoox promet de bouleverser le quotidien des habitants : vous montez dans une petite navette électrique sans volant ni pédales, et elle vous emmène gratuitement à travers la ville. L’impact immédiat pour l’usager est un transport plus sûr – la machine ne boit pas, n’envoie pas de SMS et voit à 360 degrés – et un temps de trajet transformé en temps libre, dans un salon roulant où on se fait face.

Le véhicule de cette filiale d’Amazon constitue une véritable rupture. Il ne s’agit pas d’un SUV modifié comme les voitures de leur célèbre concurrent Waymo, mais d’une capsule bidirectionnelle conçue dès le départ pour l’autonomie : portes latérales façon tram, capteurs partout, pas de contrôles manuels.

L’exercice reste contraint par des réglementations strictes qui requièrent la présence de contrôles manuels dans toutes les voitures. Zoox se trouve encore sous une exemption “recherche” qui leur interdit de facturer des trajets, d’où la gratuité actuelle. L’objectif est désormais pour l’entreprise d’obtenir une autorisation commerciale pour faire rouler jusqu’à 2 500 de leurs véhicules autonomes par an, dès 2026.

Valar Atomics : Le carburant propre grâce à l’atome

Et si c’était la clé pour décarboner l’aviation ? La startup Valar Atomics vient de franchir une étape historique avec NOVA, un test de réacteur nucléaire réalisé avec le laboratoire national de Los Alamos. Le but est de construire des milliers de petits réacteurs à haute température regroupés en « gigasites » pour produire chaleur, électricité, hydrogène et recycler du CO₂ en carburants synthétiques propres.

Le 17 novembre, NOVA a atteint la criticité : une réaction nucléaire en chaîne s’est déclenchée et maintenue d’elle-même. Le réacteur utilise du combustible TRISO (petites billes d’uranium enrobées de céramique) ultra-résistant aux températures extrêmes. En 2 ans, avec 19 millions de dollars, Valar prouve que l’atome peut être agile et sûr. C’est la première des 11 startups d’un programme fédéral américain à franchir ce cap, avec l’objectif de voir trois d’entre elles atteindre la criticité avant le 4 juillet 2026 (jour de la fête nationale US).

L’ambition de Valar Atomics dépasse largement l’électricité propre et vise les hydrocarbures synthétiques.  La chaleur nucléaire capturera le CO₂ de centrales à charbon ou de l’air pour le transformer en essence ou kérosène neutres. Plutôt que d’abandonner les énergies fossiles du jour au lendemain, la stratégie transforme les émissions existantes en carburants propres.

Meta SAM 3 : l’IA qui découpe des vidéos à une vitesse surhumaine

A ce jour, masquer un visage sur une vidéo, compter les voitures dans un parking ou vérifier un composant industriel exige encore des heures de travail humain et des coûts importants. Le nouveau modèle SAM 3 de Meta change la donne. On lui dit « la voiture rouge » ou « les mains », et il découpe et suit l’objet au pixel près dans n’importe quelle image ou vidéo.

Plus besoin de cliquer laborieusement. SAM 3 comprend des descriptions textuelles simples. Il traite des centaines d’objets en quelques millisecondes sur un GPU standard, rendant possible l’analyse en temps réel sans exploser les coûts.

SAM 3 remplace les armées d’annotateurs, un métier ingrat où l’on passe ses journées à tracer des contours sur des milliers d’images identiques. L’IA propose les masques, les humains valident. Meta a ainsi produit des centaines de millions de masques sur 4 millions de concepts visuels, à une vitesse impossible pour des équipes humaines.

Bien que le cœur de SAM 3 soit axé sur la segmentation et le tracking en 2D pour les images et vidéos, Meta a sorti en même temps SAM 3D, un complément dédié qui transforme précisément des photos 2D en objets 3D réalistes. C’est une extension naturelle de la famille SAM, et les deux modèles sont souvent utilisés ensemble pour une expérience fluide.

Les applications émergent déjà. Des développeurs créent des correcteurs de technique de tir en temps réel pour basketteurs, des analyseurs de film de match qui repèrent les erreurs tactiques, des trackers qui détectent la dégradation des mouvements avant blessure.

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L’énorme chèque signé par l’Allemagne pour subventionner l’électricité consommée par ses industries

Pour soutenir son industrie électro-intensive en crise, l’Allemagne instaure un prix subventionné de l’électricité. Entre 2026 et 2028, ils paieront 5 centimes d’euro le kilowattheure (c€/kWh), une mesure estimée à plusieurs milliards d’euros par an.

Face à des coûts élevés de l’électricité par rapport à ses voisins européens, Berlin a décidé de mettre la main au portefeuille. Le chancelier Friedrich Merz a annoncé, le 13 novembre, un tarif d’électricité pour les industriels fixé à 5 centimes d’euro par kilowattheure de 2026 à 2028. La mesure vise à soutenir les plus électrointensifs (chimie, métallurgie, ciment, verre, plastiques, batteries et semi-conducteurs) afin de les aider à contenir leurs factures et rendre le pays attractif pour son coût de l’électricité.

L’Allemagne utilise ainsi une disposition européenne prévoyant d’octroyer des aides à hauteur de maximum 50 % du prix de l’électricité de gros, dans la limite de 50 % de la consommation annuelle de l’entreprise.

À lire aussi Relancer l’énergie nucléaire en Allemagne : pourquoi ce n’est plus une idée farfelue

L’électricité industrielle largement subventionnée

En 2024, selon l’agence allemande des réseaux, le prix moyen de l’électricité pour l’industrie allemande atteignait 16,77 c€/kWh tandis que certaines entreprises bénéficiaient de tarifs réduits à 10,47 c€/kWh. La subvention représente un soutien public estimé entre 3 et 5 milliards d’euros par an. Selon le chancelier, les discussions avec la Commission européenne sont « en grande partie terminées » et Bruxelles doit encore vérifier que l’aide respecte le cadre européen d’aides d’État et les obligations de décarbonation.

Parallèlement, l’Allemagne annonce le lancement d’un appel d’offres pour construire jusqu’à 10 gigawatts (GW) de centrales à gaz d’ici 2032, capables aussi de fonctionner à l’hydrogène à terme, ainsi que la réduction de certaines taxes sur l’électricité et le stockage de gaz. Ces mesures constituent une partie seulement de l’ambition initiale de l’accord de coalition qui prévoyait jusqu’à 20 GW de nouvelles capacités. Cette annonce intervient à un moment où la chimie et l’automobile, des piliers historiques de l’industrie allemande, sont particulièrement en difficulté.

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Une industrie en berne

La production chimique au troisième trimestre 2025 a par exemple chuté à son niveau de 1995. Face à la concurrence internationale, les entreprises baissent leurs prix tout en peinant à remplir leurs carnets de commandes, ce qui fait tomber le taux d’utilisation des capacités à 70 %. Un niveau bien en dessous de la moyenne décennale de 81 %, insuffisant pour assurer la rentabilité des installations.

Les bénéfices cumulés de Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz ont dégringolé de 46 % au cours des neuf premiers mois de 2025. Les électro-intensifs français ne sont pas en reste. Ils bénéficient d’aides similaires : réduction de l’accise (une taxe sur les volumes consommés), réduction des tarifs de réseau, l’Arenh (qui prendra fin à la fin de l’année).

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'We Could've Asked ChatGPT': UK Students Fight Back Over Course Taught By AI

An anonymous reader shared this report from the Guardian: James and Owen were among 41 students who took a coding module at the University of Staffordshire last year, hoping to change careers through a government-funded apprenticeship programme designed to help them become cybersecurity experts or software engineers. But after a term of AI-generated slides being read, at times, by an AI voiceover, James said he had lost faith in the programme and the people running it, worrying he had "used up two years" of his life on a course that had been done "in the cheapest way possible". "If we handed in stuff that was AI-generated, we would be kicked out of the uni, but we're being taught by an AI," said James during a confrontation with his lecturer recorded as a part of the course in October 2024. James and other students confronted university officials multiple times about the AI materials. But the university appears to still be using AI-generated materials to teach the course. This year, the university uploaded a policy statement to the course website appearing to justify the use of AI, laying out "a framework for academic professionals leveraging AI automation" in scholarly work and teaching... For students, AI teaching appears to be less transformative than it is demoralising. In the US, students post negative online reviews about professors who use AI. In the UK, undergraduates have taken to Reddit to complain about their lecturers copying and pasting feedback from ChatGPT or using AI-generated images in courses. "I feel like a bit of my life was stolen," James told the Guardian (which also quotes an unidentified student saying they felt "robbed of knowledge and enjoyment".) But the article also points out that a survey last year of 3,287 higher-education teaching staff by edtech firm Jisc found that nearly a quarter were using AI tools in their teaching.

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Plan Trump pour l’Ukraine : à Genève, Marco Rubio a tenté de rassurer Kiev et ses alliés européens sur les intentions américaines

Le secrétaire d’Etat américain a évoqué d’« énormes progrès » lors de ses discussions, dimanche, avec les Ukrainiens et les Européens. Mais les contre-propositions des capitales européennes restent très éloignées du projet du président américain.

© Martial Trezzini/AP

Le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, et le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et tiennent une conférence de presse, à Genève, le 23 novembre 2025.
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A Libreville, Emmanuel Macron scelle le rapprochement avec le « nouveau Gabon » du putschiste Brice Oligui Nguema

Le président français, de retour du G20 de Johannesburg, a fait escale à Libreville, dimanche 23 novembre. Il a bénéficié d’un accueil chaleureux, à rebours du sentiment antifrançais qui s’est répandu sur le continent.

© Thibault Camus/AP

Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue gabonais, Brice Oligui Nguema, salue la foule à l’aéroport international Leon-Mba à Libreville, le 23 novembre 2025.
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« L’euro constitue un sédatif puissant face à la dérive budgétaire de la France »

Après le rejet du projet de loi de finances à l’Assemblée nationale, la France démontre son incapacité à retrouver une trajectoire financière crédible. Grâce à la monnaie unique, nous pouvons finalement dépenser plus que les autres pays en travaillant collectivement moins qu’eux, explique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

© JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Amélie de Montchalin, ministre de l’action et des comptes publics, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2026, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 21 novembre 2025.
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EN DIRECT - Plan de paix en Ukraine : Washington affirme qu’un accord maintiendra la «pleine souveraineté» de Kiev, Rubio salue «un pas significatif»

Le négociateur Andriy Yermak, bras droit de Volodymyr Zelensky, a fait état «de très bons progrès» dans les discussions entre les délégations ukrainienne et américaine dimanche à Genève, sur le plan de paix de Donald Trump.

© Emma FARGE / REUTERS

Le négociateur ukrainien Andriy Yermak, bras droit de Volodymyr Zelensky, et le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’adressent aux médias après des pourparlers à huis clos à Genève, en Suisse, le 23 novembre 2025.
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Guerre en Ukraine : à Genève, les Européens amendent le plan de paix russo-américain

Les Européens ont présenté dimanche à Genève leurs propositions pour mettre fin à la guerre entre Kiev et Moscou, amendant sensiblement le plan de paix russo-américain dévoilé cette semaine. Après une première journée de négociations, la Maison-Blanche a salué “un pas en avant significatif” et l’Ukraine “de très bons progrès”.

© FABRICE COFFRINI / AFP

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio (à droite) et le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andrii Yermak (à gauche), lors d’une conférence de presse à Genève, le 23 novembre 2025 (Photo : Fabrice COFFRINI / AFP).
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