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Ce projet europĂ©en veut faire des rĂ©seaux d’eau une vaste centrale Ă©lectrique

Sera-t-il possible, un jour, de produire de l’électricitĂ© Ă  partir de n’importe quel cours d’eau, de n’importe quel rĂ©seau d’eau potable ? C’est la question Ă  laquelle essaient de rĂ©pondre les Ă©quipes du projet europĂ©en H-Hope. Les premiers rĂ©sultats sont prometteurs, mais la route est encore longue avant l’exploitation de cette ressource. 

Comment rĂ©colter l’énergie qui se rĂ©pand dans les rĂ©seaux d’eau sous forme de vibration ? C’est, en rĂ©sumĂ©, la question que se posent les Ă©quipes du projet europĂ©en H-Hope. Ce projet part d’un constat simple : il existe une importante quantitĂ© d’énergie non valorisĂ©e Ă  travers les rĂ©seaux d’eau potables et d’eaux usĂ©es, mais Ă©galement les cours d’eau ouverts ou encore les canaux. Dans un contexte d’optimisation permanente de l’impact environnemental, la rĂ©cupĂ©ration de cette Ă©nergie pourrait faire sens, et rendre plus accessible l’hydroĂ©lectricitĂ©. Aujourd’hui, celle-ci nĂ©cessite gĂ©nĂ©ralement des investissements financiers importants, ce qui freine son dĂ©veloppement.

Avec ee projet H-Hope, l’objectif est donc de trouver un moyen de capter l’énergie gĂ©nĂ©rĂ©e par les vibrations induites par les vortex dans les flux hydrauliques. Pour l’heure, les Ă©quipes du projet sont parvenues Ă  mettre au point des systĂšmes de rĂ©cupĂ©ration d’énergie capable d’alimentation des capteurs IoT (Internet of Things), capables de donner des informations en temps rĂ©el sur l’état des rĂ©seaux d’eau potable et d’assainissement.

Une plateforme de e-learning pour partager les avancées

L’une des particularitĂ©s du projet tient Ă  sa plateforme de e-learning, qui donne accĂšs Ă  toutes les avancĂ©es des recherches de maniĂšre libre et gratuite. On y trouve mĂȘme les fichiers d’impression 3D d’un appareil de mesure du courant ou du prototype de rĂ©cupĂ©ration d’énergie de H-Hope. Si vous avez une imprimante 3D et quelques connaissances en Ă©lectronique, Ă  vous de jouer !

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La petite hydraulique, un milieu difficile Ă  dompter

Mais la route est encore longue, pour atteindre la commercialisation de procĂ©dĂ©s efficaces de production d’énergie de la petite hydraulique. MalgrĂ© tout, cette derniĂšre est de plus en plus Ă©tudiĂ©e pour son potentiel en matiĂšre de production d’énergie. Selon une rĂ©cente Ă©tude, depuis 2018, les publications sur le sujet ont littĂ©ralement explosĂ© Ă  travers le monde, et en particulier en Chine. NĂ©anmoins, aucune technologie ne fait consensus Ă  l’heure actuelle.

La rĂ©cupĂ©ration d’énergie vibratoire, comme le propose H-Hope est une piste prometteuse, Ă©galement explorĂ©e par le projet amĂ©ricain VIVACE (Vortex Induced Vibration Aquatic Clean Energy), mais la commercialisation d’appareils de production d’énergie est encore lointaine. Il est d’ailleurs difficile de savoir quel type de rendement il serait possible d’obtenir avec ce type d’équipements.

En revanche, les micro-turbines installĂ©es dans les canalisations d’eau potable sont d’ores et dĂ©jĂ  utilisĂ©es. On en trouve plusieurs exemples en France. Ces turbines utilisent la pression excessive de certains rĂ©seaux pour en faire de l’électricitĂ©.

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Cette centrale hydroélectrique sous la Mer de Glace est menacée par le réchauffement climatique

La mer de glace fond de plus en plus vite Ă  mesure que le changement climatique s’accĂ©lĂšre. EDF, qui turbine l’eau de fonte du glacier de Chamonix, doit adapter ses captages Ă  cause des sĂ©diments de la fonte.

À Chamonix-Mont-Blanc, la Mer de Glace, plus grand glacier français, ne cesse de reculer. Depuis 1995, elle a perdu environ un kilomĂštre, un symbole alarmant du rĂ©chauffement climatique​. Pourtant, sous cette Ă©tendue de glace en sursis, une centrale hydroĂ©lectrique unique en son genre continue de fonctionner, exploitant l’eau issue de la fonte du glacier pour produire de l’électricitĂ©.

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Une centrale sous-glaciaire menacée

Depuis les annĂ©es 1970, EDF exploite un captage souterrain sous la Mer de Glace. L’eau de fonte s’engouffre dans un rĂ©seau de galeries souterraines, descend Ă  1 075 mĂštres d’altitude et alimente la centrale des Bois, qui produit chaque annĂ©e l’équivalent de la consommation domestique d’une ville de 50 000 habitants​. Mais la fonte rapide du glacier entraĂźne une accumulation croissante de roches et de dĂ©bris qui menacent de bloquer le captage actuel​.

« Nous avons une incertitude sur le moment oĂč le captage se bouchera », explique Guillaume Marchal, chef du projet de reconfiguration des captages, Ă  nos confrĂšres des Échos. Initialement prĂ©vu pour 2030, ce scĂ©nario est dĂ©sormais avancĂ© Ă  2025​. Pour Ă©viter une interruption de production, EDF a rĂ©habilitĂ© un ancien captage Ă  1 520 mĂštres d’altitude, transformĂ© en captage de surface protĂ©gĂ© par des grilles​.

L’adaptation de l’installation reprĂ©sente un dĂ©fi logistique et financier. Les travaux ont nĂ©cessitĂ© le creusement de nouvelles galeries et l’installation de dispositifs de filtration pour prĂ©server les Ă©quipements de l’usure accĂ©lĂ©rĂ©e provoquĂ©e par les sĂ©diments charriĂ©s par l’eau​. Ce chantier, d’un coĂ»t de trois millions d’euros, doit permettre une transition vers le nouveau captage sans interruption de la production​.

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La mer de glace devrait exister au moins jusqu’en 2100

La Mer de Glace, longue de sept kilomĂštres et Ă©paisse de 200 mĂštres, demeure imposante, mais son avenir est incertain. Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), mĂȘme dans les scĂ©narios les plus pessimistes, elle sera encore en glace jusqu’en 2100​. Pourtant, la diminution de son Ă©paisseur et la hausse des tempĂ©ratures accĂ©lĂšrent un processus qui pourrait bouleverser le paysage alpin dans les dĂ©cennies Ă  venir.

Chaque annĂ©e, des milliers de skieurs et randonneurs foulent la Mer de Glace, souvent inconscients de l’infrastructure cachĂ©e sous leurs pieds et des enjeux qu’elle incarne. Elle est Ă  la fois un tĂ©moin du changement climatique et un acteur de la transition Ă©nergĂ©tique, qui illustre le besoin d’adapter notre production d’énergie au changement climatique.

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