[TEST] Baby Blues Nightmare : un jeu d’enfant !
C’est le 16 septembre dernier qu’est sorti Baby Blues Nightmare, la toute dernière copie nouveauté du studio Steelkrill, connu pour leurs jeux d’horreur (The Voidness, Rotten Flesh ou encore The Backrooms 1998). Après avoir découvert le trailer en février dernier, on savait un peu à quoi s’attendre. On ne va pas se mentir, c’est franchement naze. Si se retrouver dans la peau d’un enfant en bas âge semblait plutôt original au départ, un sentiment de lassitude s’installe très vite. Fort heureusement le supplice ne dure vraiment pas longtemps.
Genre : survival horror | Développeur : Steelkrill Studio | Éditeur : Steelkrill Studio | Plateforme : Steam | Prix : 12,79 € | Configuration recommandée : Intel Core i7 4790K / AMD équivalent, 8 GB de RAM, GTX 970 Ti / AMD équivalent | Langues : Anglais | Date de sortie : 16/09/2024 | Durée de vie : 1 heure
Test effectué sur une version commerciale
Dur, dur d’être un bébé
L’histoire commence dans votre lit de petit marmot. Entouré de vos magnifiques horribles poupées, vous écoutez sagement votre mère qui essaie de vous border en vous racontant l’histoire d’un petit enfant qui collectionnait des poupées effrayantes, parce qu’il se sentait en sécurité avec. Jusqu’au jour où celles-ci ont toutes disparu. Vous vous réveillez en pleine nuit à cause de l’orage, mais aussi parce qu’une grosse dispute éclate dans la maison. Vos poupées ne sont plus là, il faut alors les retrouver. Si l’histoire est un peu vague au départ, il faudra attendre de terminer le jeu pour que tout s’explique.
Dès les premières secondes, on remarque une chose dont on aurait pu se passer. L’ajout du clignement des yeux de l’enfant. Ça ne sert strictement à rien et c’est assez déroutant. Ensuite, c’est par le biais de cette introduction que l’on va découvrir le gros manque d’originalité dans le gameplay. Le développeur se contente de transposer des mécaniques que l’on connaît dans de nombreux jeux, dont principalement les siens, dans un nouveau décor. Et c’est tout. Il n’y a aucune once d’originalité. Même le fait de jouer un enfant en bas âge avait déjà été exploité dans le très bon Among the sleep, qui avait le mérite d’avoir sa propre identité. Ici, le gameplay que procure l’aventure est minimaliste. Marcher, courir, ouvrir des portes et sauter. Oui, un bambin peut apparemment sauter très haut et enchaîner les plateformes, prendre de la hauteur pour ensuite atterrir sans qu’il ne se mette à hurler pour qu’on vienne lui faire un bisou magique. C’est vraiment dommage, car si le studio se spécialise dans les walking sim horrifiques, en aucun cas, il ne se remet en question pour proposer quelque chose de neuf.
Une fois descendu au rez-de-chaussée, alors que vous vous attendiez à voir vos parents, vous vous retrouvez finalement tout seul. Enfin presque : votre principale préoccupation sera dorénavant Red Belly, l’unique menace qui vous poursuivra tout au long du jeu pour vous mettre en pièces. Rassurez-vous, le monstre est aussi lent qu’un nonagénaire en déambulateur. Vous aurez toujours le temps de vous cacher sous une table ou dans les nombreux casiers disséminés un peu partout sur la map. La particularité de ces derniers, c’est que vous ne pouvez pas entrouvrir la porte ni voir entre les grilles. Vous devrez donc patienter gentiment que l’ennemi s’éloigne doucement. Une fois la partie de cache-cache terminée, vous pourrez chevaucher votre tricycle et ainsi fuir les lieux.
Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? M’entends tu ?
Après la courte introduction évoquée plus tôt, vous passerez tout le reste de l’aventure dans une série de pièces remplies de blocs colorés et de jeux d’enfant en tout genre, et dans lesquelles vous devez retrouver vos fameuses poupées. Attention cependant à ne pas trop faire de bruit en marchant sur des jouets, car ça risquerait d’alerter le méchant monstre qui veut votre peau. Ces passages de poursuite horrifiques ainsi que les nombreux screamers feront baisser votre jauge de sang-froid. Pour pallier cela, vous pouvez compter sur le chocolat. En effet, muni d’un sac à dos, votre bambin pourra ramasser des plaques de chocolat et les manger pour ne plus avoir peur. Il peut également ramasser certains objets de mission qui seront directement mis dans votre inventaire. Vous aurez également la possibilité de sauvegarder à des endroits spécifiques, et un coffre sera à disposition. Dans celui-ci, vous pourrez stocker vos objets ramassés çà et là, mais j’ai trouvé qu’il n’avait aucun intérêt, vu le peu de difficulté du titre.
Prendre un enfant par la main
Baby Blues Nightmare est court, très court, même, puisqu’il se termine en une heure. Le niveau principal est vraiment petit et les nombreux indices prennent beaucoup trop le joueur par la main. Une fois la carte en votre possession, elle affichera tous les emplacements où vous devrez aller. À cela, s’ajoutent les traces de sang qui indiquent les passages à prendre, des flèches sur les murs, et même des petits dessins pour vous montrer ce que vous devez faire. Je ne sais pas si c’était un souhait du studio, mais les habitués du genre vont vite tomber dans l’ennui et dans la frustration. Personnellement, je trouve cela totalement ridicule. Mis à part terminer le jeu plus rapidement, ça n’a aucun intérêt. Un autre exemple, le code à quatre chiffres d’une porte est écrit plusieurs fois sur les murs.
Malheureusement, Baby Blues Nightmare rate aussi son sound design. Certes, l’utilisation d’effets sonores qui s’intensifient lors des menaces où l’ajout de douce musique de berceuse fonctionne plutôt bien, mais un petit conseil : ne mettez pas le son du jeu trop fort, puisque lors des jumpscares et des attaques, le son vous détruit littéralement les oreilles. On peut constater exactement le même problème dans leurs précédents jeux, une situation parfaitement incompréhensible – à moins que le développeur ne soit malentendant.
Un nightmare qu’il faut cesser
Une nouvelle fois, Steelkrill Studio ne se mouille pas et nous offre ici un énième jeu d’horreur où toutes les mécaniques sont affligeantes. C’est aussi sans étonnement que toute la clique d’influenceurs écervelés vont trouver le jeu formidable, car ils vont pouvoir hurler comme des idiots au moindre bruit. Malgré le principe d’incarner un enfant en bas âge, ce qui promettait un peu de fraîcheur, le titre manque cruellement d’originalité, et réussit l’exploit de rapidement nous ennuyer, alors qu’il ne dure en tout qu’une petite heure. Rien de bien étonnant, au final, quand on connait les autres productions du studio. Même si vous êtes fan du genre, ne perdez pas de temps avec ce jeu, il y a beaucoup mieux et plus long partout ailleurs.
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