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Des vitres et miroirs en verre de panneaux solaires recyclés, c’est pour bientôt

Deux entreprises viennent de signer un accord stratégique pour recycler le verre photovoltaïque pour la fabrication de verre plat. Un partenariat vertueux sur le plan écologique puisqu’il fait baisser les émissions de carbone liées à la fabrication du verre.

Le secteur du recyclage pour le photovoltaïque est en plein essor. C’est l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui l’a relevé dans un récent rapport en notant que les entreprises qui se spécialisent dans le secteur du recyclage photovoltaïque augmentent au fil des ans.

Un partenariat concret pour l’utilisation du verre photovoltaïque recyclé

Parmi elles, la start-up française ROSI s’est déjà démarquée par la mise au point d’un procédé visant à récupérer et réutiliser le silicium nécessaire à la fabrication des panneaux solaires. Aujourd’hui, l’entreprise va plus loin avec la signature d’un nouveau partenariat avec le leader dans la fabrication de verre plat, AGC Glass Europe. Le verre plat est une famille de verres fabriqués sous forme de feuilles. Il sert principalement pour la fabrication de miroirs et de vitres. Ce nouveau contrat entre les deux entreprises a pour but de recycler le verre des modules photovoltaïques pour fabriquer du verre plat, à destination de la filière de la construction, de l’automobile, ou d’autres secteurs industriels.

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Selon l’entreprise ROSI, alors qu’un panneau photovoltaïque est composé à 70 % de verre, le recyclage de ce verre permet de réduire de 25 % la consommation d’énergie liée à la production d’un nouveau verre. Ce recyclage permet aussi de faire baisser le bilan carbone du secteur de la production du verre et de diminuer l’impact environnemental des panneaux photovoltaïques en fin de vie. En effet, selon les deux entreprises, « l’utilisation d’une tonne de calcin de verre comme matériau secondaire dans la production de verre flotté permet d’économiser 0,7 tonne de CO2 et 1,2 tonne de nouvelles matières premières ». Une innovation technique a été nécessaire pour permettre ce recyclage puisque la composition du verre photovoltaïque n’est pas exactement identique à celle des produits standards d’AGC Glass Europe. La start-up Rosi est soutenue par un investisseur japonais, Itochu, qui envisage d’introduire cette nouvelle technologie sur le marché japonais très prochainement.

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Stockage profond des déchets nucléaires : un premier test réussi en Finlande

Une étape importante vient d’être franchie pour le stockage géologique des déchets nucléaires en Finlande. Un conteneur de combustibles usés d’essai a été transféré sur le site d’Onkalo avec succès.

En Finlande, l’île d’Olkiluoto est connue pour deux choses. D’abord parce qu’elle abrite le plus puissant réacteur nucléaire d’Europe. L’EPR Olkiluoto 3 mis en service en mai 2023. D’une puissance de 1 600 mégawatts électrique (MWe). Ensuite parce qu’à plus de 400 mètres de profondeur, l’île cache un site d’enfouissement des déchets nucléaires de haute activité. De son petit nom, Onkalo – pour « caverne », en finlandais.

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Un premier conteneur de combustible nucléaire usé transféré avec succès

Sur place, cela fait maintenant plusieurs années que les travaux ont débuté. Et la société finlandaise de gestion des déchets nucléaires Posiva vient tout juste d’annoncer que la première phase des essais, celle de la mise en place de conteneurs de stockage dans le dépôt de combustible nucléaire usé d’Onkalo, a été achevée avec succès. L’opération visait à transporter un conteneur d’essai – vides de tout combustible nucléaire – de leur site de stockage provisoire du côté de la centrale nucléaire voisine jusqu’à l’usine d’encapsulage de Posiva. Le tout, encadré de personnels de sécurité et à pas plus de 5 km/h. Une fois le site de stockage en fonctionnement, ce type de transfert aura lieu toutes les quelques semaines. Avec pour ambition d’enfouir là tout le combustible usé par les cinq réacteurs nucléaires finlandais. L’équivalent de 6 500 tonnes d’uranium.

Le succès de ce premier essai intervient alors que l’instruction de la demande d’exploitation jusqu’en 2070 est toujours en cours. L’Autorité finlandaise de radioprotection et de sûreté nucléaire (STUK) devrait se prononcer fin 2024. En attendant, les essais vont se poursuivre pendant plusieurs mois sur le site d’Onkalo avec, prochainement, la mise à l’épreuve de l’étape de remplissage et de fermeture des capsules.

Des précautions à prendre pour le stockage des déchets nucléaires à vie longue

Au cours des opérations d’essai planifiées par Posiva, 4 conteneurs – des capsules en fonte enfermées dans des capsules en cuivre -, hermétiquement clos seront placés dans des trous de dépôt de 8 mètres de profondeur creusés le long d’un tunnel de stockage de 70 mètres de long. Chaque tunnel de stockage compte entre 30 et 40 trous de dépôt. Pour un total de quelque 3 250 trous. L’idée, c’est qu’une fois tous les trous d’un tunnel remplis d’un conteneur de déchets radioactifs et fermés avec de l’argile bentonite, ledit tunnel soit remblayé, lui aussi avec de l’argile. Puis scellé d’un bouchon en béton.

Même s’il restera toujours des questions en suspens, stocker les déchets nucléaires à vie longue dans une formation géologique profonde, c’est aujourd’hui la solution privilégiée par les spécialistes de la question. La France travaille d’ailleurs à la construction de son propre site de stockage Cigéo. La Suède a également fait ce choix. Et selon Posiva, le dispositif d’Onkalo est conçu pour résister à tous les changements qui pourraient intervenir autour de l’île d’Olkiluoto sur les 250 000 années à venir. Car c’est le temps qu’il faudra pour que la radioactivité des déchets nucléaires qui seront enfouis là retombe à un niveau naturel. Pour se faire une idée, il y a 250 000 ans, Homo sapiens venait juste de faire son apparition en Afrique…

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On a visité le plus grand site de stockage de déchets nucléaires en surface au monde

De l’arrivée du camion au stockage en alvéole de béton, Révolution Énergétique a suivi le parcours d’un colis de déchets radioactifs de « faible et moyenne activité à vie courte » (FMA-VC) pris en charge par le centre de stockage de l’Aube. Ce site opéré par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) est le plus vaste de la planète. Immersion.

Les déchets radioactifs, notamment produits par nos centrales nucléaires, se déclinent en différentes catégories, selon leur « activité » (leur niveau d’émission de radioactivité) et leur « période » (la durée nécessaire à leur décroissance). Ces déchets peuvent être :

à vie très courte (VTC), si sa demi-vie est inférieure à 100 jours

 à vie courte (VC), si sa demie-vie est inférieure ou égale à 31 jours

à vie longue (VL) si sa demie-vie est supérieure à 31 jours

☢️ de très faible activité (TFA)

☢️ de faible activité (FA)

☢️ de moyenne activité (MA)

☢️ de haute activité (HA)

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En fin de vie, chaque déchet doit ainsi rejoindre un site de stockage approprié à sa catégorie. Pour confiner les déchets « FMA-VC », de faible et moyenne activité à vie courte, la France dispose du plus grand site du monde : le site de stockage de l’Aube (CSA), mis en service en 1992. Géré par l’ANDRA, ce centre de 95 hectares dont 30 sont réservés au stockage, peut recevoir des déchets radioactifs en vrac ou déjà conditionnés. Les déchets en vrac sont conditionnés sur place, dans un atelier étanche à l’air, où ils sont placés dans un fût métallique, compactés, puis immobilisés dans une matrice de béton coulé dans le fût. Ils rejoignent ensuite une alvéole, sorte de vaste bâtiment cubique aux épaisses parois de béton armé.

Le sarcophage est identique pour les déchets arrivants déjà conditionnés dans des cylindres en béton. Ces derniers sont contrôlés puis directement placés dans les alvéoles. Empilés les uns sur les autres, les colis sont progressivement recouverts de gravier pour combler les vides. Une fois l’alvéole pleine, son toit est coulé sur place, formant ainsi un cube de béton aveugle. Elle est ensuite recouverte d’une résine afin de l’étanchéifier. Le sarcophage doit rester étanche durant au moins 300 ans, le temps que la radioactivité qu’il contient décroisse à des niveaux comparables à la radioactivité naturelle.

Des alvéoles de déchets en fûts béton et métal, épaisseur de mur d’une alvéole, allée desservant les alvéoles et écran de contrôle du bâtiment de conditionnement des déchets en vrac / Images : Révolution Énergétique.

Une grande variété de déchets est reçue sur le site de l’Aube, de simples boulons, gravats, blouses jusqu’aux imposants couvercles de cuves de réacteurs nucléaires français remplacés. Pas moins de 55 coupoles d’acier mises au rebu, dans des alvéoles qui leur sont réservées. Le site devra d’ailleurs prendre en charge le couvercle défectueux de l’EPR de Flamanville, récemment démarré.

Conçu pour stocker un maximum d’un million de mètres cubes de déchets, le centre de l’Aube était à fin 2023 rempli à 38 % de sa capacité. Lorsqu’il sera entièrement rempli, en 2062 d’après les calculs, les alvéoles seront recouvertes d’une épaisse couche de terre, sable, terre et de membranes bitumineuses. L’objectif est de renforcer l’étanchéité des alvéoles et de réduire le risque d’une intrusion humaine, durant les trois siècles de surveillance promis par l’ANDRA.

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