Vue lecture

Rendez-nous nos boutons !

Cette dépêche fait suite à celle sur les interfaces temps réel ainsi qu’a celle sur l’informatique sans écran. C’est une dépêche de réac qui se plaint que c’était bien mieux avant et qu’on ferait bien d’écouter les anciens un peu plus.

Sommaire

C’est une note du blog de ploum qui m’a fait réaliser que l’on a besoin de remettre des boutons, des touches, des joysticks, des potentiomètres linéaires et autres boules de pointage (trackball), souris (boutons et molette), manettes… sur nos ordinateurs, télés, ordiphones, bagnoles et autres mixeurs à soupe mouchard. C’est urgent à l’heure où même nos guitares sont menacées par les écrans tactiles. Bref, une bonne interface Humain/Machine passe par un retour tactile de nos actions : on veut des boutons !

ChatGpt refuse de dessiner les ados boutonneux

Figure 1 - Refus catégorique de ChatGPT. Peut-être que « Dessine moi un adolescent avec plein de moutons » aurait été mieux accepté. Big Data implique Big Culture, non ?

Retour vers le futur boutonneux

Avant de râler et de déclencher la Guerre des boutons, interrogeons-nous sur ces objets du quotidien. On est sérieux à nôtre âge, on n’a plus dix-sept ans.

Si on considère les touches des claviers d’instruments de musique comme les ancêtres du bouton, alors on peut remonter jusqu’à l’Antiquité et aux premiers orgues : l’hydraule, orgue où l’air est mis sous pression par une chute d’eau, date en effet du IIIe siècle avant notre ère (Ctésibios d’Alexandrie). C’est aussi le premier instrument à clavier. Ses touches avaient probablement des mécanismes très simples et il n’y avait pas de touches blanches et noires, comme dans cette reconstitution d’un orgue antique (avec même le son dans la vidéo). Vers 320-322 de notre ère, Claudien écrit un poème contenant ces vers :

« Qu’un autre enfantant, par une légère pression, des sons au loin retentissant, modère les mille voix de mille tuyaux d’airain, les fasse tonner sous ses doigts errants, et d’une onde profondément agitée par le jeu du levier, tire d’harmonieuses modulations. » (Panégyrique sur le consulat de Flavius Mallius Theodorus)

Reconstitution d’un orgue romainFigure 2 - Reconstitution d’un orgue romain. [Source : Wikimedia, domaine public]

On trouve déjà dans cette description le constat qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour déclencher des tâches mobilisant une grande puissance. Seize siècles plus tard, en pleine guerre froide et deux ans après la crise des missiles de Cuba, le jeune Bob Dylan (22 ans) chante dans With God On Our Side (The Times They Are A-Changin’, 1964) :

One push of the button
And a shot the world wide

USS Growler launch controlFigure 3 - Tableau de bord des missiles de croisière nucléaires du sous-marin USS Growler (1958-1964). [Source : Wikimedia, licence : CC-BY-SA par Flintmichigan]

C’est en fait dans les deux dernières décennies du XIXe siècle, avec la diffusion de l’électricité dans les villes, que se produit la grande éruption des boutons. Nous avons bien sûr oublié à quel point c’était magique à l’époque ! Mais on s’inquiète aussi rapidement de l’avènement d’une humanité presse-bouton :

Plotnick cite un éducateur et activiste de 1916 déplorant que le fait d’appuyer sur un bouton « semble nous décharger de toute nécessité de se sentir responsable quant à ce qui se passe derrière le bouton ».

Les récits d’anticipation s’en emparent. Par exemple, Edward Morgan Forster publie en 1909 une nouvelle intitulée The Machine Stops (La Machine s’arrête) dans laquelle les êtres humains vivent sous terre isolés chacun dans une pièce, quasiment sans contact physique, la Machine satisfaisant tous leurs besoins :

Puis elle activa la lumière, et la vue de sa chambre, inondée de lumière et constellée de boutons électriques, la revigora. Il y avait des boutons et des interrupteurs partout - des boutons pour demander de la nourriture, de la musique, des vêtements. Il y avait le bouton du bain chaud, qui faisait surgir du sol une cuve en (faux) marbre, remplie à ras bord d’un liquide chaud et désodorisé. Il y avait le bouton du bain froid. Il y avait le bouton qui produisait de la littérature. Et il y avait bien sûr les boutons qui lui permettaient de communiquer avec ses amis. La chambre, bien que ne contenant rien, était connectée avec tout ce qui lui importait dans le monde. (Version originale en ligne sur The Project Gutenberg et version française éditée par l’échappée)

C’était mieux avant ! (On était jeune)

Tout râleur qui tient à sa crédibilité se doit de râler en connaissance de cause. On n’ira donc pas jusqu’à prétendre que c’était mieux sans bouton et on se contentera de notre vécu : c’était mieux avant quand il y avait de vrais boutons ! Qu’on pouvait pressurer et qui faisaient de vrais sons, « des clip, crap, des bang, des vlop et des zip », qui résistaient, qui vibraient, qui glissaient ! Bref, qui nous donnaient des sensations.

Hard Rock Cafe Florence - Touchscreen with The Doors quoteFigure 4 - Malgré cet appel touchant, les portes de la perception semblent désormais presque fermées. Le monde est devenu plat et lisse ; les êtres humains se sont enfermés dans leur caverne numérique. [Source : Wikimedia, licence : CC-BY par SunOfErat]

Bien que la technologie des écrans tactiles soit assez ancienne, c’est surtout l’envolée des ventes de smartphones et tablettes autour de 2010 qui va propager les interfaces tactiles à d’autres objets du quotidien : des appareils électroménagers jusqu’aux voitures, pour le meilleur et pour le pire. Probablement parce qu’un écran tactile avec des menus permet de remplacer de nombreux boutons et aussi par effet de mode (ça fait moderne, en attendant les interfaces cérébrales). Dans nos interfaces graphiques, telles que GTK, on retrouve des ersatz de boutons : interrupteurs On/Off, boutons radio (quand on presse sur l’un, l’autre ressort), commutateurs (switches), etc. Mais tout ça manque de relief !

Sur les lecteurs de K7, on pouvait avoir des boutons poussoir qui remettaient à zéro le compteur (mécanique). Et également des boutons qu’on poussait vers le bas et qui restaient bloqués (lecture) ou non (éjection). Press the Eject and Give Me the Tape est par exemple le titre d’un album live du groupe britannique Bauhaus sorti en 1982.

RadioShack CTR-119Figure 5 - Un magnétophone : appuie sur Eject et file-moi la K7 ! [Source : Wikimedia, domaine public]

Sur une chaîne Hi-Fi, on trouve de bons gros boutons cylindriques que l’on peut prendre à pleine main. Ils peuvent être continus (par exemple pour le volume), c’est-à-dire que ce sont des potentiomètres rotatifs, ou à crans (par exemple pour sélectionner une source). Ces gros boutons ont été longtemps également utilisés pour sélectionner les fréquences des stations de radio et ils faisaient bouger un curseur au-dessus des graduations. Sur nos chaînes, on peut aussi avoir des boutons de type manette, avec deux positions ou plus. Sur les radio-K7 on pouvait également rencontrer des potentiomètres linéaires pour régler le volume ou la tonalité. On les utilise aussi sur les égaliseurs, comme ci-dessous.

Sharp CD-S400 Hi-Fi system, ca. 1993Figure 6 - Une éruption de boutons divers et variés, sensations garanties [source : Wikimedia, licence : CC0].

Dans la suite de cette dépêche, on va surtout évoquer les boutons poussoir (qu’ils restent bloqués ou non) car ce sont ceux que l’on rencontre le plus dans les interfaces tactiles. Mais le discours serait similaire pour les autres types de boutons.

Ça change quoi ? Un bouton c’est un bouton, non ?

Le problème de l’écran tactile, c’est que c’est l’écran qui est tactile, qui touche, qui sent notre doigt. Le doigt, quant à lui, sent juste qu’il a touché une surface, mais il ne sait pas s’il est au bon endroit. L’écran est soi-disant tactile, mais c’est avant tout un écran, ce qui implique la vue. Lorsque l’on touche le bouton avec son doigt, on le cache. Pour savoir s’il on a bien appuyé sur le bouton il faut donc retirer son doigt et regarder à nouveau si le bouton virtuel a changé d’état.

Du point de vue de l’utilisateur, on a donc plutôt affaire à des « boutons visuels » plutôt qu’à un « écran tactile ». Tout au plus l’émission d’un clic électronique ou d’une vibration non localisée confirmera qu’on a appuyé sur un bouton (parmi d’autres).

Avec de vrais boutons, c’est du 3D. Si on a mémorisé leur disposition, on peut s’en sortir sans la vue, uniquement au toucher. Intéressant quand on conduit par exemple, les doigts se promènent par exemple sur les six boutons pour choisir la station de radio et trouvent sans problème le troisième bouton. Une personne aveugle sera bien démunie face à un écran tactile. Un bouton mécanique est quant à lui vraiment tactile, c’est-à-dire que les doigts le sentent : le toucher prédomine alors sur la vision. D’ailleurs en français, les « boutons » d’un clavier, qu’il soit musical ou informatique, s’appellent des touches.

On peut aussi noter que les vrais boutons sont généralement en nombre limité (car ça prend de la place et ça coûte). Ils permettent donc d’effectuer les actions les plus courantes. Les écrans permettent de créer des menus, pour des choix plus complexes. Mais cela peut être redoutable pour certaines personnes âgées, qui n’ont pas été habituées à ces technologies, ou dont les fonctions cérébrales déclinent. Ne parlons même pas des mises à jours logiciels incessantes qui changent l’aspect et la disposition des menus.
Le pire étant le manque de performance (c'est rarement temps réel) qui nous force souvent à ré-apppuyer pour se retrouver avec un comportement que l'on avait pas prévu quand ça se débloque.

Autre problème, on a parfois besoin de protéger ses doigts avec des gants, qu’il fasse froid ou qu’on soit en train de faire une activité dangereuse pour les mains. Un bon vieux bouton reste généralement utilisable. Même avec des moufles, on pourra encore y arriver si les boutons ne sont pas trop rapprochés !

Technician mounting glove on Hoshides EMU during SSATA traning for Expedition 32Figure 7 - Parfois on doit travailler avec des gants, ce qui entraîne une perte au niveau tactile. Il y a vraiment là de quoi faire la moue. [Source : Wikimedia, domaine public]

Revenons sur le son. Les boutons sur lesquels on appuie émettent souvent un son qui constitue un retour sensoriel supplémentaire qui nous indique si nous les avons correctement enfoncés. Au point que l’on parle de « cliquer » sur le bouton d’une souris plutôt que d’appuyer dessus. On a donc à la fois un retour tactile (une certaine résistance ou vibration) et un retour sonore, en plus de l’éventuel retour visuel si on regarde le bouton.

Avec un écran dit tactile, le retour tactile est justement bien maigre, on ne fait qu’effleurer les choses : la pression exercée importe peu, la résistance opposée par l’écran sera la même si j’appuie sur le soit-disant bouton ou à côté ! Et le vibreur de mon téléphone fera vibrer tout le téléphone au lieu de ne faire vibrer que l’endroit où j’ai appuyé. Triste topique…

Le patch de Colombia

Les constructeurs d'ordiphone s'échinent à virer les boutons de leurs appareils ? Qu'à cela ne tienne, des étudiants de l'Université de Colombia proposent une coque pour en remettre !

Sans aucune connexion électrique, ces étudiants proposent de faire vibrer le téléphone au moyen de clapet et ressort et de les détecter en utilisant l'accéléromètre.

Coque_Boutons_Colombia

Le type de vibration reçue permet à un logiciel de traitement du signal de détecter le type de bouton actionné et ainsi récupérer la fonctionnalité perdue.

C'est intéressant, mais pourquoi ne pas tout simplement nous rendre nos boutons !

L’urgence ergonomique

Nous savons bien que les temps changent, mais il ne faut pas céder à la mode sans raison. L’écran tactile peut être adapté à certaines machines ou situations et pas à d’autres. Faut-il vraiment « être absolument moderne », juste pour le plaisir ? Non, il faut être absolument ergonomique. Alors, si vous ne voulez pas vous faire appeler Arthur, rendez-nous nos bons vieux boutons là où ils sont parfaitement adaptés à nos besoins ! Rouvrons les portes de la perception !

RimbaudFigure 8 - Un adolescent peut aussi avoir des boutons au niveau de son gilet. De plus, en voilà un qui ne sourit pas et n’a pas l’air niais. Ce qui finalement justifie peut-être le refus de ChatGPT en haut de cette dépêche. [Source : Wikimedia, Étienne Carjat (1871), domaine public]

Bibliographie

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20 ans de Fedora-fr : deuxième entretien avec Remi empaqueteurs de paquets RPM

Dans le cadre des 20 ans de Fedora-fr (et du Projet Fedora en lui-même), nous – Charles-Antoine Couret (Renault) et Nicolas Berrehouc (Nicosss) – avons souhaité poser des questions à des contributeurs francophones du Projet Fedora et de Fedora-fr.

Grâce à la diversité des profils, cela permet de voir le fonctionnement du Projet Fedora sous différents angles pour voir le projet au-delà de la distribution mais aussi comment il est organisé et conçu. Notons que sur certains points, certaines remarques restent d’application pour d’autres distributions.

N’oublions pas que le Projet Fedora reste un projet mondial et un travail d’équipe ce que ces entretiens ne permettent pas forcément de refléter. Mais la communauté francophone a la chance d’avoir suffisamment de contributeurs de qualité pour permettre d’avoir un aperçu de beaucoup de sous projets de la distribution.

Chaque semaine un nouvel entretien sera publié sur le forum Fedora-fr.org, LinuxFr.org et le blog de Renault.

L’entretien du jour concerne Remi Collet (pseudo remi), empaqueteur du Projet Fedora en particulier concernant l’écosystème PHP.

    Sommaire

    Peux-tu présenter brièvement ton parcours ?

    40 ans, c’est long !

    J’ai découvert l’informatique à une époque préhistorique où l’on travaillait sur des terminaux (texte) connectés à de gros systèmes avec des langages oubliés (Cobol…). Ensuite j’ai eu la chance de voir les choses changer.

    Travaillant pendant 20 ans dans une grande administration française, et parallèlement dans une université à la gestion du matériel pédagogique. J’ai vu arriver les ordinateurs personnels, les premiers réseaux locaux, GNU, Linux, Windows, Internet… Rapidement à l’université (veille technologique) et progressivement dans le monde professionnel. Les solutions OpenSource ont toujours été au cœur de mon activité, et la contribution un but personnel.

    Au départ développeur, je suis aussi devenu administrateur système et réseau.

    Je travaille désormais chez Red Hat comme développeur, principalement chargé de PHP.

    Peux-tu présenter brièvement tes contributions au Projet Fedora ?

    Lorsque j’ai migré mon ordinateur personnel sous Linux il y a plus de 20 ans, j’ai passé beaucoup de temps sur les forums, pour apprendre des autres et aider les nouveaux.
    Cela a été très formateur.

    Ensuite je me suis investi dans la maintenance de paquets RPM pour mes besoins et pour partager. Et je me suis concentré sur le monde PHP.

    Qu’est-ce qui fait que tu es venu sur Fedora et que tu y es resté ?

    J’ai commencé avec Red Hat Linux 5 (1997), qui est devenu Fedora Core, puis Fedora. Au départ c’est le hasard d’un serveur livré avec un CD. Et depuis j’ai toujours été fidèle à l’une des premières distributions majeures.

    Pourquoi contribuer à Fedora en particulier ?

    Parce que c’est “la” distribution où les choses changent.

    Peux-tu préciser les éléments qui confirment cela de ton point de vue ?

    L’exemple le plus marquant est sans doute “systemd” qui a provoqué lors de sa sortie un débat technique très vif, mais qui est désormais sur toutes les distributions (ou presque).

    Contribues-tu à d’autres Logiciels Libres ? Si oui, lesquels et comment ?

    Principalement PHP et de nombreux projets autour (extensions, bibliothèques, applications…).

    Utilises-tu Fedora dans un contexte professionnel ? Et pourquoi ?

    Oui, depuis 1997 avec l’installation d’un serveur d’accès à Internet. Et aujourd’hui sur tous mes serveurs et postes de travail.

    Tu as été recruté par Red Hat alors que tu étais déjà dans la communauté de Fedora, comment cela s’est passé ?

    Depuis la fusion de Fedora Core + extras (2007), j’étais devenu le mainteneur du paquet PHP. Donc quand Red Hat a cherché à recruter un mainteneur spécifique pour PHP (2012), j’étais le mieux placé.

    Ils t’ont contacté ou tu as postulé ?

    Ils m’ont contacté (cooptation), ce qui tombait bien puisque je cherchais un nouvel emploi.

    Est-ce que la contribution à Fedora a été un élément déterminant dans le processus ?

    Clairement oui, ainsi que mon implication dans PHP, en amont.

    Est-ce que tes contributions dans Fedora se font entièrement dans le cadre de ton travail ? Si non, pourquoi ?

    Non.
    Je contribuais au Projet Fedora avant de rejoindre Red Hat, et si j’ai la chance de pratiquer ma passion (l’OpenSource) dans mon travail, je continue aussi en dehors. Ma position m’a aussi permis d’augmenter mes contributions sur les autres projets.

    Par contre, aujourd’hui je cherche à maintenir un équilibre afin de garder une vie privée et sociale saine.

    Est-ce que être employé Red Hat te donne d’autres droits ou opportunités au sein du Projet Fedora ?

    Non (en dehors du temps), et heureusement. Fedora est avant tout un projet communautaire.

    Tu es actif au sein de SIG PHP, quel est le rôle de cette équipe de travail et de ton activité dans cette équipe ?

    Ce groupe n’a jamais été très actif, et je suis désormais pratiquement seul.

    Tu es également contributeur au sein du projet PHP lui-même, quelle est la nature de ton travail pour ce projet ?

    Je contribue régulièrement au code, surtout sur des corrections de défauts rapportés par les utilisateurs de mon dépôt, de Fedora ou de RHEL. Je maintiens aussi quelques extensions (zip, mailparse, rpminfo…). Je participe aussi activement au processus de publication des nouvelles versions (QA avant annonce).

    Quels bénéfices retires-tu de travailler sur les deux aspects du projet PHP à savoir upstream mais aussi sur la conception de ces paquets ?

    Il me semble indispensable de communiquer entre l’amont (le projet PHP) et l’aval (le Projet Fedora). Être impliqué dans les 2 projets simplifie énormément les choses. Et évidement, il est plus facile de faire évoluer un projet lorsqu’on y contribue activement.

    Quelles simplifications cela comporte plus en détail selon toi ?

    Lorsqu’un utilisateur de Fedora (ou de mon dépôt) signale un bug, il est plus simple de le corriger en étant contributeur, soit directement, soit par le dialogue avec les autres développeurs.

    De même pour les évolutions de la distribution qui peuvent avoir un impact sur PHP (exemple: l’intégration à systemd).

    Et la réciproque est vraie pour les évolutions du projet qui peuvent affecter la distribution (exemple: la suppression d’extension ou l’ajout de nouvelles fonctionnalités nécessitant de nouveaux outils).

    Être actif dans une communauté permet d’être connu et reconnu et donc d’être écouté.

    Tu as aussi l’un des dépôts externes les plus populaires et actifs de Fedora centré sur PHP, pourquoi as-tu créé ce dépôt ? Pourquoi tu continues à l’alimenter alors que le projet Fedora fourni déjà PHP ?

    Ce dépôt existe depuis 2005 et me permettait de partager mon travail avant de contribuer à Fedora.

    Aujourd’hui c’est là que je prépare les évolutions avant qu’elles soient intégrées dans Fedora (puis dans CentOS Stream, puis dans RHEL). Par exemple PHP 8.3 présent dans Fedora 40 était dans mon dépôt depuis presque 1 an (Juin 2023, version 8.3.0alpha1)

    Alors que Fedora fournit une seule version de PHP et une cinquantaine d’extensions, mon dépôt propose 5 versions (même 10 pour EL), ~150 extensions et 2 modes d’installation.

    Pourquoi ne pas utiliser le système de COPR pour ce travail ?

    Copr est très intéressant pour les petits projets. Dans mon cas, ce sont des milliers de paquets. Et Copr n’est pas adapté pour les modules, ni pour les quelques paquets non libres que je maintiens (ex: Oracle).

    Peux-tu expliquer l’importance du mainteneur de paquet dans la distribution ? Quels choix il faut effectuer, les difficultés techniques rencontrées, etc.

    C’est celui qui essai de coordonner les projets amont / aval et les utilisateurs en essayant de satisfaire des besoins parfois incompatibles de stabilité, de compatibilité, d’innovation.

    Les “Modules” de Fedora étaient censés être un pilier de Fedora.next pour fournir différentes versions des piles technologiques, comme PHP, pour une version donnée de Fedora. Maintenant que c’est abandonné, peux-tu expliquer les raisons derrière cet échec ? Pour un empaqueteur, quelles ont été les difficultés derrière ?

    https://blog.remirepo.net/post/2024/03/29/DNF-5-and-Modularity. Je retiendrais que ce projet répondait avant tout à un besoin de distribution entreprise qui n’est pas vraiment utile à Fedora avec un cycle de version très rapide (6 mois).

    La complexité du système de construction a peut-être été une raison de son échec.

    Tu as aussi écrit la documentation française pour faire ses propres paquets RPM et tu as aidé de nombreux francophones à réaliser leurs premiers paquets, qu’est-ce qui t’intéresse à guider les débutants dans cette activité ?

    Le partage.
    Accompagner un débutant est toujours passionnant, humainement et techniquement. Cela permet aussi de répondre à des questions qu’on ne se pose pas forcément, et donc de se remettre en cause.

    Les paquets traditionnels ne sont plus l’unique voie d’avoir un logiciel qui tourne sous Fedora. Avec Flatpak, Snap ou des solutions tels que Docker / Podman cela devient possible de s’en affranchir. Comment vois-tu l’évolution des paquets au sein d’une distribution dans Fedora ? Que penses-tu de ces évolutions ?

    Avant on cherchait à créer une distribution cohérente ou chaque composant était partagé et utilisé par les autres (une sorte de Lego).

    Aujourd’hui, et je le regrette, beaucoup ont abandonné cet objectif et beaucoup de projets préfèrent embarquer tous les composants qu’ils utilisent.

    C’est le cas de PHP avec “composer”, de langages comme Rust où la notion de bibliothèques partagées n’existe même plus. Flatpack / Snap n’en sont qu’un développement extrême.

    N’est-ce pas aussi parce que cela résout certaines problématiques liées à la rigidité des paquets qui rendent notamment la cohabitation de versions différentes délicates ou de rendre l’environnement de travail plus modulaire ?

    Je pense que cela ne résout rien. On sait parfaitement installer plusieurs versions d’une bibliothèque simultanément.

    Disons que c’est la solution de facilité, on n’essaie même plus de faire propre. Sans parler des projets qui embarquent des copies modifiées, sans que les modifications soient reversées ou discutées.

    Si tu avais la possibilité de changer quelque chose dans la distribution Fedora ou dans sa manière de fonctionner, qu’est-ce que ce serait ?

    La communauté Fedora est composée de gens passionnés. La passion entraine parfois des positions excessives et des discussions sans consensus possible.
    La communauté des contributeurs a tué de beaux projets, comme les « Softwares Collections » ou les “modules”. Je trouve cela dommage.

    Peux-tu expliquer ce que sont les Software Collections et pourquoi cela n’a pas abouti ? Quelles différences avec les modules notamment ?

    Les Software Collections permettent une méthode standard d’installation de plusieurs versions d’une application sans conflit espace de nom différent, installation sous /opt et sans risque d’altération du système de base.

    Le projet ayant été développé par Red Hat pour les besoins de sa distribution Entreprise il a provoqué un vif débat technique (ex: non respect de la FHS, ce qui a été corrigé par la suite) et a même provoqué l’épuisement et le départ de 2 membres du FPC.

    La complexité d’utilisation (activation de la SCL) a aussi été des raisons de leur détestation.

    Ce besoin étant quasi inexistant pour Fedora, personne n’a eu la force d’améliorer la solution qui a été abandonnée.

    Les modules permettent de fournir plusieurs versions alternatives d’une application, mais sans permettre une installation simultanée. Fonctionnellement c’est comme si chaque version est disponible dans un dépôt différent qu’il suffit d’activer.

    À l’inverse, est-ce qu’il y a quelque chose que tu souhaiterais conserver à tout prix dans la distribution ou le projet en lui-même ?

    La passion justement, qui reste un moteur indispensable. S’il n’y a plus de passion, plus de plaisir, autant arrêter (j’ai abandonné quelques projets pour cela).

    Que penses-tu de la communauté Fedora-fr que ce soit son évolution et sa situation actuelle ? Qu’est-ce que tu améliorerais si tu en avais la possibilité ?

    La communauté Fedora est surtout composée de contributeurs. D’autres distributions ont une communauté d’utilisateurs et sont excellentes pour leur promotion.

    Je n’ai malheureusement pas d’idée magique pour augmenter la communauté Fedora-Fr.

    Je pense aussi que les contributeurs français sont souvent actifs dans la communauté globale (en anglais) plutôt que dans la communauté française.

    Trouves-tu que c’est spécifique à la communauté francophone ?

    Je ne sais pas, je ne connais pas trop les autres communautés, mais je rencontre beaucoup de nationalités différentes dans la communauté anglophone.

    Merci Remi pour ta contribution !

    Conclusion

    Nous espérons que cet entretien vous a permis d’en découvrir un peu plus sur l’empaquetage de Fedora.

    Si vous avez des questions ou que vous souhaitez participer au Projet Fedora ou Fedora-fr, ou simplement l’utiliser et l’installer sur votre machine, n’hésitez pas à en discuter avec nous en commentaire ou sur le forum Fedora-fr.

    À dans 10 jours pour un entretien avec Emmanuel Seyman, ancien président de Borsalinux-fr et actuel empaqueteur dans l’écosystème du langage Perl.

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    Raspberry Pi 5, évolution ou révolution ?

    Les méandres de l'espace de rédaction sont parfois mystérieux. La rédaction de certaines dépêches s'étalent parfois sur de long mois, parfois sans même comprendre pourquoi la dépêche ne part pas vers le stade de la publication. C'est ce qui est arrivé à cette dépêche qui ne suit donc pas autant qu'elle aurait pu l'actualité de la sortie de la nouvelle mouture de la microcarte de la Fondation Raspberry Pi, qui porte le nom très original de Raspberry Pi 5. Cette dépêche - qui nous offre une comparaison de cette nouvelle édition avec son illustre ancêtre ainsi qu'une investigation de ses nouveautés - reste substantielle et il nous a semblé qu'il valait mieux la publier même tardivement plutôt que de la plonger dans l'oubli éternel.

      Sommaire

      Cette dépêche ne traitera pas de l’ensemble de ce que l’on peut faire, la précédente dépêche sur les SoC faite pour la sortie de la Raspberry Pi 4 est toujours d’actualité en ce qui concerne ces sujets.

      Comparaison entre Raspberry Pi 4 et Raspberry Pi 5

      Sorti en 2019, le RPi4 avait fait forte impression—mais quasiment en constante pénurie entre 2020 et 2023, il commençait par accuser le coup par rapport à la concurrence du Rockchip RK3588 (Quad-core Cortex-A76 + Quad-core Cortex-A55).

      Aussi, la Raspberry Pi 5 introduit des avancées significatives par rapport à la Raspberry Pi 4, dont le Tableau 1 présente une synthèse des différences.

      Composants Raspberry Pi 4 Raspberry Pi 5
      SoC Broadcom BCM2711 Broadcom BCM2712
      CPU Quad-core Cortex-A72 (1.8 GHz) Quad-core Cortex-A76 (2.4 GHz)
      GPU VideoCore VI (500 MHz) VideoCore VII (800 MHz)
      Mémoire 1, 2, 4, 8 GB LPDDR4-3200 SDRAM 4, 8 GB LPDDR4X-4267 SDRAM
      Wi-Fi Dual-band 802.11ac Dual-band 802.11ac
      Bluetooth 5.0, BLE 5.0, BLE
      USB 2 USB 3.0, 2 USB 2.0, 1 Type-C port 2 USB 3.0, 2 USB 2.0, 1 Type-C port
      Stockage MicroSD MicroSD (SDR104⟹R/W↗ˣ²) + ligne PCIe pour NVME M.2 SSD
      Ethernet Gigabit Ethernet Gigabit Ethernet
      Puissance Jusqu’à 7.5 W 2 modes : jusqu’à 15 W et jusqu’à 25 W
      Gestion HDMI 2 HDMI 2.0 (1 gérant 4k@60 Hz) 2 HDMI 2.0 (tous les deux gérant 4k@60 Hz)
      Format vidéo H.264 (AVC) H.265 (HEVC)
      PCIe Non 1 lane PCIe pour périphériques haute performance
      Bouton d’alimentation Non Oui

      Tableau 1 : comparatif des Raspberry Pi 4 et 5

      Détail des améliorations de la Raspberry Pi 5

      La Raspberry Pi 5 introduit des avancées significatives par rapport à la Raspberry Pi 4, en particulier avec l’introduction du southbridge RP1. Voici une comparaison détaillée mettant en évidence les principales différences et l’impact du RP1 :

      • Processeur : La Raspberry Pi 5 est équipée d’un CPU ARM Cortex-A76, une amélioration substantielle par rapport au Cortex-A72 trouvé dans la Raspberry Pi 4. Cette mise à niveau fait que la Pi 5 est deux à trois fois plus rapide que son prédécesseur.
      • RAM : La Raspberry Pi 5 utilise de la LPDDR4X-4267 SDRAM, nettement plus rapide que la LPDDR4-3200 SDRAM utilisée dans la Pi 4. Cette amélioration offre plus de bande passante, contribuant à des performances globalement plus rapides.
      • Puissance graphique : La Raspberry Pi 5 dispose d’un GPU VideoCore VII plus puissant, cadencé à 800 MHz et prenant en charge OpenGL ES 3.1 et Vulkan 1.2. C’est une avancée par rapport au GPU VideoCore VI de la Raspberry Pi 4, qui prend en charge OpenGL ES 3.1 et Vulkan 1.0. Le GPU de la Pi 5 comprend également un nouveau processeur de signal d’image pour la gestion des données des caméras.
      • Chip RP1 Southbridge : La puce RP1 est une innovation majeure dans la Raspberry Pi 5. Elle agit comme un southbridge, gérant la plupart des fonctions I/O (entrée/sortie), réduisant ainsi la charge sur le CPU. Cela permet une augmentation de la bande passante I/O, bénéficiant aux dispositifs de stockage, USB et autres périphériques.
      • Vitesse des cartes MicroSD : Le port microSD de la Pi 5 prend en charge le mode haute vitesse HDR 104 avec les cartes microSD UHS-1, offrant des vitesses de lecture de 80-90 Mbps, soit le double de la vitesse de 40-50 Mbps de la Pi 4.
      • Ports USB : Dans la Raspberry Pi 5, chacun des deux ports USB 3.0 dispose d’une bande passante dédiée de 5 Gbps, grâce à la puce RP1. C’est une amélioration par rapport à la Pi 4, où les deux ports USB 3.0 partageaient la bande passante de 5 Gbps.
      • Connecteur PCIe : La Pi 5 inclut un connecteur PCIe (PCI Express), une nouvelle addition répondant à la demande pour des interfaces plus rapides. Cependant, l’interface PCIe de la Pi 5 n’est pas un connecteur M.2 standard ; elle nécessite un câble ruban pour se connecter à un HAT, et le dispositif M.2 se connectera au HAT. Caractéristiques
      • Un bouton marche/arrêt : Eh oui, on est quand même dans le 3ᵉ millénaire ;-)
      • Alimentation : Tout comme la Raspberry Pi 4, la Raspberry Pi 5 utilise un connecteur d’alimentation au format USB Type-C. En revanche, doublement de la puissance oblige, la puissance nécessaire à son fonctionnement passe de 7.5 W à 15 W, il faudra donc une alimentation en 3A minimum pour être tranquille. À noter que si vous souhaitez utiliser des périphériques externes qui consomment beaucoup comme des disques durs ou SSD, il est conseillé d’avoir une alimentation de 25 W (5A). La Raspberry Pi détecte si l’alimentation fournit plus de puissance et passe la limite de consommation USB à 1,6A au lieu de 1,2A.

      Raspberry Pi 5 : Nouveau South Bridge RP1 vs Raspberry Pi 4

      Le RP1 est un contrôleur d’entrée/sortie (I/O) conçu pour le Raspberry Pi 5, représentant le programme d’ingénierie le plus complexe et coûteux entrepris par Raspberry Pi, avec un développement s’étendant sur plus de sept ans et ayant coûté environ 25 millions de dollars. Ce contrôleur est le premier produit phare de Raspberry Pi à utiliser une puce conçue en interne​.

      Architecture du South Bridge RP1

      — Description : Le RP1 est un southbridge de 12×12 mm avec un pas de 0.65 mm en BGA (Ball Grid Array), fournissant la majorité des capacités d’E/S pour la Raspberry Pi 5.
      — Caractéristiques : Il comprend un point de terminaison PCIe 2.0 à 4 voies, un contrôleur Ethernet MAC Gigabit et deux contrôleurs hôtes USB 3.
      — Améliorations : Plus du double de la bande passante USB utilisable par rapport à la Raspberry Pi 4.
      — Documentation RP1 : RP1 Datasheet

      Sources des informations sur le RP1

      — L’article d’Eben Upton pour annoncer le RP1 : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5 (ce court article est accompagné d’une vidéo YT de 35 minutes à ce sujet, mais dont le contenu est reproduit textuellement en suivant un lien)
      — Lien direct vers la vidéo YT : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5

      Impacts du RP1

      Le RP1 constitue une avancée importante, puisque les GPIOs “physiques” de la carte ne sont plus directement reliées aux GPIOs du microprocesseur et de leurs fonctions possibles (SPI/I2C/UART/I2S) attribuées par le fondeur dans le silicium.

      1. Connectivité principale : Le RP1 se connecte à un processeur d’application (AP) via un bus PCIe 2.0 x4, consolidant de nombreux contrôleurs numériques et PHYs analogiques pour les interfaces externes du Raspberry Pi 5​​.
      2. Contrôle du trafic : Le tissu interne du RP1 permet de prioriser le trafic en temps réel de la caméra et de l’affichage sur le trafic non en temps réel de l’USB et de l’Ethernet. Des signaux de qualité de service (QoS) sur le lien PCI Express soutiennent la priorisation dynamique entre le trafic provenant du RP1 et le trafic des maîtres de bus en temps réel et non en temps réel au sein de l’AP​​.
      3. Fonctionnalités supplémentaires : Pour une flexibilité maximale des cas d’utilisation, le RP1 dispose de plusieurs fonctionnalités telles qu’un contrôleur DMA à huit canaux pour les périphériques à basse vitesse, trois PLL intégrées pour la génération d’horloges vidéo et audio indépendantes, un convertisseur analogique-numérique à cinq entrées, 64kB de SRAM partagée, et des générateurs de base temporelle pour le rythme de la DMA ou pour le debouncing des événements GPIO​​​​.
      4. Gestion des contrôleurs de bus : Les modules de régulation intégrés à chaque port de contrôleur de bus permettent de surveiller ou de limiter leur comportement. Ces modules régulent le flux de données selon le nombre de transactions en attente, assurent le respect des limites d’adresses AXI et PCIe, et disposent de compteurs statistiques pour évaluer la qualité de service ou les performances.
      5. Interfaces clés externes : Le RP1 fournit des interfaces externes clés telles que deux contrôleurs XHCI indépendants connectés à un seul PHY USB 3.0 et un seul PHY USB 2.0, deux contrôleurs de caméra MIPI CSI-2 et deux contrôleurs d’affichage MIPI DSI connectés à deux PHY transceivers MIPI DPHY à 4 voies partagées, et un contrôleur d’accès média (MAC) intégré pour l’Ethernet Gigabit​​​​.
      6. Compatibilité et évolution : Le RP1 maintient la compatibilité avec la gamme de fonctions offerte sur le Raspberry Pi 4 Model B, tout en permettant une évolution vers des processus de géométrie réduite, sans avoir à reproduire tous les éléments analogiques du système. Cela pourrait permettre à changer plus facilement de fournisseur de SoC.

      Évolution des performances

      Afin de permettre de mieux visualiser les évolutions des performances Alasdair Allan a fait un benchmark complet dont certains éléments sont repris ici.

      Tout d’abord une analyse des performances du CPU avec geekbench. Les Figures 1 et 2 montrent une augmentation des performances en single core d’approximativement 2.2x,
      performances single core

      Figure 1. : Comparaison des performances single core entre RPi4 et 5
      performances multi core

      Figure 2. : Comparaison des performances multi core entre RPi4 et 5

      Compilation de différents benchmarks entre RPi 4 et 5

      Benchmark Unités Raspberry Pi 4 Raspberry Pi 5 Augmentation de Performance
      Sysbench Mono-Thread MBps 699 1041 x1,49
      Sysbench Multi-Thread MBps 2794 4165 x1,49
      Stress-ng Mono-Thread op/s 104,78 182,68 x1,74
      Stress-ng Multi-Thread op/s 413,12 737,21 x1,78
      Bzip Mono-Thread secondes 44,98 20,53 x2,19
      Bzip Multi-Thread secondes 28,59 14,36 x1,99
      Gimp Redimensionner secondes 67,01 29,95 x2,24
      Gimp Rotation secondes 77,24 32,77 x2,36
      Gimp Niveaux Auto secondes 80,52 34,64 x2,32
      Gimp Masque Flou secondes 115,16 49,71 x2,32
      Speedometer 2.1 score 20,5 62,5 x3,05
      Glmark2 score 97 202 x2,08
      Openarena Timedemo FPS 8,77 27,05 x3,08
      RAMspeed Écriture MBps 4391 29355 x6,69
      RAMspeed Lecture MBps 5902 27931 x4,73
      HDparm Lecture MBps 43,81 90,05 x2,06
      dd Écriture MBps 34,49 61,23 x1,78
      Iozone 4 K Écriture RAND MBps 9,38 15,22 x1,62
      Iozone 4 K Lecture RAND MBps 4,71 4,6 x0,98
      Temps de démarrage secondes 33,4 19,1 x1,74

      performances des I/O

      La Figure 3. issue du travail d’Adafruit permet de mettre à jour le graphique sur la vitesse performance de la commutation des I/O proposé dans la dépêche sur la RPi4. La Figure 4. quant à elle montre une légère amélioration de la performance par Watt sur le nouveau modèle.

      Titre de l’image
      Figure 3. Évolution de la vitesse de commutation d’une sortie numérique

      Titre de l’image
      Figure 4. Évolution de la performance en fonction de la puissance électrique

      Interfaces USB et Ethernet

      — Interfaces: Le RP1 fournit deux interfaces USB 3.0 et deux interfaces USB 2.0, ainsi qu’un contrôleur Ethernet Gigabit.
      — Source: Circuit Digest – The New Raspberry Pi 5 is here

      Le Gigabit Ethernet fourni par le RP1 est en tout point semblable à celui du RBPi4 (voir : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5:

      Liam 13:21: So we’ve got the Ethernet MAC but not the PHY. So the Ethernet’s brought out to an RGMII interface, which then connects to an on-board Ethernet PHY.

      Eben 13:35: And this is a fairly similar architecture to Raspberry Pi 4, except that in that case, the MAC was in the Broadcom device, but there was still an external – in fact exactly the same external – PHY, [BCM]54213. Cool. So that’s the overall structure of the design.

      Interfaces MIPI CSI/DSI

      Ces interfaces d’entrée/sortie vidéo peuvent être qualifiées d’historiques dans l’écosystème RaspberryPi puisqu’elles sont présentes depuis la version 1. Le RBPi5 apporte toutefois une nouveauté assez remarquable par rapport à ses prédécesseurs : au lieu d’avoir un port CSI (pour une caméra) et un port DSI (pour un écran), les ports du RBPi5 peuvent être configurés pour l’une ou l’autre fonction. Malheureusement, cela s’est traduit par des changements notables au niveau de la disposition des composants sur la carte, qui ne sont pas sans susciter quelques grincements de dents parmi les utilisateurs.

      Les points discutables/discutés

      Le réarrangement de la carte

      — Le port audio a disparu, pour laisser sa place au port MIPI DSI (qui peut faire CSI à présent), lui-même remplacé, au-dessus du lecteur de carte microSD, par un connecteur FPC exposant les lignes PCIe.
      — le port DSI est passé de 15 pins à 22 pins (comme sur la carte CMIo4)
      — Et, encore une fois, les ports Ethernet et USB ont été inversés.

      Si cela ne pose pas de problèmes particuliers pour un utilisateur lambda, de nombreux projets basés sur les cartes RasperryPi à la recherche de performance de calcul (et donc potentiellement intéressés par ce nouveau RBPi5) doivent entièrement revoir la conception de leur matériel.

      Le non réarrangement de la carte

      C’est un reproche que l’on peut trouver dans de nombreux témoignages : mettre un HAT (carte d’extension) sur un RBPi, juste au dessus du CPU, c’est un non-sens en termes de refroidissement (et ce, quelle que soit la version du RBPi).
      Mais, pour relativiser, on peut dire la même chose de quasiment toutes les autres solutions alternatives au RBPi.

      Les limites du format carte de crédit

      Ce format (86x56 mm) est devenu une référence pour presque tous les acteurs du monde des SBC. Et donc, il s’agit là aussi d’un constat plus général, non spécifiquement adressé à RaspberryPi. Mais sachant que ce sont les locomotives du marché, peut être pourraient-ils initier une nouvelle approche…
      Certes, ce format permet d’élaborer des solutions compactes, mais l’on peut constater :

      — qu’augmenter la puissance et les fonctionnalités des puces embarquées tout en restant sur ce format conduit à un gaspillage inutile de ressources : il est en effet impossible d’implémenter toutes les fonctionnalités matérielles proposées par les puces sur une si petite surface, et par ailleurs il devient difficile de refroidir efficacement le système.
      — pour exposer le port PCIe, RaspberryPi a supprimé le port audio, déplacé le port DSI ; mais pour alimenter le bouzin, il vous faut du 5V 4A. Ensuite un peu tout le monde se trouve planté là : débrouillez-vous.

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      Hyprland, un compositeur Wayland « tiling »

      Hyprland est un compositeur Wayland pavant (tiling) créé par Vaxri et placé sous licence BSD 3-Clause. Si vous n’avez aucune idée de ce que cela signifie, un compositeur inclut des fonctionnalités de gestion de fenêtres. D’autres compositeurs Wayland incluent GNOME, KDE et ceux basés sur wlroots.

      Plus de détails dans la suite de la dépêche.

      Sommaire

      Hall of fame

      Avant Hyprland, Vaxri avait créé Hypr, qui fonctionnait sous Xorg et utilisait XCB, tout en adoptant une philosophie similaire en matière de gestion des fenêtres. Revenons à Hyprland : c’est un « compositeur moderne avec du style » pour traduire leur formulation. La dernière version est la v0.47.2 (une mise à jour mineure), la v0.47 datant de janvier 2025. Il existe des paquets officiels pour Arch et NixOS, mais le site fournit des instructions pour l’installer ailleurs. Je l’ai testé sur Arch, j’ai voulu me faire une idée et j’ai trouvé que ça valait le coup de partager l’expérience (NdM: « Je » est l’auteur du journal, saltimbanque).

      Notez que Hyprland est principalement un compositeur avec des fonctionnalités de gestion des fenêtres, mais pas un environnement de bureau complet. Plus de détails sur ça plus tard.

      D’après le site officiel : « Hyprland fournit les dernières fonctionnalités de Wayland, un tiling dynamique, de nombreux effets visuels, des plugins puissants et bien plus, tout en restant léger et réactif ». Sans surprise, son créateur apprécie tout ce qui touche à l’esthétique graphique.

      Ah, l’apparence !… a probablement beaucoup contribué à faire connaître Hyprland. D’après les sondages du créateur, r/unixporn a été l’un des principaux vecteurs de sa popularité. J’aime aussi, dans une certaine mesure, les effets visuels et j’apprécie l’effort fait en ce sens : de beaux espacements, des bordures, des animations. Nous avons tous joué avec Compiz quelques minutes… avant de le jeter à la poubelle car ça ne sert à rien. Heureusement, Hyprland ne se limite pas à l’esthétique et lorsque nous travaillons quotidiennement sur un ordinateur, nous pouvons apprécier son autre atout : la configurabilité. Vous pouvez utiliser plusieurs fichiers de configuration ou un seul, mais tout passe par fichier texte.

      Petit détail : modifiez le fichier texte de config, enregistrez-le et votre configuration se recharge automatiquement à chaud. Simple détail, mais agréable. Si vous faites une erreur de syntaxe, un bandeau apparaîtra et affichera les erreurs qui empêchent le rechargement. Il vous suffira alors de corriger et de sauvegarder à nouveau.

      Gestion des fenêtres

      Pour comprendre la personnalisation, il faut d’abord comprendre les bases. Hyprland est un gestionnaire en mosaïque. Par défaut, il utilise la mise en page (layout) “Dwindle”, qui était déjà utilisé par le gestionnaire de fenêtres BSPWM. La description la plus courte de ce layout serait : « Pensez Fibonacci ! »

      Fibonacci

      Bon appliqué à des fenêtres… voilà un extrait du README de BSPWM

                           a                          a                          a
                          / \                        / \                        / \
                         1   b         --->         1   c         --->         1   d
                            / \                        / \                        / \
                           2   3                      4   b                      5   c
                           ^                          ^  / \                     ^  / \
                                                        3   2                      b   4
                                                                                  / \
                                                                                 3   2
      
               +-----------------------+  +-----------------------+  +-----------------------+
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               |           |     ^     |  |           |     ^     |  |           |     ^     |
               |     1     |-----------|  |     1     |-----------|  |     1     |-----------|
               |           |           |  |           |     |     |  |           |  3  |     |
               |           |     3     |  |           |  3  |  2  |  |           |-----|  4  |
               |           |           |  |           |     |     |  |           |  2  |     |
               +-----------------------+  +-----------------------+  +-----------------------+
      
                           X                          Y                          Z
      
      

      Un autre layout standard est “Master”. Vous pouvez modifier votre fichier de configuration pour l’utiliser à la place ou même assigner une touche pour basculer entre eux. Le layout Master fonctionne avec une fenêtre occupant la moitié de l’écran, tandis que les autres s’empilent sur l’autre moitié. Vous pouvez également changer la fenêtre maîtresse.

      Bon cette fois partageons les GIF enragés du wiki de Hyprland :

      MasterLayout

      Hyprland offre aussi des fonctionnalités de gestion des fenêtres, communes aux différents layouts :

      • plusieurs espaces de travail (avec placement manuel ou automatique des fenêtres),
      • un espace de travail spécial,
      • un système de “groupement”, permettant de regrouper et dégrouper des fenêtres,
      • mode plein écran,
      • fenêtres flottantes.

      Hyprland propose aussi un système de plugins. Et devinez quoi, un plugin a été développé pour ajouter le layout de i3 (i3 étant un WM pavant sous Xorg, dont l’équivalent sous Wayland est Sway, qui est dév. par Drew DeVault). Ce plugin s’appelle hy3. Dans i3, il y a des conteneurs, en gros c’est un layout « manuel avec des découpages horizontaux/verticaux, très simple et efficace, et la doc i3 est très bien. Parce que la doc Sway, ce sont juste des man page, ok c’est très bien aussi passons… Bref, voilà, maintenant j’ai un compositeur i3 avec des gaps et de belles animations, vous vous souvenez de i3-gaps – qui a entre-temps été intégré à i3 ? Bref, hy3 c’est ça en mieux.

      Configuration, doc, outils

      Notez que d’autres plugins existent, pour les animations, pour changer des comportements. La communauté pourrait être un bel axe de développement maintenant que d’après l’auteur le code se calme.

      À un moment un gestionnaire de plugins a été ajouté, hyprpm (pm pour package manager je suppose). Alors j’ai essayé d’installer hy3 avec, mais j’ai rencontré des soucis de versions me rappelant le bon vieux temps où les dév. de plugins gnome-shell hurlaient comme des putois quand une nouvelle version sortait. Bon bref j’ai compilé hy3 à la main à la place, mais sortez cpp et une bonne tasse de café, c’est pas juste un script Emacs en Lisp qui prend 3 secondes. Mais au moins ça a bien marché.

      Sinon la configuration permet de personnaliser le layout clavier, la résolution d’écran, l’esthétique et les animations. Beaucoup de possibilités, par ex. pour les raccourcis on peut faire des “submap” (oui je sais, i3 aussi). On peut modifier plein de choses sans redémarrer.

      On peut aussi utiliser la commande hyprctl pour communiquer avec hypr.

      Côté documentation, l’API technique est très bien couverte, mais il manque une documentation simplifiée pour une prise en main rapide. Et puis de base ne vous attendez pas à plein de raccourcis claviers pré-configurés, vous allez devoir faire les vôtres.

      Ou alors vous pouvez aussi utiliser des configurations préexistantes. On se croirait dans Doom Emacs !

      Hyprland n’est pas un environnement de bureau complet. Il vous faudra un tableau de bord, un lanceur d’applications et d’autres outils. Quelques options populaires :

      • barre d’état : Ashell (prêt à l’emploi) ou Waybar (très personnalisable). A noter qu’il y a maintenant des mini libs pour se faire ses barres facilement comme quickshell, astal ;
      • lanceur d’applications : Wofi (simple, clavier + souris) ;
      • ou le fait d’utiliser un tiling peut même vous donner envie de changer de terminal ? Foot, Kitty, Alacritty, etc.

      Mais Awesome Hyprland vous listera bien plus de choses.

      Je n’ai pas encore testé ibus, et je sais que je vais rencontrer des soucis avec cela, comme j’en aurai sous Sway… (Pas trop envie de passer sous fcitx mais on verra)

      Aspects techniques, conclusion

      Au cours du développement de Sway, Drew Devault a conçu une bibliothèque, wlroots, qui est devenue indépendante de Sway et utilisée par d’autres compositeurs wayland.

      Hyprland a démarré en 2022. En 2024, la dépendance à wlroots, qui était inclus sous forme de « submodule git », a été abandonnée au profit de Aquamarine, un moteur de rendu en C++. L’abandon de wlroots, d’après l’auteur, tient au fait que

      • wlroots est en C,
      • wlroots manque de doc,
      • faire évoluer wlroots prend du temps,
      • et accessoirement parce qu’il a été banni ! (Bon là désolé je préfère passer du temps sur la revue de Hyprland que sur les feux de l’amour, voyez ici).

      Mais Aquamarine n’est pas un compétiteur de wlroots.

      Conclusion

      Hyprland, comme d’autres, ça prend un max de temps à s’approprier. Il faut lire et configurer à tout-va, même si après-coup on se rend compte que c’était simple. Ce qui l’est moins, c’est de choisir sa manière de travailler.

      J’adore jouer avec les gestionnaires de fenêtre en mosaïque et Hyprland est une belle découverte. J’avais peur d’un simple ensemble d’animations flashy, mais il offre bien plus que cela. J’aimerais voir un tableau de bord style “Activités” de GNOME pour visualiser toutes les fenêtres et espaces de travail en un coup d’œil. Peut-être qu’avec le temps, quelqu’un développera cette fonctionnalité… ou alors je finirai par coder un petit quelque chose moi-même ! j’ai déjà remarqué que quelqu’un a codé « hot corner », surprenant pour un tiling!

      Commentaires du journal

      Sources 1 et 2

      • multi-écran possible
      • définition des raccourcis et des règles.

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      Cloonix version 46

      Cloonix est un outil d’aide à la construction de réseau virtuel, sous AGPLV3 (inclus qemu-kvm, openvswitch, spice, crun et wireshark).

      C'est pensé comme Docker, dont le succès provient de l'absence de tracasseries au moment de l'empaquetage, en mettant bibliothèques et binaires dans un espace de nommage (namespace). Docker est un produit de grande qualité mais il n'y a pas que sa méthode. Cloonix utilise les mêmes principes de namespace, sans infrastructure d'accueil pour faire tourner les conteneurs. Notez qu'un logiciel qui s'installe puis tourne avec les droits limités d'un utilisateur normal est la meilleure façon de décourager un pirate. Donc, pour essayer Cloonix 46, un fichier auto-extractible sans dépendance à la distribution qui l'héberge vous attend ! Téléchargez, cliquez…

      Cloonix est un outil pour étudier les réseaux. Il permet de faire des scripts de scénarios avec plusieurs machines connectées, les machines étant soit des vraies machines virtuelles tournant avec kvm, soit des conteneurs tournant avec crun. Cette maquette simplifiée de réseaux avec leur visualisation permet de transmettre des démonstrations réseaux entre utilisateurs. J'ai présenté Cloonix plus largement dans mes dépêches précedentes.

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      Atelier : Mieux comprendre l'impact du Cyber Resilience Act sur les pratiques Open Source !

      ATELIER du lundi 31 mars de 11h30 à 13h30 à Paris (participation en ligne possible).

      Titre de l'image

      Etes-vous prêts pour les échéances de 2026 et 2027 du Cyber Resilience Act (CRA) ?

      Le CRA est un dispositif adpoté par la Commission Européenne en 2024 pour répondre à la vulnérabilité accrue aux cyberattaques des entreprises et services publics européens,. Il vise à renforcer la cybersécurité et la cyberrésilience des produits logiciels (et matériels qui comportent des éléments numériques) connectés.

      Le premier guide de conformité au CRA dédié aux acteurs de l’open source, proposé par le CNLL et inno³ a pour objectif de faciliter la compréhension du CRA et les effets attendus, et de proposer des recommandations concrètes.

      N'attendez pas pour commencer à évaluer vos obligations nouvelles à venir et les adaptations nécéssaires de vos processus, rejoignez l'atelier du 31 mars !

      📅 Quand ? Le 31 mars de 11h30 à 13h30, la rencontre sera suivie d'un buffet pour les personnes sur place.

      📍 Où ? 137 Boulevard de Magenta 75010 Paris (nombre de places limité, participation en ligne possible).

      L'objectif est de rendre la session de discussion la plus active possible, n'hésitez pas à lire d'un œil critique et intéressé le guide en amont. Vous pouvez même nous envoyer dès aujourd'hui vos diverses questions ou remarques afin de nous aider à préparer l'atelier : mission-cra-cnll@framagroupes.org.

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      Première publication libre de Multigit

      Multigit est un outil graphique conçu pour simplifier la gestion de projets composés de beaucoup de dépôts git.

      Une image et une vidéo valant mieux qu'un long discours, voici à quoi ça ressemble:

      Screenshot

      Je l'ai développé dans le cadre de mon travail chez IDEMIA où nous sommes souvent confrontés à plus de trente (voire plus de soixante) dépôts à gérer conjointement sur un projet. Dans ce contexte, la moindre opération git devient un mini-défi qu'il fallait relever quotidiennement.

      Multigit est abouti et stable, il est utilisé au quotidien par plus d'une centaine de personnes (sous Windows), depuis plusieurs années. Mon employeur m'a aimablement autorisé à le publier en Open Source, ce dont je lui sais gré. Il est publié sous licence Apache 2.0

      La problématique de gestion de plusieurs dépôts git conjoints pour un projet est assez peu répandue dans le monde du logiciel libre. Mais beaucoup plus dans le monde de l'entreprise. En effet, git ne gère pas la notion de droit d'accès à une partie d'un dépôt. La seule façon de restreindre l'accès à certains parties d'un projet est donc de créer un dépôt spécifique pour les y stocker, avec des droits d'accès au niveau du dépôt. Ajoutons à cela beaucoup de personnes, beaucoup de projets parfois complexes, beaucoup de sous-projets, beaucoup d'historique et on se retrouve avec une gestion des sources particulièrement complexe. Complexe … avant l'arrivée de Multigit en tout cas.

      Installation

      Sous Linux, la seule option d'installation disponible à l'heure actuelle est Python + pip, ou encore mieux avec pipx:

          $ sudo apt install python-pipx
          $ pipx install multigit_gx
          $ multigit
      

      Sous Windows, un installeur graphique click-and-play vous permettra d'arriver au même résultat.

      J'ai bien tenté de fournir un snap pour Linux mais snap est conçu pour empêcher à peu près tout ce que veut faire Multigit: accèder à tous vos fichiers et lancer des programmes de votre distribution (git, gitk, …)

      Je ferai mieux dans la prochaine version. D'ailleurs, si vous avez des recommandations pour un packaging moderne, simple, facile à maintenir et couvrant toutes les distributions Linux, je suis preneur.

      Contribution

      Le projet est géré sous GitHub, les contributions ou les retours sont les bienvenus.

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