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[TEST] Zoochosis : Bosser dans un zoo, c’est chiant et surcoté

C’est à travers un premier trailer en janvier dernier que nous avons découvert Zoochosis. Il s’agit d’un jeu d’horreur à la première personne, où vous incarnez un gardien de zoo, obligé malgré lui de sauver les animaux d’une étrange maladie qui les transforme en horribles créatures. Si les bandes-annonces montraient des scènes d’horreur et des animations plutôt convaincantes, il n’en est rien. Le nouveau jeu du studio Clapperheads est une vaste fumisterie qui a sa place parmi les arnaques de cette année.

Genre : Simulation – horreur | Développeur : Clapperheads | Éditeur : Clapperheads, Playworks | Plateforme : Steam | Prix : 24,50 € | Configuration recommandée : Intel Core i7-8700K /Ryzen 5 3600X, 16 GB de RAM,  RTX 3050/ AMD 5600xt | Langues : Anglais, sous-titré français | Date de sortie : 30/09/2024 | Durée de vie : 1 heure pour se rendre compte que c’est chiant, et plus d’une dizaine d’autres pour faire toutes les fins

Test effectué sur une version commerciale

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Bienvenue au cirque zoo

Dans ce simulateur horrifique, vous devrez percer le secret d’un zoo fermé depuis plusieurs années. En tant que gardien de nuit, vous acceptez de travailler pour le compte du docteur Oliver Metzger, une belle raclure qui, à peine une minute après que vous ayez signé votre contrat, vous injecte un virus, déclarant que c’est pour votre bien. La première demi-heure de jeu, qui fait office de tutoriel, révèle très vite un gros downgrade rapport aux vidéos de présentation sorties auparavant. Les animations faciales sont complètement bancales et on constate également de nombreux problèmes de clipping.

Une fois seul dans l’enceinte, votre premier objectif sera de sauver les différents animaux qui se baladent dans leur enclos respectif. Vous devrez les étudier un par un avec divers instruments et trouver le bon remède, souvent à coup de fléchette dans le derrière. Le zoo est divisé en plusieurs zones, dont un hub central. Cet endroit est principalement axé sur la narration. Comme le jeu est truffé de scripts, vous devez obligatoirement y retourner pour déclencher certaines scènes qui font avancer l’histoire « passionnante » de Zoochosis. Au départ, vous n’aurez pas accès à tous les animaux. C’est seulement après avoir terminé une première fois le jeu qu’un nouvel animal sera débloqué. Vous devrez donc suivre une routine qui, rapidement, deviendra soporifique. Terminer l’aventure nécessite généralement de s’occuper de seulement trois enclos. Plusieurs choix s’offrent à vous : sauver tous les animaux et guérir le monstre, nourrir le monstre pour qu’il redevienne normal, ou alors le tuer. Cependant, sachez qu’il sera obligatoire de soigner tous les autres animaux du même secteur, sinon vous ne pourrez pas déclencher certains éléments narratifs. Vous ne pourrez pas non plus accéder à d’autres secteurs. C’est complètement ridicule et n’a aucun sens.

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Le train-train quotidien

C’est par le biais d’une locomotive que vous voyagerez entre les différentes zones. L’intérieur est aménagé comme une sorte d’atelier où vous pouvez confectionner la nourriture, analyser le sang, préparer les remèdes, etc. Un chariot avec vos outils se trouve également à l’intérieur. Il contient tout le matériel nécessaire pour diagnostiquer les animaux malades. Les maladies se détectent à l’aide de quatre éléments importants : le son, le sang, la température et le prélèvement de matière fécale. Si l’idée est plutôt bonne à la base, le tout devient vite répétitif et le gameplay s’essouffle rapidement. Sans compter que vous êtes obligé de retourner à la locomotive pour faire les prélèvements de sang. Une chose absurde : si vous avez prélevé les excréments avec le fameux « shit sucker », vous ne pouvez pas rentrer dans la locomotive. La porte restera fermée tant que vous n’avez pas vidé la merde dans le récipient à l’extérieur de la loco.

Comme le jeu est totalement scripté, le fait de retourner préparer un remède ou autre déclenchera automatiquement la transformation d’un monstre. Mais l’animal se métamorphose en une fraction de seconde et vous ne voyez absolument rien puisque le développeur a eu la superbe idée de brouiller l’écran de jeu. C’était sûrement trop difficile à programmer. Ce gros manque de technique provoque de la déception et de la frustration. De plus, les points de vie en forme de cœur et le nom des spécimens sont écrits avec une police rétro, ce qui décrédibilise le côté horrifique de l’affrontement. Inutile d’aborder le sujet des armes, puisque vous n’avez qu’un fusil à fléchettes. De toute manière, vous avez beau courir comme un poulet sans tête dans les pattes des mutants, les coups qu’ils vous portent vous mettent à terre, mais ne semblent avoir aucune incidence sur la suite du jeu.

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L’ennui porte conseil

Bien que plusieurs fins soient disponibles, il ne faudra qu’une heure environ pour terminer l’aventure et rire devant les cinématiques de fin complètement ratées, avant d’être expédié au menu du jeu. Une fois terminée, vous pourrez relancer une partie en New Game Plus, mais sachez que vous devrez refaire exactement les mêmes choses en boucle avec les mêmes animaux, tout en subissant les mêmes bugs, bien trop nombreux. Je n’ai pas eu le courage de terminer le titre plus de quatre fois pour découvrir d’autres fins. Au final, je ne savais pas si je devais rire ou pleurer.

C’est grave docteur ?

Zoochosis, est comme une blague Carambar : tu sais pertinemment qu’elle sera nulle, mais tu vas quand même la lire. Ce titre manque tout simplement de respect aux joueurs. Plus on y joue, plus les incohérences se font ressentir. Les seules choses qui retiendront le joueur seront certainement la curiosité de voir à quoi ressemblent les différents monstres, mais quelle arnaque de ne pas voir les transformations ! Personnellement, je n’ai pas eu la patience d’aller jusqu’au bout des 23 fins annoncées par les devs. La faute à un gameplay raté, une difficulté absente et un manque de technique. Les trailers sont de la poudre aux yeux et ne représentent pas du tout le jeu. On aurait aimé découvrir un titre horrifique avec des ennemis dignes de The Thing. Au final, Zoochosis est un navet de plus qui trouvera sa place dans l’immensité des titres bas de gamme du marché.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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