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Plusieurs feux de transformateurs en quelques semaines dans les centrales nucléaires : pourquoi ?

Cette année, EDF a déjà signalé deux incendies de transformateurs dans ses centrales nucléaires. La répétition des incidents n’est pas sans éveiller des questionnements et des suspicions chez certains observateurs. Quelles pourraient être les causes sous-jacentes de ces feux récurrents dans les installations électriques ?

Les centrales nucléaires sont construites selon des normes de sécurité et de durabilité extrêmement strictes. Néanmoins, le risque d’accidents, notamment d’incendies, demeure, particulièrement dans les zones non-nucléaires. Entre 2018 et 2020, par exemple, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a recensé 200 départs de feu dans les installations nucléaires françaises. Et pas plus tard que le 3 juin, un début d’incendie situé hors zone contrôlée a été signalé dans le site de Cattenom à Moselle. Le feu a été rapidement maîtrisé.

Malgré la fréquence de ces incidents, seuls quelques-uns nécessitent l’intervention des services de secours externes, comme cela avait été le cas le 28 mai dernier dans la centrale de Paluel, en Seine-Maritime. Localisé au niveau d’un des transformateurs principaux, le feu a été rapidement maîtrisé, mais il a entraîné l’arrêt de l’unité de production numéro 3. Cette dernière est donc mise à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre, le temps de clarifier les causes.

Les feux de transformateurs dans les centrales nucléaires: des incidents courants

Les incendies de transformateurs dans les centrales nucléaires sont loin d’être des événements rarissimes, contrairement à ce que certains pourraient penser. Des incidents similaires ont été signalés dans plusieurs centrales nucléaires françaises, comme à Tricastin en 2011, à Cattenom en 2013, ou encore au Blayais en 2020. En effet, les transformateurs figurent parmi les éléments les plus risqués d’une installation électrique. Ces appareils, pour rappel, ajustent la tension du courant produit par le réacteur avant son transfert sur le réseau électrique.

À Paluel, un incendie du transformateur de l’unité numéro 1 avait déjà eu lieu en 2021, causé par un défaut électrique au sein de l’appareil. Plus récemment, dans la nuit du 9 au 10 février de cette année, un autre incendie s’est déclaré dans le transformateur de l’unité numéro 3 de la centrale de Chinon (Indre-et-Loire), hors zone nucléaire. Cet incident a nécessité l’arrêt du réacteur 3, qui n’a été reconnecté au réseau qu’en avril.

Pourquoi ces feux de transformateurs dans les centrales nucléaires ?

En ce qui concerne l’incendie récent à Paluel en mai dernier, la cause exacte reste encore à établir au cours des prochaines semaines. Dans tous les cas, il est peu fréquent que les raisons précises des feux de transformateurs soient divulguées publiquement. Mais selon l’IRSN, les incendies dans les installations électriques résultent souvent de problèmes de circuits, des surchauffes des câbles ou des arcs électriques.

Concernant les transformateurs en général, plusieurs facteurs peuvent déclencher un incendie. La surcharge en est une cause fréquente. Le phénomène survient lorsque l’appareil est soumis à une charge supérieure à sa capacité nominale sur une période prolongée. Cette condition peut alors entraîner une augmentation importante de la température, provoquant la surchauffe et parfois le grillage de la machine (c’est-à-dire, une défaillance due à la brûlure des composants internes).

Les fuites d’huile constituent également un risque important. Ce liquide diélectrique permet le refroidissement de l’appareil en dissipant la chaleur, et en cas de fuite, il risque d’entrer en contact avec des composants électriques chauds et d’entraîner le feu. Les incendies de transformateurs peuvent aussi être dus par l’endommagement ou le vieillissement des dispositifs internes, dont les équipements de protection, entraînant des courts-circuits. Les erreurs humaines figurent également parmi les causes possibles.

Compte tenu de la variété des raisons potentielles des incendies, il est essentiel de maintenir une vigilance constante, d’assurer un entretien rigoureux des installations et de continuer à améliorer les technologies utilisées. La rapidité et l’efficacité des interventions lors des incidents demeurent également cruciales pour garantir la sécurité.

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Prix de l’électricité : une association de consommateurs porte plainte contre Ohm

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Le fournisseur d’électricité Ohm Énergie se retrouve une nouvelle fois sous les projecteurs après que l’association de consommateurs CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) a déposé une plainte auprès du Procureur de la République de Paris. La cause de cette action judiciaire est une augmentation drastique des tarifs d’électricité en août 2022, que la CLCV juge être une pratique commerciale trompeuse.

 

Ohm : une stratégie de prix plus que douteuse

Au printemps 2022, Ohm Énergie a lancé des offres d’électricité à des prix très attractifs, attirant ainsi une large base de clients. Cependant, en août de la même année, le fournisseur a annoncé une augmentation de 105 % de ses tarifs, effective dès septembre. Cette hausse a touché environ 160 000 consommateurs, provoquant une vague d’indignation.

Selon le communiqué de presse de l’association des consommateurs CLCV, « les éléments matériels à notre disposition nous amènent à estimer qu’une hausse fulgurante des tarifs était planifiée par Ohm Énergie dès la commercialisation de ses offres à bas prix ». La stratégie d’Ohm Énergie a semblé être délibérément conçue pour attirer des clients avec des tarifs bas, avant de les confronter à des hausses tarifaires importantes.

Une enquête de la CRE sur de potentiels abus des droits Arenh

L’une des accusations principales de la CLCV concerne l’utilisation potentiellement abusive des droits Arenh (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique). Cette pratique permet aux fournisseurs alternatifs d’obtenir de l’électricité nucléaire à prix réduit auprès d’EDF, pour ensuite la revendre à un prix beaucoup plus élevé sur le marché de gros. Selon la CLCV, Ohm Énergie aurait profité de cette règle ainsi que de la crise énergétique exacerbée par la guerre en Ukraine pour maximiser ses gains, au détriment de ses clients.

« Cet arbitrage consiste, pour un fournisseur alternatif, à obtenir plus de droits nucléaires d’EDF que son besoin réel puis de les revendre beaucoup plus cher sur le marché de gros », précise la CLCV. Depuis septembre 2022, Ohm Énergie est sous le coup d’une enquête de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) pour ces pratiques. La CRE avait déjà averti les fournisseurs qu’elle sanctionnerait les abus de ce type, et plusieurs procédures sont en cours, y compris contre Ohm Énergie.

Des profits astronomiques et une fuite de clients

Les résultats financiers d’Ohm Énergie pour 2022 sont parlants : l’entreprise a réalisé un bénéfice de 57 millions d’euros, contre seulement 48 000 euros l’année précédente. Cela représente une augmentation impressionnante de 118 650 %. Ce bénéfice exceptionnel est en grande partie attribué à la revente d’électricité sur le marché de gros, comme le montre le solde de 55 millions d’euros entre les ventes et les achats de marchandises. Le fournisseur d’électricité aurait ainsi réussi à dégager une marge brute de 44,3 millions d’euros sur une seule année.

Cette stratégie tarifaire ne s’est néanmoins pas faite sans conséquence. En termes de clientèle, Ohm Énergie a initialement attiré 160 000 abonnés avec ses offres à bas prix, mais ce nombre a chuté à un peu plus de 80 000 après l’augmentation des tarifs.

 

La CLCV lance un appel à la mobilisation

La CLCV appelle tous les consommateurs affectés par cette hausse tarifaire à se manifester et à fournir leurs témoignages pour aider à établir la vérité. « Leur témoignage aidera la juridiction à établir la vérité. Par ailleurs, notre association sera pleinement mobilisée pour faire valoir le préjudice moral et économique de ces personnes », indique l’association dans son communiqué de presse.

Les clients lésés peuvent envoyer leurs témoignages à l’adresse suivante : ohm@clcv.org. La CLCV veut recueillir suffisamment de preuves pour étayer sa plainte et défendre les droits des consommateurs contre ce qu’elle considère comme une manipulation tarifaire abusive

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Pourquoi la centrale nucléaire accidentée de Three Mile Island pourrait redémarrer ?

Le réacteur n° 1 de la tristement célèbre centrale de Three Miles Island aux États-Unis va-t-il redémarrer ? De l’autre côté de l’Atlantique, l’idée fait son chemin à mesure que le pays cherche des solutions pour augmenter sa production d’énergie décarbonée.

La centrale de Three Miles Island est connue pour l’accident nucléaire éponyme qui avait entraîné la fonte du cœur du réacteur n° 2 en 1979. Mais le réacteur n° 1, mis en service en 1974, a pourtant connu une longue carrière en fournissant de l’électricité sur le réseau américain pendant près de 45 ans. En 2009, ce réacteur à eau pressurisée de 802 mégawatts électriques (MWe) avait même vu son autorisation d’exploitation prolongée de 20 ans, soit jusqu’en 2034. Il a finalement été arrêté en 2019, en raison de coûts de fonctionnement trop élevés.

Mais depuis 2019, la situation a changé, et le réacteur TMI-1 pourrait finalement reprendre du service. C’est, en tout cas, ce qu’a sous-entendu le CEO de Constellation Energy Corp, entreprise propriétaire de la centrale, Joe Dominguez. « Le redémarrage des centrales nucléaires fermées offre une autre opportunité à l’industrie d’ajouter une énergie propre et fiable au réseau, comme c’est actuellement le cas à Palisades dans le Michigan » a-t-il déclaré.

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Aux États-Unis, le redémarrage de certaines centrales nucléaires de plus en plus probable

Sur les dernières années, aux États-Unis, près d’une douzaine de réacteurs nucléaires ont été mis à l’arrêt, car trop coûteux à exploiter. L’énergie nucléaire peinait alors à faire face, sur le plan économique, aux énergies renouvelables et à un gaz bon marché. Mais la situation est en train de changer, et Joe Dominguez ne mentionne pas la centrale de Palisades par hasard. Celle-ci a reçu, il y a quelques semaines, un prêt de 1,5 milliard de dollars de la part du gouvernement américain pour permettre sa remise en service. Censée avoir été arrêtée définitivement en 2022, elle devrait finalement être remise en service et fournir de nouveau de l’électricité sur le réseau américain à la fin de l’année 2025.

Cette situation pourrait donc donner des idées. Selon le directeur du bureau des programmes de prêts du département américain de l’énergie, « plusieurs centrales nucléaires pourraient et devraient être remises en ligne ». Dans la même dynamique, la Californie, pourtant résolument tournée vers les énergies renouvelables, vient de prolonger de cinq années la durée de vie de sa dernière centrale nucléaire. Selon le propriétaire de la centrale, celle-ci pourrait même être prolongée au-delà.

Pourquoi on ne pourra pas en faire autant en France ?

En relançant certaines centrales nucléaires arrêtées, les États-Unis ne pourraient-ils pas donner des idées à EDF, notre énergéticien national ? Rien n’est moins sûr. Dans l’hexagone, seule la centrale de Fessenheim, définitivement arrêtée en 2020, pourrait être candidate à une telle opération. La centrale, mise en service en 1977, bénéficiait d’un avis favorable de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) suite à sa visite décennale de 2013. À la suite de cette visite, EDF y avait investi plus d’une centaine de millions d’euros pour qu’elle réponde à toutes les exigences de sécurité.

Mais si les opérations de démantèlement à proprement parler ne sont censées débuter qu’en 2025, la remise en service des deux premiers réacteurs à eau pressurisée paraît très improbable. D’un point de vue technique, les opérations de préparation au démantèlement ont conduit au démontage de nombreux équipements. Certains de ces équipements, comme les rotors des turbines, sont réutilisées dans d’autres centrales nucléaires. Or, si seule la cuve d’un réacteur nucléaire est irremplaçable, le remplacement d’un grand nombre d’éléments devrait faire exploser le coût d’une hypothétique remise en service. Enfin, d’un point de vue administratif, la situation semble également insoluble. Il faudrait à EDF plusieurs années avant d’obtenir une nouvelle autorisation d’exploitation.

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Et si la France construisait de vieux réacteurs nucléaires plutôt que des EPR ?

« C’est dans les vieilles casseroles que l’on fait les meilleures soupes » : le dicton s’appliquerait-il aussi au nucléaire ? Lors de son audition dans le cadre d’une commission d’enquête sur la production et le prix de l’électricité à l’horizon 2035-2050, Jean-Marc Jancovici a suggéré de ne plus construire d’EPR. Selon le très médiatique polytechnicien, nous devrions construire d’anciennes générations de réacteurs dont la conception et la réalisation sont parfaitement maîtrisés. Du moins, le temps d’industrialiser les réacteurs nucléaires de quatrième génération.

Jean-Marc Jancovici devient un habitué des commissions d’enquête ! Après avoir été interrogé, l’année dernière, lors de la commission d’enquête sur la souveraineté énergétique, il a cette fois été auditionné dans le cadre d’une commission portant sur la production, la consommation et le prix de l’électricité à l’horizon 2035-2050. En apportant sa vision de l’avenir de la production d’électricité en France et dans le monde, il a soulevé la question de l’intérêt de construire des réacteurs EPR plutôt que des réacteurs d’ancienne ou de future génération. « Peut-être qu’une des options, c’est de laisser l’EPR au placard pour le moment et de construire des réacteurs comme ceux qui sont actuellement en service ». Selon le scientifique, les réacteurs actuels sont plus simples à construire, tout en respectant l’état de l’art en matière de sécurité grâce à des mises à niveau régulières.

À l’inverse, si les EPR ont été conçus dans une optique de sécurité maximale, leur design complexe rend leur construction fastidieuse, et ralentit leur déploiement. Tous les projets EPR actuels en sont la preuve, multipliant les retards à Flamanville comme à Hinkley Point. Or, toujours selon Jean-Marc Jancovici, l’électrification de nos usages et les objectifs de décarbonation imposent d’accélérer la cadence en matière de puissance nucléaire ajoutée au réseau.

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Sauter la troisième génération de réacteurs pour passer directement à la quatrième

En réalité, selon l’ingénieur, l’enjeu de la filière nucléaire française et internationale réside dans le développement le plus rapide possible de réacteurs de quatrième génération. Selon lui, il serait pertinent de mettre en place un programme Fast Track avec quelques pays concernés pour valider plusieurs designs et démarrer la construction de prototypes dans les plus brefs délais. Cette solution permettrait, toujours selon le scientifique, de pouvoir commencer à déployer des réacteurs de ce type d’ici 10 à 20 ans selon les technologies.

Si les réacteurs de quatrième génération suscitent autant d’intérêt, c’est parce qu’ils pourraient fonctionner avec de l’uranium naturel ou de l’uranium appauvri. Cela permettrait de produire 50 à 100 fois plus d’énergie avec une même quantité de minerai par rapport aux technologies actuelles. Avec cette solution, la France pourrait valoriser jusqu’à 99 % des 250 000 tonnes d’uranium appauvri qu’elle stocke sur son sol, et pourrait ainsi se passer de l’extraction d’uranium pendant plusieurs siècles tout en minimisant la quantité de déchets à stocker.

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Éoliennes et panneaux solaires : seuls espoirs pour réduire immédiatement nos émissions de CO2 ?

Tripler la puissance installée des énergies renouvelables d’ici 2030 semble irréaliste, mais c’est pourtant ce que propose un scénario récent de transition climatique. Celui-ci préconise une part dominante de ces sources renouvelables (du solaire et de l’éolien en particulier) face au nucléaire dans le mix énergétique de 2050, afin d’atteindre rapidement la neutralité carbone.

Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C est l’un des objectifs climatiques fondamentaux adoptés par 195 pays dans le cadre de l’Accord de Paris. Le scénario « Net Zéro » de BloombergNEF (BNEF) reconnaît que relever ce défi sera difficile, mais pas impossible si des actions significatives sont prises immédiatement. Selon les experts de BNEF, les gouvernements doivent se concentrer principalement sur la décarbonation du secteur électrique dans les six prochaines années.

Bien que des progrès considérables aient été réalisés dans la transition énergétique, il est essentiel d’intensifier ces efforts pour assurer une décarbonation efficace. Le rapport préconise une augmentation massive des nouvelles installations solaires et éoliennes, visant à tripler la puissance installée d’ici 2030. Un triplement supplémentaire sera nécessaire d’ici 2050 pour atteindre la neutralité carbone. Ce scénario implique des investissements colossaux estimés à 215 000 milliards de dollars, ainsi que l’utilisation de près de trois millions de kilomètres carrés de terres pour les infrastructures énergétiques, soit 15 fois plus que la superficie exploitée en 2023.

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Une transformation urgente du secteur électrique

Selon le scénario Nez Zéro, les actions menées entre 2024 et 2030 seront cruciales pour établir une trajectoire permettant d’atteindre les objectifs climatiques mondiaux à long terme. La décarbonation d’autres secteurs difficiles à verdir, comme l’aviation et la sidérurgie, devrait ainsi attendre après 2030. Pour ces industries, les technologies à faibles émissions ne sont pas encore développées à une échelle suffisante.

Durant cette période 2024 – 2030, les efforts devraient se concentrer sur la transformation rapide du secteur de l’électricité, avec une priorité donnée aux énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. D’ici 2030, l’ensemble des installations devrait atteindre une puissance de 11 térawatts (TW), soit le triple de la puissance actuellement installée. Les efforts pourraient réduire de 93 % les émissions de carbone du secteur électrique d’ici 2035. Pour compenser les variations de production inhérentes au solaire et à l’éolien, une augmentation des capacités de stockage est également prévue dans le scénario, avec une projection de 4 TW de puissance de batterie d’ici 2050, soit 50 fois plus que la puissance actuelle.

Concernant l’évolution actuelle des énergies solaire et éolienne, les deux technologies semblent suivre une trajectoire en phase avec le modèle de BNEF. Ces énergies ont, en effet, connu une croissance exponentielle au cours de ces dernières années. La capacité solaire a été multipliée par neuf et celle de l’éolienne par trois durant la dernière décennie. L’ONG International Solar Energy Society (ISES) estime même que le solaire pourrait, à lui seul, décarboner l’économie mondiale d’ici 2042 si la tendance actuelle se maintient.

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Un scénario délaissant le nucléaire ?

Le scénario Net Zéro met en évidence un fort accent sur les énergies renouvelables et attribue une part modeste au nucléaire. Pour 2050, l’objectif de puissance installée pour le nucléaire est de seulement 1 TW, contre 31 TW pour le solaire et l’éolien. Cela représente moins de trois fois la puissance nucléaire installée en 2021, qui s’élevait à 395 GW à l’échelle mondiale.

Il faut savoir qu’actuellement, les nouvelles installations photovoltaïques et éoliennes fleurissent à un rythme effréné, contrairement aux nouvelles centrales nucléaires, dont la puissance installée stagne. La faute à un manque d’ambition et des délais de construction bien plus longs que les énergies renouvelables.

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Vente d’Atos : la France va-t-elle perdre le contrôle de ses centrales nucléaires ?

À quelques mois d’un probable rachat d’Atos par un repreneur étranger, les activités stratégiques du géant du numérique sont-elles assurées de rester sous contrôle de l’État français ? Si le doute était permis, les dernières déclarations de Bruno le Maire se veulent plutôt rassurantes, y compris concernant le nucléaire civil. 

Alors qu’EDF vient de récupérer les activités nucléaires de General Electric, la vente d’Atos menace-t-elle la sûreté nucléaire française ? La question est plus que jamais à l’ordre du jour. Le géant français du numérique, qui gère de nombreuses activités stratégiques à l’échelle nationale, fait face à des difficultés financières colossales, avec près de 5 milliards d’euros de dette. Si plusieurs potentiels acheteurs se sont manifestés, aucun n’est français, ce qui pose problème en matière de souveraineté.

Ainsi, lorsque les contours d’une potentielle vente se sont dessinés, le ministère de l’Économie a fait savoir à l’administration d’Atos son intention de sécuriser toutes les activités stratégiques relatives à la Défense nationale, pour éviter qu’elles ne passent sous giron étranger. Parmi ces activités, on peut citer les supercalculateurs associés à la dissuasion nucléaire, ou encore différents produits de cybersécurité. Cependant, rien n’avait été annoncé concernant les activités liées au contrôle commande des centrales nucléaires françaises.

Qu’il s’agisse d’un « oubli » ou d’une question de gestion des priorités, Bruno Le Maire s’est enfin montré rassurant sur le sujet, dans une récente interview sur News. Il a ainsi déclaré qu’ « il n’est pas question que ce contrôle de commandes des centrales nucléaires puisse désormais partir je ne sais trop où, elle doit rester sous le contrôle de la puissance publique », avant d’ajouter qu’il « ferais en sorte que le contrôle-commande des centrales nucléaires, qui aujourd’hui est dans Atos et pas encore dans le périmètre que nous avons sécurisé, soit dans le périmètre (…) qui restera sous le contrôle de la puissance publique. »

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WorldGrid, derrière le pilotage des centrales nucléaires et le compteur Linky

Derrière le contrôle commande des centrales nucléaires, on retrouve WorldGrid, une société spécialisée dans les activités de supervision de la production, du transport et de la distribution de l’énergie. Ses logiciels se retrouvent dans un grand nombre de centrales nucléaires, en France, mais aussi au Royaume-Uni, en Russie et en Chine. Au total, c’est près de 15 % du parc mondial qui est concerné. La société WorldGrid est également derrière les fameux compteurs Linky, devenu l’incontournable compteur communicant de la France. Pour l’heure, deux noms reviennent avec insistance concernant le rachat de WorldGrid, à savoir EDF, mais aussi Assystem, un groupe français spécialisé dans l’ingénierie, principalement dans le domaine du nucléaire.

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Nucléaire : EDF reprend les activités de General Electric

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Du changement dans le domaine du nucléaire. À compter du 31 mai 2024, EDF reprend la gestion des activités du géant américain General Electric. L’accord est finalisé depuis deux ans mais il a tardé à être appliqué.

Du changement dans le secteur du nucléaire

La reprise par EDF des activités nucléaires de General Electric est désormais officielle. Annoncée en 2022, cette acquisition se concrétise enfin le 31 mai 2024. Le président Emmanuel Macron confirme la nouvelle dans un entretien accordé au groupe de presse EBRA. Par ailleurs, le chef de l’État précise que l’opération inclut la maintenance et la fabrication des turbines Arabelle. Ces dernières sont essentielles pour les centrales nucléaires. En effet, elles sont produites à Belfort, et sont réputées pour leur puissance et leur efficacité. Ces turbines équipent notamment l’EPR de Flamanville, l’un des réacteurs les plus avancés au monde.

La réalisation de cette transaction assure la pérennité de cette activité stratégique. De fait, il s’agit d’un véritable symbole de l’ingénierie française. Bien que le montant de l’accord reste secret, Emmanuel Macron souligne que toutes les problématiques géopolitiques, notamment l’obtention des licences américaines nécessaires, sont résolues. Cette acquisition est comme un grand pas pour la France dans sa stratégie de relance du nucléaire, selon le Président de la République.

Perspectives et enjeux pour l’avenir

L’annonce de cette acquisition est un soulagement pour les salariés de Belfort, même si elle soulève des questions sur l’avenir de l’entité industrielle. Les syndicats entendent des clarifications sur les projets industriels et les investissements dans le futur.

Cette opération intervient dans un contexte de relance nucléaire en France, avec un plan ambitieux pour construire jusqu’à 14 nouveaux réacteurs de type EPR2. Ainsi, cette expansion vise à renforcer l’indépendance énergétique du pays et à répondre aux défis climatiques en réduisant les émissions de CO2. Le président indique que de nouvelles annonces arrivent pour préciser la stratégie nucléaire française et la rendre encore plus ambitieuse.

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Comment économiser jusqu’à 600 euros sur votre facture d’électricité en Juin 2024

Comment économiser jusqu’à 600 euros sur votre facture d’électricité en Juin 2024

Face à la hausse continue des prix de l’électricité, de nombreux consommateurs cherchent à réduire leur facture énergétique. En Juin 2024, plusieurs fournisseurs proposent des offres attractives permettant de réaliser des économies significatives. Cet article examine les offres les plus avantageuses disponibles ce mois-ci, tant en option Base qu’en option Heures Pleines/Heures Creuses (HPHC).

Les meilleures offres en option Heures Pleines/Heures Creuses

En Juin 2024, Mint Énergie se distingue comme le fournisseur le plus compétitif en option Heures Pleines/Heures Creuses. Avec son offre Online & Green, le prix du kWh est de 0,1577 € en Heures Creuses et 0,2039 € en Heures Pleines. Cette offre permet de réaliser jusqu’à 317 euros d’économies par an par rapport au tarif réglementé (TRV).

Alterna suit de près avec un prix du kWh de 0,1596 € en Heures Creuses et 0,2064 € en Heures Pleines. Quant à OHM Énergie, son offre Ultra Eco propose un prix du kWh de 0,1646 € en Heures Creuses et 0,2132 € en Heures Pleines. Ces fournisseurs permettent des économies substantielles, réduisant ainsi la charge financière des foyers.

Les meilleures offres en option Base

Pour ceux qui préfèrent l’option Base, où le prix du kWh est identique toute la journée, Ekwateur offre le tarif le plus avantageux. Avec un prix du kWh à 0,1811 € et un abonnement annuel de 197,99 €, cette offre permet de réaliser jusqu’à 355 euros d’économies par an.

Mint Énergie propose une alternative compétitive avec un prix du kWh de 0,1831 € et le même coût d’abonnement que celui d’Ekwateur. Cette offre permet une économie annuelle de 344 euros. Alterna, avec son offre Électricité verte 100% française, affiche un prix du kWh de 0,1883 € et un abonnement de 168,24 €, offrant une économie annuelle de 321 euros.

OHM Énergie et La Bellenergie complètent le classement des offres les plus économiques. OHM Énergie, avec un prix du kWh de 0,1927 € et un abonnement de 165,58 €, permet d’économiser 301 euros par an. La Bellenergie propose une offre avec un prix du kWh de 0,1991 € et un abonnement de 149,88 €, permettant une économie de 299 euros par an.

Conclusion

Choisir le bon fournisseur d’électricité peut avoir un impact significatif sur votre budget. En Juin 2024, des fournisseurs comme Mint Énergie, Ekwateur, Alterna, OHM Énergie et La Bellenergie offrent des tarifs compétitifs qui peuvent réduire votre facture annuelle jusqu’à 600 euros. Il est essentiel de comparer les offres et de choisir celle qui correspond le mieux à votre consommation et à vos préférences pour maximiser vos économies.

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Nucléaire : trop peu de demande d’électricité, EDF coupe un réacteur

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Dans un communiqué publié mardi 28 mai 2024, EDF a annoncé l’arrêt temporaire d’un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) en raison d’une demande d’électricité trop faible.

 

 

Un troisième arrêt d’EDF depuis le début de l’année 2024

EDF a arrêté l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Golfech le mardi 28 mai 2024. La faible demande en électricité a motivé cette décision. « Mardi 28 mai, vers 12 h 30, l’unité de production n° 2 de la centrale de Golfech a été mise à l’arrêt afin d’adapter la production d’électricité d’EDF à la faible demande ponctuelle en électricité », précise le communiqué de l’entreprise. L’unité de production n°1 continue de fonctionner normalement, tient à préciser EDF.

 

Aucune inquiétude à avoir donc : depuis le début de l’année 2024, c’est la troisième fois que l’unité de production n°2 est mise à l’arrêt pour des raisons similaires. Les précédents arrêts ont eu lieu les 13 avril et 7 mai 2024. Chaque fois, l’arrêt a duré environ 24 heures. La baisse de la demande en électricité entraîne une chute des prix de vente, ce qui pousse EDF à ajuster ponctuellement sa production pour éviter une surabondance d’offre sur le marché, souligne le communiqué.

 

Une opération de maintenance et une expansion prévue

Malgré ces arrêts temporaires, l’avenir de la centrale de Golfech semble se diriger vers une expansion. Le 14 mars 2024, les élus locaux ont voté à l’unanimité pour la construction de deux nouveaux réacteurs.

En parallèle, EDF veille à maintenir une communication transparente avec le public. En outre, et comme la précisé le responsable communication du CNPE (centre nucléaire de production d’électricité) de Golfech, EDF utilise ces périodes d’arrêt pour effectuer des opérations de maintenance : « Cet arrêt de courte durée sera mis à profit pour procéder à une opération de maintenance sur un circuit de l’alternateur, situé en salle des machines, dans la partie non nucléaire des installations.»

 

 

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Construire de nouvelles centrales nucléaires en Belgique ? Ce n’est pas impossible

La position de la Belgique vis-à-vis du nucléaire a connu des rebondissements ces 20 dernières années. Alors qu’une décision vient d’être prise au sujet de l’avenir de l’atome dans le pays, les prochaines élections pourraient relancer le débat.

Les relations de notre voisin belge avec le nucléaire sont faites de hauts et de bas depuis 2003. À cette date, il était prévu de faire sortir le pays de l’atome d’ici 2025. Ainsi, sur les sept réacteurs présents sur le territoire, la Belgique en a arrêté deux en 2022 et 2023. Puis, il a été question de prolonger de dix ans le fonctionnement de deux réacteurs qui devaient initialement être déconnectés du réseau en 2025.

L’avenir de l’atome est-il relancé en Belgique ?

Fin 2023, l’avenir de l’atome semblait enfin se stabiliser en Belgique lorsqu’un accord a été signé entre l’État et Engie qui gère le parc nucléaire belge. Ce pacte prévoit notamment de prolonger l’activité de deux réacteurs jusqu’en 2036. Mais à la faveur des élections législatives, régionales et européennes qui se tiendront le 9 juin prochain, la question du nucléaire revient sur le tapis. Trois médias belges, la RTBF, la VRT et La Libre se sont en effet associés à deux universités pour mettre en place un test en ligne qui permet de synthétiser les réponses des partis politiques à un certain nombre de questions. Les partis ont ainsi dû se positionner sur la mesure suivante : « le prochain gouvernement doit décider de construire une nouvelle centrale nucléaire ». Et les réponses sont divisées.

Dans le rang des partis francophones favorables à une telle mesure, on retrouve le MR (mouvement réformateur), les Engagés et le parti DéFI même si les deux derniers sont plutôt favorables au développement des centrales fonctionnant grâce à de petits réacteurs modulaires (SMR). Il s’agit des réacteurs de nouvelle génération, moins puissants que les réacteurs classiques, mais moins onéreux et plus faciles à fabriquer. C’est en fait le MR qui se montre le plus favorable à la construction de nouvelles centrales classiques, arguant du fait que c’est un moyen de production qui permet de remplacer les centrales au gaz et d’éviter le rejet de tonnes de CO2. En effet, il faut savoir qu’avec l’abandon du nucléaire en Belgique, le pays mise sur le gaz pour remplacer ses réacteurs, en association avec le développement des énergies renouvelables.

Des opinions divergentes sur le nucléaire selon les partis politiques belges

Du côté des partis francophones anti-nucléaires, se trouvent le parti écologiste « écolo » ainsi que le parti socialiste (PS) et le Parti du Travail de Belgique (PTB). Les écologistes sont fermement opposés au nucléaire et demandent d’en sortir dès que possible, justifiant leur position de la manière suivante « pourquoi choisir une énergie sale, dangereuse et bien plus chère alors que des alternatives existent ? ». Le PS reconnaît l’intérêt de poursuivre les recherches sur les petits réacteurs, mais préfère surtout augmenter les investissements en faveur des énergies renouvelables. Enfin, le PTB propose de prolonger les réacteurs actuels plutôt que de construire de nouvelles centrales. Le parti veut aussi investir dans les énergies renouvelables et poursuivre la recherche dans le nucléaire.

À savoir que du côté des partis flamands, on note également une division des points de vue. Seul le parti écologiste flamand Groen s’oppose à la construction de nouvelles centrales alors que les autres partis flamands se montrent soit favorables, soit plus ouverts à cette proposition.

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Paradis de l’hydroélectricité, la Norvège s’intéresse à l’énergie nucléaire

La Norvège va-t-elle céder au chant des sirènes du nucléaire ? C’est de plus en plus probable. Outre un soutien public grandissant, le pays vient de lancer une enquête pour étudier un possible recours à l’atome afin d’accélérer la décarbonation du pays. 

Le ministère norvégien de l’Énergie vient de lancer une enquête publique portant sur une potentielle intégration de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique de la Norvège. L’enquête vise à montrer en quoi l’énergie nucléaire pourrait répondre aux besoins énergétiques de la Norvège d’ici une vingtaine d’années, et devra décrire les contours d’un programme nucléaire norvégien en abordant les thématiques de la sécurité énergétique, ou encore de la gestion des déchets nucléaires. Cette enquête surprend de prime abord, elle témoigne d’une ouverture de plus en plus marquée du pays pour l’énergie atomique.

Selon un sondage Ipsos, ce soutien au nucléaire est ainsi passé de 2 % en 2017 à 29 % à l’heure actuelle.  Cette tendance marque un changement de mentalité dans un pays qui n’a jamais eu de centrale nucléaire commerciale. Seuls quelques réacteurs de recherche ont été mis en service depuis les années 1960. Si les résultats de cette enquête ne sont attendus que dans deux ans, certains acteurs industriels norvégiens sont déjà dans les starting-blocks. C’est notamment le cas du développeur Norsk Kjernekraft, qui projette de construire deux réacteurs SMR dans les villes d’Heim, et d’Aure, pour une puissance totale de 1,5 GW.

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La Norvège émet plus de CO2 qu’on ne le pense

La Norvège brille par un mix électrique exceptionnellement bas-carbone, grâce à la prédominance de l’énergie hydraulique qui produit 88,1 % (chiffre de 2022) de l’électricité du pays. Elle est suivie par l’éolien avec 10,1 %, tandis que les centrales thermiques jouent un rôle anecdotique, en fournissant 1 % de l’électricité du pays. Malgré ce mix électrique, le pays n’est pas exempt d’émissions de CO2. Son mix énergétique est, lui, dominé à 54 % par les énergies fossiles. La part d’énergie fossile y est plus importante qu’en France. De plus, la consommation d’énergie primaire par habitant y est 63 % plus élevée qu’en France.

Associé à sa production hydroélectrique, le recours au nucléaire permettrait à la Norvège d’accélérer l’électrification des usages, et en particulier du transport. Sur ce secteur, le pays est déjà un exemple du genre avec plus de 100 000 immatriculations de voitures électriques en 2022, soit 82 % des voitures neuves vendues cette année-là.

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Nucléaire : comment le manque de piscines risque d’asphyxier les centrales françaises

Fréquemment évoquée par les opposants au nucléaire, la question de la gestion des déchets demeure l’un des défis majeurs de l’industrie. Tandis que les éléments hautement radioactifs seront stockés en couche géologique profonde, d’autres matériaux valorisables s’accumulent dans d’immenses piscines de l’usine de retraitement du combustible de la Hague. En 2023, ces installations étaient remplies à 97 %. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) met ainsi en garde contre le risque de saturation de ces bassins en cas d’aléas.

Après utilisation dans les réacteurs nucléaires, les combustibles usés sont d’abord stockés pour refroidissement dans les piscines des réacteurs pendant plusieurs années. Par la suite, ils sont transférés dans les usines de retraitement d’Orano, à La Hague ou à Marcoule. Ils sont alors transformés en des combustibles appelés « MOX » (mélange d’oxyde de plutonium et d’uranium) qui sont réutilisés par EDF pour alimenter d’autres réacteurs. Cependant, les combustibles MOX usés ne peuvent pas être de nouveau recyclés (du moins, pas encore à une échelle industrielle). Ils sont donc stockés dans des piscines spécifiques dans l’usine de La Hague. Ces bassins reçoivent environ une centaine de tonnes de ces matériaux par an, et à la fin de l’année 2023, ils en contenaient plus de 10 125 tonnes. La saturation de ces piscines représente une préoccupation constante pour l’ASN, car un manque d’espace pour stocker les déchets pourrait potentiellement conduire à l’arrêt des réacteurs.

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Nos réacteurs risquent-ils l’arrêt forcé ?

En 2020, Orano avait évalué que les piscines disposaient encore de 200 emplacements, suffisants pour environ dix années d’entreposage. Leur saturation était donc anticipée vers la fin de cette décennie. Face à cette échéance, EDF a déjà lancé le projet de construction d’une nouvelle piscine, qui ne sera cependant opérationnelle qu’en 2034. Pour pallier la contrainte temporaire, Orano explore plusieurs solutions afin de retarder la saturation. Une des méthodes envisagées est la densification. Déjà approuvée par l’ASN, cette technique consiste à remplacer les paniers actuels (contenant les combustibles usés) par des modèles plus compacts, augmentant ainsi la capacité des bassins de 3 600 tonnes supplémentaires. L’entreposage à sec est également considéré comme une alternative viable.

Malgré ces initiatives, l’ASN reste préoccupée par les risques élevés d’un arrêt forcé des réacteurs en cas d’imprévus. De plus, des difficultés sont rencontrées dans le processus de recyclage de l’usine alors que certains des combustibles MOX sont inutilisables. Ces derniers doivent être stockés directement dans l’eau, augmentant la quantité de combustibles entreposés au-delà des prévisions.

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Une saturation désormais reportée à 2040

Initialement prévu entre 2025 et 2035, l’arrêt de 12 réacteurs nucléaires de 900 MWe alimentés par des combustibles MOX a été reporté par le gouvernement français. Cette décision influence directement la gestion des déchets nucléaires à Orano la Hague, car elle repousse la perspective de saturation des piscines, qui est désormais prévue pour 2040. En prolongeant l’exploitation des réacteurs, les combustibles MOX usés restent dans les réacteurs plus longtemps pour y être refroidis. Leur retrait s’effectue ainsi de manière progressive, et leur accumulation dans les piscines d’entreposage se fait en un rythme plus lent. Si les réacteurs avaient été arrêtés comme initialement envisagé, les combustibles usés devraient être immédiatement retirés et stockés.

Parallèlement, Orano pourrait avoir progressé dans l’industrialisation de la production de combustibles MOX multirecyclé (MR) d’ici la nouvelle échéance. Ce type de combustible, destiné aux futurs EPR 2, fait l’objet de recherches depuis 2017 en vue de développer un procédé de multirecyclage à grande échelle. Un assemblage test du MOX MR est prévu pour être introduit dans un réacteur à eau pressurisée entre 2025 et 2028. Néanmoins, l’ASN reste toujours sur sa position malgré le changement, et rappelle que l’installation de nouvelles capacités de densification et d’entreposage à sec doit rester une « priorité de premier ordre ».

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Nucléaire : des milliers d’emplois à pourvoir chez EDF en 2024

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EDF annonce une vague de recrutements en 2024 avec 10 000 nouveaux emplois en CDI, dont 4 500 dans le secteur nucléaire. Cette initiative vise à répondre aux besoins croissants de compétences et à soutenir les projets énergétiques majeurs du groupe.

Des CDI également disponibles dans les énergies renouvelables

EDF, le géant de l’électricité en France, se prépare à embaucher massivement en 2024. Avec 10 000 nouvelles recrues en CDI, dont 4 500 postes destinés au nucléaire, l’entreprise répond à un besoin urgent de main-d’œuvre qualifiée. Jérémy Houstraëte, directeur de l’emploi chez EDF, précise : « On s’inscrit dans la durée, c’est-à-dire que, les prochaines années, on envisage des chiffres au-delà des 10 000 CDI ». Au total, EDF vise près de 20 000 recrutements, incluant alternants et stagiaires. Ces efforts illustrent l’engagement de l’entreprise à moderniser et renforcer ses infrastructures tout en anticipant la transition énergétique.

Le nucléaire est au cœur des priorités de recrutement. Avec des besoins pressants en ingénierie, soudure, tuyauterie et chaudronnerie, EDF doit prolonger la durée de vie de ses centrales existantes. Mais de plus, l’entreprise doit aussi lancer la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2, un projet phare annoncé par Emmanuel Macron. Selon un rapport du Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (Gifen), la filière devra recruter en moyenne 10 000 personnes par an d’ici à 2033 pour répondre à la croissance d’activité et remplacer les départs en retraite.

EDF prépare le recrutement pour les réacteurs EPR2

Outre le nucléaire, EDF diversifie ses embauches dans les énergies renouvelables et les services énergétiques. En 2024, l’entreprise projette jusqu’à 1 000 nouveaux CDI dans l’hydraulique et les filiales comme EDF Renouvelables et EDF ENR. De plus, 3 000 postes seront ouverts dans les services énergétiques, principalement chez Dalkia, et 1 500 dans les réseaux, notamment chez Enedis. Cette stratégie globale reflète une volonté d’équilibrer les investissements entre les énergies traditionnelles et les solutions durables, favorisant ainsi une transition énergétique harmonieuse et durable.

EDF doit toutefois garantir que ses nouveaux employés disposent des connaissances techniques nécessaires pour opérer dans un secteur en constante évolution. Les initiatives de formation sont donc essentielles pour préparer les recrues aux exigences complexes de l’industrie nucléaire et des énergies renouvelables. La capacité d’EDF à attirer et à retenir des talents qualifiés sera déterminante pour le succès de ses projets à long terme, assurant ainsi la stabilité et la durabilité de ses opérations énergétiques.

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Pollution : la France a émis deux fois moins de CO2 en 2023

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Le Premier ministre, Gabriel Attal, a dévoilé les premiers chiffres du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa) concernant la baisse de CO2 de la France en 2023 lors d’un meeting en Mayenne le mercredi 22 mai 2024. Celle-ci s’est avérée meilleure que prévu. 

 

 

La France a réduit ses émissions de CO2 de 5,8 % en 2023

Selon les données du Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique), les émissions de CO2 de la France ont diminué de 5,8 % en 2023 par rapport à 2022, année qui enregistrait pour sa part une baisse de 2,7 %. Une bonne nouvelle donc, d’autant plus du fait que le Citepa tablait sur une réduction de 4,8 % en mars 2024.

Selon les déclarations du Premier ministre, cette diminution représente environ 23 millions de tonnes de CO2 en moins par rapport à 2022. Gabriel Attal n’a pas manqué de souligner les actions du gouvernement pour atteindre ses objectifs environnementaux en déclarant que la France n’a « de leçons à recevoir de personne en matière d’efficacité écologique et environnementale ». Si les ONG environnementales ne semblent pas partager l’enthousiasme du gouvernement, ce dernier semble assez confiant dans l’atteinte de ses objectifs environnementaux, qui consistent à réduire de moitié les émissions de CO2 de la France d’ici à 2030, et à atteindre la neutralité carbone en 2050.

Les secteurs clés de la baisse des émissions de CO2

Plusieurs secteurs ont joué un rôle déterminant dans cette réduction des émissions de CO2 en France en 2023. Tout d’abord, la reprise de la production d’énergie nucléaire, notamment via la remise en service de plusieurs centrales nucléaires, qui a permis de diminuer la dépendance aux énergies fossiles et de produire de l’électricité décarbonnée.

Ensuite, le développement des énergies renouvelables, notamment avec l’expansion des parcs éoliens et solaires, mais aussi les divers programmes de rénovation énergétique qui ont permis d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Enfin, le secteur des transports grâce au déploiement progressif des voitures électriques.

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Sureté nucléaire : la loi pour la fusion des autorités de contrôle promulguée

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La loi fusionnant l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en une nouvelle entité, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), a été promulguée. Cette réforme, visant à fluidifier les décisions pour répondre aux ambitions nucléaires de la France, entrera en vigueur en janvier 2025, malgré de nombreuses contestations et débats.

Une réforme vivement contestée

Promulguée après un rejet final du Conseil constitutionnel pour un ultime recours, la loi du 21 mai 2024 crée l’ASNR, issue de la fusion de l’ASN et de l’IRSN. Ce rapprochement, initié en février 2023, vise à améliorer la gouvernance de la sûreté nucléaire pour soutenir la relance de la filière nucléaire française. Cependant, cette réforme a été vivement contestée par des parlementaires de gauche et indépendants, ainsi que par de nombreux experts et associations. Ils redoutent une perte d’indépendance des experts et une opacité dans les décisions, critiquant la remise en cause du système dual actuel qui sépare l’expertise de la décision.

Le gouvernement a expliqué que cette réforme vise à adapter la gouvernance nucléaire aux nouvelles ambitions de la France. Il s’agit notamment de la construction de nouveaux réacteurs, dont six EPR de deuxième génération. Pour ce faire, il est nécessaire de “fluidifier” les décisions et d’optimiser les processus de gouvernance. La loi prévoit que le futur règlement intérieur de l’ASNR organise précisément le rapprochement des deux organismes, fixant les modalités de distinction entre les agents chargés d’expertiser les dossiers et ceux prenant les décisions finales.

Nucléaire : un organigramme va devoir être dessiné

La fusion de l’ASN et de l’IRSN soulève des questions quant aux moyens prévisionnels humains, techniques et financiers nécessaires pour la nouvelle entité. Avant le 1ᵉʳ juillet 2024, le gouvernement doit remettre un rapport au Parlement, élaboré avec les acteurs concernés, pour évaluer ces besoins. En termes d’effectifs, l’ASN emploie actuellement environ 530 agents et l’IRSN 1 740 agents, dont une partie sera transférée à la Défense et au CEA. La loi prévoit également la nomination d’un “préfigurateur” pour anticiper l’organigramme de la future organisation et arbitrer les désaccords existants entre l’IRSN et l’ASN.

La mise en œuvre de cette réforme doit faire face à un calendrier serré et à des défis importants. Les syndicats, notamment l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE CGC de l’IRSN, ont exprimé leur détermination à relever ce défi pour assurer la continuité des activités dès le 1ᵉʳ janvier 2025. Ils demandent la nomination rapide d’un préfigurateur neutre pour faciliter la réorganisation. Le rapport gouvernemental devra évaluer la faisabilité de cette nomination et des moyens nécessaires pour que l’ASNR puisse fonctionner efficacement et répondre aux exigences de la sûreté nucléaire.

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Réseau électrique : le Vietnam demande aux industriels de réduire leur consommation

Réseau électrique : le Vietnam demande aux industriels de réduire leur consommation

Le Vietnam a demandé, mardi 21 mai 2024, à plusieurs industriels, dont Foxconn, de réduire leur consommation d’électricité pour alléger le réseau national et éviter les coupures pendant les mois de fortes chaleurs.

Le Vietnam veut alléger son réseau électrique

Le Vietnam compte bien profiter du contexte international défavorable à la Chine pour garder, mais aussi attirer un maximum de nouveaux investisseurs sur son sol. Néanmoins, son réseau électrique a essuyé plusieurs coupures au cours de l’année 2023, entraînant des pertes de 1,4 milliard de dollars, ce qui correspond à environ 0,3 % du PIB du Vietnam.

De ce fait, et pour prévenir de prochaines pannes avec l’arrivée des fortes chaleurs, les autorités vietnamiennes ont demandé à plusieurs grands industriels de réduire leur consommation d’électricité. Aucune liste n’a été publiée, mais selon nos confrères de Zonebourse, Foxconn y figure. Le gouvernement vietnamien a demandé, sans obligation, au premier producteur mondial de produits électroniques en sous-traitance de réduire de 30 % sa consommation d’énergie pour ses six usines situées dans le nord du pays.

 

Maintenir son attractivité pour les investisseurs

Le Vietnam attire de plus en plus d’entreprises qui cherchent à diversifier leur production hors de Chine, notamment en raison des tensions commerciales avec les États-Unis. En ce sens, le Premier ministre Pham Minh Chinh a assuré en mars 2024 que les pénuries d’électricité ne se reproduiraient plus. Dans cette optique, il a reporté les travaux de maintenance prévus dans les centrales à charbon et électriques afin d’assurer que le réseau électrique puisse suivre la demande pendant les mois de fortes chaleurs.

Cependant, les chambres de commerce étrangères, notamment la KoCham de Corée du Sud, ont déjà exprimé des inquiétudes quant à la fiabilité de l’approvisionnement en électricité du Vietnam, et signalé des retards dans les investissements en semi-conducteurs. Les autorités vietnamiennes, telles que la Bac Giang Power Company, collaborent avec les industriels pour mettre en œuvre des économies d’énergie et éviter de futures pénuries. Pour répondre à ces défis, le gouvernement mise en grande partie sur une augmentation des importations de charbon pour stabiliser la situation, maintenir l’attractivité du Vietnam pour les investisseurs étrangers, et assurer un réseau électrique stable.

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Hydrogène vert : le gouvernement est hors sol pour l’Académie des sciences

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Le rapport du 9 avril 2024 de l’Académie des sciences s’apparente à une véritable douche froide pour les ambitions du gouvernement pour l’hydrogène vert.

 

Des ambitions démesurées pour l’hydrogène vert

Le gouvernement français avait un plan bien ambitieux pour développer l’hydrogène vert. Emmanuel Macron avait annoncé dès 2021 une enveloppe de 2 milliards d’euros pour accélérer le développement de la filière hydrogène, enveloppe qui a par la suite été augmentée de 9 milliards d’euros dans le cadre du Plan France 2030. 

Cependant, l’Académie des sciences a sévèrement critiqué ce plan. Selon Marc Fontecave, professeur au Collège de France et co-auteur du rapport, celui-ci est tout simplement « irréalistes » déclare-t-il dans un entretien accordé au Point, notamment du fait que la production d’hydrogène propre nécessite une quantité colossale d’électricité. Comme le rappelle l’institution scientifique française : pour produire un million de tonnes d’hydrogène vert, il faut environ 55 TWh d’électricité, soit l’équivalent de 5 réacteurs nucléaires EPR de 1 600 MW chacun. Partant de ce constat, atteindre l’objectif de 4 millions de tonnes d’hydrogène vert en 2035 tel que fixé par le Plan France 2030 nécessiterait 20 réacteurs supplémentaires. Si la production d’hydrogène vert s’appuyant sur l’éolien offshore, celle-ci exigerait la création de 36 à 40 nouveaux parcs d’ici 2035 pour répondre à l’objectif du gouvernement. Sans objectifs crédibles, et qui de fait, risquent de ne pas être atteints, le citoyen pourrait être amené à « considérer que les gens à la tête des affaires sont soit des incompétents, soit des menteurs », avertit Marc Fontecave.

 

Des défis qui nécessitent pragmatisme et priorisation

Outre les défis techniques, le rapport souligne les contraintes économiques que pose la fabrication d’hydrogène décarboné. Aujourd’hui, l’hydrogène est majoritairement produit à partir de méthane, un procédé polluant mais économiquement viable avec un coût qui avoisine 1 à 2 euros par kilogramme. A contrario, l’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau, coûte entre 4 et 8 euros par kilogramme, ce qui constitue, de fait, le principal frein pour les investisseurs.

L’Académie des sciences recommande donc de recentrer les efforts sur des objectifs réalistes et prioritaires. Les milliards alloués au plan hydrogène manquent d’arbitrage, déplorent les scientifiques. Marc Fontecave va même plus loin. Pour reprendre ses propos tenus dans les colonnes du Point, selon lui, « aujourd’hui, les milliards du plan France Relance se dispersent sur des dizaines de projets sans avenir, dont l’impact climatique sera ridicule ». Pour un développement crédible et cohérent de la filière hydrogène, l‘Académie des sciences préconise au gouvernement de prioriser ses actions vers la décarbonation de l’hydrogène gris actuel et de cibler les secteurs où l’hydrogène est indispensable, comme la production d’acier et de ciment, ainsi que certains transports lourds. Le conseil des scientifiques enjoint par ailleurs l’exécutif à soutenir les projets d’exploration d’hydrogène naturel, à augmenter les capacités de production d’électricité bas carbone et à continuer à investir dans la recherche pour améliorer les technologies existantes.

 

 

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Nouveau record : voici le réacteur nucléaire le plus productif de l’histoire de l’humanité

Jamais un réacteur nucléaire avait produit autant d’électricité en une seule année. Le réacteur n°2 de la centrale de Taishan (Chine), de type EPR, a battu un record absolu de production. En 2023, celui-ci a été capable de produire 12,8 TWh d’électricité grâce à un excellent facteur de charge. Ce record pourra-t-il être battu, dans les années à venir, par Flamanville, l’unique EPR français ?

Décidément, le réacteur n°2 de la centrale de Taishan multiplie les records. L’EPR a battu, en 2023, le record de production d’électricité par un réacteur nucléaire avec 12 884,1 TWh. Un record qui lui appartenait déjà, puisqu’il était parvenu à produire 12 454,8 GWh d’électricité en 2020, dès sa deuxième année d’exploitation. Ce record de production a été rendu possible grâce à un facteur de charge remarquable de 88,6 %.

Avec ses performances, Taishan 2 apporte une lueur d’espoir la filière des EPR dont les difficultés se sont enchaînées avant même le début du chantier du premier EPR, en août 2005. Les différents chantiers internationaux ont cumulé les incidents, engendrant un retard de 9 ans pour le réacteur finlandais de Olkiluoto 3, et 12 ans pour Flamanville. Au Royaume-Uni, les deux réacteurs en construction de la centrale Hinkley Point affichent déjà un retard de 4 ans sur le planning initial.

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Flamanville pourra-t-il faire mieux ?

Pour l’heure, difficile de savoir si ce record pourra être battu. Les différents EPR construits à travers le monde affichent tous une puissance quasiment équivalente. Ainsi, dans les années à venir, les records de production annuels devraient principalement se jouer sur les conditions opérationnelles de chaque réacteur, et sur leur gestion. À titre d’exemple, Taishan 1, mis en service seulement quelques mois avec Taishan 2, n’a jamais dépassé les 12 TWh de production à cause de nombreuses défaillances, l’empêchant de fonctionner à pleine puissance sur de longues périodes. Depuis sa mise en service, il affiche un facteur de charge de seulement 48,6 % contre 77,7 % pour Taishan 2. Du côté de Flamanville, espérons que la mise en service signe la fin des difficultés, et puisse fonctionner avec un facteur de charge élevé. Toutefois, un premier arrêt pour maintenance prévu fin 2025 l’empêchera de revendiquer un facteur de charge élevé lors des premières années de fonctionnement.

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