Vous voyez, sur cette carte ? L’Australie. Dans deux heures, l’Australie sera toujours sur la carte, mais constellée de chemins de fer, de mines d’uranium et de bâtiments éclairés qui se voient depuis l’espace.
C’est le coup classique : vous rentrez chez vous après le travail, le portail grince, et votre double échevelé apparaît accompagné de Gimli. Il vous annonce que, dans son univers, Trump n’a jamais été élu et que la technologie qui permet de tirer de l’énergie de cette source renouvelable appelée « seum des mascus » fait qu’on peut regarder Netflix sans se soucier de la finitude des ressources. Un bon coup de pelle et vous l’enterrez dans votre jardin à côté de celui qui parlait de Karim Debbache remportant l’Eurovision. Ces histoires de mondes parallèles, c’est passionnant sur le papier, mais dans la réalité c’est souvent un peu vexant.
On ne dira jamais assez à quel point on est reconnaissants envers nos testeurs et testeuses, les personnes que l’on sollicite, parfois sur des délais courts, au son de « Faudrait que je fasse encore une partie de ça, plutôt à quatre, tu serais dispo cette semaine ? C’est seulement trois heures la partie, et je paye en bières et gratin dauphinois… » Aussi contents soient-ils d’essayer plein de choses, parfois ils sont méfiants, surtout quand je souris un peu trop en sortant la boîte : là ça sent clairement le jeu pas transcendant, mais auquel il faut bien que je rejoue pour avoir fait mon travail.
Je sais que ça va heurter vos cœurs en tungstène de métalleux à qui on ne la fait pas. Je sais que le monde dans lequel nous vivons n’est pas propice à l’émerveillement et à la romance. Je ne le ferais pas si ce n’était pas important, mais pendant une page, s’il vous plaît, prenez Pasión de las Pasiones au sérieux.
Pour faire un portrait de Nathalie et Rémi Saunier, il faut se munir avant tout de couleurs chaudes, tant leur bonne humeur rayonne et leur plaisir de faire partie du milieu ludique est évident. Retour sur dix ans de création et d’échanges.
Quelle belle génération que nous sommes. On a connu Le Casse du siècle chez Dujardin en 1993, mais aussi les plans malins des Cat's Eyes, Danny Ocean, Thomas Crown et du duo de Haute Voltige. On en est sortis avec les bleus à imiter les acrobaties, une vision du piratage informatique toute pétée qui repose sur le fait de ne jamais toucher à sa souris (bonus si la machine fait bipbip de façon stressante), et une idée difficile à déboulonner : les casses, c’est classe. Et pour retrouver ce frisson en jeu de rôle, les solutions sont évidemment légion.
C’est toute une gamme de jeux de rôle qui est apparue en quelques mois chez Les Fondations de l’imaginaire. Ils ont en commun une impression écologique en France et un format réduit. Tour d’horizon d’un jeu à MJ tournant et de trois mécaniques solo.
Streets of Tokyo a quatre points communs avec Origine. Le premier c’est son auteur, Julien Griffon, le deuxième la coopération, le troisième un prix reçu au concours de prototype de Boulogne, et le quatrième, c’est moi. Moi, obsédée par ces prototypes depuis ma première partie, qui surgit derrière leurs éditeurs présumés alors qu’ils ne s’y attendent pas, en festival ou dans leur supermarché local, au cri de « Et alors, ça sort quand ? ». Eh ben, bientôt.
Devant une belle boîte sur la production d’électricité, Perco soupire à en alimenter des éoliennes : « Les joueurs de jeux de gestion s’en fichent du thème, c’est fou… » C’est faux. Quand un thème et une mécanique s’enlacent avec autant de proximité et de métaphore malaisante que le couple du générique d’Il était une fois la vie, ça donne les meilleurs jeux du monde. Genre Barrage. Un jeu de production d’électricité.
Depuis la démo à Cannes, qui m’avait plu mais qui ne pouvait que laisser entrevoir ce que le jeu avait dans le ventre, j’ai prononcé au moins trente fois cette sentence : « Si Fil Rouge ne me fait pas chialer, ils se seront foirés. »
On aurait pu innover, c’est vrai, faire un comparatif des jeux d’enquêtes pour déterminer lequel avait les meilleurs indices solaires, ou un tuto moustiquaire zéro déchets en punchboard. Mais la mer qu'on voit dans ces cartes et tuiles (pour les golfes clairs vous vous débrouillez, moi j’ai tous mes cheveux [NDPerco : crâneuse]) a évidemment des reflets d’argent, de beaucoup d’argent si on veut tout essayer, et on a donc voulu vous proposer un panorama qui vous permette de déterminer votre destination de rêve, de la plage vers le large.
Mois de juin, mois des bulletins. Un truc qui m’a toujours énervée, c’est cette notion de félicitations et d’encouragements, dont certains profs tenaient à affirmer qu’ils représentaient les efforts accomplis, alors que des lignes étaient tracées à 14 et 16 dans l’immense majorité des cas. Une hypocrisie du système scolaire de prétendre se préoccuper du travail et pas seulement des résultats. Au-dessus du dernier jeu de Shem Philips et SJ McDonald, j’y repense.