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☕️ Mark Zuckerberg annonce le licenciement de 5 % du personnel de Meta

Dans un message interne envoyé aux salariés de Meta qu’a pu consulter Bloomberg, Mark Zuckerberg a affirmé : « J’ai décidé de placer la barre plus haut en matière de gestion des performances et d’éliminer plus rapidement les personnes peu performantes ».

Les logos de Facebook et Meta dans des carrés en 3D sur un fond grisé dégradé
Photo de Dima Solomin sur Unsplash

Le CEO de l’entreprise a décidé de licencier 5 % du personnel. Alors que Meta employait environ 72 000 personnes en septembre 2024, ce sont donc environ 3 600 postes qui devraient être supprimés.

Mark Zuckerberg a ajouté : « Nous gérons généralement les départs des personnes qui ne répondent pas aux attentes au cours d’une année, mais nous allons maintenant procéder à des réductions plus importantes basées sur les performances au cours de ce cycle ». Selon une source de Bloomberg ce « cycle de performances » de Meta devrait se terminer le mois prochain.

Meta a déjà licencié en octobre dernier des employés de WhatsApp, Instagram et Reality Labs sans pour autant indiquer leur nombre.

L’entreprise avait aussi licencié 11 000 personnes en 2022 (13 % de ses effectifs à l’époque), après avoir embauché de manière agressive pendant la pandémie. Et en 2023, elle avait effectué une vague de 10 000 licenciements et avait supprimé 5 000 propositions de postes encore non pourvues. 


L’accélération de l’IA pose déjà des questions de pénuries d’eau et d’énergie

De l'eau dans le gaz
L’accélération de l’IA pose déjà des questions de pénuries d’eau et d’énergie

Le Royaume-Uni comme les États-Unis viennent de présenter de nouveaux plans pour soutenir la mise en place d’infrastructures pour l’IA dans leurs territoires. Mais actuellement, aux États-Unis, de nouvelles centrales au gaz sont ouvertes pour répondre aux demandes d’énergie de l’IA. Au Royaume-Uni, l’implantation par le gouvernement de sa « première zone de croissance de l’IA » près d’un nouveau réservoir pose la question des priorités d’accès à l’eau.

Ce mardi 14 janvier et six jours avant la passation de pouvoir à Donal Trump, Joe Biden a publié un décret pour l’investissement des États-Unis dans des infrastructures. « Je signe aujourd’hui un décret historique visant à accélérer la vitesse à laquelle nous construisons la prochaine génération d’infrastructures d’IA ici aux États-Unis, de manière à renforcer la compétitivité économique, la sécurité nationale, la sécurité de l’IA et l’énergie propre », affirme-t-il.

Selon certaines estimations, la consommation énergétique de l’IA devrait être multipliée par 4 à 9 d’ici 2050 et la consommation d’énergie des data centers aux États-Unis est déjà très carbonée.

Le gaz comme source d’énergie future aux États-Unis

Mais, malgré les différentes annonces d’investissements dans le nucléaire par les géants du numérique, les États-Unis seraient plutôt à l’aube d’un boom de la construction de centrales électriques au gaz naturel, selon le Financial Times. Le journal économique américain explique que « les grandes entreprises technologiques se tournent vers les combustibles fossiles pour répondre aux énormes besoins en électricité de la révolution de l’intelligence artificielle, ce qui met en péril les objectifs en matière de climat ».

Le journal cite le cabinet de conseil en énergie Enverus qui prévoit qu’au moins 80 centrales électriques au gaz seront construites aux États-Unis d’ici à 2030. Le Financial Times estime la capacité supplémentaire de ces centrales à 46 gigawatts, « soit la taille du réseau électrique norvégien et près de 20 % de plus que ce qui a été ajouté au cours des cinq dernières années ». Et selon Corianna Mah, analyste pour Enverus interrogée par le journal, « le gaz croît en fait plus rapidement aujourd’hui, et à moyen terme, que jamais auparavant ». Aucun des projets qu’Enverus a listés ne prévoit d’être équipé d’un système de capture de dioxyde de carbone.

Approvisionnement de l’eau dans un lac de barrage prévu pour la population britannique

De son côté, le gouvernement du Royaume-Uni vient d’annoncer une stratégie nationale pour faire de son pays un leader en matière d’intelligence artificielle. Dedans, il prévoit entre autres des « Zones de croissance de l’IA » (IA growth zones), « des zones bénéficiant d’un meilleur accès à l’électricité et d’un soutien pour les autorisations de planification, afin d’accélérer la mise en place d’une infrastructure d’IA sur le sol britannique », comme l’explique le communiqué du Secrétariat d’État à la science, à l’innovation et à la technologie.

Mais des questions se posent sur l’emplacement prévu de la première « zone de croissance ». Situé à Culham, au siège de l’Autorité britannique de l’énergie atomique (UKAEA), cet endroit est aussi celui du premier nouveau lac de barrage construit depuis 30 ans aux Royaume-Uni, « qui était censé fournir de l’eau aux habitants du sud-est de l’Angleterre, qui souffre d’un grave problème d’approvisionnement en eau », explique le Guardian.

Le journal britannique souligne que cette région est celle qui, selon l’agence environnementale nationale, est la plus sensible du pays aux manques d’eau. Entre les réserves d’eau disponibles et la demande attendue sans compter les data centers, le sud-est du pays sera confronté à un déficit potentiel de plus de 2,5 milliards de litres par jour d’ici 2050.

Du côté énergétique, le gouvernement britannique a mis en place un Conseil de l’énergie de l’IA qui doit travailler avec les entreprises du secteur pour « pour comprendre les demandes et les défis énergétiques » liés à l’intelligence artificielle. Il parie encore sur la possibilité de mettre en place des SMR (réacteurs nucléaires modulaires).

« L’expansion de l’IA a été un sujet de préoccupation pour National Grid [entreprise de distribution de l’électricité et du gaz notamment au Royaume-Uni], mais la vitesse à laquelle la demande de calcul de l’IA augmente a pris tout le monde par surprise et, à moins que nous n’équilibrions correctement les compromis ci-dessus, avec des politiques appropriées, toute l’énergie verte et bon marché dont nous disposons sera utilisée par les grandes entreprises technologiques, ce qui privera les familles qui souffrent déjà de la pauvreté énergétique », explique Gopal Ramchurn, chercheur de l’université de Southampton, interrogé par le Guardian.

La France s’appuie sur son nucléaire, mais des tensions sont présentes

Quant à la France, l’instabilité politique ne permet pas d’y voir très clair dans la politique du pays concernant l’IA. Lors de son discours de politique générale, le premier Ministre François Bayrou a évoqué l’IA lorsqu’il a annoncé la création d’un fonds spécial « entièrement [consacré] à la réforme de l’État ». Ce fonds sera financé par des actifs « en particulier immobiliers, qui appartiennent à la puissance publique, de façon à pouvoir investir, par exemple, dans le déploiement de l’intelligence artificielle dans nos services publics ».

Lors de ses vœux, le Président de la Région Normandie Hervé Morin a évoqué la volonté de sa région d’être référente en matière d’intelligence artificielle et d’accueillir des data centers sur trois ou quatre points du territoire. Il a mis en avant « son potentiel énergétique décarboné », faisant référence aux centrales nucléaires de Flamanville, Paluel et Penly et à l’EPR situé lui aussi à Flamanville.

Mais RTE tirait récemment un signal d’alarme sur le foisonnement de projets de data centers prévus pour l’IA. Si l’entreprise affirmait en novembre à l’Usine Nouvelle avoir « assez d’électricité pour répondre à la croissance des besoins », elle pointait aussi du doigt une « course à la capacité » et un manque de planification :« plusieurs projets ont été abandonnés en raison de tensions sur la distribution de l’énergie », ajoutait-il.

☕️ Mark Zuckerberg annonce le licenciement de 5 % du personnel de Meta

Dans un message interne envoyé aux salariés de Meta qu’a pu consulter Bloomberg, Mark Zuckerberg a affirmé : « J’ai décidé de placer la barre plus haut en matière de gestion des performances et d’éliminer plus rapidement les personnes peu performantes ».

Les logos de Facebook et Meta dans des carrés en 3D sur un fond grisé dégradé
Photo de Dima Solomin sur Unsplash

Le CEO de l’entreprise a décidé de licencier 5 % du personnel. Alors que Meta employait environ 72 000 personnes en septembre 2024, ce sont donc environ 3 600 postes qui devraient être supprimés.

Mark Zuckerberg a ajouté : « Nous gérons généralement les départs des personnes qui ne répondent pas aux attentes au cours d’une année, mais nous allons maintenant procéder à des réductions plus importantes basées sur les performances au cours de ce cycle ». Selon une source de Bloomberg ce « cycle de performances » de Meta devrait se terminer le mois prochain.

Meta a déjà licencié en octobre dernier des employés de WhatsApp, Instagram et Reality Labs sans pour autant indiquer leur nombre.

L’entreprise avait aussi licencié 11 000 personnes en 2022 (13 % de ses effectifs à l’époque), après avoir embauché de manière agressive pendant la pandémie. Et en 2023, elle avait effectué une vague de 10 000 licenciements et avait supprimé 5 000 propositions de postes encore non pourvues. 


L’accélération de l’IA pose déjà des questions de pénuries d’eau et d’énergie

De l'eau dans le gaz
L’accélération de l’IA pose déjà des questions de pénuries d’eau et d’énergie

Le Royaume-Uni comme les États-Unis viennent de présenter de nouveaux plans pour soutenir la mise en place d’infrastructures pour l’IA dans leurs territoires. Mais actuellement, aux États-Unis, de nouvelles centrales au gaz sont ouvertes pour répondre aux demandes d’énergie de l’IA. Au Royaume-Uni, l’implantation par le gouvernement de sa « première zone de croissance de l’IA » près d’un nouveau réservoir pose la question des priorités d’accès à l’eau.

Ce mardi 14 janvier et six jours avant la passation de pouvoir à Donal Trump, Joe Biden a publié un décret pour l’investissement des États-Unis dans des infrastructures. « Je signe aujourd’hui un décret historique visant à accélérer la vitesse à laquelle nous construisons la prochaine génération d’infrastructures d’IA ici aux États-Unis, de manière à renforcer la compétitivité économique, la sécurité nationale, la sécurité de l’IA et l’énergie propre », affirme-t-il.

Selon certaines estimations, la consommation énergétique de l’IA devrait être multipliée par 4 à 9 d’ici 2050 et la consommation d’énergie des data centers aux États-Unis est déjà très carbonée.

Le gaz comme source d’énergie future aux États-Unis

Mais, malgré les différentes annonces d’investissements dans le nucléaire par les géants du numérique, les États-Unis seraient plutôt à l’aube d’un boom de la construction de centrales électriques au gaz naturel, selon le Financial Times. Le journal économique américain explique que « les grandes entreprises technologiques se tournent vers les combustibles fossiles pour répondre aux énormes besoins en électricité de la révolution de l’intelligence artificielle, ce qui met en péril les objectifs en matière de climat ».

Le journal cite le cabinet de conseil en énergie Enverus qui prévoit qu’au moins 80 centrales électriques au gaz seront construites aux États-Unis d’ici à 2030. Le Financial Times estime la capacité supplémentaire de ces centrales à 46 gigawatts, « soit la taille du réseau électrique norvégien et près de 20 % de plus que ce qui a été ajouté au cours des cinq dernières années ». Et selon Corianna Mah, analyste pour Enverus interrogée par le journal, « le gaz croît en fait plus rapidement aujourd’hui, et à moyen terme, que jamais auparavant ». Aucun des projets qu’Enverus a listés ne prévoit d’être équipé d’un système de capture de dioxyde de carbone.

Approvisionnement de l’eau dans un lac de barrage prévu pour la population britannique

De son côté, le gouvernement du Royaume-Uni vient d’annoncer une stratégie nationale pour faire de son pays un leader en matière d’intelligence artificielle. Dedans, il prévoit entre autres des « Zones de croissance de l’IA » (IA growth zones), « des zones bénéficiant d’un meilleur accès à l’électricité et d’un soutien pour les autorisations de planification, afin d’accélérer la mise en place d’une infrastructure d’IA sur le sol britannique », comme l’explique le communiqué du Secrétariat d’État à la science, à l’innovation et à la technologie.

Mais des questions se posent sur l’emplacement prévu de la première « zone de croissance ». Situé à Culham, au siège de l’Autorité britannique de l’énergie atomique (UKAEA), cet endroit est aussi celui du premier nouveau lac de barrage construit depuis 30 ans aux Royaume-Uni, « qui était censé fournir de l’eau aux habitants du sud-est de l’Angleterre, qui souffre d’un grave problème d’approvisionnement en eau », explique le Guardian.

Le journal britannique souligne que cette région est celle qui, selon l’agence environnementale nationale, est la plus sensible du pays aux manques d’eau. Entre les réserves d’eau disponibles et la demande attendue sans compter les data centers, le sud-est du pays sera confronté à un déficit potentiel de plus de 2,5 milliards de litres par jour d’ici 2050.

Du côté énergétique, le gouvernement britannique a mis en place un Conseil de l’énergie de l’IA qui doit travailler avec les entreprises du secteur pour « pour comprendre les demandes et les défis énergétiques » liés à l’intelligence artificielle. Il parie encore sur la possibilité de mettre en place des SMR (réacteurs nucléaires modulaires).

« L’expansion de l’IA a été un sujet de préoccupation pour National Grid [entreprise de distribution de l’électricité et du gaz notamment au Royaume-Uni], mais la vitesse à laquelle la demande de calcul de l’IA augmente a pris tout le monde par surprise et, à moins que nous n’équilibrions correctement les compromis ci-dessus, avec des politiques appropriées, toute l’énergie verte et bon marché dont nous disposons sera utilisée par les grandes entreprises technologiques, ce qui privera les familles qui souffrent déjà de la pauvreté énergétique », explique Gopal Ramchurn, chercheur de l’université de Southampton, interrogé par le Guardian.

La France s’appuie sur son nucléaire, mais des tensions sont présentes

Quant à la France, l’instabilité politique ne permet pas d’y voir très clair dans la politique du pays concernant l’IA. Lors de son discours de politique générale, le premier Ministre François Bayrou a évoqué l’IA lorsqu’il a annoncé la création d’un fonds spécial « entièrement [consacré] à la réforme de l’État ». Ce fonds sera financé par des actifs « en particulier immobiliers, qui appartiennent à la puissance publique, de façon à pouvoir investir, par exemple, dans le déploiement de l’intelligence artificielle dans nos services publics ».

Lors de ses vœux, le Président de la Région Normandie Hervé Morin a évoqué la volonté de sa région d’être référente en matière d’intelligence artificielle et d’accueillir des data centers sur trois ou quatre points du territoire. Il a mis en avant « son potentiel énergétique décarboné », faisant référence aux centrales nucléaires de Flamanville, Paluel et Penly et à l’EPR situé lui aussi à Flamanville.

Mais RTE tirait récemment un signal d’alarme sur le foisonnement de projets de data centers prévus pour l’IA. Si l’entreprise affirmait en novembre à l’Usine Nouvelle avoir « assez d’électricité pour répondre à la croissance des besoins », elle pointait aussi du doigt une « course à la capacité » et un manque de planification :« plusieurs projets ont été abandonnés en raison de tensions sur la distribution de l’énergie », ajoutait-il.

Meta a supprimé des liens vers Pixelfed, l’Instagram du Fediverse

Pratique, le filtre de spam
Meta a supprimé des liens vers Pixelfed, l’Instagram du Fediverse

Alors que Meta voit certains de ses utilisateurs chercher des solutions de repli après son changement de politique de modération, l’entreprise a supprimé des messages partageant des liens vers l’instance principale de Pixelfed, l’Instagram du Fediverse.

Pixelfed est un logiciel libre permettant de mettre en place un réseau social de partage d’image. Il s’appuie sur le protocole Activity Pub, comme Mastodon et les autres logiciels qui forment le Fediverse.

Retour au bon vieil Instagram de 2010

À l’utilisation, Pixelfed ressemble beaucoup à l’Instagram des débuts : une timeline (TL) de photos et d’images postées par des gens qu’on suit, une possibilité de publier des images avec des filtres qui rendent acceptable tout de suite votre photo prise à la va-vite via votre smartphone, des likes, des bookmarks et des messages privés.

On peut aussi accéder à la TL locale de l’instance qu’on a choisi et à une TL globale. Bref, on peut poster les multiples photos de son chat, comme sur le bon vieil Instagram de 2010 :

Des applications Android telles que Pixeldroid existent déjà. Et les développeurs ont annoncé sur Mastodon cette semaine que leur application iOS (qu’ils testent depuis 2022) sera disponible cette semaine.

Une instance principale très dominante

Mais comme Mastodon avec mastodon.social, l’instance lancée par le développeur principal du logiciel, Pixelfed.social, est aussi celle qui est la plus utilisée.

Et de loin, puisqu’elle totalise un peu plus de 143 000 comptes, selon FediDB, alors que la deuxième instance, pixelfed.de, en compte un peu plus de 52 000. L’addition des huit suivantes ne dépasse pas les 70 000 comptes, toujours selon les chiffres de FediDB.

Un regain d’intérêt depuis le changement de la politique de modération de Meta

Mais, depuis la modification de la politique de modération de Meta laissant passer certaines insultes visant les femmes et personnes LGBT et le grand virage politique de Mark Zuckerberg, certains utilisateurs de ses réseaux sociaux se posent la question d’alternatives. Du côté de la publication de messages, Bluesky et Mastodon ont commencé à se faire connaître du grand public depuis quelques mois.

Concernant la publication d’images, Tumblr est pourtant bien connu, mais c’est plutôt du côté de Pixelfed qu’un regain d’intérêt semble poindre. Peut-être simplement parce que le logiciel libre ressemble très fortement à ce que les utilisateurs d’Instagram connaissent, ou bien pour la remise en cause du modèle de la tech venant de la Silicon Valley. Son créateur, Daniel Supernault, a publié ce week-end une « déclaration des droits fondamentaux et des principes pour des plateformes numériques éthiques, garantissant le respect de la vie privée, la dignité et l’équité dans les espaces en ligne ».

Sur Mastodon, il a affirmé : « Pixelfed est beaucoup de choses, mais une chose qu’il n’est pas, c’est une opportunité pour des VC ou d’autres de ruiner l’ambiance ». Il explique avoir refusé des offres de financement, ainsi que d’ajouter de la publicité.

Le succès a eu raison, temporairement de l’instance principale le week-end dernier : « Nous constatons des niveaux de trafic sans précédent sur pixelfed.social, et nous nous efforçons de maintenir le service et de fournir des ressources supplémentaires ! », postaient dimanche 12 janvier les responsables de l’instance sur leur compte Mastodon.

Pixelfed.social momentanément considéré comme du spam par Meta

Mais cet attrait semble aussi avoir alerté Meta. Comme l’explique 404 Media, des utilisateurs d’Instagram ont affirmé, par exemple ici sur Bluesky, que leurs posts publiés sur Facebook avec un lien vers l’instance principale du réseau étaient modérés par Meta et considérés comme du spam. Nos confrères ont constaté, eux aussi, qu’après avoir essayé de poster un lien vers Pixelfed.social sur Facebook, « il a été immédiatement supprimé ».

Sans avoir répondu à 404 Media, Meta a admis à Engadget la suppression de ces publications, affirmant que la suppression des messages était une erreur et qu’ils seraient rétablis.

Si les logiciels composant le Fediverse ont pour base technique la fédération d’instances qui doit permettre de décentraliser les réseaux sociaux, force est de constater que la simple possibilité technique n’entraine pas une décentralisation totale du réseau social. Pour Pixelfed, on peut par exemple se poser la question des ressources plus importantes que demande un réseau centré autour du partage d’images, comparées à celle nécessaire à un réseau social textuel comme Mastodon.

Meta a supprimé des liens vers Pixelfed, l’Instagram du Fediverse

Pratique, le filtre de spam
Meta a supprimé des liens vers Pixelfed, l’Instagram du Fediverse

Alors que Meta voit certains de ses utilisateurs chercher des solutions de repli après son changement de politique de modération, l’entreprise a supprimé des messages partageant des liens vers l’instance principale de Pixelfed, l’Instagram du Fediverse.

Pixelfed est un logiciel libre permettant de mettre en place un réseau social de partage d’image. Il s’appuie sur le protocole Activity Pub, comme Mastodon et les autres logiciels qui forment le Fediverse.

Retour au bon vieil Instagram de 2010

À l’utilisation, Pixelfed ressemble beaucoup à l’Instagram des débuts : une timeline (TL) de photos et d’images postées par des gens qu’on suit, une possibilité de publier des images avec des filtres qui rendent acceptable tout de suite votre photo prise à la va-vite via votre smartphone, des likes, des bookmarks et des messages privés.

On peut aussi accéder à la TL locale de l’instance qu’on a choisi et à une TL globale. Bref, on peut poster les multiples photos de son chat, comme sur le bon vieil Instagram de 2010 :

Des applications Android telles que Pixeldroid existent déjà. Et les développeurs ont annoncé sur Mastodon cette semaine que leur application iOS (qu’ils testent depuis 2022) sera disponible cette semaine.

Une instance principale très dominante

Mais comme Mastodon avec mastodon.social, l’instance lancée par le développeur principal du logiciel, Pixelfed.social, est aussi celle qui est la plus utilisée.

Et de loin, puisqu’elle totalise un peu plus de 143 000 comptes, selon FediDB, alors que la deuxième instance, pixelfed.de, en compte un peu plus de 52 000. L’addition des huit suivantes ne dépasse pas les 70 000 comptes, toujours selon les chiffres de FediDB.

Un regain d’intérêt depuis le changement de la politique de modération de Meta

Mais, depuis la modification de la politique de modération de Meta laissant passer certaines insultes visant les femmes et personnes LGBT et le grand virage politique de Mark Zuckerberg, certains utilisateurs de ses réseaux sociaux se posent la question d’alternatives. Du côté de la publication de messages, Bluesky et Mastodon ont commencé à se faire connaître du grand public depuis quelques mois.

Concernant la publication d’images, Tumblr est pourtant bien connu, mais c’est plutôt du côté de Pixelfed qu’un regain d’intérêt semble poindre. Peut-être simplement parce que le logiciel libre ressemble très fortement à ce que les utilisateurs d’Instagram connaissent, ou bien pour la remise en cause du modèle de la tech venant de la Silicon Valley. Son créateur, Daniel Supernault, a publié ce week-end une « déclaration des droits fondamentaux et des principes pour des plateformes numériques éthiques, garantissant le respect de la vie privée, la dignité et l’équité dans les espaces en ligne ».

Sur Mastodon, il a affirmé : « Pixelfed est beaucoup de choses, mais une chose qu’il n’est pas, c’est une opportunité pour des VC ou d’autres de ruiner l’ambiance ». Il explique avoir refusé des offres de financement, ainsi que d’ajouter de la publicité.

Le succès a eu raison, temporairement de l’instance principale le week-end dernier : « Nous constatons des niveaux de trafic sans précédent sur pixelfed.social, et nous nous efforçons de maintenir le service et de fournir des ressources supplémentaires ! », postaient dimanche 12 janvier les responsables de l’instance sur leur compte Mastodon.

Pixelfed.social momentanément considéré comme du spam par Meta

Mais cet attrait semble aussi avoir alerté Meta. Comme l’explique 404 Media, des utilisateurs d’Instagram ont affirmé, par exemple ici sur Bluesky, que leurs posts publiés sur Facebook avec un lien vers l’instance principale du réseau étaient modérés par Meta et considérés comme du spam. Nos confrères ont constaté, eux aussi, qu’après avoir essayé de poster un lien vers Pixelfed.social sur Facebook, « il a été immédiatement supprimé ».

Sans avoir répondu à 404 Media, Meta a admis à Engadget la suppression de ces publications, affirmant que la suppression des messages était une erreur et qu’ils seraient rétablis.

Si les logiciels composant le Fediverse ont pour base technique la fédération d’instances qui doit permettre de décentraliser les réseaux sociaux, force est de constater que la simple possibilité technique n’entraine pas une décentralisation totale du réseau social. Pour Pixelfed, on peut par exemple se poser la question des ressources plus importantes que demande un réseau centré autour du partage d’images, comparées à celle nécessaire à un réseau social textuel comme Mastodon.

☕️ Revendre TikTok à Elon Musk ? « De la pure fiction » selon l’entreprise

TikTok risque son interdiction aux États-Unis à partir du 19 janvier (dimanche). La Cour suprême des États-Unis s’est penchée sur le sujet et doit donner son avis dans peu de temps. Une loi a pour rappel été votée pour forcer l’entreprise chinoise ByteDance à vendre sa branche américaine.

TikTok

Il n’en fallait pas plus pour que, dans le contexte où Elon Musk n’a jamais eu autant d’influence politique, la question du rachat de TikTok par le milliardaire soit posée. Dans la nuit, le média américain Bloomberg a publié un article affirmant que « la Chine envisage la vente de TikTok US à Musk comme une option possible ».

Mais l’entreprise a infirmé quelques heures après auprès de la BBC, expliquant : « On ne peut pas nous demander de commenter de la pure fiction ».

☕️ Revendre TikTok à Elon Musk ? « De la pure fiction » selon l’entreprise

TikTok risque son interdiction aux États-Unis à partir du 19 janvier (dimanche). La Cour suprême des États-Unis s’est penchée sur le sujet et doit donner son avis dans peu de temps. Une loi a pour rappel été votée pour forcer l’entreprise chinoise ByteDance à vendre sa branche américaine.

TikTok

Il n’en fallait pas plus pour que, dans le contexte où Elon Musk n’a jamais eu autant d’influence politique, la question du rachat de TikTok par le milliardaire soit posée. Dans la nuit, le média américain Bloomberg a publié un article affirmant que « la Chine envisage la vente de TikTok US à Musk comme une option possible ».

Mais l’entreprise a infirmé quelques heures après auprès de la BBC, expliquant : « On ne peut pas nous demander de commenter de la pure fiction ».

☕️ RGPD : Les CNIL ne peuvent refuser des plaintes à cause de trop d’envois similaires ou de surcharge

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de juger ce 9 janvier que les plaintes concernant le RGPD ne peuvent être rejetées par les autorités chargées de la protection des données comme la CNIL, au seul motif de leur nombre ou de la charge qu’elles font peser sur elles, a repéré Contexte dans sa newsletter.

Drapeaux de l’Union européenne

En effet, la CJUE a été saisi à propos d’un conflit entre l’Autorité de la protection des données autrichienne (Datenschutzbehörde, DSB) et une « personne physique » anonymisée dans la décision avec les initiales FR. La DSB a refusé de donner suite à une de ses réclamations concernant la « violation alléguée du droit d’accès de F R à ses données à caractère personnel » en s’appuyant sur l’article 57 du RGPD qui affirme :

« Lorsque les demandes sont manifestement infondées ou excessives, en raison, notamment, de leur caractère répétitif, l’autorité de contrôle peut exiger le paiement de frais raisonnables basés sur les coûts administratifs ou refuser de donner suite à la demande. Il incombe à l’autorité de contrôle de démontrer le caractère manifestement infondé ou excessif de la demande ».

La DSB « a notamment relevé que l’intéressé lui avait adressé, dans un intervalle d’environ 20 mois, 77 réclamations similaires contre différents responsables du traitement. En outre, F R aurait contacté régulièrement la DSB par téléphone afin d’exposer des faits supplémentaires et de formuler des demandes additionnelles », explique la CJUE.

Mais, pour la Cour, « permettre aux autorités de contrôle de constater le caractère excessif de réclamations au seul motif que leur nombre est important serait de nature à compromettre la réalisation » de l’objectif d’ « assurer un niveau cohérent et élevé de protection des personnes au sein de l’Union ainsi qu’à renforcer et à préciser les droits de ces personnes au sens des considérants 10 et 11 dudit règlement ». Car, « un nombre important de réclamations peut être la conséquence directe d’un nombre élevé d’absences de réponse ou de refus de faire droit, de la part d’un ou de plusieurs responsables du traitement, à des demandes d’accès formulées par une personne afin de protéger ses droits ».

Pour refuser des plaintes en utilisant ce motif, la DSB et autres CNIL doivent prouver « l’existence d’une intention abusive de la part de la personne ayant introduit ces demandes » de saturer de demandes l’autorité avec « d’autres éléments tels que le contenu de ces réclamations » que le nombre seul de demandes.

Le simple constat de surcharge n’est pas non plus une excuse valable pour refuser des plaintes explique la CJUE qui rappelle qu’« il incombe aux États membres de fournir aux autorités de contrôle les moyens adaptés au traitement de toutes les réclamations dont elles sont saisies ».

IA : Meta aurait entraîné son modèle Llama sur la bibliothèque clandestine LibGen

Lib sans gène
IA : Meta aurait entraîné son modèle Llama sur la bibliothèque clandestine LibGen

Dans un des procès opposant des auteurs de livres à Meta, des discussions internes à l’entreprise confirment l’utilisation de la bibliothèque clandestine LibGen pour entrainer les modèles de l’entreprise.

Mise à jour le 14 janvier 15:39 : ajout des liens vers les documents rendus accessibles et de la citation à propos de MZ, désignant Mark Zuckerberg à la fin de l’article.

Depuis la popularisation des grands modèles de langage, une question se pose : les entreprises d’IA possèdent-elles les droits nécessaires pour entrainer leurs modèles ? Plusieurs procès sont en cours, intentés par des auteurs et artistes contre des entreprises comme Meta ou OpenAI.

LibGen déjà dans le collimateur de la justice depuis longtemps

Des documents issus de l’un d’entre eux contre l’entreprise de Mark Zuckerberg montrent que les chercheurs et ingénieurs de Meta ont utilisé la bibliothèque clandestine Library Genesis (souvent connue sous le diminutif de LibGen) pour entrainer les modèles Llama. Cette utilisation aurait été validée par Mark Zuckerberg lui-même.

Le projet LibGen a souvent été pointé du doigt. En 2023, des éditeurs de manuels scolaires ont, par exemple, accusé LibGen d’avoir « copié des milliers, voire des dizaines de milliers ou plus, d’œuvres des plaignants pour les inclure dans leur collection massive et illégale. Les accusés ont en outre distribué au public un nombre incalculable de copies numériques illicites des œuvres des plaignants par l’intermédiaire des sites Libgen ». La justice française a aussi plusieurs fois demandé aux principaux fournisseurs d’accès internet de bloquer l’accès à la bibliothèque clandestine et au projet parallèle Sci-Hub.

Dans le « Code de Library Genesis », qui définit ses objectifs et priorités, le premier but listé par les créateurs de la bibliothèque est la « collection, la systématisation et la distribution de la littérature scientifique, technique et éducative sur une base libre et ouverte ». Ce texte interdit explicitement, par contre, de tirer profit du projet.

Cette affaire oppose notamment l’auteur de science-fiction Richard Kadrey (notamment de la nouvelle cyberpunk Metrophage, publiée en 1988) à Meta. L’auteur a attaqué l’entreprise de Mark Zuckerberg mais aussi OpenAI en juillet 2023, avec l’humoriste Sarah Silverman et le romancier Christopher Golden. Ils les accusent d’avoir entrainé de façon illégale leurs modèles de langage GPT-3.5, GPT 4 et LLaMA sur des contenus sous copyright.

Discussions embarrassées chez Meta

Selon Wired, des documents révélés dans le cadre de ce procès montrent que des discussions ont eu lieu au sein même de Meta sur le sujet de l’utilisation de LibGen. « Si les médias suggèrent que nous avons utilisé un ensemble de données que nous savons être piraté, tel que LibGen, cela pourrait nuire à notre position de négociation avec les autorités de réglementation sur ces questions », affirme, par exemple, un employé de Meta dans l’un des documents.

L’entreprise a essayé de bloquer la publication de ces documents ou de certaines informations qu’ils contenaient. Le juge en charge de l’affaire, Vince Chhabria, a dû envoyer une lettre [PDF] aux deux parties leur demandant de déposer un lot de documents concernant ces affirmations. Il considère que les demandes de Meta de ne pas publier ces documents sont « grotesques » et que sa volonté n’est pas de protéger des « informations commerciales sensibles que les concurrents pourraient utiliser à leur avantage » mais d’ « éviter une publicité négative ».

Mark Zuckerberg au courant

Selon Wired, ces documents révèlent notamment un échange entre des salariés de Meta dans lequel l’un d’entre eux explique hésiter à accéder aux données de LibGen parce que « utiliser torrent à partir d’un ordinateur portable d’entreprise [appartenant à Meta] ne semble pas correct ». L’un des documents, que nous n’avons pas pu consulter, relaterait d’autres discussions internes qui affirmeraient que l’utilisation des données de LibGen aurait été évoquée avec Mark Zuckerberg et approuvée par l’équipe IA de Meta.

Les avocats des auteurs accusent Meta d’avoir « traité la soi-disant « disponibilité publique » des ensembles de données clandestins comme un laissez-passer, en dépit du fait que les dossiers internes de Meta montrent que tous les décideurs pertinents de Meta, y compris son PDG, Mark Zuckerberg, savaient que LibGen était « un ensemble de données que nous savons être piraté ». »

Le 14 janvier, les documents que décrivait Wired ont été rendus accessibles publiquement et gratuitement. Notamment, l’un d’entre eux [PDF] contient un email du directeur de produit de Meta, Sony Theakanath, à la vice présidente de Meta AI, Joelle Pineau qui lui demandait de prendre une décision sur l’utilisation de LibGen pour entrainer Llama 3 (MZ désignant Mark Zuckerberg)  :

« L’équipe attend une décision sur l’utilisation de LibGen pour l’entrainement OneLLM après avoir reçu des conseils de la part des services juridiques et politiques. Après consultation préalable auprès de MZ, GenAI a été autorisé à utiliser LibGen pour Llama 3 (le sponsor VP devant accepter tous les risques) avec un certain nombre de mesures d’atténuation convenues. Après discussion avec Legal, il a été demandé à l’équipe OneLLM de se tourner vers vous pour l’utilisation de l’ensemble de données Libgen, y compris la mise en œuvre de ces mesures d’atténuation ».

☕️ RGPD : Les CNIL ne peuvent refuser des plaintes à cause de trop d’envois similaires ou de surcharge

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de juger ce 9 janvier que les plaintes concernant le RGPD ne peuvent être rejetées par les autorités chargées de la protection des données comme la CNIL, au seul motif de leur nombre ou de la charge qu’elles font peser sur elles, a repéré Contexte dans sa newsletter.

Drapeaux de l’Union européenne

En effet, la CJUE a été saisi à propos d’un conflit entre l’Autorité de la protection des données autrichienne (Datenschutzbehörde, DSB) et une « personne physique » anonymisée dans la décision avec les initiales FR. La DSB a refusé de donner suite à une de ses réclamations concernant la « violation alléguée du droit d’accès de F R à ses données à caractère personnel » en s’appuyant sur l’article 57 du RGPD qui affirme :

« Lorsque les demandes sont manifestement infondées ou excessives, en raison, notamment, de leur caractère répétitif, l’autorité de contrôle peut exiger le paiement de frais raisonnables basés sur les coûts administratifs ou refuser de donner suite à la demande. Il incombe à l’autorité de contrôle de démontrer le caractère manifestement infondé ou excessif de la demande ».

La DSB « a notamment relevé que l’intéressé lui avait adressé, dans un intervalle d’environ 20 mois, 77 réclamations similaires contre différents responsables du traitement. En outre, F R aurait contacté régulièrement la DSB par téléphone afin d’exposer des faits supplémentaires et de formuler des demandes additionnelles », explique la CJUE.

Mais, pour la Cour, « permettre aux autorités de contrôle de constater le caractère excessif de réclamations au seul motif que leur nombre est important serait de nature à compromettre la réalisation » de l’objectif d’ « assurer un niveau cohérent et élevé de protection des personnes au sein de l’Union ainsi qu’à renforcer et à préciser les droits de ces personnes au sens des considérants 10 et 11 dudit règlement ». Car, « un nombre important de réclamations peut être la conséquence directe d’un nombre élevé d’absences de réponse ou de refus de faire droit, de la part d’un ou de plusieurs responsables du traitement, à des demandes d’accès formulées par une personne afin de protéger ses droits ».

Pour refuser des plaintes en utilisant ce motif, la DSB et autres CNIL doivent prouver « l’existence d’une intention abusive de la part de la personne ayant introduit ces demandes » de saturer de demandes l’autorité avec « d’autres éléments tels que le contenu de ces réclamations » que le nombre seul de demandes.

Le simple constat de surcharge n’est pas non plus une excuse valable pour refuser des plaintes explique la CJUE qui rappelle qu’« il incombe aux États membres de fournir aux autorités de contrôle les moyens adaptés au traitement de toutes les réclamations dont elles sont saisies ».

IA : Meta aurait entraîné son modèle Llama sur la bibliothèque clandestine LibGen

Lib sans gène
IA : Meta aurait entraîné son modèle Llama sur la bibliothèque clandestine LibGen

Dans un des procès opposant des auteurs de livres à Meta, des discussions internes à l’entreprise confirment l’utilisation de la bibliothèque clandestine LibGen pour entrainer les modèles de l’entreprise.

Mise à jour le 14 janvier 15:39 : ajout des liens vers les documents rendus accessibles et de la citation à propos de MZ, désignant Mark Zuckerberg à la fin de l’article.

Depuis la popularisation des grands modèles de langage, une question se pose : les entreprises d’IA possèdent-elles les droits nécessaires pour entrainer leurs modèles ? Plusieurs procès sont en cours, intentés par des auteurs et artistes contre des entreprises comme Meta ou OpenAI.

LibGen déjà dans le collimateur de la justice depuis longtemps

Des documents issus de l’un d’entre eux contre l’entreprise de Mark Zuckerberg montrent que les chercheurs et ingénieurs de Meta ont utilisé la bibliothèque clandestine Library Genesis (souvent connue sous le diminutif de LibGen) pour entrainer les modèles Llama. Cette utilisation aurait été validée par Mark Zuckerberg lui-même.

Le projet LibGen a souvent été pointé du doigt. En 2023, des éditeurs de manuels scolaires ont, par exemple, accusé LibGen d’avoir « copié des milliers, voire des dizaines de milliers ou plus, d’œuvres des plaignants pour les inclure dans leur collection massive et illégale. Les accusés ont en outre distribué au public un nombre incalculable de copies numériques illicites des œuvres des plaignants par l’intermédiaire des sites Libgen ». La justice française a aussi plusieurs fois demandé aux principaux fournisseurs d’accès internet de bloquer l’accès à la bibliothèque clandestine et au projet parallèle Sci-Hub.

Dans le « Code de Library Genesis », qui définit ses objectifs et priorités, le premier but listé par les créateurs de la bibliothèque est la « collection, la systématisation et la distribution de la littérature scientifique, technique et éducative sur une base libre et ouverte ». Ce texte interdit explicitement, par contre, de tirer profit du projet.

Cette affaire oppose notamment l’auteur de science-fiction Richard Kadrey (notamment de la nouvelle cyberpunk Metrophage, publiée en 1988) à Meta. L’auteur a attaqué l’entreprise de Mark Zuckerberg mais aussi OpenAI en juillet 2023, avec l’humoriste Sarah Silverman et le romancier Christopher Golden. Ils les accusent d’avoir entrainé de façon illégale leurs modèles de langage GPT-3.5, GPT 4 et LLaMA sur des contenus sous copyright.

Discussions embarrassées chez Meta

Selon Wired, des documents révélés dans le cadre de ce procès montrent que des discussions ont eu lieu au sein même de Meta sur le sujet de l’utilisation de LibGen. « Si les médias suggèrent que nous avons utilisé un ensemble de données que nous savons être piraté, tel que LibGen, cela pourrait nuire à notre position de négociation avec les autorités de réglementation sur ces questions », affirme, par exemple, un employé de Meta dans l’un des documents.

L’entreprise a essayé de bloquer la publication de ces documents ou de certaines informations qu’ils contenaient. Le juge en charge de l’affaire, Vince Chhabria, a dû envoyer une lettre [PDF] aux deux parties leur demandant de déposer un lot de documents concernant ces affirmations. Il considère que les demandes de Meta de ne pas publier ces documents sont « grotesques » et que sa volonté n’est pas de protéger des « informations commerciales sensibles que les concurrents pourraient utiliser à leur avantage » mais d’ « éviter une publicité négative ».

Mark Zuckerberg au courant

Selon Wired, ces documents révèlent notamment un échange entre des salariés de Meta dans lequel l’un d’entre eux explique hésiter à accéder aux données de LibGen parce que « utiliser torrent à partir d’un ordinateur portable d’entreprise [appartenant à Meta] ne semble pas correct ». L’un des documents, que nous n’avons pas pu consulter, relaterait d’autres discussions internes qui affirmeraient que l’utilisation des données de LibGen aurait été évoquée avec Mark Zuckerberg et approuvée par l’équipe IA de Meta.

Les avocats des auteurs accusent Meta d’avoir « traité la soi-disant « disponibilité publique » des ensembles de données clandestins comme un laissez-passer, en dépit du fait que les dossiers internes de Meta montrent que tous les décideurs pertinents de Meta, y compris son PDG, Mark Zuckerberg, savaient que LibGen était « un ensemble de données que nous savons être piraté ». »

Le 14 janvier, les documents que décrivait Wired ont été rendus accessibles publiquement et gratuitement. Notamment, l’un d’entre eux [PDF] contient un email du directeur de produit de Meta, Sony Theakanath, à la vice présidente de Meta AI, Joelle Pineau qui lui demandait de prendre une décision sur l’utilisation de LibGen pour entrainer Llama 3 (MZ désignant Mark Zuckerberg)  :

« L’équipe attend une décision sur l’utilisation de LibGen pour l’entrainement OneLLM après avoir reçu des conseils de la part des services juridiques et politiques. Après consultation préalable auprès de MZ, GenAI a été autorisé à utiliser LibGen pour Llama 3 (le sponsor VP devant accepter tous les risques) avec un certain nombre de mesures d’atténuation convenues. Après discussion avec Legal, il a été demandé à l’équipe OneLLM de se tourner vers vous pour l’utilisation de l’ensemble de données Libgen, y compris la mise en œuvre de ces mesures d’atténuation ».

☕️ WordPress : Mullenweg désactive les contributeurs qui appellent à une nouvelle gouvernance

Dans un billet très sarcastique publié sur le blog de la fondation WordPress ce samedi 11 janvier et repéré par TechCrunch, Matt Mullenweg, co-fondateur du logiciel libre mais aussi de l’entreprise Automattic, a annoncé avoir désactivé les comptes de cinq contributeurs du logiciel : Joost de Valk, Karim Marucchi, Se Reed, Heather Burns et Morten Rand-Hendriksen.

WordPress PostEdit

Matt Mullenweg vise notamment les deux premiers qui ont tous les deux publié des billets de blog (ici et ) appelant à modifier la gouvernance de WordPress. Joost de Valk proposait notamment la mise en place de dépôts fédérés et indépendants de WordPress.org.

Le 10 janvier, Joost de Valk a proposé sur X de prendre la responsabilité de la publication des prochaines versions de WordPress à Matt Mullenweg, suite à l’annonce d’Automattic de baisser drastiquement sa contribution au code libre.

Dans son billet, Matt Mullenweg a présenté ces différentes prises de positions comme la volonté de créer un fork du logiciel. Karim Marucchi a réfuté cette explication : « Soyons clairs : Joost de Valk et moi avons demandé et proposé des changements à l’intérieur du projet WordPress. Nous n’avons pas parlé d’un fork ».

Matt Mullenweg n’explique pas ce qu’il reproche exactement aux trois autres.

Vinted, Tinder, Le Bon Coin… des milliers d’apps utilisées pour récupérer la géolocalisation

Vinted, Tinder, Le Bon Coin… des milliers d’apps utilisées pour récupérer la géolocalisation

Cette semaine, le courtier en données spécialisé dans la géolocalisation Gravity Analytics a été victime d’une fuite. 404 Media et Wired révèlent une liste figurant dans la masse de données récupérée par les pirates et énumérant plus de 12 000 applications utilisées par le databroker pour sa collecte.

Mardi, une fuite de données chez le databroker Gravy Analytics, spécialiste de la géolocalisation, était revendiquée par des pirates. Ils montraient un fichier censé contenir l’historique de géolocalisation de smartphones avec latitude, longitude et heure précises. Gravy Analytics et sa filiale Venntel ont récemment été visées par la FTC pour la vente de données de localisation sensibles. Venntel a été notamment prestataire de l’Immigration and Customs Enforcement et du FBI.

Candy Crush, Vinted, Tumblr et des milliers d’autres

Mais 404 Media, dont le journaliste Joseph Cox travaille depuis longtemps sur le sujet, a obtenu un autre fichier de cette fuite. Celui-ci établit une liste de plus de 12 000 applications Android et iPhone qui auraient été utilisées par Gravy Analytics pour récupérer ces données de géolocalisation. Le média, qui a collaboré avec Wired, a partagé cette liste dans un classeur Google.

Parmi cette liste d’applications, certaines sont internationalement connues comme Candy Crush, Tinder, MyFitnessPal, le client de messagerie de Yahoo, l’application de bureautique 365 de Microsoft, Tumblr, des applications de suivi des règles comme « My Calendar – Period Tracker », Call of Duty: Mobile Season 5, Grindr ou encore Vinted. D’autres sont plus utilisées localement. On peut retrouver, par exemple, celle du média people français Gala, celle du Bon Coin ou encore du programme TV Télé-Loisirs.

Une preuve d’un passage par la publicité

À 404 Media, l’analyste en cybersécurité de l’entreprise Silent Push, Zach Edwards, affirme que « pour la première fois publiquement, nous semblons avoir la preuve que l’un des plus grands courtiers en données vendant à des clients commerciaux et gouvernementaux semble acquérir ses données à partir du « flux d’enchères » de la publicité en ligne, plutôt qu’à partir d’un code intégré dans les applications elles-mêmes ».

Wired explique que, pendant un temps, les entreprises qui revendent des données de localisation (par exemple, à l’armée américaine) payaient les développeurs pour intégrer des lignes de code pour collecter les données des utilisateurs. Mais les courtiers en données peuvent donc maintenant récupérer ces données de localisation via les flux d’enchères en temps réel liés à la publicité.

Wired explique que la liste effectuée par les deux médias contient à la fois des applications Android et iOS. Le média américain précise ne pas être sûr de savoir si Gravy Analytics a collecté ces données elle-même ou si elle les a obtenues par une autre entreprise et entre quelles mains elles sont, en fin de compte, passées.

Des données récentes

Les données récupérées ne sont pas datées dans le fichier, mais la présence de Call of Duty: Mobile Season 5, fait dire à Wired qu’elles datent de 2024, puisque cette saison a été lancée en mai 2024.

Contactée par Wired, Tinder affirme : « Tinder prend la sûreté et la sécurité très au sérieux. Nous n’avons aucune relation avec Gravy Analytics et n’avons aucune preuve que ces données ont été obtenues à partir de l’application Tinder », mais nos confrères insistent sur le fait que l’application n’a pas répondu à leurs questions concernant les publicités.

Du côté de Grindr, l’appli affirme qu’elle « n’a jamais travaillé avec Gravy Analytics et ne lui a jamais fourni de données ». Elle ajoute : « Nous ne partageons pas de données avec des agrégateurs de données ou des courtiers et n’avons pas partagé la géolocalisation avec des partenaires publicitaires depuis de nombreuses années. La transparence est au cœur de notre programme de protection de la vie privée, c’est pourquoi les tiers et les fournisseurs de services avec lesquels nous travaillons sont répertoriés sur notre site web », mais Wired rappelle que Grindr a été pris sur le fait en 2022. Google et Apple n’ont pas répondu à Wired.

Watch Duty : l’appli de référence des californiens sur la propagation du feu

Watch Duty : l’appli de référence des californiens sur la propagation du feu

Des feux violents ravagent encore la Californie et notamment l’agglomération de Los Angeles. L’application à but non lucratif Watch Duty permet aux habitants de l’État de se tenir informés de façon sérieuse sur leurs avancées.

Les incendies qui se propagent actuellement dans l’ouest des États-Unis sont les « plus dévastateurs » de l’histoire de la Californie, selon Joe Biden. Au moins dix personnes sont décédées depuis mardi dernier, selon le service de médecine légale du comté. Et un nouvel incendie déclenché jeudi après-midi s’est déjà étendu sur 400 hectares. Plus de 100 000 personnes ont quitté leur foyer.

Dans la poche de tous les pompiers californiens

Alors que les grandes plateformes sociales états-uniennes entament un grand virage politique, les californiens se tournent vers un autre outil numérique que les réseaux sociaux pour s’informer sur l’avancée de ces incendies. Watch Duty est une application qui signale la géolocalisation des feux en temps réel, mais aussi d’autres informations pour aider les personnes dans les zones dangereuses, comme le périmètre de la zone, les avertissements d’évacuation ou encore les pannes d’électricité.

« Nous sommes dans la poche de chaque pompier », déclare Nick Russell, vice-président des opérations de Watch Duty, au Washington Post. Et l’application a devancé mercredi matin ChatGPT dans les applications gratuites les plus téléchargées sur l’App Store d’Apple aux États-Unis.

Pas open source, mais à but non lucratif

Watch Duty n’est pas une application open source, mais elle est gérée par une organisation à but non lucratif qui s’affiche aussi comme « organisation non partisane et non gouvernementale axée sur la diffusion en temps réel d’informations sur la sécurité publique provenant de sources vérifiées ».

Elle explique que son service est « alimenté par des personnes réelles – des pompiers actifs et retraités, des répartiteurs [dont la responsabilité est de rassembler les informations essentielles, de répartir les unités de pompiers et d’apporter un soutien au personnel sur le terrain] et des premiers intervenants (pas de crowdsourcing) – qui surveillent assidûment les scanners radio et collaborent 24 heures sur 24 pour vous fournir des informations de dernière minute qui vous sauveront la vie ».

L’application existe depuis 2021. Elle a été lancée par John Mills qui s’est installé dans une zone de Californie du Nord particulièrement sujette aux incendies et qui a constaté les difficultés pour trouver des informations fiables sur le sujet.

Le média San Francisco Standard explique que l’application avait plus de 7 millions d’utilisateurs actifs fin 2024 et qu’1,4 million les ont rejoints depuis les nouveaux incendies qui ont débuté mardi dernier.

Les habitants de Californie du Sud ont massivement partagé l’application sur leur réseau sociaux, comme par exemple, ici :

Monitoring our LA home from across the country using Watch Duty.

So far it's safe, but the Sunset fire introduced a wave of anxiety.

This is heartbreaking for so many. 💔 pic.twitter.com/l79tDxm9mW

— Ryan Hoover (@rrhoover) January 9, 2025

La présidente de la fondation Signal, Meredith Whittaker, a aussi salué l’application et son côté non lucratif en appelant à « un nouveau paradigme technologique ».

Au San Francisco Standard, John Mills lance « les techos sont obsédés par l’idée d’aller sur Mars et d’inventer un robot AGI pour faire de l’art, mais moi, je suis obsédé par le temps et la vie ».

15 salariés et 200 volontaires

Le média local explique que Watch Duty s’appuie sur le travail de 15 salariés et environ 200 volontaires. « J’ai dû convaincre ces gens de la campagne que je n’étais pas un gros bonnet de la technologie de la Silicon Valley venu profiter de leur communauté sans en faire partie ».

Mercredi, le compte X officiel de l’application a répondu à Elon Musk qui relayait un message de Donald Trump accusant le gouverneur Californien Gavin Newsom d’être responsable des difficultés d’approvisionnement en eau dans son État :

« Désolé de vous interrompre, mais il n’y a pas assez d’hommes, de femmes ou d’équipements pour déployer suffisamment d’eau afin d’arrêter des incendies de ce type provoqués par le vent.

Pourquoi ne prenez-vous pas une partie de l’argent destiné à « aller sur Mars » pour aider réellement au lieu de jouer les quarterbacks du lundi matin pendant un incendie réel ? »

Watch Duty : l’appli de référence des californiens sur la propagation du feu

Watch Duty : l’appli de référence des californiens sur la propagation du feu

Des feux violents ravagent encore la Californie et notamment l’agglomération de Los Angeles. L’application à but non lucratif Watch Duty permet aux habitants de l’État de se tenir informés de façon sérieuse sur leurs avancées.

Les incendies qui se propagent actuellement dans l’ouest des États-Unis sont les « plus dévastateurs » de l’histoire de la Californie, selon Joe Biden. Au moins dix personnes sont décédées depuis mardi dernier, selon le service de médecine légale du comté. Et un nouvel incendie déclenché jeudi après-midi s’est déjà étendu sur 400 hectares. Plus de 100 000 personnes ont quitté leur foyer.

Dans la poche de tous les pompiers californiens

Alors que les grandes plateformes sociales états-uniennes entament un grand virage politique, les californiens se tournent vers un autre outil numérique que les réseaux sociaux pour s’informer sur l’avancée de ces incendies. Watch Duty est une application qui signale la géolocalisation des feux en temps réel, mais aussi d’autres informations pour aider les personnes dans les zones dangereuses, comme le périmètre de la zone, les avertissements d’évacuation ou encore les pannes d’électricité.

« Nous sommes dans la poche de chaque pompier », déclare Nick Russell, vice-président des opérations de Watch Duty, au Washington Post. Et l’application a devancé mercredi matin ChatGPT dans les applications gratuites les plus téléchargées sur l’App Store d’Apple aux États-Unis.

Pas open source, mais à but non lucratif

Watch Duty n’est pas une application open source, mais elle est gérée par une organisation à but non lucratif qui s’affiche aussi comme « organisation non partisane et non gouvernementale axée sur la diffusion en temps réel d’informations sur la sécurité publique provenant de sources vérifiées ».

Elle explique que son service est « alimenté par des personnes réelles – des pompiers actifs et retraités, des répartiteurs [dont la responsabilité est de rassembler les informations essentielles, de répartir les unités de pompiers et d’apporter un soutien au personnel sur le terrain] et des premiers intervenants (pas de crowdsourcing) – qui surveillent assidûment les scanners radio et collaborent 24 heures sur 24 pour vous fournir des informations de dernière minute qui vous sauveront la vie ».

L’application existe depuis 2021. Elle a été lancée par John Mills qui s’est installé dans une zone de Californie du Nord particulièrement sujette aux incendies et qui a constaté les difficultés pour trouver des informations fiables sur le sujet.

Le média San Francisco Standard explique que l’application avait plus de 7 millions d’utilisateurs actifs fin 2024 et qu’1,4 million les ont rejoints depuis les nouveaux incendies qui ont débuté mardi dernier.

Les habitants de Californie du Sud ont massivement partagé l’application sur leur réseau sociaux, comme par exemple, ici :

Monitoring our LA home from across the country using Watch Duty.

So far it's safe, but the Sunset fire introduced a wave of anxiety.

This is heartbreaking for so many. 💔 pic.twitter.com/l79tDxm9mW

— Ryan Hoover (@rrhoover) January 9, 2025

La présidente de la fondation Signal, Meredith Whittaker, a aussi salué l’application et son côté non lucratif en appelant à « un nouveau paradigme technologique ».

Au San Francisco Standard, John Mills lance « les techos sont obsédés par l’idée d’aller sur Mars et d’inventer un robot AGI pour faire de l’art, mais moi, je suis obsédé par le temps et la vie ».

15 salariés et 200 volontaires

Le média local explique que Watch Duty s’appuie sur le travail de 15 salariés et environ 200 volontaires. « J’ai dû convaincre ces gens de la campagne que je n’étais pas un gros bonnet de la technologie de la Silicon Valley venu profiter de leur communauté sans en faire partie ».

Mercredi, le compte X officiel de l’application a répondu à Elon Musk qui relayait un message de Donald Trump accusant le gouverneur Californien Gavin Newsom d’être responsable des difficultés d’approvisionnement en eau dans son État :

« Désolé de vous interrompre, mais il n’y a pas assez d’hommes, de femmes ou d’équipements pour déployer suffisamment d’eau afin d’arrêter des incendies de ce type provoqués par le vent.

Pourquoi ne prenez-vous pas une partie de l’argent destiné à « aller sur Mars » pour aider réellement au lieu de jouer les quarterbacks du lundi matin pendant un incendie réel ? »

☕️ WordPress : Automattic annonce baisser drastiquement sa contribution au code libre

En ce début d’année, le torchon brûle encore dans l’écosystème commercial de WordPress. Matt Mullenweg, fondateur du logiciel libre, mais aussi de l’entreprise Automattic, avait allumé le feu en septembre dernier en attaquant son concurrent WP Engine, l’accusant d’utiliser la marque de façon abusive et de ne pas collaborer assez au projet.

Photo de Paul Bulai sur Unsplash

Mais début décembre, Matt Mullenweg a perdu le ping pong juridique qu’il a enclenché : la justice américaine a exigé que l’accès de WP Engine à WordPress.org coupé par une de ses décisions soit rétabli.

Dans un billet publié ce jeudi 9 janvier, Automattic annonce « réduire ses contributions au projet WordPress ». L’entreprise annonce que ses salariés qui contribuaient au code cœur du projet vont, à la place, se concentrer sur des projets lucratifs de l’entreprise comme « WordPress.com, Pressable, WPVIP, Jetpack, et WooCommerce ».

L’entreprise explique caler les heures de contribution de ses salariés au code libre de WordPress sur le temps donné par son concurrent : « Automattic alignera ses promesses de bénévolat sur celles de WP Engine et d’autres acteurs de l’écosystème, soit environ 45 heures par semaine qui, dans le cadre du programme Five For the Future, bénéficieront à l’ensemble de la communauté et non à une seule entreprise. Ces heures seront probablement consacrées à la sécurité et aux mises à jour critiques ».

Automattic affirme qu’elle reviendra « à des contributions actives au cœur de WordPress, à Gutenberg, à Playground, à Openverse et à WordPress.org lorsque les attaques juridiques auront cessé ».

☕️ L’ESO dénonce la menace d’un mégaprojet industriel sur le ciel le plus sombre du monde

L’ESO dénonce la menace d’un mégaprojet industriel sur le ciel le plus sombre du monde

Dans un communiqué de presse, l’Observatoire européen austral (en anglais, European Southern Observatory, ESO) dénonce l’impact du projet de « complexe industriel de grande envergure » de l’entreprise AES Andes, filiale de la compagnie d’électricité américaine AES Corporation, près de son Observatoire de Paranal au Chili.

Selon le directeur général de l’organisation européenne d’astronomie, Xavier Barcons, « la proximité du mégaprojet industriel AES Andes à Paranal pose un risque critique pour le ciel nocturne le plus pur de la planète », faisant référence à une étude publiée en 2023 comparant la pollution lumineuse dans les 28 principaux observatoires astronomiques.

Le ciel obscur au-dessus de l’observatoire de Paranal de l’ESO, qui abrite le Very Large Telescope (VLT) de l’ESO. Crédit : ESO/P. Horálek

AES Andes a soumis, le 24 décembre 2024, une étude d’impact sur l’environnement aux autorités chiliennes chargées de délivrer les permis pour un projet d’hydrogène vert à l’échelle industrielle appelé Inna, explique l’entreprise. Elle ajoute que son projet est encore à un stade de développement précoce et qu’elle n’a pas encore pris de décision d’investissement. « Dans le cadre du processus obligatoire d’obtention des permis environnementaux, ce dépôt d’étude d’impact est une étape importante pour le projet afin d’assurer sa viabilité », estime-t-elle toutefois.

Xavier Barcons souligne, lui, que « les émissions de poussière pendant la construction, l’augmentation des turbulences atmosphériques et surtout la pollution lumineuse auront un impact irréparable sur les capacités d’observation astronomique, qui ont jusqu’à présent attiré des investissements de plusieurs milliards d’euros de la part des gouvernements des États membres de l’ESO ».

Dans son communiqué, l’ESO pointe aussi que le complexe doit faire plus de 3 000 hectares, « ce qui est proche de la taille d’une ville ou d’un district comme Valparaiso, au Chili, ou Garching, près de Munich, en Allemagne ».

« Le Chili, et en particulier Paranal, est un endroit vraiment spécial pour l’astronomie – son ciel noir est un patrimoine naturel qui dépasse les frontières et profite à toute l’humanité », a déclaré Itziar de Gregorio, représentant de l’ESO au Chili. « Il est essentiel d’envisager d’autres emplacements pour ce mégaprojet qui ne mettent pas en danger l’un des trésors astronomiques les plus importants au monde. »

☕️ WordPress : Automattic annonce baisser drastiquement sa contribution au code libre

En ce début d’année, le torchon brûle encore dans l’écosystème commercial de WordPress. Matt Mullenweg, fondateur du logiciel libre, mais aussi de l’entreprise Automattic, avait allumé le feu en septembre dernier en attaquant son concurrent WP Engine, l’accusant d’utiliser la marque de façon abusive et de ne pas collaborer assez au projet.

Photo de Paul Bulai sur Unsplash

Mais début décembre, Matt Mullenweg a perdu le ping pong juridique qu’il a enclenché : la justice américaine a exigé que l’accès de WP Engine à WordPress.org coupé par une de ses décisions soit rétabli.

Dans un billet publié ce jeudi 9 janvier, Automattic annonce « réduire ses contributions au projet WordPress ». L’entreprise annonce que ses salariés qui contribuaient au code cœur du projet vont, à la place, se concentrer sur des projets lucratifs de l’entreprise comme « WordPress.com, Pressable, WPVIP, Jetpack, et WooCommerce ».

L’entreprise explique caler les heures de contribution de ses salariés au code libre de WordPress sur le temps donné par son concurrent : « Automattic alignera ses promesses de bénévolat sur celles de WP Engine et d’autres acteurs de l’écosystème, soit environ 45 heures par semaine qui, dans le cadre du programme Five For the Future, bénéficieront à l’ensemble de la communauté et non à une seule entreprise. Ces heures seront probablement consacrées à la sécurité et aux mises à jour critiques ».

Automattic affirme qu’elle reviendra « à des contributions actives au cœur de WordPress, à Gutenberg, à Playground, à Openverse et à WordPress.org lorsque les attaques juridiques auront cessé ».

☕️ L’ESO dénonce la menace d’un mégaprojet industriel sur le ciel le plus sombre du monde

L’ESO dénonce la menace d’un mégaprojet industriel sur le ciel le plus sombre du monde

Dans un communiqué de presse, l’Observatoire européen austral (en anglais, European Southern Observatory, ESO) dénonce l’impact du projet de « complexe industriel de grande envergure » de l’entreprise AES Andes, filiale de la compagnie d’électricité américaine AES Corporation, près de son Observatoire de Paranal au Chili.

Selon le directeur général de l’organisation européenne d’astronomie, Xavier Barcons, « la proximité du mégaprojet industriel AES Andes à Paranal pose un risque critique pour le ciel nocturne le plus pur de la planète », faisant référence à une étude publiée en 2023 comparant la pollution lumineuse dans les 28 principaux observatoires astronomiques.

Le ciel obscur au-dessus de l’observatoire de Paranal de l’ESO, qui abrite le Very Large Telescope (VLT) de l’ESO. Crédit : ESO/P. Horálek

AES Andes a soumis, le 24 décembre 2024, une étude d’impact sur l’environnement aux autorités chiliennes chargées de délivrer les permis pour un projet d’hydrogène vert à l’échelle industrielle appelé Inna, explique l’entreprise. Elle ajoute que son projet est encore à un stade de développement précoce et qu’elle n’a pas encore pris de décision d’investissement. « Dans le cadre du processus obligatoire d’obtention des permis environnementaux, ce dépôt d’étude d’impact est une étape importante pour le projet afin d’assurer sa viabilité », estime-t-elle toutefois.

Xavier Barcons souligne, lui, que « les émissions de poussière pendant la construction, l’augmentation des turbulences atmosphériques et surtout la pollution lumineuse auront un impact irréparable sur les capacités d’observation astronomique, qui ont jusqu’à présent attiré des investissements de plusieurs milliards d’euros de la part des gouvernements des États membres de l’ESO ».

Dans son communiqué, l’ESO pointe aussi que le complexe doit faire plus de 3 000 hectares, « ce qui est proche de la taille d’une ville ou d’un district comme Valparaiso, au Chili, ou Garching, près de Munich, en Allemagne ».

« Le Chili, et en particulier Paranal, est un endroit vraiment spécial pour l’astronomie – son ciel noir est un patrimoine naturel qui dépasse les frontières et profite à toute l’humanité », a déclaré Itziar de Gregorio, représentant de l’ESO au Chili. « Il est essentiel d’envisager d’autres emplacements pour ce mégaprojet qui ne mettent pas en danger l’un des trésors astronomiques les plus importants au monde. »

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