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[TEST] Shady Knight : une ode au skill élitiste, destinée aux hardcore gamers

Dévoilé en 2020, Shady Knight, développé par Alexey ‘cptnsigh’, avait retenu notre attention par son gameplay nerveux et ses déplacements rapides inspirés de Dishonored. Peaufiné pendant plus de quatre ans, ce fast-FPS mêlant parkour et hack’n’slash est finalement sorti ce 9 octobre 2024. Mais mon voyage dans cet univers de chevaliers d’outre-tombe s’est avéré plus éprouvant et exigeant que je ne l’aurai pensé. Disons-le de suite, Shady Knight est une bonne expérience dans son ensemble, mais d’une difficulté incroyable, et qui s’adresse à une niche de joueurs hardcores.

Edit du 11/10 : Le développeur prend en compte les retours des joueurs et vient de publier une série de patches pour réduire la difficulté. Les indices sont maintenant plus évidents à trouver, certains niveaux ont été réajustés pour laisser plus d’espace au joueur lors des combats, la portée du grappin a été augmentée, tout comme le nombre de crochets permettant de se rattraper. Clairement de quoi réduire la frustration et rendre le jeu plus accessible.

Genre : Fast-FPS/parkour/die and retry | Développeur : Alexey ‘cptnsigh’ | Éditeur : Alexey ‘cptnsigh’ | Plateforme : Steam | Prix : 19,50 € | Configuration recommandée : Processeur 2,5 GHz, 2 GB de RAM, GTX 1050 | Langues : Anglais | Date de sortie : 09/10/2024 | Durée de vie : Environ 8 h pour débloquer tous les niveaux, bien plus pour atteindre le rang S sur chacun.

Test effectué sur une version fournie par le développeur.

Skill-based parkour FPS

Shady Knight étant avant tout un jeu basé sur la vitesse et le skill, les niveaux ne sont qu’un prétexte pour exécuter des acrobaties incroyables. Le scénario n’est donc pas très développé, on pourra juste vous dire qu’il est question de vengeance contre un méchant chevalier trop puissant, et qu’on semble évoluer dans des sortes de limbes remplies de plateformes flottantes. Loin de nous prendre par la main, le développeur nous jette au pied d’une tour, qui donne accès à des hubs, divisés en neuf niveaux. Si les premiers sont un peu guidés, même les joueurs les plus avertis risqueront de se retrouver démunis au bout d’un moment. En effet, le game design est entièrement tourné vers la découverte des mécaniques par l’expérimentation, ce qui est franchement déroutant, et souvent très frustrant. Il en faudra, des morts, pour comprendre qu’on peut donner un coup de pied contre un mur avec un angle aigu, pour bénéficier d’un boost supplémentaire lors d’un saut… Pourtant, le principe de base est plutôt simple : il faut sauter de plateforme en plateforme parsemées d’ennemis, afin de détruire un orbe, ce qui déverrouille le parcours suivant. De temps en temps, pour présenter un nouveau type d’adversaire, on devra juste enchaîner des combats dans une arène jusqu’à vaincre tout le monde. La difficulté est progressive, mais dès les premières heures, attendez-vous à roter du sang, rien que pour passer d’un défi à l’autre. Et le vrai but du jeu n’est même pas là, puisqu’on sera encouragé à combattre avec prestance et style : rapidité d’exécution, combos et mouvements acrobatiques seront récompensés, jusqu’au légendaire rang triple S.

Pour une ascension à la sauce Kaizen

Pour mener à bien l’ascension complexe de cette tour, notre personnage disposera d’un panel de mouvements rapides et d’un grappin permettant de s’agripper à des crochets spécifiques ou des ennemis. On disposera d’une glissade et d’un coup de pied qui ferait rougir un Dark Messiah of Might & Magic. Un dash pourra également être utilisé, mais uniquement pour se saisir d’une arme. À maintes reprises, cette mécanique un peu particulière sera obligatoire pour progresser. Ces mouvements sont d’ailleurs la grande réussite du jeu : il est très agréable de se mouvoir si aisément, une fois que l’on a compris comment faire. Mais en dépit de sa grande agilité, le héros est très fragile, car deux coups ou une chute dans le vide suffiront pour trépasser. À partir du second hub, la difficulté augmentera sans prévenir et votre skill sera mis à rude épreuve. Les morts très punitives se multiplieront, en l’absence de maîtrise, mais surtout de compréhension. On ne sait simplement pas quoi faire par moments. À titre de comparaison, j’avais tiré une grande satisfaction lors de la réussite de niveaux corsés dans Anger Foot, alors que dans Shady Knight, j’en suis ressorti épuisé, soulagé d’avoir terminé, mais craignant la suite qui m’attendait. Entre les lanciers, les archers, les araignées explosives ou encore les chevaliers blindés, avec progressivement de plus en plus de protections, il faut se creuser les méninges et découvrir à la dure, les méthodes pour les vaincre. Parfois, pour éviter de mourir une vingtaine de fois supplémentaires sur certains passages, j’ai préféré éviter les combats pour tenter d’atteindre l’orbe à détruire, quitte à avoir un score pourri.

Techniquement au poil

Shady Knight ne fait pas dans la débauche visuelle. Les graphismes sont simples et assez peu diversifiés, mais la direction artistique, plutôt jolie, permet d’identifier assez facilement les différentes surfaces, zones d’interaction, et surtout, les différents types d’ennemis. On peut repérer en un dixième de seconde quelle attaque on va subir, pour réagir instantanément. D’autre part, le jeu se permet de tourner parfaitement sur n’importe quelle machine, permettant même d’atteindre plus de 500 FPS en 4K sur des PC puissants. Côté musique, Shady Knight est plutôt discret, puisqu’il n’y en a parfois pas du tout. Lors des combats, ça s’énerve un peu, mais on sera généralement plutôt concentré sur les ennemis pour éviter de mourir une cent unième fois.

Élitiste

Shady Knight fait partie de ces jeux demandant une incroyable maîtrise du gameplay, à cause d’une difficulté qui peut sembler aberrante, malgré des mouvements et aptitudes très agréables à prendre en main. Les ennemis, redoutables, ne vous laisseront que peu de chances et la mort ne sera jamais très loin. Mais ce qui est le plus déroutant, c’est qu’on se retrouve parfois bloqué sans savoir quoi faire : il faut trouver soi-même les enchaînements de mouvements pour atteindre la plateforme suivante, ou vaincre tel ou tel ennemi. Heureusement, le développeur est à l’écoute de la communauté, et a déjà adouci les angles en déployant quelques patches : davantage d’indices, un grappin plus long, etc. Malgré tout, quand on n’y est pas préparé, on termine parfois les niveaux avec un peu de frustration. Ce sentiment s’estompe une fois qu’on a compris qu’il fallait expérimenter, mais soyons clairs : Shady Knight ne s’adresse pas à tout le monde et il faut avoir au moins un petit penchant pour le speedrunning et les exécutions millimétrées pour y prendre du plaisir. Si c’est votre cas, n’hésitez pas, car la réalisation est excellente.

Si Shady Knight vous tente, il est actuellement en promotion de lancement à –15 % sur Steam, soit 17 € environ jusqu’au 23 octobre.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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