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Prix de l’électricité : et si l’on supprimait l’option base au profit des heures creuses ?

En offrant un prix de l’électricité fixe quel que soit l’horaire de la journée, l’option base n’incite pas les abonnés à décaler leur consommation aux moments où le réseau est le moins sollicité. L’option heures pleines / heures creuses censée récompenser les utilisateurs qui font cet effort, n’est plus aussi avantageuse qu’auparavant. Et si l’on supprimait purement et simplement l’option base pour créer une vraie incitation chez tous les consommateurs d’électricité, sans les pénaliser ?

Avez-vous déjà observé la courbe de consommation nationale d’électricité ? Elle fluctue brutalement, en s’effondrant la nuit puis en décrivant des pics en milieu et fin de journée. Les centrales électriques jouent donc aux équilibristes, afin que la quantité d’électricité produite soit toujours égale à celle consommée. Ce mode de fonctionnement ne permet pas d’exploiter au mieux le potentiel de celles qui génèrent l’électricité la moins carbonée, comme les centrales nucléaires et solaires.

La nuit, les réacteurs nucléaires réduisent leur puissance alors qu’ils pourraient fonctionner à plein régime 24h/24 sans impact majeur sur leur consommation de combustible. Le jour, du printemps à l’automne, les centrales solaires voient parfois leur production bridée faute de débouchés. Enfin, ce sont les centrales hydroélectriques, mais également celles au gaz fossile, au fioul et au charbon qui sont mises à contribution pour réagir rapidement aux fluctuations de la consommation nationale. Si les premières sont bas-carbone, une grande part utilisent un stock d’eau qui gagne à être économisé.

Stocker l’électricité, l’échanger avec les pays voisins et décaler ses consommations

Un gaspillage auquel il est pourtant possible de remédier. Si le stockage d’énergie de grande ampleur comme les stations de pompage-turbinage (STEP) et batteries représente un moyen efficace, il nécessite des investissements colossaux et beaucoup de volonté politique. Les échanges d’électricité avec les pays voisins permettent aussi d’exporter efficacement les excédents et d’importer en cas de déficit, mais questionnent notre souveraineté énergétique, en plus d’exiger également de grands investissements dans les lignes transfrontalières. Reste la flexibilité : inciter les consommateurs à « lisser » la courbe de consommation nationale, en reportant la mise en marche d’appareils énergivores aux moments les plus adaptés. Une flexibilité idéalement non punitive.

Exemple d’un jour où la production d’électricité solaire est écrêtée faute de consommation / Image : RE.

En France, les particuliers en sont timidement incités à travers l’option heures pleines / heures creuses proposée sur chaque contrat de fourniture d’électricité. Elle s’oppose à l’option base, qui, elle, offre un tarif de l’électricité immobile, quelle que soit l’heure de la journée. Toutefois, l’option heures pleines / heures creuses souffre actuellement d’un manque d’attractivité, car elle impose un prix d’abonnement plus élevé et un tarif du kilowattheure en heures pleines plus couteux qu’en option base. Deux inconvénients pour accéder à un maigre avantage : un prix du kilowattheure durant les huit heures creuses quotidiennes 17,8 % moins cher qu’en base.

Écart de prix par rapport à l’option base

kWh en heures pleines

+ 7,3 %

kWh en heures creuses

– 17,8 %

Abonnement annuel HP/HC 9 kVA

+5,1 %

Les heures creuses actuelles, avantageuses seulement si l’on possède un ballon d’eau chaude classique

Pour économiser significativement avec l’option heures pleines / heures creuses, il est donc indispensable de reporter au moins 60 % de sa consommation totale durant les plages d’heures creuses. Ces huit heures quotidiennes à prix relativement bas sont généralement placées entre 22 h et 6 h du matin, mais elles peuvent varier d’un abonné à l’autre. Il n’est donc pas toujours possible de connaître à l’avance les plages d’heures creuses qui nous seront attribuées à la souscription d’un contrat HP/HC.

Cette option est surtout avantageuse pour les utilisateurs de ballon d’eau chaude électrique classique « à accumulation ». Cet appareil extrêmement gourmand en énergie peut facilement être configuré pour se déclencher automatiquement durant les heures creuses. Comme il représente une part importante de la consommation totale d’un foyer, planifier son démarrage sur cette plage tarifaire permet parfois de la rentabiliser sans contraintes. L’intérêt de l’option HP/HC s’évanouit dès lors que l’on chauffe son eau par un autre moyen (ballon d’eau chaude thermodynamique, chaudière, réseau central…), ou que l’on consomme peu d’eau chaude sanitaire.

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Pourquoi l’option base n’est pas pertinente

Ainsi, l’option base est souvent plébiscitée par les foyers, d’autant plus s’ils se chauffent à l’électricité (radiateurs ou pompe à chaleur, à l’exception des rares et couteux radiateurs à accumulation capables de stocker la chaleur durant les heures creuses). Avec l’option base, ces foyers se retrouvent sans aucune incitation à lisser leur consommation. Le prix de l’électricité est identique, même s’ils lancent la pyrolyse de leur four électrique en même temps que la recharge de leur voiture électrique, un cycle de lave-linge et de lave-vaisselle un soir d’hiver glacial à 19h30. Pile au moment où le réseau électrique national sue à grandes gouttes pour maintenir l’équilibre, en activant les coûteuses et polluantes centrales thermiques et en important de l’électricité potentiellement très carbonée de pays voisins.

Du printemps à l’automne, l’option base n’incite pas non plus les consommateurs à exploiter le pic de production des centrales solaires. L’électricité y est pourtant bas-carbone en plus d’être terriblement bon marché, voire gratuite. Supprimer purement et simplement l’option base pourrait donc être une solution afin de créer une « tradition », un réflexe ancré chez tous les consommateurs d’électricité. Aujourd’hui, seuls les très gros consommateurs ayant souscrit à une puissance supérieure à 15 kVA sont bannis de l’option base. Mais cela représente une faible part des ménages.

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Réfléchir à une nouvelle formule pour les heures creuses ?

Concrètement, l’option base serait remplacée par une nouvelle formule de l’option heures pleines / heures creuses, où le prix de l’abonnement serait identique à l’option base, tout comme le prix du kilowattheure en heures pleines. Le tarif du kilowattheure en heures creuses pourrait être maintenu au niveau actuel. Six mois par an, d’avril à septembre, une plage d’heures creuses méridienne serait ajoutée, en plus de l’habituelle plage nocturne.

Il s’agit d’une forme d’incitation efficace à décaler ses usages, sans risques ni contraintes, que l’on peut retrouver ailleurs dans le monde, comme au Québec. Chaque consommateur aurait tout à gagner à programmer le démarrage de ses appareils en heures creuses, sans être pénalisé s’il ne le fait pas. Particulièrement dans le contexte actuel de perte de pouvoir d’achat, il est probable qu’une grande part des ménages adopterait le réflexe. Les pouvoirs publics n’auraient plus à demander aux foyers de faire un effort l’hiver sans aucune contrepartie.

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Compteur d’eau connecté : voici les meilleures solutions pour mesurer sa consommation

À l’instar de la consommation électrique, la mesure de la consommation d’eau est une donnée indispensable pour qui veut optimiser ses factures et limiter son impact environnemental. Voici une sélection des meilleurs compteurs d’eau connectés.

Si les compteurs d’énergie connectés se sont répandus à vue d’œil, les compteurs d’eau connectés, eux, sont nettement moins communs. Les fournisseurs d’eau peuvent procéder à une télérelève, mais elle est souvent manuelle (un agent doit circuler à pied ou en voiture à proximité des compteurs pour télécharger les données) et effectuée à un faible intervalle, généralement une fois par an.

Résultat : il est difficile de connaître sa consommation d’eau avec une grande finesse, en dehors du volume indiqué sur votre facture annuelle. De même, les fournisseurs ne proposent aucune solution pour connaître le détail de la consommation de chaque poste (douche, lave-linge, etc.). Pourtant, surveiller son utilisation de l’eau constitue un enjeu important pour réduire sa facture d’eau, ou même protéger sa maison d’éventuelles fuites d’eau.

Utiliser un compteur d’eau connecté permet de mieux cerner ses habitudes, mais également de détecter des consommations d’eau inhabituelles, pouvant être provoquées, par exemple, par des fuites d’eau. Certains systèmes connectés permettent même de fermer l’arrivée d’eau à distance, ce qui ajoute une sécurité pendant les vacances, ou même d’éviter des dégâts considérables en cas de fuite d’eau.

Installer un compteur connecté nécessite tout de même de prendre certaines précautions. D’abord, à l’image du Linky, le compteur d’eau principal ne peut être démonté ou modifié, et l’installation en amont du compteur ne peut être modifiée non plus. Ainsi, si vous souhaitez connaître votre consommation d’eau, vous pouvez opter pour un lecteur optique ou magnétique à placer sur le compteur avec l’accord de votre fournisseur, ou installer un ou plusieurs compteurs divisionnaires, après celui de votre fournisseur.

GROHE Sense Guard : le compteur d’eau connecté ultra-complet

 

Commençons par le plus pratique et le plus intuitif des compteurs connectés pour détecter d’éventuelles fuites, même les plus minimes, tout en suivant avec précision la consommation au quotidien. Sa vanne intégrée du marché. Intitulé Sense Guard, le compteur connecté façon GROHE se branche en série sur le réseau de plomberie. Composé d’un compteur et d’une vanne, il est celui qui permet de fermer automatiquement le réseau d’eau en cas de fuite, ce qui permet de limiter les dégâts.

Son installation est relativement simple, mais requiert tout de même des connaissances de base en plomberie. Il nécessite, en effet, la mise en œuvre d’un by-pass permettant d’isoler le compteur en cas de problème. Au quotidien, l’application dédiée permet d’obtenir des données intéressantes comme sa consommation journalière ou encore de piloter la vanne à distance. Il semblerait néanmoins que certains bugs viennent parfois gâcher l’expérience utilisateur. Mais son plus grand défaut reste son prix. Le kit est, en effet, affiché à plus de 600 €.

Itron Cyble Sensor : pas touche à la plomberie

Passons désormais à la solution idéale, notamment pour ceux qui ne veulent pas toucher à la plomberie : le générateur d’impulsion. Si vous disposez déjà d’un compteur d’eau compatible impulsion (c’est le cas d’une grande partie des compteurs d’eau récents), il vous suffira d’y clipser le générateur d’impulsion approprié et de connecter ses deux fils à un gestionnaire de consommation. Autrement, vous pouvez acheter un compteur neuf compatible et y ajouter un générateur d’impulsion.

Cet émetteur d’impulsion a la charge de produire une impulsion électrique à chaque fois qu’un litre d’eau traverse le compteur, activée par la petite aiguille métallique que l’on peut voir tourner sur ce dernier. L’information est envoyée par fils ou par radio (module supplémentaire nécessaire) à un gestionnaire de consommation générale (eau et électricité), comme le Legrand Ecocompteur ou le Schneider Wiser, qui permettent ensuite de visualiser les statistiques via une application smartphone. La qualité et la précision de ces capteurs sont excellentes, puisqu’ils récupèrent les données du compteur d’eau homologué. Lorsque l’on choisit ce type d’équipement, il est nécessaire de bien s’assurer de la compatibilité des deux produits que l’on souhaite associer.

Homewizard, la solution ultra-simple à installer et utiliser

Plus simple, le compteur d’eau Homewizard ne nécessite pas de gestionnaire d’énergie. Ce générateur d’impulsion connecté en WiFi est alimenté par piles ou port USB-C. Il se clipse sur une très grande variété de compteurs compatibles impulsion. Son prix, une cinquantaine d’euros, est particulièrement attractif.

 

LinkTap G2S : le compteur spécial jardin

Très répandus, les contrôleurs d’eau pour jardin ont l’avantage de faciliter l’arrosage du jardin, en permettant notamment une programmation des horaires d’arrosage, et donc une optimisation des ressources en eau. Si les premiers modèles de contrôleurs ne disposaient que d’un simple système d’horloge, ils ont évolué avec le temps pour être désormais équipés de Wi-Fi, autorisant ainsi le contrôle de l’arrosage à distance.

La société LinkTap a décidé d’aller plus loin en commercialisant un produit permettant non seulement de contrôler et programmer l’arrosage du jardin à distance, mais également de mesurer la quantité d’eau réellement utilisée. Grâce à ce système, il est possible de repérer rapidement une fuite d’eau ou un goutteur arraché. Il est même possible de programmer l’arrosage en fonction des données météo, et ainsi d’éviter automatiquement l’arrosage en cas de pluie. L’application, au look un peu daté, permet de récolter une foule de données qui raviront tous les amoureux de statistiques. Finalement, on a un seul regret : sa portée sans fil qui est un peu limitée, et sensible aux obstacles.

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L'astuce pour acheter un compteur d'eau connecté moins cher

Sur les sites de petites annonces comme Leboncoin ou Ebay, vous trouverez facilement des générateurs d’impulsion à prix cassés, généralement entre 5 et 30 euros. Il s’agit souvent de matériel excédentaire de « fin de chantier » ou de réemploi suite à un remplacement, vendu par des artisans. Un bon moyen pour analyser sa consommation d’eau sans se ruiner dans du matériel neuf.

FAQ : tout savoir sur les compteurs d’eau connectés

Comment fonctionne un compteur d’eau connecté ?

Un compteur d’eau connecté mesure la consommation en temps réel et transmet les données vers un appareil de suivi et/ou une application smartphone. Les capteurs détectent le débit et certaines versions avancées permettent même de fermer l’arrivée d’eau à distance. L’installation et les fonctionnalités varient, mais toutes les données visent à optimiser l’utilisation de l’eau.

Quels sont les avantages d’un compteur d’eau connecté ?

Un compteur d’eau connecté présente de nombreux avantages selon les modèles : suivi précis de la consommation, détection de fuites, optimisation des usages pour économiser l’eau et réduction des factures. Il permet aussi d’analyser les habitudes de consommation par type d’usage, ce qui est utile pour mieux gérer son impact environnemental et ses dépenses.

Peut-on installer un compteur d’eau connecté soi-même ?

Cela dépend du modèle choisi. Certains capteurs se fixent simplement sur un compteur existant, alors que les modèles avec vanne peuvent nécessiter des connaissances en plomberie. Pour une installation complexe, faire appel à un professionnel est recommandé pour assurer la sécurité du montage et l’efficacité du dispositif.

Les compteurs d’eau connectés sont-ils compatibles avec tous les réseaux d’eau ?

Les compteurs connectés peuvent être compatibles avec la majorité des installations domestiques. Toutefois, ils ne remplacent pas les compteurs principaux, qui dépendent des fournisseurs d’eau et qui ne doivent en aucun cas être démontés ou modifiés sans leur autorisation. Certains dispositifs, comme les générateurs d’impulsion, s’adaptent sur les compteurs existants, mais il est important de vérifier la compatibilité.

Les compteurs d’eau connectés aident-ils à réduire la consommation ?

Oui, en offrant un suivi précis de l’utilisation d’eau, ces compteurs sensibilisent les utilisateurs et les aident à ajuster leurs habitudes pour éviter le gaspillage. La détection des fuites, sur certains modèles, et l’identification des consommations anormales contribuent également à limiter les pertes, favorisant ainsi une réduction des factures et un usage plus responsable.

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Comment fonctionne une pompe à chaleur solaire thermique (solarothermique) ?

Les panneaux solaires sont un excellent moyen de produire une énergie décarbonée et les pompes à chaleur aussi. Alors pourquoi ne pas associer les deux ? C’est, à peu près, le principe des pompes à chaleur solarothermiques, qui utilisent le meilleur de ces deux modes de production d’énergie. Explications.

Le succès de la transition énergétique passera nécessairement par une optimisation de tous les instants. Cette manière de penser s’applique particulièrement aux logements et à leur rénovation énergétique. C’est notamment pour cette raison que l’isolation est si souvent mise en avant. Du côté du chauffage, les solutions se multiplient : pompes à chaleur, panneaux solaires, recours à la biomasse… Mais pour aller plus loin, pourquoi ne pas combiner plusieurs de ces solutions en une seule ? C’est un peu le principe de la pompe à chaleur solarothermique : cette solution de chauffage repose sur le fonctionnement d’une pompe à chaleur, pour laquelle on vient préchauffer l’eau à l’aide de panneaux solaires thermiques.

Des panneaux solaires thermiques associés à une pompe à chaleur

Le principe de la pompe à chaleur solarothermique est particulièrement simple. Il s’agit d’une pompe à chaleur traditionnelle air/eau. Pour en limiter la consommation, on y adjoint des panneaux solaires thermiques à eau. Ces derniers ont vocation à préchauffer l’eau grâce à l’énergie du soleil, ce qui permet de « mâcher le travail » de la pompe à chaleur qui n’aura plus qu’à réaliser le complément de chauffage. Par ce moyen, lorsque les conditions météorologiques sont favorables, la pompe à chaleur ne sert quasiment pas. En cas de mauvais temps ou pendant la nuit, la production de chauffage ou d’eau chaude reste constante, puisque la pompe à chaleur prend le relais.

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Les différents types de panneaux

Il y a principalement deux types de panneaux solaires qui peuvent être associés à une pompe à chaleur. Le plus courant est appelé capteur plan. Il est composé d’un cadre en aluminium, dont l’intérieur est noir, et d’une sous-face isolée. L’ensemble est recouvert par un vitrage. À l’intérieur, on retrouve des serpentins dans lesquels un fluide caloporteur circule. En circulant dans les serpentins, le fluide caloporteur est progressivement réchauffé. Ensuite, ce fluide caloporteur permet de réchauffer l’eau via un échangeur thermique. Ce type de panneau a cependant l’inconvénient de générer pas mal de déperditions.

Les capteurs solaires les plus performants sont les capteurs à tube sous-vide. Derrière ce terme se cachent différents types de capteurs qui ont pour principal intérêt une meilleure isolation thermique vis-à-vis de l’air ambiant grâce à une partie sous vide. Sur certains modèles, les capteurs en verre sont semblables à une ampoule sous vide, à l’intérieur de laquelle on retrouve des tuyaux en cuivre contenant le liquide caloporteur. Dans d’autres modèles, le tube en verre est, en réalité, composé de deux couches de verre entre lesquelles on retrouve du vide.

Un chauffe-eau solaire à tubes sous vide / Image : Ivan Smuk.

Pompe à chaleur classique ou géothermique ?

Ces panneaux solaires thermiques sont parfois suffisants pour assurer la production d’eau chaude dans des conditions idéales, souvent en été et en journée. Mais c’est quand les conditions sont moins optimales que réside tout l’intérêt des pompes à chaleur solarothermiques. Dans les conditions les plus courantes, l’eau est préchauffée grâce aux panneaux solaires thermiques. Ensuite, la pompe à chaleur vient assurer le complément de chauffage pour atteindre la température de consigne de l’eau.

Selon l’environnement et les besoins, cette pompe à chaleur peut être un modèle classique air/eau. Les pompes à chaleur air/eau ont cependant un inconvénient : plus la température descend, moins elles sont efficaces. Au-delà de – 7°C, il faudra opter pour un modèle « grand froid ».

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Quand la température a tendance à beaucoup baisser, la pompe à chaleur géothermique peut constituer la solution idéale. Si elle coûte généralement plus cher, la pompe à chaleur géothermique affiche généralement d’excellentes performances, car le sol (ou l’eau d’une nappe phréatique) est peu sensible aux variations climatiques.

En résumé, il est possible d’obtenir une installation presque sur-mesure, en fonction des caractéristiques du bâtiment à chauffer, de son environnement et du climat local.

Panneaux solaires thermiques + PAC + panneaux photovoltaïques = Zéro carbone

Pour obtenir un système de chauffage entièrement décarboné, la pompe à chaleur solarothermique pourra être alimentée par des panneaux photovoltaïques, eux-mêmes associés à des batteries. Vous pourrez ainsi avoir la certitude que le courant utilisé par la pompe à chaleur est d’origine 100 % renouvelable.

Un équipement qui multiplie les avantages, mais qui a quelques inconvénients

Si, sur le papier, les pompes à chaleur solarothermiques ont tout pour plaire, elles ont tout de même quelques inconvénients qui freinent leur déploiement. En premier lieu, ce type d’installation prend de la place, puisqu’il faut pouvoir installer les deux modules (intérieur et extérieur) de la pompe à chaleur ainsi que les panneaux solaires. Si ce système s’intègre relativement facilement dans les constructions neuves, la tâche se complique lors d’une rénovation. Il faut pouvoir intégrer la mise en place des différents équipements, ainsi que l’ensemble de la tuyauterie associée.

Le rendement de l’installation peut également être un problème, car il sera nécessairement plus faible dans les régions les moins ensoleillées, ce qui pourrait rallonger le retour sur investissement.

Un tarif élevé, mais des aides disponibles

Pour finir, l’un des principaux défauts de ce type d’équipement concerne son prix. Il est nettement plus élevé que la moyenne, du fait d’un plus grand nombre d’équipements, mais également de travaux d’installation plus complexes, en particulier dans le cadre d’une rénovation. Pour cette raison, il sera privilégié dans les régions ensoleillées, où le retour sur investissement sera plus court.

Heureusement, certaines aides de l’État, parfois cumulables, peuvent aider à franchir le pas. On peut citer le programme FranceRenov’, qui comprend MaPrimeRenov’ et MaPrimeRenov’ Sérénité. On retrouve également les Chèques d’économie d’énergie (CEE), les aides locales ou encore les Prêts à taux zéro (PTZ). Pour bénéficier de ce type de financements, il faut systématiquement passer par un technicien certifié RGE.

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Pompe à chaleur : aides, primes et subventions, ce qui change en 2025

Le gouvernement souhaite encourager l’installation de pompes à chaleur dans les logements, afin de décarboner le mode de chauffage des ménages. Plusieurs dispositifs de soutien financier existent afin d’accompagner les foyers dans cet investissement. Ces aides sont-elles prolongées en 2025 ? À quels changements faut-il s’attendre ?

La pompe à chaleur (PAC) tire parti des calories présentes dans l’air, l’eau ou le sous-sol pour alimenter un circuit de chauffage, voire d’eau chaude sanitaire du logement. Sa particularité est d’être bas-carbone et peu énergivore, puisqu’elle fonctionne avec une énergie renouvelable et économique. En effet, la quantité d’énergie qu’elle consomme pour fonctionner est moins élevée que celle qu’elle délivre dans la maison. C’est la raison pour laquelle la pompe à chaleur constitue un équipement de chauffage en vogue à l’ère de la transition énergétique.

➡️MaPrimeRénov’ en 2025

MaPrimeRénov’ est un dispositif versé par l’agence nationale de l’habitat (Anah) aux ménages qui réalisent des travaux de rénovation énergétique dans leur logement. L’aide se décompose en deux volets : la « rénovation d’ampleur » qui vise les rénovations globales et le « parcours par geste » dédié aux rénovations partielles. Dans ce cadre, le remplacement d’un mode de chauffage par une PAC permet d’obtenir une aide dont le montant varie en fonction des revenus du foyer.

En 2025, MaPrimeRénov’ est reconduite. Le changement applicable dès le 1ᵉʳ janvier 2025 concerne le taux d’écrêtement de l’aide dans le cas du parcours accompagné. En pratique, les propriétaires peuvent cumuler des aides nationales et locales, dans la limite d’un certain plafond. Au-delà, un taux d’écrêtement s’applique.

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À partir de l’année prochaine, les revenus intermédiaires pourront cumuler MaPrimeRénov’ avec les aides des collectivités locales à hauteur de 80 % du coût total des travaux, contre 60 % en 2024. Pour les ménages les plus aisés, le taux passe de 40 à 50 % dès l’an prochain. Les ménages aux revenus très modestes ne verront aucun changement les concernant, puisque leur plafond est déjà fixé à 100 %. Et les ménages aux revenus modestes devraient voir leur plafond rehaussé à hauteur de 90 % contre 80 % actuellement.

Bref, il sera possible de financer une plus grande partie des travaux visant notamment au remplacement du chauffage par une PAC, en cumulant de façon plus avantageuse MaPrimeRénov’ « rénovation d’ampleur » avec les aides locales.

➡️La prime certificats d’économies d’énergie (CEE) en 2025

Versée par les fournisseurs d’énergie en contrepartie de travaux de rénovation énergétique, la prime énergie peut profiter aux ménages lors du remplacement de certains modes de chauffage par une PAC.

Le système est actuellement dans sa cinquième période (2022-2025), mais il a été fortement critiqué dans un récent rapport de la Cour des comptes publié en juillet 2024. Le dispositif serait trop complexe, les économies d’énergie seraient surestimées et le secteur donnerait lieu à une multiplication des fraudes.

Quoi qu’il en soit, à ce jour, aucune réforme n’est prévue pour l’année 2025. Il est plus probable que les pistes d’améliorations proposées par la Cour des comptes, avec notamment l’idée de viser plus précisément les ménages les plus modestes, soient appliquées pour la sixième période qui commencera en 2026. Pour l’instant, il sera donc toujours possible de bénéficier d’une prime énergie en 2025 pour l’achat d’une PAC.

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➡️ Le coup de pouce chauffage prolongé en 2025 pour la pompe à chaleur

La prime « coup de pouce chauffage » accordée dans le cadre des certificats d’économies d’énergie (CEE) consiste en une aide pour le remplacement d’une chaudière à gaz, au charbon ou au fioul par un équipement plus écologique et économique tel qu’une PAC air/eau, eau/eau ou hybride (qui combine une PAC air/eau avec une chaudière à condensation).

Le coup de pouce chauffage sera prolongé en 2025, puisqu’elle est valable pour tous les travaux engagés au plus tard le 31 décembre 2025. Le montant de l’aide dépend des revenus du foyer. En 2024, elle permet d’obtenir jusqu’à 5 000 € pour une PAC. Pour l’instant, on ignore les montants applicables pour 2025.

➡️ L’éco-prêt à taux zéro et la TVA réduite à 5,5 % en 2025

Par ailleurs, l’installation d’une PAC donne droit à un avantage fiscal : une TVA réduite à 5,5 %. Aucune modification n’est prévue en 2025 à ce sujet. Quant au prêt à taux zéro ou éco-PTZ, il sera toujours valable pour financer l’achat d’une PAC en 2025.

ℹ️ Une condition supplémentaire annoncée pour l’octroi des aides pour les PAC en 2025

Au printemps dernier, le ministre de l’Économie a annoncé que dès 2025, les aides publiques seraient réservées aux pompes à chaleur fabriquées en Europe. Cette nouveauté a pour but de protéger le marché européen de la concurrence asiatique en soutenant le développement de la filière sur le sol européen. Pour l’heure, on ne sait pas si cette proposition sera reprise par l’actuel gouvernement et dans quelles conditions.

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Le changement d’heure a-t-il encore un intérêt énergétique ?

Alors que nous reculons d’une heure dans la nuit de samedi à dimanche, revenons sur l’impact de cette mesure. Initialement introduit pour consommer moins de fioul, destiné à produire de l’électricité durant le choc pétrolier de 1973-1974, l’électricité décarbonée et l’efficacité de l’éclairage rendent cette mesure presque caduque.

Ce dimanche 27 octobre 2024, la France passera à l’heure d’hiver. À 3 heures du matin, les horloges reculeront d’une heure, conformément à une pratique mise en place en 1976 après le choc pétrolier. L’objectif initial était de réduire la consommation d’énergie en profitant davantage de la lumière naturelle le soir durant l’heure d’été. Mais aujourd’hui, cette mesure a-t-elle encore un impact significatif sur nos factures d’énergie ?

En 1996, le changement d’heure aurait réduit la consommation d’électricité d’environ 1 200 GWh. L’électricité, majoritairement produite à partir de fioul dans les années 1970 en France, était très carbonée et chère. Toutefois, avec la baisse du bilan carbone français, tirée à la fois par les renouvelables et le nucléaire ainsi que par l’efficacité énergétique des systèmes d’éclairage, ces gains se sont progressivement amenuisés. En 2009, ils étaient tombés à 440 GWh, et « ces dernières années, [ces gains] s’établissent autour de 351 GWh, soit 0,07 % de la consommation annuelle d’électricité » selon l’ADEME.

Un impact insignifiant sur le chauffage et la climatisation

Le changement d’heure n’affecte quasiment pas la consommation liée au chauffage, car il dépend de la température extérieure et non de l’horaire. Le chauffage représente pourtant une part croissante de nos dépenses électriques, car les prix du gaz augmentent notamment. L’ADEME avait prévu des économies futures très limitées sur ces postes : environ 130 GWh à l’horizon 2030. Cela reste marginal par rapport aux besoins énergétiques globaux. Le Parlement européen a reconnu en 2017 que l’impact du changement d’heure sur la consommation énergétique était « marginal ». En 2019, il a voté pour sa suppression, prévue initialement en 2021. Cependant, la crise du Covid-19 a repoussé cette décision, laissant le débat en suspens.

En 2024, le changement d’heure semble de moins en moins pertinent. Les économies d’énergie qu’il permet sont très limitées face aux progrès technologiques. Toutefois, nous pourrions être tentés de penser que gagner une heure d’ensoleillement journalier permettrait de gagner une heure supplémentaire où les prix peuvent être tirés vers le bas par l’énergie solaire. En réalité, il n’en est rien, le changement d’heure n’affecte pas la production des panneaux photovoltaïques. Ce n’est pas à l’aube ou au crépuscule que les panneaux solaires produisent le plus d’électricité, mais plutôt autour de midi, lorsque le soleil est à son zénith. En outre, la production d’électricité solaire diminue en hiver, avec une baisse d’environ trois fois par rapport à l’été, et cette réduction ne sera pas atténuée par le changement d’heure.

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L’enjeu brûlant de l’après-ARENH pour EDF et les finances publiques

Introduite dans le projet de loi de finances 2025, une solution au remplacement du dispositif d’Accès Régulé au Nucléaire Historique (ARENH) a surpris les députés. Cruciale pour le financement des futurs réacteurs nucléaires EPR2 et la décarbonation des industriels… zoom sur la piste envisagée par le gouvernement.

Le gouvernement a récemment introduit, dans le projet de loi de finances pour 2025, une mesure capitale pour l’avenir du nucléaire français. Cette réforme, destinée à remplacer le mécanisme de l’ARENH, semble essentielle pour la prospérité d’EDF et la transition énergétique de la France. Toutefois, la manière dont cette mesure a été révélée et son contenu soulèvent des questions parmi les parlementaires et les acteurs de l’énergie.

Le dispositif post-ARENH : une solution attendue pour EDF

Depuis sa création en 2011, l’ARENH a obligé EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à des prix très inférieurs à ceux du marché, aux alentours de 42 euros le mégawattheure. Bien que ce mécanisme ait permis de contenir les prix de l’électricité pour les consommateurs, il a aussi grevé les finances de l’énergéticien historique, déjà sous pression avec des investissements colossaux nécessaires pour moderniser le parc nucléaire et construire de nouveaux réacteurs. Avec l’arrivée à échéance de l’ARENH en 2025, un nouveau système devait voir le jour.

Après des mois de négociations entre Bercy et EDF, un compromis a été trouvé fin 2023. Ce dernier repose sur deux volets : d’une part, EDF pourra conclure des contrats de long terme avec de gros consommateurs d’électricité, détachant ainsi ses prix du marché de l’électricité. D’autre part, pour les autres consommateurs, un tarif fixe sera établi. Si les prix du marché excèdent ce seuil, l’État prélèvera une part des bénéfices d’EDF, allant de 50 % à 90 % selon le niveau des prix. Ce dispositif est pensé pour mieux aligner le système sur la réalité des coûts de production nucléaire.

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Une introduction controversée

Malgré l’importance du mécanisme, la manière dont il a été inclus dans le projet de loi de finances a surpris. Les parlementaires, même ceux attentifs aux questions énergétiques, ont découvert cette mesure en toute fin de nuit, dans un texte volumineux de plus de 37 pages. Une surprise qui n’a pas manqué de provoquer des réactions, tant l’impact de cette réforme est stratégique pour l’avenir énergétique de la France.

Bien que le gouvernement justifie cette inclusion dans le budget par la création d’une nouvelle taxe, la précipitation avec laquelle cette mesure a été présentée inquiète. Certains députés, à l’instar de Raphaël Schellenberger (LR), redoutent que l’État n’utilise les revenus supplémentaires d’EDF pour financer d’autres secteurs plutôt que pour permettre à l’énergéticien d’investir dans son propre développement. Le Rassemblement National, quant à lui, s’oppose à la mesure et a déposé un amendement pour sa suppression, réclamant un débat parlementaire plus approfondi sur un enjeu aussi crucial.

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Chèque énergie : l’arrêt du versement automatique, une mesquinerie ?

Le gouvernement français s’apprête à modifier en profondeur le dispositif du chèque énergie, une aide précieuse pour les ménages les plus modestes. Il ne sera plus versé automatiquement, dans l’espoir que les demandes baissent.

Actuellement, 5,6 millions de Français bénéficient du chèque énergie, un soutien instauré en 2018 pour alléger les factures énergétiques des foyers en situation de précarité. Cependant, à partir de 2025, le versement de cette aide ne sera plus automatique. Selon Mediapart, cette réforme pourrait permettre à l’État de réaliser une économie d’environ un milliard d’euros.

Les plus modestes pénalisés

Jusqu’à présent, le chèque énergie était envoyé automatiquement aux bénéficiaires identifiés par l’administration fiscale grâce à la taxe d’habitation et aux déclarations de revenus. Ce système évitait un phénomène de non-recours massif. En effet, selon Mediapart, entre 75 et 85 % des chèques étaient effectivement utilisés, un taux très élevé pour ce type d’aide. Mais avec la suppression de la taxe d’habitation, Bercy a dû repenser les modalités de distribution. Désormais, les ménages devront remplir une demande en ligne et fournir leur numéro fiscal, une copie de leur pièce d’identité et une facture d’énergie. Ce changement administratif risque d’accroître le non-recours.

Comme l’explique Hélène Denise auprès de Mediapart, chargée de plaidoyer à la Fondation Abbé Pierre, « le taux de non-recours sera énorme ! ». En 2023, déjà, lors d’une première tentative de modification du dispositif, seulement 32 000 nouveaux bénéficiaires ont pu obtenir le chèque sur un million de ménages potentiels. Le gouvernement avait sous-estimé les effets du passage à une procédure non automatique.

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Des économies sur le dos des plus fragiles

Cette réforme est perçue par de nombreux acteurs comme une manière d’économiser sur le dos des plus vulnérables. Claire Lejeune, députée de La France Insoumise, critique vivement cette décision : « il nous semble que c’est une manière très sale de faire des économies ». Elle souligne que dans les cas où le versement des aides n’est pas automatique, comme pour les chèques fioul ou bois, le taux de recours chute à 20 % seulement​.

Alors que la précarité énergétique touche près de 6 millions de Français, ce type de réforme pourrait aggraver une situation déjà alarmante. En 2023, plus d’un million d’interventions pour impayés ont été recensées, un record selon le médiateur de l’énergie. En 2024, avec la flambée des prix de l’énergie, les associations avaient déjà alerté sur l’insuffisance du montant du chèque, qui oscille entre 48 et 277 euros.  Pour Hélène Denise, ce n’est pas aux ménages les plus pauvres de payer pour les failles administratives : « Ils préfèrent mettre à terre tout le dispositif plutôt que de risquer de verser deux fois un chèque au même foyer ».

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Mettre les datacenter à l’eau pour réduire leur consommation d’énergie ?

Aspect indispensable de nos sociétés toujours plus connectés, les data center sont un véritable casse-tête énergétique et écologique. Des entreprises cherchent néanmoins à limiter leur impact environnemental, comme en les rapprochant de l’eau. 

À l’heure de la course aux datacenter, Denv-R a décidé de tenter sa chance avec une approche pour le moins originale. Cette originalité n’a rien à voir avec les dinosaures, mais tout simplement avec le fait que le prototype mis au point par cette startup vient d’être installé… sur l’eau !

Vous avez bien lu, ce data center vient d’être installé sur la Loire, le long du Quai Wilson, à Nantes. D’une puissance de 200 kW, il est équipé de 4 baies informatiques installées sur une barge flottante à deux coques. Grâce à cette architecture, le refroidissement de l’ensemble est assuré par un système hybride qui fonctionne en circuit fermé. Ainsi, un échangeur thermique situé sous l’eau permet d’évacuer les calories du centre de données dans la Loire. Selon ses concepteurs, cette configuration permettrait de diviser par deux l’empreinte environnementale de l’installation, par rapport à un data center classique. En plus de ne nécessiter aucun foncier, ce data center flottant permet une installation en plein cœur des centres-villes, ce qui facilite, entre autres, la sécurisation des données.

Une plateforme conçue par Geps Techno

Pour concevoir la structure flottante recevant le data center, Denv-R a pu compter sur l’expertise de l’entreprise guérandaise Geps Techno. Si son nom ne vous dit rien, ses réalisations devraient vous dire quelque chose. L’entreprise a, en effet, réalisé la plateforme flottante de l’électrolyseur offshore de Lhyfe, et a participé au projet de digue DIKWE.

Utiliser l’eau pour refroidir les data center, une idée qui a de plus en plus de succès

Si le projet Denv-R constitue le premier data center flottant d’Europe, d’autres startup sont sur la même piste pour tenter de limiter l’impact environnemental de ces installations. En Norvège, le projet Green Mountain Data Center n’est pas flottant, mais il utilise l’eau des fjords pour améliorer son efficacité énergétique. Outre Atlantique, l’entreprise Nautilus Data Technologies a d’ores et déjà un data center flottant en service sur une rivière californienne. L’entreprise envisage même d’installer un équipement similaire à Marseille.

Enfin, il y a quelques années, Microsoft est allé encore plus loin en immergeant au fond de l’eau un centre de données pendant deux ans. Si les résultats se sont montrés très prometteurs, le projet a finalement été abandonné, notamment pour des raisons de financement.

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Comment gagner en indépendance énergétique chez soi ?

Alors que le prix de l’électricité reste élevé, l’idée de devenir indépendant en énergie séduit de plus en plus de monde. S’il est extrêmement complexe et coûteux de parvenir à une totale indépendance énergétique en conservant un confort de vie moderne, il est possible de réduire significativement sa dépendance. Notamment en renonçant aux combustibles fossiles et en optimisant sa consommation.

Vous souhaitez devenir indépendant en énergie ? Très bien, mais si vous êtes à deux doigts de monter dans votre voiture, direction le magasin de bricolage le plus proche pour acheter une dizaine de panneaux solaires, on vous conseille de reposer vos clés, du moins pour l’instant. Atteindre l’indépendance énergétique ne consiste pas au simple fait d’acheter des panneaux solaires. D’ailleurs, l’achat de ces derniers constitue, en réalité, la dernière étape d’un long processus de réflexion que nous allons vous détailler.

Au quotidien, dans notre société moderne, consommer de l’énergie est si facile que nous ignorons la réalité derrière la prise, le robinet de la gazinière ou le pistolet de la station-service. Cette impression d’énergie illimitée nous a parfois fait perdre de vue la quantité d’énergie qui est nécessaire pour cuire ses aliments, parcourir 10 km en voiture, ou simplement se chauffer. Afin de se réapproprier certains ordres de grandeur, il est intéressant de garder en tête qu’un être humain, dans une forme moyenne, peut fournir une puissance instantanée située entre 100 et 200 W. Avec cet ordre de grandeur en tête, on peut désormais aborder les différentes étapes qui jalonnent la route vers l’indépendance énergétique.

Optimiser l’isolation de sa maison

Avant de devenir indépendant en énergie, il est indispensable de rationaliser ses dépenses d’énergie, et d’éliminer tout le superflu. Pour cela, la première étape consiste à optimiser son logement de toutes les manières possibles, en particulier pour limiter les déperditions thermiques. Comme nous l’avions indiqué dans notre article sur les solutions pour ne pas utiliser de chauffage en hiver, il existe de nombreuses façons de réduire les besoins en chauffage, en optant pour une isolation performante et une ventilation efficace tout en maximisant les apports solaires.

Pour obtenir une très faible consommation énergétique en termes de chauffage, il est possible de s’appuyer sur la récente norme RE2020. Les maisons construites selon cette norme ne dépassent pas les 12 kWh/m²/an de chauffage. Or, selon l’ADEME, les maisons construites après 1950 nécessitent, en moyenne, 106 kWh/m²/an d’énergie pour être chauffées. Pire encore, les maisons datant d’avant 1950 consomment environ 150 kWh/m²/an.

Pose d’un panneau d’isolant thermique / Illustration : Bilanol.

Choisir son mode de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire

Une fois que la consommation énergétique de votre maison a été optimisée grâce à une isolation performante, il est temps de passer à une étape cruciale : choisir son mode de chauffage. Celui-ci est, de loin, le poste le plus énergivore d’une maison avec en moyenne, selon le gouvernement, 66 % des dépenses d’énergie d’un logement.

Lorsque l’on souhaite être indépendant en énergie, il convient d’écarter le gaz, le fioul, et dans une moindre mesure, les granulés. Il nous reste donc 3 choix principaux :

Globalement très gourmands en électricité, les radiateurs électriques sont à limiter à des cas de force majeure, lorsqu’il n’est pas possible, pour des raisons techniques comme financières, d’installer un autre moyen de chauffage.

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La pompe à chaleur, meilleur moyen de chauffer de manière économique

La pompe à chaleur, grâce à son coefficient de performance énergétique (COP) élevé, est LA solution pour bénéficier d’un système de chauffage confortable et peu gourmand en énergie. Elle existe sous plusieurs formes différentes.

Les pompes à chaleur air/air et air/eau sont les plus répandues. Elles bénéficient d’un fonctionnement similaire, qui consiste à récupérer les calories contenues dans l’air extérieur pour le diffuser à l’intérieur de la maison. Ces pompes à chaleur ont généralement un COP proche de 3. La PAC air/air insuffle directement de l’air réchauffé tandis que la PAC air/eau permet de chauffer le réseau primaire de chauffage qui viendra alimenter les différents radiateurs de la maison. Chacun de ces deux systèmes a ses propres avantages et inconvénients.

Le COP, c'est quoi ?

Le COP, ou coefficient de performance énergétique, illustre le rendement d’une pompe à chaleur. Il correspond au ratio entre l’énergie consommée par la PAC pour son fonctionnement et l’énergie produite sous forme de chaleur. En d’autres termes, une PAC ayant un COP de 3 signifie qu’elle peut produire l’équivalent de 3 kWh de chaleur avec 1 kWh d’électricité. Ce coefficient varie en fonction de plusieurs paramètres comme le modèle de la PAC ou la technologie utilisée ou encore la température extérieure.

La PAC air/air a l’avantage de pouvoir être réversible, et ainsi produire du frais en été. Cependant, il s’agit d’un système plus restreint qui pourra difficilement alimenter plus d’une pièce. À l’inverse, la PAC air/eau nécessite d’être intégrée à un circuit de chauffage, ce qui peut générer des coûts supplémentaires. En revanche, la PAC air/eau permet de combiner chauffage et production d’eau chaude sanitaire. De plus, il est possible d’associer une pompe à chaleur air/eau à des panneaux solaires thermiques qui permettent de préchauffer l’eau du circuit de chauffage. On parle, dans ce cas, de pompe à chaleur solarothermique.

Pour obtenir un coefficient de performance plus élevé, il est possible d’utiliser non pas les calories présentes dans l’air, mais celles présentes dans le sol : on appelle ça la géothermie. Plus onéreuses, les pompes à chaleur géothermiques récupèrent les calories présentes dans le sol pour chauffer l’intérieur de la maison. Le principal avantage de cette solution technique réside dans le fait que la température du sol est beaucoup plus constante dans le temps, offrant ainsi un COP plus régulier et plus élevé (environ 4). Certaines PAC géothermiques sont dites eau/eau, car elles récupèrent les calories présentes dans les nappes phréatiques. Le COP de ces installations est généralement proche de 5.

L’unité extérieure d’une pompe à chaleur air/eau / Image : Révolution Énergétique – HL.

Le chauffage au bois

Pour finir, le chauffage au bois constitue un complément de chauffage intéressant, car il permet de limiter la consommation électrique du logement, et offre une solution de secours pour chauffer la maison en cas de coupure de courant (à l’exception des poêles et chaudières nécessitant une alimentation électrique). Néanmoins, dans une démarche d’indépendance énergétique complète, il faut pouvoir s’approvisionner régulièrement en bois localement, ce qui n’est pas toujours possible.

Si les granulés permettent d’obtenir un meilleur rendement que les poêles et les cheminées récentes, leur transformation peut être une source de CO2, et le fonctionnement d’un poêle à pellet nécessite une alimentation électrique en permanence. En cas de coupure, vous ne pourrez donc pas vous chauffer.

Outre le chauffage, il est possible d’optimiser la consommation électrique de son logement en choisissant avec attention ses différents appareils électroménagers, car tous ne sont pas égaux en termes de consommation électrique.

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Déterminer ses besoins en électricité

Maintenant que nous sommes passés par l’optimisation du logement et des appareils électriques de la maison, il est temps de déterminer ses besoins quotidiens en électricité. C’est ce qui permettra ensuite un dimensionnement cohérent du futur moyen de production et de stockage d’électricité. Déterminer sa consommation en électricité peut se faire de deux manières différentes. Si vous ne comptez pas modifier vos habitudes de vie ou vos équipements, il est possible de consulter le relevé journalier de sa consommation électrique, et de repérer quel est le jour où l’on a le plus consommé sur une période d’un an.

Cette méthode, bien qu’elle permette d’obtenir un ordre de grandeur, doit tout de même être prise avec des pincettes, car le jour que vous allez prendre comme référence n’est peut-être pas représentatif de votre quotidien. Par exemple, si le 12 janvier dernier, vous avez passé votre journée à utiliser une machine énergivore, pour bricoler par exemple.

Vous pouvez également déterminer votre consommation théorique maximale en relevant la consommation de chacun de vos appareils électriques sur une durée représentative, et de le ramener à votre durée d’usage projetée. La durée représentative de consommation dépend du type d’appareil sélectionné. Une TV, par exemple, consomme de l’énergie de manière relativement constante, donc il est possible de choisir une durée de 1 h. En revanche, un frigo, un chauffe-eau ou une pompe à chaleur va fonctionner par cycles, de manière à se conformer à la température de consigne. Ainsi, il faut choisir une durée de représentative relativement longue, sur une année complète, idéalement. Autrement, il suffit de consulter sa consommation annuelle d’électricité et sa répartition mois par mois, auprès d’Enedis ou de votre fournisseur. Vous constaterez normalement de forts écarts entre les mois d’été et d’hiver.

Pour se déconnecter totalement du réseau électrique national, vous devez notamment identifier le jour de l’année où votre consommation a été la plus élevée. Vous dimensionnerez ainsi votre centrale solaire et système de stockage en conséquence. Attention, il est extrêmement coûteux de concevoir un système électrique domestique hors réseau en France métropolitaine en conservant un haut niveau de confort, sans faire appel à des combustibles extérieurs (fossiles ou bois).

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Dimensionner sa centrale solaire et ses batteries

Une fois que votre profil de consommation a été établi, place au dimensionnement de la centrale photovoltaïque à proprement parler. On parlera seulement de centrales photovoltaïques, car, à l’échelle individuelle, c’est le moyen de production d’énergie renouvelable le plus adapté dans la grande majorité des cas.

En premier lieu, il conviendra de choisir l’emplacement des futurs panneaux solaires, en considérant les caractéristiques de votre maison ou de votre terrain. Cet emplacement devra être exposé vers le sud, avec aucune ombre portée sur les futurs panneaux. En cas d’installation au sol, prenez un soin particulier à bien calculer l’inclinaison des panneaux en fonction de votre latitude. Certains supports permettent de régler avec précision cette inclinaison.

La difficulté de créer une centrale solaire à des fins d’indépendance énergétique réside dans le choix des puissances à installer, tant pour la production avec les panneaux solaires, que pour le stockage avec les batteries. En général, on considère qu’il faut un minimum de 4 à 5 jours de capacité de stockage d’électricité, par rapport à la consommation journalière moyenne, si vous souhaitez obtenir un système totalement hors-réseau.

Si votre logement a consommé 25 kWh par jour en moyenne sur une année complète (à peu près l’ordre de grandeur pour une petite maison occupée par 4 personnes chauffée avec une pompe à chaleur), vous devrez donc prévoir un parc de batteries d’au moins 100 kWh. Une capacité considérable, qui vous en coûtera de l’ordre de 40 000 euros.

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Néanmoins, les besoins en capacité de stockage seront variables en fonction d’un très grand nombre de paramètres qu’il faut savoir anticiper. La localisation a, par exemple, une très grande influence sur vos futurs besoins en capacité de stockage. Les régions du nord de la France, étant plus souvent confrontées au mauvais temps, en particulier pendant l’hiver, devront surdimensionner leurs capacités de stockage.

Votre capacité de stockage dépendra également de votre capacité de production d’électricité, qui dépendra de plusieurs paramètres comme le nombre de panneaux que vous installez. Pour dimensionner une centrale solaire, il existe de nombreux outils en ligne qui permettent de simuler une installation par rapport aux caractéristiques de votre localisation. C’est notamment le cas du Photovoltaic Geographical Information System. Cet outil, entièrement gratuit, permet, par exemple, de simuler la cohérence d’une installation photovoltaïque à batterie pour site isolé.

Un local de batteries de seconde vie chez un particulier / Image : Eric Peton.

Installer sa centrale solaire

Maintenant que vous avez pu préparer votre installation, vous allez enfin pouvoir passer à la fabrication de votre centrale solaire. Pour cela, comme souvent, deux solutions existent : faire appel à un professionnel, comme ce particulier résidant en Martinique, ou réaliser son installation soi-même. Car, si créer soi-même sa centrale photovoltaïque peut paraître impressionnant au premier abord, les exemples d’installation DIY réussies se multiplient sur internet. On vous avait notamment présenté la centrale d’Audren, ou encore celle d’Eric, qui est parvenu à intégrer des batteries recyclées.

Prix et compromis

Même avec toute la volonté du monde, l’indépendance énergétique totale est bien souvent teintée de compromis, car le prix des batteries est encore très élevé pour les particuliers et rendent les installations extrêmement difficiles à rentabiliser. Face à cela, pour limiter ce budget, deux façons de voir les choses sont possibles. On peut sous-dimensionner sa capacité de stockage et accepter de faire des compromis durant les jours les plus difficiles de l’année (et dans ce cas un poêle à bois est tout de même recommandé), ou bien conserver sa connexion au réseau public, qui permettra de tenir les jours les plus difficiles de l’année. Dans ce dernier cas, il est important de noter que réduire sa consommation d’électricité provenant du réseau ne rend pas l’installation moins dépendante. Elle reste entièrement dépendante puisqu’elle ne peut pas fonctionner sans.

Et le transport dans tout cela ?

Si on souhaite être réellement indépendant en énergie, le transport constitue une équation qui peut s’avérer difficile à résoudre. La solution la plus simple consiste, lorsque cela est possible, à n’utiliser que des moyens de transport individuels comme le vélo, voire le vélo électrique. Cette solution permet de se déplacer en n’utilisant que très peu d’énergie et à moindre coût. En revanche, si l’on souhaite aller plus loin, conserver un minimum de confort ou encore pouvoir emmener sa famille, la voiture électrique devient le choix logique. Cependant, opter pour une voiture électrique engendre des besoins en électricité bien plus élevés, ce qui entraîne un surdimensionnement de votre installation de production d’électricité photovoltaïque.

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Test Shelly EM : un module Wifi pour mesurer sa consommation d’électricité et piloter ses appareils

Nous vous proposons ici une découverte du module Shelly EM sous forme d’installation et de prise en main à destination des utilisateurs les moins pointus dans le domaine électrique.

Dans la catégorie « maîtrise de la consommation et domotique », nous testons aujourd’hui un module Shelly EM destiné à mesurer la consommation — ou inversement, la production — d’un appareil électrique, d’une prise, d’un ensemble d’appareils, ou même de tout un logement. Ce petit boîtier permet aussi de contrôler des appareils grâce à un commutateur de relais, et donc d’adapter les dépenses énergétiques, voire même de créer des scénarios.

Présentation

Le Shelly EM est un module intelligent conçu pour surveiller et gérer la consommation/production électrique en temps réel. Particulièrement utile dans le cadre de la domotique, ce dispositif permet aux utilisateurs de suivre la consommation énergétique d’une habitation ou d’appareils spécifiques. Chaque module Shelly EM est capable de mesurer jusqu’à deux circuits électriques distincts (par exemple, comme nous le ferons dans cette prise en main, l’ensemble de la consommation d’une maison et celle d’un chauffe-eau).

Ce module fonctionne via une connexion Wi-Fi, ce qui permet de le contrôler et de consulter les données depuis l’application mobile dédiée Shelly Smart Control ou depuis l’interface web Shelly en cloud. Il est également compatible avec divers systèmes de gestion domotique comme Google Home, Amazon Alexa ou encore Home Assistant, facilitant ainsi l’intégration dans un écosystème de maison connectée.

Comme nous le disions plus haut, le Shelly EM est capable de mesurer la consommation électrique (en kWh), mais aussi de surveiller la production d’énergie — ce qui est en fait une consommation négative d’énergie —, ce qui s’avère particulièrement pratique, notamment pour les systèmes d’énergie renouvelable comme les panneaux solaires.

La mesure passe par une pince ampèremétrique qui est généralement livrée en kit avec le module Shelly EM. Prenez donc garde à ne pas acheter le module seul, sans quoi il ne servirait pas à grand-chose. Il est généralement vendu en kit avec une ou deux pinces. Comptez environ 55 € pour le Shelly EM avec une pince 50 A et jusqu’à 75 € avec deux pinces 120 A. Des boitiers au format DIN sont vendus séparément ou peuvent être imprimés en 3D pour installer plus proprement ce boitier dans le tableau électrique. Sinon, la version Pro est directement intégrée dans un module DIN. Elle dispose en plus de leds pour indiquer différents états (Power, Wi-Fi, LAN, Out et Count) et d’un port Ethernet.

En plus de son rôle de mesure et de surveillance, le Shelly EM dispose d’un connecteur de relais pour couper ou rétablir l’alimentation de certains appareils, permettant ainsi un contrôle optimisé de la consommation énergétique et une gestion automatique du démarrage des appareils.

Facile à installer

Voilà pour la théorie et la présentation. Passer à la pratique refroidit généralement bien des personnes, puisqu’il va falloir connecter le Shelly EM au tableau électrique. Cependant, rassurez-vous, nous n’aurions pas traité ce module dans nos colonnes s’il n’était pas utilisable par n’importe quel bricoleur qui n’a pas peur d’approcher un tableau électrique et qui sait reconnaître un neutre et une phase. Si c’est votre cas, vous en savez déjà assez pour connecter un module Shelly EM.

L’installation à proprement parler n’est donc pas bien compliquée. Après avoir pris toutes les mesures de sécurité qui s’imposent quand on intervient sur le tableau électrique, il faut commencer par alimenter le module à partir d’une phase (connecteur L du Shelly EM) et d’un neutre (connecteur N) d’une ligne du tableau électrique.

Après cela, la première pince de mesure se branche sur les connecteurs P1+ et P1-. Dans le cas où une deuxième pince serait utilisée, il faudrait bien entendu la connecter aux ports P2+ et P2-. Il ne faut pas hésiter à couper le connecteur de la pince, puisque ce connecteur n’est pas compatible avec le Shelly EM. Après le raccordement, il ne reste qu’à ouvrir la pince et à y faire passer le câble de la phase dont on souhaite mesurer la consommation/production. Prenez le temps de vérifier le sens de pose de la pince après l’avoir refermée.

Un pictogramme avec un K fléché vers un L indique le sens de circulation de l’énergie. Par défaut, avec une installation réalisée dans le bon sens, la mesure de consommation sera positive. Si ce n’est pas le cas, il suffit de vérifier et éventuellement d’inverser le sens de la pince. Autre solution : inverser les câbles dans les connecteurs P+ et P- si la pince n’est pas très accessible. Bien entendu, dans la même logique, en cas de mesure sur un câble de production (photovoltaïque par exemple), le chiffre devrait être négatif (une consommation négative en quelque sorte).

Dans notre cas, nous avons repiqué l’alimentation du module sur une ligne du tableau électrique. Nous avons ensuite placé une pince de mesure sur le câble qui part vers le ballon d’eau chaude, histoire de mesurer sa consommation électrique et de vérifier qu’il se déclenchait bien pendant les heures creuses. La seconde pince a été placée sur l’arrivée électrique générale de la maison, de façon à mesurer la consommation de l’ensemble du logement.

L’appli Shell Smart Control

La finalisation de l’installation passe par l’application Shelly Smart Control (iOS et Android) pour connecter le module au réseau Wi-Fi de la maison. L’opération est réalisée en quelques secondes en suivant les indications affichées sur l’appli. Après cela, chaque entrée de mesure (chaque pince) peut être affectée à une pièce de la maison. Ce qui s’avère pratique quand on souhaite installer de nombreux modules dans le logement.

Il ne reste plus qu’à exploiter les données affichées en temps réel, par heure, par jour, etc. Nous ne nous attarderons pas ici sur le logiciel Shelly Smart Control, qui demanderait à lui seul un guide complet pour en présenter toutes les options, mais sachez qu’il est à la portée de toute personne qui a été capable d’installer le module sur le tableau. Dans notre cas, nous avons pu vérifier que notre ballon d’eau chaude se mettait bien en route à partir de 2 h du matin et que le cycle de chauffe se terminait avant le passage en heures pleines (7 h). Nous avons même pu voir qu’il lui fallait 3 h de fonctionnement avant d’atteindre la température programmée, après quoi il passait en stabilisation.

De la même manière, nous pouvons observer les mesures de l’ensemble de la maison sur la période souhaitée (par heures sur les dernières 24 h, par heures sur un jour spécifique, par jour sur une semaine spécifique, par jour sur les 7 derniers jours, par jours sur les 30 derniers jours, par jours sur un mois spécifique).

Un relais pour déclencher automatiquement des appareils

Pour aller plus loin, il est possible de connecter un relais à la borne « O » (borne contact à 2 A) du Shelly EM. L’appareil connecté au relais — et pas directement au Shelly EM — sera ainsi déclenché de différentes façons dans l’appli Shelly : soit par pression manuelle sur un bouton, soit par programmation sur des plages horaires, soit via des conditions de consommation à définir dans l’appli.

Schéma de câblage du commutateur de relais (sortie « O » du Shelly EM)

Les utilisateurs de panneaux photovoltaïques peuvent ainsi envisager de nombreux scénarios de déclenchement d’appareils spécifiques (chauffe-eau, pompe de piscine, pompe à chaleur…) en fonction de l’ensoleillement, et donc de la production électrique : le Shelly EM mesure la production des panneaux et déclenche le relais de l’appareil quand un certain niveau de production est atteint. Il est possible de couper automatiquement le relais après un temps défini de fonctionnement ou via une autre condition de mesure sur la production, par exemple lorsqu’elle descend sous un certain seuil.

ℹ️ En toute transparence

➡️ Cet essai a été réalisé librement par un journaliste de Révolution Énergétique.

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L’électricité sera-t-elle vraiment plus taxée que le gaz et le fioul ?

Le projet de loi de finances pour 2025 a été présenté ce jeudi 10 octobre. Il confirme que la taxe sur l’électricité va être augmentée. Mais à quel point ?

Le bouclier tarifaire décidé par le Gouvernement en 2022 avait pour objectif de limiter la hausse du tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVE) dans un contexte de marché en tension. Comment ? En faisant dégringoler la « taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité » (TICFE). Elle avait ainsi été réduite, pour les ménages, de 32 à seulement 1 euro du mégawattheure (€/MWh). Alors, lorsqu’en février dernier, la décision a été prise de mettre un terme au bouclier tarifaire, la décision a aussi été prise de revenir à la valeur de 2022 de la taxe sur l’électricité. Dans un premier temps, elle est repassée à 21 €/MWh. Et l’objectif était de la rehausser à 32 €/MWh en février prochain.

Pour aider à combler le déficit et profitant de la baisse annoncée du prix du kilowattheure pour maintenir une baisse des factures autour de 9 %, le Gouvernement annonce désormais son souhait de la faire grimper un peu plus. À un montant qui n’a pas été précisé à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances pour 2025 ce jeudi 10 octobre.

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Une hausse annoncée de la taxe sur l’électricité

Pour mieux comprendre, rappelons qu’en France, le prix que les particuliers paient pour l’électricité qu’ils consomment se découpe en trois parties. Une part liée au coût de l’acheminement de cette électricité, fixée par le Tarif d’Utilisation des Réseaux publics d’électricité (TURPE). Une autre part se rapportant au coût d’approvisionnement. Une dernière part de fiscalité. Elle est, elle-même, découpée en trois. Il y a d’abord la Contribution tarifaire d’acheminement (CTA) en lien avec le TURPE. Puis une TVA qui s’applique sur l’abonnement et sur la quantité d’énergie consommée. Et enfin, la Taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité qui fait tant parler d’elle depuis quelques jours. Les experts parlent aussi d’accise sur l’électricité, car elle est versée au budget général de l’État.

Notons que le gaz fossile est également soumis à la CTA et à la TVA. Dans des ordres de grandeur semblable à l’électricité. La différence se fait du côté de la taxe intérieure sur la consommation (TICGN). En 2023 — et depuis 2018 —, elle était, pour le gaz fossile, de l’ordre de 8 €/MWh. Soit plus que la taxe sur l’électricité sous bouclier tarifaire. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, elle était passée à environ 16 €/MWh. La TICFE était ainsi redevenue plus lourde. Pour l’heure, le projet de loi de finances pour 2025 ne précise pas ce qu’il en sera de la TICGN au-delà du 1ᵉʳ février prochain. Il ne précise pas non plus à quoi il faut s’attendre pour la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques qui touche le fioul domestique. En 2024, celle-ci s’élevait à 15,6 €/MWh. Elle était donc, elle aussi, inférieure à la taxe sur l’électricité. Ce que le projet de loi de finances pour 2025 annonce, c’est une « hausse des accises sur l’énergie » qui devrait rapporter 3 milliards d’euros à l’État. Ainsi, on pourrait imaginer que les taxes sur le gaz fossile et sur le fioul augmentent, elles aussi, en février 2025. Mais de là à rattraper ou dépasser celle sur l’électricité…

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Les conséquences d’une électricité lourdement taxée

Tout cela fait grincer des dents. Car rappelons-le, pour atteindre nos objectifs climatiques, nous devons nous orienter le plus possible vers des énergies bas-carbone. Or notre électricité est aujourd’hui déjà largement décarbonée. Et lorsqu’elle est en concurrence avec le gaz fossile ou le fioul, son prix reste incitatif… ou dissuasif. La fiscalité appliquée aux différentes énergies peut donc jouer un rôle. Elle devrait, au moins, porter un message politique clair.

Au-delà de la question de la transition énergétique se pose celle de la balance commerciale de notre pays. Car acheter des énergies fossiles dont nous ne disposons pas sur notre sol coûte cher. Plus cher que de vendre de l’électricité bas-carbone produite en France. Se pose aussi celle du réel impact sur les finances de l’État. Car développer les énergies renouvelables, tout comme le nucléaire, dans un contexte où les usages de l’électricité ne sont pas encouragés, risque d’alourdir la facture.

Notons enfin que le projet de loi de finances pour 2025 évoque tout de même un « verdissement de la fiscalité » par le biais de « mesures par amendement » concernant les énergies fossiles — et les prix des billets d’avion — ainsi qu’une « fiscalité environnementale » qui fera passer la TVA sur les chaudières à gaz de 5,5 à 20 %. Dans un domaine un peu différent, le malus automobile va être durci, rendant les voitures thermiques plus chères. Mais en parallèle, l’enveloppe réservée au bonus écologique pour l’achat d’un véhicule plus performant sur le plan environnemental sera réduite…

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Pourquoi augmenter les taxes sur l’électricité est une grossière erreur

Le gouvernement français prévoit une hausse importante des taxes sur l’électricité en 2025, une décision controversée qui pourrait engendrer un impact significatif pour de nombreux foyers.

L’augmentation prévue par le gouvernement concerne principalement l’ex-TICFE, nouvellement nommé accise sur l’électricité, dont le taux, initialement fixé à 32 €/MWh avant la crise, pourrait atteindre jusqu’à 40 ou même 42 euros le mégawattheure, selon Le Point et Les Echos. Cette mesure vise à combler un déficit budgétaire croissant, Michel Barnier est en quête de 60 milliards d’euros pour atteindre une réduction du déficit à 5 % du PIB en 2025​.

Le prix de l’électricité devrait baisser pour les offres au tarif réglementé

Sur le marché de gros, le prix de l’électricité a effectivement chuté grâce à une offre plus stable, notamment avec le retour progressif des réacteurs nucléaires. Le gouvernement mise donc sur une baisse globale des factures des ménages, de l’ordre de 10 % au 1ᵉʳ février 2025, en dépit de cette augmentation de taxe.

Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), insiste sur l’importance de faire bénéficier les consommateurs de cette baisse des prix sur les marchés : « C’est important que les Français qui ont été confrontés à la hausse voient aussi la baisse quand elle se matérialise sur les marchés de l’électricité », a-t-elle expliqué sur RTL. Elle souligne aussi que cette transition énergétique requiert une électricité abordable, en précisant : « Pour répondre à cet enjeu climatique, c’est moins d’énergie fossile (…) c’est plus d’électricité et pour pouvoir aller vers plus d’électricité, il faut que l’électricité soit abordable ».

La dernière hausse des tarifs de l’électricité, décidée le 1ᵉʳ février 2024 par le ministre de l’Économie, s’inscrit dans un contexte de fiscalité élevée sur cette énergie : les taxes appliquées à l’électricité sont 9 fois plus importantes que celles du gaz, 5 fois celles appliquées au gazole, et 11 fois celles du fioul domestique, relativement aux émissions de CO₂ générées, comme l’a révélé l’Observatoire de l’industrie électrique. Un tel niveau de taxation interroge sur la cohérence avec les ambitions climatiques du gouvernement, particulièrement quand les taxes sur le gaz ou les carburants sont maintenues à des niveaux plus bas.

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L’augmentation de l’accise pénalisera les offres de marché

En revanche, les ménages au tarif de marché pourraient être particulièrement exposés. Contrairement aux abonnés aux tarifs réglementés, ces consommateurs avaient grandement bénéficié de la baisse des prix de marché. Ils subiront de plein fouet l’augmentation de la taxe. Cette situation soulève de vives préoccupations, notamment pour les foyers modestes et ceux vivant dans des logements mal isolés, souvent plus vulnérables aux hausses de coûts. Des experts craignent un impact social et une possible résurgence de mouvements de contestation, semblables aux « Gilets Jaunes » de 2018.

Au sein même du gouvernement, des voix s’élèvent contre cette augmentation. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, souligne les effets négatifs potentiels pour les ménages modestes et la classe moyenne. En plus de peser sur la consommation, cette hausse pourrait freiner les efforts de réindustrialisation et d’électrification, alors que le gouvernement encourage la transition vers des véhicules électriques et des infrastructures plus vertes. Certains observateurs dénoncent cette incohérence, craignant un ralentissement des projets de décarbonation.

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Prendre l’avion au départ de la France bientôt hors de prix pour la bonne cause ?

Tous les vols au départ de notre France sont soumis à la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Pendant près de 20 ans, elle est restée légère. Mais le Gouvernement envisage de nouvelles modalités qui pourraient faire exploser les prix des billets.

La taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). Vous connaissez ? Elle a été instaurée en France en 2006. Elle était alors de l’équivalent de 1 € sur les vols vers la France — et les pays européens — et de 4 € sur les autres vols. Pour un billet en classe économique. La taxe était 10 fois plus élevée pour la classe affaires et la première classe. Objectif : alimenter le Fonds de solidarité pour le développement et participer ainsi notamment à la lutte contre les trois grands fléaux que sont le sida, la tuberculose et le paludisme.

En 2020, la taxe de solidarité sur les billets d’avion avait été majorée par une écocontribution, destinée, elle, à financer des travaux sur le réseau ferré. Elle était alors passée à respectivement près de 3 € et quelque 7,5 €. Puis la Convention citoyenne pour le climat avait proposé de l’augmenter un peu plus encore. Pour rendre les prix des billets d’avion plus dissuasifs. La proposition n’avait pas été retenue.

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Vers une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion

Aujourd’hui, c’est, semble-t-il, pour une tout autre raison que l’idée d’augmenter la taxe de solidarité sur les billets d’avion est remise sur la table. Avec l’espoir de réduire le déficit public d’environ 1 milliard d’euros. Ce qui correspondrait à une multiplication de la TSBA par trois — une partie de la taxe devant rester réservée à financer la solidarité. Il se murmure, par exemple, que d’environ 60 € pour un vol de plus de 5 000 km en classe affaires, elle passerait à 200 €. Les jets privés pourraient même être taxés à hauteur de 3 000 €. Rappelons qu’en 2024, la taxe de solidarité sur les billets d’avion avait rapporté quelque 460 millions d’euros.

Avant même confirmation, les industriels, aussi bien français qu’européens, estiment que la mesure pourrait nuire gravement à la compétitivité du secteur. Les compagnies aériennes, quant à elles, préviennent qu’elles pourraient ne pas avoir d’autre option que de répercuter cette hausse de la TSBA sur les prix des billets. Ce qui ne serait pas pour déplaire aux organisations environnementales. De leur côté, elles réclament depuis longtemps qu’une taxe puisse aider à ralentir le trafic aérien.

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Quels effets sur le climat ?

Dans un rapport publié récemment, le Réseau Action Climat France estime ainsi qu’une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion — qu’il évalue, lui, à 4 milliards d’euros — serait à la fois « juste et efficace ». Efficace parce qu’elle représenterait une manière de réduire directement les émissions du secteur de 8 %. Juste parce qu’elle ferait peser le poids de cette réduction sur les plus aisés. Car ce sont bien les CSP+ urbains qui prennent le plus souvent l’avion pour des voyages lointains. Contrairement à d’autres formes de taxes carbone — comme celle sur les carburants —, celle-ci concernerait donc surtout les hauts revenus. Ceux qui contribuent le plus au réchauffement climatique par leurs modes de transport. Pour savoir plus exactement de quelle manière, il faudra attendre la présentation du budget 2025 prévue ce jeudi 10 octobre.

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Ce projet veut chauffer 150 piscines publiques grâce aux centres de données

Grâce à son projet de chauffer 150 piscines publiques avec la chaleur « fatale » des datacenters, la société britannique Deep Green est parvenue à lever pas moins de 200 millions de livres.

Dans un contexte de crise énergétique, où la flambée des coûts de l’énergie met en difficulté de nombreuses infrastructures publiques, une nouvelle solution innovante voit le jour : le recyclage de la chaleur des centres de données pour chauffer les piscines. La startup britannique Deep Green, soutenue par un investissement de 200 millions de livres (167,8 millions d’euros) de la société Octopus Energy, est en train de développer ce concept novateur à grande échelle.

De la chaleur perdue à la ressource utile

Les centres de données, qui abritent des serveurs informatiques, produisent une quantité considérable de chaleur excédentaire. Jusqu’à présent, cette chaleur était généralement considérée comme un déchet et dissipée sans véritable utilité. Deep Green propose de transformer cette énergie perdue en ressource précieuse pour des infrastructures énergivores, comme les piscines publiques, qui doivent chauffer de grandes quantités d’eau en permanence.

Le premier test grandeur nature a eu lieu à Exmouth, dans le Devon. Les résultats sont prometteurs : grâce à ce dispositif, la piscine locale a pu réduire sa facture énergétique de plus de 60 %. Le principe est simple : la chaleur générée par les serveurs de Deep Green est récupérée et utilisée pour chauffer l’eau des piscines, tandis que les centres de données bénéficient en retour d’un refroidissement gratuit pour leurs systèmes informatiques, ce qui leur confère un avantage compétitif majeur. En effet, le refroidissement des serveurs est habituellement coûteux et énergivore, mais cette approche en circuit fermé permet d’optimiser les deux systèmes.

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Une solution à double impact

Avec l’investissement d’Octopus Energy, cette initiative pourrait s’étendre à environ 150 piscines publiques au Royaume-Uni au cours des deux prochaines années. Zoisa North-Bond, directrice générale d’Octopus Energy Generation, affirme que ce projet permet de « répondre à deux problèmes en même temps : réduire les factures énergétiques des communautés et diminuer l’empreinte carbone des centres de données ». Selon les calculs de la startup, les factures d’énergie des piscines pourraient être réduites de 50 à 70 % grâce à une pompe à chaleur pour capter la chaleur excédentaire.

Deep Green ne se limite pas aux piscines. D’autres structures telles que les réseaux de chauffage urbain pourraient également bénéficier de cette chaleur. Mark Bjornsgaard, PDG de Deep Green, explique que « si seulement 1 % des besoins en centres de données du Royaume-Uni fonctionnaient avec notre solution, nous pourrions chauffer toutes les piscines publiques du pays ».

Le secteur des centres de données est souvent critiqué pour sa consommation énergétique croissante. Les demandes de raccordement ne cessent d’augmenter. En France, le volume cumulé approche les 9 gigawatts (GW).

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Pourquoi ce géant français du matériel électrique est hyper-valorisé en bourse ?

La valorisation du fabricant Français de matériel électrique Schneider Electric dépasse celle de TotalEnergies. Ce mouvement boursier traduit une conséquence économique concrète : le secteur de l’électrification est porteur.

Le 26 septembre 2024 marque un tournant symbolique dans le monde de l’énergie. Ce jour-là, Schneider Electric, spécialiste mondial des équipements électriques, a temporairement surpassé TotalEnergies en termes de capitalisation boursière. Cette inversion historique entre une entreprise ancrée dans la transition énergétique et un géant du pétrole incarne la transformation profonde que traverse l’économie mondiale.

Schneider : un leader de l’électrification de l’économie

Avec une valorisation atteignant 141,6 milliards d’euros en séance, Schneider Electric a pris l’avantage sur TotalEnergies, valorisée à 140,3 milliards d’euros. Ce basculement est d’autant plus frappant que Schneider a vu son cours bondir de 60 % en un an, tandis que TotalEnergies a perdu 5 % sur la même période. Déjà distancée par les grandes entreprises du luxe, la major pétrolière se trouve désormais menacée dans son rang au sein du CAC 40 (elle est quatrième), où Schneider pèse de plus en plus lourd en tant qu’acteur clé de la transition énergétique.

La demande en électricité augmente, comme la demande en équipement électrique. Transformateurs, disjoncteurs, onduleurs, logiciels… L’allemand Siemens affiche la même bonne santé. Il a annoncé des bénéfices nets supérieurs à ceux envisagés, avec plus de 8 milliards en 2024.

Cette performance s’explique par la demande croissante d’infrastructures électriques liées à l’intelligence artificielle (IA) et à l’électrification de l’économie. En effet, les centres de données et l’intelligence artificielle consomment des quantités d’énergie toujours plus importantes, ce qui soutient la demande pour les équipements électriques produits par des entreprises comme Schneider. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ces technologies consomment déjà l’équivalent de 2 % de l’électricité mondiale. À terme, entre l’équivalent « d’une Suède » et « d’une Allemagne » pourraient s’ajouter à la demande mondiale actuelle.

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Aux États-Unis, une dynamique similaire avec Vistra Corp

De l’autre côté de l’Atlantique, les marchés énergétiques connaissent une révolution similaire. Aux États-Unis, Vistra Corp, une entreprise texane spécialisée dans la production d’électricité, a vu son cours tripler depuis janvier 2024, devenant ainsi l’une des stars de Wall Street. Les gérants de fonds espèrent qu’elle signe des contrats d’approvisionnement. Toujours aux États-Unis, Vistra Corp est talonnée par une autre entreprise productrice d’énergie : Constellation Energy. Elle vient de signer un contrat de 20 ans avec Microsoft pour que la firme soutire, à partir de 2028, l’électricité produite par la centrale nucléaire de Three Mile Island qu’elle va rouvrir.

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Cette nouvelle offre d’électricité à super heures creuses est-elle vraiment économique ?

Dédiée aux utilisateurs de voitures électriques, la nouvelle offre à « super heures creuses » proposée par Ilek propose un tarif du kilowattheure particulièrement bas au cœur de la nuit. Cependant, elle impose un certain nombre de contraintes pour parvenir à économiser réellement.

Sur les marchés, le prix de l’électricité varie considérablement d’une période de la journée à l’autre. Le kilowattheure se négocie à un prix élevé lors des pics de consommation, le matin et le soir. Il est bien plus abordable, voire très peu cher en milieu de journée et durant la nuit. Ainsi, les offres d’électricité heures pleines / heures creuses proposent aux clients de tirer profit de cette fluctuation.

Si tout le monde connaît le traditionnel contrat heures pleines / heures creuses d’EDF via le tarif réglementé, il existe une multitude d’offres à tarif différencié selon l’horaire ou la période de l’année. Notamment chez les fournisseurs alternatifs, comme les offres « heures éco » et « Charg’heures » de TotalEnergies, ou encore « Elec’car » d’Engie. Les plus aguerris connaissent également l’option Tempo et ses six tranches tarifaires. Depuis le 7 octobre, une nouvelle offre s’est ajoutée au catalogue, avec le contrat « Voiture Électrique » d’Ilek, qui propose des « super heures creuses » en plus des heures pleines et heures creuses habituelles.

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Quatre heures chrono pour recharger sa voiture électrique et lancer les machines

Cette offre, restrictive puisqu’il faut attester sur l’honneur être possesseur d’un véhicule électrique pour y souscrire, promet un tarif particulièrement bas entre 3 et 7 h du matin. Un créneau de quatre « super heures creuses » ou le kilowattheure est à 0,13 €, soit 45 % moins cher que les heures creuses du tarif réglementé. Si cette tranche tarifaire est particulièrement économique, le prix du kilowattheure sur les autres tranches reste identique au tarif réglementé : 0,21 €/kWh sur les quatre heures creuses et 0,27 € sur les seize heures pleines. L’unique avantage de cette offre est donc concentré sur un étroit créneau de quatre heures, au cœur de la nuit, ou il sera impératif de lancer la recharge de son véhicule électrique en plus des autres appareils consommateurs.

Une organisation rigoureuse est donc nécessaire, outre la souscription à une puissance souscrite très élevée, imposée par un fonctionnement simultané de tous les appareils énergivores de la maison. D’autant que le prix de l’abonnement est salé : comptez 38,47 € mensuels pour une puissance souscrite de 12 kVA, lorsque le même palier au tarif réglementé est à 20,13 €. À lui seul, l’abonnement de l’offre « voiture électrique » d’Ilek représente donc un surcoût annuel de 220 €.

Tranche horaire

Coût TTC (€/kWh)

Super heures creuses

de 3h01 à 7h

0,1286

Heures creuses

de 1h01 à 3h00 et de 13h01 à 15h

0,2068

Heures pleines

de 7h01 à 13h et de 15h01 à 1h

0,27

 

Puissance souscrite (kVA)

Coût mensuel TTC (€)

6

23,7

9

32,93

12

38,47

15

43,97

18

48,62

24

58,45

30

62,28

36

74,14

Mieux qu’Engie et TotalEnergies, mais moins bien que l’option Tempo d’EDF

La nouvelle offre « voiture électrique » d’Ilek semble ainsi peu avantageuse, en comparaison de l’option Tempo, par exemple. Cette dernière, commercialisée par EDF dans le cadre du tarif réglementé, offre un tarif du kilowattheure en heures creuses oscillant entre 0,13 et 0,16 €. Les heures pleines s’affichent entre 0,16 et 0,19 €/kWh, à l’exception des 22 jours rouges hivernaux ou le tarif d’heures pleines passe à un exorbitant 0,76 €/kWh. L’abonnement mensuel est considérablement moins cher : 19,44 € pour une puissance souscrite de 12 kVA.

Ilek fait toutefois mieux que ses concurrents TotalEnergies et Engie, qui proposent des offres réservées à la recharge de véhicules électriques à des tarifs parfois ahurissants. Comptez 0,28 €/kWh en heures pleines et 0,15 € en heures « super creuses » pour l’offre « Charg’heures » de TotalEnergies. Engie propose un indécent 0,31 €/kWh en heures pleines et 0,17 €/kWh en heures creuses pour son offre « Elec’Car ».

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Chute de la consommation d’électricité en France : un danger pour la décarbonation ?

Entre janvier et août 2024, la consommation française d’électricité n’a augmenté que de 0,3 terrawattheures (TWh). C’est faible, au regard des projections du document cadre de Réseau de transport d’électricité (RTE), futurs énergétiques. Cela reste préoccupant bien que la décarbonation soit à l’état de plan ou de mise en œuvre.

La transition énergétique de la France, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, repose sur une électrification massive des usages pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le recours accru à l’électricité doit permettre de substituer des énergies fossiles dans plusieurs secteurs, notamment l’industrie, le transport et le bâtiment. Pourtant, malgré l’ambition de cette stratégie, la demande d’électricité peine à suivre la trajectoire espérée, soulevant des questions sur la capacité du pays à atteindre ses objectifs climatiques.

Un retard sur les objectifs jugés ambitieux

D’après les prévisions du gestionnaire du réseau électrique français (RTE), la consommation annuelle d’électricité devrait atteindre entre 580 et 640 TWh d’ici 2035, avec une croissance annuelle de 10 à 15 TWh à partir de 2025. Cependant, les données récentes montrent une stagnation inquiétante. Entre janvier et août 2024, la consommation n’a augmenté que de 0,3 TWh par rapport à l’année précédente, bien loin des prévisions à long terme. En 2023, la consommation avait même chuté de 14,5 TWh en raison d’un hiver relativement doux et d’une baisse de l’activité économique.

Ce phénomène, qualifié d’« atone » par Xavier Piechaczyk, président de RTE, pourrait paraître contradictoire face à l’urgence de développer de nouvelles capacités de production d’électricité bas-carbone, qu’elles soient d’origine nucléaire ou renouvelable. Le contraste entre la baisse actuelle de la demande et les besoins futurs laisse certains observateurs perplexes quant à la capacité de la France à maintenir une trajectoire de décarbonation cohérente.

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Un contexte économique défavorable et une météo clémente

Pour Frédérik Jobert, secrétaire général adjoint à la planification écologique, interviewé par Montel News, il n’y a pas de contradiction fondamentale avec les objectifs climatiques. La baisse temporaire de la demande serait surtout due à un contexte économique fragile et à une météo plus clémente. « Une augmentation plus significative de la consommation est attendue à partir de 2030, lorsque les investissements dans les infrastructures auront été réalisés et que la transition énergétique se sera accélérée dans l’industrie et les transports », assure-t-il.

Cependant, certains experts estiment qu’il pourrait être nécessaire de réviser les hypothèses actuelles. Phuc-Vinh Nguyen, chercheur à l’institut Jacques Delors, souligne que les scénarios de décarbonation reposent sur des prévisions qui pourraient ne pas tenir compte des évolutions récentes, notamment sur le plan des prix de l’électricité. Il évoque, dans un entretien accordé à Montel News, notamment le manque de visibilité pour les industriels sur le prix futur de l’électricité, un facteur clé dans la décision d’électrifier les processus de production.

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Les prix instables de l’électricité affectent la consommation

Le prix de l’électricité sur le marché de gros reste aujourd’hui incertain, ce qui rend difficile pour les industriels de planifier leur transition vers des solutions électriques. Le mécanisme de vente de l’électricité nucléaire après 2025 n’a toujours pas été pleinement défini, malgré l’accord conclu en novembre 2023 entre EDF et le gouvernement pour un prix moyen de 70 €/MWh sur la période 2026-2040.

Face à cette situation, le gouvernement et les acteurs du secteur énergétique plaident pour la patience, estimant que la demande d’électricité finira par augmenter avec la mise en place des infrastructures de décarbonation, encore à l’état de projet ou en construction. Cependant, l’inertie actuelle, dans un contexte de crise énergétique et de volatilité des prix, pourrait rendre nécessaire un ajustement des scénarios pour assurer que la transition énergétique se fasse à un rythme compatible avec les objectifs de neutralité carbone.

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Aides à la rénovation énergétique : les fraudes explosent malgré les efforts de l’État

Si ma Prime Renov’ a permis la rénovation énergétique de 2,3 millions de foyers, nombre de français se sont retrouvés piégés par des entreprises frauduleuses, réalisant des crédits importants pour des installations inadaptées. Si des actions sont menées pour empêcher ce type de fraude, rien ne vaut la vigilance individuelle pour se protéger de telles situations. 

Depuis le lancement de ma Prime Renov’, en 2020, la fraude à la rénovation énergétique est devenu un problème récurrent, qui ne cesse de croître. Si 2,3 millions de foyers ont bénéficié d’aides financières pour rénover leurs logements, les signalements d’entreprises frauduleuses n’ont fait qu’augmenter. 10 000 signalements ont été enregistrés en 2022, puis 23 000 en 2023, et enfin 30 000 depuis le début de l’année ! Face à ce constat, l’Agence locale de l’énergie et du climat (ALEC) et la Maison énergie habitat climat (MEHC) ont développé un outil permettant de recenser, à Marseille et Aix-en-Provence, tous les professionnels disposant de l’indispensable label RGE, qui sont agréés par les conseillers France Renov’. Cet outil permet de s’assurer que l’entreprise envisagée pour des travaux de rénovation bénéficie de toutes les autorisations et travaille de manière totalement légale.

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L’État cherche des solutions face aux arnaques de plus en plus fréquentes

De son côté, l’État tente bien de trouver des solutions, notamment en faisant exemple avec certains jugements importants. En 2023, une entreprise ayant fait souscrire 439 contrats de crédits frauduleux a dû payer une amende de 100 000 euros et payer plus de 300 000 euros d’indemnisation à ses victimes. Toujours en 2023, une autre entreprise des Hauts-de-Seine a été condamnée à une amende administrative de 385 200 euros pour démarchage téléphonique illégal. Enfin, à Bordeaux ou Limoges, par exemple, plusieurs personnes ont été condamnées à de l’emprisonnement ferme. Au total, en 2023, la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) a contrôlé près de 800 entreprises, artisans et PME.

Les bons réflexes pour limiter le risque

Pour l’heure, ces efforts ne sont visiblement pas suffisants, et la fraude reste un problème majeur. France Renov’ a donc récemment publié des règles à suivre pour éviter de se retrouver confronté à ce genre de situations problématiques.

La première règle, et peut-être la plus importante, est simple : ne pas répondre au démarchage téléphonique. Celui-ci est, en effet, interdit. Il ne peut s’agir que d’une arnaque. Parfois, il arrive que ce démarchage soit fait en porte-à-porte. Dans ce cas, il est indispensable de ne rien signer sur le moment, et de demander quelques jours de réflexion. Au départ du démarcheur, il sera ainsi possible de vérifier que l’entreprise est bien labellisée RGE, et vérifier que le devis proposé est cohérent. Pour cela, il est possible de demander l’avis d’un conseiller France Renov’.

La troisième règle à suivre consiste à ne jamais transmettre ses informations personnelles au téléphone ou dans le cadre d’un démarchage au porte-à-porte. Des informations comme l’identifiant fiscal, le RIB ou des informations de carte d’identité permettraient à des personnes malveillantes d’usurper votre identité, et de demander une aide à la rénovation à votre place, et à votre insu.

Tout comme pour le démarchage téléphonique, il convient de se méfier des simulateurs en ligne, qui sont généralement destinés à collecter les données personnelles. Pour toute information, mieux vaut se rapprocher directement d’une entreprise labellisée RGE, ou d’un conseiller France Renov. Enfin, de manière générale, il faut se méfier des devis trop avantageux, comme une pompe à chaleur ou une installation photovoltaïque à 1 euro.

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Que vaut le nouveau ministère de le Transition écologique et de l’énergie ?

Agnès Pannier-Runacher signe son retour au ministère de l’Énergie, climat et prévention des risques. Elle avait occupé ce poste de 2022 à 2024 avant d’être mutée à l’agriculture et finalement de retrouver son poste.

Agnès Pannier-Runacher, forte d’une longue expérience ministérielle, a été nommée à la tête du ministère de la Transition écologique et de l’Énergie. Ce poste stratégique, qu’elle avait déjà occupé entre 2022 et 2024, la place au cœur de la lutte contre la crise climatique et énergétique. Avec son portefeuille élargi à l’énergie, au climat et à la prévention des risques, elle doit répondre aux défis majeurs : sortir des énergies fossiles, adapter la France aux effets du réchauffement climatique, et arrêter l’effondrement de la biodiversité.

Ancienne inspectrice des finances et cadre du secteur privé, notamment chez Faurecia et la Compagnie des Alpes, Pannier-Runacher, elle rejoint le gouvernement en 2018. Gravissant rapidement les échelons pour devenir une figure centrale des politiques industrielles et énergétiques, elle s’est affirmée comme une ministre ardente défenseuse du nucléaire. Elle avait notamment créé une alliance européenne pour le nucléaire afin de défendre cette énergie comme stratégique dans la transition énergétique.

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Un ministère démembré conduit par une ministre à l’expertise reconnue

Cependant, sa nomination suscite des interrogations. Certains acteurs, comme le Réseau Action Climat (RAC), critiquent la nouvelle organisation de son ministère, amputé des transports et du logement, secteurs clés pour réduire les émissions de CO2. Ces critiques dénoncent un « démembrement » du ministère de la Transition écologique. Pour sa part, la ministre défend une approche transversale, estimant que l’écologie doit imprégner toutes les politiques gouvernementales.

Agnès Pannier-Runacher a aussi dû régulièrement se défendre de conflits d’intérêt. Son père, Jean-Michel Runacher, a dirigé la deuxième entreprise pétrolière Perenco et ses enfants, mineurs, étaient liés à travers un fond à cette entreprise, selon les révélations du média Disclose. La nouvelle ministre de 50 ans avait dû, lors de ses précédents fonctions, se déporter des dossiers liés à Engie, son mari de l’époque y travaillant.

Les acteurs du secteur de l’énergie se montrent plus positifs. La réintégration de l’énergie dans le giron de Pannier-Runacher est saluée, notamment par le syndicat Enerplan, qui souligne son expertise et sa capacité à agir rapidement. Ce retour en force de l’énergie dans son portefeuille permet de traiter en profondeur les problématiques liées à la production d’électricité, notamment à travers la relance du nucléaire et le développement des énergies renouvelables.

Olga Givernet, ministre déléguée à l’énergie

La nomination d’Olga Givernet, ingénieure aéronautique, comme ministre déléguée à l’Énergie, est un autre signal de renforcement des compétences techniques au sein du ministère. Cette équipe devra affronter de nombreux défis, parmi lesquels la réduction de la dépendance aux énergies fossiles et la mise en place de la planification écologique.

En résumé, Agnès Pannier-Runacher arrive à un moment critique pour la politique climatique et énergétique de la France. Son ambition de mener une écologie « populaire et ambitieuse » sera mise à l’épreuve face aux enjeux colossaux qui l’attendent et des retards pris en la matière : Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et Plan national d’adaptation au changement climatique, entre autres.

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On a testé le calculateur d’empreinte carbone de Jean-Marc Jancovici

Pour agir efficacement sur notre empreinte carbone, encore faut-il savoir lesquelles de nos habitudes nous coûtent le plus cher en émissions de CO2. C’est ce que propose le calculateur MyCO2. Je l’ai testé.

Vous l’avez peut-être vu passer sur les réseaux sociaux. Une nouvelle vidéo de Mcfly et Carlito fait parler d’elle. « Lequel de nous deux pollue le plus ? » Les deux compères se posent la question. Pour arbitre, ils ont choisi le très médiatique polytechnicien Jean-Marc Jancovici. Cela fait désormais presque trois ans que Carbone 4, le cabinet de conseil dont il est le co-fondateur, a développé un calculateur d’empreinte carbone. Un temps, MyCO2 était accessible par le biais de conférences publiques interactives. C’est à cette époque que j’ai testé l’outil. J’ai donc profité d’une introduction aux préoccupations liées au réchauffement climatique, puis d’une phase de diagnostic guidée et enfin, d’une phase au cours de laquelle la possibilité nous était donnée de quantifier l’impact des leviers de réductions de nos émissions actionnables dès maintenant.

Quelques questions pour calculer son empreinte carbone

Aujourd’hui, tout cela est devenu gratuitement accessible à tous en ligne. D’abord, le calcul de l’empreinte carbone personnelle. Comprenez, le calcul de l’ensemble des émissions nécessaires à vivre comme vous vivez. Le questionnaire se remplit en 15 minutes environ. Il est découpé en 5 grands postes : je me déplace, je mange, je me loge, j’achète et dépense publique — poste sur lequel nous n’avons que peu d’impact. La voiture avec laquelle vous vous déplacez. Dans quelles conditions vous vous en servez. Le logement que vous habitez. Vos modes et habitudes de chauffage. Vos préférences en matière d’alimentation. Et jusqu’à vos équipements électroniques, la qualité et la quantité de vos produits ménagers et la taille de votre dressing. Pour ceux qui veulent affiner le résultat, il est même possible de détailler un certain nombre de réponses.

Capture de notre simulation sur MyCO2.

Une empreinte carbone décortiquée

Le résultat, le chiffre brut de votre empreinte carbone. Autour de 8,9 tonnes d’équivalent CO2 par an, me concernant. C’est moins que la moyenne française. D’ailleurs, pour aller plus loin dans l’analyse, un graphique compare les différents postes de votre empreinte carbone à ceux de l’empreinte moyenne d’un Français. De quoi visualiser rapidement le poste sur lequel vous pouvez vous améliorer. « Je me loge », me concernant. Et puis, MyCO2 donne aussi le détail de vos émissions, sur un graphique toujours très parlant et qui permet d’identifier immédiatement celles de nos habitudes qui ont le plus de poids en la matière. Me concernant, et sans aucune surprise, le recours à une chaudière au fioul pour le chauffage d’une partie de notre logement. À peine derrière, des déplacements en voiture à essence.

Capture de notre simulation sur MyCO2.

S’engager à réduire ses émissions de CO2

Une fois le diagnostic posé, il ne reste plus qu’à franchir le cap des engagements que vous souhaitez prendre pour réduire votre empreinte carbone. En repassant sur les questions qui ont servi au diagnostic et en modifiant les réponses, vous faites grimper la « jauge d’engagement ». Si vous parvenez à atteindre les 100 %, c’est que votre objectif de réduction de vos émissions — celui nécessaire à maintenir notre pays sur la voie des 2 °C de réchauffement — sera atteint. Me concernant, acheter des vêtements de seconde main permettrait déjà de remplir près d’un quart du contrat pour l’année. Et ce, sans engager de frais supplémentaires. Pour le remplacement de la chaudière au fioul — ou une meilleure isolation de ma maison — ou le passage à une voiture électrique — à la campagne, pas de transport en commun —, il faudra attendre l’accord de mon banquier…

Capture de notre simulation sur MyCo2.

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