Rachat de La Poste Mobile : les « divergences » sont réglées, SFR donne son feu vert
Shut up and take my money
Plus rien ne s’oppose désormais à la vente de La Poste Mobile à Bouygues Telecom. SFR et La Poste règlent leurs « divergences » sur cette opération et la marque au carré rouge n’utilise pas son droit de préemption.
Rappel des épisodes de la saison précédente. Au début de l’année, Bouygues Telecom signait un « protocole d’exclusivité » pour racheter 100 % de l’opérateur virtuel La Poste Telecom. Ce dernier est pour rappel détenu à 51 % par le groupe La Poste et à 49 % par l’opérateur SFR.
Des « divergences » réglées ce 4 novembre
Cet été, l’Autorité de la Concurrence donnait son feu vert, sans aucune condition particulière. Son enquête était arrivée à la conclusion que cette opération « n’est pas de nature à porter atteinte à la concurrence ». Ne restait alors plus qu’un seul obstacle et pas des moindres : des « divergences » entre SFR et La Poste, annoncées en mai de cette année. Nous n’avions alors pas les tenants et aboutissants de cette affaire.
Dans le bilan financier publié ce jour, Bouygues annonce la fin de la récréation : « Bouygues Telecom a été informé du règlement de ces divergences le 4 novembre 2024 ». Là encore, on repassera pour les détails, car aucun des protagonistes ne s’étend sur cette histoire.
SFR a renoncé à son droit de préemption
Comme nous l’avions expliqué en aout, deux points restaient en suspens du côté de SFR : ses droits de préemption et d’agrément sur l’acquéreur. Bouygues affirme que désormais, plus rien ne s’oppose à la vente, « SFR ayant renoncé à son droit de préemption ».
Ainsi, « les parties se sont entendues pour procéder à la finalisation de l’opération avant la fin de l’année ». Cela ne change donc rien au calendrier initial (en février) qui prévoyait une finalisation de l’opération « d’ici la fin d’année 2024 ».
De son côté, Bouygues Telecom, « au plus tard dans les mois qui suivront la finalisation de l’opération, adaptera sa guidance pour prendre en compte l’acquisition de la Poste Telecom ».
Bouygues Telecom sort les crocs
Au cours des derniers jours, Bouygues Telecom a été particulièrement agressif sur le fixe et le mobile. Il y a tout d’abord eu le programme de remise B.IG sur des abonnements groupés (une ligne fixe avec un ou plusieurs lignes mobiles) et ce matin Pure fibre. Cet abonnement propose uniquement de la fibre optique jusqu’à 8 Gb/s, sans TV ni téléphone. Une offre qui devrait en séduire plus d’un avec ses débits et son tarif.
5,1 millions de clients sur le fixe, 15,8 millions sur le mobile
Dans son bilan financier, Bouygues Telecom revendique (fin septembre) que sur le fixe, son « parc de clients FTTH atteint 4 millions d’abonnés », sur un total de 5,1 millions de clients, soit 79 % en fibre optique.
Autre bonne nouvelle pour l’opérateur : « sur un an, l’ABPU Fixe augmente de 2,3 euros [pour atteindre] 33,2 euros par client par mois ». À voir si la nouvelle offre à 23,99 euros par mois (sans engagement ni promotion) va venir changer la donne. Bouygues Telecom vise 40 millions de prises FTTH commercialisable fin 2026.
Sur le mobile (hors MtoM), Bouygues Telecom annonce aussi une hausse : « 15,8 millions de clients, grâce au gain de 246 000 nouveaux clients sur les neuf premiers mois […] Comme attendu, l’ABPU Mobile est en repli de 0,2 euro sur un an à 19,6 euros par client par mois, en raison d’une concurrence soutenue sur le segment low-end, et de tensions persistantes sur le pouvoir d’achat entraînant une migration de clients vers des forfaits plus économiques ».
Bientôt 2,3 millions de clients supplémentaires
Le rachat de La Poste Mobile pourrait ajouter 2,3 millions de clients à son parc mobile (c’était le chiffre annoncé en février lors de la signature du protocole d’achat). Mais cette opération permettra aussi à l’opérateur « de s’appuyer sur le réseau de distribution de La Poste » qui comprend des points de vente physiques.
Les clients de La Poste Mobile ne passeront pas tout de suite sur le réseau de Bouygues Telecom. Ils resteront encore quelque temps sur celui de la marque au carré rouge, car « la période d’exclusivité du contrat « wholesale » de SFR » ne s’achève que fin 2026. « Compte tenu de la capacité du réseau radio de Bouygues Telecom, aucun investissement complémentaire ne serait nécessaire pour la partie réseau ».