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Vue lecture

Logiciels libres pour la comptabilité d'entreprise

OĂč l’on s’essaie Ă  dresser un panorama des logiciels comptables libres. À l’origine de cette dĂ©pĂȘche, une recherche d’un logiciel de paye libre oĂč il a semblĂ© que cela pouvait ĂȘtre utile.

Il s’agit bien de logiciels de comptabilitĂ© pour un usage professionnel ou associatif, pas de gestion de finances personnelles qui ont fait l’objet d’une autre dĂ©pĂȘche il y a quelque temps. Évidemment, il n’y a aucune prĂ©tention Ă  l’exhaustivitĂ©, mais plus Ă  donner un panel de logiciels avec quelques idĂ©es pour choisir le vĂŽtre, le cas Ă©chĂ©ant. N’hĂ©sitez pas Ă  les essayer quand c’est possible et Ă  croiser les informations pour vous faire votre opinion. Les fiches sont succinctes, mais c’est l’occasion pour vous d’écrire plein de nouvelles dĂ©pĂȘches puisque la plupart de ces logiciels n’ont pas eu de prĂ©sentations rĂ©centes sur LinuxFr.org.
Image d’illustration

    Sommaire

    Entrons tout de suite dans le vif du sujet. Voici des courtes prĂ©sentations avec des points forts et des points faibles qui se dĂ©gagent des expĂ©riences des rĂ©dacteurs et rĂ©dactrices. Pour vous aider Ă  faire un choix, cette liste est suivie d’explications plus gĂ©nĂ©rales.

    Compta.libremen.com

    logo compta libremen
    Compta libremen com est un logiciel de compta en partie double, simple et efficace. Il utilise une interface web sans fioritures. Le logiciel est Ă©crit en Perl et s’appuie sur Postgresql et mod_Perl, avec un serveur Apache. Un fork amical fournit une image Docker et quelques amĂ©liorations. Libremen propose une offre en ligne.
    Commentaires de l’auteur recueillis par courriel : on a un peu d’aide Ă  la saisie, il y a les raccourcis claviers (calcul du numĂ©ro de piĂšce, recopie de la ligne prĂ©cĂ©dente) et aussi les fenĂȘtres dĂ©roulantes pour les numĂ©ros de compte, plus le fait que le navigateur enregistre les derniĂšres saisies ; je crois avoir documentĂ© toutes les fonctions, la documentation est dite “minimum”, le logiciel est minimaliste par essence, donc la doc aussi :-)

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km oui
    IntĂšgre documents TVA, export FEC
    Comptabilité en partie double
    ComptabilitĂ© analytique oui, champ “Libre”
    Imports Ă©critures en CSV
    Exports Ă©critures en CSV
    Transmission automatisée non
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, minimum
    Forum non

    Diacamma

    logo Diacamma
    Le logiciel existe en deux versions, Diacamma Asso pour les associations et Diacamma Syndic pour les copropriétés. Diacamma utilise une interface web, avec un serveur intégré. Un installeur est fourni pour Windows, macOSX et Linux (Debian conseillée). Le CHATONS Sleto propose une offre en ligne.

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km non
    IntÚgre achats, ventes, factures, adhérents, documents et +
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui, simplifiée
    Imports Ă©critures comptables, articles, contacts
    Exports Ă©critures en CSV
    Transmission automatisée non
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum restreint aux connectés, gratuit
    • Points forts : le facturier qui permet aussi de faire des statistiques des ventes et d’éditer des factures et des reçus, le rĂ©capitulatif Ă  gauche de l’écran, une vision comptable par « journaux auxiliaires Â».
    • Points faibles : les fenĂȘtres modales pour les Ă©critures, la saisie par « journal auxiliaire Â» qui alourdit le processus, le vocabulaire pas trĂšs adaptĂ© au secteur.
    • Licence : GNU General Public License 3
    • Site : https://www.diacamma.org/

    Dolibarr

    logo Dolibarr
    Dolibarr est un puissant ERP pour tous types d’entreprises et d’associations. Il existe des prĂ©-sĂ©lections des modules nĂ©cessaires Ă  votre activitĂ©. Dolibarr utilise une interface web avec des serveurs web et SQL. Un installeur est fourni pour Windows et des paquets pour plusieurs distributions Linux. Beaucoup d’offres d’hĂ©bergement existent. Il rĂ©unit une forte communautĂ©, surtout francophone. Le dĂ©veloppement est trĂšs actif.
    Notez qu’on parle souvent de Dolibarr sur LinuxFr.org et qu’un journal sur une migration d’ERP a produit des interventions de haut niveau.

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntĂšgre achats, ventes, factures, adhĂ©rents, documents, stock, et plein d’autres
    Comptabilité simplifiée ou en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports des journaux, du Grand Livre, et des écritures sous différents formats
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : il est possible d’ajouter des extensions avec le magasin d’application, le dolistore. Dolibarr est Ă©galement disponible chez certains hĂ©bergeurs Ă  travers Softaculous. Une gestion fine des droits par groupe d’utilisateurs et par utilisateurs. Avec certains droits rĂ©servĂ©s aux utilisateurs internes c’est-Ă -dire ceux qui ne sont ni client ni fournisseur.
    • Points faibles : l’aspect « usine Ă  gaz Â» de Dolibarr et sa prise en main qui peut ĂȘtre ardue.
    • Licence : GNU GPL V3 et plus
    • Site : http://www.dolibarr.org
    • Dolibarr sur LinuxFr.org.

    Ekyagri

    logo Ekyagri
    Une solution en ligne de gestion d’exploitation agricole.

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntĂšgre achats, ventes, factures,
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : la facilitĂ© de la saisie des Ă©critures, la gestion des immobilisations, sa conception bien pensĂ©e pour le secteur. L’aide est bien faite, elle indique notamment des niveaux de difficultĂ©s des tĂąches. On peut la tĂ©lĂ©charger au format PDF.
    • Points faibles : le site n’est pas trĂšs clair sur la rĂ©cupĂ©ration des donnĂ©es. On n’a pas de module de recherche sur l’aide en ligne et rien n’est indiquĂ© sur les sauvegardes.
    • Licence : AGPL v3
    • Site : https://ekylibre.com/ekyagri/

    ENDI

    logo endi

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntĂšgre achats, ventes, factures,
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui

    ERPNext / Dokos

    Titre de l’image
    Un puissant ERP crĂ©Ă© en Inde, le fork Dokos est la version française. Écrit en Python et JavaScript au-dessus d’une base Postgresql. Modulaire, il se positionne comme Odoo (voir ci-dessous). Comparons-les : l’interface est plus austĂšre, la renommĂ©e moindre entraĂźne peu de contributeurs tiers Ă  proposer des modules, l’équipe est plus petite, mais tout aussi dynamique, ERPNext Ă©volue vite, il est basĂ© sur le framework FRAPPÉ qui est stable et permet d’extraire les applications de l’ERP, l’ensemble est intĂ©gralement libre.

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    Intùgre achats, ventes, factures, documents, stock et plein d’autres modules
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports Ă©critures en CSV
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui

    Frappebook

    Logo FrappeBook
    MĂȘme Ă©quipe qu’ERPNext. C’est juste le morceau comptable d’ERPNext, refait en application de bureau et portable par dessus SQLite. Pour les petites entreprises.

    • Points forts : Application portable, on peut l’emmener sur sa clef USB. L’interface est sobre et bien finie.
    • Points faibles : au lancement on se retrouve dans une compta anglo-saxonne, il faut paramĂ©trer pour avoir une compta “europĂ©enne”.
    • Licence : GNU General Public Licence version 3
    • Site : https://frappebooks.com/
    • Code source : https://github.com/frappe/books

    Galette

    Titre de l’image
    Sous le nom sympathique et tarabiscotĂ© de Galette (Gestionnaire d’AdhĂ©rents en Ligne ExtrĂȘmement TarabiscotĂ© mais Tellement Efficace) se cache un logiciel Ă  destination des associations.

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntÚgre achats, ventes, factures, adhérents
    Comptabilité simplifiée ou en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : Il est trĂšs facile Ă  prendre en main, en comptabilitĂ© simple ou double. Il y a une aide en ligne copieuse ainsi qu’une liste d’entraide. Le logiciel propose plusieurs plans comptables (Au moins deux pour les plans comptables français et d’autres pour la plupart des pays europĂ©ens). On peut aussi ajouter son propre plan comptable. Il offre des fonctionnalitĂ©s de comptabilitĂ© analytique. On peut utiliser sa propre instance, rĂ©cupĂ©rer la base de donnĂ©es ou exporter la comptabilitĂ© sous divers formats (CSV, FEC, ODS et XLSX). Il est possible d’importer une comptabilitĂ© dans ces formats. Le logiciel est en constante Ă©volution, avec un dĂ©veloppeur trĂšs rĂ©actif. Des modules permettent de gĂ©rer aussi les paiements en ligne (puisque c’est aussi un logiciel de gestion de facturations et de clients). Il y a un module PdV (point de vente, caisse).
    • Points faibles :
    • Licence : GNU General Public Licence version 3
    • Site : https://galette.eu/site/fr/
    • Code source : https://github.com/galette/galette
    • Galette sur linuxFr.org.

    GnuCash

    logo GnuCash
    GnuCash figure dans la bibliothĂšque logicielle de la plupart des distributions Linux. C’est un logiciel qui fait aussi bien la comptabilitĂ© personnelle que la comptabilitĂ© professionnelle. Il propose des fonctionnalitĂ©s de CRM de base : gestion des adresses des clients et des fournisseurs.

    Interface Bureau (Gtk)
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntĂšgre
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée
    En réseau
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : on peut paramĂ©trer des Ă©critures rĂ©pĂ©titives (paiements mensuels par exemple) et le logiciel vous le rappelle dans des dĂ©lais fixĂ©s par vous Ă  l’ouverture. Sa bibliothĂšque de rapports (ou Ă©tats) est riche : bilan, comptes de rĂ©sultat, portefeuille d’action, facture, quittance, graphiques. Et c’est personnalisable souvent. Les rapprochements bancaires se font avec prĂ©-affectation des comptes grĂące Ă  de l’infĂ©rence bayĂ©sienne.
    • Points faibles : Il n’y a pas de plan comptable intĂ©grĂ©, il faut l’ajouter. Ni de fonctionnalitĂ© d’import d’un plan comptable (ou alors, je n’ai pas trouvĂ©), pas de comptabilitĂ© analytique, non plus. Il n’est pas complĂštement traduit en français et la traduction est un peu Ă©tonnante parfois. La prise en main n’est pas Ă©vidente.
    • SystĂšmes d’exploitation : Windows, MacOS, GNU/Linux, Unixes
    • Interface : graphique
    • Licence : GNU General Public License Version 2 ou Version 3
    • Site : https://gnucash.org/
    • Code source : https://sourceforge.net/projects/gnucash/
    • GnuCash sur linuxFr.org (dĂ©pĂȘches anciennes).

    Grisbi

    logo Grisbi
    Un logiciel qui fonctionne tout seul et qui est souvent fourni dans les distributions Linux. Il est surtout utilisable pour les finances personnelles, mais il propose un mode comptabilitĂ© libĂ©rale et peut ĂȘtre utilisĂ© par des micro-entreprises.

    Interface Bureau (GTK-3)
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntĂšgre achats, ventes, factures,
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : il n’est pas compliquĂ© Ă  installer, on peut importer des fichiers au format CSV (Ă©videmment) mais aussi aux formats QIF, OFX et Gnucash. Pour les rapprochements bancaires, soit dit en passant, choisir le format QIF c’est encore celui qui fait le mieux le travail. Et on peut l’exporter au format QIF ou CSV. Deux formats souvent utilisĂ©s par les logiciels de comptabilitĂ©. Il propose un pratique simulateur de crĂ©dit. Il est assez facile Ă  prendre en main. Quand on fait un rapprochement bancaire, pour une comptabilitĂ© personnelle, en bout de course, on a une bonne partie des Ă©critures comptables qui sont saisies.
    • Points faibles : pas de comptabilitĂ© analytique, pas de compte de rĂ©sultat ni de bilan et, Ă©videmment, il n’est pas possible d’éditer des factures. L’interface GTK avait quelques bugs sous Windows (il y a plusieurs annĂ©es, peut-ĂȘtre corrigĂ©s depuis), comme des menus dĂ©roulants qui empĂȘchent de valider un formulaire tant qu’on a pas cliquĂ© Ă  cĂŽtĂ© pour les fermer.
    • Logiciel inspirĂ© de l’ex MsMoney (qui n’est plus vendu par Microsoft)
    • Licence : GNU General Public License Version 2
    • Site : https://fr.grisbi.org/
    • Code source : https://github.com/grisbi/grisbi
    • Grisbi sur LinuxFr.org.

    Laurux

    logo Laurux

    Laurux intĂšgre les outils classiques de gestion d’entreprise : comptabilitĂ©, facturation, gestion de stock et tous les composants nĂ©cessaires aux prises de dĂ©cisions cohĂ©rentes. DĂ©veloppĂ© en Gambas avec Qt Ă  destination des PME, son auteur a aussi voulu crĂ©er un logiciel simple d’installation et d’utilisation livrĂ© avec toute la documentation utile. L’auteur fournit une attestation individuelle de conformitĂ©, obligatoire dans la loi française. Son forum communautaire est accueillant.

    Interface Bureau (Qt)
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntĂšgre achats, ventes, factures, point de vente
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports plein de formats
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : Logiciel multiposte performant et fiable. Gestion de la compta, des stocks et achats/devis/factures trĂšs simples. Se prend en mains sans trop de complication. Et des dĂ©veloppeurs prĂ©sents, c’est hyper important de souligner le travail de Patrick et Damscot. Pour ĂȘtre plus large, j’ai, par le passĂ©, utilisĂ© Adicom, EBP, l’AS400 (une usine Ă  gaz de fou ce logiciel), et un autre systĂšme dans le nĂ©goce Ă©galement. Avec Laurux, je retrouve les avantages de l’AS400 sans avoir les complications d’utilisation.
    • Points faibles :
    • Licence : GNU General Public Licence version 3
    • Site : https://www.laurux.fr/
    • Code source :
    • Laurux sur LinuxFr.org.

    Ledger

    Avatar de Ledger
    Ledger est un outil en ligne de commande, qu’on nourrit avec de simples fichiers textes. La puissance de la ligne de commande en fait tout l’intĂ©rĂȘt. DĂ©veloppĂ© en C++ il a Ă©tĂ© portĂ© sur de nombreux autres langages. Ledger ne fait que la comptabilitĂ© en partie double. Plusieurs extensions facilitent son utilisation, sans entraver la rapiditĂ© de saisie.

    Interface Console (terminal)
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntĂšgre
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : AdaptĂ© pour les compte-rendus, donc en complĂ©ment d’un autre logiciel. Il est super puissant car facilement scriptable.
    • Points faibles : Par contre, il a trĂšs peu de garde-fous. On peut mettre n’importe quelle transaction, il ne dira rien. J’avais dans l’idĂ©e de faire des scripts pour automatiser/sĂ©curiser des transactions classiques (dĂ©penses sur une clef, vente d’un lot, etc.) mais j’ai arrĂȘtĂ© d’ĂȘtre syndic bĂ©nĂ©vole avant de le faire (marre de courir aprĂšs les impayĂ©s d’un copropriĂ©taire)
    • Licence : BSD
    • Site : https://www.ledger-cli.org/
    • Code source : https://github.com/ledger/ledger

    Noalyss (autrefois PHPCompta)

    logo Noalyss
    Au dĂ©part centrĂ© sur la compta, Noalyss est devenu un logiciel de gestion d’entreprise trĂšs complet. Noalyss utilise une interface web avec des serveurs web et Postgresql. Des paquets et une procĂ©dure d’installation existent pour Linux, Windows et MacOSX. Activement dĂ©veloppĂ© en Belgique, sa communautĂ© importante est conviviale.

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km ?
    IntĂšgre achats, ventes, factures, stock, documents, etc.
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée ?
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Aide docu, wiki, tutos
    Communauté forum, liste

    Odoo

    logo Odoo

    Odoo est un puissant ERP, modulaire, utilisĂ© par des micro-entreprises comme des multinationales. L’entreprise Odoo connaĂźt une croissance rapide depuis vingt ans, et emploie plus de 2000 personnes dans le monde. Le fondateur d’Odoo poste rĂ©guliĂšrement des dĂ©pĂȘches annonçant les nouvelles versions d’Odoo sur LinuxFr.org, et un journal sur une migration d’ERP a produit des interventions de haut niveau. Odoo est Ă©crit en Python et utilise Postgresql, son interface est Ă©crite en XML et Javascript. Il est facile Ă  installer.

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    Intùgre achats, ventes, factures, stocks, documents et plein d’autres modules
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : L’interface est uniformisĂ©e, ergonomique et soignĂ©e. Le dĂ©veloppement est intense depuis plus de vingt ans, appuyĂ© sur l’entreprise Odoo et une large communautĂ© d’intervenants et d’utilisateurs. Des milliers de modules sont disponibles. Documentation facile Ă  lire, complĂ©tĂ©e par un forum et un grand nombre de sites, vidĂ©os et livres. ÉnormĂ©ment d’intĂ©grations Ă  des services d’État ou privĂ©s. La communautĂ© s’est regroupĂ©e dans l’OCA Odoo Community Association qui maintient les anciennes versions et dĂ©veloppe des centaines de modules libres de haute qualitĂ©. L’OCA propose aussi un outil de montĂ©e de versions.
    • Points faibles : L’Apps Store Odoo est de qualitĂ© trĂšs diverse, certains modules ne sont pas libres, pour installer la comptabilitĂ© libre française, il faut s’y retrouver entre plusieurs modules. C’est plus simple pour les pays anglo-saxons.
    • Licence : GNU General Public Licence version 3 et propriĂ©taire
    • Site : https://www.odoo.com
    • Code source : https://github.com/odoo/odoo
    • Odoo sur LinuxFr.org.

    OpenConcerto

    logo OpenConcerto
    OpenConcerto est un progiciel de gestion intĂ©grĂ©e (PGI ou ERP). Sa cible : les entreprises, grandes ou petites. C’est une application java Ă  installer sur chaque poste utilisateur. Guillaume Maillard, son auteur, est un vieil habituĂ© de LinuxFr.org.

    Interface Bureau (version Web prévue en 2023)
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km oui
    IntĂšgre achats, ventes, factures, stock, paye, documents
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports FEC (DGFIP), EBP, Sage, Relation experts (Coala), Quadratus, Cegid CCMX
    Transmission automatisée SEPA
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : la comptabilitĂ© est facile Ă  prendre en main. Il y a une version pour macOS (ce qui est Ă  relever compte tenu de la raretĂ© des logiciels comptables pour ce systĂšme d’exploitation). S’agissant d’un progiciel de gestion intĂ©grĂ©e : il y a aussi des fonctionnalitĂ©s de gestion commerciale, de suivi des stocks et de prĂ©paration des commandes. Plusieurs modules complĂ©mentaires existent comme un module d’OCR qui permet, Ă  partir d’une facture numĂ©risĂ©e, de la saisir automatiquement dans le logiciel, ou bien un module de paye (seul module payant) : fiches de paye, journaux de paye et dĂ©clarations.
    • Points faibles : c’est trĂšs complet et donc un peu complexe pour une micro-entreprise. Certaines fonctionnalitĂ©s manquent de clartĂ© et d’exemples d’utilisation. La lecture du guide de dĂ©marrage ou du manuel (79€) est conseillĂ©e. L’équipe de dĂ©veloppement manque de temps pour discuter sur les Ă©volutions mais rĂ©pond gĂ©nĂ©ralement aux questions qu’on lui pose sur le forum. Les donnĂ©es ne sont pas stockĂ©es de la mĂȘme maniĂšre entre la version monoposte (un fichier H2) et multiposte (Postgresql). Bien choisir au dĂ©but, sinon il sera difficile de changer.
    • Licence : GNU General Public Licence version 3
    • Site : https://www.openconcerto.org
    • Code source : https://code.openconcerto.org/listing.php?repname=OpenConcerto
    • OpenConcerto sur LinuxFr.org.

    Paheko (ex Garradin)

    Logo de Paheko

    Un logiciel principalement destinĂ© aux associations, qui peut aussi ĂȘtre utilisĂ© par des micro-entreprises. On l’utilise via un navigateur, il y a mĂȘme une application pour mobile. C’est un logiciel complet de gestion d’association : membres, cotisation, comptabilitĂ©, communication.

    Interface web
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km
    IntĂšgre achats, ventes, factures,
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports Ă©critures comptables
    Exports
    Transmission automatisée
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui, complĂšte
    Forum oui
    • Points forts : il est trĂšs facile Ă  prendre en main, il y a une aide en ligne copieuse ainsi qu’une liste d’entraide. Le logiciel propose cinq plans comptables (associatif 1999 et 2018, Plan Comptable GĂ©nĂ©ral (PCG), ComitĂ©s Sociaux et Économiques, copropriĂ©tĂ©s et plan comptable belge). On peut aussi ajouter son propre plan comptable. Il offre des fonctionnalitĂ©s de comptabilitĂ© analytique. On peut utiliser sa propre instance, rĂ©cupĂ©rer la base de donnĂ©es ou exporter la comptabilitĂ© sous divers formats (CSV, FEC, ODS et XLSX). Il est possible d’importer une comptabilitĂ© dans ces formats. Et, il est en constante Ă©volution avec un dĂ©veloppeur trĂšs rĂ©actif.
    • Points faibles : pas de lettrage, pas de gestion directe des Ă©critures pĂ©riodiques.
    • Licence : GNU Alfredo General Public Licence version 3
    • Site : https://paheko.cloud
    • Code source : https://fossil.kd2.org/paheko/doc/trunk/doc/index.md
    • Paheko sur LinuxFr.org, cherchez aussi Ă  Garradin.

    Tryton

    logo Tryton
    Tryton est un puissant ERP pour entreprises de toutes tailles. Il est accessible via un client Web, une application native ou bien une ligne de commande en Python. L’application cliente est dispo pour Windows, Mac et Linux, le serveur est empaquetĂ© pour plusieurs distributions Linux. Comme Odoo dont il est un fork, Tryton est basĂ© sur une architecture trois tiers Ă©crite en Python (et un peu de ECMAScript version 6) avec PostgreSQL comme base de donnĂ©es. Les auteurs nous parlent rĂ©guliĂšrement de Tryton sur LinuxFr.org.

    Interface Bureau, Web, Console
    Aide Ă  la saisie oui
    Saisie au km oui
    IntĂšgre achats, ventes, factures, stock, projet, etc.
    Comptabilité en partie double
    Comptabilité analytique oui
    Imports CSV, AEB43, CODA, OFX ou CAMT.053
    Exports FEC ou CSV
    Transmission automatisée Chorus, SEPA
    En réseau oui, et aussi sur Internet
    Documentation oui
    Forum oui
    • Points forts : L’interface est uniformisĂ©e, une fois comprise on s’y retrouve quel que soit le module. Un grand choix de modules permet de couvrir tout type d’activitĂ©. On peut tout paramĂ©trer, ajouter des champs, en masquer, adapter des modules
 Le dĂ©veloppement est trĂšs actif, la fondation Tryton rassemble beaucoup d’entreprises et de projets, dont GNU Health. Les montĂ©es de version sont prises en charge automatiquement.
    • Points faibles : L’interface est austĂšre, il y a un trĂšs grand nombre d’options. C’est difficile Ă  prendre en main sans ĂȘtre accompagnĂ© (mais c’est normal).
    • Licence : GNU General Public Licence version 3
    • Site : https://www.tryton.org/
    • Code source : https://www.tryton.org/download#source
    • Tryton sur LinuxFr.org.

    D’autres listes, d’autres articles

    Bien entendu, il manque plein de logiciels. On s’est limitĂ© Ă  ceux qu’on a pu tester. Si ce petit rĂ©sumĂ© ne vous suffit pas ou n’est plus Ă  jour, voici des sites avec des listes complĂ©mentaires (merci d’indiquer en commentaire si vous en connaissez d’autres).

    Alors, un logiciel de comptabilitĂ© pour quoi faire ?

    Avant tout pour faciliter la saisie comptable, fastidieuse quand elle est faite sur du papier (ou des tablettes de cire Ă  l’origine !). Toutes les formes de comptabilitĂ© demandent une rigueur, des connaissances, du calcul et du temps — c’est un mĂ©tier. Le logiciel comptable facilite tout ça.
    Mais aussi pour l’automatisation du suivi comptable, c’est-Ă -dire la production automatique de synthĂšses lisibles et comprĂ©hensibles. Vous pensez peut-ĂȘtre au bilan, mais on a couramment besoin de consulter toutes les dĂ©penses Ă©lectriques ou toutes les recettes de pub sur LinuxFr.org. On a aussi besoin d’envoyer pĂ©riodiquement ces synthĂšses Ă  l’administration, comme la transmission des recettes de TVA.
    Enfin, la comptabilitĂ© enregistre toutes sortes d’opĂ©rations, produites par d’autres logiciels spĂ©cialisĂ©s (salaires, fabrication, factures, etc.). IntĂ©grer tout cela dans un mĂȘme outil permet de gagner du temps et d’éviter les fautes de frappe (une facture gĂ©nĂšre automatiquement les Ă©critures comptables correspondantes). Ça donne des logiciels plus ou moins touffus, certains intĂ©grant toute la gestion d’entreprise, voire tous les outils de travail de l’entreprise — on les nomme ERP (ou PGI en français).

    Note sur les ERP ou PGI

    Quand SAP et les AS400 rĂ©gnaient en maĂźtre sur ce domaine, les ERP Ă©taient exclusivement de trĂšs gros logiciels intĂ©grant non seulement la gestion et la comptabilitĂ©, mais aussi la production, la vente, le dĂ©cisionnel, etc. La forte adaptation aux processus de l’entreprise via un paramĂ©trage puissant, Ă©tait leur gros atout et justifiait un coĂ»t d’installation trĂšs Ă©levĂ©. On en est mĂȘme venu Ă  appeler «SAP» ce type de logiciels.
    La langue Ă©voluant sans cesse, de nos jours on appelle ERP tout logiciel intĂ©grant la gestion, le point de vente, la compta et deux trois outils de moindre importance, tandis qu’on les nommait autrefois «logiciels de gestion». Mais la puissance n’est pas la mĂȘme (le besoin de formation non plus !). On a donc essayĂ© de distinguer dans la liste un puissant ERP paramĂ©trable et adaptable aux processus de l’entreprise, d’un logiciel intĂ©grant les outils de gestion.

    Quel logiciel de comptabilitĂ© adopter ?

    Comme on va le voir, il y a beaucoup de critĂšres, des vĂ©rifications, des questions Ă  se poser. Les articles dĂ©jĂ  mentionnĂ©s de LWN.net montrent assez bien les implications de vos choix. Si vous avez de quoi faire adapter l’outil Ă  vos besoins, choisissez un ERP, puissant ou non.

    Quel logiciel sĂ©lectionner pour sa comptabilitĂ© ? Ça dĂ©pend.

    Ça dĂ©pend de votre statut fiscal, lequel est dĂ©terminĂ© par votre chiffre d’affaires sauf dans certains cas prĂ©cisĂ©s par la loi, et ça dĂ©pend si vous voyez la comptabilitĂ© comme un outil de gestion ou une obligation fiscale. Vous pouvez donc tenir une comptabilitĂ© pour des raisons fiscales, pour des raisons lĂ©gales ou pour des raisons pratiques (ou les trois). Mais pour les mĂȘmes raisons, vous pouvez tenir diffĂ©rentes formes de comptabilitĂ© :

    1. une comptabilitĂ© dite recettes-dĂ©penses, semblable Ă  votre budget familial, trĂšs courante dans les associations regroupant des bĂ©nĂ©voles et ne vendant rien (un cahier suffit) ;
    2. une comptabilitĂ© simplifiĂ©e, dite de trĂ©sorerie, Ă  peu prĂšs semblable Ă  la premiĂšre : vous classez les opĂ©rations bancaires, et vous rentrez les factures de vos fournisseurs, elle est classiquement permise par l’administration pour de faibles chiffres d’affaires ;
    3. une comptabilitĂ© en partie double, fiable et difficile, inventĂ©e par les marchands il y a quelques millĂ©naires pour mieux gĂ©rer leurs entreprises ;
    4. une comptabilité analytique, qui complique les deux précédentes, mais permet de suivre trÚs précisément les dépenses et recettes affectées à une opération, et perfectionne donc la gestion.

    Sauf la premiĂšre, ces comptabilitĂ©s s’appuient sur une classification conventionnelle des opĂ©rations qu’on appelle le [plan comptable]]. Celui-ci varie selon les pays et votre statut juridique. L’utilisation du Plan comptable permet de produire les synthĂšses mentionnĂ©es plus haut — du calcul de la TVA au Bilan d’exercice.
    Il y a des plans comptables tout prĂȘts, adaptĂ©s Ă  des activitĂ©s particuliĂšres (comme les associations), mais tous dĂ©rivent d’un Plan comptable plus gĂ©nĂ©ral. Votre logiciel doit permettre d’importer ou de crĂ©er le Plan comptable souhaitĂ©.

    En passant, sachez qu’il y a des types de comptabilitĂ©, et que leur choix ne permet pas de suivre les mĂȘmes choses. Par exemple, le monde anglo-saxon suit plutĂŽt les finances tandis que le Vieux Continent suit plutĂŽt les biens. Mais lĂ , on rentre dans des dĂ©bats de professionnels qu’il n’est pas nĂ©cessaire d’aborder, d’autant que les frontiĂšres (comptables) bougent en ce moment. VĂ©rifiez ce qui est permis auprĂšs de l’administration. Reposons notre question prĂ©alable en y rĂ©pondant du point de vue pratique :

    Quel logiciel sĂ©lectionner pour sa comptabilitĂ© ? Ça dĂ©pend. Bis.

    Rappelons que beaucoup de logiciels ne se limitent pas Ă  la comptabilitĂ© pure, mais intĂšgrent d’autres outils utiles Ă  la gestion (graphiques des recettes, gestion de cotisations, Ă©dition de factures, transmission automatisĂ©e aux administrations, etc.). Et attention, les Ă©crans de saisie proposĂ©s dans les logiciels sont des aides dont un utilisateur expĂ©rimentĂ© se passe trĂšs bien.

    La comptabilitĂ© est une obligation, c’est peut-ĂȘtre obscur, fastidieux, vous la faites Ă  reculons, mais la vie est ce qu’elle est, nous sommes dans le systĂšme, il faut donc y passer, chaque jour, semaine, annĂ©e
 Alors le meilleur choix, passe aussi par la facilitĂ© d’installation, les couleurs, la facilitĂ© de prise en main, etc.

    Tout dépend donc surtout de vous :

    • si vous avez besoin d’aides Ă  la saisie ou non,
    • si vous prĂ©fĂ©rez des outils intĂ©grĂ©s,
    • si un outil intĂ©grĂ© dĂ©diĂ© Ă  votre activitĂ© est un plus pour vous,
    • si votre statut fiscal impose une compta en partie double,
    • si vous la faites rĂ©guliĂšrement pour la gestion de votre structure,
    • si vous avez besoin d’exporter les donnĂ©es pour votre expert-comptable (vĂ©rifiez les formats possibles avec lui),
    • si vous voulez un outil en rĂ©seau, voire en ligne sur internet,
    • si vous avez dĂ©jĂ  utilisĂ© un logiciel et que vous vous y retrouvez.

    NB Si qui peut le plus, peut le moins, sachez toutefois rester modestes si vous manquez de temps et de compĂ©tences, parce que les outils intĂ©grĂ©s demandent une certaine maĂźtrise. Eh oui ! plus vous intĂ©grez de trucs, plus il faut remplir et paramĂ©trer les trucs avant d’utiliser la partie comptable. Par exemple, sur le cas simple d’une vente, avec un outil intĂ©grĂ© il faudra avoir crĂ©Ă© les produits, leurs taxes, le client, son bon de commande et les moyens de paiements avant d’attaquer la partie comptable.

    Attention aux obligations fiscales françaises (utilisĂ©es lors d’un contrĂŽle fiscal)

    En application du 3° bis du I de l'article 286 du Code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts (CGI), toute personne assujettie Ă  la taxe sur la valeur ajoutĂ©e (TVA) qui effectue des livraisons de biens et des prestations de services Ă  destination de clients particuliers et qui enregistre les rĂšglements reçus en contrepartie au moyen d’un logiciel ou d’un systĂšme de caisse, est tenue d’utiliser un logiciel ou un systĂšme qui satisfasse aux conditions d’inaltĂ©rabilitĂ©, de sĂ©curisation, de conservation et d’archivage des donnĂ©es en vue du contrĂŽle de l’administration fiscale.

    Tous les dĂ©tails dans l’article du Bulletin Officiel des Finances Publiques - ImpĂŽts (BOFIP) TVA - RĂ©gimes d’imposition et obligations dĂ©claratives et comptables - Obligations d’ordre comptable - Obligation d’utilisation de logiciels ou systĂšmes de caisse sĂ©curisĂ©s

    Format Fichier des Écritures Comptables (FEC)

    Fichier texte tabulaire de 18 champs délimités par barres verticales ou par tabulations, ayant un nommage et un encodage précis ou éventuellement au format XML. Ce format est utilisé par la DGFiP pour pouvoir faire un contrÎle automatisable de la comptabilité. Elle fournit un utilitaire de validation de format pour Windows.

    Les points de vente

    En France, la loi « anti-fraude Â» de 2016 et l’article 286 du Code des impĂŽts imposent une certification des logiciels de caisse (c’est-Ă -dire des points de vente qui collectent des espĂšces) pour Ă©viter les trucages de la comptabilitĂ© via modifications du code-source. Ah ben alors fini le libre ? Mais non mon bon, les logiciels libres sont autorisĂ©s, on en a beaucoup parlĂ© sur LinuxFr.org. Toutes les structures n’y sont pas tenues, typiquement il faut ĂȘtre assujetti Ă  la TVA.
    NB Depuis la loi de finance 2018, article 105, les logiciels de comptabilitĂ© n’ont pas Ă  ĂȘtre certifiĂ©s.

    Si vous avez encore des doutes, consultez la FAQ en français facile Ă©crite par l’équipe de Dolibarr.

    La gestion de la paie

    On n’en a pas beaucoup parlĂ© alors que cette dĂ©pĂȘche a commencĂ© avec la recherche d’un logiciel de paie libre. Disons tout de suite qu’il est prĂ©fĂ©rable de s’appuyer sur des professionnels, en effet la gestion de la paye repose sur trois piliers :

    1. la fiche de paie et les déclarations afférentes
    2. l’émission et la conservation sĂ©curisĂ©e de la fiche de paie
    3. la saisie comptable

    Certains logiciels ont des modules de gestion des payes (OpenConcerto pour la paie française, Odoo pour plusieurs pays
). L’avantage est de faciliter les Ă©critures comptables. Mais attention, la gestion de la paye impose un suivi juridique et un suivi des taux des cotisations, car le cadre lĂ©gal varie selon les professions, les salaires et varie aussi dans le temps. Cette actualisation permanente est faite par les professionnels (comptables et experts comptables). Sauf Ă  bien connaĂźtre votre profession ou Ă  ĂȘtre dans un cadre relativement simple (par exemple celui des intermittents du spectacle en France), vous gagnerez du temps, de l’argent et de la « lĂ©galitĂ© Â» en passant par des professionnels. Les options les plus courantes sont de choisir un cabinet d’expertise comptable ou un service en ligne (nettement moins cher). Lisez ou relisez les commentaires du forum.

    S’agissant de la saisie et du traitement comptable de la paie, n’importe quel logiciel de comptabilitĂ© peut le faire, les logiciels de paye Ă©tant souvent susceptibles de mĂącher le travail Ă  ce niveau-lĂ .

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    Raspberry Pi 5, évolution ou révolution ?

    Les mĂ©andres de l'espace de rĂ©daction sont parfois mystĂ©rieux. La rĂ©daction de certaines dĂ©pĂȘches s'Ă©talent parfois sur de long mois, parfois sans mĂȘme comprendre pourquoi la dĂ©pĂȘche ne part pas vers le stade de la publication. C'est ce qui est arrivĂ© Ă  cette dĂ©pĂȘche qui ne suit donc pas autant qu'elle aurait pu l'actualitĂ© de la sortie de la nouvelle mouture de la microcarte de la Fondation Raspberry Pi, qui porte le nom trĂšs original de Raspberry Pi 5. Cette dĂ©pĂȘche - qui nous offre une comparaison de cette nouvelle Ă©dition avec son illustre ancĂȘtre ainsi qu'une investigation de ses nouveautĂ©s - reste substantielle et il nous a semblĂ© qu'il valait mieux la publier mĂȘme tardivement plutĂŽt que de la plonger dans l'oubli Ă©ternel.

      Sommaire

      Cette dĂ©pĂȘche ne traitera pas de l’ensemble de ce que l’on peut faire, la prĂ©cĂ©dente dĂ©pĂȘche sur les SoC faite pour la sortie de la Raspberry Pi 4 est toujours d’actualitĂ© en ce qui concerne ces sujets.

      Comparaison entre Raspberry Pi 4 et Raspberry Pi 5

      Sorti en 2019, le RPi4 avait fait forte impression—mais quasiment en constante pĂ©nurie entre 2020 et 2023, il commençait par accuser le coup par rapport Ă  la concurrence du Rockchip RK3588 (Quad-core Cortex-A76 + Quad-core Cortex-A55).

      Aussi, la Raspberry Pi 5 introduit des avancĂ©es significatives par rapport Ă  la Raspberry Pi 4, dont le Tableau 1 prĂ©sente une synthĂšse des diffĂ©rences.

      Composants Raspberry Pi 4 Raspberry Pi 5
      SoC Broadcom BCM2711 Broadcom BCM2712
      CPU Quad-core Cortex-A72 (1.8 GHz) Quad-core Cortex-A76 (2.4 GHz)
      GPU VideoCore VI (500 MHz) VideoCore VII (800 MHz)
      MĂ©moire 1, 2, 4, 8 GB LPDDR4-3200 SDRAM 4, 8 GB LPDDR4X-4267 SDRAM
      Wi-Fi Dual-band 802.11ac Dual-band 802.11ac
      Bluetooth 5.0, BLE 5.0, BLE
      USB 2 USB 3.0, 2 USB 2.0, 1 Type-C port 2 USB 3.0, 2 USB 2.0, 1 Type-C port
      Stockage MicroSD MicroSD (SDR104âŸčR/W↗ˣÂČ) + ligne PCIe pour NVME M.2 SSD
      Ethernet Gigabit Ethernet Gigabit Ethernet
      Puissance Jusqu’à 7.5 W 2 modes : jusqu’à 15 W et jusqu’à 25 W
      Gestion HDMI 2 HDMI 2.0 (1 gĂ©rant 4k@60 Hz) 2 HDMI 2.0 (tous les deux gĂ©rant 4k@60 Hz)
      Format vidéo H.264 (AVC) H.265 (HEVC)
      PCIe Non 1 lane PCIe pour périphériques haute performance
      Bouton d’alimentation Non Oui

      Tableau 1 : comparatif des Raspberry Pi 4 et 5

      Détail des améliorations de la Raspberry Pi 5

      La Raspberry Pi 5 introduit des avancĂ©es significatives par rapport Ă  la Raspberry Pi 4, en particulier avec l’introduction du southbridge RP1. Voici une comparaison dĂ©taillĂ©e mettant en Ă©vidence les principales diffĂ©rences et l’impact du RP1 :

      • Processeur : La Raspberry Pi 5 est Ă©quipĂ©e d’un CPU ARM Cortex-A76, une amĂ©lioration substantielle par rapport au Cortex-A72 trouvĂ© dans la Raspberry Pi 4. Cette mise Ă  niveau fait que la Pi 5 est deux Ă  trois fois plus rapide que son prĂ©dĂ©cesseur.
      • RAM : La Raspberry Pi 5 utilise de la LPDDR4X-4267 SDRAM, nettement plus rapide que la LPDDR4-3200 SDRAM utilisĂ©e dans la Pi 4. Cette amĂ©lioration offre plus de bande passante, contribuant Ă  des performances globalement plus rapides.
      • Puissance graphique : La Raspberry Pi 5 dispose d’un GPU VideoCore VII plus puissant, cadencĂ© Ă  800 MHz et prenant en charge OpenGL ES 3.1 et Vulkan 1.2. C’est une avancĂ©e par rapport au GPU VideoCore VI de la Raspberry Pi 4, qui prend en charge OpenGL ES 3.1 et Vulkan 1.0. Le GPU de la Pi 5 comprend Ă©galement un nouveau processeur de signal d’image pour la gestion des donnĂ©es des camĂ©ras.
      • Chip RP1 Southbridge : La puce RP1 est une innovation majeure dans la Raspberry Pi 5. Elle agit comme un southbridge, gĂ©rant la plupart des fonctions I/O (entrĂ©e/sortie), rĂ©duisant ainsi la charge sur le CPU. Cela permet une augmentation de la bande passante I/O, bĂ©nĂ©ficiant aux dispositifs de stockage, USB et autres pĂ©riphĂ©riques.
      • Vitesse des cartes MicroSD : Le port microSD de la Pi 5 prend en charge le mode haute vitesse HDR 104 avec les cartes microSD UHS-1, offrant des vitesses de lecture de 80-90 Mbps, soit le double de la vitesse de 40-50 Mbps de la Pi 4.
      • Ports USB : Dans la Raspberry Pi 5, chacun des deux ports USB 3.0 dispose d’une bande passante dĂ©diĂ©e de 5 Gbps, grĂące Ă  la puce RP1. C’est une amĂ©lioration par rapport Ă  la Pi 4, oĂč les deux ports USB 3.0 partageaient la bande passante de 5 Gbps.
      • Connecteur PCIe : La Pi 5 inclut un connecteur PCIe (PCI Express), une nouvelle addition rĂ©pondant Ă  la demande pour des interfaces plus rapides. Cependant, l’interface PCIe de la Pi 5 n’est pas un connecteur M.2 standard ; elle nĂ©cessite un cĂąble ruban pour se connecter Ă  un HAT, et le dispositif M.2 se connectera au HAT. CaractĂ©ristiques
      • Un bouton marche/arrĂȘt : Eh oui, on est quand mĂȘme dans le 3ᔉ millĂ©naire ;-)
      • Alimentation : Tout comme la Raspberry Pi 4, la Raspberry Pi 5 utilise un connecteur d’alimentation au format USB Type-C. En revanche, doublement de la puissance oblige, la puissance nĂ©cessaire Ă  son fonctionnement passe de 7.5 W Ă  15 W, il faudra donc une alimentation en 3A minimum pour ĂȘtre tranquille. À noter que si vous souhaitez utiliser des pĂ©riphĂ©riques externes qui consomment beaucoup comme des disques durs ou SSD, il est conseillĂ© d’avoir une alimentation de 25 W (5A). La Raspberry Pi dĂ©tecte si l’alimentation fournit plus de puissance et passe la limite de consommation USB Ă  1,6A au lieu de 1,2A.

      Raspberry Pi 5 : Nouveau South Bridge RP1 vs Raspberry Pi 4

      Le RP1 est un contrĂŽleur d’entrĂ©e/sortie (I/O) conçu pour le Raspberry Pi 5, reprĂ©sentant le programme d’ingĂ©nierie le plus complexe et coĂ»teux entrepris par Raspberry Pi, avec un dĂ©veloppement s’étendant sur plus de sept ans et ayant coĂ»tĂ© environ 25 millions de dollars. Ce contrĂŽleur est le premier produit phare de Raspberry Pi Ă  utiliser une puce conçue en interne​.

      Architecture du South Bridge RP1

      — Description : Le RP1 est un southbridge de 12×12 mm avec un pas de 0.65 mm en BGA (Ball Grid Array), fournissant la majoritĂ© des capacitĂ©s d’E/S pour la Raspberry Pi 5.
      — CaractĂ©ristiques : Il comprend un point de terminaison PCIe 2.0 Ă  4 voies, un contrĂŽleur Ethernet MAC Gigabit et deux contrĂŽleurs hĂŽtes USB 3.
      — AmĂ©liorations : Plus du double de la bande passante USB utilisable par rapport Ă  la Raspberry Pi 4.
      — Documentation RP1 : RP1 Datasheet

      Sources des informations sur le RP1

      — L’article d’Eben Upton pour annoncer le RP1 : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5 (ce court article est accompagnĂ© d’une vidĂ©o YT de 35 minutes Ă  ce sujet, mais dont le contenu est reproduit textuellement en suivant un lien)
      — Lien direct vers la vidĂ©o YT : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5

      Impacts du RP1

      Le RP1 constitue une avancĂ©e importante, puisque les GPIOs “physiques” de la carte ne sont plus directement reliĂ©es aux GPIOs du microprocesseur et de leurs fonctions possibles (SPI/I2C/UART/I2S) attribuĂ©es par le fondeur dans le silicium.

      1. ConnectivitĂ© principale : Le RP1 se connecte Ă  un processeur d’application (AP) via un bus PCIe 2.0 x4, consolidant de nombreux contrĂŽleurs numĂ©riques et PHYs analogiques pour les interfaces externes du Raspberry Pi 5​​.
      2. ContrĂŽle du trafic : Le tissu interne du RP1 permet de prioriser le trafic en temps rĂ©el de la camĂ©ra et de l’affichage sur le trafic non en temps rĂ©el de l’USB et de l’Ethernet. Des signaux de qualitĂ© de service (QoS) sur le lien PCI Express soutiennent la priorisation dynamique entre le trafic provenant du RP1 et le trafic des maĂźtres de bus en temps rĂ©el et non en temps rĂ©el au sein de l’AP​​.
      3. FonctionnalitĂ©s supplĂ©mentaires : Pour une flexibilitĂ© maximale des cas d’utilisation, le RP1 dispose de plusieurs fonctionnalitĂ©s telles qu’un contrĂŽleur DMA Ă  huit canaux pour les pĂ©riphĂ©riques Ă  basse vitesse, trois PLL intĂ©grĂ©es pour la gĂ©nĂ©ration d’horloges vidĂ©o et audio indĂ©pendantes, un convertisseur analogique-numĂ©rique Ă  cinq entrĂ©es, 64kB de SRAM partagĂ©e, et des gĂ©nĂ©rateurs de base temporelle pour le rythme de la DMA ou pour le debouncing des Ă©vĂ©nements GPIO​​​​.
      4. Gestion des contrĂŽleurs de bus : Les modules de rĂ©gulation intĂ©grĂ©s Ă  chaque port de contrĂŽleur de bus permettent de surveiller ou de limiter leur comportement. Ces modules rĂ©gulent le flux de donnĂ©es selon le nombre de transactions en attente, assurent le respect des limites d’adresses AXI et PCIe, et disposent de compteurs statistiques pour Ă©valuer la qualitĂ© de service ou les performances.
      5. Interfaces clĂ©s externes : Le RP1 fournit des interfaces externes clĂ©s telles que deux contrĂŽleurs XHCI indĂ©pendants connectĂ©s Ă  un seul PHY USB 3.0 et un seul PHY USB 2.0, deux contrĂŽleurs de camĂ©ra MIPI CSI-2 et deux contrĂŽleurs d’affichage MIPI DSI connectĂ©s Ă  deux PHY transceivers MIPI DPHY Ă  4 voies partagĂ©es, et un contrĂŽleur d’accĂšs mĂ©dia (MAC) intĂ©grĂ© pour l’Ethernet Gigabit​​​​.
      6. CompatibilitĂ© et Ă©volution : Le RP1 maintient la compatibilitĂ© avec la gamme de fonctions offerte sur le Raspberry Pi 4 Model B, tout en permettant une Ă©volution vers des processus de gĂ©omĂ©trie rĂ©duite, sans avoir Ă  reproduire tous les Ă©lĂ©ments analogiques du systĂšme. Cela pourrait permettre Ă  changer plus facilement de fournisseur de SoC.

      Évolution des performances

      Afin de permettre de mieux visualiser les évolutions des performances Alasdair Allan a fait un benchmark complet dont certains éléments sont repris ici.

      Tout d’abord une analyse des performances du CPU avec geekbench. Les Figures 1 et 2 montrent une augmentation des performances en single core d’approximativement 2.2x,
      performances single core

      Figure 1. : Comparaison des performances single core entre RPi4 et 5
      performances multi core

      Figure 2. : Comparaison des performances multi core entre RPi4 et 5

      Compilation de différents benchmarks entre RPi 4 et 5

      Benchmark Unités Raspberry Pi 4 Raspberry Pi 5 Augmentation de Performance
      Sysbench Mono-Thread MBps 699 1041 x1,49
      Sysbench Multi-Thread MBps 2794 4165 x1,49
      Stress-ng Mono-Thread op/s 104,78 182,68 x1,74
      Stress-ng Multi-Thread op/s 413,12 737,21 x1,78
      Bzip Mono-Thread secondes 44,98 20,53 x2,19
      Bzip Multi-Thread secondes 28,59 14,36 x1,99
      Gimp Redimensionner secondes 67,01 29,95 x2,24
      Gimp Rotation secondes 77,24 32,77 x2,36
      Gimp Niveaux Auto secondes 80,52 34,64 x2,32
      Gimp Masque Flou secondes 115,16 49,71 x2,32
      Speedometer 2.1 score 20,5 62,5 x3,05
      Glmark2 score 97 202 x2,08
      Openarena Timedemo FPS 8,77 27,05 x3,08
      RAMspeed Écriture MBps 4391 29355 x6,69
      RAMspeed Lecture MBps 5902 27931 x4,73
      HDparm Lecture MBps 43,81 90,05 x2,06
      dd Écriture MBps 34,49 61,23 x1,78
      Iozone 4 K Écriture RAND MBps 9,38 15,22 x1,62
      Iozone 4 K Lecture RAND MBps 4,71 4,6 x0,98
      Temps de démarrage secondes 33,4 19,1 x1,74

      performances des I/O

      La Figure 3. issue du travail d’Adafruit permet de mettre Ă  jour le graphique sur la vitesse performance de la commutation des I/O proposĂ© dans la dĂ©pĂȘche sur la RPi4. La Figure 4. quant Ă  elle montre une lĂ©gĂšre amĂ©lioration de la performance par Watt sur le nouveau modĂšle.

      Titre de l’image
      Figure 3. Évolution de la vitesse de commutation d’une sortie numĂ©rique

      Titre de l’image
      Figure 4. Évolution de la performance en fonction de la puissance Ă©lectrique

      Interfaces USB et Ethernet

      — Interfaces: Le RP1 fournit deux interfaces USB 3.0 et deux interfaces USB 2.0, ainsi qu’un contrĂŽleur Ethernet Gigabit.
      — Source: Circuit Digest – The New Raspberry Pi 5 is here

      Le Gigabit Ethernet fourni par le RP1 est en tout point semblable Ă  celui du RBPi4 (voir : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5:

      Liam 13:21: So we’ve got the Ethernet MAC but not the PHY. So the Ethernet’s brought out to an RGMII interface, which then connects to an on-board Ethernet PHY.

      Eben 13:35: And this is a fairly similar architecture to Raspberry Pi 4, except that in that case, the MAC was in the Broadcom device, but there was still an external – in fact exactly the same external – PHY, [BCM]54213. Cool. So that’s the overall structure of the design.

      Interfaces MIPI CSI/DSI

      Ces interfaces d’entrĂ©e/sortie vidĂ©o peuvent ĂȘtre qualifiĂ©es d’historiques dans l’écosystĂšme RaspberryPi puisqu’elles sont prĂ©sentes depuis la version 1. Le RBPi5 apporte toutefois une nouveautĂ© assez remarquable par rapport Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs : au lieu d’avoir un port CSI (pour une camĂ©ra) et un port DSI (pour un Ă©cran), les ports du RBPi5 peuvent ĂȘtre configurĂ©s pour l’une ou l’autre fonction. Malheureusement, cela s’est traduit par des changements notables au niveau de la disposition des composants sur la carte, qui ne sont pas sans susciter quelques grincements de dents parmi les utilisateurs.

      Les points discutables/discutés

      Le réarrangement de la carte

      — Le port audio a disparu, pour laisser sa place au port MIPI DSI (qui peut faire CSI Ă  prĂ©sent), lui-mĂȘme remplacĂ©, au-dessus du lecteur de carte microSD, par un connecteur FPC exposant les lignes PCIe.
      — le port DSI est passĂ© de 15 pins Ă  22 pins (comme sur la carte CMIo4)
      — Et, encore une fois, les ports Ethernet et USB ont Ă©tĂ© inversĂ©s.

      Si cela ne pose pas de problÚmes particuliers pour un utilisateur lambda, de nombreux projets basés sur les cartes RasperryPi à la recherche de performance de calcul (et donc potentiellement intéressés par ce nouveau RBPi5) doivent entiÚrement revoir la conception de leur matériel.

      Le non réarrangement de la carte

      C’est un reproche que l’on peut trouver dans de nombreux tĂ©moignages : mettre un HAT (carte d’extension) sur un RBPi, juste au dessus du CPU, c’est un non-sens en termes de refroidissement (et ce, quelle que soit la version du RBPi).
      Mais, pour relativiser, on peut dire la mĂȘme chose de quasiment toutes les autres solutions alternatives au RBPi.

      Les limites du format carte de crédit

      Ce format (86x56 mm) est devenu une rĂ©fĂ©rence pour presque tous les acteurs du monde des SBC. Et donc, il s’agit lĂ  aussi d’un constat plus gĂ©nĂ©ral, non spĂ©cifiquement adressĂ© Ă  RaspberryPi. Mais sachant que ce sont les locomotives du marchĂ©, peut ĂȘtre pourraient-ils initier une nouvelle approche

      Certes, ce format permet d’élaborer des solutions compactes, mais l’on peut constater :

      — qu’augmenter la puissance et les fonctionnalitĂ©s des puces embarquĂ©es tout en restant sur ce format conduit Ă  un gaspillage inutile de ressources : il est en effet impossible d’implĂ©menter toutes les fonctionnalitĂ©s matĂ©rielles proposĂ©es par les puces sur une si petite surface, et par ailleurs il devient difficile de refroidir efficacement le systĂšme.
      — pour exposer le port PCIe, RaspberryPi a supprimĂ© le port audio, dĂ©placĂ© le port DSI ; mais pour alimenter le bouzin, il vous faut du 5V 4A. Ensuite un peu tout le monde se trouve plantĂ© lĂ  : dĂ©brouillez-vous.

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      GNOME OS comme Linux idéal, partie 1 : la promesse de l'atomique

      Et si le systĂšme d’exploitation (OS) libre et souverain dont le monde a besoin Ă©tait basĂ© sur GNOME ? C’est ce que propose Thibault Martin dans un billet postĂ© le 28 fĂ©vrier 2025 sur son blog. L’idĂ©e est ambitieuse, et bien entendu elle peut froisser les gens qui prĂ©fĂšrent d’autres environnements de bureau, mais elle prĂ©sente l’intĂ©rĂȘt de s’appuyer sur deux tendances notables dans l’actualitĂ© rĂ©cente de Linux : l’avĂšnement des systĂšmes atomiques et la demande d’un OS dit “souverain”. Nous vous proposons, Ă  travers le billet de Martin, d’en apprendre plus sur ces deux tendances. Ce premier journal se concentre sur la premiĂšre : les systĂšmes atomiques, et le changement de paradigme qu’ils prĂ©figurent pour le bureau Linux.

      Sommaire

      De quoi ça parle ?

      Dans ce billet titrĂ© « Prosthetics that don't betray » (« des prothĂšses qui ne trahissent pas »), Thibault Martin, ancien membre de la fondation GNOME, appelle Ă  changer la gouvernance du projet pour se donner les moyens d’en faire un OS “indĂ©pendant” et prĂȘt Ă  l’emploi, financĂ© par l’Union europĂ©enne. Il est question ici de vendre des ordinateurs et des tĂ©lĂ©phones avec un systĂšme Linux prĂ©-installĂ© dessus, assemblĂ© par et basĂ© sur GNOME, indĂ©pendant de toute distribution existante, et le tout idĂ©alement financĂ© par l’Union europĂ©enne (« ça se verrait Ă  peine dans son budget », argue Martin).

      Pourquoi GNOME ? Parce que c’est l'environnement de bureau prĂ©fĂ©rĂ© de Martin, Ă©videmment. Il vante notamment sa bonne intĂ©gration au mobile : on l’ignore peut-ĂȘtre (car il reste nettement plus difficile d’installer un Linux sur un tĂ©lĂ©phone que sur un PC), mais les dĂ©veloppeurs GNOME travaillent depuis quelques annĂ©es Ă  rendre leurs applis adaptables aux petits Ă©crans. Il ne s’agit pas de versions diffĂ©rentes, mais bel et bien de vos applis de bureau, qui se redimensionnent automatiquement pour ĂȘtre utilisables Ă  l’écran tactile. Nick du Linux Experiment en a rĂ©cemment dit du bien dans une de ses vidĂ©os. Bien entendu, il existe d’autres interfaces mobiles dans le monde Linux, au hasard celle de KDE, Plasma Mobile. Mais ce n’est pas sur cet argument que cette dĂ©pĂȘche aimerait s’attarder ; plutĂŽt que de parler des avantages et inconvĂ©nients de GNOME sur les autres environnements graphiques libres, nous allons nous pencher sur deux autres idĂ©es avancĂ©es par Thibault Martin dans son billet, Ă  savoir :

      • pour ĂȘtre « utilisable par les masses », cet OS de rĂȘve doit adopter une technologie dite “atomique”
      • sa vocation principale sera d’échapper Ă  « l’hĂ©gĂ©monie amĂ©ricaine » et « sĂ©curiser la souverainetĂ© numĂ©rique de l’UE »

      Les OS atomiques, ou la promesse du Linux qui juste-marche

      C’était le 25 fĂ©vrier dernier, et il l’a dit au premier degrĂ© : "We believe that 2025 is truly the year of the Linux gaming desktop Â». Pourtant, Nirav Patel prĂ©cise bien cinq secondes avant que ses ordinateurs (il est le fondateur et le PDG de Framework) supportent aussi Windows. Mais il a l’air de sincĂšrement croire que cette annĂ©e, quelque chose de diffĂ©rent est en train de se passer avec le bureau Linux ; et sur la diapo oĂč est Ă©crite cette phrase, on peut voir les logos de Playtron OS et Bazzite, deux projets de Linux orientĂ©s “gaming”, mais qui prĂ©sentent aussi la particularitĂ© d’ĂȘtre basĂ©s sur Fedora Silverblue, sans doute le plus populaire des Linux atomiques.

      À moins que ce ne soit l’inverse ? Le 13 fĂ©vrier dernier, Jorge Castro, fondateur du projet Universal Blue (dont est issu Bazzite), montrait fiĂšrement les statistiques des appareils actifs sous Fedora atomiques (si vous ne le saviez pas, toutes les installations de Fedora envoient par dĂ©faut un signal anonyme aux serveurs afin d’ĂȘtre recensĂ©es). On y voit les machines sous Bazzite doubler de nombre entre octobre dernier et fĂ©vrier, dĂ©passant de loin les propres variantes atomiques officielles de Fedora (mais encore trĂšs loin derriĂšre “la” Fedora Workstation ordinaire, selon Castro).

      Évolution du nombre d’appareils actifs sous Fedora atomiques entre juillet 2024 et fĂ©vrier 2025

      Bazzite a tellement la cote qu’elle a Ă©tĂ© saluĂ©e comme « mettant la honte Ă  Windows » dans un article sur The Verge, ce qui est surprenant de la part d’un mĂ©dia tech “gĂ©nĂ©raliste” qui jusqu’à prĂ©sent n’avait d’yeux que pour les GAFAM et ne s’intĂ©ressait guĂšre au monde du libre. Il y a, bien sĂ»r, une explication simple Ă  ce succĂšs : Bazzite vise une niche particuliĂšre, celle des utilisateurs et utilisatrices de Steam Deck et autres consoles portables Ă  base de technologie PC, et on peut arguer que cette niche est non seulement en pleine croissance, mais aussi peut-ĂȘtre un peu dĂ©laissĂ©e par un Microsoft qui n’a pas encore bien optimisĂ© son Windows Ă  un tel cas d’usage. Ce serait comme attribuer la hausse des tĂ©lĂ©chargements de Linux il y a 15 ans Ă  la mode des netbooks. Mais nous aimerions arguer ici que le succĂšs de Bazzite est aussi dĂ» Ă  son choix technologique de bureau atomique.

      Pour rappel, “atomique” est l’expression qui tend Ă  remplacer celles d'“immuable” (traduction anglaise d'"immutable") ou "image-based", et qui dĂ©signe une façon bien particuliĂšre de construire et distribuer un systĂšme d’exploitation. SolĂšne Rapenne propose une dĂ©finition dans un billet de 2023, oĂč elle rĂ©sume les principes essentiels des systĂšmes immuables :

      • les mises Ă  jour systĂšme ne sont pas effectuĂ©es sur le systĂšme en cours d’utilisation (celui-ci n’est jamais censĂ© changer, d’oĂč le qualificatif d'“immuable”)
      • les modifications de paquets sont appliquĂ©s au prochain dĂ©marrage (mais pas celles des Flatpak par exemple)
      • vous pouvez revenir en arriĂšre (roll back) et restaurer le systĂšme dans l’état exact oĂč il se trouvait avant une mise Ă  jour

      Les systĂšmes atomiques peuvent avoir chacun leurs particularitĂ©s : ainsi, NixOS (lisez Ă  son sujet notre rĂ©cente dĂ©pĂȘche), Endless OS, les images Universal Blue, Vanilla OS, MicroOS ou encore AerynOS, mais aussi ChromeOS et Android ne fonctionnent pas tout Ă  fait de la mĂȘme façon, bien qu’ils partagent ces trois principes en commun. Mais le gros joueur dans ce domaine, c’est Fedora : Renault nous expliquait il y a bientĂŽt cinq ans comment les expĂ©rimentations du projet ont donnĂ© naissance Ă  Silverblue et comment ce dernier s’utilisait. Depuis, Silverblue a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© en versions Plasma, Sway, Budgie et bientĂŽt COSMIC et Plasma Mobile ; certaines de ses briques sont amenĂ©es Ă  Ă©voluer, comme l’expliquait TimothĂ©e Ravier Ă  la sortie de Silverblue 41 en automne dernier (voir la section Notes), mais les principes fondamentaux restent les mĂȘmes, et vous pouvez les retrouver dĂ©crits dans la documentation commune (en version bĂȘta) des Fedora atomiques. Ravier les rappelle dans un rĂ©cent entretien qu’il nous a accordĂ© (Ă  paraĂźtre aprĂšs le 21 avril) et nous partage son espoir de voir un jour l’atomique devenir le modĂšle par dĂ©faut pour Fedora :

      Je l’espĂšre ! Il est impossible de donner une Ă©chĂ©ance et cela ne dĂ©pend pas vraiment de moi. La difficultĂ© la plus importante est la prise en charge du matĂ©riel et les pilotes qui ne sont pas intĂ©grĂ©s dans Fedora. C’est un problĂšme que l’on ne peut pas rĂ©soudre dans Fedora Ă  cause des contraintes lĂ©gales et qui sont traitĂ©es par le projet Universal Blue, dont la variante Bazzite est trĂšs populaire.

      Capture d’écran du site officiel de Bazzite
      Capture d’écran du site officiel de Bazzite

      Les possibilitĂ©s ouvertes par cette approche sont telles qu’elles inspirent beaucoup de Linuxiens Ă  assembler leur propre bureau Linux atomique, y compris hors des mainteneurs de distributions : c’est le cas de Jorge Castro et de Thibault Martin. Mais Martin n’est pas le premier Ă  avoir eu l’idĂ©e parmi la communautĂ© GNOME : il cite un billet d’Adrien Vovk paru en octobre dernier, titrĂ© « Un bureau pour tous Â», et qui appelle dĂ©jĂ  Ă  s’appuyer sur GNOME, et plus prĂ©cisĂ©ment le projet GNOME OS (lequel est dĂ©jĂ  atomique), pour « construire un OS qui rend le bureau Linux utilisable pour les non-passionnĂ©s » :

      Je pense Ă  mes amis et Ă  ma famille : ils ne mĂ©ritent pas plus que nous d’ĂȘtre maltraitĂ©s par les entreprises de la tech. Beaucoup d’entre eux adorent l’idĂ©e de Linux et sont d’accord avec nos valeurs, mais ont dĂ©cidĂ© de ne pas rester dessus aprĂšs l’avoir essayĂ© pour de vrai. Ils sont intĂ©ressĂ©s, mais juste pas assez intĂ©ressĂ©s pour surmonter nos barriĂšres Ă  l’entrĂ©e. Ils se moquent des paquets, des codecs, des pilotes, des brevets, des licences, ou de toutes ces choses qui sont devenues ce qu’on doit gĂ©rer en tant que passionnĂ©s de Linux. Je crois que beaucoup se mettront Ă  se prĂ©occuper de ces choses-lĂ  une fois qu’ils auront rejoint nos communautĂ©s, comme nous l’avons tous fait nous-mĂȘme, mais Ă  l’heure actuelle, ils ne nous rejoignent pas


      L’idĂ©e ne sĂ©duit pas que chez GNOME : Vovk dit lui-mĂȘme avoir Ă©tĂ© inspirĂ© par KDE, aprĂšs que ceux-ci aient annoncĂ© un projet similaire lors de la confĂ©rence Akademy en septembre 2024, sobrement baptisĂ© « KDE Linux Â». Et pour pallier les dĂ©fauts que les devs reprochent Ă  KDE neon, laquelle vieillit trop vite du fait d’ĂȘtre basĂ©e sur Ubuntu LTS, KDE Linux sera donc, lui aussi, un OS atomique et immuable : « les applis viendront de Flatpak (et peut-ĂȘtre aussi de Snap si ce n’est pas trop difficile et que l’UX est convenable) ». Et lui aussi aura vocation Ă  s’adresser au plus large public possible, « des dĂ©veloppeurs KDE aux utilisateurs et aux vendeurs de matĂ©riel ».

      Or, pour atteindre un tel objectif d’universalitĂ©, Vovk considĂšre que GNOME OS se doit d’ĂȘtre complĂštement immuable, sans permettre Ă  l’utilisateur d’installer des paquets traditionnels, contrairement au « modĂšle immuable-hybride en vogue Â» qui est celui de Silverblue et ses dĂ©rivĂ©s (oĂč il est possible de faire du layering pour installer des paquets de la distribution, faisant ainsi entorse Ă  l’immuabilitĂ©) :

      À mon avis, permettre l’overlay de paquets dissuade le dĂ©veloppement de vraies solutions permanentes aux fonctionnalitĂ©s manquantes dans l’OS, puisque les utilisateurs peuvent juste se reposer sur les surcouches. Au bout du compte, la nĂ©cessitĂ© d’installer des paquets pour contourner ces problĂšmes va juste garantir que personne n’utilisera les distributions immuables-hybrides de maniĂšre immuable, ce qui annule les bienfaits de l’immuabilitĂ© tout en soumettant l’utilisateur aux points de friction [sharp edges] supplĂ©mentaires qu’apporte l’immuabilitĂ©.

      Comme le rappelle Vovk, cette idĂ©e a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© formulĂ©e par le fameux Lennart Poettering en mai 2022, dans un long billet oĂč il dĂ©taille sa vision personnelle (« et non celle de mon employeur », qui Ă  l’époque Ă©tait soit Red Hat, soit Microsoft) de la direction dans laquelle le bureau Linux doit aller :

      Avant toute chose, je pense qu’il faut se concentrer sur un design basĂ© sur une image plutĂŽt que sur des paquets. Pour la robustesse et la sĂ©curitĂ©, il est essentiel de travailler avec des images reproductibles et immuables qui dĂ©crivent l’OS ou des grandes portions de celui-ci dans leur entiĂšretĂ©, plutĂŽt que de toujours travailler avec des paquets dĂ©taillĂ©s façon RPM/dpkg. Ce n’est pas dire que les paquets ne sont pas pertinents (je trouve en rĂ©alitĂ© qu’ils ont beaucoup d’importance !), mais je pense qu’ils devraient ĂȘtre moins un outil de dĂ©ploiement de code, mais plutĂŽt un outil pour construire les objets Ă  dĂ©ployer. Une autre maniĂšre de voir la chose : tout OS construit ainsi doit ĂȘtre facile Ă  rĂ©pliquer sur un grand nombre d’instances, avec une variabilitĂ© minimale.

      C’est donc bien un nouveau paradigme qui bouleverse les principes traditionnels des distros, selon lesquels les empaqueteurs se chargent d’assembler et distribuer toutes les applications qu’ils veulent rendre disponibles Ă  leurs utilisateurs. Or, dans les prĂ©conisations de la documentation de l’outil Blue-build, dĂ©diĂ© Ă  la crĂ©ation d’images atomiques customisĂ©es, il faut au contraire « rĂ©sister Ă  la tentation d’intĂ©grer tout l’univers » :

      Les systĂšmes dans ce genre sont conçus autour d’un cƓur petit, simple et efficace, maintenable et performant. Rappelez-vous que les mises Ă  jour de l’image de base nĂ©cessitent un redĂ©marrage, donc idĂ©alement vous allez vouloir limiter sa taille – laissez Flatpak et d’autres outils de l’espace utilisateur s’occuper du reste.

      Diapositive issue de la prĂ©sentation « Bazzite: Building the Future of Linux Gaming Together » donnĂ©e par Kyle Gospodnetich et Noel Miller au salon SCALE 22x, le 8 mars 2025
      Diapositive issue de la prĂ©sentation « Bazzite: Building the Future of Linux Gaming Together » donnĂ©e par Kyle Gospodnetich et Noel Miller au salon SCALE 22x, le 8 mars 2025

      Jorge Castro dit lui-mĂȘme :

      Je ne voulais pas refaire une autre distro. J’ai fait ça pendant dix ans [chez Canonical, NDLR], je ne voulais pas faire d’empaquetage, je comprends les difficultĂ©s que ça entraĂźne de faire une distro, je ne veux plus jamais refaire ça.

      Et il ajoute :

      Il nous faut avoir des applis en bac Ă  sable, sans quoi autant faire nos valises et rentrer chez nous. Actuellement c’est flatpak via flathub. MalgrĂ© toutes les plaintes que vous pouvez lire sur le net au sujet de flatpak, il y a plein de monde qui en tire une bonne expĂ©rience. [
] Et aussi nous avons abandonnĂ© tout l’aspect « allons empaqueter la planĂšte entiĂšre nous-mĂȘme » du modĂšle parce que nous savons que ça ne s’étend pas [it doesn't scale]. Ça veut dire que c’est aux dĂ©veloppeurs d’applis de prendre en charge leur destin, et que c’est notre boulot de livrer tout ça Ă  l’utilisateur. [
] C’est aussi pour cela que nous ne sommes pas une distro – nous sommes trois distros, fedora pour la base, homebrew pour la ligne de commande, flatpak pour les applis Ă  interface graphique. Oh et puisque vous avez aussi distrobox, n’importe quel autre paquet de distro.

      Et Ă©videmment, cet Ă©loignement revendiquĂ© du modĂšle de la bonne vieille distribution n’est pas sans causer quelques frictions, surtout au sein d’une communautĂ© comme Fedora qui demeure avant tout dĂ©diĂ©e Ă  faire
 une bonne vieille distribution. Le 21 janvier 2025, Michael Catanzaro demandait que Flathub devienne le dĂ©pĂŽt Flatpak par dĂ©faut des Fedora, plutĂŽt que le dĂ©pĂŽt Flatpak de Fedora comme c’est le cas jusqu’alors, affirmant que ces flatpaks “maison” Ă©taient « une source notable de problĂšmes de qualité », et citant des « plaintes de multiples dĂ©veloppeurs upstream », notamment ceux du cĂ©lĂšbre OBS qui sont allĂ©s jusqu’à rĂ©clamer formellement le retrait du Flatpak que Fedora distribue pour leur appli. Le conflit s’est depuis dĂ©tendu et les dĂ©veloppeurs d’OBS ont rĂ©tractĂ© leur demande, mais pas sans que le Project Leader de Fedora Matthew Miller ne dĂ©clare sur la chaĂźne YouTube de Brodie Robertson que « les rĂšgles d’acceptation sur Flathub sont plutĂŽt laxistes » et que rien ne garantissait l’absence de code malveillant dans leurs flatpaks, ce qui a provoquĂ© une levĂ©e de boucliers et une clarification officielle de Flathub quant Ă  leur processus de vĂ©rification. Miller a saluĂ© cette clarification et prĂ©cisĂ© sa pensĂ©e, et Ă  l’heure actuelle, c’est toujours les dĂ©pĂŽts de Fedora qui sont prĂ©sĂ©lectionnĂ©s par dĂ©faut lorsqu’on cherche Ă  installer un Flatpak via Logiciels ou Discover dans une Fedora.

      Alors, faut-il imaginer un projet tout neuf et Ă©mancipĂ© des distributions, comme GNOME et KDE aimeraient le faire, pour ĂȘtre digne d’ĂȘtre l’OS atomique dont l’Europe a besoin ? À moins que ce dont l’Europe ait besoin, ce n’est pas d’un seul mais de plusieurs OS atomiques ? C’est l’idĂ©e que dĂ©fend openSUSE, qui propose aux gouvernements non pas d’adopter une seule et unique solution qui "surfe sur l’idĂ©e de souverainetĂ© europĂ©enne", mais plutĂŽt une stratĂ©gie multi-distributions, qui inclurait, au hasard, les propres projets atomiques d’openSUSE – Aeon (sous GNOME) et Kalpa (sous Plasma) :

      L’idĂ©e globale dont les gouvernements ont besoin de dĂ©battre va au-delĂ  du standard des distros. À l’ñge du rançongiciel, du verrouillage dans le nuage et du capitalisme de surveillance, il est temps d’aller au-delĂ  de la façon traditionnelle de penser les OS de bureaux. Le monde de l’open-source a dĂ©jĂ  les outils pour avancer vers cette nouvelle façon de penser :

      • L’immuabilitĂ© avec des mises Ă  jour transactionnelles (MicroOS, Aeon, Kalpa, Kinoite)
      • Une configuration systĂšme dĂ©clarative (Agama, Ansible)
      • Des options de bureaux pour des besoins utilisateur variĂ©s (GNOME, KDE Plasma, Xfce)
      • Des standards d’identitĂ©s et d’authentification ouverts (LDAP, OpenID)
      • Des formats de paquet transparents (Flatpak, RPM)

      La gouvernance des Linux : suffit-il d’ĂȘtre libre pour ĂȘtre souverain ?

      Ce second volet fera l’objet d’une dĂ©pĂȘche future, Ă  laquelle vous pouvez d’ores et dĂ©jĂ  contribuer (comme Ă  toutes les autres dĂ©pĂȘches en cours de rĂ©daction sur Linuxfr). À bientĂŽt !


      Notes

      • Les Steam Deck sont vendus avec SteamOS, qui n’est pour l’instant pas disponible au tĂ©lĂ©chargement (Valve a dĂ©clarĂ© vouloir le faire d’ici avril 2025), et qui est Ă©galement un OS atomique. Bazzite est fortement inspirĂ© de SteamOS et en reprend directement une partie de son code, publiĂ© sous licence libre par Valve.
      • Un des signes distinctifs d’Universal Blue est son usage de bootc, qui permet purement et simplement de rendre des conteneurs bootables (ce que Jorge Castro rĂ©sume par « Podman dans une boucle for » ; Colin Walters en parle dans une vidĂ©o de Red Hat) et qui devrait bientĂŽt ĂȘtre adoptĂ© par Fedora Ă  son tour, en remplacement d’OSTree. Sur la feuille de route de ce projet, TimothĂ©e Ravier prĂ©cisait en janvier dernier que, bien que ses propres machines reposent sur des conteneurs bootables, il considĂšre que « ce n’est pas prĂȘt pour l’usage gĂ©nĂ©ral ».
      • À l’heure actuelle, la distribution vitrine de Linux sur tĂ©lĂ©phones est sans doute postmarketOS. Les dĂ©veloppeurs de celle-ci ont annoncĂ© le 30 mars dernier travailler Ă  une version immuable de pmOS, qui sera partiellement subventionnĂ©e par la fondation europĂ©enne NLnet (la question du financement des Linux sera abordĂ©e dans la 2ᔉ partie de cette dĂ©pĂȘche).

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      Cloonix version 46

      Cloonix est un outil d’aide Ă  la construction de rĂ©seau virtuel, sous AGPLV3 (inclus qemu-kvm, openvswitch, spice, crun et wireshark).

      C'est pensĂ© comme Docker, dont le succĂšs provient de l'absence de tracasseries au moment de l'empaquetage, en mettant bibliothĂšques et binaires dans un espace de nommage (namespace). Docker est un produit de grande qualitĂ© mais il n'y a pas que sa mĂ©thode. Cloonix utilise les mĂȘmes principes de namespace, sans infrastructure d'accueil pour faire tourner les conteneurs. Notez qu'un logiciel qui s'installe puis tourne avec les droits limitĂ©s d'un utilisateur normal est la meilleure façon de dĂ©courager un pirate. Donc, pour essayer Cloonix 46, un fichier auto-extractible sans dĂ©pendance Ă  la distribution qui l'hĂ©berge vous attend ! TĂ©lĂ©chargez, cliquez


      Cloonix est un outil pour Ă©tudier les rĂ©seaux. Il permet de faire des scripts de scĂ©narios avec plusieurs machines connectĂ©es, les machines Ă©tant soit des vraies machines virtuelles tournant avec kvm, soit des conteneurs tournant avec crun. Cette maquette simplifiĂ©e de rĂ©seaux avec leur visualisation permet de transmettre des dĂ©monstrations rĂ©seaux entre utilisateurs. J'ai prĂ©sentĂ© Cloonix plus largement dans mes dĂ©pĂȘches prĂ©cedentes.

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      Illico Editor : nouveautés depuis 2021

      Illico Editor est un (petit) couteau suisse de la qualification de donnĂ©es dĂ©veloppĂ© Ă  l’origine pour permettre aux experts mĂ©tiers de transformer les donnĂ©es sans recourir Ă  la programmation
 le tout dans une simple page HTML (pas de serveur Web) donc une utilisation Ă  travers le navigateur.

      Aujourd’hui, plus de 150 transformations de donnĂ©es sont disponibles prĂȘtes Ă  l'emploi.

      Particularité : chaque transformation exécutée ainsi que son résultat sont inscrits dans un journal de bord créant ainsi une sorte de procédure-type sans effort.

      PubliĂ© sous licence GPL, le code d’Illico est globalement trĂšs basique : standards HTML5/CSS3/JS, et zĂ©ro dĂ©pendance, bibliothĂšque ou appel Ă  un code tiers. Les donnĂ©es restent dans le (cache du) navigateur.
      Les algorithmes sont trĂšs simples. La complexitĂ© est plutĂŽt liĂ©e Ă  la maniĂšre d’imaginer de nouvelles transformations de donnĂ©es, Ă  la fois gĂ©nĂ©riques (paramĂ©trables) tout en restant simples pour l’utilisateur (nombre rĂ©duit de paramĂštres).

      Sommaire

      Quelques limites Ă  connaĂźtre

      Dans mon usage, des crashs du navigateur ont Ă©tĂ© constatĂ©s sur des grands jeux de donnĂ©es avec les fonctionnalitĂ©s qui sollicitent le plus grand nombre de comparaisons (prĂ©cisĂ©ment le calcul de la distance d’édition / lignes).

      Pour un grand volume de donnĂ©es, mon conseil serait d’opter pour Opera/Vivaldi qui proposent Ă  l’utilisateur d’augmenter la mĂ©moire allouĂ©e Ă  la page (plutĂŽt que de faire crasher l’onglet/navigateur) ; de rĂ©duire le jeu de donnĂ©es aux colonnes/lignes Ă  traiter (ce qui rĂ©duirait la taille), avant de se lancer dans les transformations ; ou d’opter pour des outils plus adaptĂ©s Ă  cette volumĂ©trie.

      Un test sur des donnĂ©es factices m’avait permis d’identifier des tailles limites de jeu de donnĂ©es : https://illico.ti-nuage.fr/doc/build/html/fct/principes.html#jeu-de-donnees-volumineux

       Objet de la dĂ©pĂȘche

      Cette dĂ©pĂȘche fait Ă©cho Ă  la prĂ©cĂ©dente de janvier 2021.

      Au-delĂ  des corrections de bug et des amĂ©liorations (gestion des nombres dĂ©cimaux et nĂ©gatifs pour les intervalles, options supplĂ©mentaires pour dĂ©cider l’interprĂ©tation de “valeurs” vides), je voulais prĂ©senter ici la trentaine de nouvelles fonctionnalitĂ©s/traitements et les nouveaux tutoriels.

      Avant de commencer

      Dans Illico, l’expression valeurs en liste dĂ©signe

      • des donnĂ©es prĂ©sentĂ©es sous la forme a, b, c (le sĂ©parateur peut ĂȘtre un caractĂšre ou une chaĂźne)
      • des listes de couples de valeurs xxx:1 / yyy:2 / zzz:3 (un sĂ©parateur de liste / + un dĂ©limiteur {clĂ© => valeur} ici :

      Nouveaux tutoriels

      La section tutoriels dĂ©crit des cas concrets pour lesquels il n’existe pas de rĂ©solution « en 1 Ă©tape Â».
      Dans certains cas, une fonctionnalité a été développée pour couvrir tout ou partie de la résolution.

      Ces tutoriels sont dĂ©taillĂ©s pas Ă  pas dans la section “tutoriels” afin d’ĂȘtre utilisĂ©s comme support de formation.

      Je résume ici leur logique.

      Transposer une matrice

      Au sens “mathĂ©matique” du terme, bascule les lignes en colonnes et vice-versa :

      nombre d’étapes/actions du tutoriel : 6

      une nouvelle fonctionnalité a été développée par la suite pour transposer les données en 1 clic/étape/action

      Comparer (rapidement) des groupes de colonnes

      Comparer des groupes de colonnes prises deux Ă  deux Ă©tait dĂ©jĂ  possible. Cependant, avec un grand nombre de colonne, l’opĂ©ration pouvait s’avĂ©rer fastidieuse et source d’erreurs.
      Le tutoriel prĂ©sente une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rique de comparer un grand nombre de colonne de deux fichiers sources avec le mĂȘme en-tĂȘte, par exemple la description d’une mĂȘme population sur deux annĂ©es diffĂ©rentes.

      nombre d’étapes/actions du tutoriel : (2 par fichier source) + 4

      l’intĂ©rĂȘt de ce tutoriel rĂ©side surtout dans le fait de rendre la complexitĂ© du traitement indĂ©pendante du nombre (de paires) de colonnes Ă  comparer

      Comparer des lignes dans un fichier cumul

      On souhaite identifier des diffĂ©rences mais cette fois au sein d’un mĂȘme fichier de donnĂ©es dĂ©crivant un cumul.
      Il peut s’agir par exemple de deux jeux de donnĂ©es mis bout-Ă -bout dĂ©crivant une mĂȘme population sur deux annĂ©es diffĂ©rentes.

      nombre d’étapes/actions du tutoriel : 3

      Créer un fichier cumul à partir de deux sources aux formats proches

      Le cas a Ă©tĂ© rencontrĂ© lors d’une analyse de journaux comptables oĂč les jeux de donnĂ©es prĂ©sentaient des rubriques/codes comptables en colonne.
      D’un mois sur l’autre, le nombre et l’ordre de ces colonnes/rubriques diffĂ©raient. Le tutoriel permet de s’affranchir de ces variations de la structure des donnĂ©es.

      nombre d’étapes/actions du tutoriel : (4 par fichier source) + 3

      Reconstituer des calendriers

      Autre cas de figure rencontré, les données décrivent des personnes présentes sur des périodes avec en colonne la date de début, la date de fin, puis les autres données.
      À partir de ces donnĂ©es, on recherche les dates/jours exactes qui ont rassemblĂ© le plus de personne.

      La rĂ©solution consiste Ă  gĂ©nĂ©rer l’ensemble des jours (entre la date de dĂ©but et la date de fin), c’est-Ă -dire une description des faits Ă  une Ă©chelle unitaire/atomique (chaque ligne dĂ©crivant alors une date et non une pĂ©riode).

      Trois approches sont proposées dans le tutoriel : entre 3 et 6 étapes/actions

      Fidélisation (suivre une cohorte)

      La problématique soulevée était de comprendre les parcours, trajectoires pour une population donnée.

      Exemple simplifiĂ© : 4 lignes de donnĂ©es dĂ©crivent (dans l’ordre chronologique) les Ă©tats/statuts successifs d’un individu, Ă  raison d’un par ligne : a -> b -> c -> d.

      dans la pratique, le jeu de donnĂ©es dĂ©crivait une population d’individu avec des trajectoire de 4 Ă  50 Ă©tats, parfois circulaires a -> b -> a -> d -> c

      On souhaite identifier :

      1. le parcours par rapport Ă  l’état initial pour l’individu pris en exemple, le rĂ©sultat sera la relation suivante : a => {b -> c -> d}
      2. les changements d’état (de proche en proche) pour le mĂȘme exemple, le rĂ©sultat sera une liste de couple de valeurs : (a => b), (b => c), (c => d)
      3. les relations entre l’état initial et n’importe quel autre Ă©tat du parcours mĂȘme exemple, le rĂ©sultat sera trois couples de valeurs : (a => b), (a => c), (a => d)
      4. les relations entre n’importe quel Ă©tat du parcours et n’importe quel autre Ă©tat rencontrĂ© par la suite mĂȘme exemple, le rĂ©sultat sera six couples :
        • (a => b), (a => c), (a => d)
        • (b => c), (b => d)
        • (c => d)

      La fonctionnalitĂ© utilisĂ©e possĂšde une option “scĂ©nario” avec les 4 choix.
      Ainsi, on dĂ©finit « ce que reprĂ©sente les donnĂ©es Â» en prĂ©cisant le ou les sĂ©parateurs, et la transformation est appliquĂ©e selon la demande.

      Les 4 scĂ©narios sont proposĂ©s dans le tutoriel : 3 Ă©tapes/actions (une 4Ăšme Ă©tape est nĂ©cessaire si on souhaite Ă©tudier Ă  part le 1er Ă©tat et l’état terminal de la trajectoire)

      Nouvelles fonctionnalités

      La majorité des nouvelles fonctionnalités concerne

      • des traitements de dates (dĂ©calage, conversion)
      • des traitements d’intervalles numĂ©riques
      • des traitements de pĂ©riodes (intervalles de dates)

      Elles sont prĂ©sentĂ©es ci-dessous dans leur rubrique respective (dans l’ordre d’apparition des rubriques dans Illico et dans la documentation).

      (dans l’application, chaque Ă©cran permettant d’exĂ©cuter une transformation possĂšde un lien vers la section/page concernĂ©e dans la documentation)

      Valeurs en liste : compacter, inverser l’ordre, filtrer

      compacter les listes

      rubrique « valeurs en liste : agrĂ©gats"

      Pour une liste qui prĂ©sente des rĂ©pĂ©titions—a,a,b,c,a,d,b—les deux options de cette transformation permettent d’obtenir :

      • a,b,c,a,d,b : rĂ©duire Ă  une occurrence, pour chaque sĂ©rie
      • a,b,c,d : conserver globalement les premiĂšres occurrences
      • c,a,d,b : conserver globalement les derniĂšres occurrences

      inverser l’ordre des Ă©lĂ©ments des listes

      rubrique « valeurs en liste : structure"

      Pour une colonne dĂ©crivant des listes d’élĂ©ments—a:1, b:2—,

      • inverse l’ordre des valeurs des listes (b:2, a:1)
      • inverse l’ordre des valeurs des listes imbriquĂ©es seulement (1:a, 2:b)
      • inverse l’ordre des listes imbriquĂ©es et des valeurs dans ces listes (2:b, 1:a)

      filtrer ou exclure les valeurs d’une liste

      rubrique « valeurs en liste : filtres"

      compare les listes de valeurs d’une colonne par rapport Ă  une autre colonne de rĂ©fĂ©rence

      • Ă©gal
      • diffĂ©rent de
      • supĂ©rieur/infĂ©rieur ou Ă©gal Ă 
      • strictement supĂ©rieur/infĂ©rieur Ă 

      réduire la liste à certaines clés

      conserver/exclure certains couples {clé:valeur} lorsque la clé existe dans une autre colonne (qui contient pour chaque ligne la liste de clés à conserver ou à exclure)

      Par exemple—et sans devoir utiliser des regex/expressions rationnelles—la liste 2021=3,2022=1,2024=4 pourra ĂȘtre rĂ©duite Ă  2022=1,2024=4 si la clĂ© 2021 existe dans la colonne de contrĂŽle.

      Valeurs en liste : lister les permutations, mélanger la liste

      rubrique valeurs en liste : enrichissement

      lister les permutations des valeurs d’une liste

      produit la liste de toutes les permutations des valeurs des listes de la colonne sélectionnée.

      mélanger les valeurs de la liste

      applique le mélange de Fisher-Yates sur les valeurs de la liste

      enlever les accents et les cĂ©dilles de l’en-tĂȘte

      rubrique « en-tĂȘte"

      surtout utile lorsque l’on part d’un tableur et que l’on cherche Ă  injecter les donnĂ©es dans une base de donnĂ©es ne tolĂ©rant pas ces caractĂšres dans les en-tĂȘtes

      Permuter les colonnes

      rubrique « colonnes : ordre"

      Dans le cas d’un export de donnĂ©es depuis un logiciel mĂ©tier, ou suite Ă  certaines transformations, certaines colonnes peuvent ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©es dans un ordre qui ne s’avĂšre pas trĂšs intuitif.

      Cette nouvelle fonctionnalitĂ© inverse en 1 clic l’ordre des colonnes sĂ©lectionnĂ©es en permutant (au choix)

      • 1Êłá”‰ et 2ᔉ, 3ᔉ et 4ᔉ, etc.
      • 1Êłá”‰ et derniĂšre, 2ᔉ et avant-derniĂšre, etc.

      Numéroter chaque série

      rubrique “lignes”

      Dans Illico, le terme sĂ©rie dĂ©signe une suite de lignes contiguĂ«s qui possĂšdent la mĂȘme valeur dans la colonne sĂ©lectionnĂ©e (un identifiant par exemple).
      Si l’identifiant rĂ©apparaĂźt plus loin dans les donnĂ©es, il s’agira d’une nouvelle sĂ©rie.

      (une autre transformation permet déjà de numéroter chaque ligne de la série)

      Obtenir les méta-données des colonnes sélectionnées

      rubrique “agrĂ©gats”

      Pour les colonnes sélectionnées, indique

      • si la colonne ne contient que des valeurs uniques (les valeurs vides sont comptĂ©es Ă  part)
      • le nombre de lignes sans valeur (valeur vide)
      • le nombre de valeurs renseignĂ©es (valeur non-vide)
      • la cardinalitĂ© : nombre de valeurs diffĂ©rentes rencontrĂ©es dans la colonne

      DĂ©caler les dates

      rubrique “temps”

      dĂ©caler les dates avec 1 constante (saisie par l’utilisateur)

      permet de dĂ©caler les dates d’une colonne Ă  partir d’une constante (on prĂ©cise l’unitĂ© : nombre de jours, de semaines, de mois ou d’annĂ©es)

      décaler des dates selon 1 autre colonne

      idem prĂ©cĂ©demment mais en se basant sur les valeurs d’une autre colonne plutĂŽt qu’une constante

      Jours de la semaine

      rubrique “temps”

      donner le nom des jours de la semaine

      la date est alors recodée : lundi, mardi


      compter chacun des jours de la semaine

      nombre de lundis, de mardis, etc. dans l’intervalle dĂ©crit par des colonnes dĂ©but et fin de la pĂ©riode

      obtenir le numĂ©ro du jour dans l’annĂ©e

      1 pour le 1á”‰Êł janvier, 32 pour le 1á”‰Êł fĂ©vrier


      Transformation des pĂ©riodes « temps : intervalles Â»

      compléter un intervalle de date (2 colonnes : début et fin de la période)

      crĂ©e une liste de jour/date dans l’intervalle dĂ©crit

      rechercher une date dans un intervalle de date

      compare 1 colonne (date recherchée) par rapport à 2 autres colonnes décrivant une période (début et fin de la période)

      combiner deux périodes (4 colonnes)

      option (au choix) : obtenir

      • une fusion : pĂ©riode englobant les deux [min, max]
      • une union : pĂ©riode englobant les deux seulement si intersection
      • une intersection : plus petite pĂ©riode commune

      comparer les dates et une liste de seuils (saisie par l’utilisateur)

      détecter des collisions de périodes

      portée de la détection

      • rechercher pour l’ensemble des donnĂ©es
      • rechercher dans les lignes qui partagent un mĂȘme identifiant (les lignes comparĂ©es ne sont pas forcĂ©ment contiguĂ«s)
      • rechercher dans les lignes qui dĂ©crivent une sĂ©rie (lignes contiguĂ«s avec un mĂȘme identifiant)

      Calculs

      rubrique “calculs”

      calculer une opération sur 1 colonne : options

      options :

      • opĂ©rations : minimum, maximum, moyenne, somme
      • valeurs vides : ignorĂ©es ou traduites par zĂ©ro
      • calcul : total ou cumulĂ©
        • option si cumulĂ© : en partant de la premiĂšre ou derniĂšre ligne
      • rĂ©sultat : global ou local
        • option si local : pour chaque sĂ©rie ou pour chaque identifiant

      calculer une opĂ©ration avec 1 constante (saisie par l’utilisateur)

      calculer une somme ou une moyenne sur x colonnes

      Convertir d’un systĂšme de numĂ©ration Ă  un autre

      rubrique “enrichissement”

      conversion depuis et vers une base binaire, octale, décimale, hexadécimale

      Matrice : transposée, inverser, trier

      rubrique “matrice”

      calculer la transposée

      Transpose le jeu de donnĂ©es : les lignes deviennent les colonnes et inversement ; la ligne d’en-tĂȘte devient la premiĂšre colonne ; la premiĂšre colonne devient la ligne d’en-tĂȘte.

      inverser l’ordre des lignes

      Inverse l’ordre des lignes du jeu de donnĂ©es : la premiĂšre ligne devient la derniĂšre, la derniĂšre devient la premiĂšre, etc.

      trier par ordre alphabétique

      options

      • ordre des lettres : A
Z
a
z É é ou A
É
Z
a é z
      • placer les valeurs vides : au dĂ©but ou Ă  la fin

      trier par ordre numérique

      option : les valeurs vides sont

      • les plus petites (seront placĂ©es au dĂ©but du tableau)
      • les plus grandes (seront placĂ©es Ă  la fin du tableau)
      • Ă©gales Ă  zĂ©ro

      trier par ordre chronologique

      option : les valeurs vides sont

      • dans le passĂ© lointain
      • dans un futur lointain
      • Ă©gales Ă  la date du jour
      • Ă©gales Ă  une date prĂ©cise (Ă  saisir)

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      Nouvelles de Haiku - Hiver 2024-25

      Haiku est un systĂšme d’exploitation pour les ordinateurs personnels. Il s’agit Ă  l’origine d’une rĂ©Ă©criture de BeOS. Le projet a dĂ©marrĂ© en 2001 et est actuellement en phase de beta-test pour une premiĂšre version stable avec support Ă  long terme. Depuis 2024, l’activitĂ© du projet Haiku s’accĂ©lĂšre grĂące entre autres Ă  l’embauche d’un dĂ©veloppeur Ă  plein temps. Les dĂ©pĂȘches sur Haiku sont donc dĂ©sormais publiĂ©es tous les 3 mois au lieu de tous les ans pour leur conserver une longueur digeste.

      La complĂšte liste des changements survenus pendant ces 3 mois comporte prĂšs de 300 commits. La dĂ©pĂȘche ne rentre pas dans les dĂ©tails de chaque changement et met en valeur les plus importants.

      Les grosses évolutions sont un nouveau port de Iceweasel (Firefox), et des grosses améliorations sur la gestion de la mémoire.

      Comme on est en dĂ©but d’annĂ©e, c’est aussi le moment du bilan financier.

      Sommaire

      Rapport financier 2024

      Recettes

      L’association Haiku inc (association de type 501(c)3 aux USA) publie chaque annĂ©e un rapport financier. Le rĂŽle de l’association est de rĂ©colter les dons et de les redistribuer pour aider au dĂ©veloppement de Haiku. Elle ne prend pas part aux dĂ©cisions techniques sur l’orientation du projet, et habituellement les dĂ©penses sont faites en rĂ©ponse aux demandes des dĂ©veloppeurs du projet.

      L’objectif en dĂ©but d’annĂ©e 2024 Ă©tait de rĂ©colter 20 000$ de dons. Cet objectif a Ă©tĂ© largement atteint, il a dĂ» ĂȘtre mis Ă  jour 2 fois en cours d’annĂ©e et finalement ce sont plus de 31 000$ qui ont Ă©tĂ© reçus ! Cela en particulier grace Ă  un assez gros don de 7 500$.

      Les dons sont rĂ©coltĂ©s via diffĂ©rentes plateformes: Github Sponsors (intĂ©ressant, car il n’y a aucun frais de traitement), PayPal, Liberapay, Benevity (une plateforme de « corporate matching »), ainsi que des paiements par chĂšque, virements bancaires, et en espĂšce lors de la tenue de stands dans des confĂ©rences de logiciels libres. La vente de T-Shirts et autre merchandising via la boutique Freewear reste anecdotique (une centaine de dollars cette annĂ©e).

      Il faut ajouter Ă  ces dons une contribution de 4 400$ de la part de Google en compensation du temps passĂ© Ă  l’encadrement des participants au Google Summer of Code.

      Il faut également ajouter des dons en crypto-monnaies, principalement en bitcoins. Le rapport financier présente les chiffres en détail en tenant une compatibilité séparée en dollars, en euros, et en crypto-monnaies, avant de convertir le total en dollars pour dresser un bilan complet.

      Une mauvaise nouvelle tout de mĂȘme: le service de microdons Flattr a fermĂ© ses portes. L’entreprise propose maintenant un service de bloqueur de publicitĂ©s payant, qui reverse de l’argent aux sites dont les publicitĂ©s sont bloquĂ©es.

      Le compte Flattr de Haiku avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour recevoir des dons sur la plateforme, mais n’avait jamais Ă©tĂ© configurĂ© pour transfĂ©rer ces dons vers le compte en banque de l’association. MalgrĂ© un certain temps passĂ© Ă  discuter avec le service client de Flattr et Ă  leur fournir tous les documents demandĂ©s, il n’a pas Ă©tĂ© possible de trouver une solution pour rĂ©cupĂ©rer cet argent. Ce sont donc 800$ qui ne reviendront finalement pas au projet Haiku.

      Au final, les recettes sont de 36 479 dollars, de loin la plus grosse somme reçue par le projet en un an.

      DĂ©penses

      La dĂ©pense principale est le paiement de Waddlesplash, le dĂ©veloppeur actuellement employĂ© par Haiku inc pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement du systĂšme (les autres dĂ©veloppeurs participent uniquement sur leur temps libre, en fonction de leurs autres activitĂ©s). Cela reprĂ©sente 25 500$, un coĂ»t assez faible par rapport au travail rĂ©alisĂ©.

      Le deuxiĂšme poste de dĂ©penses est l’infrastructure, c’est-Ă  dire le paiement pour l’hĂ©bergement de serveurs, les noms de domaines, et quelques services « cloud » en particulier pour le stockage des dĂ©pĂŽts de paquets.

      Le reste des dépenses consiste en frais divers (commission PayPal par exemple), remboursement de déplacements pour la participation à des conférences, ainsi que le renouvellement de la marque déposée sur le logo Haiku.

      Le total des dĂ©penses s’élĂšve Ă  31 467$. C’est moins que les recettes, et l’association continue donc de mettre de l’argent de cĂŽtĂ©. L’annĂ©e 2022 a Ă©tĂ© la seule Ă  ĂȘtre dĂ©ficitaire, suite au dĂ©marrage du contrat de Waddlesplash. Ce contrat est Ă  prĂ©sent couvert par les donations reçues.

      RĂ©serves

      L’association dispose de plus de 100 000$ rĂ©partis sur son compte en banque, un compte PayPal (qui permet de conserver des fonds en euros pour les paiements en euros et ainsi d’éviter des frais de change), et un compte Payoneer (utilisĂ© pour recevoir les paiements de Google).

      Elle dispose Ă©galement de prĂšs de 350 000$ en crypto-monnaies dont la valeur continue d’augmenter. Cependant, actuellement ces fonds ne sont pas accessibles directement, en raison de problĂšmes administratifs avec Coinbase, l’entreprise qui gĂšre ce portefeuille de crypto-monnaies. Le compte n’est pas configurĂ© correctement comme appartenant Ă  une association Ă  but non lucratif et cela pose des problĂšmes de dĂ©claration de taxes lorsque on souhaite vendre des crypto-monnaies contre du vrai argent. Cette situation persiste depuis plusieurs annĂ©es, mais l’association n’a pour l’instant pas besoin de rĂ©cupĂ©rer cet argent, les rĂ©serves dans le compte en banque principal Ă©tant suffisantes.

      Applications

      Iceweasel

      Le navigateur web Iceweasel est disponible dans les dĂ©pĂŽts de paquets (seulement pour la version 64 bits pour l’instant). Il s’agit d’un portage de Firefox utilisant la couche de compatibilitĂ© Wayland. Le nom Firefox ne peut pas ĂȘtre utilisĂ© puisqu’il ne s’agit pas d’un produit officiel de Mozilla.

      En plus du travail de portage pour rĂ©ussir Ă  faire fonctionner le navigateur, cela a nĂ©cessitĂ© un gros travail d’amĂ©lioration au niveau de la gestion de la mĂ©moire, une partie du systĂšme qui est fortement mise Ă  contribution par ce navigateur. On en reparle plus loin dans la dĂ©pĂȘche.

      Le navigateur est encore considĂ©rĂ© comme expĂ©rimental: plusieurs fonctions sont manquantes et il peut y avoir des plantages. WebPositive (le navigateur natif basĂ© sur WebKit) reste donc le navigateur installĂ© par dĂ©faut avec Haiku, mais les deux sont complĂ©mentaires. Par exemple, Iceweasel permet d’afficher les vidĂ©os Youtube avec des performances acceptables.

      Tracker

      Tracker est le gestionnaire de fichiers de Haiku. Il implĂ©mente une interface « spatiale », c’est-Ă -dire que chaque dossier s’ouvre dans une fenĂȘtre sĂ©parĂ©e et enregistre sa position Ă  l’écran.

      Le code du Tracker fait partie des composants qui ont pu ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©s de BeOS. Cela signifie que certaines parties du code ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es il y a prĂšs de 30 ans, dans un contexte oĂč l’élĂ©gance du code n’était pas la prioritĂ© (il fallait pour les dĂ©veloppeurs de BeOS, d’une part livrer un systĂšme fonctionnel dans un temps raisonable, et d’autre part, fonctionner sur les machines relativement peu performantes de l’époque).

      Les Ă©volutions sur le Tracker nĂ©cessitent donc souvent du nettoyage dans de nombreuses parties du code, et provoquent souvent des rĂ©gressions sur d’autres fonctionnalitĂ©s. Toutefois, les choses s’amĂ©liorent petit Ă  petit.

      Ce trimestre, on a vu par exemple arriver la correction d’un problĂšme avec l’utilisation de la touche « echap ». Cette touche peut servir Ă  plusieurs choses:

      • Fermer une fenĂȘtre de chargement ou d’enregistrement de fichier,
      • Annuler le renommage d’un fichier,
      • Annuler une recherche rapide « type ahead » qui consiste Ă  taper quelques lettres et voir immĂ©diatement la liste de fichiers du dossier courant se rĂ©duire Ă  ceux qui contiennent cette chaĂźne de caractĂšres.

      Ces diffĂ©rentes utilisations peuvent entrer en conflit. Plus prĂ©cisĂ©ment, lorsqu’on utilise le filtrage « type ahead », puis qu’on change d’avis et qu’on appuie sur la touche « echap », il ne faut pas que cela ferme la fenĂȘtre en mĂȘme temps.

      Un autre changement concerne plutĂŽt la validation des donnĂ©es: Tracker interdit l’insertion de caractĂšres de contrĂŽle ASCII dans le nom de fichiers. Ce n’est pas strictement interdit (ni par Haiku, ni par ses systĂšmes de fichiers, ni par POSIX) en dehors de deux caractĂšres spĂ©ciaux: le '/' et le 0 qui termine une chaĂźne de caractĂšres. Mais, c’est trĂšs probablement une mauvaise idĂ©e d’avoir un retour Ă  la ligne ou un autre caractĂšre de contrĂŽle enregistrĂ© dans un nom de fichier. Le Tracker interdit donc dĂ©sormais de le faire et si vous ĂȘtes vraiment rĂ©solu Ă  y parvenir, il faudra passer par le terminal.

      Enfin, une nouvelle fonctionnalitĂ© dans le Tracker est la mise Ă  jour en temps rĂ©el des menus pop-up. Cela peut se produire pour plusieurs raisons, par exemple, l’appui sur la touche « command » modifie le comportement de certains menus. Avant ce changement, il fallait rĂ©-ouvrir le menu (command + clic droit) pour voir ces options modifiĂ©es. Maintenant, on peut d’abord ouvrir le menu, puis maintenir la touche command enfoncĂ©e pour voir les options modifiĂ©es.

      Cela a nĂ©cessitĂ© une refonte complĂšte de la gestion de ces menus (qui proposent de nombreuses autres choses comme la navigation « rayons X »). Au passage, certaines options qui Ă©taient uniquement disponibles au travers de raccourcis claviers ou de la barre de menu des fenĂȘtres du Tracker sont maintenant aussi affichĂ©es dans le menu pop-up.

      TeamMonitor

      TeamMonitor est le gestionnaire d’applications affichĂ© quand on utilise la combinaison de touches Ctrl+Alt+Suppr. Il permet de stopper des programmes, de redĂ©marrer la machine, et autres manipulations d’urgence si le systĂšme ne fonctionne pas comme il faut.

      Les processus lancĂ©s par une mĂȘme application sont maintenant regroupĂ©s et peuvent ĂȘtre tous arrĂȘtĂ©s d’un seul coup. Ce changement est nĂ©cessaire suite Ă  l’apparition de IceWeasel, qui crĂ©e beaucoup de processus en tĂąche de fond pour une seule instance du navigateur web.

      HaikuDepot

      HaikuDepot est l’interface graphique pour le systĂšme de paquets de Haiku. Il se prĂ©sente comme un magasin d’applications, permettant non seulement d’installer et de dĂ©sinstaller des logiciels, mais aussi de les Ă©valuer avec une note et un commentaire.

      • Ajout d’un marqueur sur les icĂŽnes des paquets qui sont dĂ©jĂ  installĂ©s, et remplacement du marqueur utilisĂ© pour indiquer les applications « natives » (utilisant le toolkit graphique de Haiku, par opposition Ă  Qt et GTK par exemple).
      • Affichage plus rapide de l’état « en attente d’installation » lorsqu’on demande l’installation d’un paquet.
      • L’interface pour noter un paquet est masquĂ©e si l’attribution de notes n’est pas possible.

      Préférences

      Diverses amĂ©liorations dans les fenĂȘtres de prĂ©fĂ©rences:

      • Correction d’un crash dans les prĂ©fĂ©rences d’affichage (korli).
      • Les prĂ©fĂ©rences de fond d’écran n’acceptent plus le glisser-dĂ©poser d’une couleur sur un contrĂŽle de choix de couleur dĂ©sactivĂ©. La modification de la position X et Y de l’image de fond se met Ă  jour en temps rĂ©el quand on Ă©dite la valeur des contrĂŽles correspondants.
      • Ajout de rĂ©glages supplĂ©mentaires (vitesse, accĂ©lĂ©ration, dĂ©filement) dans les prĂ©fĂ©rences des pavĂ©s tactiles. Ces options Ă©taient dĂ©jĂ  implĂ©mentĂ©es dans l’input_server, mais configurable uniquement pour les souris.
      • Suppression de code mort et amĂ©lioration de la gestion des polices de caractĂšres dans les prĂ©fĂ©rences d’apparence.

      Plusieurs améliorations sur les préférences de sons de notifications:

      • La fenĂȘtre de sĂ©lection de fichiers retient le dernier dossier utilisĂ©,
      • Elle permet Ă©galement d’écouter un son avant de le sĂ©lectionner,
      • Les menus de sĂ©lection rapide de sons affichent uniquement les fichiers et pas les dossiers,
      • Certains sons ont Ă©tĂ© renommĂ©s.

      La plupart des sons ne sont cependant toujours pas utilisés par le systÚme.

      Expander

      Expander est un outil permettant d’extraire plusieurs types de fichiers archivĂ©s.

      Peu de changement sur cet outil qui est assez simple et fonctionnel. La seule amĂ©lioration ce mois-ci concerne un changement des proportions de la fenĂȘtre pour Ă©viter un espace vide disgracieux.

      Cortex

      Cortex est une application permettant de visualiser et de manipuler les nƓuds de traitement de donnĂ©es du Media Kit.

      Le composant « logging consumer » qui reçoit des donnĂ©es d’un autre noeud et les enregistre dans un fichier de log pour analyse a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© pour enregistrer un peu plus d’informations.

      Icon-O-Matic

      L’éditeur d’icĂŽnes vectoriels Icon-O-Matic Ă©volue peu, aprĂšs un projet Google Summer of Code qui a ajoutĂ© la plupart des fonctionnalitĂ©s manquantes. Ce trimestre, un seul changement: l’ajout d’une entrĂ©e menu pour supprimer un « transformeur ».

      PowerStatus

      L’application PowerStatus affiche l’état de la batterie. Cela peut se prĂ©senter comme une icĂŽne dans la barre des tĂąches. L’icĂŽne est de taille rĂ©duite, et les diffĂ©rents Ă©tats n’étaient pas forcĂ©ment bien visibles. Ce problĂšme a Ă©tĂ© corrigĂ© avec des nouveaux marqueurs pour l’état de la batterie (en charge ou inactive).

      StyledEdit

      StyledEdit est un Ă©diteur de texte simple, permettant tout de mĂȘme de formater le texte (un peu comme WordPad pour Windows).

      L’application reçoit une nouvelle option pour Ă©crire du texte barrĂ©. Le code nĂ©cessaire a Ă©galement Ă©tĂ© ajoutĂ© dans app_server, puisque cette possibilitĂ© Ă©tait prĂ©vue, mais non implĂ©mentĂ©e.

      WebPositive

      Le navigateur WebPositive reçoit peu d’évolutions en ce moment, en dehors de la maintenance du moteur WebKit. On peut tout de mĂȘme mentionner l’ajout d’un menu contextuel sur les marque-pages, permettant de les renommer et de les supprimer. Ce dĂ©veloppement est issu d’un vieux patch rĂ©alisĂ© par un candidat au Google Summer of Code, qui ne fonctionnait pas et n’avait jamais Ă©tĂ© finalisĂ©.

      Mode sombre et configuration des couleurs

      Depuis la version Beta 5, Haiku dispose d’un nouveau systĂšme de configuration des couleurs, permettant d’obtenir facilement un affichage en « mode sombre ». Cependant, cet affichage est loin d’ĂȘtre parfait, et de petits ajustements sont Ă  faire petit Ă  petit dans toutes les applications qui n’avaient pas Ă©tĂ© pensĂ©es pour cela. En particulier, le changement de couleurs se fait en direct lorsqu’on change les rĂ©glages. On trouve ces trois derniers mois des changements dans DeskBar, Tracker, HaikuDepot, l’horloge, ainsi que la classe BTextView.

      Outils en ligne de commande

      pkgman peut rechercher les paquets installĂ©s et qui n’ont aucun autre paquet dĂ©pendant d’eux. Cela permet de trouver des paquets inutiles qui peuvent ĂȘtre dĂ©sinstallĂ©s (il manque encore la possibilitĂ© de marquer un paquet comme Ă©tant « installĂ© manuellement » avant de pouvoir automatiser le nettoyage).

      La commande route accepte la syntaxe utilisĂ©e par openvpn pour la configuration d’une route par dĂ©faut, ce qui facilite l’utilisation de VPN avec Haiku.

      Correction d’un problĂšme dans le compilateur de ressources: la commande rc -d ne savait pas dĂ©compiler la structure app_version des applications Haiku, uniquement le format plus ancien utilisĂ© par BeOS.

      La commande screenmode permet maintenant de récupérer la valeur actuelle du réglage du rétro-éclairage (en plus de permettre de changer cette valeur).

      Kits

      La bibliothĂšque de fonctions de Haiku est dĂ©coupĂ©e en « kits » qui regroupent un ensemble de classes et de fonctionnalitĂ©s liĂ©es.

      Application kit

      L’Application Kit permet, comme son nom l’indique, de lancer des applications. Il offre Ă©galement toutes les fonctionnalitĂ©s de boucles d’évĂšnements, et d’envoi de messages entre applications et entre composants d’une application.

      Correction d’un problùme de suppression d’un port dans la classe BApplication.

      Debug kit

      Le Debug Kit fournit les services nĂ©cessaires au Debugger pour dĂ©bugger une application. Cela consiste d’une part en un accĂšs privilĂ©gie Ă  l’espace mĂ©moire d’une application, et d’autre part en outils pour analyser les fichiers ELF des exĂ©cutables et bibliothĂšques.

      Le Debug Kit reçoit ce trimestre plusieurs Ă©volutions et corrections permettant le dĂ©codage des stack traces dans les programmes compilĂ©s avec clang et lld. Par exemple, les fichiers ELF gĂ©nĂ©rĂ©s par ces outils sont dĂ©coupĂ©s en plusieurs segments, alors que ce n’est pas le cas pour gcc.

      Device Kit

      Le Device Kit regroupe tout ce qui concerne l’accĂšs direct au matĂ©riel et aux entrĂ©es-sorties depuis l’espace utilisateur: ports sĂ©rie, accĂšs direct aux pĂ©riphĂ©riques USB, accĂšs aux joysticks et manettes de jeu.

      Les ports sĂ©rie RS232 peuvent ĂȘtre configurĂ©s avec des valeurs en baud personnalisĂ©es (pour l’instant uniquement pour les adaptateurs sĂ©rie USB).

      Interface kit

      L’Interface Kit regroupe tout ce qui concerne l’affichage de fenĂȘtres et de vues Ă  l’écran et les interactions avec ces fenĂȘtres.

      • Ajout de constructeur « move » et d’opĂ©rateur d’assignation pour BRegion et BShape pour amĂ©liorer les performances en Ă©vitant les copie d’objet immĂ©diatement suivies de suppression.
      • Ajout d’un constructeur pour BRect avec deux arguments (largeur et hauteur) pour les rectangles alignĂ©s en haut Ă  gauche ou dont la position n’a pas d’importance.
      • Remise en place d’un cas particulier dans BBitmap::SetBits pour la gestion du canal alpha afin d’avoir un comportement plus proche de celui de BeOS.
      • BColorControl rĂ©agit correctement et dĂ©clenche les Ă©vĂšnements nĂ©cessaires lorsqu’on modifie sa couleur par glisser-dĂ©poser.

      Media Kit

      Correction d’une assertion vĂ©rifiant la mauvaise condition dans BTimeSource.

      RĂ©Ă©criture de la classe BTimedEventQueue pour amĂ©liorer ses performances en Ă©vitant d’allouer de la mĂ©moire dynamique.

      AmĂ©lioration de l’affichage des « media controls » (sliders de contrĂŽle de volume par exemple) en mode sombre.

      libshared

      La « libshared » contient plusieurs classes expĂ©rimentales, en cours de dĂ©veloppement, mais dĂ©jĂ  utilisĂ©es par plusieurs applications. Il s’agit d’une bibliothĂšque statique, ce qui permet de changer facilement son contenu sans casser l’ABI des applications existantes.

      Ajout de la classe ColorPreview qui existait en plusieurs exemplaires dans le code de Haiku (prĂ©fĂ©rences d’apparence et Terminal). Cette classe permet d’afficher une couleur dans un petit rectangle. Elle est utilisĂ©e Ă  plusieurs endroits dans des contrĂŽles de choix de couleur plus complexes, tels que des listes ou des menus.

      Servers

      Les servers sont des processus systÚmes implémentant différentes fonctionnalités de Haiku. Le concept est similaire à celui des daemons dans UNIX, ou des services dans Windows NT et systemd.

      app_server

      L’app_server s’occupe de l’affichage des applications Ă  l’écran.

      Suppression de code inutilisĂ© depuis longtemps permettant l’accĂ©lĂ©ration matĂ©rielle d’opĂ©rations de dessin en 2D (blit, tracĂ© de lignes, remplissage de rectangles
).

      Sur les cartes graphiques PCI, ces opĂ©rations Ă©taient souvent rĂ©alisĂ©es plus rapidement par le CPU qui tourne Ă  une frĂ©quence bien plus rapide que la carte. Sur les cartes AGP, l’accĂšs en lecture Ă  la mĂ©moire vidĂ©o par le CPU est trĂšs lent, et il Ă©tait donc plus intĂ©ressant de faire ces opĂ©rations en RAM centrale avant d’envoyer un buffer prĂȘt Ă  afficher Ă  la carte graphique. Enfin sur les cartes PCI express modernes, ces fonctions d’accĂ©lĂ©ration ont disparu ou en tout cas n’ont pas du tout une interface compatible avec les besoins de Haiku. Il est donc temps de jeter ce code.

      Modification de la façon dont les applications rĂ©cupĂšrent la palette de couleurs en mode graphique 256 couleurs: elle utilise maintenant une mĂ©moire partagĂ©e, et il n’est plus nĂ©cessaire que chaque application demandent au serveur graphique d’en obtenir une copie.

      input_server

      L’input_server se charge des entrĂ©es souris et clavier. Cela comprend les mĂ©thodes d’entrĂ©e de texte (par exemple pour le Japonais) ainsi que des filtres permettant de manipuler et d’intercepter ces Ă©vĂšnements d’entrĂ©e avant leur distribution dans les applications.

      AmĂ©liorations du filtre PadBlocker pour bloquer le touchpad quand le clavier est en cours d’utilisation sur les PC portables: gestion des rĂ©pĂ©titions de touches, blocage uniquement du touchpad et pas des autres pĂ©riphĂ©riques de pointage.

      net_server

      Le net_server se charge de la configuration des interfaces réseau.

      ArrĂȘt du client d’autoconfiguration (DHCP par exemple) lors de la perte du lien sur un port Ethernet, pour ne pas essayer d’envoyer des paquets alors que le cĂąble est dĂ©branchĂ©.

      notification_server

      notification_server se charge de l’affichage de panneaux de notification pour divers Ă©vĂšnements tels que la connexion et dĂ©connexion d’interfaces rĂ©seau, un niveau dangereusement bas de la batterie, la fin d’un tĂ©lĂ©chargement


      La fenĂȘtre de notification a Ă©tĂ© retravaillĂ©e pour mieux s’adapter Ă  la taille de police d’affichage choisie par l’utilisateur.

      mail_daemon

      mail_daemon permet d’envoyer et de recevoir des e-mails. Les messages sont stockĂ©s sous forme de fichiers avec des attributs Ă©tendus pour les mĂ©tadonnĂ©es (sujet, expĂ©diteur
). Plusieurs applications clientes permettent de rĂ©diger ou de lire ces fichiers. Ainsi chaque application n’a pas besoin de rĂ©implĂ©menter les protocoles IMAP ou SMTP.

      AmĂ©lioration de la fenĂȘtre de logs pour la compatibilitĂ© avec le mode sombre.

      runtime_loader

      Le runtime_loader est l’outil qui permet de dĂ©marrer un exĂ©cutable. Il se charge de trouver toutes les bibliothĂšques partagĂ©es nĂ©cessaires et de les placer dans la mĂ©moire.

      Ajout du flag PF_EXECUTE qui rend exĂ©cutable uniquement les sections ELF qui le nĂ©cessitent (auparavant, toutes les sections qui n’étaient pas accessibles en Ă©criture Ă©taient exĂ©cutables). Cela est utilisĂ© en particulier par clang, qui sĂ©pare une zone en lecture seule (pour les constantes) et une autre en lecture et exĂ©cution (pour le code). Avec gcc, les deux sont habituellement regroupĂ©es dans la mĂȘme section.

      Drivers

      Périphériques de stockage

      Correction de bugs dans la couche SCSI (utilisĂ©e Ă©galement pour d’autres pĂ©riphĂ©riques de stockage qui encapsulent des commandes SCSI). Des drapeaux d’état n’étaient pas remis Ă  0 au bon moment, ce qui causait des kernel panic avec le message « no such range! ».

      Cela a Ă©tĂ© l’occasion de faire du mĂ©nage : suppression de champs inutilisĂ©s dans des structures de donnĂ©es, et suppression du module d’allocation mĂ©moire locked_pool qui n’était utilisĂ© que par la pile SCSI. À la place, utilisation des fonctions d’allocation mĂ©moire standard du noyau, qui sont amplement suffisantes pour rĂ©pondre aux besoins de ce module (waddlesplash).

      Cartes son

      Correction d’erreurs dans le code de gestion mĂ©moire des pilotes es1370 et auvia. Ces drivers utilisaient deux copies d’un code d’allocation identique, mais avaient divergĂ© l’un de l’autre. Ils ont Ă©tĂ© rĂ©unifiĂ©s mais cela a provoquĂ© quelques rĂ©gressions, avec des difficultĂ©s pour trouver des machines permettant de tester chacune des cartes son concernĂ©es. Haiku peut heureusement compter sur des utilisateurs « avancĂ©s » qui testent rĂ©guliĂšrement les nightly builds pour dĂ©tecter ce type de rĂ©gression (korli).

      RĂ©seau

      Correction d’une fuite mĂ©moire lors de l’utilisation de sockets « raw » permettant d’envoyer et de recevoir directement des paquets ethernet (en contournant la couche IP).

      Pilotes FreeBSD

      Une grande partie des pilotes de carte rĂ©seau de Haiku sont en fait ceux de FreeBSD ou d’OpenBSD. Une couche de compatibilitĂ© permet de rĂ©utiliser ces pilotes avec trĂšs peu de changement dans leur code source. Ainsi, les Ă©volutions et corrections peuvent ĂȘtre partagĂ©es avec l’un ou l’autre de ces systĂšmes. La collaboration avec les *BSD pour les pilotes rĂ©seau se passe de mieux en mieux : suite au dĂ©veloppement d’une couche de compatibilitĂ© permettant d’utiliser les pilotes OpenBSD dans Haiku, les dĂ©veloppeurs de FreeBSD Ă©tudient la possibilitĂ© de rĂ©utiliser Ă©galement ces pilotes. De plus, les dĂ©veloppeurs de Haiku et d’OpenBSD sont en contact pour coordonner les mises Ă  jour et les tests.

      Génération de statistiques plus fiables sur les paquets réseaux dans la couche de compatibilité FreeBSD et remontée des statistiques générées par les pilotes associés.

      Synchronisation du pilote realtekwifi avec la version de FreeBSD et reconnaissance d’un identifiant de pĂ©riphĂ©rique USB supplĂ©mentaire dans ce pilote.

      Amélioration de la couche de compatibilité pour se comporter plus précisément comme FreeBSD, et suppression de patchs correspondants dans les pilotes qui sont devenus superflus.

      AmĂ©lioration des performances de la couche de compatibilitĂ©: retrait de comparaisons de chaĂźnes de caractĂšres et d’allocations inutiles.

      Pilotes spécifiques à Haiku

      AmĂ©lioration du comportement du pilote USB RNDIS (partage de connexion sur USB de certains tĂ©lĂ©phones Android) lorsque le cĂąble USB est dĂ©connectĂ©. Le pilote incluait du code pour tenter de restaurer la connexion existante si le mĂȘme appareil est reconnectĂ©, mais les pĂ©riphĂ©riques RNDIS utilisent des adresses MAC alĂ©atoires qui changent Ă  chaque connexion, donc cela ne pouvait pas fonctionner. De plus, certains transferts USB n’étaient pas correctement annulĂ©s pour laisser la pile USB dans un Ă©tat propre aprĂšs la dĂ©connexion du pĂ©riphĂ©rique.

      USB

      Ajout d’une annulation de transferts de donnĂ©es en attente dans le pilote pour les pĂ©riphĂ©riques de stockage USB, ce qui corrige un kernel panic lors de l’utilisation de lecteurs de disquettes USB. ArrĂȘt immĂ©diat des opĂ©rations (au lieu de rĂ©-essayer pendant quelques secondes) si le pĂ©riphĂ©rique indique « no media present » (CD ou disquette Ă©jectĂ©e de son lecteur par exemple).

      Ajout d’une vĂ©rification de pointeur NULL et de libĂ©ration de mĂ©moire manquantes dans la pile USB, ce qui corrige des fuites de mĂ©moires (qui Ă©taient lĂ  depuis longtemps) et une assertion qui se dĂ©clenchait (introduite plus rĂ©cemment).

      Le pilote de webcam UVC est mis Ă  jour pour utiliser des constantes (identifiants de types de descripteurs
) partagĂ©es avec le reste du systĂšme au lieu de toutes les redĂ©finir une deuxiĂšme fois. L’affichage des descripteurs dans listusb est Ă©galement complĂ©tĂ© pour dĂ©coder toutes les informations disponibles. Le pilote n’est toujours pas complĂštement fonctionnel: l’établissement des transferts au niveau USB fonctionne, mais pour l’instant le pilote ne parvient pas Ă  dĂ©coder les donnĂ©es vidĂ©o reçues correctement.

      Le pilote HID sait reconnaĂźtre les « feature reports », qui permettent de configurer un pĂ©riphĂ©rique. Par exemple, cela peut permettre de configurer un touchpad en mode multi-point (dans lequel le systĂšme doit effectuer lui-mĂȘme le suivi de chaque doigt sur la surface tactile pour convertir cela en mouvements de pointeur de souris) ou en mode Ă©mulation de souris (oĂč on ne peut utiliser qu’un doigt Ă  la fois, mais avec un pilote beaucoup plus simple).

      Le pilote pour les tablettes Wacom reconnaĂźt la tablette CTH-470.

      PS/2

      Les ports PS/2 ont disparu de la plupart des machines ces derniĂšres annĂ©es, mais le protocole reste utilisĂ© pour le clavier des ordinateurs portables, ainsi que pour certains touchpads. Malheureusement, le protocole est seulement Ă©mulĂ© au niveau de l’« embedded controller » (le microprocesseur qui se charge de l’interfaçage de divers composants annexes). Le rĂ©sultat est que l’implĂ©mentation du protocole et des registres d’interface peut s’éloigner considĂ©rablement des documents officiels.

      AmĂ©lioration de la dĂ©tection des contrĂŽleurs PS/2 supportant le protocole « active multiplexing » permettant de connecter Ă  la fois une souris et un touchpad. La procĂ©dure de dĂ©tection officielle peut gĂ©nĂ©rer des faux positifs: certains contrĂŽleurs rĂ©pondent bien Ă  cette commande, mais n’implĂ©mentent en fait pas du tout le protocole. Cela provoquait un long dĂ©lai au dĂ©marrage alors que le pilote tente d’énumĂ©rer des pĂ©riphĂ©riques de pointage qui n’existent pas. Une vĂ©rification supplĂ©mentaire aprĂšs l’activation du mode multiplexĂ© permet de dĂ©tecter ce cas.

      virtio_pci

      virtio est un standard matĂ©riel pour les machines virtuelles. PlutĂŽt que d’émuler un vrai matĂ©riel (carte rĂ©seau, carte graphique
), une machine virtuelle peut Ă©muler un matĂ©riel qui n’a jamais Ă©tĂ© fabriquĂ©, mais dont la programmation est beaucoup plus simple. Cela permet Ă©galement des opĂ©rations inimaginables sur du matĂ©riel rĂ©el, comme la possibilitĂ© de changer la taille de la RAM en cours d’exĂ©cution pour mieux partager la mĂ©moire de l’hĂŽte entre diffĂ©rentes machines virtuelles.

      Le pilote virtio_pci est Ă  la racine du systĂšme virtio. Il dĂ©tecte la « carte PCI » virtio et implĂ©mente les primitives de base d’envoi et de rĂ©ception de messages entre l’hĂŽte et la machine virtualisĂ©e (du cĂŽtĂ© virtualisĂ©, pour le cĂŽtĂ© hĂŽte, c’est le virtualisateur, par exemple QEMU, qui s’en charge).

      Correction de plusieurs problÚmes avec les numéros de files virtio qui rendaient les pilotes instables.

      ACPI

      ACPI est un cadriciel pour la gestion de l’énergie et l’accĂšs au matĂ©riel. Le fabricant du matĂ©riel fournit (dans la ROM du BIOS) un ensemble de « tables » contenant une description du matĂ©riel disponible, ainsi que des mĂ©thodes compilĂ©es en bytecode pour piloter ce matĂ©riel. Le systĂšme d’exploitation doit fournir un interprĂ©teur pour ce bytecode, puis rĂ©aliser les entrĂ©es-sorties vers le matĂ©riel demandĂ© lors de l’exĂ©cution.

      Haiku utilise actuellement ACPICA, une bibliothÚque ACPI développée principalement par Intel.

      Correction d’un problĂšme d’accĂšs Ă  de la mĂ©moire non cachĂ©e. Une modification faite pour les machines ARM a dĂ©clenchĂ© un problĂšme sur les machines x86.

      Sondes de température

      Ajout d’un nouveau pilote amd_thermal, ajout de ce dernier ainsi que des pilotes pch_thermal et acpi_thermal dans l’image disque par dĂ©faut. Ces pilotes devraient permettre de rĂ©cupĂ©rer la tempĂ©rature du processeur sur la plupart des machines. Il reste maintenant Ă  intĂ©grer cela dans les outils en espace utilisateur pour faire un bon usage de ces informations.

      Pilotes graphiques

      Ajout de deux nouvelles générations de cartes graphiques dans le pilote intel_extreme.

      Le pilote VESA est capable de patcher le BIOS de certaines cartes graphiques Ă  la volĂ©e pour y injecter des modes graphiques supplĂ©mentaires (la spĂ©cification VESA permettant Ă  l’OS uniquement de choisir un mode parmi une liste fournie par la carte graphique, liste souvent assez peu fournie). Ce mode est dĂ©sormais activĂ© par dĂ©faut sur les cartes graphiques oĂč il a pu ĂȘtre testĂ© avec succĂšs.

      SystĂšmes de fichiers

      FAT

      FAT est un systÚme de fichier développé par Microsoft et qui remonte aux premiers jours de MS-DOS. Il est encore utilisé sur certaines clés USB et cartes SD, bien que exFAT tend à le remplacer petit à petit. Il est également utilisé pour les partitions systÚmes EFI.

      Le pilote de Haiku a Ă©tĂ© rĂ©cemment rĂ©Ă©crit Ă  partir de celui de FreeBSD. L’amĂ©lioration de ce nouveau pilote se poursuit, avec ce mois-ci :

      • Les noms de volumes FAT sont convertis en minuscules comme le faisait l’ancien pilote FAT,
      • Le cache de blocs implĂ©mente maintenant un mĂ©canisme de prefetch pour rĂ©cupĂ©rer plusieurs blocs disque d’un coup, et le pilote FAT utilise cette nouvelle possibilitĂ© pour amĂ©liorer en particulier le temps de montage,
      • Correction de problĂšmes dans le cache de fichiers si deux applications accĂšdent au mĂȘme fichier mais avec des noms diffĂ©rents par la casse (le systĂšme de fichier ignorant ces diffĂ©rences).

      BFS

      BFS est le systĂšme de fichier principal de BeOS et de Haiku. Il se distingue des autres systĂšmes de fichiers par une gestion poussĂ©e des attributs Ă©tendus, avec en particulier la possibilitĂ© de les indexer et d’effectuer des requĂȘtes pour trouver les fichiers correspondants Ă  certains critĂšres.

      Clarification de la description des options disponibles lors de l’initialisation d’un volume BFS.

      Correction des fonctions d’entrĂ©es/sorties asynchrones pour rĂ©fĂ©rencer correctement les inodes, ce qui corrige un trĂšs ancien rapport de bug. Des corrections similaires ont Ă©tĂ© faites Ă©galement dans les pilotes FAT et EXFAT.

      Correction des requĂȘtes sur l’attribut « derniĂšre modification », et amĂ©lioration de la gestion du type « time » pour Ă©viter les conversions inutiles (ce type d’attribut est historiquement stockĂ© en 32 bits mais migrĂ© en 64 bits lorsque c’est possible pour Ă©viter le bug de l’an 2038, aussi le code doit ĂȘtre capable de traiter ces 2 formats de stockage).

      packagefs

      Le systĂšme de fichier packagefs est au centre de la gestion des paquets logiciels dans Haiku. Les paquets ne sont pas extraits sur le disque, mais montĂ©s dans un systĂšme de fichier spĂ©cifique (qui implĂ©mente une version tout-en-un de ce qui pourrait ĂȘtre rĂ©alisĂ© sous Linux avec squashfs et overlayfs).

      Ce systĂšme de fichier se trouve donc sur le chemin critique en termes de performances, ce qui fait que mĂȘme de petites optimisations peuvent dĂ©boucher sur de gros gains de performance.

      Optimisation de la gestion de la mĂ©moire: utilisation d’un allocateur dĂ©diĂ© pour allouer et dĂ©sallouer trĂšs rapidement de la mĂ©moire de travail avec une durĂ©e de vie courte.

      Ajout d’une vĂ©rification manquante sur la prĂ©sence du dossier parent, qui pouvait dĂ©clencher un kernel panic.

      NFS4

      Le pilote NFS4 permet de monter des partages réseau NFS. Cependant, le pilote ne fonctionne pas toujours, et certains utilisateurs doivent se rabattre sur le pilote NFS v2 (ancienne version du protocole de moins en moins utilisée), ou encore sur des systÚmes de fichiers FUSE comme SMB ou sshfs.

      Le pilote NFS4 peut maintenant ĂȘtre compilĂ© avec userlandfs (Ă©quivalent de FUSE pour Haiku) pour s’exĂ©cuter en espace utilisateur. Cela facilitera le dĂ©boguage.

      ramfs et ram_disk

      ram_disk est un pĂ©riphĂ©rique de stockage qui stocke les donnĂ©es en RAM, il a une taille fixe et doit ĂȘtre formatĂ© avec un systĂšme de fichiers avant de pouvoir ĂȘtre utilisĂ©.
      ramfs est un systÚme de fichier stockant les données directement en RAM sans passer par un périphérique de stockage de type bloc. Sa taille est dynamique en fonction des fichiers qui sont stockés dedans.

      Ces deux pilotes ont reçu divers nettoyages et corrections, suite à des problÚmes mis en évidence par des assertions ajoutées précédemment dans le code.

      Dans le ramfs, nettoyage de code dupliquĂ©, rĂ©duction de la contention sur les verrous, amĂ©lioration de la fonction readdir pour retourner plusieurs entrĂ©es d’un coup au lieu de les Ă©grĂ©ner une par une.

      Ajout de la gestion des fichiers « spĂ©ciaux » (FIFOs nommĂ©s, sockets UNIX) dans ramfs.

      Autres

      Refonte de l’algorithme de « scoring » des requĂȘtes sur les systĂšmes de fichiers. Cet algorithme permet d’estimer quels sont les termes de la requĂȘte les moins coĂ»teux Ă  Ă©valuer, afin de rĂ©duire rapidement le nombre de fichiers rĂ©pondant aux critĂšres, et d’effectuer les opĂ©rations complexes seulement sur un petit nombre de fichiers restants. Les requĂȘtes s’exĂ©cutent ainsi encore plus rapidement (waddlesplash).

      RĂ©Ă©criture du code pour identifier les partitions dans mount_server. Ce code permet de re-monter les mĂȘmes partitions aprĂšs un redĂ©marrage de la machine, mais l’ancien algorithme pouvait trouver de faux positifs et monter des partitions supplĂ©mentaires (OscarL et waddlesplash).

      Correction d’une option de debug pour intercepter les accĂšs aux adresses non initialisĂ©es (0xcccccccc) ou dĂ©jĂ  libĂ©rĂ©es (0xdeadbeef). Cela permet de dĂ©tecter certains accĂšs Ă  des pointeurs invalides. Cette option ne fonctionnait correctement que sur les systĂšmes 32 bit, maintenant, l’adresse correspondante pour les machines 64 bit est Ă©galement protĂ©gĂ©e.

      libroot

      La libroot est la librairie C de base de Haiku. Elle regroupe les fonctions parfois implĂ©mentĂ©es dans les libc, libm, libpthread, librt et libdl pour d’autres systĂšmes. Haiku choisit une approche tout-en-un, car il est excessivement rare qu’une application n’ait pas besoin de toutes ces bibliothĂšques.

      Du fait de la grande diversité des services rendus par cette bibliothÚque, il est difficile de présenter les changements de façon cohérente et organisée.

      Correction de quelques cas particuliers dans le traitement des tableaux de descripteurs de fichiers pour select() et dĂ©placement d’une partie des dĂ©finitions de sys/select.h vers des en-tĂȘtes privĂ©s non exposĂ©s aux applications (waddlesplash).

      Ajout d’une fonction manquante dans les « stubs » de la libroot, qui sont utilisĂ©s lors de la compilation de Haiku en mode « bootstrap » (sans aucune dĂ©pendance prĂ©compilĂ©e externe). Les stubs sont normalement gĂ©nĂ©rĂ©s Ă  l’aide d’un script, mais celui-ci n’avait pas pris en compte une fonction nĂ©cessaire seulement sur les architectures x86.

      Poursuite du travail d’unification des fonctions de manipulation des temps d’attentes pour toutes les fonctions de la libroot qui peuvent dĂ©clencher un timeout. Correction d’un cas oĂč la fonction pthread_testcancel retournait NULL au lieu de la valeur attendue PTHREAD_CANCELED.

      Optimisation de la fonction strcmp, remplacement d’autres fonctions avec de meilleures implĂ©mentations provenant de la bibliothĂšque C musl.

      Compatibilité POSIX-2024

      La spĂ©cification POSIX Issue 8 a Ă©tĂ© publiĂ©e et comporte de nombreux changements. AprĂšs la version 7, la façon de travailler est devenue plus ouverte, avec un outil de suivi de bugs permettant de proposer des amĂ©liorations. Cela conduit Ă  la standardisation de nombreuses extensions qui sont communes entre les systĂšmes GNU et BSD, rendant plus facile d’écrire du code portable entre tous les systĂšmes compatibles POSIX.

      • Ajout de fonctions qui ouvrent des descripteurs de fichiers avec le drapeau O_CLOEXEC activĂ© par dĂ©faut (dup2, pipe3)
      • Ajout de reallocarray (un mĂ©lange de calloc et realloc)
      • Ajout de memmem (recherche d’une suite d’octets dans une zone de mĂ©moire)
      • Ajout de mkostemp
      • Ajout de posix_devctl et modifications de l’implĂ©mentation de ioctl
      • Ajout de pthread_getcpuclockid pour mesurer le temps CPU consommĂ© par un thread
      • Ajout de la constante d’erreur ESOCKTNOSUPPORT bien qu’elle ne soit jamais utilisĂ©e (cela facilite le portage d’applications qui attendent l’existence de ce code d’erreur)
      • Correction d’une boucle infinie dans pipe2
      • Suppression des fonctions *randr48_r des en-tĂȘtes publics. Il s’agit d’une extension disponible uniquement dans la glibc, et qui ne devrait donc pas ĂȘtre disponible dans la libroot. Cependant, l’implĂ©mentation est conservĂ©e pour assurer la compatibilitĂ© d’ABI avec les applications existantes.

      ioctl et posix_devctl

      La fonction ioctl existe depuis le dĂ©but de UNIX et permet de rĂ©aliser des opĂ©rations spĂ©ciales sur les descripteurs de fichiers (tout ce qui n’est pas une simple lecture ou Ă©criture). En particulier, elle est beaucoup utilisĂ©e pour les pilotes de pĂ©riphĂ©riques qui exposent une interface sous forme de fichiers dans /dev.

      L’existence de cette fonction Ă©tait demandĂ©e dans la spĂ©cification POSIX, mais son fonctionnement n’était pas documentĂ© Ă  l’exception de quelques cas particuliers. La documentation spĂ©cifie une fonction avec un nombre d’arguments variable : un numĂ©ro de descripteur de fichier, un identifiant de l’opĂ©ration Ă  effectuer, puis des paramĂštres qui dĂ©pendent de l’opĂ©ration. On trouve des opĂ©rations avec aucun, un, ou deux paramĂštres.

      Dans UNIX et la plupart de ses dĂ©rivĂ©s, la liste des opĂ©rations possibles est dĂ©finie Ă  l’avance, et le format des numĂ©ros identifiants permet de dĂ©terminer de façon prĂ©dictible quel est le nombre de paramĂštres attendus. Ce n’est pas le cas dans Haiku : les pilotes de pĂ©riphĂ©riques ont le choix d’assigner n’importe quelle valeur Ă  n’importe quelle opĂ©ration, et la mĂȘme valeur numĂ©rique peut donc avoir une signification diffĂ©rente selon le type de fichier.

      L’opĂ©ration ioctl est donc en rĂ©alitĂ© implĂ©mentĂ©e avec toujours 4 arguments pour Haiku : en plus des deux dĂ©jĂ  mentionnĂ©s, il faut ajouter un pointeur vers une zone de mĂ©moire, et un entier indiquant la taille de cette zone. Des acrobaties Ă  base de macros permettent de remplir ces deux paramĂštres avec des valeurs par dĂ©faut lorsqu’ils ne sont pas nĂ©cessaires (au moins pour les programmes Ă©crits en C ; en C++, ces deux paramĂštres sont simplement dĂ©clarĂ©s avec une valeur par dĂ©faut).

      Heureusement, ces problĂšmes avec ioctl vont ĂȘtre rĂ©solus, puisque POSIX a introduit une nouvelle fonction en remplacement : posix_devctl. Celle-ci fonctionne comme l’implĂ©mentation de ioctl dans Haiku, mais les arguments doivent toujours ĂȘtre spĂ©cifiĂ©s explicitement. Cela va donc permettre de disposer d’une interface rĂ©ellement portable pour ces opĂ©rations.

      Kernel

      Correction de la taille du tampon mémoire par défaut de la classe KPath qui permet au noyau de manipuler des chemins dans le systÚme de fichiers (waddlesplash).

      VFS

      Le VFS (virtual filesystem) est l’interface entre les appels systĂšmes d’accĂšs aux fichiers (open, read, write
) et les systĂšmes de fichiers proprement dit. En plus de ce travail d’interfaçage (par exemple : convertir un chemin de fichier absolu en chemin relatif Ă  un point de montage), cette couche regroupe un ensemble de fonctionnalitĂ©s qui n’ont pas besoin d’ĂȘtre rĂ©implĂ©mentĂ©es par chaque systĂšme de fichier: vĂ©rification des permissions, mĂ©moire cache pour limiter les accĂšs au disque.

      Si les systĂšmes de fichiers identifient chaque objet par un inode (en gĂ©nĂ©ral liĂ© Ă  la position de l’objet sur le disque ou dans la partition de stockage), le VFS travaille lui avec des vnode qui existent uniquement en RAM et sont allouĂ©s dynamiquement pour les fichiers en cours d’utilisation.

      D’autre part, les systĂšmes de fichiers peuvent se reposer sur un cache de blocs. Ce dernier se trouve plutĂŽt Ă  l’interface entre un systĂšme de fichier et le support de stockage correspondant, puisqu’il fonctionne au niveau des blocs de donnĂ©es stockĂ©es sur disque. Mais son intĂ©gration avec le VFS est nĂ©cessaire pour savoir quels sont les fichiers en cours d’utilisation et les opĂ©rations prĂ©visibles sur chacun (par exemple, il est utile de prĂ©-charger la suite d’un fichier lorsque un programme demande Ă  en lire le dĂ©but, car il est probable que ces informations vont bientĂŽt ĂȘtre nĂ©cessaires).

      Le VFS est donc un Ă©lĂ©ment central en particulier pour obtenir de bonnes performances sur les accĂšs aux fichiers, en minimisant les accĂšs aux vrais systĂšmes de fichiers qui doivent maintenir beaucoup d’informations Ă  jour sur les disques. Tout ce qui peut ĂȘtre traitĂ© en utilisant uniquement la RAM grĂące Ă  la mise en cache est beaucoup plus rapide.

      Investigation et amĂ©lioration des performances de la commande git status qui prenait beaucoup plus de temps Ă  s’exĂ©cuter que sur d’autres systĂšmes (waddlesplash):

      • Meilleure gestion des vnodes inutilisĂ©s Ă  l’aide d’une liste chaĂźnĂ©e 'inline' protĂ©gĂ©e par un spinlock, Ă  la place d’un mutex peu performant dans ce code trĂšs frĂ©quemment appelĂ©.
      • Modification de la structure io_context pour utiliser un verrou en lecture-Ă©criture (permettant plusieurs accĂšs concurrents en lecture, mais un seul en modification).
      • Ajout d’un chemin rapide dans le cas le plus simple de la recherche de vnode.

      Avec ces changements, les performances sont améliorées au moins lorsque les données nécessaires sont déjà disponibles dans le cache disque.

      Nettoyage et corrections dans les fonctions d’entrĂ©es-sorties vectorisĂ©es et asynchrones do_iterative_fd_io et do_fd_io utilisĂ©es par les systĂšmes de fichiers: meilleure gestion des rĂ©fĂ©rences et prise en compte de certains cas particuliers. Cela permet de simplifier un peu le code de prĂ©-remplissage du cache de blocs (waddlesplash).

      La prise en compte des drapeaux O_RDONLY|O_TRUNC lors de l’ouverture d’un fichier est maintenant faite directement dans le VFS, il n’est plus nĂ©cessaire de transmettre la requĂȘte au systĂšme de fichier. Cette combinaison de drapeaux est un comportement indĂ©fini dans POSIX, et supprime le contenu du fichier dans Linux. Dans Haiku, elle remonte une erreur.

      Correction du comportement de l’ouverture d’un symlink invalide (ne pointant pas sur un fichier) avec le flag O_CREAT.

      Le parser de requĂȘtes pouvait essayer de lire des donnĂ©es invalides (la taille de clĂ© d’un index inexistant) dans certains cas particuliers.

      Nettoyage de logs dans tous les systĂšmes de fichiers qui affichaient un message lors de chaque tentative d’identification. On avait donc un message de chaque systĂšme de fichier pour chaque partition. Maintenant, le cas le plus courant (le systĂšme de fichier ne reconnaĂźt pas du tout la partition) ne dĂ©clenche plus de logs.

      Correction d’une erreur dans userlandfs sur la fonction file_cache_read pour les tentatives d’accĂšs aprĂšs la fin d’un fichier (cas particulier nĂ©cessaire pour implĂ©menter correctement mmap).

      Correction d’une mauvaise gestion du errno dans le cache de blocs, qui pouvait aboutir à un kernel panic.

      Diverses amĂ©liorations, nettoyages et corrections de fuites mĂ©moire: dans la gestion des fichiers montĂ©s comme image disques, dans les entrĂ©es-sorties asynchrones, dans l’enregistreur d’évĂšnements scheduling recorder.

      Console et affichage

      Unification du code d’affichage du splash screen (par le bootloader) et des icĂŽnes de la sĂ©quence de dĂ©marrage (par le kernel) pour Ă©viter qu’ils prennent des dĂ©cisions diffĂ©rentes sur le positionnement (par exemple si l’un est compilĂ© pour afficher le logo de Haiku, et l’autre en version « dĂ©griffĂ©e » sans ce logo qui est une marque dĂ©posĂ©e) (waddlesplash).

      Initialisation de la console framebuffer beaucoup plus tĂŽt dans le dĂ©marrage du noyau, ce qui permet d’afficher un message Ă  l’écran en cas de kernel panic y compris dans les premiĂšres Ă©tapes du dĂ©marrage (par exemple, l’initialisation de la mĂ©moire virtuelle). Auparavant, ces informations Ă©taient disponibles uniquement dans le syslog (inaccessible si le systĂšme ne dĂ©marre pas) ou via un port sĂ©rie (en voie de disparition sur les machines modernes) (waddlesplash).

      RĂ©seau

      RemontĂ©e des donnĂ©es annexes (ancillary data) en une seule fois lorsque c’est possible. Ces donnĂ©es sont utilisĂ©es en particulier dans les sockets de domaine AF_UNIX pour permettre d’échanger des descripteurs de fichiers entre processus. Ce regroupement de donnĂ©es n’est pas exigĂ© par la spĂ©cification POSIX, mais c’est le comportement attendu par le code de communication interprocessus de Firefox et de Chromium (ils utilisent tous les deux le mĂȘme code) (waddlesplash).

      Gestion de la mémoire

      Comme indiquĂ© plus haut dans la dĂ©pĂȘche, l’apparition du navigateur Iceweasel a mis en Ă©vidence de nombreux problĂšmes autour de la gestion de la mĂ©moire. Cela a donc Ă©tĂ© l’objet d’un gros travail de stabilisation et d’amĂ©lioration.

      • Le cache d’objets du noyau pouvait parfois ignorer le paramĂštre indiquant la rĂ©serve minimum d’objets devant toujours ĂȘtre disponibles (waddlesplash)
      • AmĂ©lioration de l’implĂ©mentation de la famille de fonctions autour de mprotect, qui permettent une gestion fine et bas niveau de la mĂ©moire. En particulier, plusieurs problĂšmes se posaient lors de l’utilisation de ces fonctions lors d’un appel Ă  fork, les deux processus se retrouvant dans un Ă©tat incohĂ©rent,
      • Suppression de logs prĂ©sents dans les mĂ©thodes de dĂ©faut de page, qui sont peu appelĂ©es pour les applications classiques, mais exploitĂ©es volontairement par d’autres applications (machines virtuelles Java ou Javascript par exemple). Les logs Ă©taient donc superflus dans ce cas (waddlesplash),
      • Optimisation de l’écriture par lot de plusieurs pages de mĂ©moire vers le swap,
      • Meilleure gestion des permissions d’accĂšs page par page,
      • Correction de plusieurs problĂšmes conduisant Ă  un blocage ou fort ralentissement du systĂšme quand il n’y a plus assez de mĂ©moire libre,
      • AmĂ©lioration de la stratĂ©gie d’allocation de la table des descripteurs de fichiers,
      • Regroupement de code dupliquĂ© pour chaque plateforme qui Ă©tait en fait gĂ©nĂ©rique.

      Ce travail se poursuit avec un remplacement de l’allocateur mĂ©moire actuel, qui est basĂ© sur hoard2. Cette implĂ©mentation est assez ancienne et montre aujourd’hui ses limites. Des essais sont en cours avec l’implĂ©mentation de malloc d’OpenBSD, ainsi qu’avec mimalloc de Microsoft, pour dĂ©terminer lequel des deux sera utilisĂ©. D’autres allocateurs ont Ă©tĂ© rejetĂ©s, car ils ne rĂ©pondent pas au besoin de Haiku, en particulier la possibilitĂ© de fonctionner efficacement sur un systĂšme 32 bits ou l’espace d’adressage est une ressource limitĂ©e.

      Autres

      SĂ©curisation des permissions sur les zones mĂ©moire partagĂ©es: une application ne peut pas ajouter des permissions en Ă©criture aux zones mĂ©moire d’une autre application. Une application qui n’est pas lancĂ©e par l’utilisateur root ne peut pas inspecter la mĂ©moire d’une application lancĂ©e par l’utilisateur root. Ajout toutefois de cas particuliers pour permettre au Debugger de faire son travail (il a besoin d’accĂ©der Ă  la mĂ©moire d’autres applications).

      Ajout et amĂ©lioration de commandes dans le debugger noyau pour investiguer l’état de l’ordonnanceur d’entrĂ©es-sorties, qui se charge de programmer les accĂšs disque dans un ordre le plus efficace possible (waddlesplash).

      La fonction vfork n’appelle plus les fonctions pre-fork. Haiku n’implĂ©mente pas complĂštement vfork, mais peut se permettre des optimisations sur le travail qu’un duo fork + exec classique demanderait normalement.

      La configuration de la randomization de l’espace mĂ©moire (ASLR) est maintenant faite par la libroot et pas par le noyau. Ainsi une application peut utiliser une version diffĂ©rente de la libroot pour avoir une politique de randomization diffĂ©rente.

      Optimisation de l’accùs par un thread à sa propre structure Thread

      Chargeur de démarrage

      L’écran de dĂ©marrage s’affiche correctement sur les systĂšmes EFI utilisant un mode Ă©cran avec une profondeur de couleur 16 bits (korli).

      Affichage de la taille des partitions démarrables dans le menu de démarrage, pour faciliter leur identification (waddlesplash).

      Activation des warnings du compilateur sur les chaĂźnes printf invalides.

      Augmentation de la zone de mĂ©moire utilisĂ©e pour la dĂ©compression de l’archive de dĂ©marrage lors du boot sur le rĂ©seau, l’archive Ă©tait devenue trop grosse suite Ă  l’ajout de nouveaux pilotes.

      Refactorisation du code de gestion de la mĂ©moire entre le bootloader et le runtime_loader, ajout de tests pour cette implĂ©mentation, et optimisation de l’utilisation mĂ©moire du bootloader.

      Amélioration du comportement si le device tree définit un port série sans spécifier de baudrate: le bootloader suppose que le baudrate est déjà configuré, et utilise le port sans essayer de le réinitialiser.

      Outils de compilation

      La compilation de Haiku est un processus relativement complexe: il faut utiliser deux compilateurs pour Haiku lui-mĂȘme (un gcc rĂ©cent plus une version plus ancienne pour assurer la compatibilitĂ© avec BeOS) ainsi que un compilateur pour le systĂȘme hĂŽte de la compilation (qui peut ĂȘtre Linux, BSD, Mac OS ou Windows) pour gĂ©nĂ©rer des outils nĂ©cessaires Ă  la compilation elle-mĂȘme. L’outil retenu est Jam, une alternative Ă  Make avec une meilleure gestion des rĂšgles gĂ©nĂ©riques rĂ©utilisables.

      • Ajout de vĂ©rification pour Ă©viter d’avoir un build partiellement configurĂ©, avec des ConfigVars dĂ©finies mais vides.
      • Retrait d’un warning incorrect dans l’outil de build jam si on spĂ©cifie Ă  la fois un profil et une cible de compilation sur la ligne de commande.
      • Reconnaissance des processeurs hĂŽtes ARM et RISC-V pour la compilation croisĂ©e, correction d’autres problĂšmes avec les architectures non-x86.
      • Ajout de dĂ©pendances manquantes dans les rĂšgles de compilation de packagefs.
      • Suppression de fichiers de licence fournis avec Haiku mais concernant du code qui avait Ă©tĂ© supprimĂ© de Haiku auparavant.
      • AmĂ©lioration de la remontĂ©e d’erreur du script configure si un interprĂ©teur Python n’a pas Ă©tĂ© trouvĂ©.
      • Correction de messages d’avertissement de awk pour l’utilisation de fonctions qui n’existent plus dans le traitement des fichiers d’identifiants matĂ©riels USB et PCI.

      Documentation

      Documentation interne

      Ajout de documentation sur les dĂ©tails d’implĂ©mentation de ioctl et posix_devctl et les spĂ©cificitĂ©s de Haiku pour la premiĂšre (PulkoMandy).

      Correction de fautes de frappe dans l’introduction au launch_daemon.

      Remplacement de toutes les références à "OpenBeOS" par "Haiku".

      Documentation d’API

      Ajout de documentation pour les méthodes GetFontAndColor et SetFontAndColor de BTextView.

      Ajout de documentation pour les classes BShelf et BGameSound.

      RĂ©organisation de la liste des caractĂšres de contrĂŽles dans la documentation du clavier, ajout d’entrĂ©es manquantes dans cette liste et ajoute de commentaires indiquant Ă  quelles combinaisons de touches ces caractĂšres sont normalement associĂ©s.

      Traductions de Haiku

      La traduction du systĂšme dans diffĂ©rentes langues est un facteur important d’inclusivitĂ© et d’accessibilitĂ© (mĂȘme si la communication avec l’équipe de dĂ©veloppeurs pour le support n’est pas toujours simple).

      Haiku est disponible dans 30 langues, la trentiÚme étant le coréen, pour lequel il y a un nouveau responsable des traductions (le précédent avait cessé toute activité et laissé la traduction inachevée).

      Haiku recherche des volontaires pour s’occuper des traductions en biĂ©lorusse, croate, bulgare, hindi, punjabi et slovĂšne, pour lesquelles les prĂ©cĂ©dents responsables de relectures n’ont plus le temps d’assurer le rĂŽle. Ainsi bien sĂ»r que de l’aide pour la traduction du systĂšme, du manuel d’utilisation, et des applications tierces, que ce soit pour ajouter de nouvelles langues ou pour renforcer les Ă©quipes s’occupant de langues existantes. Le point d’entrĂ©e est le portail d’internationalisation de Haiku.

      La traduction du systĂšme Haiku s’effectue avec Pootle. L’outil n’est plus dĂ©veloppĂ© et des investigations sont en cours pour le remplacer par Weblate. La traduction du manuel d’utilisation s’effectue avec [un outil spĂ©cifiquement dĂ©veloppĂ© pour cela](https://github.com/haiku/userguide-translator. La traduction des applications s’effectue Ă©galement avec un outil personnalisĂ© nommĂ© Polyglot.

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      Drone, robot et radio commande

      L’open source dans l’informatique embarquĂ©e se limitait historiquement aux systĂšmes d’exploitation et aux compilateurs. On connaĂźt bien GCC, BusyBox et FreeRTOS. Puis, Arduino a fait son entrĂ©e dans le monde du semi-professionnel. Mais cela Ă©volue rapidement. Trois domaines se dĂ©veloppent avec des logiciels, et, parfois des produits open source, qui commencent Ă  se croiser.

      A part les liens Wikipedia, les sites pointés sont en anglais.

      Drone

      Le domaine des drones, principalement les quadcopters mais aussi les avions, rovers et mĂȘme sous-marins (AUV), a vu naĂźtre des projets comme PX4 et ArduPilot. Ces firmwares d’autopilotes permettent un asservissement entre ce que l’on demande au drone et la rĂ©alitĂ© grĂące Ă  des centrales inertielles. Ils gĂšrent des tĂąches comme le quadrillage d’un secteur ou le retour automatique au point de dĂ©part, Ă  l’aide de GPS ou de camĂ©ras de flux optique utilisant une technologie similaire Ă  celle des souris. Les dĂ©veloppements actuels se concentrent sur l’évitement automatique d’obstacles, comme les arbres.

      PX4 repose sur le systĂšme d’exploitation temps rĂ©el NuttX, soutenu par la Fondation Apache. Ce systĂšme m’était encore inconnu jusqu’à rĂ©cemment.

      QGroundControl est un logiciel pour prĂ©parer des missions (points GPS, prises d’images, largages
), lire des journaux transmis par radio et configurer les drones sous PX4 ou ArduPilot, ainsi que pour mettre Ă  jour leur firmware.

      GUI

      Le projet Pixhawk dĂ©finit une plateforme matĂ©rielle supportĂ©e par ces deux firmwares. On en est Ă  plus de six versions de FMU (“Flight management unit”), utilisant des processeurs STM32 avec des gyroscopes, accĂ©lĂ©romĂštres, magnĂ©tomĂštres et baromĂštres, souvent avec des redondances. Les cartes comportent de nombreux connecteurs pour brancher les radiocommandes (plusieurs protocoles), les servos, les contrĂŽleurs moteurs (ESC), les GPS, ainsi que des bus CAN utilisant des protocoles open source comme DroneCAN ou Cyphal.

      pixhawk4

      Radio commande

      Les ESC (Electronic Speed Controllers) transforment une commande de vitesse en une gestion complexe de trois signaux pour contrĂŽler des moteurs synchrones. Le VESC Project propose un firmware open source, offrant des rĂ©glages avancĂ©s, comme la limitation du courant ou l’asservissement via des capteurs Ă  effet Hall. Un programme Android permet de gĂ©rer des moteurs pour trottinettes ou voiturettes.
      esc

      Dans le domaine des radiocommandes, le projet OpenTX, forké en EdgeTX, remplace le firmware des radiocommandes. RadioMaster, un outsider, utilise directement ces logiciels, contrairement aux fabricants haut de gamme plus conservateurs (Futaba, Spektrum, JR, Flysky, etc.). Ces firmwares permettent une personnalisation via des scripts Lua.

      Pour les protocoles radio, plusieurs solutions propriĂ©taires existent avec des portĂ©es annoncĂ©es de plus de 2 km. Cependant, un protocole ouvert, ExpressLRS, reposant sur LoRaWAN, permet des portĂ©es jusqu’à 5 km (en 2.4 GHz) ou 15 km (Ă  900 MHz). Les Ă©metteurs et rĂ©cepteurs bi-bandes commencent Ă  apparaĂźtre.

      Et robotique

      Dans le domaine de la robotique, Gazebo est en train de devenir un simulateur et visualiseur polyvalent. Il repose sur le moteur de rendu OGRE et le moteur physique ODE. Il est intĂ©grĂ© aux outils de dĂ©veloppement de PX4 et mĂȘme utilisĂ© dans des concours de drones virtuels.

      GUI

      ROS2 (“Robot Operating System”) est un middleware gĂ©nĂ©raliste basĂ© sur un protocole Pub/Sub Ă  faible latence, permettant Ă  plusieurs ordinateurs de communiquer. Il tend Ă  remplacer MAVLink, un protocole de commande plus lĂ©ger, encore majoritaire dans le domaine des drones.

      Les trois domaines (drones, robotique et radiocommande) se croisent de plus en plus. Les autopilotes permettent de gérer tous types de véhicules, tandis que des outils comme QGroundControl et ROS2 facilitent le développement de missions automatiques de plus en plus complexes.

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