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La communauté demande (encore) à Oracle de libérer la marque JavaScript

TM.js
La communauté demande (encore) à Oracle de libérer la marque JavaScript

Dans une lettre ouverte, plusieurs développeurs influents demandent à Oracle de placer dans le domaine public la marque JavaScript. Faute de réponse de l’éditeur, ils menacent de déposer une demande en annulation, motivée par un abandon, auprès du bureau américain des brevets.

 « Cher Oracle, vous avez depuis longtemps abandonné la marque JavaScript, ce qui est à l’origine d’une confusion et d’une perturbation généralisées et injustifiées », attaquent les auteurs de cette lettre ouverte adressée au siège de l’éditeur américain.

Parmi les premiers cosignataires figurent Brendan Eich, créateur du langage JavaScript, Ryan Dahl, créateur de Node.js, ainsi qu’une dizaine de personnalités influentes de la communauté des développeurs. Distribuée sous la forme d’une pétition, la lettre ouverte compte aujourd’hui près de 11.500 signatures qui, toutes, réclament à Oracle le transfert de la marque JavaScript vers le domaine public.

Abandon de marque ?

Principal argument avancé : Oracle, qui a hérité de la marque JavaScript dans la corbeille liée au rachat de Sun Microsystems en 2009, n’en fait aucun usage, alors que le langage du même nom est devenu un nom générique, qui compte des millions d’adeptes dans le monde, sans aucun lien avec Oracle, ou ses produits.

« Oracle n’a jamais proposé sérieusement un produit appelé JavaScript », affirment les auteurs. Ils soulignent que l’éditeur dispose bien de quelques composants à son catalogue, comme la bibliothèque JavaScript Extension Toolkit (JET) ou l’environnement d’exécution GraalVM, mais estiment anecdotique la portée de ces derniers au regard de l’envergure des ressources JavaScript disponibles sur le marché.

« L’utilisation par Oracle de JavaScript dans GraalVM et JET ne reflète pas un usage réel de la marque. Ces liens ténus ne satisfont pas à l’exigence d’un usage constant et réel dans le commerce », attaquent les cosignataires.

Deux ans après une première lettre ouverte restée sans réponse, ils menacent cette fois Oracle d’intenter une procédure en abandon auprès de l’USPTO, le bureau américain des brevets. « Cette fois, il est temps de prendre des mesures actives pour ramener la marque JavaScript dans le domaine public auquel elle appartient ».

« Use it or lose it  » 

La non-utilisation d’une marque et son évolution en un terme générique font effectivement des motifs qui, selon l’article 1127 du code américain de la propriété intellectuelle, peuvent justifier l’abandon d’une marque déposée.

Pour les signataires de la lettre, l’ensemble de la communauté profiterait de cette libération, alors que tous les acteurs s’interdisent aujourd’hui d’utiliser le nom JavaScript dans leurs produits par peur de poursuites, à commencer par le comité de standardisation ECMA. « Le langage de programmation le plus populaire au monde ne peut même pas avoir un événement à son propre nom », regrettent-ils.

Oracle, connu pour défendre farouchement sa propriété intellectuelle en justice, n’a pour l’instant pas donné suite à la publication de cette lettre. « Contrairement aux détenteurs de marques habituels qui protègent leurs marques en percevant des droits de licence ou en appliquant des restrictions d’utilisation, Oracle a laissé le nom JavaScript être utilisé par n’importe qui. Cette inaction renforce l’argument selon lequel la marque a perdu sa signification et est devenue générique », estime Ryan Dahl.

Clara Chappaz, de la French Tech au secrétariat d’État à l’IA et au numérique

Clara Chappaz, de la French Tech au secrétariat d’État à l’IA et au numérique

Directrice de la mission French Tech depuis trois ans, Clara Chappaz a été nommée samedi secrétaire d’État à l’Intelligence artificielle et au Numérique. Traditionnellement sous tutelle de Bercy, son portefeuille est désormais rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Sept mois après la nomination de Marina Ferrari, c’est désormais Clara Chappaz qui portera les enjeux liés au numérique au sein du gouvernement Barnier, avec la responsabilité d’un portefeuille remanié à deux égards. D’abord, son périmètre, qui couvre désormais « l’Intelligence artificielle et le Numérique ». Ensuite, son ministère de tutelle : alors que le numérique était traditionnellement rattaché à l’Économie, Clara Chappaz se voit placée sous la houlette de Patrick Hetzel, nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

« Après 3 années à diriger La French Tech au sein du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, je suis ravie de poursuivre mon engagement au service de l’action publique sur ces sujets majeurs que sont le numérique et l’intelligence artificielle », s’est réjouie l’intéressée dimanche sur LinkedIn, dans un post dont les commentaires, nombreux, soulignent à quel point Clara Chappaz est bien identifiée dans l’écosystème des startups et de l’entreprenariat.  

Un profil « startup nation »

À 35 ans, Clara Chappaz dirigeait en effet depuis trois ans la « mission French Tech », un établissement de 25 agents, rattaché à la Direction Générale des Entreprises et chargé d’animer l’ensemble du réseau French Tech en France et à l’international. Fille de l’entrepreneur à succès Pierre Chappaz (Kelkoo, Teads), elle a précédemment passé trois ans au sein du comité de direction de Vestiaire Collective, une plateforme en ligne dédiée à la mode de seconde main, auréolée du statut de licorne (valorisation supérieure à un milliard d’euros) en 2021.

À la différence de ses prédécesseurs, Clara Chappaz est nouvelle en politique, même si son poste à la French Tech dépendait de Bercy. Elle affiche dans le même temps un profil très « startup nation », qui rappelle plus Mounir Mahjoubi et Cédric O que Marina Ferrari ou Jean-Noël Barrot, alors même que son portefeuille change de ministère de tutelle. C’est d’ailleurs Cédric O qui l’avait choisie en 2021 pour diriger la Mission French Tech.

Quelle sera la portée de ce transfert ? Il faudra attendre les décrets fixant les attributions précises des membres du gouvernement Barnier, mais la démarche interroge, tout comme l’adjonction du terme Intelligence artificielle au maroquin du Numérique. « C’est curieux, comme si l’on pouvait penser un outil d’intelligence artificielle extrinsèque au numérique. Cet intitulé ne rend pas compte de l’importance du continuum cloud, data, IA, que toute politique publique sérieuse en la matière se doit d’embrasser », remarque Henri d’Agrain, délégué général du Cigref.

Clara Chappaz, de la French Tech au secrétariat d’État à l’IA et au numérique

Clara Chappaz, de la French Tech au secrétariat d’État à l’IA et au numérique

Directrice de la mission French Tech depuis trois ans, Clara Chappaz a été nommée samedi secrétaire d’État à l’Intelligence artificielle et au Numérique. Traditionnellement sous tutelle de Bercy, son portefeuille est désormais rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Sept mois après la nomination de Marina Ferrari, c’est désormais Clara Chappaz qui portera les enjeux liés au numérique au sein du gouvernement Barnier, avec la responsabilité d’un portefeuille remanié à deux égards. D’abord, son périmètre, qui couvre désormais « l’Intelligence artificielle et le Numérique ». Ensuite, son ministère de tutelle : alors que le numérique était traditionnellement rattaché à l’Économie, Clara Chappaz se voit placée sous la houlette de Patrick Hetzel, nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

« Après 3 années à diriger La French Tech au sein du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, je suis ravie de poursuivre mon engagement au service de l’action publique sur ces sujets majeurs que sont le numérique et l’intelligence artificielle », s’est réjouie l’intéressée dimanche sur LinkedIn, dans un post dont les commentaires, nombreux, soulignent à quel point Clara Chappaz est bien identifiée dans l’écosystème des startups et de l’entreprenariat.  

Un profil « startup nation »

À 35 ans, Clara Chappaz dirigeait en effet depuis trois ans la « mission French Tech », un établissement de 25 agents, rattaché à la Direction Générale des Entreprises et chargé d’animer l’ensemble du réseau French Tech en France et à l’international. Fille de l’entrepreneur à succès Pierre Chappaz (Kelkoo, Teads), elle a précédemment passé trois ans au sein du comité de direction de Vestiaire Collective, une plateforme en ligne dédiée à la mode de seconde main, auréolée du statut de licorne (valorisation supérieure à un milliard d’euros) en 2021.

À la différence de ses prédécesseurs, Clara Chappaz est nouvelle en politique, même si son poste à la French Tech dépendait de Bercy. Elle affiche dans le même temps un profil très « startup nation », qui rappelle plus Mounir Mahjoubi et Cédric O que Marina Ferrari ou Jean-Noël Barrot, alors même que son portefeuille change de ministère de tutelle. C’est d’ailleurs Cédric O qui l’avait choisie en 2021 pour diriger la Mission French Tech.

Quelle sera la portée de ce transfert ? Il faudra attendre les décrets fixant les attributions précises des membres du gouvernement Barnier, mais la démarche interroge, tout comme l’adjonction du terme Intelligence artificielle au maroquin du Numérique. « C’est curieux, comme si l’on pouvait penser un outil d’intelligence artificielle extrinsèque au numérique. Cet intitulé ne rend pas compte de l’importance du continuum cloud, data, IA, que toute politique publique sérieuse en la matière se doit d’embrasser », remarque Henri d’Agrain, délégué général du Cigref.

Les autorités ont-elles réussi à compromettre l’anonymat sur Tor ?

Faut répondre oui ou non… alors forcément ça dépend ça dépasse
Les autorités ont-elles réussi à compromettre l’anonymat sur Tor ?

Une enquête réalisée par le média allemand Panorama lève le voile sur la façon dont les autorités ont réussi, entre 2019 et 2021 et au prix d’efforts inédits, à identifier les administrateurs et certains membres d’un site Web pédopornographique dont les accès transitaient pourtant par Tor. S’ils admettent que certaines questions restent en suspens, les responsables du projet assurent que l’anonymat est toujours garanti sur le réseau décentralisé.

« Enquêtes sur le darknet : les forces de l’ordre sapent l’anonymat de Tor », a titré mercredi le média allemand Panorama, cellule d’investigation politique du géant audiovisuel NDR. L’article, doublé de formats TV et largement relayé outre-Rhin, lève une partie du voile sur la façon dont les autorités allemandes ont réussi à identifier, puis arrêter, en décembre 2022, un certain Andreas G., accusé d’avoir administré le forum de contenus pédopornographiques Boystown. Ce dernier n’était pourtant accessible qu’au travers du réseau décentralisé Tor, conçu pour garantir l’anonymat de ses utilisateurs. Cette promesse de confidentialité a-t-elle vraiment été rompue et, si oui, comment ?

Une identification basée sur des méthodes statistiques

Daniel Moßbrucker et Robert Bongen, les auteurs de cette enquête, indiquent avoir eu accès à une partie des documents confidentiels liés à ce dossier. Ils n’en révèlent pas la teneur technique exacte, mais expliquent que les autorités se sont appuyés sur une méthode statistique d’analyses temporelles (« timing analyses ») pour parvenir à leurs fins.

Rappelons qu’en simplifiant, le fonctionnement de Tor repose sur des serveurs intermédiaires, baptisés nœuds (nodes) ou relais, par lesquels transitent, de façon dynamique et chiffrée, les échanges entre un internaute et un serveur distant. Ce sont ces rebonds, de serveur en serveur, qui garantissent l’anonymat de l’utilisateur, puisque son adresse IP n’est connue que du premier relais auquel il se connecte, en sachant que le réseau Tor se compose aujourd’hui d’environ 8 000 relais opérés par la communauté. Les différentes couches de chiffrement garantissent quant à elles la confidentialité des échanges.

D’après Panorama, les autorités allemandes auraient réussi à « surveiller », parfois « pendant des années », certains de ces relais. Les ont-elles infiltrés, ou opérés directement ? L’enquête ne le dit pas. Cet accès a cependant ouvert une voie nouvelle : la possibilité de suivre certains échanges au travers des relais surveillés, en corrélant la taille des paquets échangés sur le réseau à leur heure de transmission. C’est cette technique, dont les détails précis n’ont pas été rendus publics, qui aurait permis aux forces de police de déterminer le point d’entrée d’Andreas G. sur le réseau, en suivant certains des messages échangés par ce dernier sur le client P2P Ricochet.

Des liens avec Liberty Lane ou KAX17 ?

Contactée par les auteurs de l’enquête avant publication, l’équipe du projet Tor affirme ne pas avoir eu accès aux éventuels détails techniques obtenus par ces derniers dans le cadre de leurs investigations. Ses discussions internes montrent néanmoins que les allégations sont prises très au sérieux, en partie parce qu’elles font resurgir des soupçons, formulés en début d’année suite à la publication d’un document classé confidentiel sur Reddit.

Issu du bureau d’enquêtes du Département de la sécurité intérieure américain, il évoque une opération conjointe du FBI et de son homologue britannique, la NCA, avec le concours de forces allemandes et brésiliennes, visant à « désanonymiser » les utilisateurs de certains réseaux de pédocriminalité opérant par l’intermédiaire de Tor. Nom de code ? Liberty Lane.

Les éventuels résultats de l’opération n’ont pas été rendus publics, mais des internautes ont réussi à mettre en lumière des recoupements entre plusieurs procédures judiciaires liées à des accusations de pédocriminalité. Les documents associés révèlent que dans la plupart de ces affaires, le FBI a réussi à obtenir l’adresse IP de l’accusé grâce au concours d’une « autorité étrangère », dont l’identité et les méthodes ne sont pas précisées.

Pour Boystown comme pour Liberty Lane, les identifications supposément réalisées via Tor seraient intervenues entre 2019 et 2021. Une période qui rappellera peut-être un autre incident aux spécialistes du réseau décentralisé : la mise en lumière, fin 2021, d’une vaste tentative de corruption du réseau Tor à l’aide de relais.

Les signes avant-coureurs en avaient été découverts par Nusenu, un participant au projet Tor, qui a d’ailleurs largement documenté le phénomène, surnommé KAX17, pendant deux ans sur son blog. À l’époque, la rumeur évoquait une initiative lancée par le gouvernement allemand, sans que l’hypothèse ait jamais été publiquement confirmée. Les journalistes de Panorama ne font pas ce lien dans leur article.

Une surveillance exceptionnelle

La presse allemande illustre un autre aspect exceptionnel de l’enquête liée à Boystown, via Tor. tagesschau.de, le portail central d’informations d’ARD, révèle ainsi que fin 2020, le tribunal de Francfort a prononcé une mesure de surveillance inédite, à la demande de la police criminelle fédérale. L’opérateur Telefónica a ainsi été enjoint de surveiller, pendant trois mois, les connexions à l’échelle de ses 43 millions de clients allemands (sous la marque O2), afin de signaler aux autorités toute connexion en direction d’un serveur précis : le point d’entrée supposément utilisé par Andreas G. pour se connecter au réseau Tor. Tagesschau souligne au passage que cette technique, dite IP Catching, a été mise en œuvre sans aucune « base légale explicite ».

« Il s’agit d’une démarche bien intentionnée, mais très créative, des autorités chargées de l’enquête, dans laquelle différents motifs d’intervention du Code de procédure pénale ont été joyeusement rassemblées, ce qui, dans sa forme concrète, a au moins épuisé les limites de ce qui était légalement autorisé », commente pour Tagesschau Dominik Brodowski, un professeur en criminologie de l’université de la Sarre.

Le volet technique lié à Tor a-t-il lui aussi dépassé ces limites ? Pour être efficace dans un laps de temps raisonnable, la technique d’analyse de la taille des paquets suppose en effet que les autorités allemandes aient réussi à infiltrer un volume significatif de serveurs. À défaut, les probabilités qu’un message du suspect passe par l’un des relais surveillés s’effondrent.

De la santé du réseau Tor

L’équipe du projet a choisi de répondre publiquement à la question que pose cette enquête : l’anonymat est-il toujours garanti sur Tor ? Elle rappelle l’introduction, dès 2018, du composant Vanguards, qui vise à limiter les possibilités en matière d’analyse de trafic, et souligne que l’application de messagerie instantanée décentralisée Ricochet, une alternative moderne à TorChat et Tor Messenger, qui aurait été utilisée pour désanonymiser Andreas G., a depuis été mise à jour et intègre justement ce composant, dans sa version actuelle (Ricochet-refresh, fork du client historique).

Reste une question structurelle : le réseau est-il assez vaste, et assez distribué, pour limiter tout risque de surveillance ? Fin 2023, le projet Tor avait révélé avoir procédé à un grand ménage au sein de son architecture distribuée, ayant conduit à la suppression de milliers de relais qualifiés de suspects.

« L’équipe en charge de la santé du réseau a implémenté des processus visant à identifier les grands ensembles de relais susceptibles d’être gérés par des opérateurs uniques ou mal intentionnés », rappelle aujourd’hui le projet Tor. Qui réaffirme sa conviction selon laquelle Tor est aussi anonyme et performant qu’il ne l’a jamais été. Et en appelle pour finir à sa communauté : « Nous encourageons ceux qui le peuvent à se porter volontaires et à contribuer, en bande passante et en relais, pour développer et diversifier le réseau Tor ».

Les autorités ont-elles réussi à compromettre l’anonymat sur Tor ?

Faut répondre oui ou non… alors forcément ça dépend ça dépasse
Les autorités ont-elles réussi à compromettre l’anonymat sur Tor ?

Une enquête réalisée par le média allemand Panorama lève le voile sur la façon dont les autorités ont réussi, entre 2019 et 2021 et au prix d’efforts inédits, à identifier les administrateurs et certains membres d’un site Web pédopornographique dont les accès transitaient pourtant par Tor. S’ils admettent que certaines questions restent en suspens, les responsables du projet assurent que l’anonymat est toujours garanti sur le réseau décentralisé.

« Enquêtes sur le darknet : les forces de l’ordre sapent l’anonymat de Tor », a titré mercredi le média allemand Panorama, cellule d’investigation politique du géant audiovisuel NDR. L’article, doublé de formats TV et largement relayé outre-Rhin, lève une partie du voile sur la façon dont les autorités allemandes ont réussi à identifier, puis arrêter, en décembre 2022, un certain Andreas G., accusé d’avoir administré le forum de contenus pédopornographiques Boystown. Ce dernier n’était pourtant accessible qu’au travers du réseau décentralisé Tor, conçu pour garantir l’anonymat de ses utilisateurs. Cette promesse de confidentialité a-t-elle vraiment été rompue et, si oui, comment ?

Une identification basée sur des méthodes statistiques

Daniel Moßbrucker et Robert Bongen, les auteurs de cette enquête, indiquent avoir eu accès à une partie des documents confidentiels liés à ce dossier. Ils n’en révèlent pas la teneur technique exacte, mais expliquent que les autorités se sont appuyés sur une méthode statistique d’analyses temporelles (« timing analyses ») pour parvenir à leurs fins.

Rappelons qu’en simplifiant, le fonctionnement de Tor repose sur des serveurs intermédiaires, baptisés nœuds (nodes) ou relais, par lesquels transitent, de façon dynamique et chiffrée, les échanges entre un internaute et un serveur distant. Ce sont ces rebonds, de serveur en serveur, qui garantissent l’anonymat de l’utilisateur, puisque son adresse IP n’est connue que du premier relais auquel il se connecte, en sachant que le réseau Tor se compose aujourd’hui d’environ 8 000 relais opérés par la communauté. Les différentes couches de chiffrement garantissent quant à elles la confidentialité des échanges.

D’après Panorama, les autorités allemandes auraient réussi à « surveiller », parfois « pendant des années », certains de ces relais. Les ont-elles infiltrés, ou opérés directement ? L’enquête ne le dit pas. Cet accès a cependant ouvert une voie nouvelle : la possibilité de suivre certains échanges au travers des relais surveillés, en corrélant la taille des paquets échangés sur le réseau à leur heure de transmission. C’est cette technique, dont les détails précis n’ont pas été rendus publics, qui aurait permis aux forces de police de déterminer le point d’entrée d’Andreas G. sur le réseau, en suivant certains des messages échangés par ce dernier sur le client P2P Ricochet.

Des liens avec Liberty Lane ou KAX17 ?

Contactée par les auteurs de l’enquête avant publication, l’équipe du projet Tor affirme ne pas avoir eu accès aux éventuels détails techniques obtenus par ces derniers dans le cadre de leurs investigations. Ses discussions internes montrent néanmoins que les allégations sont prises très au sérieux, en partie parce qu’elles font resurgir des soupçons, formulés en début d’année suite à la publication d’un document classé confidentiel sur Reddit.

Issu du bureau d’enquêtes du Département de la sécurité intérieure américain, il évoque une opération conjointe du FBI et de son homologue britannique, la NCA, avec le concours de forces allemandes et brésiliennes, visant à « désanonymiser » les utilisateurs de certains réseaux de pédocriminalité opérant par l’intermédiaire de Tor. Nom de code ? Liberty Lane.

Les éventuels résultats de l’opération n’ont pas été rendus publics, mais des internautes ont réussi à mettre en lumière des recoupements entre plusieurs procédures judiciaires liées à des accusations de pédocriminalité. Les documents associés révèlent que dans la plupart de ces affaires, le FBI a réussi à obtenir l’adresse IP de l’accusé grâce au concours d’une « autorité étrangère », dont l’identité et les méthodes ne sont pas précisées.

Pour Boystown comme pour Liberty Lane, les identifications supposément réalisées via Tor seraient intervenues entre 2019 et 2021. Une période qui rappellera peut-être un autre incident aux spécialistes du réseau décentralisé : la mise en lumière, fin 2021, d’une vaste tentative de corruption du réseau Tor à l’aide de relais.

Les signes avant-coureurs en avaient été découverts par Nusenu, un participant au projet Tor, qui a d’ailleurs largement documenté le phénomène, surnommé KAX17, pendant deux ans sur son blog. À l’époque, la rumeur évoquait une initiative lancée par le gouvernement allemand, sans que l’hypothèse ait jamais été publiquement confirmée. Les journalistes de Panorama ne font pas ce lien dans leur article.

Une surveillance exceptionnelle

La presse allemande illustre un autre aspect exceptionnel de l’enquête liée à Boystown, via Tor. tagesschau.de, le portail central d’informations d’ARD, révèle ainsi que fin 2020, le tribunal de Francfort a prononcé une mesure de surveillance inédite, à la demande de la police criminelle fédérale. L’opérateur Telefónica a ainsi été enjoint de surveiller, pendant trois mois, les connexions à l’échelle de ses 43 millions de clients allemands (sous la marque O2), afin de signaler aux autorités toute connexion en direction d’un serveur précis : le point d’entrée supposément utilisé par Andreas G. pour se connecter au réseau Tor. Tagesschau souligne au passage que cette technique, dite IP Catching, a été mise en œuvre sans aucune « base légale explicite ».

« Il s’agit d’une démarche bien intentionnée, mais très créative, des autorités chargées de l’enquête, dans laquelle différents motifs d’intervention du Code de procédure pénale ont été joyeusement rassemblées, ce qui, dans sa forme concrète, a au moins épuisé les limites de ce qui était légalement autorisé », commente pour Tagesschau Dominik Brodowski, un professeur en criminologie de l’université de la Sarre.

Le volet technique lié à Tor a-t-il lui aussi dépassé ces limites ? Pour être efficace dans un laps de temps raisonnable, la technique d’analyse de la taille des paquets suppose en effet que les autorités allemandes aient réussi à infiltrer un volume significatif de serveurs. À défaut, les probabilités qu’un message du suspect passe par l’un des relais surveillés s’effondrent.

De la santé du réseau Tor

L’équipe du projet a choisi de répondre publiquement à la question que pose cette enquête : l’anonymat est-il toujours garanti sur Tor ? Elle rappelle l’introduction, dès 2018, du composant Vanguards, qui vise à limiter les possibilités en matière d’analyse de trafic, et souligne que l’application de messagerie instantanée décentralisée Ricochet, une alternative moderne à TorChat et Tor Messenger, qui aurait été utilisée pour désanonymiser Andreas G., a depuis été mise à jour et intègre justement ce composant, dans sa version actuelle (Ricochet-refresh, fork du client historique).

Reste une question structurelle : le réseau est-il assez vaste, et assez distribué, pour limiter tout risque de surveillance ? Fin 2023, le projet Tor avait révélé avoir procédé à un grand ménage au sein de son architecture distribuée, ayant conduit à la suppression de milliers de relais qualifiés de suspects.

« L’équipe en charge de la santé du réseau a implémenté des processus visant à identifier les grands ensembles de relais susceptibles d’être gérés par des opérateurs uniques ou mal intentionnés », rappelle aujourd’hui le projet Tor. Qui réaffirme sa conviction selon laquelle Tor est aussi anonyme et performant qu’il ne l’a jamais été. Et en appelle pour finir à sa communauté : « Nous encourageons ceux qui le peuvent à se porter volontaires et à contribuer, en bande passante et en relais, pour développer et diversifier le réseau Tor ».

☕️ Nouveau tour de table pour l’assurance santé Alan, valorisée 4 milliards d’euros

L’assurance santé en ligne Alan a annoncé (pdf) vendredi avoir bouclé un nouveau tour de table de 173 millions d’euros pour financer son développement.

Cette levée de fonds associe les investisseurs historiques de la néo-assurance, parmi lesquels les fonds OTPP, Temasek, Coatue, Lakesta, à un nouvel entrant : Belfius, groupe de banque-assurance détenu par l’État fédéral belge.

Outre un apport massif d’argent frais, Alan, qui revendique aujourd’hui 23.000 entreprises clientes et 650.000 utilisateurs finaux entre la France, l’Espagne et la Belgique, bénéficiera ainsi d’un partenaire de poids pour se développer sur ce dernier marché. Belfius y revendique en effet 450 agences, et 3,8 millions de clients, particuliers ou entreprises.

Alan, fondée en 2016, est une habituée des levées de fonds records : en avril 2021, l’entreprise avait atteint le statut symbolique de licorne (startup valorisée au moins 1 milliard d’euros) à l’issue d’un tour de table à 185 millions d’euros. Un an plus tard, elle avait à nouveau levé 183 millions d’euros.

L’opération annoncée vendredi porte désormais la valorisation de l’entreprise à 4 milliards d’euros, indique Alan, qui révèle par ailleurs tabler sur environ 450 millions d’euros de chiffre d’affaires pour son exercice 2024.

La banque belge Belfius avait par ailleurs participé à la levée de fonds de 600 millions d’euros réalisée par Mistral AI en juin dernier.

Depuis 2022, Alan développe également une offre de soins de santé

☕️ Nouveau tour de table pour l’assurance santé Alan, valorisée 4 milliards d’euros

L’assurance santé en ligne Alan a annoncé (pdf) vendredi avoir bouclé un nouveau tour de table de 173 millions d’euros pour financer son développement.

Cette levée de fonds associe les investisseurs historiques de la néo-assurance, parmi lesquels les fonds OTPP, Temasek, Coatue, Lakesta, à un nouvel entrant : Belfius, groupe de banque-assurance détenu par l’État fédéral belge.

Outre un apport massif d’argent frais, Alan, qui revendique aujourd’hui 23.000 entreprises clientes et 650.000 utilisateurs finaux entre la France, l’Espagne et la Belgique, bénéficiera ainsi d’un partenaire de poids pour se développer sur ce dernier marché. Belfius y revendique en effet 450 agences, et 3,8 millions de clients, particuliers ou entreprises.

Alan, fondée en 2016, est une habituée des levées de fonds records : en avril 2021, l’entreprise avait atteint le statut symbolique de licorne (startup valorisée au moins 1 milliard d’euros) à l’issue d’un tour de table à 185 millions d’euros. Un an plus tard, elle avait à nouveau levé 183 millions d’euros.

L’opération annoncée vendredi porte désormais la valorisation de l’entreprise à 4 milliards d’euros, indique Alan, qui révèle par ailleurs tabler sur environ 450 millions d’euros de chiffre d’affaires pour son exercice 2024.

La banque belge Belfius avait par ailleurs participé à la levée de fonds de 600 millions d’euros réalisée par Mistral AI en juin dernier.

Depuis 2022, Alan développe également une offre de soins de santé

Microsoft, Blackrock et Abu Dhabi veulent mobiliser 100 milliards de dollars pour l’IA

Microsoft, Blackrock et Abu Dhabi veulent mobiliser 100 milliards de dollars pour l’IA

Microsoft, BlackRock et MGX, fonds d’investissement adossé aux Émirats arabes unis, ont annoncé mardi le lancement d’une initiative commune, « GAIIP », destinée à financer les infrastructures informatiques et énergétiques dédiées à l’intelligence artificielle. Les trois partenaires prévoient de réunir 30 milliards de capitaux propres, pour mobiliser jusqu’à 100 milliards de dollars à destination de projets essentiellement localisés sur le sol américain.

Mardi, Microsoft et son compatriote BlackRock, premier gestionnaire d’actifs financiers au monde, ont annoncé le lancement d’une initiative conjointe avec GMX, l’un des fonds souverain des Émirats arabes. Les trois sociétés s’associent autour d’un nouveau véhicule financier dédié à l’investissement dans les centres de données, et dans l’ensemble des infrastructures nécessaires à leur fonctionnement.

Baptisé GAIIP, pour Global AI Infrastructure Investment Partnership, ce fonds, ouvert à de nouveaux partenaires, ambitionne d’atteindre rapidement une enveloppe de 30 milliards de dollars. Chacun des trois fondateurs y participe directement, dans des proportions qui n’ont pas été précisées.

30 milliards pour en mobiliser 100

Pourquoi un tel véhicule, alors que Microsoft et tous les grands acteurs du cloud ou de l’informatique investissent déjà lourdement en nom propre ? À plus forte raison quand il existe des fonds spécialisés tels que l’américain Global Infrastructure Partners (100 milliards de dollars d’encours), dont BlackRock bouclera bientôt l’acquisition ? « Les investissements nécessaires à l’infrastructure dédiée à l’IA et aux nouvelles sources d’énergie pour l’alimenter dépassent les moyens financiers d’une entreprise ou d’un gouvernement », répond Brad Smith, président de Microsoft, dans un communiqué conjoint.

Pour les trois partenaires, les 30 milliards de dollars visés par le fonds GAIIP permettront, avec le concours de la dette bancaire, des subventions et des investissements extérieurs, de mobiliser jusqu’à 100 milliards de dollars autour des sujets IA. Une manne dont la dimension stratégique et géopolitique est clairement assumée. « Ces investissements dans les infrastructures seront principalement réalisés aux États-Unis, alimentant l’innovation en matière d’IA et la croissance économique, et le reste sera investi dans les pays partenaires des États-Unis », indiquent les fondateurs.

S’ils sont fléchés sur le plan géographique, les investissements se veulent agnostiques sur le plan technologique, au service d’une « architecture ouverte et d’un large écosystème ». Si son nom n’est pas (encore ?) cité au rang des investisseurs, NVIDIA s’affiche par ailleurs, sans surprise, en soutien de la démarche.

Alors que le Chili s’inquiète des conséquences sur l’approvisionnement en eau d’un projet de centre de données porté par Google, et que la grogne monte dans certains États américains quant à la concurrence que font peser ces infrastructures sur l’alimentation électrique générale, les fondateurs du fonds GAIIP ne précisent pas leur stratégie en matière d’énergies, avançant simplement des investissements dans des projets « durables ».

Course à l’armement

Cette nouvelle initiative illustre les deux volets, financiers et géopolitiques, de la course à l’armement qui anime le marché des infrastructures informatiques. D’un côté, les investissements et les opérations de concentration se multiplient, aux États-Unis comme dans le reste du monde. Rien qu’en 2024, Microsoft a annoncé des enveloppes qui se comptent en milliards de dollars pour des projets de centres de données répartis dans une dizaine de pays à la surface du globe. Amazon, qui n’a de cesse d’étendre ses capacités aux États-Unis, vient de chiffrer à près de 10 milliards d’euros ses futurs projets au Royaume-Uni. Equinix, poids lourd de location, affiche quant à lui la bagatelle de 54 projets « majeurs » en cours de construction dans 24 pays différents.

Une frénésie qui ne concerne d’ailleurs pas que les acteurs américains. Iliad, maison mère de l’opérateur Free, a ainsi dévoilé au printemps dernier un plan d’investissement à hauteur de 2,5 milliards d’euros sur dix ans pour ses centres de données européens. « La mobilisation de capitaux privés pour construire l’infrastructure nécessaire à l’IA ouvrira une opportunité d’investissement à long terme de plusieurs milliers de milliards de dollars », veut croire Larry Fink, CEO de BlackRock.

Quelle force de frappe pour l’Europe ?

Si le rythme des investissements s’intensifie, c’est aussi parce que le contexte est particulièrement favorable aux soutiens étatiques. Aux États-Unis, où le Chips Act, loi en faveur de la souveraineté dans la production de semi-conducteurs, vient par exemple de jouer un rôle non négligeable dans les récentes orientations stratégiques du géant Intel, au détriment du propre Chips Act européen. La France cultive elle aussi soigneusement son attractivité en la matière, et n’hésite pas à mettre la main au porte-monnaie pour fédérer des projets d’infrastructures informatiques. En mai dernier, Microsoft a ainsi annoncé 4 milliards d’euros d’investissement « au service de l’intelligence artificielle » dans l’Hexagone, qui n’auraient pas été validés sans un geste de soutien significatif.

Dans ce contexte, de quelle force de frappe se dotera l’Europe ? La position en la matière de la Commission européenne, qui vient tout juste d’installer ses nouveaux commissaires, est particulièrement attendue. À plus forte raison quand le récent rapport Draghi sur l’avenir de la compétitivité européenne pointe du doigt le retard pris par le Vieux continent en matière de cloud, faute d’investissements suffisamment « massifs et continus ».

Microsoft, Blackrock et Abu Dhabi veulent mobiliser 100 milliards de dollars pour l’IA

Microsoft, Blackrock et Abu Dhabi veulent mobiliser 100 milliards de dollars pour l’IA

Microsoft, BlackRock et MGX, fonds d’investissement adossé aux Émirats arabes unis, ont annoncé mardi le lancement d’une initiative commune, « GAIIP », destinée à financer les infrastructures informatiques et énergétiques dédiées à l’intelligence artificielle. Les trois partenaires prévoient de réunir 30 milliards de capitaux propres, pour mobiliser jusqu’à 100 milliards de dollars à destination de projets essentiellement localisés sur le sol américain.

Mardi, Microsoft et son compatriote BlackRock, premier gestionnaire d’actifs financiers au monde, ont annoncé le lancement d’une initiative conjointe avec GMX, l’un des fonds souverain des Émirats arabes. Les trois sociétés s’associent autour d’un nouveau véhicule financier dédié à l’investissement dans les centres de données, et dans l’ensemble des infrastructures nécessaires à leur fonctionnement.

Baptisé GAIIP, pour Global AI Infrastructure Investment Partnership, ce fonds, ouvert à de nouveaux partenaires, ambitionne d’atteindre rapidement une enveloppe de 30 milliards de dollars. Chacun des trois fondateurs y participe directement, dans des proportions qui n’ont pas été précisées.

30 milliards pour en mobiliser 100

Pourquoi un tel véhicule, alors que Microsoft et tous les grands acteurs du cloud ou de l’informatique investissent déjà lourdement en nom propre ? À plus forte raison quand il existe des fonds spécialisés tels que l’américain Global Infrastructure Partners (100 milliards de dollars d’encours), dont BlackRock bouclera bientôt l’acquisition ? « Les investissements nécessaires à l’infrastructure dédiée à l’IA et aux nouvelles sources d’énergie pour l’alimenter dépassent les moyens financiers d’une entreprise ou d’un gouvernement », répond Brad Smith, président de Microsoft, dans un communiqué conjoint.

Pour les trois partenaires, les 30 milliards de dollars visés par le fonds GAIIP permettront, avec le concours de la dette bancaire, des subventions et des investissements extérieurs, de mobiliser jusqu’à 100 milliards de dollars autour des sujets IA. Une manne dont la dimension stratégique et géopolitique est clairement assumée. « Ces investissements dans les infrastructures seront principalement réalisés aux États-Unis, alimentant l’innovation en matière d’IA et la croissance économique, et le reste sera investi dans les pays partenaires des États-Unis », indiquent les fondateurs.

S’ils sont fléchés sur le plan géographique, les investissements se veulent agnostiques sur le plan technologique, au service d’une « architecture ouverte et d’un large écosystème ». Si son nom n’est pas (encore ?) cité au rang des investisseurs, NVIDIA s’affiche par ailleurs, sans surprise, en soutien de la démarche.

Alors que le Chili s’inquiète des conséquences sur l’approvisionnement en eau d’un projet de centre de données porté par Google, et que la grogne monte dans certains États américains quant à la concurrence que font peser ces infrastructures sur l’alimentation électrique générale, les fondateurs du fonds GAIIP ne précisent pas leur stratégie en matière d’énergies, avançant simplement des investissements dans des projets « durables ».

Course à l’armement

Cette nouvelle initiative illustre les deux volets, financiers et géopolitiques, de la course à l’armement qui anime le marché des infrastructures informatiques. D’un côté, les investissements et les opérations de concentration se multiplient, aux États-Unis comme dans le reste du monde. Rien qu’en 2024, Microsoft a annoncé des enveloppes qui se comptent en milliards de dollars pour des projets de centres de données répartis dans une dizaine de pays à la surface du globe. Amazon, qui n’a de cesse d’étendre ses capacités aux États-Unis, vient de chiffrer à près de 10 milliards d’euros ses futurs projets au Royaume-Uni. Equinix, poids lourd de location, affiche quant à lui la bagatelle de 54 projets « majeurs » en cours de construction dans 24 pays différents.

Une frénésie qui ne concerne d’ailleurs pas que les acteurs américains. Iliad, maison mère de l’opérateur Free, a ainsi dévoilé au printemps dernier un plan d’investissement à hauteur de 2,5 milliards d’euros sur dix ans pour ses centres de données européens. « La mobilisation de capitaux privés pour construire l’infrastructure nécessaire à l’IA ouvrira une opportunité d’investissement à long terme de plusieurs milliers de milliards de dollars », veut croire Larry Fink, CEO de BlackRock.

Quelle force de frappe pour l’Europe ?

Si le rythme des investissements s’intensifie, c’est aussi parce que le contexte est particulièrement favorable aux soutiens étatiques. Aux États-Unis, où le Chips Act, loi en faveur de la souveraineté dans la production de semi-conducteurs, vient par exemple de jouer un rôle non négligeable dans les récentes orientations stratégiques du géant Intel, au détriment du propre Chips Act européen. La France cultive elle aussi soigneusement son attractivité en la matière, et n’hésite pas à mettre la main au porte-monnaie pour fédérer des projets d’infrastructures informatiques. En mai dernier, Microsoft a ainsi annoncé 4 milliards d’euros d’investissement « au service de l’intelligence artificielle » dans l’Hexagone, qui n’auraient pas été validés sans un geste de soutien significatif.

Dans ce contexte, de quelle force de frappe se dotera l’Europe ? La position en la matière de la Commission européenne, qui vient tout juste d’installer ses nouveaux commissaires, est particulièrement attendue. À plus forte raison quand le récent rapport Draghi sur l’avenir de la compétitivité européenne pointe du doigt le retard pris par le Vieux continent en matière de cloud, faute d’investissements suffisamment « massifs et continus ».

Une attaque via des bipeurs explosifs fait des milliers de blessés et des morts

Vous avez un nou…
Une attaque via des bipeurs explosifs fait des milliers de blessés et des morts

Une attaque, conduite grâce à l’explosion simultanée de bipeurs, a blessé plus de 2 700 personnes au Liban et en Syrie mardi, parmi lesquelles plusieurs centaines de membres du Hezbollah, selon des responsables cités par Reuters et l’agence AP.

Une attaque inédite a marqué mardi le conflit entre Israël et le Hezbollah, avec l’explosion simultanée, dans l’après-midi, de plusieurs centaines de bipeurs. D’après les premiers constats, « huit personnes ont été tuées et près de 2 750 autres blessées », a annoncé le ministre de la Santé Firass Abiad, comme le rapporte La Presse. L’attaque ciblait particulièrement des membres du Hezbollah. L’ambassadeur iranien au Liban figure également parmi les blessés, selon la télévision d’État iranienne.

La « plus importante brèche de sécurité »

Sous couvert d’anonymat, un officiel du Hezbollah évoque, auprès de Reuters, une attaque rendue possible par la « plus importante brèche de sécurité » constatée par le mouvement depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. À ce stade, l’opération n’a pas été revendiquée par Israël. Au-delà des répercussions attendues sur le conflit israélo-palestinien, et du risque accru d’escalade à l’approche de l’anniversaire du 7 octobre, par quel vecteur l’attaque a-t-elle pu être réalisée ?

Le caractère simultané des explosions et l’échelle de l’attaque confirme une opération soigneusement préparée. Elle intervient quelques mois après que Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, a appelé ses troupes à ne plus utiliser de smartphones pour prévenir d’éventuels piratages opérés par les forces israéliennes. D’où le recours à ces bipeurs (ou pagers), des appareils radio moins sophistiqués. L’attaquant a-t-il cependant pénétré le réseau de ses pagers, comme le suppose une journaliste d’Al-Jazeera ?

Quoi qu’il en soit, plusieurs spécialistes du Moyen-Orient décrivent cette attaque comme étant « sans précédent », comme le rapporte la BBC. Reste maintenant à connaitre le modus operandi de cette opération. De nombreuses pistes sont ouvertes, avec peu de certitudes.

Attaque matérielle, logicielle, supply chain ?

Même s’il arrive de temps en temps qu’un téléphone prenne feu en raison d’une batterie défaillante, il apparait difficile de commander, à distance et sans modification matérielle, la destruction totale de l’appareil, à plus forte raison avec des dégâts suffisants pour blesser ou tuer celui qui le porte, le tout avec une synchronisation sur des centaines d’appareils.

L’hypothèse d’une modification matérielle des appareils, avant que ces derniers ne soient distribués, apparait donc vraisemblable. Selon plusieurs sources et retours chez nos confrères, « certaines personnes ont senti les bipeurs chauffer, puis les ont jetés avant qu’ils n’explosent ».

« Les bipeurs qui ont explosé étaient le dernier modèle introduit par le Hezbollah ces derniers mois », écrit d’ailleurs l’agence Reuters sur la base de sources locales. La dimension logicielle n’est toutefois pas totalement absente de l’équation, puisque l’explosion quasi-simultanée a été programmée ou déclenchée à distance.

« Il s’agit essentiellement de placer une bombe dans un appareil et de la connecter à un déclencheur logiciel », commente auprès de Forbes Patrick Wardle, un spécialiste de la cybersécurité passé par les rangs de la NSA, qui rappelle ses propres travaux en la matière. En 2014, après avoir identifié des vulnérabilités au sein des caméras de surveillance Nest / DropCam, il avait, avec son comparse Colby Moore et pour une démonstration lors de la conférence Defcon, piégé des caméras afin que celles-ci explosent avec une opération de reconnaissance faciale comme activateur.

Un Pager de chez Gold Apollo ?

Sur la base des premières images diffusées en ligne, plusieurs spécialistes de la cybersécurité se sont attelés à essayer d’identifier l’appareil mis en cause.

Selon les premiers constats, il pourrait s’agir du Pager AR924 (archive), un bipeur construit par le fabricant taiwanais Gold Apollo. Un appareil « durci », doté d’une batterie lithium-ion remplaçable, elle-même assortie d’un circuit de type PCM (Protection Circuit Module), nettement moins sophistiqué que le BMS (Battery Management System) qui équipe la plupart des appareils connectés.

Dicen que son estos: https://t.co/W1xyxYcGew

Las specs dicen que tienen batería de litio. pic.twitter.com/Twi4r9VBSs

— Diego Gomez Deck 🇺🇦🇪🇺 (@DiegoGomezDeck) September 17, 2024

Quelques heures après cette attaque, l’Université américaine de Beyrouth (AUB) a publié un communiqué pour dénoncer les « rumeurs et théories du complot concernant les types de systèmes de communication en place à l’AUB, essayant de lier l’AUB à cet événement tragique ». « Notre infrastructure pour les bipeurs a été mis à jour en avril 2024. Le passage sur le nouveau système a eu lieu le 29 août 2024. L’objectif de cette mise à jour était d’améliorer les communications d’urgence, car plusieurs appareils et systèmes étaient devenus obsolètes », ajoute l’AUB.

Une attaque via des bipeurs explosifs fait des milliers de blessés et des morts

Vous avez un nou…
Une attaque via des bipeurs explosifs fait des milliers de blessés et des morts

Une attaque, conduite grâce à l’explosion simultanée de bipeurs, a blessé plus de 2 700 personnes au Liban et en Syrie mardi, parmi lesquelles plusieurs centaines de membres du Hezbollah, selon des responsables cités par Reuters et l’agence AP.

Une attaque inédite a marqué mardi le conflit entre Israël et le Hezbollah, avec l’explosion simultanée, dans l’après-midi, de plusieurs centaines de bipeurs. D’après les premiers constats, « huit personnes ont été tuées et près de 2 750 autres blessées », a annoncé le ministre de la Santé Firass Abiad, comme le rapporte La Presse. L’attaque ciblait particulièrement des membres du Hezbollah. L’ambassadeur iranien au Liban figure également parmi les blessés, selon la télévision d’État iranienne.

La « plus importante brèche de sécurité »

Sous couvert d’anonymat, un officiel du Hezbollah évoque, auprès de Reuters, une attaque rendue possible par la « plus importante brèche de sécurité » constatée par le mouvement depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. À ce stade, l’opération n’a pas été revendiquée par Israël. Au-delà des répercussions attendues sur le conflit israélo-palestinien, et du risque accru d’escalade à l’approche de l’anniversaire du 7 octobre, par quel vecteur l’attaque a-t-elle pu être réalisée ?

Le caractère simultané des explosions et l’échelle de l’attaque confirme une opération soigneusement préparée. Elle intervient quelques mois après que Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, a appelé ses troupes à ne plus utiliser de smartphones pour prévenir d’éventuels piratages opérés par les forces israéliennes. D’où le recours à ces bipeurs (ou pagers), des appareils radio moins sophistiqués. L’attaquant a-t-il cependant pénétré le réseau de ses pagers, comme le suppose une journaliste d’Al-Jazeera ?

Quoi qu’il en soit, plusieurs spécialistes du Moyen-Orient décrivent cette attaque comme étant « sans précédent », comme le rapporte la BBC. Reste maintenant à connaitre le modus operandi de cette opération. De nombreuses pistes sont ouvertes, avec peu de certitudes.

Attaque matérielle, logicielle, supply chain ?

Même s’il arrive de temps en temps qu’un téléphone prenne feu en raison d’une batterie défaillante, il apparait difficile de commander, à distance et sans modification matérielle, la destruction totale de l’appareil, à plus forte raison avec des dégâts suffisants pour blesser ou tuer celui qui le porte, le tout avec une synchronisation sur des centaines d’appareils.

L’hypothèse d’une modification matérielle des appareils, avant que ces derniers ne soient distribués, apparait donc vraisemblable. Selon plusieurs sources et retours chez nos confrères, « certaines personnes ont senti les bipeurs chauffer, puis les ont jetés avant qu’ils n’explosent ».

« Les bipeurs qui ont explosé étaient le dernier modèle introduit par le Hezbollah ces derniers mois », écrit d’ailleurs l’agence Reuters sur la base de sources locales. La dimension logicielle n’est toutefois pas totalement absente de l’équation, puisque l’explosion quasi-simultanée a été programmée ou déclenchée à distance.

« Il s’agit essentiellement de placer une bombe dans un appareil et de la connecter à un déclencheur logiciel », commente auprès de Forbes Patrick Wardle, un spécialiste de la cybersécurité passé par les rangs de la NSA, qui rappelle ses propres travaux en la matière. En 2014, après avoir identifié des vulnérabilités au sein des caméras de surveillance Nest / DropCam, il avait, avec son comparse Colby Moore et pour une démonstration lors de la conférence Defcon, piégé des caméras afin que celles-ci explosent avec une opération de reconnaissance faciale comme activateur.

Un Pager de chez Gold Apollo ?

Sur la base des premières images diffusées en ligne, plusieurs spécialistes de la cybersécurité se sont attelés à essayer d’identifier l’appareil mis en cause.

Selon les premiers constats, il pourrait s’agir du Pager AR924 (archive), un bipeur construit par le fabricant taiwanais Gold Apollo. Un appareil « durci », doté d’une batterie lithium-ion remplaçable, elle-même assortie d’un circuit de type PCM (Protection Circuit Module), nettement moins sophistiqué que le BMS (Battery Management System) qui équipe la plupart des appareils connectés.

Dicen que son estos: https://t.co/W1xyxYcGew

Las specs dicen que tienen batería de litio. pic.twitter.com/Twi4r9VBSs

— Diego Gomez Deck 🇺🇦🇪🇺 (@DiegoGomezDeck) September 17, 2024

Quelques heures après cette attaque, l’Université américaine de Beyrouth (AUB) a publié un communiqué pour dénoncer les « rumeurs et théories du complot concernant les types de systèmes de communication en place à l’AUB, essayant de lier l’AUB à cet événement tragique ». « Notre infrastructure pour les bipeurs a été mis à jour en avril 2024. Le passage sur le nouveau système a eu lieu le 29 août 2024. L’objectif de cette mise à jour était d’améliorer les communications d’urgence, car plusieurs appareils et systèmes étaient devenus obsolètes », ajoute l’AUB.

☕️ Stéphane Séjourné nommé commissaire européen à la « prospérité »

Deux mois après sa réélection à la présidence de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a dévoilé mardi matin l’équipe des 25 commissaires qui devrait, sauf veto du Parlement, incarner son exécutif pour les cinq prochaines années.

Suite à la démission surprise de Thierry Breton, pourtant candidat officiellement déclaré par la France dans l’été, c’est finalement Stéphane Séjourné, proposé lundi par l’Élysée, qui représentera l’Hexagone dans cette équipe. Il se voit proposer une vice-présidence, assortie d’un portefeuille dédié à la « stratégie industrielle et à la prospérité ».

Séjourné devrait ainsi chapeauter l’ensemble des politiques européennes dédiées aux problématiques de souveraineté industrielle, de réindustrialisation et de compétitivité. « Il sera également responsable du portefeuille de l’industrie, des PME et du Marché unique. Il guidera le travail pour mettre en place les conditions pour que nos entreprises prospèrent – de l’investissement et de l’innovation à la stabilité économique, au commerce et à la sécurité économique », a précisé la présidente mardi matin.

Un portefeuille aux contours légèrement revus par rapport à celui de son prédécesseur, Thierry Breton. La répartition opérée par Ursula von der Leyen cloisonne en effet plus étroitement les sujets. Ainsi, les questions de souveraineté numérique et de sécurité atterrissent dans le portefeuille de la Finlandaise Henna Virkkunen, alors que les startups, la recherche et l’innovation incombent au mandat confié à la Bulgare Ekaterina Zakharieva. La Commission européenne inaugure par ailleurs un nouveau commissariat dédié aux questions de défense et d’espace, mené par le Lituanien Andrius Kubilius.

Selon l’usage, le casting présenté mardi matin par la présidente – sur la base des candidats qui lui ont été proposés par les états-membres – doit encore obtenir l’aval du Parlement, ce qui passera par une audition des 25 impétrants sur les problématiques clés de leur nouveau portefeuille… et donc par des questions sur leur niveau d’expertise. « Nous ne leur demandons pas d’être des techniciens, mais de piloter des politiques », veut désamorcer Ursula von der Leyen.

Proche d’Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné est depuis janvier 2024 ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, aujourd’hui démissionnaire, dans le gouvernement de Gabriel Attal. Il est également président du groupe Renew au Parlement européen depuis 2021.

Intel Foundry : réorientation stratégique et annonces clés

So long, german factory...
Intel Foundry : réorientation stratégique et annonces clés

Après des semaines d’incertitude, Pat Gelsinger, CEO d’Intel, a dévoilé lundi sa nouvelle feuille de route stratégique en matière de production industrielle. Au programme : la création d’une filiale dédiée aux activités de fonderie, un gigantesque contrat avec Amazon, une aide fédérale de plus de 3 milliards de dollars et une politique générale de rationalisation des investissements, particulièrement en Europe.  

Couper dans les dépenses, intensifier la politique de sous-traitance, concentrer les investissements sur les activités les plus génératrices de cash, et créer une structure susceptible d’accueillir des investisseurs tiers : voilà en substance la teneur des décisions stratégiques formulées lundi par Pat Gelsinger, patron d’Intel depuis 2021.

La prise de parole s’imposait : le géant américain des semi-conducteurs est en effet sous les feux des projecteurs depuis la publication de résultats financiers décevants au deuxième trimestre. Début août, il avait annoncé un plan social concernant jusqu’à 15 000 salariés et un objectif de réduction des dépenses de l’ordre de 10 milliards par an dès 2025, mais sans préciser la teneur exacte de la réorganisation associée. Un plan d’action était attendu pour septembre, il est là.

Intel Foundry : l’activité fonderie devient une filiale

L’activité fonderie, qui englobe l’ensemble des usines d’Intel dédiées à la fabrication de semi-conducteurs, est au cœur des annonces : elle est en effet extrêmement consommatrice de cash, aussi bien en phase d’investissement (construction de nouvelle usine par exemple) qu’en termes de gestion opérationnelle (frais de fonctionnement, mise à niveau des machines, etc.).

Sur ce volet, le géant américain annonce la création d’une filiale dédiée, Intel Foundry. Intel Foundry est le renommage d’Intel Foundry Services annoncé en 2021. Il était alors question d’ouvrir sa fonderie à des partenaires pour la fabrication de puce.

Elle pilotera donc son propre compte d’exploitation et bénéficiera d’une forme d’autonomie vis-à-vis du groupe, ce qui devrait, selon Pat Gelsinger, rassurer à la fois les clients et les fournisseurs des usines Intel.

« Cela nous donne surtout la flexibilité future d’évaluer des sources de financement indépendantes et d’optimiser la structure capitalistique de chaque entité afin de maximiser la croissance et la création de valeur pour les actionnaires », écrit le CEO d’Intel. Traduction ? Intel ouvre la porte de ses usines à d’éventuels investisseurs externes même si pour l’instant, la filiale reste 100 % détenue par le groupe, avec une gouvernance inchangée.

L’usine en Allemagne retardée d’au moins deux ans

Sans surprise, Intel procède dans le même temps à une rationalisation des investissements prévus dans ses usines, avec une première conséquence très directe en Europe : le gel du projet à plus de 30 milliards de dollars annoncé par Intel en Allemagne. Le fondeur avait pourtant recueilli un soutien financier significatif dans le cadre de la politique de réindustrialisation européenne. L’usine polonaise est également abandonnée pour au moins deux ans.

À la place, Intel appuiera ses activités industrielles en Europe sur son usine irlandaise, dont les capacités ont récemment été renforcées. S’il maintient le projet, déjà bien avancé, du développement de son usine malaisienne, le groupe déclare concentrer, pour le reste, ses investissements sur le sol américain. « Maintenant que nous avons achevé notre transition vers la technologie EUV, il est temps de passer d’une période d’investissement accéléré à une cadence plus normale de développement des procédés de gravure et à un plan d’investissement plus souple et plus efficace », résume le CEO.

Début septembre, le groupe avait déjà signalé l’arrêt des travaux autour de son procédé Intel 20A, pour concentrer ses efforts autour du procédé Intel 18A.

Rationaliser le portefeuille produits

Début août, Intel avait annoncé une revue stratégique de l’ensemble de ses divisions. « Nous prenons également des mesures pour renforcer et rationaliser notre portefeuille produits, au sein duquel nous avons identifié des opportunités claires pour mieux concentrer nos forces et améliorer notre efficacité », déclare aujourd’hui Pat Gelsinger.

Outre quelques réallocations internes (l’activité Integrated Photonics Solutions rejoint par exemple la division Datacenter et produits IA), Intel réaffirme à cette occasion son ambition de se concentrer sur la franchise x86 et de décliner plus largement cette dernière sur les marchés professionnels liés au traitement de données et à l’intelligence artificielle.

Pour ce faire, Intel mise sur les capacités industrielles que devrait lui conférer son procédé de fabrication Intel 18A. Attendu dans ses propres produits, au travers des processeurs Panther Lake (CPU pour ordinateur) et Clearwater Forest (CPU serveur) dès 2025, l’Intel 18A va surtout permettre la création de processeurs personnalisés pour un client de taille.

Un immense contrat avec AWS

Intel a, en effet, dévoilé lundi la signature d’un contrat « sur plusieurs années et pour plusieurs milliards de dollars » avec AWS (Amazon Web Services). Il prend la forme d’un investissement conjoint, autour de capacités de production dédiées à la fabrication de puces x86 personnalisées selon les besoins du géant du cloud.

Au programme : des puces dédiées à l’IA (NPU) en Intel A18, mais aussi un Xeon 6 produit selon le procédé Intel 3 (déjà déployé dans plusieurs usines américaines), dans le prolongement des accords commerciaux qui lient déjà les deux entreprises. « Nous prévoyons plus largement avec AWS de nouveaux designs faisant appel à Intel 18A, Intel 18AP et Intel 14A », indique le groupe.

Intel avait déjà annoncé au début de l’année un autre partenaire de choix : Microsoft pour ses puces maison Maia 100 (IA) et Cobalt 100 (CPU)

3 milliards de dollars d’aides fédérales

À cette promesse de chiffre d’affaires, Intel ajoute une autre manne, sous forme de subvention cette fois. Le groupe annonce en effet s’être vu attribuer une aide financière de 3 milliards de dollars de la part du gouvernement fédéral américain, dans le cadre du CHIPS and Science Act, le programme de soutien aux investissements dans les semi-conducteurs. « En tant que seule entreprise américaine qui conçoit et fabrique des puces logiques de pointe, nous contribuerons à sécuriser la chaîne d’approvisionnement nationale », déclare Intel dans un communiqué.

Saluées positivement par la bourse américaine, ces annonces ne signent toutefois pas la fin des opérations de restructuration interne. Intel précise ainsi avoir encore à réaliser près de la moitié de son plan social. « Nous avons encore des décisions difficiles à prendre et nous informerons les employés concernés à la mi-octobre. En outre, nous mettons en œuvre des plans de réduction ou d’abandon d’environ deux tiers de nos biens immobiliers dans le monde d’ici à la fin de l’année », indique le groupe.

Intel Foundry : réorientation stratégique et annonces clés

So long, german factory...
Intel Foundry : réorientation stratégique et annonces clés

Après des semaines d’incertitude, Pat Gelsinger, CEO d’Intel, a dévoilé lundi sa nouvelle feuille de route stratégique en matière de production industrielle. Au programme : la création d’une filiale dédiée aux activités de fonderie, un gigantesque contrat avec Amazon, une aide fédérale de plus de 3 milliards de dollars et une politique générale de rationalisation des investissements, particulièrement en Europe.  

Couper dans les dépenses, intensifier la politique de sous-traitance, concentrer les investissements sur les activités les plus génératrices de cash, et créer une structure susceptible d’accueillir des investisseurs tiers : voilà en substance la teneur des décisions stratégiques formulées lundi par Pat Gelsinger, patron d’Intel depuis 2021.

La prise de parole s’imposait : le géant américain des semi-conducteurs est en effet sous les feux des projecteurs depuis la publication de résultats financiers décevants au deuxième trimestre. Début août, il avait annoncé un plan social concernant jusqu’à 15 000 salariés et un objectif de réduction des dépenses de l’ordre de 10 milliards par an dès 2025, mais sans préciser la teneur exacte de la réorganisation associée. Un plan d’action était attendu pour septembre, il est là.

Intel Foundry : l’activité fonderie devient une filiale

L’activité fonderie, qui englobe l’ensemble des usines d’Intel dédiées à la fabrication de semi-conducteurs, est au cœur des annonces : elle est en effet extrêmement consommatrice de cash, aussi bien en phase d’investissement (construction de nouvelle usine par exemple) qu’en termes de gestion opérationnelle (frais de fonctionnement, mise à niveau des machines, etc.).

Sur ce volet, le géant américain annonce la création d’une filiale dédiée, Intel Foundry. Intel Foundry est le renommage d’Intel Foundry Services annoncé en 2021. Il était alors question d’ouvrir sa fonderie à des partenaires pour la fabrication de puce.

Elle pilotera donc son propre compte d’exploitation et bénéficiera d’une forme d’autonomie vis-à-vis du groupe, ce qui devrait, selon Pat Gelsinger, rassurer à la fois les clients et les fournisseurs des usines Intel.

« Cela nous donne surtout la flexibilité future d’évaluer des sources de financement indépendantes et d’optimiser la structure capitalistique de chaque entité afin de maximiser la croissance et la création de valeur pour les actionnaires », écrit le CEO d’Intel. Traduction ? Intel ouvre la porte de ses usines à d’éventuels investisseurs externes même si pour l’instant, la filiale reste 100 % détenue par le groupe, avec une gouvernance inchangée.

L’usine en Allemagne retardée d’au moins deux ans

Sans surprise, Intel procède dans le même temps à une rationalisation des investissements prévus dans ses usines, avec une première conséquence très directe en Europe : le gel du projet à plus de 30 milliards de dollars annoncé par Intel en Allemagne. Le fondeur avait pourtant recueilli un soutien financier significatif dans le cadre de la politique de réindustrialisation européenne. L’usine polonaise est également abandonnée pour au moins deux ans.

À la place, Intel appuiera ses activités industrielles en Europe sur son usine irlandaise, dont les capacités ont récemment été renforcées. S’il maintient le projet, déjà bien avancé, du développement de son usine malaisienne, le groupe déclare concentrer, pour le reste, ses investissements sur le sol américain. « Maintenant que nous avons achevé notre transition vers la technologie EUV, il est temps de passer d’une période d’investissement accéléré à une cadence plus normale de développement des procédés de gravure et à un plan d’investissement plus souple et plus efficace », résume le CEO.

Début septembre, le groupe avait déjà signalé l’arrêt des travaux autour de son procédé Intel 20A, pour concentrer ses efforts autour du procédé Intel 18A.

Rationaliser le portefeuille produits

Début août, Intel avait annoncé une revue stratégique de l’ensemble de ses divisions. « Nous prenons également des mesures pour renforcer et rationaliser notre portefeuille produits, au sein duquel nous avons identifié des opportunités claires pour mieux concentrer nos forces et améliorer notre efficacité », déclare aujourd’hui Pat Gelsinger.

Outre quelques réallocations internes (l’activité Integrated Photonics Solutions rejoint par exemple la division Datacenter et produits IA), Intel réaffirme à cette occasion son ambition de se concentrer sur la franchise x86 et de décliner plus largement cette dernière sur les marchés professionnels liés au traitement de données et à l’intelligence artificielle.

Pour ce faire, Intel mise sur les capacités industrielles que devrait lui conférer son procédé de fabrication Intel 18A. Attendu dans ses propres produits, au travers des processeurs Panther Lake (CPU pour ordinateur) et Clearwater Forest (CPU serveur) dès 2025, l’Intel 18A va surtout permettre la création de processeurs personnalisés pour un client de taille.

Un immense contrat avec AWS

Intel a, en effet, dévoilé lundi la signature d’un contrat « sur plusieurs années et pour plusieurs milliards de dollars » avec AWS (Amazon Web Services). Il prend la forme d’un investissement conjoint, autour de capacités de production dédiées à la fabrication de puces x86 personnalisées selon les besoins du géant du cloud.

Au programme : des puces dédiées à l’IA (NPU) en Intel A18, mais aussi un Xeon 6 produit selon le procédé Intel 3 (déjà déployé dans plusieurs usines américaines), dans le prolongement des accords commerciaux qui lient déjà les deux entreprises. « Nous prévoyons plus largement avec AWS de nouveaux designs faisant appel à Intel 18A, Intel 18AP et Intel 14A », indique le groupe.

Intel avait déjà annoncé au début de l’année un autre partenaire de choix : Microsoft pour ses puces maison Maia 100 (IA) et Cobalt 100 (CPU)

3 milliards de dollars d’aides fédérales

À cette promesse de chiffre d’affaires, Intel ajoute une autre manne, sous forme de subvention cette fois. Le groupe annonce en effet s’être vu attribuer une aide financière de 3 milliards de dollars de la part du gouvernement fédéral américain, dans le cadre du CHIPS and Science Act, le programme de soutien aux investissements dans les semi-conducteurs. « En tant que seule entreprise américaine qui conçoit et fabrique des puces logiques de pointe, nous contribuerons à sécuriser la chaîne d’approvisionnement nationale », déclare Intel dans un communiqué.

Saluées positivement par la bourse américaine, ces annonces ne signent toutefois pas la fin des opérations de restructuration interne. Intel précise ainsi avoir encore à réaliser près de la moitié de son plan social. « Nous avons encore des décisions difficiles à prendre et nous informerons les employés concernés à la mi-octobre. En outre, nous mettons en œuvre des plans de réduction ou d’abandon d’environ deux tiers de nos biens immobiliers dans le monde d’ici à la fin de l’année », indique le groupe.

☕️ [MàJ] Thierry Breton démissionne de la Commission européenne, Séjourné proposé par la France

Candidat soutenu par la France pour un nouveau mandat, Thierry Breton a annoncé lundi matin démissionner de son poste de commissaire européen au Marché intérieur.

Mise à jour, 12h05 : du côté de la France, l’Elysée a fait savoir, par communiqué, en fin de matinée, que c’est Stéphane Séjourné, ministre démissionnaire aux Affaires étrangères et secrétaire général du groupe Renaissance, qui serait proposé par la France pour le Collège, suite à l’annonce de Thierry Breton.

Article original, publié à 9h46 : Thierry Breton, commissaire européen eu Marché intérieur, a annoncé lundi matin sa démission dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, présidente récemment réélue de la Commission européenne. Il y a affirme que cette dernière aurait demandé à la France de retirer son nom de la liste des candidats officiels aux postes du futur exécutif européen, en cours de constitution.  

« Il y a quelques jours, dans la dernière ligne droite des négociations relatives à la composition du futur Collège [des commissaires, ndlr], vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles dont vous n’avez en aucun cas discuté directement avec moi – et offert, en guise de contrepartie politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France », écrit Thierry Breton, qui annonce sa démission « avec effet immédiat » et dit sa fierté d’avoir servi l’Europe pendant cinq ans.

En tant que commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton – qui a été ministre de l’Économie de Jacques Chirac, mais aussi PDG d’Atos de 2009 à 2019, a notamment porté les projets réglementaires visant à mieux encadrer les pratiques des grandes plateformes en Europe, le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA).

Qui remplacera Thierry Breton à la Commission européenne et sur quel périmètre ? D’après Politico, c’est Henna Virkkunen, candidate proposée par la Finlande, qui ferait figure de favorite, pour un portefeuille centré sur les problématiques liées à la tech et à l’innovation.

Thierry Breton a doublé sa lettre de démission d’un second message à consonance humoristique

☕️ [MàJ] Thierry Breton démissionne de la Commission européenne, Séjourné proposé par la France

Candidat soutenu par la France pour un nouveau mandat, Thierry Breton a annoncé lundi matin démissionner de son poste de commissaire européen au Marché intérieur.

Mise à jour, 12h05 : du côté de la France, l’Elysée a fait savoir, par communiqué, en fin de matinée, que c’est Stéphane Séjourné, ministre démissionnaire aux Affaires étrangères et secrétaire général du groupe Renaissance, qui serait proposé par la France pour le Collège, suite à l’annonce de Thierry Breton.

Article original, publié à 9h46 : Thierry Breton, commissaire européen eu Marché intérieur, a annoncé lundi matin sa démission dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, présidente récemment réélue de la Commission européenne. Il y a affirme que cette dernière aurait demandé à la France de retirer son nom de la liste des candidats officiels aux postes du futur exécutif européen, en cours de constitution.  

« Il y a quelques jours, dans la dernière ligne droite des négociations relatives à la composition du futur Collège [des commissaires, ndlr], vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles dont vous n’avez en aucun cas discuté directement avec moi – et offert, en guise de contrepartie politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France », écrit Thierry Breton, qui annonce sa démission « avec effet immédiat » et dit sa fierté d’avoir servi l’Europe pendant cinq ans.

En tant que commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton – qui a été ministre de l’Économie de Jacques Chirac, mais aussi PDG d’Atos de 2009 à 2019, a notamment porté les projets réglementaires visant à mieux encadrer les pratiques des grandes plateformes en Europe, le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA).

Qui remplacera Thierry Breton à la Commission européenne et sur quel périmètre ? D’après Politico, c’est Henna Virkkunen, candidate proposée par la Finlande, qui ferait figure de favorite, pour un portefeuille centré sur les problématiques liées à la tech et à l’innovation.

Thierry Breton a doublé sa lettre de démission d’un second message à consonance humoristique

Une « première » sur le filtrage dynamique des pubs : astreinte de 10 000 € par jour pour Meta

Combien rapportent ces pubs par jour ? #JeDemande
Une « première » sur le filtrage dynamique des pubs : astreinte de 10 000 € par jour pour Meta

Engagés dans un bras de fer judiciaire avec Meta depuis près d’un an, les casinos Barrière ont obtenu mardi la mise en place d’une astreinte de 10 000 euros par jour de retard dans la mise en œuvre de mesures préventives de filtrage visant à enrayer la diffusion de publicités contrefaisant leur image. Le tribunal judiciaire valide ainsi, dans une procédure qui n’a pas encore été jugée sur le fond, une injonction dynamique dont la confirmation pourrait se révéler lourde de conséquences, pour Meta comme pour toutes les grandes plateformes financées par la publicité. Explications.

(article mis à jour à 18h20, pour souligner de façon plus explicite la dérogation au principe de contradictoire utilisée dans la procédure initiée par le groupe Barrière)

Dans une décision rendue mardi 10 septembre, le juge de l’exécution du tribunal judiciaire de Paris a prononcé une astreinte de 10 000 euros par jour à l’encontre de Meta, relative à une obligation de filtrer a priori des publicités contrefaisant l’image de marque du groupe Barrière.

« Depuis l’audience, fin juillet, nous n’avons plus constaté aucune publicité frauduleuse, alors que l’avocat de Meta a plaidé qu’il était techniquement impossible d’opérer ce filtrage », confie, à Next, Michaël Piquet-Fraysse. Avocat associé au sein du cabinet Ebl Lexington, il est conseil de Barrière dans cette affaire qui pourrait, après jugement sur le fond, influencer la façon dont les grandes plateformes se retranchent derrière le statut d’hébergeur pour ne pas modérer de façon préventive les publicités qu’elles diffusent.


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☕️ Le spécialiste de la cybersécurité Fortinet victime d’un vol de données

L’éditeur américain Fortinet, qui revendique une position de leader mondial sur le marché de la cybersécurité, a communiqué jeudi sur un « incident récent », qui a entraîné la fuite de certaines données client.

« Un individu a obtenu un accès non autorisé à un nombre limité de fichiers stockés sur l’instance Fortinet d’un espace de stockage partagé basé sur le cloud d’un tiers, qui comprenait des données limitées liées à un petit nombre (moins de 0,3 %) de clients Fortinet », indique l’éditeur.

Fortinet ne précise ni la nature de ces données, ni la typologie ou la nationalité des clients concernés. La société affirme en revanche que cet incident n’a eu aucun impact sur ses activités ou l’intégrité de son système d’information. Elle dit par ailleurs avoir immédiatement communiqué en direction des clients concernés, des forces de l’ordre et des agences de cybersécurité, et promet avoir engagé un audit assuré par un cabinet extérieur pour renforcer ses processus internes.

Ce vol de données a été revendiqué jeudi par un internaute qui, sur un forum spécialisé, affirme avoir mis la main sur un ensemble représentant 440 Go de données issues du SharePoint de Lacework, un éditeur spécialisé dans la sécurité des applications cloud, racheté par Fortinet en juin dernier.

☕️ Le spécialiste de la cybersécurité Fortinet victime d’un vol de données

L’éditeur américain Fortinet, qui revendique une position de leader mondial sur le marché de la cybersécurité, a communiqué jeudi sur un « incident récent », qui a entraîné la fuite de certaines données client.

« Un individu a obtenu un accès non autorisé à un nombre limité de fichiers stockés sur l’instance Fortinet d’un espace de stockage partagé basé sur le cloud d’un tiers, qui comprenait des données limitées liées à un petit nombre (moins de 0,3 %) de clients Fortinet », indique l’éditeur.

Fortinet ne précise ni la nature de ces données, ni la typologie ou la nationalité des clients concernés. La société affirme en revanche que cet incident n’a eu aucun impact sur ses activités ou l’intégrité de son système d’information. Elle dit par ailleurs avoir immédiatement communiqué en direction des clients concernés, des forces de l’ordre et des agences de cybersécurité, et promet avoir engagé un audit assuré par un cabinet extérieur pour renforcer ses processus internes.

Ce vol de données a été revendiqué jeudi par un internaute qui, sur un forum spécialisé, affirme avoir mis la main sur un ensemble représentant 440 Go de données issues du SharePoint de Lacework, un éditeur spécialisé dans la sécurité des applications cloud, racheté par Fortinet en juin dernier.

☕️ Le réseau Bluesky s’ouvre à la vidéo

Le réseau social Bluesky a inauguré mercredi la possibilité de diffuser, et donc de consulter, des vidéos par son intermédiaire.

Annoncée via un billet de blog, cette nouvelle fonctionnalité impose toutefois une restriction : les vidéos sont limitées à une durée maximale de 60 secondes. Pour le reste, Bluesky se veut relativement agnostique : son interface Web ou ses applications mobiles acceptent ainsi les formats courants (.mp4, .mpeg, .webm, .mov), à raison d’une vidéo par post, avec possibilité d’attacher des sous-titres. La capacité d’envoi quotidienne est par ailleurs fixée à 25 vidéos ou 10 Go par jour. « Nous nous réservons la possibilité d’ajuster cette limite », indique l’équipe.

capture d'écran la vidéo arrive sur bluesky

Bluesky signale également que la publication de vidéos est limitée aux adresses mail vérifiées – afin de limiter le spam, et qu’il est possible d’appliquer certains labels (adulte par exemple) à ses publications. Enfin, la plateforme indique que les vidéos doivent passer le filtre élaboré par l’association Thorn de défense en ligne des enfants et l’éditeur Hive avant publication, afin de détecter les contenus qui nécessiteraient un avertissement particulier ou un blocage préventif.

Les vidéos sont ensuite affichées directement dans le flux Bluesky, avec une lecture automatique par défaut, qui s’enclenche son coupé. L’utilisateur peut désactiver cet « auto-play » dans son profil.

Porté par une vague de popularité sans précédent suite aux déboires de Twitter au Brésil, Bluesky s’est félicité jeudi matin d’avoir enregistré un pic d’activité record, « 10%  supérieur » au précédent, sans toutefois préciser les volumes ou les métriques concernés.

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