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Le gouvernement des États-Unis a-t-il suspendu ses opérations cyber contre la Russie ?

Incomplete News
Le gouvernement des États-Unis a-t-il suspendu ses opérations cyber contre la Russie ?

La CISA et le ministère de la Défense des États-Unis ont nié avoir suspendu leurs cyberopérations contre la Russie.

Deux entités de l’administration états-uniennes, le commandement interarmées Cyber Command et la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), auraient cessé leurs cyberopérations contre la Russie, rapportions-nous dans un précédent article. Nous nous appuyions alors sur les révélations de trois médias : The Guardian, The Record et The Washington Post.

Mais ces deux derniers jours, les deux entités concernées, la CISA puis le Cyber Command (par la voix du ministère de la Défense des États-Unis) ont chacune nié avoir cessé leurs opérations contre la Russie. Selon Bloomberg, le Pentagone nie que son secrétaire de la Défense Pete Hegseth ait suspendu ou annulé les opérations du Cyber Command.

Lors de la première Présidence de Donald Trump, ses équipes avaient pris l’habitude de répandre de fausses informations, allant même jusqu’à qualifier leurs propres récits de « faits alternatifs », ou de qualifier les révélations journalistiques de « fausses » (« fake news ») pour les décrédibiliser. Pour comprendre les évolutions à l’œuvre dans ce cas précis, il est utile de se replonger dans l’ordre et le détail des faits rapportés.

Deux entités distinctes

L’article du Guardian relatif à la CISA a été publié vendredi 28 février, avant la conversation houleuse qui a opposé le président Volodymyr Zelensky à Donald Trump et J.D. Vance dans le bureau ovale. 90 minutes après cette première publication, The Record publiait ses propres informations au sujet du Cyber Command, bientôt suivi par le Washington Post et le New York Times.

Pris ensemble, ces différents récits semblent corroborer la thèse d’un revirement drastique de politique cyber des États-Unis vis-à-vis de la Russie. Mais la journaliste spécialiste des enjeux de cybersécurité Kim Zetter appelle à la prudence, parce que les deux entités concernées ont des missions bien différentes… mais aussi parce que le gouvernement de Trump a un intérêt à décrédibiliser les médias.

La CISA, rappelle-t-elle, a une mission domestique, purement défensive : comme son nom l’indique, elle gère la défense des infrastructures critiques aux États-Unis.

Le Cyber Command, en revanche, est une unité militaire qui réalise des missions de recherche et des opérations « à effet » (cyberattaques visant à dégrader, détruire ou perturber les systèmes de l’adversaire ou mise hors service d’infrastructures utilisées de manière malveillante contre les États-Unis ou ses alliés).

Mémo introuvable

Du côté de la CISA, The Guardian rapporte l’existence d’un mémo fournissant de nouvelles directives. Ce document définirait des priorités incluant « la Chine, et la protection des systèmes locaux », mais ne mentionnerait plus la Russie, jusqu’ici considérée comme l’une des menaces essentielles.

D’après une source du média britannique, les analystes de la CISA auraient par ailleurs été informés à l’oral de ne plus suivre ou rendre compte des menaces russes.

Quelques heures après la publication de ces informations, la CISA les a officiellement niées, sur X et auprès de divers médias. D’après l’agence, le mémo mentionné par the Guardian « ne vient pas du gouvernement Trump ».

Dans sa lettre personnelle, Kim Zetter indique entendre de sources différentes que le mémo existe, ou non. À défaut de preuves, difficile de trancher.

Négociations sur le conflit en Ukraine

Le Cyber Command, de son côté, agit différemment. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la politique des États-Unis est de ne pas s’impliquer directement dans le conflit, ni d’opérer des actions susceptibles de faire réagir la Russie de telle manière que les États-Unis se retrouveraient entraînés dans le conflit.

En conséquence, le soutien fourni par le Cyber Command relève plus probablement de la collecte de renseignements, de la cartographie de systèmes, de la détection de vulnérabilités ou de toute autre activité permettant de préparer de futures opérations militaires.

En 2022, un ancien conseil auprès du Cyber Command expliquait à Kim Zetter que si, par exemple, le Cyber Command découvre les identifiants d’un administrateur russe d’un système utilisé pour des cyberattaques contre l’Ukraine, il peut changer le mot de passe pour en exclure l’administrateur. Il s’agirait de « disruption », mais « vous n’auriez commis aucun dommage sur le système ».

Selon The Record, le ministre de la Défense Pete Hegseth aurait ordonné au Cyber Command de mettre sur pause toutes les activités de planifications relatives à la Russie. Le Washington Post a ensuite ajouté que les opérations en cours avaient été mises en pause, mais pas celles de planification. Cette pause n’est censée durer que le temps des négociations en cours avec la Russie.

Auprès du média, l’ancien commandant adjoint Charlie « Tuna » Moore précise : « c’est plutôt courant de mettre sur pause tout ce qui pourrait faire dérailler les discussions ». Auprès de Kim Zetter, l’ancien membre du Cyber Command Jason Kikta qualifie la suspension d’opérations de procédure « pas exactement standard, mais plutôt fréquente ».

La suspension de la planification d’opérations, elle, lui semblerait plus « hors norme ». Pour quelques jours, celle-ci ne serait pas un problème, mais les suspendre pour quelques semaines, en revanche, est plus « risqué ». Comme les réseaux et les logiciels utilisés changent régulièrement et quelquefois brusquement, cesser un monitoring régulier fait courir le risque aux soldats américains de se voir expulsés des réseaux russes.

Le 3 mars, Donald Trump a ordonné la suspension de toute assistance militaire à l’Ukraine.

Le gouvernement des États-Unis a-t-il suspendu ses opérations cyber contre la Russie ?

Incomplete News
Le gouvernement des États-Unis a-t-il suspendu ses opérations cyber contre la Russie ?

La CISA et le ministère de la Défense des États-Unis ont nié avoir suspendu leurs cyberopérations contre la Russie.

Deux entités de l’administration états-uniennes, le commandement interarmées Cyber Command et la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), auraient cessé leurs cyberopérations contre la Russie, rapportions-nous dans un précédent article. Nous nous appuyions alors sur les révélations de trois médias : The Guardian, The Record et The Washington Post.

Mais ces deux derniers jours, les deux entités concernées, la CISA puis le Cyber Command (par la voix du ministère de la Défense des États-Unis) ont chacune nié avoir cessé leurs opérations contre la Russie. Selon Bloomberg, le Pentagone nie que son secrétaire de la Défense Pete Hegseth ait suspendu ou annulé les opérations du Cyber Command.

Lors de la première Présidence de Donald Trump, ses équipes avaient pris l’habitude de répandre de fausses informations, allant même jusqu’à qualifier leurs propres récits de « faits alternatifs », ou de qualifier les révélations journalistiques de « fausses » (« fake news ») pour les décrédibiliser. Pour comprendre les évolutions à l’œuvre dans ce cas précis, il est utile de se replonger dans l’ordre et le détail des faits rapportés.

Deux entités distinctes

L’article du Guardian relatif à la CISA a été publié vendredi 28 février, avant la conversation houleuse qui a opposé le président Volodymyr Zelensky à Donald Trump et J.D. Vance dans le bureau ovale. 90 minutes après cette première publication, The Record publiait ses propres informations au sujet du Cyber Command, bientôt suivi par le Washington Post et le New York Times.

Pris ensemble, ces différents récits semblent corroborer la thèse d’un revirement drastique de politique cyber des États-Unis vis-à-vis de la Russie. Mais la journaliste spécialiste des enjeux de cybersécurité Kim Zetter appelle à la prudence, parce que les deux entités concernées ont des missions bien différentes… mais aussi parce que le gouvernement de Trump a un intérêt à décrédibiliser les médias.

La CISA, rappelle-t-elle, a une mission domestique, purement défensive : comme son nom l’indique, elle gère la défense des infrastructures critiques aux États-Unis.

Le Cyber Command, en revanche, est une unité militaire qui réalise des missions de recherche et des opérations « à effet » (cyberattaques visant à dégrader, détruire ou perturber les systèmes de l’adversaire ou mise hors service d’infrastructures utilisées de manière malveillante contre les États-Unis ou ses alliés).

Mémo introuvable

Du côté de la CISA, The Guardian rapporte l’existence d’un mémo fournissant de nouvelles directives. Ce document définirait des priorités incluant « la Chine, et la protection des systèmes locaux », mais ne mentionnerait plus la Russie, jusqu’ici considérée comme l’une des menaces essentielles.

D’après une source du média britannique, les analystes de la CISA auraient par ailleurs été informés à l’oral de ne plus suivre ou rendre compte des menaces russes.

Quelques heures après la publication de ces informations, la CISA les a officiellement niées, sur X et auprès de divers médias. D’après l’agence, le mémo mentionné par the Guardian « ne vient pas du gouvernement Trump ».

Dans sa lettre personnelle, Kim Zetter indique entendre de sources différentes que le mémo existe, ou non. À défaut de preuves, difficile de trancher.

Négociations sur le conflit en Ukraine

Le Cyber Command, de son côté, agit différemment. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la politique des États-Unis est de ne pas s’impliquer directement dans le conflit, ni d’opérer des actions susceptibles de faire réagir la Russie de telle manière que les États-Unis se retrouveraient entraînés dans le conflit.

En conséquence, le soutien fourni par le Cyber Command relève plus probablement de la collecte de renseignements, de la cartographie de systèmes, de la détection de vulnérabilités ou de toute autre activité permettant de préparer de futures opérations militaires.

En 2022, un ancien conseil auprès du Cyber Command expliquait à Kim Zetter que si, par exemple, le Cyber Command découvre les identifiants d’un administrateur russe d’un système utilisé pour des cyberattaques contre l’Ukraine, il peut changer le mot de passe pour en exclure l’administrateur. Il s’agirait de « disruption », mais « vous n’auriez commis aucun dommage sur le système ».

Selon The Record, le ministre de la Défense Pete Hegseth aurait ordonné au Cyber Command de mettre sur pause toutes les activités de planifications relatives à la Russie. Le Washington Post a ensuite ajouté que les opérations en cours avaient été mises en pause, mais pas celles de planification. Cette pause n’est censée durer que le temps des négociations en cours avec la Russie.

Auprès du média, l’ancien commandant adjoint Charlie « Tuna » Moore précise : « c’est plutôt courant de mettre sur pause tout ce qui pourrait faire dérailler les discussions ». Auprès de Kim Zetter, l’ancien membre du Cyber Command Jason Kikta qualifie la suspension d’opérations de procédure « pas exactement standard, mais plutôt fréquente ».

La suspension de la planification d’opérations, elle, lui semblerait plus « hors norme ». Pour quelques jours, celle-ci ne serait pas un problème, mais les suspendre pour quelques semaines, en revanche, est plus « risqué ». Comme les réseaux et les logiciels utilisés changent régulièrement et quelquefois brusquement, cesser un monitoring régulier fait courir le risque aux soldats américains de se voir expulsés des réseaux russes.

Le 3 mars, Donald Trump a ordonné la suspension de toute assistance militaire à l’Ukraine.

☕️ Les transactions illicites en crypto ont dépassé les 40 milliards de dollars en 2024

Arnaques, rançongiciels, fraudes… selon un rapport de la société d’analyse de blockchain Chainanalysis, 40 milliards de dollars ont été récupérés par des adresses illicites courant 2024.

En 2023, l’entreprise relevait 46,1 milliards de dollars de transactions illicites dans l’écosystème blockchain.


Elle prévoit que le volume final d’activités illicites constatées en 2024, qui se préciseront à mesure que des détails supplémentaires sur les activités criminelles passées émergent, dépassera celui de 2023 – Chainalysis évalue ce volume final à 51,3 milliards de dollars.

© Chainalysis

En valeur absolue, dans un contexte de grande activité dans l’univers crypto, l’entreprise estime que le montant représente 0,14 % du volume de transactions réalisées sur la blockchain.

Chainalysis souligne une évolution notable : avant 2021, le bitcoin était « sans équivoque la cryptomonnaie de choix des cybercriminels », représentant autour de 70 % des transactions illicites. Depuis, la tendance est à la diversification, les stablecoin étant désormais utilisés dans 63 % des transactions illicites étudiées.

Chainalysis relève aussi une forme de professionnalisation des acteurs de la cryptocriminalité : sur les 40,9 milliards reçus par des adresses illicites, 10,8 milliards de dollars l’ont été par des acteurs qu’ils catégorisent comme « organisations illicites », c’est-à-dire des groupes d’individus et de services impliqués dans des actes de piratage, d’extorsion ou d’escroquerie.

Nous avons pour rappel mis à jour notre extension Chrome et Firefox de signalement des sites GenAI pour signaler également ceux sur les listes noires de l’autorité des marchés financiers (AMF) et de Red Flag Domains.

☕️ Les transactions illicites en crypto ont dépassé les 40 milliards de dollars en 2024

Arnaques, rançongiciels, fraudes… selon un rapport de la société d’analyse de blockchain Chainanalysis, 40 milliards de dollars ont été récupérés par des adresses illicites courant 2024.

En 2023, l’entreprise relevait 46,1 milliards de dollars de transactions illicites dans l’écosystème blockchain.


Elle prévoit que le volume final d’activités illicites constatées en 2024, qui se préciseront à mesure que des détails supplémentaires sur les activités criminelles passées émergent, dépassera celui de 2023 – Chainalysis évalue ce volume final à 51,3 milliards de dollars.

© Chainalysis

En valeur absolue, dans un contexte de grande activité dans l’univers crypto, l’entreprise estime que le montant représente 0,14 % du volume de transactions réalisées sur la blockchain.

Chainalysis souligne une évolution notable : avant 2021, le bitcoin était « sans équivoque la cryptomonnaie de choix des cybercriminels », représentant autour de 70 % des transactions illicites. Depuis, la tendance est à la diversification, les stablecoin étant désormais utilisés dans 63 % des transactions illicites étudiées.

Chainalysis relève aussi une forme de professionnalisation des acteurs de la cryptocriminalité : sur les 40,9 milliards reçus par des adresses illicites, 10,8 milliards de dollars l’ont été par des acteurs qu’ils catégorisent comme « organisations illicites », c’est-à-dire des groupes d’individus et de services impliqués dans des actes de piratage, d’extorsion ou d’escroquerie.

Nous avons pour rappel mis à jour notre extension Chrome et Firefox de signalement des sites GenAI pour signaler également ceux sur les listes noires de l’autorité des marchés financiers (AMF) et de Red Flag Domains.

États-Unis : la pollution des data centers pèse sur la santé publique

Allo IA bobo
États-Unis : la pollution des data centers pèse sur la santé publique

Aux États-Unis, les data centers ont provoqué plus de 5,4 milliards de dollars de dépenses de santé publique de 2019 à 2024, selon une récente étude de quantification de l’impact de l’IA sur les émissions de carbone et la consommation d’eau.

Le boom de l’intelligence artificielle tire la demande en data centers. Si les conséquences de leur multiplication sur les émissions carbones et la consommation d’eau commencent à être connues, une récente étude s’est penchée sur leurs effets en termes de santé publique.

En détaillant le cycle de vie de l’intelligence artificielle, de la fabrication des semi-conducteurs jusqu’aux calculs menés dans les data centers, une équipe de chercheurs des universités UC Riverside et Caltech estime l’impact de ces activités à plus de 5,4 milliards de dollars de dépenses de santé publique sur les cinq dernières années.

Selon le lieu où il est réalisé, l’entraînement d’un modèle comme Llama-3.1 pourrait produire autant de pollution de l’air que l’équivalent de plus de 10 000 allers-retours en voiture entre Los Angeles et New-York City, « ce qui entraîne un coût de santé qui excède de 120 % le coût de l’électricité nécessaire » à l’entraînement du modèle.

Cancers, asthmes, maladies cardiovasculaires

Sur la planète, 8,1 millions de personnes sont décédées en 2021 à cause de la pollution atmosphérique. Celle-ci est aussi le second facteur le plus élevé de développer une maladie non transmissible, rappellent les chercheurs.

Dans ce contexte, la pollution engendrée par le cycle de vie de l’IA participe à la multiplication de cas d’asthme, de cancers, de maladies cardiovasculaires, entre autres problématiques de santé. Aux États-Unis, le coût de leur traitement s’est élevé à 1,5 milliards de dollars sur la seule année 2023, en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente.

En pratique, les auteurs de l’étude se penchent sur la pollution atmosphérique produite à différents endroits : par les générateurs de secours des data centers, par la production d’électricité qui permet de les alimenter et par la fabrication du hardware nécessaire aux serveurs.

L’étude s’appuie sur l’outil de modélisation Co-Benefits Risk Assessment (COBRA) de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA, actuellement touchée par les coupures budgétaires qui secouent le pays), qui permet de donner une valeur monétaire à la qualité de l’air et aux impacts de santé qui en découlent.

D’ici 2030, les chercheurs estiment que sous la pression de l’IA, les data centers pourraient contribuer à 600 000 nouveaux cas d’asthmes et 1 300 décès prématurés aux États-Unis. Les coûts de santé induits pourraient dépasser les 20 milliards de dollars, soit le double de ceux provoqués par l’industrie sidérurgique locale.

Par ailleurs, ces maladies ne touchent pas l’intégralité de la population de la même manière. En raison de la localisation des infrastructures, les habitants de Virginie ou de l’Ohio sont plus exposés que les autres à la pollution des data centers, alors même qu’ils en subissent déjà la pression sur le réseau électrique. Or ces populations sont aussi plus pauvres que la moyenne nationale, soulignent les auteurs de l’étude.

Multiplication des investissements

La course à l’IA se traduit pourtant en une course aux data centers. Si Microsoft donne de premiers signes de réduction de la voilure, l’entreprise a tout de même prévu d’investir 80 milliards de dollars dans l’infrastructure nécessaire au fonctionnement de ses modèles d’IA générative. Au total, Meta, Amazon, Alphabet et Microsoft pourraient dépenser jusqu’à 320 milliards de dollars dans le cadre de leur course à l’IA.

Dévoilé peu après l’investiture de Donald Trump, le projet « Stargate » mené par Open AI et SoftBank grimperait de son côté jusqu’à 500 milliards de dollars.

En France, dans la même logique, le Sommet sur l’IA a été l’occasion d’annoncer l’identification de 35 sites pour créer de nouveaux data centers. Le président de la République a par ailleurs annoncé cent neuf milliards d’euros d’investissements dans le domaine.

Si la France se targue de proposer de l’énergie « propre », car nucléaire, les data centers y gardent néanmoins des générateurs de secours alimentés au fioul. À la Courneuve, au nord de Paris, ce type de cas de figure avait même provoqué des tensions avec les riverains, inquiets du danger que représentaient ces cuves, au milieu des années 2010.

Dans de nombreuses régions du monde, ces infrastructures comme les usines de semi-conducteurs, aussi étudiés par les auteurs de l’étude, créent aussi des problématiques d’accès à l’eau.

États-Unis : la pollution des data centers pèse sur la santé publique

Allo IA bobo
États-Unis : la pollution des data centers pèse sur la santé publique

Aux États-Unis, les data centers ont provoqué plus de 5,4 milliards de dollars de dépenses de santé publique de 2019 à 2024, selon une récente étude de quantification de l’impact de l’IA sur les émissions de carbone et la consommation d’eau.

Le boom de l’intelligence artificielle tire la demande en data centers. Si les conséquences de leur multiplication sur les émissions carbones et la consommation d’eau commencent à être connues, une récente étude s’est penchée sur leurs effets en termes de santé publique.

En détaillant le cycle de vie de l’intelligence artificielle, de la fabrication des semi-conducteurs jusqu’aux calculs menés dans les data centers, une équipe de chercheurs des universités UC Riverside et Caltech estime l’impact de ces activités à plus de 5,4 milliards de dollars de dépenses de santé publique sur les cinq dernières années.

Selon le lieu où il est réalisé, l’entraînement d’un modèle comme Llama-3.1 pourrait produire autant de pollution de l’air que l’équivalent de plus de 10 000 allers-retours en voiture entre Los Angeles et New-York City, « ce qui entraîne un coût de santé qui excède de 120 % le coût de l’électricité nécessaire » à l’entraînement du modèle.

Cancers, asthmes, maladies cardiovasculaires

Sur la planète, 8,1 millions de personnes sont décédées en 2021 à cause de la pollution atmosphérique. Celle-ci est aussi le second facteur le plus élevé de développer une maladie non transmissible, rappellent les chercheurs.

Dans ce contexte, la pollution engendrée par le cycle de vie de l’IA participe à la multiplication de cas d’asthme, de cancers, de maladies cardiovasculaires, entre autres problématiques de santé. Aux États-Unis, le coût de leur traitement s’est élevé à 1,5 milliards de dollars sur la seule année 2023, en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente.

En pratique, les auteurs de l’étude se penchent sur la pollution atmosphérique produite à différents endroits : par les générateurs de secours des data centers, par la production d’électricité qui permet de les alimenter et par la fabrication du hardware nécessaire aux serveurs.

L’étude s’appuie sur l’outil de modélisation Co-Benefits Risk Assessment (COBRA) de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA, actuellement touchée par les coupures budgétaires qui secouent le pays), qui permet de donner une valeur monétaire à la qualité de l’air et aux impacts de santé qui en découlent.

D’ici 2030, les chercheurs estiment que sous la pression de l’IA, les data centers pourraient contribuer à 600 000 nouveaux cas d’asthmes et 1 300 décès prématurés aux États-Unis. Les coûts de santé induits pourraient dépasser les 20 milliards de dollars, soit le double de ceux provoqués par l’industrie sidérurgique locale.

Par ailleurs, ces maladies ne touchent pas l’intégralité de la population de la même manière. En raison de la localisation des infrastructures, les habitants de Virginie ou de l’Ohio sont plus exposés que les autres à la pollution des data centers, alors même qu’ils en subissent déjà la pression sur le réseau électrique. Or ces populations sont aussi plus pauvres que la moyenne nationale, soulignent les auteurs de l’étude.

Multiplication des investissements

La course à l’IA se traduit pourtant en une course aux data centers. Si Microsoft donne de premiers signes de réduction de la voilure, l’entreprise a tout de même prévu d’investir 80 milliards de dollars dans l’infrastructure nécessaire au fonctionnement de ses modèles d’IA générative. Au total, Meta, Amazon, Alphabet et Microsoft pourraient dépenser jusqu’à 320 milliards de dollars dans le cadre de leur course à l’IA.

Dévoilé peu après l’investiture de Donald Trump, le projet « Stargate » mené par Open AI et SoftBank grimperait de son côté jusqu’à 500 milliards de dollars.

En France, dans la même logique, le Sommet sur l’IA a été l’occasion d’annoncer l’identification de 35 sites pour créer de nouveaux data centers. Le président de la République a par ailleurs annoncé cent neuf milliards d’euros d’investissements dans le domaine.

Si la France se targue de proposer de l’énergie « propre », car nucléaire, les data centers y gardent néanmoins des générateurs de secours alimentés au fioul. À la Courneuve, au nord de Paris, ce type de cas de figure avait même provoqué des tensions avec les riverains, inquiets du danger que représentaient ces cuves, au milieu des années 2010.

Dans de nombreuses régions du monde, ces infrastructures comme les usines de semi-conducteurs, aussi étudiés par les auteurs de l’étude, créent aussi des problématiques d’accès à l’eau.

☕️ La CNIL britannique enquête sur l’usage que font TikTok et Reddit des données des enfants

L’Information Commissioner’s Office (ICO), l’équivalent britannique de la CNIL, ouvre des enquêtes sur TikTok, Reddit et le service de partage d’images Imgur pour comprendre comment ces plateformes utilisent les données générées par les activités des mineurs en ligne. 


Autres buts : comprendre si et dans quelle mesure les algorithmes de TikTok montrent des contenus dangereux ou inappropriés aux plus jeunes.

Flock

Du côté de Reddit et d’Imgur, il s’agira surtout de détailler les mécanismes d’estimation d’âge, qui servent ensuite à adapter l’expérience de l’internaute sur chacune des plateformes.

☕️ La CNIL britannique enquête sur l’usage que font TikTok et Reddit des données des enfants

L’Information Commissioner’s Office (ICO), l’équivalent britannique de la CNIL, ouvre des enquêtes sur TikTok, Reddit et le service de partage d’images Imgur pour comprendre comment ces plateformes utilisent les données générées par les activités des mineurs en ligne. 


Autres buts : comprendre si et dans quelle mesure les algorithmes de TikTok montrent des contenus dangereux ou inappropriés aux plus jeunes.

Flock

Du côté de Reddit et d’Imgur, il s’agira surtout de détailler les mécanismes d’estimation d’âge, qui servent ensuite à adapter l’expérience de l’internaute sur chacune des plateformes.

[MàJ] États-Unis : le gouvernement nie suspendre ses opérations cyber contre la Russie

80 ans de politique étrangère
[MàJ] États-Unis : le gouvernement nie suspendre ses opérations cyber contre la Russie

Aux États-Unis, les agences en charge de la lutte contre la cybercriminalité et contre les ingérences dans le champ informationnel ont reçu l’ordre de cesser de considérer les forces russes comme une menace, selon plusieurs médias américains. La CISA nie.

Mise à jour du 4 mars 16:20 : ajout de la dénégation de la CISA.

Mise à jour du 5 mars 08:30 : ajout de la dénégation du département de la Défense.

L’agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) et l’US Cyber Command (qui synchronise les activités militaires des États-Unis dans le cyberespace) ont reçu pour instruction de cesser de traiter les hackers russes comme une menace, et de suspendre les cyberopérations en cours contre la Russie, d’après plusieurs médias locaux.

Le mémo transmis à la CISA lui a donné de nouvelles priorités, relatives en particulier à la protection des systèmes domestiques et à la lutte contre les activités chinoises. Le document ne mentionne pas la Russie, rapporte the Guardian.

De même, dans son dernier discours devant un groupe de travail des Nations-Unis, la secrétaire adjointe à la cybersécurité internationale au département d’État Liesyl Franz n’a cité que la Chine et l’Iran, omettant la Russie.

La pause n’est censée durer que pendant les négociations organisées entre les États-Unis et la Russie, d’après le Washington Post. D’après de multiples experts, elle représente néanmoins une concession de taille envers l’un des adversaires cyber les plus actifs du monde.

Sur X, la CISA a nié ces informations, déclarant : « La mission de la CISA est de défendre contre toutes les cybermenaces pesant sur les infrastructures critiques des États-Unis, y compris celles émanant de la Russie. Notre position n’a pas changé. Toute information contraire est fausse et porte atteinte à notre sécurité nationale. » Le 4 mars, le département de la Défense des États-Unis a, à son tour, nié la suspension de ses opérations.

L’Ukraine et le secteur privé exposés

L’ordre donné à l’US Cyber Command a été transmis par le Secrétaire à la défense Pete Hegseth mi-février au général Timothy Haugh, indique The Record. Il ne s’applique pas aux activités de la National Security Agency (NSA), elle aussi dirigée par Haugh.

Le soutien fourni par les forces états-uniennes à l’Ukraine dans le cyberespace fait partie des principales activités touchées par cette décision. Outre aider la défense ukrainienne, le Cyber Command y étudiait jusqu’ici la manière dont Moscou déploie ses moyens numériques.

Autre potentielle victime : le secteur privé. La Russie est un bastion de la cybercriminalité, souligne The Record. Le retrait du Cyber Command pourrait à ce titre faciliter le travail d’acteurs malveillants cherchant à espionner ou rançonner des entreprises, comme des acteurs des services publics de multiples pays.

Lors de son discours, Liesyl Franz s’est ainsi abstenue de citer le groupe russe de « rançongiciel as a service » LockBit, jusqu’ici qualifié, y compris par les États-Unis, de groupe de rançongiciel le plus prolifique du monde.

Virage à 180°

Par le passé, l’administration états-unienne a elle-même qualifié la Russie de « cyber menace mondiale persistante », et ce notamment dans l’évaluation annuelle de la menace publiée en 2024 (.pdf) par ses agences de renseignement. Ce matin, sur France Inter, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a déclaré avoir « un peu de mal à comprendre » la décision du secrétaire à la défense Pete Hegseth, avant de préciser : « L’Europe, les pays de l’Union européenne sont constamment attaqués par la Russie. »

Cela dit, le changement de politique est cohérent avec la récente évolution des relations impulsées par Donald Trump avec la Russie, mettant fin à 80 ans de politique étrangère du pays. Ces derniers jours, cette dernière a été illustrée par le vote des États-Unis contre la résolution de l’ONU visant à tenir la Russie responsable de son invasion de l’Ukraine, puis par l’entretien brutal de Donald Trump et son vice-président J.D. Vance avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce 28 février.

La suspension de toutes les activités liées à la lutte contre la désinformation et la manipulation, en particulier dans le cadre des élections, est allée dans le même sens. Mi-février, plusieurs dizaines de personnes de la CISA et du FBI travaillant sur ces questions avaient été réaffectées à de nouvelles missions, et d’autres licenciées. Le secrétaire d’État de l’Arizona Adrian Fontes (démocrate) avait alerté le Président : « cette décision réduit la sécurité des élections en Arizona à un moment où nos ennemis du monde entier utilisent des outils en ligne pour imposer leurs programmes et leurs idéologies jusque dans nos foyers », rapportait le New-York Times. Donald Trump et ses représentants indiquent de leur côté qu’en tentant de lutter contre la désinformation et la mésinformation, le gouvernement avait diminué la liberté d’expression de la population.

[MàJ] États-Unis : le gouvernement nie suspendre ses opérations cyber contre la Russie

80 ans de politique étrangère
[MàJ] États-Unis : le gouvernement nie suspendre ses opérations cyber contre la Russie

Aux États-Unis, les agences en charge de la lutte contre la cybercriminalité et contre les ingérences dans le champ informationnel ont reçu l’ordre de cesser de considérer les forces russes comme une menace, selon plusieurs médias américains. La CISA nie.

Mise à jour du 4 mars 16:20 : ajout de la dénégation de la CISA.

Mise à jour du 5 mars 08:30 : ajout de la dénégation du département de la Défense.

L’agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) et l’US Cyber Command (qui synchronise les activités militaires des États-Unis dans le cyberespace) ont reçu pour instruction de cesser de traiter les hackers russes comme une menace, et de suspendre les cyberopérations en cours contre la Russie, d’après plusieurs médias locaux.

Le mémo transmis à la CISA lui a donné de nouvelles priorités, relatives en particulier à la protection des systèmes domestiques et à la lutte contre les activités chinoises. Le document ne mentionne pas la Russie, rapporte the Guardian.

De même, dans son dernier discours devant un groupe de travail des Nations-Unis, la secrétaire adjointe à la cybersécurité internationale au département d’État Liesyl Franz n’a cité que la Chine et l’Iran, omettant la Russie.

La pause n’est censée durer que pendant les négociations organisées entre les États-Unis et la Russie, d’après le Washington Post. D’après de multiples experts, elle représente néanmoins une concession de taille envers l’un des adversaires cyber les plus actifs du monde.

Sur X, la CISA a nié ces informations, déclarant : « La mission de la CISA est de défendre contre toutes les cybermenaces pesant sur les infrastructures critiques des États-Unis, y compris celles émanant de la Russie. Notre position n’a pas changé. Toute information contraire est fausse et porte atteinte à notre sécurité nationale. » Le 4 mars, le département de la Défense des États-Unis a, à son tour, nié la suspension de ses opérations.

L’Ukraine et le secteur privé exposés

L’ordre donné à l’US Cyber Command a été transmis par le Secrétaire à la défense Pete Hegseth mi-février au général Timothy Haugh, indique The Record. Il ne s’applique pas aux activités de la National Security Agency (NSA), elle aussi dirigée par Haugh.

Le soutien fourni par les forces états-uniennes à l’Ukraine dans le cyberespace fait partie des principales activités touchées par cette décision. Outre aider la défense ukrainienne, le Cyber Command y étudiait jusqu’ici la manière dont Moscou déploie ses moyens numériques.

Autre potentielle victime : le secteur privé. La Russie est un bastion de la cybercriminalité, souligne The Record. Le retrait du Cyber Command pourrait à ce titre faciliter le travail d’acteurs malveillants cherchant à espionner ou rançonner des entreprises, comme des acteurs des services publics de multiples pays.

Lors de son discours, Liesyl Franz s’est ainsi abstenue de citer le groupe russe de « rançongiciel as a service » LockBit, jusqu’ici qualifié, y compris par les États-Unis, de groupe de rançongiciel le plus prolifique du monde.

Virage à 180°

Par le passé, l’administration états-unienne a elle-même qualifié la Russie de « cyber menace mondiale persistante », et ce notamment dans l’évaluation annuelle de la menace publiée en 2024 (.pdf) par ses agences de renseignement. Ce matin, sur France Inter, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a déclaré avoir « un peu de mal à comprendre » la décision du secrétaire à la défense Pete Hegseth, avant de préciser : « L’Europe, les pays de l’Union européenne sont constamment attaqués par la Russie. »

Cela dit, le changement de politique est cohérent avec la récente évolution des relations impulsées par Donald Trump avec la Russie, mettant fin à 80 ans de politique étrangère du pays. Ces derniers jours, cette dernière a été illustrée par le vote des États-Unis contre la résolution de l’ONU visant à tenir la Russie responsable de son invasion de l’Ukraine, puis par l’entretien brutal de Donald Trump et son vice-président J.D. Vance avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce 28 février.

La suspension de toutes les activités liées à la lutte contre la désinformation et la manipulation, en particulier dans le cadre des élections, est allée dans le même sens. Mi-février, plusieurs dizaines de personnes de la CISA et du FBI travaillant sur ces questions avaient été réaffectées à de nouvelles missions, et d’autres licenciées. Le secrétaire d’État de l’Arizona Adrian Fontes (démocrate) avait alerté le Président : « cette décision réduit la sécurité des élections en Arizona à un moment où nos ennemis du monde entier utilisent des outils en ligne pour imposer leurs programmes et leurs idéologies jusque dans nos foyers », rapportait le New-York Times. Donald Trump et ses représentants indiquent de leur côté qu’en tentant de lutter contre la désinformation et la mésinformation, le gouvernement avait diminué la liberté d’expression de la population.

☕️ Teleperformance utilise de l’IA pour que ses équipes aient moins l’accent indien

Le leader des call center, le français Teleperformance, déploie un système d’intelligence artificielle pour modifier l’accent de ses travailleurs indiens anglophones en temps réel. 
Le but, déclare son directeur général délégué Thomas Mackenbrock à Bloomberg : les rendre plus facilement compréhensibles de la clientèle internationale de la société.

Développé par la start-up californienne Sanas, dans laquelle Teleperformance a investi 13 millions de dollars il y a quelques semaines, l’outil est nommé traduction d’accent. Mêlé à de la suppression de bruit, il est actuellement déployé dans les call centers en Inde.

Teleperformance, qui employait 490 000 personnes fin 2023, fournit des services de support client et de modération de contenu à de grandes entreprises comme Apple, Bytedance ou Samsung.

L’explosion de l’IA générative a provoqué l’inquiétude des investisseurs sur la pérennité des centres d’appels, le cours de bourse de Teleperformance chutant l’an dernier à son niveau le plus bas depuis 2016. La fintech Klarna venait de déclarer que l’IA lui permettait de réaliser le travail de 700 personnes.

Pour apaiser les inquiétudes, la société cherche à utiliser l’IA pour améliorer le travail plutôt que remplacer ses employés, explique Bloomberg. Outre l’outil de Sanas, elle utilise de l’IA pour aider les nouveaux employés ou pour transcrire des appels afin d’effectuer des contrôles qualité.

☕️ Teleperformance utilise de l’IA pour que ses équipes aient moins l’accent indien

Le leader des call center, le français Teleperformance, déploie un système d’intelligence artificielle pour modifier l’accent de ses travailleurs indiens anglophones en temps réel. 
Le but, déclare son directeur général délégué Thomas Mackenbrock à Bloomberg : les rendre plus facilement compréhensibles de la clientèle internationale de la société.

Développé par la start-up californienne Sanas, dans laquelle Teleperformance a investi 13 millions de dollars il y a quelques semaines, l’outil est nommé traduction d’accent. Mêlé à de la suppression de bruit, il est actuellement déployé dans les call centers en Inde.

Teleperformance, qui employait 490 000 personnes fin 2023, fournit des services de support client et de modération de contenu à de grandes entreprises comme Apple, Bytedance ou Samsung.

L’explosion de l’IA générative a provoqué l’inquiétude des investisseurs sur la pérennité des centres d’appels, le cours de bourse de Teleperformance chutant l’an dernier à son niveau le plus bas depuis 2016. La fintech Klarna venait de déclarer que l’IA lui permettait de réaliser le travail de 700 personnes.

Pour apaiser les inquiétudes, la société cherche à utiliser l’IA pour améliorer le travail plutôt que remplacer ses employés, explique Bloomberg. Outre l’outil de Sanas, elle utilise de l’IA pour aider les nouveaux employés ou pour transcrire des appels afin d’effectuer des contrôles qualité.

☕️ Premier Youtubeur mondial, MrBeast veut lever « des centaines de millions de dollars »

Vidéaste le plus suivi de YouTube au monde, MrBeast (de son vrai nom Jimmy Donaldson) tente de lever des « centaines de millions de dollars » pour sa holding, qu’il espère valoriser à 5 milliards de dollars, d’après Bloomberg.

Le sujet aurait été abordé avec plusieurs institutions financières, sans qu’un accord ferme n’ait pour le moment été conclu.

Le youtubeur MrBeast en 2022 – Nick Rewind – CC BY 3.0

Les financements obtenus permettraient de payer et d’étendre les diverses activités que comprend sa holding, parmi lesquels une marque de chocolat (Feastables), une société spécialisée dans les snacks (Lunchly) ou sa société de production elle-même, qui, à elles trois, auraient généré plus de 400 millions de dollars de ventes.

MrBeast s’est principalement fait connaître pour des vidéos dans lesquelles il relève d’improbables défis, et d’autres à vocation caritative. Il a aussi créé et joué dans une émission diffusée sur Amazon Prime.

MrBeast est aussi partie prenante du groupe d’investisseurs qui a proposé en janvier de racheter TikTok.

☕️ Premier Youtubeur mondial, MrBeast veut lever « des centaines de millions de dollars »

Vidéaste le plus suivi de YouTube au monde, MrBeast (de son vrai nom Jimmy Donaldson) tente de lever des « centaines de millions de dollars » pour sa holding, qu’il espère valoriser à 5 milliards de dollars, d’après Bloomberg.

Le sujet aurait été abordé avec plusieurs institutions financières, sans qu’un accord ferme n’ait pour le moment été conclu.

Le youtubeur MrBeast en 2022 – Nick Rewind – CC BY 3.0

Les financements obtenus permettraient de payer et d’étendre les diverses activités que comprend sa holding, parmi lesquels une marque de chocolat (Feastables), une société spécialisée dans les snacks (Lunchly) ou sa société de production elle-même, qui, à elles trois, auraient généré plus de 400 millions de dollars de ventes.

MrBeast s’est principalement fait connaître pour des vidéos dans lesquelles il relève d’improbables défis, et d’autres à vocation caritative. Il a aussi créé et joué dans une émission diffusée sur Amazon Prime.

MrBeast est aussi partie prenante du groupe d’investisseurs qui a proposé en janvier de racheter TikTok.

Album silencieux, Une unique : au Royaume-Uni, médias et artistes se mobilisent face à l’IA

I fought the law
Album silencieux, Une unique : au Royaume-Uni, médias et artistes se mobilisent face à l’IA

Médias et artistes britanniques se sont mobilisés ce 25 février pour lutter contre un projet de loi qui introduirait une exception au droit d’auteur au Royaume-Uni.

Mardi, au Royaume-Uni, tous les journaux avaient la même Une : un aplat bleu sur lequel il était inscrit « Make it fair ». Le A et le I du mot fair étaient inscrits en blanc, pour rendre le sujet évident : AI, ou IA, l’intelligence artificielle.

Every major UK newspaper – left, right, broadsheet, tabloid – is running a front page campaign against copyright carveouts for AI training. I can't remember the last time any political cause had such broad support, let alone one so anti-big tech and so economically consequential.

[image or embed]

— Reuben Binns (@rdbinns.bsky.social) 25 février 2025 à 10:06

Le même jour, sur les plateformes de streaming, Damon Albarn, Annie Lennox, Kate Bush et plus d’un millier d’artistes publiaient l’album Is this what we want, douze titres qui forment la phrase « The British government must not legalize music theft to benefit AI companies » (le gouvernement britannique ne doit pas légaliser le vol au profit des sociétés d’intelligence artificielle) et se composent de 47 minutes de silence.

Réforme « contreproductive » du copyright

L’objet de ces mobilisations est le même : lutter contre un projet britannique de réformer le droit d’auteur en faveur des entreprises d’IA. Elton John, Sting et Dua Lipa et une trentaine d’artistes ont par ailleurs co-signé une lettre ouverte publiée dans The Times qualifiant le projet d’ « absolument non nécessaire et contreproductif », mettant en danger « non seulement la position internationale du pays en tant que pôle de créativité, mais aussi les emplois, la contribution économique et le « soft power » qui en découlent – et nuisant particulièrement aux nouveaux et jeunes artistes qui représentent l’avenir de notre nation ».

En parallèle et en soutien, les éditeurs des plus grands médias britanniques ont lancé la campagne Make it Fair, coordonnant la publication d’une même Une le 25 février. Message joint : « Le gouvernement veut modifier les lois britanniques pour favoriser les grandes plateformes technologiques et leur permettre d’utiliser les contenus créatifs britanniques pour alimenter leurs modèles d’intelligence artificielle, sans notre autorisation ni paiement. Protégeons les industries créatives – ce n’est que justice. »

Exception au droit d’auteur

Le projet du gouvernement travailliste consiste à créer une « exception au droit d’auteur » pour permettre l’entraînement de modèles d’IA à des fins commerciales. S’il était appliqué, les entreprises concernées n’auraient plus à demander l’autorisation des ayant-droits pour utiliser certaines de leurs productions. Le texte prévoit néanmoins un mécanisme de « réservation de droit », par lequel les créateurs pourraient s’opposer à l’usage de leurs œuvres dans l’entraînement de systèmes d’IA.

En décembre, le gouvernement britannique avait ouvert une consultation sur la possibilité d’introduire une exception au copyright pour les sociétés d’intelligence artificielle qui, déjà, avait fait réagir l’industrie culturelle.

Quelques mois plus tôt, les majors Sony Music, Universal Music Group et Warner Records avaient de leur côté porté plainte contre deux sociétés d’IA, Suno et Udio, pour des violations de copyright d’une « ampleur inimaginable ».

L’inquiétude est partagée à travers le monde : en 2023, aux États-Unis, les grèves qui ont perturbé les activités d’Hollywood visaient notamment à réclamer des garde-fous en matière d’intelligence artificielle. En France, en amont du Sommet sur l’IA de début février, 34 000 artistes et créateurs signaient une tribune alertant contre les dangers de l’IA.

Album silencieux, Une unique : au Royaume-Uni, médias et artistes se mobilisent face à l’IA

I fought the law
Album silencieux, Une unique : au Royaume-Uni, médias et artistes se mobilisent face à l’IA

Médias et artistes britanniques se sont mobilisés ce 25 février pour lutter contre un projet de loi qui introduirait une exception au droit d’auteur au Royaume-Uni.

Mardi, au Royaume-Uni, tous les journaux avaient la même Une : un aplat bleu sur lequel il était inscrit « Make it fair ». Le A et le I du mot fair étaient inscrits en blanc, pour rendre le sujet évident : AI, ou IA, l’intelligence artificielle.

Every major UK newspaper – left, right, broadsheet, tabloid – is running a front page campaign against copyright carveouts for AI training. I can't remember the last time any political cause had such broad support, let alone one so anti-big tech and so economically consequential.

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— Reuben Binns (@rdbinns.bsky.social) 25 février 2025 à 10:06

Le même jour, sur les plateformes de streaming, Damon Albarn, Annie Lennox, Kate Bush et plus d’un millier d’artistes publiaient l’album Is this what we want, douze titres qui forment la phrase « The British government must not legalize music theft to benefit AI companies » (le gouvernement britannique ne doit pas légaliser le vol au profit des sociétés d’intelligence artificielle) et se composent de 47 minutes de silence.

Réforme « contreproductive » du copyright

L’objet de ces mobilisations est le même : lutter contre un projet britannique de réformer le droit d’auteur en faveur des entreprises d’IA. Elton John, Sting et Dua Lipa et une trentaine d’artistes ont par ailleurs co-signé une lettre ouverte publiée dans The Times qualifiant le projet d’ « absolument non nécessaire et contreproductif », mettant en danger « non seulement la position internationale du pays en tant que pôle de créativité, mais aussi les emplois, la contribution économique et le « soft power » qui en découlent – et nuisant particulièrement aux nouveaux et jeunes artistes qui représentent l’avenir de notre nation ».

En parallèle et en soutien, les éditeurs des plus grands médias britanniques ont lancé la campagne Make it Fair, coordonnant la publication d’une même Une le 25 février. Message joint : « Le gouvernement veut modifier les lois britanniques pour favoriser les grandes plateformes technologiques et leur permettre d’utiliser les contenus créatifs britanniques pour alimenter leurs modèles d’intelligence artificielle, sans notre autorisation ni paiement. Protégeons les industries créatives – ce n’est que justice. »

Exception au droit d’auteur

Le projet du gouvernement travailliste consiste à créer une « exception au droit d’auteur » pour permettre l’entraînement de modèles d’IA à des fins commerciales. S’il était appliqué, les entreprises concernées n’auraient plus à demander l’autorisation des ayant-droits pour utiliser certaines de leurs productions. Le texte prévoit néanmoins un mécanisme de « réservation de droit », par lequel les créateurs pourraient s’opposer à l’usage de leurs œuvres dans l’entraînement de systèmes d’IA.

En décembre, le gouvernement britannique avait ouvert une consultation sur la possibilité d’introduire une exception au copyright pour les sociétés d’intelligence artificielle qui, déjà, avait fait réagir l’industrie culturelle.

Quelques mois plus tôt, les majors Sony Music, Universal Music Group et Warner Records avaient de leur côté porté plainte contre deux sociétés d’IA, Suno et Udio, pour des violations de copyright d’une « ampleur inimaginable ».

L’inquiétude est partagée à travers le monde : en 2023, aux États-Unis, les grèves qui ont perturbé les activités d’Hollywood visaient notamment à réclamer des garde-fous en matière d’intelligence artificielle. En France, en amont du Sommet sur l’IA de début février, 34 000 artistes et créateurs signaient une tribune alertant contre les dangers de l’IA.

Jeff Bezos prend la main sur la section opinion du Washington Post

Liberté d'expression, liberté d'information
Jeff Bezos prend la main sur la section opinion du Washington Post

Nouvelle décision polémique dans sa gestion du Washington Post : Jeff Bezos impose une ligne éditoriale aux pages opinions.

Jeff Bezos a annoncé une intrusion sans précédent dans l’activité du Washington Post. Sur Twitter, le patron d’Amazon a déclaré avoir informé les équipes du journal que la ligne éditoriale des pages opinion du journal serait désormais limitée à la promotion d’idées libertariennes.

« Nous écrirons désormais chaque jour en soutien et pour défendre deux piliers : les libertés personnelles et les marchés libres. » D’autres sujets pourront être abordés, note-t-il, en revanche, les points de vue s’opposant à ces deux piliers « seront laissés à d’autres ».

Ingérences répétées

La décision, que le soixantenaire justifie au motif qu’Internet permet aux citoyens de s’informer sur différents points de vue, fait suite à une précédente immixtion dans les activités du journal emblématique : pendant la campagne électorale de 2024, il avait empêché la publication d’un soutien à Kamala Harris. Ce faisant, il rompait avec la tradition états-unienne de recommandations de vote formulées par les comités de rédaction.

En janvier, plus de 400 membres de la rédaction du journal avaient demandé un entretien avec le milliardaire, se déclarant « très inquiet » devant les récentes décisions prises. La semaine précédente, une centaine de personnes avaient été licenciées, symptôme des difficultés financières accrues par la perte de 10 % des abonnements juste après l’absence de soutien du journal à la candidature de Kamala Harris.

Au début de l’année, la dessinatrice et prix Pulitzer Ann Telnaes avait par ailleurs démissionné après s’être vu refuser la publication d’un dessin représentant Jeff Bezos ployant le genou devant Donald Trump.

Brouillon du dessin d’Ann Telnaes rejeté par le Washington Post

Le responsable des pages opinion du Washington Post David Shipley a démissionné en réaction à ce changement d’orientation. Le responsable des pages économiques Jeff Stein parle de son côté d’un « empiètement massif de Jeff Bezos ». S’il déclare n’avoir « pas encore ressenti d’ingérence » dans son travail journalistique, il indique : « Si Bezos tente de s’ingérer du côté des informations, je démissionnerai immédiatement et je vous le ferai savoir. »

Jeff Bezos prend la main sur la section opinion du Washington Post

Liberté d'expression, liberté d'information
Jeff Bezos prend la main sur la section opinion du Washington Post

Nouvelle décision polémique dans sa gestion du Washington Post : Jeff Bezos impose une ligne éditoriale aux pages opinions.

Jeff Bezos a annoncé une intrusion sans précédent dans l’activité du Washington Post. Sur Twitter, le patron d’Amazon a déclaré avoir informé les équipes du journal que la ligne éditoriale des pages opinion du journal serait désormais limitée à la promotion d’idées libertariennes.

« Nous écrirons désormais chaque jour en soutien et pour défendre deux piliers : les libertés personnelles et les marchés libres. » D’autres sujets pourront être abordés, note-t-il, en revanche, les points de vue s’opposant à ces deux piliers « seront laissés à d’autres ».

Ingérences répétées

La décision, que le soixantenaire justifie au motif qu’Internet permet aux citoyens de s’informer sur différents points de vue, fait suite à une précédente immixtion dans les activités du journal emblématique : pendant la campagne électorale de 2024, il avait empêché la publication d’un soutien à Kamala Harris. Ce faisant, il rompait avec la tradition états-unienne de recommandations de vote formulées par les comités de rédaction.

En janvier, plus de 400 membres de la rédaction du journal avaient demandé un entretien avec le milliardaire, se déclarant « très inquiet » devant les récentes décisions prises. La semaine précédente, une centaine de personnes avaient été licenciées, symptôme des difficultés financières accrues par la perte de 10 % des abonnements juste après l’absence de soutien du journal à la candidature de Kamala Harris.

Au début de l’année, la dessinatrice et prix Pulitzer Ann Telnaes avait par ailleurs démissionné après s’être vu refuser la publication d’un dessin représentant Jeff Bezos ployant le genou devant Donald Trump.

Brouillon du dessin d’Ann Telnaes rejeté par le Washington Post

Le responsable des pages opinion du Washington Post David Shipley a démissionné en réaction à ce changement d’orientation. Le responsable des pages économiques Jeff Stein parle de son côté d’un « empiètement massif de Jeff Bezos ». S’il déclare n’avoir « pas encore ressenti d’ingérence » dans son travail journalistique, il indique : « Si Bezos tente de s’ingérer du côté des informations, je démissionnerai immédiatement et je vous le ferai savoir. »

Andrew Tate et son frère ont quitté la Roumanie pour les États-Unis

Influence criminelle
Andrew Tate et son frère ont quitté la Roumanie pour les États-Unis

Andrew et Tristan Tate sont en route pour les États-Unis après que des procureurs ont levé leur interdiction de sortie du territoire roumain.

Andrew Tate, l’homme qui se décrit lui-même comme un « influenceur misogyne », et son frère Tristan viennent de quitter la Roumanie à bord d’un jet privé pour rejoindre les États-Unis, d’après des médias locaux.

Les procureurs roumains ont approuvé la levée de l’interdiction de voyager qui pesait sur les deux hommes en attendant leur procès. Le premier ministre roumain Marcel Ciolacu affirme que les États-Unis n’ont formulé aucune requête au sujet « de la situation juridique d’influenceurs bien connu actuellement sous enquête des autorités roumaines », d’après le Guardian.

Multiples accusations criminelles

Andrew et Tristan Tate ont été arrêtés en 2022 en Roumanie pour des faits de trafic d’être humain, de viol et de création d’un groupe criminel organisé dans le but d’exploiter des femmes sexuellement.

Diicot, l’unité roumaine de lutte contre la criminalité organisée, a ouvert une deuxième enquête contre eux en août 2024 pour des faits de création d’un groupe criminel organisé, de trafic d’être humain, de trafic de mineurs, de relations sexuelles avec une personne mineure et de blanchiment d’argent.

Dans ce second cas, Diicot suspecte les deux hommes d’avoir forcé 34 femmes, dont une mineure de 17 ans, à réaliser de la pornographie, dont les vidéos leur auraient rapporté près de 3 millions de dollars.

Ces citoyens britanniques et états-uniens nient avoir commis le moindre acte répréhensible.

Lobbying des États-Unis

La décision des procureurs roumains fait suite à un intense lobbying des autorités états-uniennes, y compris celui réalisé par l’envoyé spécial de Trump Richard Grenell auprès du ministère roumain des Affaires étrangères, pendant la Conférence de Munich sur la sécurité.

Sur ses réseaux, Richard Grenell soutient ouvertement les influenceurs, reprenant à son compte un thème promu par Tristan Tate lui-même. Ce dernier a en effet appelé ses soutiens, nombreux dans l’alt-right, à découvrir « si l’USAID s’est rendue en Roumanie pour financer des enquêtes particulières », dans ce qui semblait faire référence aux affaires juridiques de son frère et lui (Agence des Etats-Unis en charge de l’aide humanitaire et du développement économique, l’USAID a vu 92 % de ses financements à l’étranger supprimés par Donald Trump).

Quatre des femmes agressées par Andrew Tate ont déclaré mi-février être « très inquiètes » d’apprendre que des officiels états-uniens évoquaient le cas de l’influenceur avec les autorités roumaines. Auprès de la BBC, leur avocat a qualifié ces actions d’ « ingérence flagrante dans le droit de [ses] clientes à un procès équitable et à une procédure régulière ».

Si les deux hommes avaient été libérés de leur assignation à résidence, ils n’étaient jusque-là pas autorisés à quitter la Roumanie et devaient se présenter régulièrement à la police. Les procureurs roumains indiquent qu’en dehors de leur droit à voyager, « toutes leurs obligations sont maintenues, y compris celui de répondre aux autorités judiciaires chaque fois qu’ils sont appelés ».

Soutenu par Musk – qui avait rapidement remis en ligne son compte Twitter une fois qu’il a racheté le réseau social –, grand promoteur de Trump, Andrew Tate n’en fait pas moins face à d’autres procédures judiciaires au Royaume-Uni, pour des accusations d’agression sexuelle remontant à 2012.

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