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FreeOurFeeds, l’initiative qui veut libérer les réseaux sociaux de l’influence des milliardaires

Bien commun social
FreeOurFeeds, l’initiative qui veut libérer les réseaux sociaux de l’influence des milliardaires

Portée par des personnalités du numérique comme du divertissement, FreeOurFeeds veut financer de nouveaux projets fonctionnant sur le protocole qu’utilise Bluesky, et décentraliser la gouvernance de cette infrastructure technique.

X fait fuir une partie de ses utilisateurs, Meta pourrait s’y mettre, vu les récentes décisions de son patron… et Bluesky fait partie des premiers bénéficiaires de cette tendance. Avec sa réputation de réseau social « décentralisé », la plateforme vient de dépasser les 27 millions d’utilisateurs. 

Pour autant, même si son architecture permettra à Bluesky de devenir, à terme, un nœud dans un réseau plus vaste et réellement décentralisé, la plateforme ne l’est pas encore vraiment, comme nous l’expliquions en novembre :

Cela inquiète suffisamment pour qu’une étrange coalition lance l’initiative Free Our Feeds (« libérez nos fils d’actualité »). Le groupe comprend notamment l’acteur Mark Ruffalo, l’écrivain technocritique Cory Doctorow, le fondateur de Wikipédia Jimmy Wales, le musicien Brian Eno ou la directrice exécutive de la Fondation Mozilla Nabiha Syed et une variété d’autres personnalités plus ou moins proches de l’industrie technologique.

Le but du projet : réunir des financements pour faire émerger l’écosystème varié au sein duquel Bluesky est initialement censé se fondre. Ce faisant, l’idée des fondateurs de FreeOurFeeds est d’éviter que les internautes, dont une partie voient actuellement Bluesky comme un refuge, ne retrouvent à nouveau leur expérience prisonnière des variations de politiques de l’entreprise qui maintient la plateforme.

Bluesky, principal représentant d’une future fédération

Bluesky fonctionne sur le protocole AT (Authenticated Transfer), une architecture qui a le potentiel de soutenir un écosystème décentralisé de plateformes et d’application, mais dont le fonctionnement est pour le moment essentiellement dans les mains du nouveau réseau social.

En visant la levée de 30 millions de dollars sur les trois prochaines années, et 4 millions de dollars à court terme, FreeOurFeeds veut pousser cette émergence d’un écosystème plus large. En pratique, l’initiative compte faire évoluer la gouvernance du protocole AT, en créant une organisation d’intérêt public, et financer le développement d’infrastructures indépendantes, puis de nouveaux projets recourant au protocole.

« Imaginez notre réseau routier si toutes les routes appartenaient à un ou deux milliardaires et qu’ils pouvaient taxer n’importe quoi, décider qui est autorisé à aller où, etc, illustre l’un des « gardiens » du projet, Robin Berjon, auprès de TechCrunch. L’infrastructure numérique n’est pas aussi grande ni aussi visible, mais elle fonctionne exactement de la même manière (…) Ce que nous faisons donc, c’est veiller à ce que cette infrastructure numérique, qui est par nature un bien public, soit gérée dans l’intérêt du public. »

Bluesky n’a pas participé au projet, mais sa PDG Jay Garber a déclaré à Fortune : « Nous avons hâte de travailler avec des organisations comme le Projet Free Our Feeds pour faire croître l’adoption du protocole AT et de réseaux ouverts. »

Trouver les fonds

L’enjeu, désormais, est d’attirer des financements. Une complexité en soi, tant la technicité du projet peut compliquer sa compréhension. Robin Berjon indique que si les fonds espérés pour créer la fondation ne sont pas suffisants, ils seront rendus à ceux qui les proposent.

Il insiste auprès de Fortune : le protocole AT n’est pas encore normalisé, c’est donc le moment idéal pour trouver « comment plusieurs opérateurs d’infrastructure peuvent travailler ensemble pour s’assurer que l’ensemble du réseau fonctionne sans heurts, et pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de concentration excessive du pouvoir ».

Le défi suivant sera de convaincre le plus grand nombre de faire la transition depuis les réseaux historiques, alors que ces derniers recueillent des années, voire des décennies, de nos interactions sociales.

L’initiative résonne en tout cas avec celle prise par le fondateur de Mastodon, qui travaille actuellement à faire évoluer sa gouvernance. Le but : la placer dans les mains d’une organisation à but non lucratif européenne, pour protéger son indépendance.

FreeOurFeeds, l’initiative qui veut libérer les réseaux sociaux de l’influence des milliardaires

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FreeOurFeeds, l’initiative qui veut libérer les réseaux sociaux de l’influence des milliardaires

Portée par des personnalités du numérique comme du divertissement, FreeOurFeeds veut financer de nouveaux projets fonctionnant sur le protocole qu’utilise Bluesky, et décentraliser la gouvernance de cette infrastructure technique.

X fait fuir une partie de ses utilisateurs, Meta pourrait s’y mettre, vu les récentes décisions de son patron… et Bluesky fait partie des premiers bénéficiaires de cette tendance. Avec sa réputation de réseau social « décentralisé », la plateforme vient de dépasser les 27 millions d’utilisateurs. 

Pour autant, même si son architecture permettra à Bluesky de devenir, à terme, un nœud dans un réseau plus vaste et réellement décentralisé, la plateforme ne l’est pas encore vraiment, comme nous l’expliquions en novembre :

Cela inquiète suffisamment pour qu’une étrange coalition lance l’initiative Free Our Feeds (« libérez nos fils d’actualité »). Le groupe comprend notamment l’acteur Mark Ruffalo, l’écrivain technocritique Cory Doctorow, le fondateur de Wikipédia Jimmy Wales, le musicien Brian Eno ou la directrice exécutive de la Fondation Mozilla Nabiha Syed et une variété d’autres personnalités plus ou moins proches de l’industrie technologique.

Le but du projet : réunir des financements pour faire émerger l’écosystème varié au sein duquel Bluesky est initialement censé se fondre. Ce faisant, l’idée des fondateurs de FreeOurFeeds est d’éviter que les internautes, dont une partie voient actuellement Bluesky comme un refuge, ne retrouvent à nouveau leur expérience prisonnière des variations de politiques de l’entreprise qui maintient la plateforme.

Bluesky, principal représentant d’une future fédération

Bluesky fonctionne sur le protocole AT (Authenticated Transfer), une architecture qui a le potentiel de soutenir un écosystème décentralisé de plateformes et d’application, mais dont le fonctionnement est pour le moment essentiellement dans les mains du nouveau réseau social.

En visant la levée de 30 millions de dollars sur les trois prochaines années, et 4 millions de dollars à court terme, FreeOurFeeds veut pousser cette émergence d’un écosystème plus large. En pratique, l’initiative compte faire évoluer la gouvernance du protocole AT, en créant une organisation d’intérêt public, et financer le développement d’infrastructures indépendantes, puis de nouveaux projets recourant au protocole.

« Imaginez notre réseau routier si toutes les routes appartenaient à un ou deux milliardaires et qu’ils pouvaient taxer n’importe quoi, décider qui est autorisé à aller où, etc, illustre l’un des « gardiens » du projet, Robin Berjon, auprès de TechCrunch. L’infrastructure numérique n’est pas aussi grande ni aussi visible, mais elle fonctionne exactement de la même manière (…) Ce que nous faisons donc, c’est veiller à ce que cette infrastructure numérique, qui est par nature un bien public, soit gérée dans l’intérêt du public. »

Bluesky n’a pas participé au projet, mais sa PDG Jay Garber a déclaré à Fortune : « Nous avons hâte de travailler avec des organisations comme le Projet Free Our Feeds pour faire croître l’adoption du protocole AT et de réseaux ouverts. »

Trouver les fonds

L’enjeu, désormais, est d’attirer des financements. Une complexité en soi, tant la technicité du projet peut compliquer sa compréhension. Robin Berjon indique que si les fonds espérés pour créer la fondation ne sont pas suffisants, ils seront rendus à ceux qui les proposent.

Il insiste auprès de Fortune : le protocole AT n’est pas encore normalisé, c’est donc le moment idéal pour trouver « comment plusieurs opérateurs d’infrastructure peuvent travailler ensemble pour s’assurer que l’ensemble du réseau fonctionne sans heurts, et pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de concentration excessive du pouvoir ».

Le défi suivant sera de convaincre le plus grand nombre de faire la transition depuis les réseaux historiques, alors que ces derniers recueillent des années, voire des décennies, de nos interactions sociales.

L’initiative résonne en tout cas avec celle prise par le fondateur de Mastodon, qui travaille actuellement à faire évoluer sa gouvernance. Le but : la placer dans les mains d’une organisation à but non lucratif européenne, pour protéger son indépendance.

☕️ Les fact-checkers non-occidentaux peu surpris de la volte-face de Meta

Si les fact-checkeurs occidentaux, et notamment ceux exerçant aux États-Unis, ont pu être surpris par la brusque décision de Meta de supprimer son soutien à leurs travaux, leurs collègues répartis partout sur la planète ont été déçus, mais pas surpris.

La directrice de la rédaction pakistanaise Soch Fact Check explique ainsi à Rest of World entendre régulièrement des rumeurs annonçant une telle décision depuis deux ans.

Facebook

Et si l’entreprise a mis sur pied un programme de partenariat avec des entités de fact-checking dans 199 pays depuis 2016, plusieurs constatent que Meta a graduellement réduit ses investissements dans le domaine depuis plusieurs années.

Chequeado, implantée à Buenos Aires, ou Aos Fatos, à Rio de Janeiro, travaillent ainsi activement à la diversification de leurs revenus, pour éviter de dépendre de Meta. 


En Inde, le plus gros marché de Facebook en nombre d’utilisateurs (373,2 millions de personnes y ont un compte sur la plateforme), l’inquiétude est néanmoins réelle. La dépendance de l’écosystème de vérification des faits aux financements de la holding de Zuckerberg est en effet importante.

Autre répercussion qui inquiète Soch Fact Check : celle de la « diabolisation de la vérification des faits », qui pourrait aggraver la situation d’un milieu à la santé économique déjà précaire.

☕️ ChatGPT utilisé pour préparer l’explosion d’un Cybertruck à Las Vegas

L’homme tué dans l’explosion d’un Cybertruck a utilisé ChatGPT pour préparer cette dernière, rapporte The Hill. 


Le 1er janvier, un militaire s’est suicidé à bord d’un Cybertruck Tesla, juste avant de faire exploser le véhicule, devant un hôtel Trump de Las Vegas. Plusieurs personnes ont été blessées.

D’après la police de Las Vegas, il avait posé plusieurs questions à ChatGPT pour préparer les faits, notamment la localisation du plus grand magasin d’armes à feux de Denver. Il lui a également demandé des informations sur des armes à feu et des cibles explosives.

Si le cas décrit ressemble à un usage de ChatGPT comme moteur de recherche, le shérif en charge de l’affaire s’est déclaré inquiet de ce premier cas « connu » d’usage d’IA générative sur le sol états-unien, pour « construire un appareil » et obtenir diverses informations permettant à l’auteur de l’explosion de réaliser son projet.

☕️ Les fact-checkers non-occidentaux peu surpris de la volte-face de Meta

Si les fact-checkeurs occidentaux, et notamment ceux exerçant aux États-Unis, ont pu être surpris par la brusque décision de Meta de supprimer son soutien à leurs travaux, leurs collègues répartis partout sur la planète ont été déçus, mais pas surpris.

La directrice de la rédaction pakistanaise Soch Fact Check explique ainsi à Rest of World entendre régulièrement des rumeurs annonçant une telle décision depuis deux ans.

Facebook

Et si l’entreprise a mis sur pied un programme de partenariat avec des entités de fact-checking dans 199 pays depuis 2016, plusieurs constatent que Meta a graduellement réduit ses investissements dans le domaine depuis plusieurs années.

Chequeado, implantée à Buenos Aires, ou Aos Fatos, à Rio de Janeiro, travaillent ainsi activement à la diversification de leurs revenus, pour éviter de dépendre de Meta. 


En Inde, le plus gros marché de Facebook en nombre d’utilisateurs (373,2 millions de personnes y ont un compte sur la plateforme), l’inquiétude est néanmoins réelle. La dépendance de l’écosystème de vérification des faits aux financements de la holding de Zuckerberg est en effet importante.

Autre répercussion qui inquiète Soch Fact Check : celle de la « diabolisation de la vérification des faits », qui pourrait aggraver la situation d’un milieu à la santé économique déjà précaire.

☕️ ChatGPT utilisé pour préparer l’explosion d’un Cybertruck à Las Vegas

L’homme tué dans l’explosion d’un Cybertruck a utilisé ChatGPT pour préparer cette dernière, rapporte The Hill. 


Le 1er janvier, un militaire s’est suicidé à bord d’un Cybertruck Tesla, juste avant de faire exploser le véhicule, devant un hôtel Trump de Las Vegas. Plusieurs personnes ont été blessées.

D’après la police de Las Vegas, il avait posé plusieurs questions à ChatGPT pour préparer les faits, notamment la localisation du plus grand magasin d’armes à feux de Denver. Il lui a également demandé des informations sur des armes à feu et des cibles explosives.

Si le cas décrit ressemble à un usage de ChatGPT comme moteur de recherche, le shérif en charge de l’affaire s’est déclaré inquiet de ce premier cas « connu » d’usage d’IA générative sur le sol états-unien, pour « construire un appareil » et obtenir diverses informations permettant à l’auteur de l’explosion de réaliser son projet.

☕️ Fin d’une quête de 11 ans pour retrouver 740 millions d’euros en bitcoin

Depuis 2013, le Britannique James Howells tente de récupérer un disque dur qui contient, d’après lui, la clé privée pour des bitcoins minés en 2009.

Howells déclare posséder entre 7 500 et 8 000 bitcoins, ce qui le placerait en possession de 694 millions à 740 millions d’euros (le 17 décembre 2024, le cours du bitcoin a brièvement dépassé les 100 000 euros).

Problème : James Howells déclare avoir jeté le disque dur qui lui permettrait d’accéder à cette fortune. D’après sa plainte, le disque dur a été « pris de sa maison sans sa permission ou son consentement le matin du 5 août 2013 ».

L’homme détenait deux disques durs : un qui contenait les données et un vide. Au tribunal, il indique avoir voulu jeter le disque vide, mais avoir mis par erreur le disque plein dans un sac d’éléments à jeter.

Pour lui rendre service, sa compagne de l’époque a emporté les sacs à la décharge, comme Howells le lui avait initialement demandé.

Depuis, James Howells tente par tous les moyens d’obtenir l’autorisation de fouiller la décharge, pour retrouver le disque dur jeté par erreur.

Le 9 janvier, un juge britannique a mis fin à sa quête, déclarant que creuser le site risquait de mettre en danger les résidents et l’environnement.

Le magistrat a par ailleurs déclaré que cette affaire n’avait « aucune chance réaliste d’aboutir si elle était portée devant les tribunaux et qu’il n’y avait aucune autre raison impérieuse pour qu’elle soit tranchée lors d’un procès ».

En pratique, il n’a pas eu à trancher sur les bitcoins potentiellement accessibles grâce au disque dur (et dont Howells a offert de verser le quart de la somme à la municipalité), mais uniquement sur sa propriété. Il a estimé, selon la loi britannique, que « tout ce qui est remis à l’autorité par une autre personne dans le cadre de l’utilisation des installations appartient à l’autorité et peut être traité en conséquence ».

☕️ Le Royaume-Uni veut mener la course à l’IA en ouvrant ses données de santé

Le premier ministre du Royaume-Uni Keir Starmer présente aujourd’hui une stratégie nationale pour faire du Royaume-Uni un leader en matière d’intelligence artificielle.

D’après son gouvernement travailliste, l’IA sera « déployée » dans l’ensemble du pays, soutenue par l’administration. Dans un communiqué, M. Starmer a déclaré de son côté que l’intelligence artificielle serait « à l’origine de changements incroyables dans [le] pays », citant des exemples d’applications dans l’enseignement, la comptabilité des petites entreprises ou encore l’organisation.

Au sein de ce plan, The Times relève le projet d’ouvrir les données de santé détenues par la NHS, le système de santé publique du pays.

À côté d'une patiente âgée, un médecin observe une radio dentaire.

Les scanners, données biologiques et dossiers de patients « anonymisés » devront être rendus accessibles pour entraîner des modèles d’IA. 
Un projet qui n’a pas manqué de susciter des interrogations sur les risques encourus – ce à quoi le secrétaire d’État à la science et aux technologies Peter Kyle a répondu : le NHS et le gouvernement seront « toujours au contrôle des données, de la manière dont elles sont utilisées et des personnes qui y ont accès ».

Pour lancer le plan ministériel, cinq premiers jeux de données doivent être « identifiés rapidement » et mis à la disposition des chercheurs et entrepreneurs de l’IA. D’après les sources du journal, cette ouverture devrait ensuite être étendue aux données du NHS, une fois satisfaites les préoccupations en matière de protection de la vie privée.

☕️ Le Royaume-Uni veut mener la course à l’IA en ouvrant ses données de santé

Le premier ministre du Royaume-Uni Keir Starmer présente aujourd’hui une stratégie nationale pour faire du Royaume-Uni un leader en matière d’intelligence artificielle.

D’après son gouvernement travailliste, l’IA sera « déployée » dans l’ensemble du pays, soutenue par l’administration. Dans un communiqué, M. Starmer a déclaré de son côté que l’intelligence artificielle serait « à l’origine de changements incroyables dans [le] pays », citant des exemples d’applications dans l’enseignement, la comptabilité des petites entreprises ou encore l’organisation.

Au sein de ce plan, The Times relève le projet d’ouvrir les données de santé détenues par la NHS, le système de santé publique du pays.

À côté d'une patiente âgée, un médecin observe une radio dentaire.

Les scanners, données biologiques et dossiers de patients « anonymisés » devront être rendus accessibles pour entraîner des modèles d’IA. 
Un projet qui n’a pas manqué de susciter des interrogations sur les risques encourus – ce à quoi le secrétaire d’État à la science et aux technologies Peter Kyle a répondu : le NHS et le gouvernement seront « toujours au contrôle des données, de la manière dont elles sont utilisées et des personnes qui y ont accès ».

Pour lancer le plan ministériel, cinq premiers jeux de données doivent être « identifiés rapidement » et mis à la disposition des chercheurs et entrepreneurs de l’IA. D’après les sources du journal, cette ouverture devrait ensuite être étendue aux données du NHS, une fois satisfaites les préoccupations en matière de protection de la vie privée.

Comment les médecins s’emparent de l’IA générative

Quelle est la capitale de Tamalou ?
Comment les médecins s’emparent de l’IA générative

L’intelligence artificielle n’a pas encore fait disparaître les radiologues. À l’heure du buzz autour de l’intelligence artificielle générative, les applications concrètes de ces technologies sont multiples en médecine, mais loin d’être prises en main par tout le monde.

« Dans l’idéal, je voudrais discuter avec le patient et que l’intelligence artificielle me structure le résumé des observations, voire qu’il y ait derrière une rédaction du courrier en fonction de ce que j’ai dit, une rédaction de l’arrêt de travail si besoin, la liste des besoins biologiques, etc ». Thomas Lafon est médecin généraliste, avec une grosse activité de dermatologie, et fondateur de Pictaderm, une société de télé-expertise dermatologique.

Friand de nouvelles technologies, il teste de nombreuses solutions intégrant de l’IA – « Nabla, Chat GPT, Thiana, Notebooklm » – pour fluidifier ses consultations et le travail administratif qui les entoure. De fait, il a le parfait profil des professionnels de la santé qu’un Doctolib, qui lançait en octobre 2024 son assistant de consultation boosté à l’IA générative, cherche à convaincre.

Outre la bien connue licorne française de la technologie en santé, Nabla, créée en 2018, la jeune pousse caennaise Thiana et de nombreux autres acteurs du secteur surfent sur la vague des grands modèles de langage, quand ils n’y nagent pas depuis plusieurs années. Nabla a, par exemple, commencé à tester GPT-3 en 2020, deux bonnes années avant que le grand public ne puisse s’emparer de Chat GPT, et lancé son Copilot en mars 2023.


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Le grand virage politique des géants numériques

Musk, Zuckerberg et le reste du monde sont dans un bateau. Le reste du monde tombe à l’eau.
Le grand virage politique des géants numériques

Ces derniers jours, les dirigeants des plus grandes plateformes sociales états-uniennes ont multiplié les sorties politiques et polémiques. Avec, toujours, leurs intérêts économiques en ligne de mire.

« Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé ? », interrogeait Emmanuel Macron en début de semaine lors de son discours aux ambassadrices et ambassadeurs.

Une prise de parole qui semble déjà loin, tant les événements des jours suivants ont accentué la cacophonie relative aux liens que certains patrons de la tech cultivent désormais ouvertement avec des pouvoirs conservateurs. Le plus spectaculaire, certainement, a été la prise de parole de Mark Zuckerberg, large t-shirt noir et chaîne d’or au cou, dans laquelle il a expliqué renoncer aux programmes de vérification des informations (fact-checking, disponible dans 60 langues et rémunérant 80 médias dans le monde), aux États-Unis pour commencer.

Argument avancé pour expliquer cette évolution : une meilleure protection de la liberté d’expression, les fact-checkeurs étant, d’après le fondateur de Facebook, trop « orientés politiquement » (des travaux scientifiques récents attribuent ces accusations de biais non pas aux équipes de modération, mais à des niveaux de qualité qui diffèrent entre les partisans de différents bords politiques).

Pour remplacer ce service assuré par des professionnels de l’information, l’entrepreneur et troisième personne la plus riche du monde explique s’inspirer… des décisions prises par Elon Musk sur X. Comme sur l’ex-réseau à l’oiseau bleu, Meta entend promouvoir l’usage de Community Notes, c’est-à-dire de notes rédigées par les internautes eux-mêmes, pour corriger et compléter (ou non) les informations diffusées sur Facebook, Instagram et Threads.

Si l’annonce laisse de nombreux commentateurs ébahis – à commencer par certains fact-checkeurs –, elle peut aussi être lue comme une étape de plus dans le revirement de positionnement de la majorité des dirigeants des grandes entreprises numériques. Et comme une manière de se rapprocher de Donald Trump, que ce soit par idéologie – comme semble le faire Elon Musk – ou par opportunisme.

L’élection présidentielle états-unienne, catalyseur du changement

À l’approche du scrutin de novembre 2024, déjà, les signes du nouveau positionnement des patrons numériques se multipliaient, que ce soit via les prises de paroles des grands argentiers de la Silicon Valley, ou via le refus de Jeff Bezos de laisser le Washington Post publier son traditionnel article de soutien à l’un ou l’autre candidat (l’article prévu s’exprimait en faveur de la démocrate Kamala Harris).

Quelques mois plus tard, le fondateur d’Amazon, historiquement opposé à Trump, n’en saluait pas moins une « victoire décisive » et un « retour politique extraordinaire », tandis que Mark Zuckerberg annonçait verser un million de dollars pour financer l’investiture du chef d’État républicain, geste qu’il n’avait réalisé pour aucun autre président auparavant.


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Le virement instantané devient gratuit partout

Instant Payment
Le virement instantané devient gratuit partout

Après plusieurs années d’adoption en ordre dispersé, le virement instantané gratuit doit être rendu disponible par toutes les banques à partir de ce 9 janvier 2025.

Sept ans après le lancement du virement instantané, le voici rendu gratuit dans toutes les banques de France. À partir de ce jeudi 9 janvier, quelle que soit votre banque, toutes doivent vous rendre disponible la possibilité d’opérer des virements en moins de dix secondes, gratuitement. Le tout, tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, jusqu’à 100 000 euros (sauf si la banque applique un plafond inférieur)
.

Le changement vise à généraliser l’adoption de ce type de virement par rapport à ceux classiquement opérés en 2 à 3 jours, uniquement les jours ouvrés. En 2023, les virements instantanés ne représentaient encore que 6,4 % des virements réalisés en France, selon les chiffres de la banque de France.

La gratuité est une étape dans un processus sur les rails depuis 2017, et la mise en place du schéma de virement SEPA Instant Credit Transfer (SCT Inst), en complément du schéma classique SEPA Credit Transfer (SCT).

Travail de longue haleine

Comme nous l’expliquions dans un précédent article, la possibilité de payer de manière instantanée existe depuis près de 15 ans dans certains pays d’Europe, tandis que la France reposait historiquement beaucoup sur les paiements par carte bancaire. Devant la multiplication des offres de fintech et de néobanques, cela dit, l’Europe lance son schéma de paiement instantané, SCT Inst, en 2017. À l’époque, aucune obligation n’est formulée pour pousser les acteurs à s’en saisir, même si certains, comme le groupe BPCE, s’y mettent dès l’année suivante.

Pour les acteurs bancaires, le défi technique est réel, notamment pour interfacer SCT Inst avec leurs systèmes de tenue de compte préexistants, et pour adapter leurs logiques de sécurité. Sur un schéma de virement classique, les 2 à 3 jours de battements servent à effectuer toutes les vérifications nécessaires (présence de l’argent émis, non-figuration des noms des émetteurs et bénéficiaires sur les listes de lutte contre le blanchiment des capitaux ou de financement du terrorisme, etc).

Auprès de Next, le directeur des paiements de La Banque Postale Régis Folbaum expliquait ainsi en 2023 que son institution avait fait le choix d’axer son système sur la fluidité du parcours utilisateur : « le client bénéficie du virement instantané par défaut. Quand son bénéficiaire n’est pas accessible ou quand il y a un doute, en revanche, plutôt que de le bloquer, son virement passe par les rails SCT classique, le temps qu’on fasse les vérifications nécessaires. »

Mais la diversité des offres et des tarifs – la Banque Postale facturait le virement instantané 70 centimes, tandis que Crédit Mutuel Arkéa le proposait gratuitement –, n’a pas aidé à y voir clair. Ailleurs en Europe, l’adoption ne s’est pas faite en meilleur ordre de marche. Si bien que début 2022, constatant que seulement 11 % des virements étaient réalisés en instantané, la Commission européenne a décidé d’agir pour en promouvoir l’usage.

En octobre de la même année, elle adoptait une proposition législative qui, dans les faits, se traduisait en quasi-obligation de gratuité pour les banques françaises, dans la mesure où elle exigeait de « garantir la disponibilité universelle des paiements instantanés en euros ».

Bond d’adoption depuis 2022

Depuis, l’adoption progresse. Entre 2022 et 2023, la Banque de France relève un bond de 84 % des virements instantanés (et une hausse de 90 % des paiements par cartes sur téléphone mobile, ce qui, écrit-elle, « conforte » le statut des cartes bancaires « comme moyen de paiement préféré des Français »).

Les virements sont plus utilisés pour les montants élevés, ce qui fait qu’ils ont représenté 90 % des montants échangés en 2023, alors que 61 % des paiements scripturaux (réalisés autrement qu’avec des espèces) étaient opérés par cartes et cartes dématérialisées. En parallèle de ces évolutions, les paiements par chèque et en espèces tendent « logiquement à décroître », note l’institution. Pour la Banque de France, cette évolution des moyens de paiements est non seulement utile pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises, pour qui « il simplifie la gestion de trésorerie ».

Les banques avaient jusqu’à hier au plus tard pour s’adapter à l’obligation « d’être en capacité de recevoir des virements instantanés, du plafonnement de la tarification par rapport au virement classique et de la vérification des bases de données clients au regard des listes de sanctions européennes ». En termes de préservation des erreurs, elles ont par ailleurs jusqu’au 8 octobre prochain pour fournir des fonctionnalités d’aide à la vérification de la concordance entre les noms et les IBAN.

☕️ Le Royaume-Uni va criminaliser les deepfakes pornos et la diffusion d’images intimes

Le Royaume-Uni va criminaliser les deepfakes pornos et la diffusion d’images intimes

Le gouvernement britannique y travaillait depuis plusieurs mois, c’est désormais sur les rails : il annonce la création de mesures pour sévir contre les deepfakes pornographiques non consentis au Royaume-Uni.

Le gouvernement prévoit aussi de créer une nouvelle infraction pénale concernant la prise d’images intimes sans le consentement de la personne concernée, ainsi que l’installation d’équipement « dans le but de commettre ces infractions ».

« Il est inacceptable qu’une femme sur trois ait été victime d’abus en ligne », a déclaré la sous-secrétaire d’État en charge des victimes Alex Davies-Jones, soulignant que ces nouvelles infractions « aideront à prévenir les agressions numériques ».

Le fait de partager ou de menacer de partager des images intimes était déjà une infraction, mais la création de ces images (que ce soit par capture ou par deepfakes) n’était jusque-là condamnable que dans de rares cas, dont celui d’upskirting (le fait de prendre des photos sous la jupe ou la robe).

☕️ Le Royaume-Uni va criminaliser les deepfakes pornos et la diffusion d’images intimes

Le Royaume-Uni va criminaliser les deepfakes pornos et la diffusion d’images intimes

Le gouvernement britannique y travaillait depuis plusieurs mois, c’est désormais sur les rails : il annonce la création de mesures pour sévir contre les deepfakes pornographiques non consentis au Royaume-Uni.

Le gouvernement prévoit aussi de créer une nouvelle infraction pénale concernant la prise d’images intimes sans le consentement de la personne concernée, ainsi que l’installation d’équipement « dans le but de commettre ces infractions ».

« Il est inacceptable qu’une femme sur trois ait été victime d’abus en ligne », a déclaré la sous-secrétaire d’État en charge des victimes Alex Davies-Jones, soulignant que ces nouvelles infractions « aideront à prévenir les agressions numériques ».

Le fait de partager ou de menacer de partager des images intimes était déjà une infraction, mais la création de ces images (que ce soit par capture ou par deepfakes) n’était jusque-là condamnable que dans de rares cas, dont celui d’upskirting (le fait de prendre des photos sous la jupe ou la robe).

☕️ Union européenne : les enquêtes contre Apple, Meta et X en pause

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a mis sur pause les enquêtes en cours contre Apple, Meta et X, susceptibles de leur valoir des amendes s’élevant jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires, d’après les informations du Monde.

Elle aurait par ailleurs suspendu le lancement de toute nouvelle enquête. 


Christophe Licoppe / European Union, 2024 / EC – Audiovisual Service / CC 4.0

Comme le détaille le quotidien, les dirigeants européens ne savent pas sur quel pied danser face aux États-Unis.

Si Emmanuel Macron a critiqué il y a deux jours les actions d’Elon Musk – qui, après son soutien à l’AfD en Allemagne, s’en prend désormais violemment au gouvernement britannique et à son chef Keir Starmer –, il a épargné Donald Trump, auquel il a promis d’être un « allié solide ».

La Commission européenne doit, de son côté, composer avec la division de ses rangs. Certains chefs d’État, comme Georgia Meloni, sont très proches des positions idéologiques de Trump et Musk. 
La cheffe du parti d’extrême-droite allemand Alice Weidel doit de son côté être interviewée par Elon Musk sur X, ce qui aurait pu influer sur l’enquête en cours, d’après Euractiv. 


Surtout, elle redoute que les États-Unis ne suspendent leur aide à l’Ukraine après l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier prochain, et qu’ils n’augmentent significativement leurs droits de douane. 


Dans ce contexte, elle pourrait utiliser la suspension des enquêtes contre les géants numériques comme un levier de négociation.

Sur France Inter, ce 8 janvier, Jean-Noël Barrot a déclaré : « soit la Commission européenne applique avec la plus grande fermeté les lois que nous nous sommes donnés pour protéger l’espace public, soit elle ne le fait pas, et alors il faudra qu’elle consente à rendre aux États membres, à rendre à la France la capacité de le faire. » Et de préciser que, si nécessaire, la France demanderait l’application du principe de subsidiarité pour pouvoir sanctionner elle-même la plateforme.

☕️ Union européenne : les enquêtes contre Apple, Meta et X en pause

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a mis sur pause les enquêtes en cours contre Apple, Meta et X, susceptibles de leur valoir des amendes s’élevant jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires, d’après les informations du Monde.

Elle aurait par ailleurs suspendu le lancement de toute nouvelle enquête. 


Christophe Licoppe / European Union, 2024 / EC – Audiovisual Service / CC 4.0

Comme le détaille le quotidien, les dirigeants européens ne savent pas sur quel pied danser face aux États-Unis.

Si Emmanuel Macron a critiqué il y a deux jours les actions d’Elon Musk – qui, après son soutien à l’AfD en Allemagne, s’en prend désormais violemment au gouvernement britannique et à son chef Keir Starmer –, il a épargné Donald Trump, auquel il a promis d’être un « allié solide ».

La Commission européenne doit, de son côté, composer avec la division de ses rangs. Certains chefs d’État, comme Georgia Meloni, sont très proches des positions idéologiques de Trump et Musk. 
La cheffe du parti d’extrême-droite allemand Alice Weidel doit de son côté être interviewée par Elon Musk sur X, ce qui aurait pu influer sur l’enquête en cours, d’après Euractiv. 


Surtout, elle redoute que les États-Unis ne suspendent leur aide à l’Ukraine après l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier prochain, et qu’ils n’augmentent significativement leurs droits de douane. 


Dans ce contexte, elle pourrait utiliser la suspension des enquêtes contre les géants numériques comme un levier de négociation.

Sur France Inter, ce 8 janvier, Jean-Noël Barrot a déclaré : « soit la Commission européenne applique avec la plus grande fermeté les lois que nous nous sommes donnés pour protéger l’espace public, soit elle ne le fait pas, et alors il faudra qu’elle consente à rendre aux États membres, à rendre à la France la capacité de le faire. » Et de préciser que, si nécessaire, la France demanderait l’application du principe de subsidiarité pour pouvoir sanctionner elle-même la plateforme.

Avec Dial-IA, les syndicats veulent ouvrir le dialogue social technologique

We are the robots
Avec Dial-IA, les syndicats veulent ouvrir le dialogue social technologique

En amont du sommet sur l’IA, les participants au projet Dial-IA, visant à faciliter le dialogue social technologique au sein des entreprises et des administrations, ont présenté les résultats de leurs travaux. Next y était.

Qu’elle réduise ou qu’elle augmente le nombre d’emplois, qu’elle soit décrite de manière nuancée ou non, « l’intelligence artificielle agit sur le monde du travail, ce qui légitime l’ouverture d’un dialogue social ». Odile Chagny est économiste à l’institut de recherches économiques et sociales (IRES), pour lequel elle a coordonné le projet Dial-IA, qu’elle présentait ce 7 janvier à Paris avec les représentants de plusieurs organisations syndicales

Dial-IA ? Un outil, autant qu’un manifeste, construit pendant 18 mois par la réunion de multiples représentants de travailleurs dans le secteur privé (dont la CFDT, la CGE-CGC, FO-Cadres et l’UGICT-CGT aux niveaux nationaux), du secteur public (Solidaires Finances Publiques, très actifs sur les enjeux soulevés par les déploiements algorithmiques aux impôts), ainsi que des organisations patronales (l’UNAPL, CINOV Digital).

Grammaire partagée

Le but, comme l’expose Eric Peres (FO-Cadres) : « faire émerger une grammaire partagée » pour permettre aux organisations syndicales « d’élaborer un discours critique des objets sociotechniques » complexes que sont les « intelligences artificielles » (IA).

Comme les autres représentants de travailleurs, Charles Parmentier (CFDT) constate un « manque important de dialogue social », sur le numérique en général comme sur l’IA. Cela s’explique parce que le sujet est « vu comme complexe par les acteurs du social ; parce qu’il est souvent le fait de choix stratégiques et économiques, dont les entreprises n’ont pas nécessairement envie de discuter ; parce que les acteurs concernés manquent de formation ; parce que les fournisseurs de solution sont souvent assez éloignés du monde dans lequel évoluent concrètement les travailleurs… »

Les raisons sont multiples, mais le besoin, lui, est clair : l’émergence de l’intelligence artificielle générative a « poussé le sujet dans le débat public », et il faut désormais s’en emparer. C’est précisément ce que professe le manifeste publié par les participants de Dial-IA.

Mais outre des mots, il faut des actes, pointe Nicolas Blanc (CFE-CGT). Autrement, les pratiques se font dans l’ombre – l’expression « shadow IA » a même émergé, pour qualifier ces pratiques difficilement traçables pour les employeurs.


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☕️ Emmanuel Macron critique la « nouvelle internationale réactionnaire » de Musk

Dans son discours aux ambassadrices et aux ambassadeurs, le 6 janvier, le président de la République a abordé une variété de sujets : l’Ukraine, la Syrie… et Elon Musk.

Elon Musk regarde l'objectif
Elon Musk cc-by-2.0 ZACK/MCOM

Évoquant, sans le nommer, le soutien du multimilliardaire à l’AfD, le parti d’extrême-droite allemand, le Président s’est interrogé : « Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé ? »

Dans le même discours, le président indique néanmoins au futur chef des États-Unis Donald Trump, auquel s’est allié Musk, qu’« il a en France un allié solide ».

Donald Trump et Elon Musk sont par ailleurs tous les deux invités par le président pour le sommet de l’IA qui se tiendra début février à Paris.

☕️ Emmanuel Macron critique la « nouvelle internationale réactionnaire » de Musk

Dans son discours aux ambassadrices et aux ambassadeurs, le 6 janvier, le président de la République a abordé une variété de sujets : l’Ukraine, la Syrie… et Elon Musk.

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Elon Musk cc-by-2.0 ZACK/MCOM

Évoquant, sans le nommer, le soutien du multimilliardaire à l’AfD, le parti d’extrême-droite allemand, le Président s’est interrogé : « Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé ? »

Dans le même discours, le président indique néanmoins au futur chef des États-Unis Donald Trump, auquel s’est allié Musk, qu’« il a en France un allié solide ».

Donald Trump et Elon Musk sont par ailleurs tous les deux invités par le président pour le sommet de l’IA qui se tiendra début février à Paris.

Cybersécurité : la Cour des Comptes met les hôpitaux en PLS

Handle with CaRE
Cybersécurité : la Cour des Comptes met les hôpitaux en PLS

Après enquête, la Cour des Comptes souligne le net retard des établissements hospitaliers en matière de cybersécurité, troisième secteur le plus visé par des cyberattaques en France.

En 2023, soit quatre ans après l’attaque d’envergure qui avait visé le CHU de Rouen et un an avant celle qui vient d’affaiblir l’hôpital de Cannes, 10 % des victimes de cyberattaques en France étaient des établissements de santé.

Principales menaces : des « « compromissions » du système d’information », selon les travaux que la Cour des Comptes publie en cette rentrée 2025 sur la sécurité informatique des établissements de santé. Autrement dit : des « violations de bases de données et de codes confidentiels, de messages électroniques malveillants », et des « rançongiciels, ces derniers étant les plus destructeurs ».

En novembre 2024, l’ANSSI constatait que les défenses des établissements de santé restaient très disparates, alors que les risques pour les patients sont très réels. À titre d’exemple, la Cour des Comptes cite de son côté le cas d’un centre hospitalier de « 800 lits et places, et accueillant 35 500 séjours en hospitalisation complète dans le champ « médecine, chirurgie et obstétrique » (MCO) ».

Ce dernier a mis 18 mois pour remettre son système d’information sur pieds, et alors que son activité avait chuté de 20 % après l’attaque, il n’avait « pas encore retrouvé son niveau de novembre 2022 à la fin du mois de février 2024 » (l’hôpital André Mignot de Versailles, qui correspond à cette description, a été attaqué le 4 décembre 2022).

Regrettant le « retard » de la réaction des autorités publiques, la Cour des Comptes insiste pour que la dynamique de financement de la prévention et de la protection contre les risques numériques soit poursuivie.

Elle recommande par ailleurs la mise en place d’un « groupe national d’expertise chargé, en cas de cyberattaques d’ampleur exceptionnelle, d’évaluer les pertes de recettes à compenser » et la création d’un « audit périodique obligatoire pour tous les établissements de santé, qui pourrait être pris en compte dans le dispositif d’incitation à la qualité et dans la certification par la HAS ».

Troisième secteur le plus à risque

Dans le paysage français, la Cour des Comptes constate que la « vulnérabilité des systèmes d’information des hôpitaux et leur interconnexion accrue avec des systèmes (…) extérieurs » place ce type d’entités au troisième rang des domaines les plus touchés par des attaques numériques.

« La sécurité informatique des établissements de santé », Cour des Comptes, janvier 2025

Juste devant : les collectivités territoriales. Les entreprises, des plus petites à celles de taille intermédiaire, sont quant à elles en tête des acteurs les plus à risque.

En termes d’interconnexions, la Cour des Comptes relève que la complexité des systèmes d’information hospitaliers, « sans équivalent », va croissant – « jusqu’à 1 000 applications pour les CHU les plus importants » – alors que le numérique reste un poste de dépense très limité. En moyenne, seulement 1,7 % du budget d’exploitation lui est ainsi alloué, contre 9 % dans le domaine bancaire.

« La sécurité informatique des établissements de santé », Cour des Comptes, janvier 2025

Résultat : plus de 20 % des postes de travail et des serveurs ont « plus de sept ans ou un système d’exploitation hors de maintenance ou obsolète » et 23 % des équipements réseaux et 22 % des applicatifs métiers ne peuvent plus être mis à jour.

La cybersécurité, parent pauvre du (parent pauvre qu’est le) numérique hospitalier

Dans le domaine numérique hospitalier lui-même, les enjeux de cybersécurité sont par ailleurs mal pris en compte. Les conséquences sont pourtant concrètes : les cyberattaques peuvent créer des interruptions de services, que ce soit du côté administratif (gestion des malades, gestion économique et financière) ou de la prise en charge des patients (le plus souvent aux urgences), et les vols de données peuvent avoir des effets sur le temps long.

« La sécurité informatique des établissements de santé », Cour des Comptes, janvier 2025

En moyenne, « le coût pour un hôpital peut atteindre 10 M€ pour la gestion de la crise et la remédiation et 20 M€ pour la perte de recettes d’exploitation », chiffre la Cour des comptes, et ce, sans compter les conséquences financières potentielles des vols et publication de données médicales et non médicales des patients et des professionnels.

Le rapport souligne par ailleurs des répercussions en cascade, lors de l’arrêt forcé du fonctionnement normal d’un établissement hospitalier. Les déprogrammations de prises en charges peuvent se traduire par des transferts de patients vers d’autres hôpitaux. Elles créent aussi « des risques à court et à moyen terme sur la continuité et sur la qualité des soins (séquelle, perte de chances…) ».

Pour autant, « malgré l’obligation à laquelle sont astreints les établissements de santé en la matière, les incidents de cybersécurité qui les affectent ne sont pas tous déclarés, regrette la Cour des Comptes, faute de compétence interne suffisante en matière de cybersécurité, mais aussi sans doute, par crainte de retombées médiatiques et réputationnelles. »

La délégation au numérique en santé pilote le CaRE

Pour faire face, le ministère de la Santé a chargé la délégation du numérique en santé (DNS) de la gouvernance du numérique en santé à l’échelle nationale. Le volet cybersécurité de sa feuille de route 2023 – 2027 comprend un volet de financement sur cinq ans pour rattraper le retard, le programme « Cyberaccélération et résilience des établissements » (CaRE).

Mis en œuvre par l’Agence du numérique en santé (ANS), au sein de laquelle est hébergé le Cert Santé, ce « programme de rattrapage » vise à verser 750 millions d’euros sur cinq ans pour favoriser la sécurité des systèmes d’information des établissements de santé – qui subissaient jusqu’ici seuls les pertes d’exploitation et les coûts de remise en état des systèmes, à l’exception d’aides financières attribuées de manière non uniforme par les agences régionales de santé.

Si la Cour des Comptes salue l’effort, elle souligne que l’engagement financier n’était assuré que jusqu’à la fin 2024 et déclare « indispensable » sa poursuite. Elle prévient aussi de la nécessité de perpétuer le financement de la cyberprotection après 2027 et enjoint à coordonner les différentes démarches d’audit (de l’ANS, via l’Anse) existantes.

Dans son rapport, la Cour des Comptes relève divers autres retards qui participent à la situation actuelle, parmi lesquels le manque de coopération effective entre les 136 groupements hospitaliers de territoire (GHT) créés en 2016, ou l’absence complète d’éléments relatifs au numérique et à la cybersécurité dans la formation initiale des professionnels de santé.

L’institution souligne par ailleurs que les effets de la deuxième directive européenne sur la cybersécurité (NIS 2), entrée en vigueur le 17 octobre 2024, mais en cours de transposition tardive dans le droit français, n’ont pas du tout été anticipés. Le texte européen élargit pourtant clairement le périmètre des établissements concernés par les obligations de cybersécurité, pour y inclure toutes les « entités essentielles » (de plus de 250 employés et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires) et « importantes » (de plus de 50 salariés et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires).

La Cour des Comptes estime qu’entre 750 et 800 établissements de santé seront soumis aux obligations relatives aux entités essentielles, et près de 1 300 à celles relatives aux entités importantes.

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