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Pourquoi je n’ai pas remplacé mes vieux radiateurs électriques par une pompe à chaleur air/air

Lourd héritage des années 1980, ma maison n’est pas équipée d’un système de chauffage central, mais de classiques radiateurs électriques. De vieux modèles âgés de plusieurs décennies qui font exploser les factures d’électricité chaque hiver. Alors que j’envisageais de les remplacer par des pompes à chaleur air/air, les devis exorbitants et l’absence d’aides sur ce type d’équipement m’ont fait renoncer. Tant pis pour la sobriété énergétique et pour mon portefeuille.

Il ne coûte pas grand-chose à l’installation, n’impose aucun entretien, fonctionne tout seul, sans risques ni odeurs : voici le bon vieux radiateur électrique. Par facilité, mais aussi par économie, bon nombre de logements en ont été équipés dès les années 1980 et beaucoup le sont encore. Si son utilisation n’est pas problématique lorsque l’électricité est bon marché et abondante, elle le devient quand le prix du kilowattheure s’envole et que les économies d’énergie reviennent au premier plan des préoccupations.

Le chauffage « grille-pain », une plaie pour le porte-monnaie

À la construction de mon logement, dans les années 1980, les premiers propriétaires n’ont probablement pas tiqué en découvrant les 7 convecteurs installés par le promoteur. 9 000 W de puissance installée pour chauffer cette maison d’environ 80 m², sans compter le chauffe-eau, à résistance lui aussi. De quoi bien faire suer le réseau électrique les soirs d’hiver, mais aussi dégarnir le compte en banque chaque mois. Comptez autour de 350 euros mensuels entre décembre et février pour chauffer ce logement sommairement isolé, pourtant situé dans le sud-est de la France.

Le modèle de convecteur électrique ancien installé dans mon logement des années 1980.

Ces vieux convecteurs, possiblement d’origine, n’ont même pas de thermostat réglable. De vrais grille-pains, qui ne peuvent être contrôlés qu’au moyen d’un unique bouton on/off en façade. Par défaut, ils restent donc allumés en permanence durant la saison froide, même dans des pièces peu utilisées, si personne ne pense à les éteindre. Il était devenu indispensable de les remplacer par un système de chauffage plus économe. Mais que choisir ?

Une pompe à chaleur air/eau ? Cela aurait été idéal, d’autant plus avec les aides considérables accordées à l’installation de ce type d’appareil. Mais le logement n’est pas équipé d’un réseau de radiateurs à eau. Autant exclure d’emblée toutes les autres solutions centralisées, comme la chaudière à pellets, entre autres. Par élimination, ne reste que la pompe à chaleur air/air et les radiateurs électriques connectés, équipés d’un thermostat moderne facilement réglable.

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Passer du convecteur à la pompe à chaleur sans se ruiner : mission impossible ?

Pour ses excellentes performances énergétiques, mon choix se porte sur la pompe à chaleur. Elle doit théoriquement consommer trois à quatre fois moins d’électricité que des radiateurs classiques pour une même quantité de chaleur produite. Toutefois, un premier obstacle se dresse : il n’est pas possible d’installer soi-même une pompe à chaleur sans habilitation à la manipulation des fluides frigorigènes. Il est donc obligatoire de s’adresser à un professionnel, ce qui bride d’office la possibilité de réduire significativement les coûts.

Comme je m’en doutais, le projet flanche à la réception des devis, tous réalisés auprès d’artisans locaux disposant de la qualification QualiPAC. Les tarifs sont extrêmement élevés et paraissent impossibles à rentabiliser grâce aux économies d’énergie prévues. Mon attention avait été portée sur un devis « intermédiaire » à 7 986 euros, pour équiper trois chambres et un salon cumulant une superficie d’environ 70 m². À ce prix, nous avions deux groupes extérieurs et quatre unités intérieures de marque Daikin, ainsi que les petites fournitures (liaisons frigorifiques, câbles, goulottes, etc.) et bien sûr la main d’œuvre.

Ainsi, il faudrait près de 12 ans pour obtenir un retour sur investissement, à condition d’atteindre un coefficient de performance (COP) moyen de 3 et sans considérer d’éventuelles opérations d’entretien et réparations. La solution pompe à chaleur air/air consommerait autour de 1 700 kWh annuels, contre environ 5 000 kWh pour les radiateurs, soit une économie annuelle de 630 € (basé sur un tarif de 0,19 € le kilowattheure). Cette différence de consommation pourtant colossale ne permet hélas pas de rentabiliser rapidement l’achat.

Un des devis pour l’installation d’une pompe à chaleur air/air comme mode de chauffage principal.

 

Des devis qui gonflent le prix du matériel

Un constat frustrant, d’autant que les devis semblent démesurément gonflés. En effet, en comparant le prix du matériel proposé sur le devis à celui appliqué par des boutiques en ligne spécialisées dans la vente de pompes à chaleur, l’on constate d’importantes différences. L’artisan à l’origine du devis ayant retenu mon attention souhaitait facturer 4 288 euros HT pour les deux groupes extérieurs et quatre unités intérieures. Du matériel que l’on retrouve à 2 977 euros HT, livraison offerte, chez un e-commerçant français, soit une différence de 1 311 euros.

Devis ahurissants, absence d’aides sur les pompes à chaleur air/air, impossibilité de mettre en service soi-même les appareils : tout a concordé pour ne pas opter pour ce mode de chauffage en rénovation. Je me suis donc rabattu sur cinq radiateurs électriques à inertie connectés pour un investissement nettement plus limité de 593 €. Pilotables à distance via une application smartphone, ces appareils ne chauffent qu’en fonction de la température de consigne et du planning de mon choix. Ils consomment donc un peu moins que leurs homologues vieux d’une trentaine d’années, grâce à une stratégie de chauffe plus intelligente.

Le coût du matériel sur un site d’e-commerce français et la facture d’achat des radiateurs électriques connectés.

Et vous, qu’avez-vous choisi pour remplacer de vieux radiateurs électriques ?

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Batteries, hydroélectricité, déchets nucléaires : voici les 3 reportages vidéo les plus vus en 2024

Cette année, nos reportages vidéo vous ont emmené au cœur de dix installations liées à l’énergie, d’une centrale à biomasse à un méthaniseur agricole, en passant par un petit fabricant français de batteries mobiles, mais aussi le plus grand site de stockage de déchets nucléaires au monde. Vous avez été plus de 1,4 million à nous regarder, et pour cela nous vous remercions chaleureusement ! Voici les trois reportages qui ont le plus attiré votre curiosité.

Révolution Énergétique, c’est aussi une chaîne YouTube, où nous publions régulièrement des reportages inédits au cœur des sites qui font la transition énergétique. Lancée en 2021 avec une première vidéo sur le chantier d’une centrale solaire flottante, nous avons dépassé le cap des 40 000 abonnés en 2024. Entretemps, nous avons pu vous embarquer dans les entrailles d’un des plus gros sites de stockage d’électricité de France, de la première centrale marémotrice du monde et même dans l’atelier d’un passionné qui fabrique des volants d’inertie.

Cette année, trois reportages se sont particulièrement démarqués avec un total de plus de 355 000 spectateurs, qui ont pu découvrir le plus grand site de stockage de déchets nucléaires au monde situé dans l’Aube, les coulisses de la centrale hydroélectrique au fil de l’eau de Kembs en Alsace et l’atelier d’une petite entreprise marseillaise qui fabrique des batteries déplaçables.

➡️ # 1 – Il fabrique de grosses batteries portables pour les chantiers et l’évènementiel

Les événements en plein air, tournages et chantiers sont très friands de groupes électrogènes fonctionnant à l’essence ou au diesel. Pour réduire leur impact carbone, une jeune société a pensé à une alternative : les remplacer par de grandes batteries tout-en-un. Compactes, montées sur roulettes et facilement transportables, ces unités promettent une solution clés en main pour alimenter des équipements électriques, qu’ils soient monophasés ou triphasés.

En Europe, ce marché est encore jeune et partagé par une poignée de fabricants, parmi lesquels la start-up française PESS Energy. Nous avons visité leur petite usine, située dans le 10ᵉ arrondissement de Marseille. La marque y assemble ses batteries mobiles en combinant des éléments importés de Chine avec des composants fournis par des industriels locaux. Découvrez les coulisses de cette innovation au service de la transition énergétique.

➡️ # 2 – Elle transforme la puissance d’un énorme fleuve en électricité

Située sur le Rhin (à travers le grand canal d’Alsace), la centrale hydroélectrique de Kembs est l’une des plus anciennes de France. Âgée de 92 ans, cette centrale « au fil de l’eau » produit chaque année environ 900 GWh d’électricité bas-carbone grâce au débit impressionnant du fleuve canalisé. Jusqu’à 1 400 m³ d’eau par seconde traversent ses installations, malgré une hauteur de chute modeste de 14,6 mètres.

Dotée de 2 turbines Kaplan et de 4 turbines Hélice, la centrale affiche une puissance installée de 160 MW. Contrairement aux centrales hydroélectriques de montagne équipées de réservoir, Kembs fonctionne sans retenue d’eau. Dans cette vidéo, découvrez le principe de fonctionnement unique de cette centrale historique essentielle à l’équilibre énergétique de la région Grand Est.

➡️ #3 – Ils stockent des déchets nucléaires pour 300 ans !

Les déchets radioactifs issus de nos centrales nucléaires sont classés selon deux critères : leur « activité » (niveau d’émission de radioactivité) et leur « période » (durée nécessaire à leur décroissance). Ils se répartissent en trois catégories : à vie très courte (demi-vie inférieure à 100 jours), à vie courte (demi-vie inférieure ou égale à 31 ans) et à vie longue (demi-vie supérieure à 31 ans). Ces déchets peuvent également être classés par niveau d’activité : « très faible », « faible », « moyenne » ou « haute ».

Chaque type de déchet est envoyé en fin de vie vers un site de stockage adapté à ses caractéristiques. Dans cette vidéo, nous vous emmenons au centre de stockage de l’Aube, géré par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). Ce site est dédié aux déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC). Suivez avec nous le parcours complet d’un lot de déchets nucléaires, depuis l’arrivée du camion jusqu’au confinement dans des sarcophages en béton.

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Les 3 actus sur l’énergie qui vous ont enflammé en 2024

Cette année, vous avez été plus de six millions à visiter Révolution Énergétique. Un grand merci pour votre fidélité ! Nos articles vous ont régulièrement fait réagir, avec plus de 5 900 commentaires publiés, un record depuis la création de notre média en 2018. Mais quels sujets ont été les plus consultés ? Voici le top 3 des articles qui ont enflammé nos serveurs.

➡️ #1 : Fiasco de la route solaire : la démolition a commencé

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Le sujet le plus lu de l’année 2021 concerne la démolition de la route solaire inaugurée en 2016 à Tourouvre (Orne). Il s’agit de la première route photovoltaïque de France, une coûteuse expérimentation à 5 millions d’euros, qui n’aura pas tenu ses promesses. Prévue pour produire de l’électricité tout en assurant la circulation routière, elle a rapidement montré ses limites : nuisances sonores, affaissements, encrassement des panneaux, et une production incapable d’alimenter l’équivalent de trois foyers. Malgré des tentatives de modernisation en 2020 et 2021, les résultats sont restés décevants. Elle a été démolie courant 2024, clôturant ce projet, perçu à l’époque comme futuriste. Wattway, l’entreprise à l’origine, se félicite toutefois des leçons tirées, ayant réorienté leur technologie vers des usages plus adaptés, comme les pistes cyclables solaires.

➡️ #2 : Prix négatifs de l’électricité : la France contrainte d’arrêter cinq réacteurs nucléaires

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En avril 2024, EDF décidait d’arrêter temporairement cinq réacteurs nucléaires, en raison de prix négatifs de l’électricité causés par une surproduction liée aux énergies renouvelables et une faible demande. Une situation qui illustre les limites du réseau électrique français à valoriser l’excédent de production décarbonée, notamment en période de production solaire élevée. Si des solutions existent, comme la flexibilité, le développement du stockage à travers les véhicules électriques, le stockage massif via batteries ou STEP, et l’hydrogène vert, leur mise en œuvre reste insuffisante en France. Ces ajustements sont essentiels pour éviter le gaspillage d’énergie bas-carbone et garantir une meilleure intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique.

➡️#3 : Heures creuses, effacement, automatisation : pour payer l’électricité moins cher, il faudra être flexible

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Ce sujet rejoint d’un certaine manière le précédent. La flexibilité de la consommation électrique, essentielle face à la montée des énergies renouvelables comme le solaire, pourrait réduire les coûts pour les consommateurs et le système énergétique. RTE promeut des solutions technologiques, comme les systèmes de gestion domestiques (HEMS) et les équipements automatisés pour bâtiments tertiaires, afin de décaler les usages énergivores comme le chauffage ou la recharge de véhicules électriques. D’ici 2030, ces dispositifs pourraient couvrir 50 % des besoins de modulation du réseau, réduisant l’écrêtement des renouvelables de 75 % et économisant jusqu’à 3 milliards d’euros. En parallèle, les écarts de prix sur le marché spot bénéficieraient aussi aux producteurs et aux consommateurs.

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Voici la consommation réelle d’un chauffe-eau thermodynamique en automne

En exploitant les calories contenues dans l’air ambiant pour chauffer l’eau, le ballon d’eau chaude thermodynamique promet d’importantes économies. Mais qu’en est-il réellement ? Nous avons mesuré précisément les consommations d’un modèle récent au cœur de l’automne, durant le mois de novembre. Le résultat est surprenant, malgré des températures particulièrement froides.

Apparu il y a quelques années, le cumulus thermodynamique est un système de production d’eau chaude sanitaire particulièrement sobre en énergie. Son principe de fonctionnement est simple : grâce à une pompe à chaleur, il extrait les calories de l’air ambiant pour chauffer de l’eau, stockée dans un ballon. Une résistance classique placée dans le ballon peut également prendre le relais de façon occasionnelle, en appoint. Il est plébiscité en raison de sa grande sobriété énergétique comparé à tous ses concurrents : le chauffe-eau électrique traditionnel et le chauffe-eau à gaz, principalement.

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Bi-bloc ou monobloc : deux types de chauffe-eaux thermodynamiques

Il existe deux types de ballons d’eau chaude thermodynamiques : monobloc ou bi-bloc (aussi appelé « split »). Le monobloc consiste en un appareil tout-en-un intégrant le ballon et la pompe à chaleur. Ce dernier exploite les calories de l’air ambiant d’une pièce intérieure, qui doit donc être non chauffée artificiellement (garage, cave). Le bi-bloc sépare le ballon, placé à l’intérieur, de la pompe à chaleur, qui est placée à l’extérieur. Elle exploite logiquement les calories de l’air extérieur. Le choix du modèle s’effectue en fonction de la configuration de chaque logement (présence ou non d’un local non chauffé, risque de nuisances sonores, facilité d’accès à une gaine d’aération, règlements de copropriété, etc.)

Nous avons profité de la panne d’un chauffe-eau électrique traditionnel de 150 L détruit par le tartre pour le remplacer par un modèle thermodynamique bi-bloc. Une aubaine, d’autant que l’opération n’a pas entraîné de surcoût majeur par rapport à un remplacement à l’identique. Grâce aux subventions locales et nationales ainsi qu’à la prime CEE, le coût pose comprise du ballon d’eau chaude thermodynamique s’est élevé à 1 140 € pour un prix de départ de 3 300 €. Pour information, nous aurions payé autour de 800 € pose comprise en optant pour un cumulus traditionnel.

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Notre test du ballon d’eau chaude thermodynamique split

Le ballon d’eau chaude thermodynamique qui nous a été installé est un Thermor Aeromax 3 de 270 L donné pour un coefficient de performance (COP) de 3,37 à une température extérieure de +7 °C. Cela signifie que, pour 1 kWh d’électricité consommée, l’appareil est censé restituer 3,37 kWh d’énergie thermique lorsque l’air ambiant est à +7 °C. Ce COP se dégrade progressivement lorsque la température extérieure baisse et s’améliore lorsqu’elle augmente. La plage de fonctionnement de la pompe à chaleur est indiquée entre -15 et +37 °C. L’appareil dispose d’une puissance totale de 3 250 W, répartis entre la pompe à chaleur (1 450 W) et la résistance d’appoint (1 800 W).

Le ballon (unité intérieure) et l’écran de contrôle du chauffe-eau thermodynamique / Images : Révolution Énergétique – HL.

Par défaut, la résistance n’est utilisée qu’en appoint, lorsque la température extérieure ne permet plus à la pompe à chaleur de fonctionner correctement, ou en cas de besoin urgent d’une grande quantité d’eau chaude. Il est possible de modifier le mode d’utilisation de la résistance via l’écran de contrôle intégré au ballon ou l’application smartphone, entre autres réglages. Nous avons choisi un mode qui empêche tout démarrage de la résistance, une température de consigne de l’eau à 55 °C (ajustable entre 50 et 55 °C), ainsi qu’un cycle mensuel anti-légionelles à 65 °C.

La plage horaire de fonctionnement, également configurable, est placée par nos soins entre 11 et 19 h (une plage minimale de 8 h est imposée), afin de bénéficier d’un air extérieur à bonne température. Pour rappel, il est déconseillé de faire fonctionner un chauffe-eau thermodynamique de nuit, même lorsqu’on dispose d’un contrat heures pleines / heures creuses, car les températures nocturnes plus basses réduisent naturellement le rendement de l’appareil.

Enfin, pour le contexte, l’unité extérieure est placée contre une façade orientée nord dans un logement individuel occupé par 4 personnes, situé dans les Bouches-du-Rhône, à 250 m d’altitude.

L’unité extérieure du chauffe-eau thermodynamique / Image : Révolution Énergétique – HL.

Les consommations réelles du chauffe-eau thermodynamique split

Pour enregistrer les consommations détaillées, nous avons placé deux compteurs sur la ligne dédiée à l’appareil : l’un pour obtenir une courbe de puissance, l’autre pour relever la consommation quotidienne. Au terme des 30 jours d’enregistrement, le résultat est cinglant : le ballon d’eau chaude thermodynamique a consommé 3,2 fois moins d’électricité (59,64 kWh) que le précédent cumulus électrique à résistance (189,6 kWh), à période équivalente. C’est, à peu de chose près, comparable au COP (3,37) promis par la fiche technique, alors que la consommation d’eau mitigée a été supérieure de 700 L.

En comparant la consommation quotidienne à la température moyenne quotidienne, nous observons qu’elle a logiquement tendance à augmenter lorsque le thermomètre baisse. Toutefois, cela n’est pas systématique, car la consommation d’eau chaude affecte très significativement la consommation d’électricité. Ainsi, une journée très froide n’entraînera pas nécessairement une consommation élevée si, la veille, peu d’eau chaude a été délivrée. En moyenne, sur ce mois de novembre, le cumulus thermodynamique aura absorbé 1,99 kWh d’électricité par jour pour alimenter principalement une douche réglée à 38 °C (189 litres d’eau mitigée par jour en moyenne).

Le chauffe-eau thermodynamique a donc tenu ses promesses durant ce mois d’automne, en divisant par plus de 3 la consommation d’électricité pour la production d’eau chaude sanitaire. Sur un mois, nous avons réalisé une économie de 19,95 euros sur la facture électrique, en considérant le passage de l’option heures pleines / heures creuses à l’option base suite à l’installation de l’appareil. Nous relèverons la consommation du chauffe-eau thermodynamique dans quelques mois, au cœur de l’hiver, pour scruter ses performances lors de températures plus glaciales.

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Voici la consommation réelle des guirlandes lumineuses de noël

Indispensables à la féérie des fêtes de fin d’année, les guirlandes lumineuses consomment nécessairement de l’électricité. Mais qui sait vraiment quelle quantité ? Nous avons mesuré précisément la consommation de deux guirlandes, l’une équipée de LEDS et l’autre de vieilles ampoules à incandescence. Rassurez-vous, leur utilisation, même prolongée, n’aura aucun impact significatif, ni sur votre facture, ni sur votre bilan carbone.

Clignotantes, fixes, blanches ou multicolores : les guirlandes lumineuses font partie des décorations de Noël désormais incontournables. Certains en profitent pour transformer leur habitation en véritable attraction temporaire, quand la plupart d’entre nous se contente de quelques guirlandes autour du sapin ou le long d’un balcon.

S’il existe une très large variété de guirlandes lumineuses dotées de fonctionnalités et technologies d’ampoules différentes, et donc de consommations différentes, nous avons souhaité nous faire une idée de l’ordre de grandeur. Pour cela, nous avons branché deux guirlandes sur un compteur de précision.

Quelle consommation pour la ville la plus illuminée d’Europe à Noël ?

Avec son célèbre marché de Noël, Strasbourg serait la ville d’Europe déployant la plus grande densité d’illuminations durant les fêtes. Si elle a remplacé l’ensemble de ses éclairages par des modèles à LEDS en 2010, la puissance installée des illuminations gérées par la municipalité atteindrait tout de même 125 kW, dont environ 0,5 kW pour le grand sapin. C’est l’équivalent de 83 radiateurs électriques de salon : finalement assez peu au regard de la trentaine de kilomètres de guirlandes et du millier de sites mis en lumière. En 2018, la consommation des illuminations s’est élevée à 56 565 kWh sur toute la période des fêtes, soit à peu-près l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’une dizaine de Français.

Guirlande LED vs guirlande à incandescence : les relevés de consommation

La première est une guirlande longue de 30 mètres équipée de 1 000 LEDS blanches fixes, achetée en 2024 pour une vingtaine d’euros. Sa puissance est indiquée pour seulement 7 W. La seconde est un vieux modèle de guirlande longue de 4 mètres, dotée de 42 ampoules clignotantes à incandescence, qui vous rappellera probablement votre enfance si vous avez grandi dans les années 1980 ou 1990. Sa puissance nominale n’est pas connue.

Nous avons fait fonctionner les deux modèles durant deux heures. Sans surprise, la guirlande LED obtient la consommation la plus faible : elle est 2,5 fois inférieure à son homologue à incandescence, malgré 24 fois plus de points lumineux et un éclairage fixe. Utilisée 6 heures par jour pendant 30 jours, la guirlande LED consommera seulement 1,3 kWh contre 3,2 kWh pour le modèle à incandescence.

Guirlande récente

(1 000 LED fixes)

Guirlande ancienne

(42 ampoules à incandescence clignotantes)

Consommation sur 2 h

14,58 Wh

35,7 Wh

Puissance moyenne

7,29 W

17,85 W

Consommation totale pour une utilisation 6 h/jour pendant 30 jours

1 312,2 Wh

3 213,2 Wh

Coût pour une utilisation 6 h/jour pendant 30 jours (tarif bleu base)

0,33 €

0,81 €

Consommation totale si 20 % des logements en France utilisent une guirlande lumineuse (soit 7,44 millions de logements)

9 762,77 MWh

23 906,21 MWh

Soit l’équivalent de la production d’un réacteur nucléaire de palier CP pendant :

10 h 51

26 h 34

Dans les deux cas, leur coût d’utilisation total sur la période des fêtes est bien inférieur à 1 euro. Il n’est donc pas indispensable de remplacer vos vieilles guirlandes à incandescence, si elles fonctionnent toujours, par un modèle à LEDS, sauf pour des raisons de sécurité. En effet, en générant plus de chaleur que des LEDS, les ampoules à incandescence ont un risque un peu plus élevé d’incendie, notamment au contact de certaines décorations et flocages appliqués sur les sapins.

Nous avons également estimé la consommation des deux guirlandes à grande échelle. En se basant sur un taux d’équipement en illuminations de 20 % du total des logements français, soit 7,44 millions de logements, la différence est bien plus significative. Alors que la guirlande LED impliquerait une hausse de la consommation de 9 763 MWh durant les fêtes, la guirlande à incandescence atteindrait 23 906 MWh. Pour générer autant d’électricité, il faudrait mobiliser un réacteur nucléaire de palier CP (900 MWe) pendant près de 11 h pour la première, contre plus de 26 heures pour la seconde.

Mobiliser une petite centrale hydroélectrique

L’appel de puissance est estimé à 54,2 MW pour les LEDS, mais 132,8 MW pour les ampoules rétro. Ce n’est pas grand-chose à l’échelle du réseau national, qui dispose de 87 600 MW de puissance installée pour le nucléaire et l’hydroélectricité à eux seuls. Ces illuminations mobiliseraient toutefois l’équivalent d’une petite centrale hydroélectrique, comme celle de Sainte-Tulle II (55 MW) pour les LEDS ou celle de Sainte-Croix (141 MW) pour les guirlandes à incandescence.

Dans tous les cas, l’impact des guirlandes de Noël est très faible et ne pourrait motiver aucune restriction sérieuse pour raisons environnementales ou d’économie d’énergie. Profitez-en !

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Prix de l’électricité : et si l’on supprimait l’option base au profit des heures creuses ?

En offrant un prix de l’électricité fixe quel que soit l’horaire de la journée, l’option base n’incite pas les abonnés à décaler leur consommation aux moments où le réseau est le moins sollicité. L’option heures pleines / heures creuses censée récompenser les utilisateurs qui font cet effort, n’est plus aussi avantageuse qu’auparavant. Et si l’on supprimait purement et simplement l’option base pour créer une vraie incitation chez tous les consommateurs d’électricité, sans les pénaliser ?

Avez-vous déjà observé la courbe de consommation nationale d’électricité ? Elle fluctue brutalement, en s’effondrant la nuit puis en décrivant des pics en milieu et fin de journée. Les centrales électriques jouent donc aux équilibristes, afin que la quantité d’électricité produite soit toujours égale à celle consommée. Ce mode de fonctionnement ne permet pas d’exploiter au mieux le potentiel de celles qui génèrent l’électricité la moins carbonée, comme les centrales nucléaires et solaires.

La nuit, les réacteurs nucléaires réduisent leur puissance alors qu’ils pourraient fonctionner à plein régime 24h/24 sans impact majeur sur leur consommation de combustible. Le jour, du printemps à l’automne, les centrales solaires voient parfois leur production bridée faute de débouchés. Enfin, ce sont les centrales hydroélectriques, mais également celles au gaz fossile, au fioul et au charbon qui sont mises à contribution pour réagir rapidement aux fluctuations de la consommation nationale. Si les premières sont bas-carbone, une grande part utilisent un stock d’eau qui gagne à être économisé.

Stocker l’électricité, l’échanger avec les pays voisins et décaler ses consommations

Un gaspillage auquel il est pourtant possible de remédier. Si le stockage d’énergie de grande ampleur comme les stations de pompage-turbinage (STEP) et batteries représente un moyen efficace, il nécessite des investissements colossaux et beaucoup de volonté politique. Les échanges d’électricité avec les pays voisins permettent aussi d’exporter efficacement les excédents et d’importer en cas de déficit, mais questionnent notre souveraineté énergétique, en plus d’exiger également de grands investissements dans les lignes transfrontalières. Reste la flexibilité : inciter les consommateurs à « lisser » la courbe de consommation nationale, en reportant la mise en marche d’appareils énergivores aux moments les plus adaptés. Une flexibilité idéalement non punitive.

Exemple d’un jour où la production d’électricité solaire est écrêtée faute de consommation / Image : RE.

En France, les particuliers en sont timidement incités à travers l’option heures pleines / heures creuses proposée sur chaque contrat de fourniture d’électricité. Elle s’oppose à l’option base, qui, elle, offre un tarif de l’électricité immobile, quelle que soit l’heure de la journée. Toutefois, l’option heures pleines / heures creuses souffre actuellement d’un manque d’attractivité, car elle impose un prix d’abonnement plus élevé et un tarif du kilowattheure en heures pleines plus couteux qu’en option base. Deux inconvénients pour accéder à un maigre avantage : un prix du kilowattheure durant les huit heures creuses quotidiennes 17,8 % moins cher qu’en base.

Écart de prix par rapport à l’option base

kWh en heures pleines

+ 7,3 %

kWh en heures creuses

– 17,8 %

Abonnement annuel HP/HC 9 kVA

+5,1 %

Les heures creuses actuelles, avantageuses seulement si l’on possède un ballon d’eau chaude classique

Pour économiser significativement avec l’option heures pleines / heures creuses, il est donc indispensable de reporter au moins 60 % de sa consommation totale durant les plages d’heures creuses. Ces huit heures quotidiennes à prix relativement bas sont généralement placées entre 22 h et 6 h du matin, mais elles peuvent varier d’un abonné à l’autre. Il n’est donc pas toujours possible de connaître à l’avance les plages d’heures creuses qui nous seront attribuées à la souscription d’un contrat HP/HC.

Cette option est surtout avantageuse pour les utilisateurs de ballon d’eau chaude électrique classique « à accumulation ». Cet appareil extrêmement gourmand en énergie peut facilement être configuré pour se déclencher automatiquement durant les heures creuses. Comme il représente une part importante de la consommation totale d’un foyer, planifier son démarrage sur cette plage tarifaire permet parfois de la rentabiliser sans contraintes. L’intérêt de l’option HP/HC s’évanouit dès lors que l’on chauffe son eau par un autre moyen (ballon d’eau chaude thermodynamique, chaudière, réseau central…), ou que l’on consomme peu d’eau chaude sanitaire.

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Pourquoi l’option base n’est pas pertinente

Ainsi, l’option base est souvent plébiscitée par les foyers, d’autant plus s’ils se chauffent à l’électricité (radiateurs ou pompe à chaleur, à l’exception des rares et couteux radiateurs à accumulation capables de stocker la chaleur durant les heures creuses). Avec l’option base, ces foyers se retrouvent sans aucune incitation à lisser leur consommation. Le prix de l’électricité est identique, même s’ils lancent la pyrolyse de leur four électrique en même temps que la recharge de leur voiture électrique, un cycle de lave-linge et de lave-vaisselle un soir d’hiver glacial à 19h30. Pile au moment où le réseau électrique national sue à grandes gouttes pour maintenir l’équilibre, en activant les coûteuses et polluantes centrales thermiques et en important de l’électricité potentiellement très carbonée de pays voisins.

Du printemps à l’automne, l’option base n’incite pas non plus les consommateurs à exploiter le pic de production des centrales solaires. L’électricité y est pourtant bas-carbone en plus d’être terriblement bon marché, voire gratuite. Supprimer purement et simplement l’option base pourrait donc être une solution afin de créer une « tradition », un réflexe ancré chez tous les consommateurs d’électricité. Aujourd’hui, seuls les très gros consommateurs ayant souscrit à une puissance supérieure à 15 kVA sont bannis de l’option base. Mais cela représente une faible part des ménages.

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Réfléchir à une nouvelle formule pour les heures creuses ?

Concrètement, l’option base serait remplacée par une nouvelle formule de l’option heures pleines / heures creuses, où le prix de l’abonnement serait identique à l’option base, tout comme le prix du kilowattheure en heures pleines. Le tarif du kilowattheure en heures creuses pourrait être maintenu au niveau actuel. Six mois par an, d’avril à septembre, une plage d’heures creuses méridienne serait ajoutée, en plus de l’habituelle plage nocturne.

Il s’agit d’une forme d’incitation efficace à décaler ses usages, sans risques ni contraintes, que l’on peut retrouver ailleurs dans le monde, comme au Québec. Chaque consommateur aurait tout à gagner à programmer le démarrage de ses appareils en heures creuses, sans être pénalisé s’il ne le fait pas. Particulièrement dans le contexte actuel de perte de pouvoir d’achat, il est probable qu’une grande part des ménages adopterait le réflexe. Les pouvoirs publics n’auraient plus à demander aux foyers de faire un effort l’hiver sans aucune contrepartie.

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